• Six mois pour démolir notre maison

    Il ne fait pas bon construire à proximité du Mont St Michel. Christian Saunier en fait la triste expérience. Les démêlées avec des voisins lui valent l'annulation de son permis de construire et la destruction de sa maison.

    Vous n'allez pas me croire, c'est le Mont St Michel qu'il faudrait détruire. Vous êtes offusqués ? Tant pis ! Enfin quoi ! Ce rocher classé au patrimoine de l'UNESCO donne-t-il le droit à des asociaux intégristes le droit d'exiger la démolition d'une maison sous le prétexte qu'elle gêne la vue sur le Mont ?

    Si ce voisin espère toucher un jour ces 300 euros de pénalité de retard par jour, ce n'est rien d'autre qu'un requin. Osons espérer qu'il n'en sera rien. Je crois même que c'est lui qui devrait être poursuivi pour procédure abusive.

    Chers lecteurs, vous aimez le Mont St Michel ? Pas moi. Il est l'objet de trop de scandales financiers et sociaux. Malgré tout, il faut venir en aide à Christian Saunier. Au moins en diffusant largement l'information et adhérer à un comité de soutien s'il voit le jour, ce dont je doute dans une région ou le fric est une religion.

    Si la justice persiste dans cette démarche, alors je ne croirais plus jamais qu'elle existe dans ce pays.

    Dans sa grève de la faim, Christian Saunier met sa vie en péril et je sais de quoi je parle.

    Gaulois.

    www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Quatrieme-jour-pour-le-greviste-de-la-faim-d-Avranches_40771-2030590-pere-bno_filDMA.Htm

     Reportage FR3 : http://basse-normandie.france3.fr/info/greve-de-la-faim-pour-sauver-sa-maison-71959481.html

     

     


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    Gaia dans la piscine

    Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'article de Hervé Kempf reflète une triste réalité. L'entêtement de la secte pro-nucléaire dans sa folie.

    D'un bout à l'autre de la filière nucléaire, il n'est question ici que de la gestion des déchets radioactifs générés par les 58 réacteurs français, exception faite du mox, que AREVA n'est pas en mesure de traiter.

    Les dangers du stockage en profondeur tel qu'il est prévu à Bure s'ajoutent à ceux des accidents possibles des réacteurs, contrairement aux affirmations plus qu'hasardeuses et inconscientes des pro-nucléaires. Si le stockage devient effectif à Bure à quelque 500 mètres de profondeur, il est quasi certain que, dans quelques générations, les habitants du bassin Parisien boiront de l'eau « Pétillante et tonifiante ! ». Si les décideurs d'aujourd'hui ne le disent pas, ils savent bien qu'ils ne seront plus les responsables de demain !

    Les chiffres annoncés et incertains allant jusqu'à 25 milliards d'euros s'ajoutent eux aussi aux nombreux déficits de la filière nucléaire. Comme par exemple, pour ne citer que celui-là, l'EPR en construction en Finlande, ainsi que celui de Flamanville et qui à eux deux totalisent un surcoût de plus de 6 milliards d'euros à ce jour. Faut-il le préciser, ces deux réacteurs considérés comme des tête de pont de la 3ème génération vont-ils fonctionner un jour et si oui, à quel prix ?

    Mais soyons optimistes, un débat public aura lieu en 2013. Débat bidon, comme toujours puisque la décision est prise et le contrat signé. « Il ne faut jamais mettre la charrue avant les bœufs ! » Allez-donc dire ça aux nucléocrates.

    Les français vont supporter encore longtemps cette folle dictature nucléaire ? A moins que ce soit du masochisme généralisé.

    Gaulois.

    Chronique | LEMONDE | 07.01.12 | 13h57

    par par Hervé Kempf

    On imagine les intenses cogitations des communicants chargés de trouver le nom. Au bout de nombreuses et épuisantes réunions... "GAIA ! - Ah oui, c'est chouette, le nom grec de la déesse Terre. - Et puis, ça sonne vraiment écolo. - Impeccable. Adopté ! - Euh... justement, ça fait un peu trop écolo, non ? Les Khmers verts vont nous tomber dessus. - Oui, mais ça sonne bien. - Hum... et si on rajoutait une lettre ? Par exemple, un Y, ça s'écrit Gaiya, c'est pas Gaia, mais ça se prononce pareil. - Ouah, top cool ! GAIYA is born !"

    Ainsi donc, les sociétés d'ingénierie Technip et Ingérop ont créé le groupement Gaiya. Qui s'est vu accorder le 4 janvier un contrat par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) afin de concevoir le Cigéo : cette autre trouvaille marketing signifie Centre industriel de stockage géologique. Il s'agit d'un site d'enfouissement pour plusieurs dizaines de milliers d'années des déchets nucléaires.

    Naguère, d'autres communicants avaient trouvé une formule pour minimiser le volume de ceux-ci. Selon Anne Lauvergeon, qui ne reculait devant aucune plaisanterie, les déchets produits par 58 réacteurs pendant quarante ans tiendraient dans "une piscine olympique".

    En fait, le Cigéo est censé couvrir 300 ha en surface, et plus de 1 500 ha en souterrain pour enfouir 100 000 m3 de déchets - soit le volume de près de 400 piscines olympiques. A prévoir aussi : des millions de mètres cubes de béton, une consommation d'eau de 500 m3 par jour, et... des rejets dans l'atmosphère de gaz radioactifs (tritium, carbone 14 et krypton 85).

    Un détail amusant, qui colle si bien avec l'esprit de "notre démocratie", le contrat de Cigéo est conclu alors qu'un débat public doit avoir lieu en 2013 pour en discuter. Mais bon... on ne va pas prendre au sérieux l'avis des gens, quand même ! D'ailleurs, le lieu est lui aussi fixé, ce sera autour de Bure, en Lorraine, où l'Andra a déjà acheté plus de 600 hectares. Autre détail amusant : on ne sait pas combien cela coûtera. En 2005, on annonçait 15 milliards d'euros. Fin 2010, la directrice de l'Andra parlait de 25 milliards d'euros.

    Ah, encore un détail pour rire, car on rit, n'est-ce pas : cette magnifique installation n'accueillera pas tous les déchets nucléaires, car il y a plein de combustibles usés du type mox qu'Areva ne retraite pas, cela coûte trop cher. Ils sont très chauds et très radioactifs. Il faudra les stocker à part. Dans une piscine ? On pourrait l'appeler Hadès. ( le « maître des Enfers ». )

     

     

     


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    Recouvrement abusif

    Les sociétés de recouvrement n'ont peur de rien. Il n'est pas osé de dire qu'elles ne sont pas à une escroquerie près.

     

    En effet, recouvrir une créance qui n'a plus cours signifie pour la société de recouvrement qu'elle cherche à la mettre dans sa poche. C'est du vol manifeste.

    Il serait intéressant de pousser des enquêtes sérieuses afin de savoir combien de personnes se font arnaquer, par peur ou fatalisme. Il suffirait pour cela de contrôler « Sérieusement » les mouvements de fonds de ces sociétés douteuses. A n'en pas douter, les surprises seraient de taille.

    Le cas de cet homme qui se rebiffe est hélas marginal. Mais au moins il dénonce sur la place publique et peut-être cela fera réfléchir d'autres victimes escroquées par ces sociétés.

    Quand à l'opérateur, n'allez pas croire qu'il est blanc comme neige. S'il a finalement annulé la créance, c'est bien parce que cette personne commençait à « faire du bruit ».

    Et si maintenant la société de recouvrement fait à son tour marche arrière, ce n'est certainement pas davantage par humanisme.

     

    Avez-vous remarqué comme L'erreur informatique est très souvent mise en avant ? Lorsque l'usager « Client » sait se défendre. Pour les autres, qui sont probablement des milliers, pas d'erreur, c'est de leur faute, puisqu'ils acceptent, résignés.

    Gaulois.


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    Tchernobyl: le combat de Youri Bandajevski

    Par Richard De Vendeuil, publié le 25/04/2011 à 13:07

    Le médecin bielorusse Youri Bandajevski publie "Tchernobyl, 25 ans après".

    Yann - Wikimedia Commons

    En publiant ces jours-ci en France, "Tchernobyl, 25 ans après" (Editions Yves Michel), le médecin bielorusse Youri Bandajevski 54 ans, spécialiste d'anatomo-pathologie, poursuit sa croisade contre une désinformation qui ne dit pas son nom. "La position qui consiste à dissimuler l'étendue réelle des conséquences du désastre de Tchernobyl est immorale", affirme-t-il. Et de proposer des pistes pour améliorer la santé des personnes vivant dans les territoires contaminés par la centrale. Des repères à prendre en compte du côté de Fukushima? Sans doute.

    Depuis Tchernobyl, nombre de publications émanant de chercheurs biélorusses ont été occultées par les experts occidentaux. Les études cliniques menées, une dizaine d'années durant, par Youri Bandajevski, n'ont pas fait exception. Et pour cause. En contradiction avec la plupart des conclusions "officielles", elles mettent au jour les conséquences de la contamination sur la pathologies des enfants biélorusses - dont des anomalies cardiaques liées à une exposition au Césium 137, alias "Cs137". 

    Alors que les recherches "reconnues" se sont essentiellement concentrées sur l'iode, radionucléide à durée de vie faible, lui et son équipe révèlent les syndromes dus à l'incorporation d'éléments radioactifs à durée de vie longue. "De quoi battre en brèche le postulat de l'absence de nocivité des faibles doses de rayonnements", explique Michel Fernex, professeur à la Faculté de médecine de l'université de Bâle, un ancien de l'OMS. Et de détailler pour Lexpress.fr quelques unes des avancées dues au chercheur. 

    En quoi les travaux de Youri Bandajevski vous paraissent-ils avoir une importance exceptionnelle?

    Michel Fernex: Bandajevski démontre que l'accumulation de radionucléides dans l'organisme pouvait provoquer, même en quantités très faibles, de graves lésions tissulaires dans tous les organes vitaux. Selon ses travaux, il n'existerait pas de seuil en deçà duquel ces radioéléments seraient inoffensifs et des concentrations minimes de Césium 137 (Cs137) peuvent provoquer une mort lente de l'organisme. Avec l'aide de physiciens biélorusses de l'Institut de Radioprotection "Belrad", il démontre la corrélation entre un taux élevé de Cs137 dans l'organisme et les troubles fonctionnels du coeur. Jusqu'à décrire les altérations morphologiques caractéristiques de ces "cardiomyopathies", telle la dégénérescence des fibres cardiaques. A partir d'une certaine durée d'intoxication par le Césium 137 (Cs137), c'est une maladie irréversible. 

    Dont on ne pourrait guérir?

    MF:Associées au professeur de physique nucléaire Vassili Nesterenko, aujourd'hui disparu, les équipes de Bandajevski ont montré qu'avec un régime alimentaire pauvre en Cs137, on peut éviter des dommages irréversibles au niveau du coeur. Ils se sont attelés, dans les écoles de province biélorusse de Gomel où son institut officiait, à apprendre aux familles à manger "propre". Mais un régime sans césium coûte cher et beaucoup continuent, depuis la catastrophe, à se contaminer avec des légumes, des fruits ou du lait produits sur leur terre. 

    Bandajevski est souvent présenté comme un rebelle ...

    MF: De fait, ses travaux dérangent. Accusé de corruption, arrêté en 1999 et condamné deux ans plus tard à huit ans de prison, il sera finalement libéré, faute de preuve à la veille du XXè anniversaire de la catastrophe, le 25 avril 2006. Sans doute en grande partie grâce à la mobilisation internationale. Sa condamnation l'a vu adopté comme prisonnier d'opinion par Amnesty International et soutenu par l'office des Nations Unies pour les droits de l'Homme ainsi que par le Parlement européen. Aujourd'hui, depuis Kiev où il a fondé le Centre de coordination et d'analyse Ecologie et Santé, il poursuit sa démarche. 

    Avec quels succès ou avancées?

    MF: Son propos se distingue du discours dominant des experts internationaux qui s'entêtent à considérer sur un même registre l'irradiation externe vécue par les populations d'Hiroshima et de Nagasaki et celles, internes subies par les victimes de Tchernobyl, contraintes depuis des années de se nourrir de manière quasi chronique d'aliments contaminés. Bandajevski enfonce le clou. Il démontre que les maladies liées à Tchernobyl ne sont pas limitées aux seuls cancers de la thyroïde (attribués à l'iode 131, et dont le temps de latence n'est que de quelques années) et qu'il faut prendre en compte ce que les experts ont longtemps qualifiés de "troubles" sans lien avec les rayonnements ionisants - une approche en trompe l'oeil qui permettait à la fois de diminuer les programmes d'aide et d'introduire de normes de vie moins contraignantes dans les zones contaminées! Le propos de Bandajevski est évidemment loin de l'orthodoxie que veulent imposer les promoteurs du nucléaire puisqu'il argumente en faveur des cancers induits par les radioéléments à vie longue et peuvent n'apparaître qu'après plusieurs décennies. 

    Youri Bandajevski, Tchernobyl, 25 ans après (Editions Yves Michel) 

    En savoir plus sur Youri Bandajevsky, ici :  http://tchernobyl.verites.free.fr/

     

     


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  • C’était un grand bonhomme !

    Voir aussi les articles ci-dessous.


    Il s’appellait Roger BELBEOCH.

    Il a beaucoup oeuvré pour la sortie du nucléaire, en compagnie de son épouse Bella.

    Le 27 décembre, à l’âge de 83 ans, il s’en est allé rejoindre Solange FERNEX et tant d’autres dans l’Eden des anti-nucléaires. Têtu comme il était, il aura refusé l’Enfer. Chacun sait que l’Enfer est chauffé au nucléaire.

    Il avait une bonne tête de professeur, de savant.
    Passer 4 heures en tête à tête avec Roger et Bella laissait quelques souvenirs,
    une longue liste de conseils et une certaine envie de ne pas lâcher le morceau.

    Comme Bella, il refusait d’être photographié et avait une haine profonde pour la vidéo.
    Je me suis fait jeter avec ma caméra...
    C’était un homme d’écriture.
    Mathias le confirme :
    Roger considérait que les photos n'apportaient pas d'information, que seuls comptaient les propos d'un auteur, et qu'une photo n'était qu'une décoration nuisible aux éléments de réflexion qu'il y avait dans les textes, c'est pourquoi il n'a jamais joint sa photo à un de ses textes.

    Néanmoins Guillaume a découvert ce rare document vidéo :
    http://vimeo.com/34537589

    Monique SENE a promis de dresser prochainement un portrait de Roger.
    En attendant voici quelques faits marquants d’une riche vie, dont ceux communiqués par Chantal :
    http://www.sortirdunucleairecornouaille.org/spip.php?article175&PHPSESSID=8e1028f2b34dd5794a7a94d68932edcf

    Sortir du nucléaire, c’est possible, avant la catastrophe.
    C’est avant l’accident qu’il faut agir. Après, il n’y a plus qu’à subir
    .

    Jusqu’à son dernier souffle, inlassablement, Roger s’est battu pour cela avec Bella, démontant les mensonges de la propagande nucléaire, apportant ses connaissances et sa contre-expertise scientifique, recoupant l’information.

    Dans leur vie professionnelle, utilisateurs d'installations productrices de rayonnement, Roger et Bella s’intéressent aux effets biologiques des rayonnements ionisants qui, depuis plus de 25 ans, sont à l'origine de leur questionnement sur les dangers de l'énergie nucléaire. Ils publieront :

    Nucléaire et Santé
    , 1978, édité par le CCPAH, Comité Contre la Pollution Atomique à La Hague. Assises internationales du retraitement, Equeurdreville, 21-22 octobre 1978. Compte-rendu de la Commission Nucléaire et santé, 68 pages.
    http://dissident-media.org/infonucleaire/nucleaire_et_sante.pdf

    Le risque nucléaire et la santé,
    1981, in Pratiques ou Les cahiers de la médecine utopique, n°45, février-mars 1981. Revue du SMG, Syndicat de la médecine générale. Le SMG a édité l'article sous forme de tiré à part (66 pages) qui a été diffusé par la CNAN, Coordination nationale antinucléaire.

    Santé et Rayonnement : Effets cancérigènes des faibles doses et rayonnements. 1988 - Collaboration GSIEN/Criirad. Traduction Roger et Bella Belbéoch.
    Les effets biologiques des faibles doses de rayonnements
    Le système international de radioprotection est fondé sur des données fausses.

    Société nucléaire, 1990, in Encyclopédie philosophique universelle. Les Notions philosophiques, tome II, pp. 2402-2409, Presses Universitaires de France, août 1990.
    http://www.dissident-media.org/infonucleaire/Les_notions_philosophiques.pdf

    Les effets biologiques du rayonnement 1990 et Les Mythes de la radioprotection in La Radioactivité et le vivant, Sebes, n° 2 (p. 11-32), Genève, novembre 1990. La revue Sebes (Stratégies énergétiques, Biosphère et Société) forum interdisciplinaire indépendant, est la gazette de l'APAG, organe de l'Association pour l'Appel de Genève.

    Tchernobyl, une catastrophe. 1992 - Quelques éléments pour un bilan ». L'Intranquille, une libre contribution à la critique de la servitude, n°1, Paris, 1992, pp. 267-373 (B.P. 75, 76960, Notre-Dame-de-Bondeville).

    Tchernobyl, une catastrophe, (1993, Éd. ALLIA), épuisé mais en pdf : extraits :
    http://www.dissident-media.org/infonucleaire/tcherno_une_catastrophe.html
    intégralité :
    http://www.dissident-media.org/infonucleaire/Tchernobyl_une_catastrophe_1993.pdf
    interview:
    http://colinsdeham.ch/doc/Forum/Belbeoch-Tchernobyl.html

    Sortir du nucléaire c'est possible, avant la catastrophe, (1998, Éd. l'Esprit frappeur), analyse :
    http://www.dissident-media.org/infonucleaire/analyses_sortir.html



    Comment sommes-nous « protégés » contre le rayonnement ? 1998 - Les normes internationales de radioprotection. Le rôle de la Commission Internationale de Protection Radiologique » in Radioprotection et droit nucléaire. Entre les contraintes économiques et écologiques, politiques et éthiques, sous la direction d'Ivo Rens et Joël Jakubec, éd. Georg, 1998. Collection Stratégies énergétiques, Biosphère et Société, pp. 43-96.
    http://www.unige.ch/sebes/textes/1998/1998RB_proteges.htm

    Tchernoblues - De la servitude volontaire à la nécessité de la servitude
    , 2002, Éd. l'Esprit frappeur, analyses :
    http://www.dissident-media.org/infonucleaire/tchernoblues2.html
    http://www.robin-woodard.eu/spip.php?article1266

     

     




    Avec Monique SENE, Roger et Bella collaborent à la Gazette Nucléaire, revue éditée par le GSIEN, Groupement de Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire.

    Roger était directeur de la publication STOP
    -NOGENT :
    http://www.dissident-media.org/stop_nogent

    En novembre 2010, Roger téléphonait à Chantal pour informer qu’il avait découvert, peu après Tchernobyl, les rejets radioactifs illégaux et gigantesques de la centrale nucléaire de Brennilis.

    Au lendemain de Fukushima, Bella et Roger avaient tout de suite diffusé ce cri d’alerte que SDNC avait relayé : 140 000 personnes abandonnées en zone contaminée
    http://www.sortirdunucleairecornouaille.org/spip.php?article160

    La CRIIRAD  a tenu à manifester sa reconnaissance à Roger :
    Roger avait la  capacité d'analyser les problèmes du nucléaire en dehors de tout schéma établi et de toute compromission. Ses analyses  effectuées avec une lucidité, une compétence et une rigueur hors du  commun nous ont alertés depuis longtemps sur les risques liés à l’industrie nucléaire…, risques confirmés par les catastrophes de  Tchernobyl, puis de Fukushima. Roger a toujours recherché la vérité, mais pas les récompenses ou les honneurs. Il laisse un vide que l’on ne pourra pas combler. Ses nombreux  écrits sont heureusement là pour nous éclairer et nous  aider dans le long et difficile combat contre la désinformation. A Bella, sa  compagne, la CRIIRAD exprime sa profonde tristesse et renouvelle son  amitié sincère.

    Le réseau SDN a timidement relayé l’article de Mediapart :
    http://blogs.mediapart.fr/edition/nucleaire-lenjeu-en-vaut-il-la-chandelle-pour-lhumanite/article/030112/roger-belbeoch-u

    Effectivement
    Roger était un antinucléaire radical, ce qui le conduisait par exemple à considérer le « charbon propre » comme un moindre mal pour échapper à la fois au désastre nucléaire et au réchauffement climatique. Mais ses informations étaient fiables, et ses analyses rigoureuses.

    Un ancien administrateur du réseau SDN
    rappelle que Roger s'est battu depuis longtemps en solitaire. Revendiquant depuis longtemps la sortie immédiate du nucléaire, il a été quelque peu en désaccord avec le réseau SDN, lui reprochant de défendre des délais de sortie insupportables face à la menace d'accident. Il a défendu l'idée que cette sortie devait impérativement s'accompagner de consommation de fossiles sans attendre ni les renouvelables, ni les économies d'énergie. Ce faisant il ne s'est pas fait d'amis non plus parmi ceux que le réchauffement climatique inquiète.

    Laurent Samuel regrette que seuls Médiapart et Reporterre se soient fait l’écho de la mort de cette figure certes peu médiatique, mais capitale dans l’histoire du mouvement antinucléaire français.
    http://www.lesauvage.org/2012/01/roger-belbeoch/
    Reporterre reproduit une de ses analyses, toujours pertinentes, sur le lien entre le nucléaire, les accidents, et la démocratie :
    http://reporterre.net/spip.php?article2463

    Combien il est regrettable que de petites divergences qui d’ailleurs méritent débat conduisent au silence, au refus du devoir de mémoire, voire à l’indifférence.

    Non, Roger est grand bonhomme.

    Un proche confirme : Roger n'aimait pas les chichi. Par ailleurs il était aussi sensible (intérêt pour les arts et les animaux) qu'intelligent, extrêmement intelligent. Que si on faisait l'effort d'aller outre son mauvais caractère on découvrait ensuite un continent de richesse intellectuel et moral inouï, et il était en plus relativement facile de devenir son copain ensuite. Moi, j'ai tout appris sur le nucléaire grâce à lui et à Bella, mais aussi sur des façons de faire, d'analyser, avec un peu plus de rigueur. Je lui dois beaucoup, et je dois rappeler sa disponibilité à l'autre.
    Maintenant il nous faut reprendre le flambeau et nous battre pour l'arrêt immédiat du nucléaire, c'est le plus grand hommage qu'on pourrait lui rendre.

    Comme l’écrit Véronique :
    un défenseur de la vie nous a quitté, merci Roger pour tout ce que tu as fait. Poursuivons la lutte.

    et Wladimir de conclure :
    J'ai bien connu Roger. Il est parti, on continue.

    La lutte continue.
    La vie continue.

    Meilleurs voeux à la famille de Roger.
    Meilleurs voeux à la sortie du nucléaire.
    Meilleurs voeux à tous les lecteurs.

    Michel GUERITTE
    http://www.villesurterre.com


    Une rare photo de Roger extraite de :
    http://www.ratical.org/radiation/WorldUraniumHearing/RogerBelbeoch.html





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  • Mon beau sapin

     

    C'est vrai ça, mon beau sapin, ça suffit !

    D'autant que nous sont imposés à outrance tous les apparâts et lobbies autour de noël.

    Que les intégristes catho aillent chanter leurs cantiques et autres chants à l'intérieur des lieux de culte. 

    Comment imaginer le respect des droits et la religion. Depuis des millénaires, les populations sont formatés depuis leur plus tendre enfance à des doctrines frisant des pratiques sectaires.

    Le pire du pire, cette dame risque une condamnation, en plus d'avoir subit des chants contre son gré et auxquels elle ne souscrit pas forcément. Trop, c'est trop.

    De plus, il n'est pas sûr que ces haut-parleurs aient été installés dans des conditions légales.

    Les commerçants de Rochefort se croient tout permis. Un très mauvais point pour eux !!!

     

    Je laisse à l'appréciation des lecteurs le soin de consulter un article et ses commentaires ici :

    http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/excedee-par-les-chants-de-noel-elle-coupe-les-fils-de-la-sono-6894760.html

    Gaulois.

     

     

     


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  • Restriction pour les diabétiques

    Autant le dire d'emblée, je m'insurge contre la mesure de restriction des contrôles de glycémie pour les diabétiques.

    Le décret est passé au journal officiel le 27 février 2011. Seulement 200 contrôles par an seront remboursés. selon mon médecin traitant, il est inutile de faire plusieurs contrôle par jour, voir même un seul chaque jour.

     Avec cette restriction, c'est au maximum 4 contrôles par semaine.

    Je suis formel, atteint de diabète de type 2, celui-ci va en s'aggravant progressivement depuis que je ne me contrôle plus aussi régulièrement. En effet, il faut une sacré dose de vigilance pour gérer son alimentation et son activité physique sans l'assistance du contrôle suivi journellement. Avec au moins 2 contrôles journaliers, il est bien plus facile de réagir et de corriger les faux pas. La réactivité étant plus fréquente, le taux de glycémie est ainsi mieux géré.

    Bien entendu, il est possible de se contrôler plus souvent, mais à la charge du patient. Il faut donc arrêter de prétendre que le diabète fait partie des ALD ( Affections de Longue Durée ). Les précaires et ceux qui n'ont pas de mutuelle vont trinquer à la santé de la sécu !

    Cette mesure est dangereuse pour les diabétiques qui risquent d'avoir de graves problèmes. Amputations, complications diverses et hospitalisations.

    A vouloir faire des économies, la sécurité sociale risque fort d'être confrontée à des dépenses bien supérieurs, sans préjuger de la remise en cause de la santé des malades diabétiques. Ce n'est pas là qu'elle fera des économies, bien au contraire.

    Je suis étonné qu'il n'y ait pas davantage de protestations contre cette mesure injuste. Mais attendons ses effets, qui ne devraient pas tarder à se manifester...

    Gaulois.

    Le décret :

     

    JORF n°0049 du 27 février 2011 page 3607
    texte n° 7


    ARRETE
    Arrêté du 25 février 2011 relatif à la modification des conditions de prise en charge des appareils pour lecture automatique de la glycémie, dits lecteurs de glycémie, inscrits au chapitre 1er du titre Ier de la liste des produits et prestations remboursables prévue à l'article L. 165-1 du code de la sécurité sociale

    NOR: ETSS1105788A


    Le ministre du travail, de l'emploi et de la santé et le ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'Etat, porte-parole du Gouvernement,
    Vu le code de la sécurité sociale, et notamment ses articles L. 165-1 et R. 165-1 et suivants ;
    Vu l'avis de projet de modification des conditions de prise en charge des appareils pour lecture automatique de la glycémie, dits lecteurs de glycémie, inscrits au chapitre 1er du titre Ier de la liste des produits et prestations remboursables prévue à l'article L. 165-1 du code de la sécurité sociale publié au Journal officiel de la République française du 30 novembre 2010 ;
    Vu l'avis de la Commission nationale d'évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé ;
    Vu l'avis du conseil de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés en date du 22 février 2011 ;
    Vu la saisine de la commission des accidents du travail et des maladies professionnelles en date du 14 février 2011 ;
    Vu la saisine du conseil central d'administration de la Mutualité sociale agricole en date du 14 février 2011,
    Arrêtent :

    Article 1 En savoir plus sur cet article...


    Au titre Ier, chapitre 1er, section 3, sous-section 1, paragraphe 1, de la liste des produits et prestations remboursables prévue à l'article L. 165-1 du code de la sécurité sociale, dans la rubrique : « A. ― Appareil pour lecture automatique de la glycémie, dit lecteur de glycémie », le paragraphe :
    « ― les patients traités par insulinosécréteurs afin de rechercher ou confirmer une hypoglycémie et d'adapter si besoin la posologie de ces médicaments : 2 ASG/semaine à 2 ASG/jour ;
    « ― les patients pour lesquels il est recherché une amélioration de l'équilibre glycémique lorsque l'objectif n'est pas atteint, comme instrument d'éducation permettant d'apprécier l'effet de l'activité physique, de l'alimentation et du traitement : 2 ASG/semaine à 2 ASG/jour. »,
    est remplacé par le paragraphe suivant :
    « ― les patients traités par insulinosécréteurs (sulfamides hypoglycémiants ou glinides, seuls ou associés à d'autres traitements antidiabétiques) afin de rechercher ou confirmer une hypoglycémie et d'adapter si besoin la posologie de ces médicaments : 2 ASG/semaine à 2 ASG/jour. La prise en charge est toutefois limitée à 200 bandelettes par an pour ces patients ;
    « ― les patients pour lesquels il est recherché une amélioration de l'équilibre glycémique lorsque l'objectif n'est pas atteint, comme instrument d'éducation permettant d'apprécier l'effet de l'activité physique, de l'alimentation et du traitement : 2 ASG/semaine à 2 ASG/jour. La prise en charge est toutefois limitée à 200 bandelettes par an pour les patients non insulinorequérants. »

    Article 2


    Le directeur général de la santé et le directeur de la sécurité sociale sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.


    Fait le 25 février 2011.


    Le ministre du travail,

    de l'emploi et de la santé,

    Pour le ministre et par délégation :

    Le directeur général

    de la santé,

    D. Houssin

    Le directeur

    de la sécurité sociale,

    D. Libault

    Le ministre du budget, des comptes publics,

    de la fonction publique et de la réforme de l'Etat,

    porte-parole du Gouvernement,

    Pour le ministre et par délégation :

    Le directeur

    de la sécurité sociale,

    D. Libault

     

     

     


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  • AREVA rêva !

    Rien ne va plus dans le nucléaire Français ? Il y a sans doute de quoi se réjouir. Sauf peut-être pour les fous dangereux nucléocrates.

    Ceci dit, ne nous réjouissons pas trop vite car ce début de déroute du nucléaire français ne présage rien de bon quand à une catastrophe à venir.

    AREVA prépare une cure d'austérité « Post Fukushima », réelle, sans aucun doute, mais pas seulement. En effet, l'article de presse parle du déficit de l'EPR finlandais, mais oublie les gros problèmes de l'EPR de Flamanville, pourtant bien réels. A ce niveau de la gestion technique et financière de AREVA, les citoyens français, qu'ils soient pro-nucléaires ou opposés au nucléaire, sont sur un même pied d'égalité. Ils payent ces déficits à travers leurs impôts, l'état français étant actionnaire de AREVA à plus de 80 %.

    Quand au gouffre de la gestion de l'uranium africain, AREVA est confronté à une révolte de ces pays d’Afrique qui n'ont plus envie de se laisser coloniser par AREVA et veulent une part du gâteau. Il faut y voir une sérieuse remise en cause de l'indépendance énergétique française qui paie de plus en plus chère l'uranium. Le temps du pillage africain est fini.

    Si le contexte post Fukushima favorise la déroute de AREVA, c'est tant mieux, à condition de programmer une sortie du nucléaire.

    Ce n'est pas le sujet actuel de la France

    Gaulois.

     

     


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  •  

    Les centrales sont-elles sûres ?

    A la question de savoir si les centrales nucléaires sont sûres, «  Grennpeace » répondait dernièrement d'une façon magistrale.

     

     L'organisation réussissait à pénétrer sur le site de Nogent-sur-Seine et, après quelques hésitations, EDF avouait que des militants s'étaient également introduits dans la centrale de Cruas.

    Certes, si d'autres tentatives des écologistes ont échoué, le fait de réussir à s'introduire sur deux sites est révélateur. On ne peut s'empêcher d'imaginer le pire si des terroristes, des vrais ! S'introduisaient aussi facilement à l'intérieur des centrales.

    Nous pouvons légitimement douter de la sécurité « Technique » qui, si elle est à la hauteur de la sécurisation défaillante des sites, n'est pas pour nous rassurer.

    Surtout quand on sait que les autorités ont des moyens énormes face à ceux quasi nuls de simples citoyens. Pourtant les centrales Françaises ne sont-elles pas les plus sûres du monde ? Là encore, le doute est permis.














    La cerise sur le gâteau, c'est de savoir que les militants de Greenpeace, après ces actions, sont poursuivis pour violation de locaux professionnels et dégradation, destruction de « bien d'utilité publique » en réunion. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la secte nucléaire n'a pas peur du ridicule.

    Gaulois.

     


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  • Notre environnement spatial

    Loin de moi l'idée de faire un cours d'astronomie. Mes connaissances en la matière étant très modestes, je souhaite juste partager ces mystères de l'espace avec les lecteurs. Il est bien entendu possible d'acquérir des connaissances beaucoup plus approfondies en astronomie en consultant la toile internet. Il existe aussi des clubs d'astronomie qui offrent un champs plus large de connaissances et d'observations de l'espace.

    Pour ma part, je n'ai aucun goût de conquête de l'espace et je me contente d'observer le ciel lorsque la fatigue du soir me laisse un peu de répit et que la nuit n'est pas trop fraîche. Je ne dédaigne pas à l'occasion de mettre mon œil derrière l'oculaire d'une lunette ou d'un télescope. Je reste cependant persuadé qu'il y a tellement à observer d'abord la voûte céleste à l’œil nu, avant de recourir aux instruments. Ceux-ci étant coûteux, difficiles à mettre au point et ne servant généralement qu'à entretenir un commerce peu regardant sur la qualité.

    Quand j'étais enfant, ma nourrice ne dédaignait pas d'observer le ciel d'été étoilé avec moi, parfois très tard dans la nuit. Ni elle ni moi n'avions de connaissances particulières. Nous nous contentions de lever les yeux vers le ciel et de faire un vœux lorsqu'une étoile filante accrochait notre regard. Nous avions des difficultés à comprendre pourquoi des étoiles brillent plus que d'autre ou que certaines scintillent.

    La lune et l'étoile du berger étaient très souvent nos compagnes d'un soir. Notre environnement était dépourvu de toute pollution lumineuse car nous habitions une maison isolée de la France profonde. Les grillons, les chouettes et les hiboux nous rappelaient que nous étions encore sur terre. La nature à l'état pur.

    Je crois pouvoir dire que ma nourrice était très impressionnée par ce spectacle qui ne la laissait pas indifférente. Pour moi, c'était une infinité de mystères dont j'aurais voulu connaître tous les secrets. Comme par exemple pourquoi les étoiles étaient invisibles le jour. Pourquoi la voie lactée est visible seulement certaines nuits. Pourquoi la grande ours avait toujours la même forme mais pas la même position. Toutes ces questions que je me posais m'avaient longtemps fait imaginer de construire un engin Spatial qui me permettrait d'aller à la rencontre de ces milliers d'étoiles. La naïveté enfantine permet des rêves merveilleux.

    Aujourd'hui, j'ai bien sûr une autre vision de l'espace qui nous entoure. Ce qui ne m'empêche pas de me poser une infinité de questions d'ordre disons plus physique.

    Dans un prochain article, j'aborderai Si possible quelques notions de grandeurs de l'univers...

     Gaulois.

     

     


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  • Droits à l'alimentation

    Je me risque à affirmer que le droit à l'alimentation rime avec le droit de mourir de faim ! Question très simple de statut social, ou si vous préférez le rang occupé sur l'échelle sociale, dans la gouvernance mondiale.

    Gaulois

    Jean Ziegler : “Bruxelles est d’une hypocrisie sans nom”

     INTERVIEW    14 octobre 2011

    Vice-président du comité consultatif du conseil des droits de l'homme des Nations unies, Jean Ziegler vient de publier Destruction massive. Géopolitique de la faim (éditions du Seuil). Dans cet essai, le sociologue suisse fait part de son expérience en tant que Rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation (2000 à 2008) et analyse les raisons qui provoquent chaque année la mort de 36 millions de personnes à cause de la malnutrition.

    Pourquoi meurt-t-on encore de faim de nos jours ?

    Il y a cinq grandes raisons :

    premièrement, la spéculation financière sur les matières premières alimentaires qui a fait flamber leurs prix ces dernières années et rendu quasiment impossible aux agences d’aide, comme le Programme alimentaire mondial (PAM) de subvenir aux besoins des populations victimes de sous-alimentation.

    Il y a ensuite les agrocarburants, qui soustraient des terres fertiles et des plantes nourricières à l’alimentation humaine.

    Troisièmement, il y a la dette extérieure, qui étrangle les pays les plus pauvres et les empêche d’investir dans l’agriculture de subsistance.

    Après, il y a le dumping agricole, qui fait que, sur les marchés de Dakar ou de Cotonou, les fruits, les légumes et les poulets français, grecs, portugais, allemands etc. sont vendus au tiers ou à la moitié du prix du produit africain équivalent.

    Enfin, il y a l’accaparement des terres par les fonds d’investissement ou les grandes multinationales, qui en chassent les paysans locaux pour y cultiver des produits destinés exclusivement aux marchés occidentaux.

    L'UE a-t-elle une responsabilité ?

    Elle a une responsabilité totale dans le dumping agricole. A commencer par la France : en 2005, lors des négociations de Hong Kong au sein de l'OMC, le secrétaire général de l'organisation, Pascal Lamy, avait proposé de baisser progressivement les aides à l'exportation jusqu'à les faire disparaître en cinq ans. Et la France s'y est farouchement opposée, car elle veut maintenir ses subsides à l'exportation, notamment à cause du poids des chambres de commerce agricoles. Et donc le dumping continue, alors que l'Afrique est sous-peuplée, qu'elle a une classe paysanne extraordinaire…et massacrée, car les paysans ne parviennent pas à écouler leur production.

    A-t-elle un rôle à jouer dans la lutte contre la faim dans le monde ?

    La Commission européenne actuelle est formée de purs mercenaires au service des pieuvres du commerce agro-alimentaire. C'est incroyable la puissance des lobbies sur Bruxelles. S'ils le voulaient, ils pourraient arrêter demain le dumping agricole.

    Bruxelles est aussi d'une hypocrisie sans nom : alors que l'Europe parle de justice planétaire et de développement, les 87 pays ACP [Afrique-Caraïbe-Pacifique, essentiellement des anciennes colonies européennes] sont maintenus dans des conditions d'infériorité inacceptables. Imaginez qu'on les a obligé à accepter des accords d'investissement qui les obligent à mettre sur le même plan les entreprises locales et les multinationales occidentales.

    La Commission européenne dit à ces pays : "vous contestez notre politique de subventions agricoles et à l'exportation ? ok, mais nous devrons reconsidérer nos opérations d'aide au développement". C'est pire que du colonialisme : c'est du fascisme extérieur. Les droits de l'homme s'arrêtent à la frontière de l'Europe ; au-delà, c'est la loi de la jungle, de la violence, de l'ordre cannibale.

    A quoi peut-on attribuer la crise qui frappe l’Europe ?

    Elle est le fait d'une énorme dette qui s'est accumulée, parce que les gouvernements ont sauvé à deux reprises les banques. Une première fois en 2008, puis à présent, en les recapitalisant avec de l'argent public qu'ils n'ont pas et pour obtenir lequel ils sont obligés de s'endetter et de couper dans leurs budgets. Résultat : le pouvoir d'achat des travailleurs diminue, de même que les prestations sociales. Et ces mêmes Etats sont incapables d'imposer une norme de risque à leurs banques ! Rien n'a changé dans ce domaine depuis 2008.

    Quelles sont les solutions ?

    Il faut faire deux choses : premièrement désosser les banques, en séparant la branche "investissements" de la branche "dépôts". Une banque ne devrait pas pouvoir faire les deux activités. Ensuite, il faut les nationaliser. Ce n'est pas une question idéologique – De Gaulle a bien nationalisé le crédit dans l'après-guerre. Aujourd'hui, l'incapacité des dirigeants occidentaux d'imposer des décisions et des règles aux oligarchies bancaires au nom du bien public est invraisemblable.

    Que pensez-vous du mouvement des “indignés” ?

    On est proche de l'insurrection des consciences : ce samedi [le 15 octobre], les indignés du monde entier vont manifester. Difficile toutefois de dire où cela peut nous mener. Les processus révolutionnaires dans l'histoire sont archi-mystérieux. On ne peut pas les anticiper : "Caminante no hay camino, se hace camino al andar", disait le poète espagnol Antonio Machado. La conscience collective sait ce qu'elle ne veut pas : on ne veut pas cet ordre cannibale du monde, où des hommes sont directement responsables du massacre par la faim de 35 millions de personnes par an. Et il ne faut pas avoir peur de ne pas faire le poids : il n'y a pas d'impuissance en démocratie et dans la diplomatie multilatérale.

    Les droits de l'homme, la presse libre, la mobilisation populaire, les élections, la grève générale…on a les outils pour battre les mécanismes de la faim. La bourse est soumise à la loi : on peut interdire du jour au lendemain toute spéculation sur les denrées alimentaires. On peut imposer des tarifs prohibitifs à l'importation de bioéthanol. Les ministres de l'Agriculture européens peuvent exiger la fin du dumping agricole. Les ministres des finances des pays membres du FMI pourraient voter l'effacement de la dette des pays les plus endettés.

    Propos recueillis par et photo de Gian Paolo Accardo

     


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  • États-Unis : au moins 14 000 décès causés par les retombées de Fukushima

    A part ça, tout va très bien ! Les nucléocrates diront, comme c'est leur habitude, que c'est bidon.

    N'oubliez jamais qu'un haut responsable de l'AIEA affirmait, quelques mois après Tchernobyl    " Même si une catastrophe de type Tchernobyl avait lieu chaque année, l'énergie nucléaire serait encore interessante " !! Je suis prêt à parier qu'ils sont capable de rééditer cette affirmation...

     Gaulois

     Mardi 20 décembre 2011

    Alerte-nuage-radioactif-2011-Japon-USA-Europe.jpg

     L’impact semble à peu près comparable à celui de Tchernobyl; Les petits enfants sont les plus durement touchés, une recherche en cours montre un comptage de décès sûrement plus élevé. 

    On estime que plus de 14.000 décès aux États-Unis sont liés aux retombées radioactives de la catastrophe des réacteurs nucléaires de Fukushima, selon un important article de l’édition de décembre 2011 du Journal International des Services de Santé. C’est la première étude spécialisée publiée dans un journal médical à faire connaître les risques sanitaires de Fukushima. Les auteurs Joseph Mangano et Janette Sherman ont écrit que leur estimation des 14.000 décès d’américains dans les 14 semaines après les fusions des réacteurs de Fukushima peut se comparer aux 16.500 décès dans les 17 semaines après la fusion de Tchernobyl en 1986. L’augmentation de décès rapportés après Fukushima a surtout été constatée chez des enfants américains de moins d’un an. L’accroissement de décès infantiles 2010-2011 a été de 1,8%, comparé à la diminution de 8,37% des 14 semaines précédentes. L’article sera publié mardi et sera disponible sur le web à 11 h à l’adresse suivante : http://www.radiation.org

    Exactement 6 jours après la fusion des 4 réacteurs, (donc le 17 mars) des scientifiques ont détecté un nuage de retombées toxiques parvenu au-dessus des plages américaines. Des mesures ultérieures faites par l’Agence américaine de Protection de l’Environnement ont montré aux États-Unis des niveaux de radioactivité de l’air, de l’eau et du lait des milliers de fois au-dessus des normes. Les plus forts taux détectés d’iode-131 en précipitation ont été aux États-Unis les suivants (la norme est environ de 2 picocuries d’iode-131 par litre d’eau) : Boise, Idaho = 390 ; Kansas City = 200 ; Salt Lake City = 190 ; Jacksonville, Floride = 150 ; Olympia, état de Washington = 125 ; et Boston, Massachussets = 92.

    L’épidémiologiste Joseph Mangano a dit : « Cette étude des risques sanitaires liés à Fukushima est la première à être publiée dans un journal scientifique. Elle ne fait qu’augmenter l’inquiétude et suggère fortement de continuer des études de santé pour comprendre le réel impact de Fukushima au Japon et autour du monde. Les découvertes sont importantes pour le débat actuel sur la construction de nouveaux réacteurs et combien de temps on doit conserver les réacteurs vieillissants en service. »

    Mangano est directeur exécutif du projet Radiations et Santé Publique, et auteur de 27 articles de journaux médicaux et lettres. Janette Sherman, interne en médecine et toxicologue disait : « En se basant sur notre recherche en cours, le comptage réel des décès ici peut atteindre 18.000 personnes, si on ajoute les grippes et les pneumonies comme cause de décès, qui ont quintuplé dans la période en question. On a vu des morts dans toutes les tranches d’âge, mais nous continuons à réaliser que les petits enfants sont plus durement touchés car leurs tissus se multiplient rapidement, ils ont des systèmes immunitaires moins développés et les doses de radioisotopes sont proportionnellement plus importantes que pour les adultes. »

    Le Dr Sherman est professeur adjoint à l’université du Michigan et co-éditrice de  »Tchernobyl – conséquences d’une catastrophe pour les gens et l’environnement », publié en 2009 par l’Académie des Sciences de New York, et auteur de  »Exposition chimique et maladie et Le délicat équilibre de la vie – Causes et prévention du cancer du sein. »

    Les rapports hebdomadaires des centres de contrôle et de prévention des maladies établissent le nombre de morts pour 122 cités américaines avec une population supérieure à 100.000 habitants, c’est à dire entre 25 et 30% des États-Unis. Dans les 14 semaines après l’arrivée des retombées de Fukushima aux US (entre le 20 mars et le 25 juin), les morts rapportées aux centres de contrôle des maladies a augmenté de 4,46% par rapport à la même période de 2010, comparé aux seuls 2,34% dans les 14 semaines précédentes. Les décès en excédent pour tout les US pendant cette période sont d’environ 14.000.

    SOURCE : http://www.marketwatch.com/story/medical-journal-article-14000-us-deaths-tied-to-fukushima-reactor-disaster-fallout-2011-12-19 

     

     

     


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  • EPR : En Pleurer de Rage ou En Pouffer de Rire ?…

    Un article qui ne devrait pas décevoir même les plus septiques. Bonne lecture.

    Gaulois.

    Par  Georges  Stanechy

    EPR : En Pleurer de Rage ou En Pouffer de Rire ?… - A Contre-Courant...

    En ce mois de novembre, en France, chasse haletante à “La Baleine Blanche”…

    Dénommée : “l’EPR”. Abréviation d’un type de réacteur nucléaire modernisé, par rapport aux précédentes centrales, aux évolutions sémantiques illustrant les errements conceptuels du projet, passant d’European Pressurized Reactor à Evolutionary Power Reactor pour séduire le marché américain. Impossible de résister au délice d’en étendre la déclinaison dans le titre de ce billet…

    Battage médiatique dissimulant action implacable des plus puissants lobbies du pays, le “débat” sur la centrale atomique EPR de Flamanville (1) en cours de construction (une autre, de même type, est en projet à Penly près de Dieppe), aux multiples retards et dépassements de budgets, fut l’occasion pour tous les politiciens de se donner le beau rôle. A en croire leur ego en béton armé : des héros du sens des responsabilités, des visionnaires infaillibles du futur de nos collectivités…

    Tout en multipliant, sans aucune gêne, publiquement, cyniquement, les “arrangements électoraux”. Sur la place médiatique, s’échangeant des morceaux de gras taillés dans la bête à peine harponnée… Jusqu’aux partis “écologistes” aux états-majors négociant, avec d’autres partis, octroi et partage de circonscriptions électorales pour les prochaines élections législatives qui suivront les présidentielles de 2012. (2)

    Quelle virtuosité dans l’anticipation !... Pendant que les militants de base luttaient, au même moment, sous les coups de matraque et dans les gaz lacrymogènes de la violence policière, contre le convoyage par train de « déchets radioactifs » traversant la France vers l’Allemagne.

    Ces mêmes partis, brandissant bannière de la “Moralisation de la Vie Politique”...

    En fait, spectacle de la pire régression vers des mœurs d’Ancien Régime. Se faire accorder des circonscriptions électorales comme des fiefs par son suzerain, en contrepartie d’une vassalité assumée… Désigné par l’euphémisme de “parachutage”, qui n’est qu’une modernisation de pratiques féodales. A l’exemple des Boss de la Mafia se répartissant les quartiers d’une ville.

    Quel parti politique inscrira à son programme une suppression définitive de ces comportements indignes d’une démocratie ?...

    Réforme exigeant pour se présenter à un suffrage républicain, quel qu’en soit la finalité, une résidence effective de cinq années minimum, dans cette même circonscription, comme condition préalable. Et, comme condition suspensive, l’obligation d’y résider pendant toute la durée du mandat obtenu. Assortie, évidemment, du renforcement du non cumul des mandats électifs, limités non seulement en nombre mais aussi dans le temps.

    Je vous parie un grille-pain à manivelle “100% écolo” : aucun.

    Confirmant la décrépitude de nos systèmes électifs et représentatifs, politiciens et médias pratiquant une totale désinformation. Chacun évitant soigneusement d’aborder, avec une amorce de sérieux, les points essentiels de l’interrogation citoyenne sur une politique énergétique qui engage l’avenir de notre société pour plusieurs décennies : « Sortir du nucléaire ou pas ? ». 

    Mythes, clichés, argumentaires de propagande électorale, mixés aux manipulations des lobbies, en occultant la dimension économique et géopolitique. Florilège :

     

    images-lithium.jpg

     

    Energie “indépendante”  

    Le nucléaire assure « l’indépendance » énergétique de la France, clament les partisans du nucléaire ! Rassurante incantation. Qui ne correspond, évidemment, à aucune réalité, aucune logique : l’électronucléaire étant fondé sur une matière première extraite de “mines”, de “gisements” d’uranium, que la France se procure dans des pays étrangers.

    Affirmation d’autant plus bizarre qu’au niveau du “process” de production électronucléaire, la France paye des royalties aux USA en rémunération de brevets et licences sur le fonctionnement de 54 de ses 58 réacteurs nucléaires. Ces réacteurs n’étant qu’une adaptation du réacteur américain à eau sous pression Westinghouse.

    En ce cas, où se situe « l’indépendance » ?... Comment en arrive-t-on à formuler, dans le contentement de soi, une telle contrevérité ?...

    De plus, les réserves mondiales d’uranium, approximativement inventoriées dans le monde, ont une durée d’extraction évaluée entre 80 et 150 ans. Du simple au double, dans l’incertitude des divagations des « experts » sur cette ressource fossile.

    Les seules énergies dont dispose la France actuellement sur son territoire, en mesure de contribuer à son « indépendance », à l’exclusion des gaz de schistes, sont de quatre ordres : éolienne, géothermique, hydraulique (y compris les énergies marines : marées, vagues, courants marins, osmotiques, etc.), solaire. Seule leur exploitation exclusive permettrait d’affirmer une velléité « d’indépendance », mais sans l'assurer intégralement. Sauf à intégrer dans une politique énergétique, clairement définie, une action déterminée dans la réduction des consommations d’énergie dites « fixes » : modernisation du parc immobilier, urbanisme à autonomie énergétique, amélioration des rendements énergétiques du parc industriel, etc.

    Ces énergies disponibles en France ne sont, en effet, ni extensibles à l’infini dans leur exploitation, ni sans effets collatéraux en termes de nuisances écologiques. Car, tout choix énergétique induit des impacts environnementaux, économiques et sanitaires (ondes, radiations, etc.) qu’il convient de gérer dans la concertation avec les parties concernées. Et, non pas dans le seul intérêt d’une caste d’actionnaires de grandes entreprises imposant la priorité de ses mirobolants profits comme critères d’investissement, transformant la république en ploutocratie.

    En Inde, par exemple, la multiplication anarchique des barrages hydroélectriques, imposée par les “rois du BTP”, est dénoncée pour leur coût humain et leur effet d'appauvrissement des populations des campagnes provoquant un exode rural massif vers les grandes villes. Parcelles agricoles et villages, par dizaines de milliers, se retrouvant noyés sous les eaux. Arundhati Roy milite dans la défense des intérêts des centaines de milliers d'agriculteurs chassés de leur terres ancestrales, sans indemnités ni perspectives économiques viables. Déracinés, exclus. (3)

    En France, dans un registre de pays développé et à une échelle plus réduite, c’est l’exploitation éolienne qui rencontre une opposition grandissante. Certains parlent d’un “danger éolien”. (4)

    L’argument « d’indépendance » cache, en fait, “l’exploitation” des pays du Sahel par la France, notamment le Niger. Riches en uranium, à défaut de pétrole ou de gaz. Dimension géopolitique systématiquement dissimulée. Véritable pillage de pays, dont on suppose qu’il durera éternellement. A l’abri des clichés forgés par le marteau-pilon de la propagande les décrivant en “pays les plus pauvres de la planète”.

    Pays, si leurs ressources naturelles étaient payées à leur “juste prix” et valorisées en partie sur place, qui devraient connaître aujourd’hui le niveau de vie des pays Scandinaves. Mais soumis, en permanence, à des pressions sous forme de guerre civile, quand ils ne sont pas occupés militairement via une dictature complice, pour mieux en extraire les richesses quasi gratuites, sans possibilité de remettre en cause le modèle d’asservissement. Pour le moment…

    Le pire et récent exemple : les pays occidentaux n’ont pas hésité à diviser le Soudan en provoquant la sécession du Darfour, après y avoir créé, entretenu, une guerre civile pendant de nombreuses années, sous les gaz anesthésiants de notre industrie de la désinformation. Le Darfour, hébergeant les plus riches gisements d’uranium de la planète. L’avez-vous remarqué ? Depuis la colonisation directe par l’Occident de l’ex sud-Soudan, le Darfour a subitement disparu de son tam-tam médiatique.

     " Energie “propre” 

    Politiciens et médias ne cessent de nous le marteler : le nucléaire est une « énergie propre » !... Curieux, comme affirmation. C’est, de la part des « nucléaristes », faire abstraction d’un problème colossal, insoluble, en l’état actuel des connaissances et du niveau technique de notre industrie atomique : celui de l’élimination ou du recyclage des « déchets radioactifs », extrêmement dangereux pour la santé humaine, animale et végétale.

    En France, les 58 réacteurs nucléaires en activité, de différentes capacités, sont implantés sur 19 sites. Certes, ils produisent de l’électricité, mais aussi plus de soixante mille tonnes de « déchets radioactifs » par an. Ce qui représente annuellement, environ : un kilo de « déchets radioactifs » par habitant.

    L’électronucléaire « énergie propre » n’est donc qu’une vue de l’esprit, un slogan de lobby, un cliché politicien leur servant de relais. S’endormir dans ce doux rêve : pourquoi pas ? Néanmoins, le problème demeure : que faire de ces « déchets radioactifs » ?... Leur traitement et stockage constituent un impératif de sécurité permanent. S’agissant d’un sous-produit industriel mortifère, impossible à recycler en totalité.

    Les américains ont une méthode expéditive : ils les enterrent à grande profondeur, en l’état. Méthode suivie par Suède, Finlande et Canada. Actuellement, les déchets radioactifs américains sont stockés sur 131 sites provisoires dans 39 États, en attendant leur hypothétique regroupement dans le Nevada. C’est le pharaonique projet Yucca Mountain, au budget “initial” (des rallonges sont déjà prévues) de 60 milliards de dollars, qui rencontre l’opposition de beaucoup de responsables locaux. Tout particulièrement, celle des amérindiens Shoshone qui ne souhaitent pas voir leur « Réserve » semi-désertique, généreusement offerte après leur quasi-génocide par les colons venus d’Europe, devenir la plus grande poubelle nucléaire de la planète…   

    En France, au territoire limité, on opte pour le « retraitement » du combustible. Après une utilisation moyenne de trois ans, le combustible est refroidi pendant environ la même durée, voire jusqu’à huit ou dix ans selon ses caractéristiques. Comme disent nos grands chefs cuisiniers, en parlant d’un plat entre deux traitements, il est « réservé ». Après cette période de refroidissement, le combustible est « retraité » pour en séparer le plutonium des autres éléments radioactifs. Le plutonium étant réutilisé comme combustible nucléaire en le renforçant, ou le régénérant, d’uranium enrichi.

    Mélange donnant, en partie car tout n’est pas réutilisable, le fameux MOX (Mixed Oxydes) destiné à certaines centrales, dont les futures EPR. Ce qui est, “reculer pour mieux sauter” : le MOX se révélant pour le moment inapte à un retraitement ultérieur, encore plus radiotoxique que l’uranium habituellement employé comme combustible, et ses propres « déchets » : sept fois plus nocifs… Expliquant pourquoi la centrale de type EPR proposée pour le marché US n’ait pas encore reçu son homologation des autorités du fait de sa dangerosité. La décision finale, positive ou négative, n’interviendra pas avant juin 2013

    La plus grande partie des déchets de nos centrales sont « traités » à La Hague, ainsi que ceux de l’Allemagne ou de l’Italie via des convoyages épiques, ou encore de Belgique, d’Espagne, des Pays-Bas, de Suisse, et même d’Australie ou du Japon. D’où l’appellation « usine de retraitement ».

    Le reste de nos déchets, non réutilisables, matières radioactives hautement dangereuses, étant « enfoui » dans des souterrains. En attendant des jours meilleurs. Bombes à retardement sanitaires, produites par une énergie prétendue « propre », auxquelles les générations à venir seront inévitablement confrontées. Sachant que le plutonium a une durée de vie estimée à 24 000 ans, l’uranium 235 à 704 millions d’années, l’uranium 238 à 4,47 milliards d’années…

    Mais, en amont des déchets, l’exploitation elle-même des centrales nucléaires n’est pas immunisée au quotidien contre les fuites radioactives, sans tremblement de terre, ni attentat terroriste, ni tsunami.

    Récemment, en juillet 2008, une importante fuite radioactive avait été détectée sur un des plus importants sites nucléaires de France, et réputés les plus sûrs, celui du Tricastin, entre Valence et Avignon, regroupant à la fois des installations de traitement du combustible et 4 réacteurs électronucléaires en fonction. Gravissime évènement, étouffé dans un hermétique silence médiatique, nos brillants journalistes d’investigation étant mobilisés par la chasse à leur scoop préféré : le pédophile récidiviste…

    Après des mois de procédures, la Cour d’appel de Nîmes a finalement rendu son jugement le 30 septembre 2011 : la société AREVA-SOCATRI a été reconnue coupable du délit de pollution des eaux (plus de 74 kg d’uranium avaient été « accidentellement » rejetés dans les cours d’eau avoisinants, et 30 m3 d’effluents chargés d’uranium avaient contaminé les eaux superficielles), en plus de sa condamnation pour retard dans la déclaration d’incident à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN)… (5)

    Sans oublier “l’aval” ou la fin de cycle : le démantèlement des centrales et autres installations (centres de recherche, de préparation des combustibles, ateliers support, etc.), au terme d’une exploitation moyenne de 40 ans, avec tous leurs bâtiments et  matériels radioactifs… A enfouir, aussi ?... (6) Passons rapidement sur les 104 unités de la Défense détenant : « … un ou plusieurs des 28 types de déchets nucléaires recensés… ». (7) Les volumes prévisionnels des déchets radioactifs augmentent, rien qu’en France, de 50% par décennie : de 1,2 million de m3 en 2010 à plus de 1,8 million de m3 pour 2020. (8)

    Il y aurait, en France, 16 décharges ou sites de stockage répartis dans 11 départements. Non compris les déchets nucléaires immergés à "grande profondeur", au cours de deux campagnes d’immersion en 1967 et 1969 : environ 50 000 fûts. Les autres pays européens reconnaissent avoir immergé 150 000 tonnes de déchets radioactifs sur une quinzaine de sites… (9) Opérations et emplacements soigneusement dissimulés aux yeux de l’opinion publique, évidemment. De quoi nourrir quelques inquiétudes en allant chez son poissonnier… (10)

    Prétendre que le nucléaire est une “énergie propre”, c’est affirmer et l’assumer, dans l’imbécilité et l’irresponsabilité absolues : « Après nous, le déluge ! ».

    " Energie “créatrice d’emplois”

     L’énergie nucléaire serait “un des principaux créateurs d’emplois en France”. Certainement, l'argument le plus mensonger d’une propagande qui ne s’embarrasse d’aucune nuance. Plus c’est gros…

    Des chiffres astronomiques ont été véhiculés par les lobbies « nucléaristes » via leurs médias. Avec une inflation exponentielle de zéros. Jusqu’à un, puis deux millions d’emplois !… Bouygues, par exemple, étant le principal bénéficiaire des énormes contrats de génie civil de ces centrales, son groupe de médias TF1 a particulièrement brillé dans cet exercice de communication. Décuplant reportages de créations d’emplois, chiffres, images, déclarations, aussi fantaisistes les uns que les autres.

    En fait, lors de sa future exploitation, l’EPR de Flamanville emploiera 200 personnes.

    Si on multiplie ce chiffre par la soixantaine de réacteurs nucléaires en France, on arrive à un bassin d’emplois de 12.000 personnes relevant de la production électronucléaire. Arrondissons le chiffre à 20.000 emplois, pour faire plaisir aux "journalistes d’investigation-décrypteurs de l'info" de TF1. Evidemment, il n’est pas à négliger.

    En comparaison, les « auto-entrepreneurs », écrasés d’impôt et de taxes, ne bénéficiant ni de subventions ni de crédits à taux préférentiels, ne connaissant ni faveurs ni délais de leurs créanciers bancaires et fiscaux, ont créé plus d’un million d’emplois en France ces dernières années.

    Inutile de poursuivre l’analyse…

    " Energie “bon marché "

    Autre argument massue, tout aussi délirant que les précédents : grâce au nucléaire, nous serions bénéficiaires, nous assurent les « nucléaristes » la main sur le cœur, d’une énergie “40% moins cher” que dans les autres pays d’Europe. Autrement dit, le nucléaire serait une énergie « bon marché ».

    Tout d’abord, c’est faux : l’électricité vendue en France se situe à un niveau comparable de celui de nos voisins européens. Ensuite, sur un plan de méthodologie d’élaboration des coûts, se prétendre “meilleur marché” c’est affirmer une maîtrise précise de l’ensemble des coûts d’une production, d’un service, ou d’un mix des deux, par rapport à une offre concurrente.

    Une telle prétention est souvent  la confusion, ou la manipulation, entre “prix de vente” et “coût de revient”, surtout quand interviennent des fonds publics, sous forme de subventions, financements, etc. Ce qui est spécifiquement illusoire, ou tout aussi trompeur, pour la filière électronucléaire qui se situe encore loin, très loin, de la maturité industrielle pour identifier ses coûts présents et futurs, encadrés par des systèmes de contrôle ou d’audit au niveau requis.

    Entrer dans le dédale comptable, budgétaire, financier, de la filière électronucléaire, engloutissant des financements publics faramineux depuis des décennies, c’est déambuler dans ces labyrinthes en miroir de la Foire du Trône qui nous font tant rire par leurs effets grossissant, amaigrissant. Nous rendant, par simple effet d’optique, filiforme ou hippopotamesque, suivant l’effet recherché.

    Se lancer dans une fastidieuse mais passionnante déconstruction des coûts de la filière électronucléaire, parcimonieusement affichés, est impossible dans le cadre de la brièveté obligée de ce billet. Retenons, toutefois, quelques balises pour ne pas se perdre entre fausses informations, slogans publicitaires, actions marketing, lobbying et propagande.

    Balises sous forme d’un questionnement.

    Schématiquement, l’électronucléaire comprend trois volets : la construction d’une centrale, la production électronucléaire et, tout aussi important, les charges nucléaires futures (11). Puisqu’en fin de cycle, après 30 ou 40 ans de production, il est nécessaire de détruire une centrale nucléaire par sécurité. Opération désignée pudiquement sous le terme de « démantèlement » regroupant activités de démontage, décontamination, traitement des matériels radioactifs et stockage par enfouissement de ceux considérés comme irrémédiablement dangereux.

     => Construction d’une centrale nucléaire

    A ce jour, personne (en France, comme à l’étranger) ne maîtrise en temps et en coût la construction d’une centrale nucléaire. Ce sont des dépassements qui se mesurent en années pour les délais initialement fixés, et en milliards d’euros ou de dollars pour les budgets prévisionnels. Sans parler des marges des entreprises, notamment de BTP et de chaudronnerie, toutes très friandes de dépassements de travaux, qui ne sont jamais sérieusement contrôlées dès lors que seuls sont en jeu des fonds publics.

    Quitte, une fois les travaux achevés et la production lancée, à ce que ces installations soient privatisées au meilleur prix. Les pertes pour la collectivité, sous forme de gaspillages, gabegies, passe-droits et autres faveurs à l’égard des fournisseurs participant à la construction, sont immenses. Au détriment des budgets prioritaires de l’éducation, de la santé, des retraites et des services publics. Mais, les politiciens se garderont d’évoquer, quant à cette filière, la nécessaire “chasse aux fraudeurs”…

    Que dire des constructions de centrales, qui ont dû être arrêtées, avant leur mise effective en production ?... Telle Superphénix, en France. Se révélant, par son utopie technique, impossible à faire fonctionner. Un des plus grands gouffres et gaspillages financiers du secteur. Hors coût de construction, l’évaluation à fin 2003 de son seul démantèlement dépassait les 2 milliards d’euros. Un des multiples « trous » de l’électronucléaire dont on n’entend jamais parler.

      => Production électronucléaire

     Plusieurs variables ne sont pas prises en compte, sont majorées ou font l’objet de distorsions, dans l’élaboration des coûts, tout particulièrement :

     i)  La matière première. L’intrant le plus important : l’uranium. Minoré en termes de coût d’achat puisqu’extrait, pour l’essentiel, du pillage néocolonial de pays comme le Niger. Dès qu’un gouvernement souhaite réévaluer la ressource de son pays, il est renversé par un coup d’Etat ou au moyen d’une guerre civile… Manière musclée de pratiquer la libre concurrence.

    Qu’importent les effets collatéraux de cette spoliation en termes de morts, de destructions, de souffrances et de misères dans ces pays ? Coûts cachés, “hidden costs” comme disent les anglophones… L’important n’est-il pas que les « nucléaristes » s’autocongratulent angéliquement sur le fait qu’en France le nucléaire ait provoqué moins de morts et de scolioses que l’extraction du charbon ?...

    ii)  Les fonds publics, sous forme de subventions et de prêts insuffisamment ou non rémunérés, voire non remboursés, de frais de recherche et autres supports à la charge d’autres institutions publiques ou collectivités non imputés, facturés ou récupérés. Négligemment, ou habilement, noyés dans le gigantisme de ces projets.

     =>  Charges nucléaires futures

    A ce niveau intervient la variable “temps” importante au niveau de l’identification du coût réel de l’énergie produite par l’électronucléaire, portant essentiellement sur deux contraintes industrielles majeures : gestion des déchets radioactifs et démantèlement des centrales nucléaires.

    A ce niveau l’amateurisme se révèle encore plus ravageur. La Cour des Comptes, sous la prudente formulation de son rapport, Le démantèlement des installations nucléaires et la gestion des déchets radioactifs (12), a sensibilisé les responsables politiques sur la joyeuse pagaille régnant, à la fois, dans la gestion industrielle et technique, et sa représentation dans les prévisions et les comptabilisations.

    i) Gestion des déchets radioactifs

    Aucune maîtrise quant à ses deux volets complémentaires : traitement des déchets radioactifs et construction des sites de stockage, l’estimation des coûts de stockage variant de 15 milliards à 58 milliards d’euros, suivant les hypothèses.

    « L’enjeu financier global résulte d’une comparaison entre, d’une part, le coût du stockage profond direct des combustibles usés et, d’autre part, le coût du retraitement et de l’évacuation des déchets issus du retraitement, puisqu’en cas de stockage direct il n’y aurait pas de retraitement. » p. 65

    « Ce chiffrage présentait toutefois, dès l’origine et de l'aveu même de l'ANDRA (13), plusieurs faiblesses : il ne prenait en compte qu'à titre indicatif et sans études détaillées les coûts liés à l'exploitation … la structure des installations souterraines de stockage était assez grossièrement définie. En outre, ce chiffrage ne prenait pas en compte l'éventuel stockage de combustibles usés. »  p.140

     ii) Gestion du démantèlement des centrales nucléaires

    Le démantèlement d’une centrale nucléaire exige une période d’attente de 10 à 15 ans, après l’arrêt du réacteur, pour commencer les travaux effectifs. Ils peuvent durer plusieurs décennies pour une même installation. Les sommes sont considérables et doivent être prises en compte dans des « dotations aux provisions pour le démantèlement ». Interviennent, toutefois, deux distorsions : les montants de ces travaux ne sont pas estimés avec réalisme, en conséquence ces provisions sont exagérément sous-estimées.

    Exemple : le coût des opérations concernant la déconstruction et le traitement du combustible de Superphénix était évalué à 2,081 milliards d’euros à la fin de l’année 2003. (p. 121). Celui de l’usine de retraitement de Marcoule jusqu’en 2030-2040 (sur une durée de 45 ans…) était évalué en 2005 à 6 milliards d’euros (valeur 2003). Tous ces montants sont, évidemment, à actualiser et revoir à la hausse.

    C’est une génération de centrales nucléaires qui arrivent, en France, en fin de cycle, pratiquement au même moment. Les coûts de ces travaux, et donc les marchés correspondants, sont évalués entre 30 et 60 milliards d’euros. Bien entendu, se trouvent à l’affût les mêmes entreprises qui les ont construites…

    La Cour des Comptes le rappelle :

    « Or, l’importance des sommes en jeu et la multiplicité des projets nécessitent un suivi qui ne semble pas encore suffisamment rigoureux. »  p.93

    « L’examen des dotations et reprises sur provisions montre que les dotations aux provisions pour le démantèlement de la centrale de Brennilis ont été dans un premier temps largement sous-estimées. »  p. 118

    Encore plus révélateur :

    « Les principes d’évaluation retenus pour les 58 réacteurs REP actuels, présentant un effet de série, ne pouvaient, à l’évidence, être étendus à des centrales anciennes, pour certaines prototypes, d’autant plus qu’à puissance installée équivalente, les équipements anciens étaient comparativement beaucoup plus volumineux. On ajoutera que si le montant de l’investissement brut initial, qui servait à calculer la provision, est parfaitement connu pour les centrales actuelles, il ne l’est pas vraiment pour les centrales anciennes. » pp. 121-122

    Incroyable : l’investissement brut initial des centrales anciennes n’est “pas connu” ! Une valse à milliards…

    Qu’importe l’amateurisme, le “n’importe quoi” ? Les fonds publics en milliards d’euros, inépuisables pour cette filière aux puissantes connexions et ramifications, sont instantanément à disposition, sans contrôles ni remises en cause, sur un simple claquement de doigt. Jouer à l’apprenti sorcier ne pose aucun problème à ceux qui s’en mettent plein les poches. Nous ne sommes pas dans l’énergie « bon marché », mais dans l’énergie « juteux marché »…

     Energie “citoyenne”

    Pour conclure : l’électronucléaire est-il une “énergie citoyenne” ?

    Existerait-il un consensus national, à part quelques écolos radicaux-grincheux et analphabètes des intérêts du pays, s’étant mis d’accord pour accorder carte blanche à une “élite”, à la science infuse, chargée de décider de choix, d’options, engageant l’ensemble des citoyens, pour plusieurs décennies ?

    Doit-il être conçu comme la “chasse gardée” d’une poignée de groupes industriels, tenant les politiciens par la barbichette ?

    Ou, convient-il d’organiser un minimum de transparence sur enjeux et risques de cette filière, afin d’entamer un débat démocratique fondé sur une information complète et partagée ?…

    Une décision sur le « Sortir du nucléaire ou pas ? » doit être collective, "engager" chacun des citoyens, à la suite d’un débat national, afin qu'elle soit légitime et irréversible, car non contestable. Ce qui nécessite, au minimum deux mesures indispensables :

      => La diffusion d’une information complète, dans un cadre éthique, en lieu et place des mécanismes de propagande et de lobbying actuels. Les obligations déontologiques, les incompatibilités, sont à définir sur le plan législatif.

    Ainsi, les groupes industriels, bénéficiant de contrats avec l’Etat, à la fois dans la construction des centrales, des lieux de stockage et de leur entretien ou démantèlement, doivent renoncer à leurs participations dans toutes les entreprises de médias : presse et audiovisuel. La position dominante du groupe Bouygues, par exemple, tant dans le nucléaire que dans les médias (trustant plus de 50% du marché publicitaire TV), représente un abus, une infraction, contraires aux règles démocratiques élémentaires.

    => Le débat démocratique doit être conclu par un “référendum national”, afin de franchir le barrage des lobbies ou de leurs représentants, surmonter la paralysie de notre système parlementaire incapable de résister à leurs pressions ou tentations. (14) Du fait de son mode de financement, du gigantisme des fonds publics octroyés sans contrôles effectifs, des incommensurables risques sanitaires, environnementaux et économiques, qu’il impose à notre collectivité, la politique de l’électronucléaire doit être impérativement soumise au vote des citoyens.

    Sachant que la caste politicienne fera tout pour en torpiller l’idée ou la mise en œuvre, dans l’arrogance et le mépris à l’égard de l’expression de la volonté populaire. A l’exemple de l’ancien ministre socialiste Claude Allègre à qui fut posée la question :

    « Etes-vous partisan sur un tel sujet d’un référendum pour que, le jour venu, tous les citoyens aient voix au chapitre ? »

    Réponse du distingué scientifique-ex-ministre-socialiste, « nucléariste » convaincu :

    « Pas plus que je ne suis partisan de faire voter les gens sur la véracité d’un théorème de mathématiques !... La démocratie n’a jamais remplacé la connaissance et le savoir. » (15)

     (1)  La France a vendu une centrale EPR à la Finlande, sur le site d’Olkiluoto, qui se révèle un véritable gouffre financier. Avec d’énormes indemnités de retard à payer, du fait de son incapacité à maîtriser sa construction selon les délais et les niveaux de qualité contractuels (acier et béton tout particulièrement) : on parle de 3 milliards d’euros… Deux autres centrales EPR ont été vendues à la Chine…

    (2)  « Mais aux termes de l’accord finalement conclu, le PS concède à Mme Duflot une circonscription parisienne. « Paris vaut bien un EPR », est-ce la morale de l’histoire ? »,

    http://groupes.sortirdunucleaire.org/Accord-PS-EELV-un-renoncement-sous

    (3)  Au péril de sa vie (les mafias sont très actives en Inde), Arundhati Roy s’est attaquée notamment au projet du gigantesque barrage Narmada qui doit entraîner le déplacement d’un million de personnes. Un film a été réalisé sur ce magnifique combat : Dam/Age (jeu de mots anglais sur damage – dégâts – et dam : barrage – le mot composé pouvant être lu aussi comme “L’ère des barrages”…), http://icarusfilms.com/new2003/dam.html.

    Voir aussi : http://www.umich.edu/~snre492/Jones/narmada.html

    (4)  J.L. Butré, L’imposture. Pourquoi l’éolien est un danger pour la France, éditions du Toucan, 2008.

    (5)  Vendredi 30 septembre, la Cour d’appel de Nîmes a condamné AREVA-SOCATRI pour pollution des eaux, http://groupes.sortirdunucleaire.org/Fuite-d-uranium-au-Tricastin-AREVA

    (6)  Cf. Rapport de la Cour des Comptes, Le démantèlement des installations nucléaires et la gestion des déchets radioactifs, janvier 2005, 292 pages, téléchargeable : http://www.ccomptes.fr/fr/CC/documents/RPT/RapportRadioactifsnucleaire.pdf

    (7)  Cour des Comptes, Op. Cit., p. 48.

    (8)  Cour des Comptes, Op. Cit., p. 55.

    (9)  Cour des Comptes, Op. Cit., p. 50.

    (10)  L’immersion des déchets radioactifs a été définitivement interdite, à partir de février 1994, par la Convention de Londres. 

    (11)  Production électronucléaire et charges nucléaires futures, Cour des Comptes, Op. Cit., p. 178.

    (12)  Op. Cit.

    (13)  ANDRA : Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs

    (14)  A titre de lamentable exemple, voir le blocage par le Sénat à majorité socialiste de la micro-taxe sur les sodas : Les lobbies des sodas reprennent confiance, La Tribune, 22 novembre 2011, http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/agroalimentaire-biens-de-consommation-luxe/20111122trib000665942/les-lobbies-des-sodas-reprennent-confiance-face-a-la-taxe-gouvernementale.html

    (15)  Claude Allègre, avec Dominique de Montvalon, Faut-il avoir peur du nucléaire ?, Editions Plon, 2011, p. 24.

     

     


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    Fracassantes révélations du journaliste Suzuki

    Tomohiko


    Il y a lieu de considérer avec la plus grande attention la remarque à la fin de l'article. La " Grande "  presse, en particulier " Française ", se situe à des année-lumières de la démocratie.

     Gaulois

    Dimanche 25 décembre 2011

    3010059077_1_3_0sguTunk.jpg Depuis quelques années déjà à Tokyo sont vendus dans le célèbre quartier de Akihabara dédié à l'informatique, aux bandes-dessinées (manga) et aux gadgets en tout genre, des masques à gaz factices, décision quasi-visionnaire du fabricant de ce jouet à l'aspect des plus sérieux mais qui annonce la couleur d'entrée de jeu : "Ce masque à gaz ne protège pas des gaz".

    A ce scrupule près, ce masque à gaz -ou ANP pour les puristes- qui se présente comme une protection contre des risques mortels, mais qui n'en est pas une nous apparaît être l'allégorie-même de ce qui semble se passer du côté de Fukushima, ville du Japon connue pour ses centrales atomiques sinistrées depuis le 11 mars 2011.

    Et de fait, c'est une petite bombe qu'a lancé le courageux -pour ne pas dire l'héroïque- Suzuki Tomohiko, journaliste indépendant japonais, en donnant sa conférence au Club de la Presse Étrangère de Tokyo, cercle officiel regroupant la crème des correspondants étrangers résidant au Japon, ce 15 décembre 2011.

    Il y a révélé que s'étant fait engager comme "ouvrier" sur le site des centrales radioactives de l'entreprise Tepco, l'essentiel de ce qui a largement été présenté aux Japonais et aux observateurs étrangers comme une entreprise de réparation/décontamination à grande échelle où prévaudrait l'entraide, le sentiment de devoir et d'abnégation, l'union nationale et la transcendance des intérêts particuliers, n'était en fait qu'une farce, de la poudre aux yeux.

    Du bricolage dans les grandes largeurs, des opérations cosmétiques, des gesticulations pour la galerie. Le journaliste enquêteur qui vient d'ailleurs de publier un pavé intitulé "Les Yakuza et le Nucléaire" aura répondu sans langue de bois à toutes les questions, photos à l'appui prises par ses soins grâce à une montre-appareil-photo lui permettant d'appuyer ses dires par des éléments visuels, histoire qu'on ne lui oppose pas de facile déni de principe : tout est argumenté, justifié, prouvé.

    Du coup, il a bonne mine, le Premier ministre Noda en annonçant à grands roulements de tambours que la situation est désormais sous contrôle, et même à l'en croire, un peu en avance par rapport à ce que l'on avait prévu... Naïveté ou duplicité ?

    Car hélas pour lui, entre temps, Suzuki Tomohiko a parlé, et exposé la vérité nue et déjà nombreux sont ceux qui -chat échaudé craint l'eau froide- doutent de paroles bien trop rassurantes.

    A force de lénifier depuis le début de la crise, de passer la pommade encore et encore, on a fini par attaquer la peau, et de fait, de nombreux Japonais sont désormais des écorchés vifs qui refusent de s'en laisser compter davantage.

    Or il est notable que si Suzuki Tomohiko s'est ainsi adressé en désespoir de cause à la presse étrangère (comme l'a également fait avant-hier l'acteur anti-nucléaire Yamamoto Taro, déjà professionnellement victime de son engagement) c'est pour l'inquiétante raison que la presse nippone dans son ensemble a préféré faire la sourde oreille, et ne pas donner écho à ses découvertes, il est vrai fort dérangeantes pour beaucoup de monde.

    Mais gardons-nous de trop vite lui jeter la pierre, à cette presse convenue, sinon complice.

    Car cela fait déjà quatre jours que la conférence de presse a été donnée par T. Suzuki, en japonais traduite en anglais devant un parterre de journalistes internationaux (les Allemands s'étant même illustrés par de nombreuses questions fort pertinentes) parmi lesquels ne pouvaient pas ne pas se trouver quelques représentants français, de l'AFP ou autre.

    Or à ce jour, pas un seul, pas le moindre entrefilet sur le sujet n'est paru dans la presse hexagonale. Qu'en penser ?

    Alors, c'est bien beau de parler de la liberté d'expression et de la liberté de la presse, si c'est pour n'en rien faire, ou aussi grave, pour éventuellement se croire libre de choisir à sa fantaisie de parler de telle futilité et de passer sous silence telle gravité.

    On a cru bon ces jours-ci par exemple de rapporter au citoyen français que 20 000 ruraux chinois s'étaient faits exproprier et demandaient une meilleure indemnisation de la part de leur état.

    Fait secondaire, ponctuel, microscopique à l'échelle du pays (20 000 / 1 300 000 000 !) et sans répercussion hors-même de l'échelon provincial, quand, dans le même temps, on a ignoré ou feint d'ignorer l'état réel de ce qui se passe à Fukushima (à lire ABSOLUMENT) dont les conséquences sont énormes à l'échelle du Japon -humainement, économiquement, industriellement- et potentiellement significatives sur l'écosystème mondial dans le long terme. Voilà qui impose réflexion.

    Remarque : si la grande presse continue de ne pas faire son travail, qu'elle ne s'étonne pas de perdre chaque jour des lecteurs/téléspectateurs et de se voir débordée par des gratuits, des sites d'information citoyens (comme celui-ci), des indépendants qui acceptent, eux, de relever de plus en plus souvent gratuitement le flambeau de Pierre Lazareff (hommage en passant au grand homme de presse, tristesse pour son cher France-Soir désormais disparu des kiosques).

    En tout cas, presque une semaine après cette conférence de presse fort éclairante, la presse japonaise commence enfin à s'intéresser aux informations fort étayées de Suzuki Tomohiko.

    La presse anglophone était sur le coup dès le départ, la presse tricolore est, elle, toujours aux abonnés absents en ce mercredi 21 décembre 2011.

     

     

     


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    Pointage des mauvais payeurs

    Les parents d'élèves sont indignés par une telle mesure.

    A Ruffec, en Charente, pour inciter les parents à régler la cantine, le maire a installé à l'entrée du réfectoire un écran pour décompter les repas affichant des nounours de couleur. Verts quand les paiements sont à jour, puis bleus si le compte est proche de zéro, ils deviennent rouges lorsque les parents n'ont pas payé.

    Cet affichage nauséabond et parallèlement des lettres de rappel, permettent, selon le maire, de réduire le nombre de retards de paiement. Les parents d'élèves ont fait part de leur indignation vis à vis de cet affichage, pointant notamment la stigmatisation qui en résulte pour les enfants. Ils ont demandé notamment, en plus de la suppression de cet écran, l'instauration d'un tarif prenant en compte le quotient familial. Devant la levée de boucliers , le maire a finalement décidé d'enlever la gradation colorée «  Dégradante »sur l'écran.

    Quelques cinquante communes, ayant des pratiques similaires sont actuellement recensées en France. Les maires de ces communes ne sont pas dignes de représenter leurs concitoyens. Il ne faut pas hésiter à dénoncer leurs pratiques odieuses sur la place publique.

    Il y a d'autres méthodes plus humaines de gérer les cantines scolaires.




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