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Par Gaulois le 19 Février 2016 à 08:36
Bons baisers de Mururoa.
Ou le nucléaire, c'est bon pour la santé !!!
Si vous avez manqué le document diffusé dernièrement par France 2, il est visible ici :
https://drive.google.com/file/d/0B4hYLSQ085ipTFphY0FDTjVVS2s/view
Les responsables de ces essais, de Gaulle en tête, sont ou ont été des êtres immondes.
N'oublions jamais que le nucléaire civil est le pendant du nucléaire militaire. Faire de l'électricité avec un réacteur nucléaire n'est qu'un prétexte pour produire du plutonium, enrichir de l'uranium, nécessaires à la fabrication de la bombe.
De Gaulle criait souvent ; vive la F rance ! Pouah !
Gaulois.
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Par Gaulois le 3 Novembre 2015 à 08:53
Tsar bomba
Ou la folie humaine dans tous ses états
Ce propos manque de précision !
La Tsar bomba fut effectivement la plus puissante bombe atomique construite par l'ex URSS. Elle a bel et bien explosée et dire qu'elle est désarmée suppose le contraire. Il n'en faudrait pas beaucoup comme celle-là pour détruire la planète et la rendre invivable. Tous ceux qui participent à de telles constructions comme la bombe atomique sont des fous criminels dangereux. Tant les donneurs d'ordre que les exécutants.
Dans ce cadre, le prix Nobel de la paix est un outrage à....La paix !
https://www.youtube.com/watch?v=4V5kY0za07o
Gaulois.
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Par Gaulois le 19 Septembre 2015 à 05:17
Le nucléaire dans toute sa splendeur
Un document très révélateur sur les pratiques humaines..Pas si sûr qu'il provoque le choc tant attendu entre les pro nucléaire et les anti !
Les premiers dorment tranquilles sur le sort des millions de victimes de leur technologie de mort.
Les seconds restent quasi impuissants à tenter de faire très justement évoluer les choses.
Il faudra le répéter sans cesse, le nucléaire est la pire des armes – civil et militaire - de destruction massive.Vous croyez que la guerre froide est terminée ?
Gaulois.
Actuellement sur ARTEEhttp://www.arte.tv/guide/fr/050144-000/les-heros-irradies
Et ici :
http://www.dailymotion.com/video/x24l6kx_les-heros-irradies-histoires-de-la-guerre-froide_tech
2 commentaires -
Par Gaulois le 7 Août 2015 à 05:40
Hiroshima - Nagasaki
N'oublions jamais cette barbarie perpétrée par les États-Unis en 1945. Ceux-là même qui se postent en donneurs de leçons et maîtres du monde.
Un petit condensé de se qui se fait de mieux ! Pardon, de pire grâce ou plutôt à cause de la folie humaine destructrice.
Des chiffres effroyables : Il y a dans le monde, selon les sources, entre 16 400 et 25 000 bombes atomiques ou ogives nucléaires opérationnelles ! Prêtes à transformer la planète en champ de ruines.
http://geopolis.francetvinfo.fr/les-arsenaux-nucleaires-dans-le-monde-17233
http://www.vivre-apres-fukushima.fr/hiroshima-6-aout-1945-nagasaki-9-aout-1945-2/
http://www.dailymotion.com/video/xdn73g_vietnam-napalm-phan-thi-kim-phuc_news
Gaulois.
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Par Gaulois le 10 Mai 2014 à 10:18
Un petit pays traîne en justice les États les plus nucléarisés de la planète pour violation du traité de non prolifération nucléaire
Il est à craindre que ce pays, aussi noble soient ses intentions, ne puisse guère obtenir gain de cause.
N'oublions pas que les cinq plus grandes puissances nucléaires - Nucléocratures devrions-nous dire – sont les membres permanents du conseil de sécurité à l'ONU. Ce sont ces puissances barbares, le mot n'est pas trop fort, qui se permettent de violer le droit international et les traités de non prolifération.
Ces mêmes puissances se permettent de donner des leçons. Au final, quels sont les pays les plus dangereux ? Ceux qui possèdent la bombe atomique et qui l'on inaugurée de la plus ignoble des façons, qui ont saccagés de vastes territoires avec les essais nucléaires ? Ou les pays qui veulent se doter de l'arme atomique ?
N'oublions jamais que l'ONU existe depuis juin 1945 sous l'impulsion des USA. ( La Charte des Nations unies est approuvée le 26 juin 1945 et signée le lendemain. Elle entre en vigueur le 24 octobre 1945 )
Ce même pays larguait deux bombes atomiques début août 1945 sur le Japon, soit six semaines plus tard. Provoquant plusieurs centaines de milliers de morts civils.....
Gaulois.
La République des îles Marshall entame un procès historique contre les USA, la Russie, la France, l'Angleterre, Israël, l'Inde, le Pakistan la Chine et la Corée du Nord.
La République des Îles Marshall (RMI) a entamé le 24 avril 2014 une procédure judiciaire devant la Cour Internationale de Justice de la Haye pour violation flagrante du traité de non-prolifération nucléaire signé en 1968 par ces mêmes États qui les engageaient à démanteler leur arsenal nucléaire militaire.La petite île nation, qui a servi de cobaye pendant 12 années aux américains pour des essais nucléaires en sous-sol (comme les français l'ont fait dans les atolls de Mururoa et dans le désert algérien avec 46 essais aériens à Mururoa et À Fangataufa, et 147 essais souterrains dans les sous-sols et sous les lagons), dit que les cinq premiers États dotés d'armes nucléaires - les États Unis, la Russie, la Grande Bretagne, la France et la Chine, pays possédant l'arme nucléaire depuis l'après guerre, ont continuellement bafoué leurs obligations légales en vertu du traité, les poursuites engagées en justice soulignent le fait que la totalité des neuf pays qui possèdent l'arme nucléaire violent le droit international coutumier.
L'article VI du traité de non prolifération nucléaire demande aux états signataires de poursuivre les négociations de "bonne foi" afin de stopper la surenchère à l'armement nucléaire et de parvenir à un désarmement nucléaire global.
Les cinq premiers États à avoir possédé l'arme nucléaire – USA, Russie, France, Grande Bretagne et Chine sont signataires de ce traité et pourtant persistent à ignorer leurs obligations au grand dam des populations concernées.
Les quatre petits nouveaux au club - Israël, Inde, Pakistan, et Corée du Nord – ne sont pas signataires du traité, mais comme les autres, manquent à leur engagement de désarmement comme prévu dans le traité de 1968 sur les dispositions en matière de désarmement nucléaire en vertu du droit international coutumier.
"Notre peuple a souffert des dommages catastrophiques et irréparables causés par ces armes, et nous avons la volonté de nous battre car ainsi nous ne subirons plus jamais ce genre d'atrocités." a affirmé le Ministre des Affaires Étrangère des Îles Marshall, Tony de Brum. "La persistance de l'’existence de telles armes et le risque terrible qu'elles font encourir au monde nous effraie tous".
"L’incapacité de ces pays surarmés à tenir leurs engagements et à respecter la loi internationale fait de ce monde un endroit encore plus dangereux." a dit l'Archevêque Desmond Tutu, un des porte paroles des plaignants. "Nous devons nous demander pourquoi ces dirigeants persistent à ne pas respecter leurs engagements et mettent leurs citoyens et le monde à la merci d'une dévastation horrible. Il s'agit d'une des questions fondamentales de notre temps sur le plan moral et au regard de la loi."
Ces poursuites détaillent les exactions commises par les États qui continuent à moderniser leur arsenal nucléaire alors même qu'ils ont échoué dans la négociation d'un désarmement nucléaire. Les États nucléarisés ont comme projet de dépenser 1 trillion de dollars pour leur arsenal dans les dix prochaines années.
Les Îles Marshall ne recherche aucune compensation avec ces poursuites mais un jugement déclaratoire et une injonction demandent aux neuf états qui possèdent l'arme nucléaire de respecter leurs engagements.
En 1996 la Cour Internationale déclarait unanimement "Il existe une obligation de poursuivre de bonne foi afin d'amener à des négociations qui aboutiront au désarmement nucléaire dans tous ces aspects sous un contrôle strict et effectif international" "Les Ètats qui possèdent l'arme nucléaire ont fait le choix d'ignorer leurs engagements et dans cette situation les Îles Marshall demandent à la cour de leur dire sans ambiguïté qu'il est de leur ressort d'intégralement appliquer leurs engagements internationaux" a affirmé Phon van den Biesen, qui est le
responsable de l'équipe légale internationale de la république des Îles Marshall avec Tony de Brum.
Trois des neuf états, la Grande Bretagne, l'Inde et le Pakistan ont accepté l'imposition de la juridiction de la cour internationale. En ce qui concerne les six autres états, la République des Îles Marshall leur demande d'accepter la juridiction de la Cour 'pour ce cas particulier' afin qu'ils expliquent à la cour leur position sur leurs obligations en matière de désarmement nucléaire.
Les États-Unis ont effectué 67 essais nucléaires dans les Îles Marshall entre 1946 et 1958. Les conséquences sur l'environnement et la santé ravagent les îles Marshall jusqu'à aujourd'hui. La puissance de l'essai nucléaire de 1954 dénommé "Castle Bravo" était 1,000 fois supérieure à la bombe qui a détruit la ville d'Hiroshima.
Des leaders mondiaux, des ONG, des experts du monde entier et des lauréats du prix Nobel de la paix ont déclaré leur soutien inconditionnel à ces poursuites et ont dénoncé les armes nucléaires comme immorales (voir la liste sur le lien). Les poursuites sont soutenues par the Nuclear Age Peace Foundation (NAPF), une organisation américaine de la société civile en partenariat avec les îles Marshall et son équipe légale internationale.
"Les armes nucléaires menacent toutes les personnes et les choses que nous aimons et chérissons. Elles menacent la civilisation et l'espèce humaine. Après 46 ans sans aucune négociation, il est temps de stopper cette folie", a affirmé David Krieger, président de the Nuclear Age Peace Foundation. "Les Îles Marshall disent que s'en est assez. C'est une attitude courageuse de se battre pour toute l'humanité, et nous membres de la Fondation sommes fiers d'être à leurs côtés". "Les plaintes déposées devant la Cour Internationale de justice de la Haye sont accompagnées de poursuites apportées devant la cour fédérale du district de San Francisco contre les États-Unis".
Commentaire de l'auteur de l'article : Mais la situation empire ! L'Ukraine était un bon élève en matière de non prolifération nucléaire et elle s'est débarrassée du troisième stock nucléaire le plus important de la planète en échange de la promesse faite par la Russie et les USA, et des autres, que son intégrité territoriale serait respectée. Mais la Russie est en violation de cet accord. Elle a trahi l'Ukraine.Pour aller plus loin, infos additionnelles :
Copier coller les liens ci-dessous dans la barre de votre navigateur ou allez directement ici :
http://miningawareness.wordpress.com/2014/04/26/russias-broken-promises-ukraine-gave-up-nuclear-weapons-arsenal-in-exchange-for-respect-of-its-independence-sovereignty-and-borders/
En ce qui concerne les plaintes:poursuites déposées contre les États-Unis, voir ici :
http://www.wagingpeace.org/ally-nation-sues-united-states-for-nuclear-treaty-violations/
http://www.wagingpeace.org/documents/us_application.pdf
Plainte déposée contre la France :
http://www.wagingpeace.org/documents/france_application.pdf
Plainte contre la Russie: http://www.wagingpeace.org/documents/russia_application.pdf
Autres pays poursuivis (Grande Bretagne, Chine, Israël) :
http://www.wagingpeace.org/documents/uk_application.pdf
http://www.wagingpeace.org/documents/china_application.pdf
http://www.wagingpeace.org/documents/israel_application.pdf
Copie de la page 10 de la plainte déposée contre la Russie : http://www.wagingpeace.org/documents/russia_application.pdf
Pour plus d'infos, voir les sites suivants (en anglais) :
http://www.wagingpeace.org/pacific-nation-challenges-nine-nuclear-armed-states-in-lawsuits-before-the-world-court/
Pour plus d'infos (en anglais) : http://www.nuclearzero.org
Pour plus d'infos (en anglais) :
http://miningawareness.wordpress.com/2014/04/26/russias-broken-promises-ukraine-gave-up-nuclear-weapons-arsenal-in-exchange-for-respect-of-its-independence-sovereignty-and-borders/
Source de l'article publié le 26 avril :http://miningawareness.wordpress.com/2014/04/26/small-country-takes-on-russia-france-uk-us-and-others-in-court-over-nuclear-non-proliferation-treaty-violations/
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israël
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USA
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Par Gaulois le 24 Avril 2014 à 08:53
Ce mal étrange
tp://independentwho.org/fr/2014/04/23/anciens-dalbion/
Ou les effets du nucléaire niés
S'il fallait mettre au grand jour les études sérieuses sur les conséquences de l'utilisation du nucléaire, tant civil que nucléaire, nous aurions assurément de grosses surprises.
Quelques scientifiques indépendants tentent bien de le faire, mais tout est mis en œuvre afin de taire leurs études, quand ce n'est pas les faire taire eux-même.
Combien de temps encore agira en toute impunité la puissante secte nucléaire ? Quand les populations, au lieu d'accuser les opposants de zozos, prendront-elle conscience de ce mal invisible qui les conduit lentement vers un holocauste ? Quand les écolo-politiques prendront-ils ce grave problème à bras le corps, au lieu de faire de la politique politicienne et se faire rouler dans la farine par les gouvernants pronucléaires ?
Gaulois.
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Par Gaulois le 10 Février 2013 à 08:17
MALI et utilisation des armes à l’Uranium "appauvri"
Il ne fait aucun doute que cette lettre sera sans effet. Le chef de l'état, comme tous ses prédécesseurs, ne vont pas désavouer l'utilisation du nucléaire. Puisque cette technologie de mort leur permet d'assoir leur puissance. En tout cas ils en sont persuadés. Il faut le crier encore et toujours, inlassablement, l'utilisation de l'arme nucléaire est l'expression de la plus odieuse des lâchetés, comme tout chef d'état qui persiste dans cette voie. Comment les gouvernants peuvent-ils ne pas savoir que l'utilisation des munitions à l'uranium appauvri est la mort lente assurée pour des milliers de civils innocents des pays frappés par cet aveuglement du terrorisme d'état colonialiste. N'oublions jamais que l'uranium appauvri provient, en amont, de l'uranium extrait de mines des pays d'afrique voisins du Mali ! Cette guerre des lâches au Mali trouve sa justification non avouée de l'extration de l'uranium de ce pays.
Gaulois.
Lettre ouverte au Président de la République française
http://www.journarles.org/spip.php?article874
25 janvier 2013
Thierry LAMIREAU, source le grand soir
mercredi 30 janvier 2013, par Forum Civique Européen
Un courrier sous forme de "lettre ouverte" (avec accusé de réception) vient d’être envoyé par votre serviteur afin que M.François HOLLANDE, Président de la République française, indique la position de la France dans son intervention au Mali par rapport à l’utilisation des armes à l’uranium "appauvri". D’une manière plus générale, il est demandé ce que fera désormais la France en son nom propre d’Etat et lors de ses interventions futures dans le cadre de l’OTAN ou sous les mandats de l’ONU quant à l’utilisation des munitions flèches à l’uranium "appauvri".
RUMILLY, le 24 janvier 2013
LETTRE OUVERTE
Envoi : recommandé avec accusé de réception
M.François HOLLANDE
Président de la République française
Palais de l’Elysée
55-57, rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 PARIS
Objet : non utilisation, destruction et interdiction des armes à l’uranium "appauvri" par l’Etat français
Monsieur,
Vous avez choisi, récemment, de faire intervenir les différents corps de l’armée française sur le territoire du MALI. A cette occasion, permettez-moi de vous envoyer cette LETTRE OUVERTE.
Réalisateur du film « URANIUM EN LIMOUSIN » et également enseignant en Haute-Savoie auprès d’enfants de la maternelle, permettez-moi de vous indiquer que je reste très sensible à tout ce qui touche aux Droits de l’Homme et plus généralement à l’intégrité humaine.
En effet, la France, les Etats-Unis et quelques autres utilisent, lors de conflits (à travers par exemple les interventions de l’OTAN, les mandats de l’ONU ou en nom propre des pays) divers, des armes dites « munitions flèches » à l’uranium « appauvri ».
Certains aéronefs (avions de chasse, hélicoptères d’attaque, certains blindés) ont ainsi envoyé ces armes sur les sols de l’ex-Yougoslavie, en Bosnie, en Serbie, au Kosovo, en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Liban, etc.
Au Mali, en votre nom, la France a décidé d’envoyer, entre autres, des MIRAGE 2000, des RAFALE, des hélicoptères TIGRE et certains blindés. Pour une destruction plus rapide et « efficace », ces appareils utilisent les « munitions flèches » à l’uranium « appauvri ».
Bizarrement, les médias ne peuvent témoigner des actions de l’armée française notamment dans le nord du Mali. L’une des raisons de cette « omerta » est très certainement l’utilisation des armes à l’uranium « appauvri » par les aéronefs français.
Mon expérience de l’analyse des rares images présentées ici ou là m’amène justement à aller vers cette affirmation.
Ainsi, cette utilisation d’armes nucléaires s’est banalisée dans l’indifférence générale.
L’uranium métal inclus dans le pénétrateur de ces armes est, si l’on peut dire, l’arbalète des temps modernes. L’uranium « appauvri » est plus dense que le plomb et, de ce fait, au lieu de traverser un char en traverse deux ou pénètre dans des bâtiments en béton à des profondeurs encore plus importantes. Après le lancement de l’obus, le sabot s’ouvre en libérant le pénétrateur à une vitesse supersonique de 1700 mètres par seconde. A cette vitesse, l’impact est celui d’un caillou dans l’eau, le blindage de l’objectif visé jouant le rôle de l’eau et la flèche de l’arme celui du caillou.
Environ 50 pays (dont la France) détiennent ou fabriquent (et peuvent donc utiliser) des munitions contenant de l’uranium « appauvri ». Ces pays affirment que « l’utilisation de ces munitions se justifie sur un plan militaire car elles sont plus « efficaces » que celles au tungstène (l’autre option principale) pour pénétrer dans les blindages ou le béton » [1].
Ajoutons que l’uranium “appauvri” coûte moins cher que le tungstène et qu’il est plus largement disponible. En outre, la densité et la vitesse de ces armes permettent aux pilotes qui les lancent de se trouver plus loin de la cible lorsqu’ils tirent, ce qui accroît leur sécurité (Pour une étude de l’intérêt militaire de l’uranium appauvri, voir Carnaham, 2008).
Mais ces armes possèdent d’autres effets, ceux-là, plus dévastateurs et à très longs termes.L’entrée brutale dans la cible entraîne une surpression terrible capable de faire sauter une tourelle de char comme un bouchon de champagne. De plus, la vitesse et le contact entre les deux matériaux (celui de l’arme et de la cible) dégagent une énorme chaleur de rayonnement dont l’effet destructeur s’ajoute aux précédents. Enfin, l’uranium est un matériau pyrophorique, c’est-à-dire qu’il prend feu dans l’air. L’uranium s’oxyde si vite qu’il prend feu en libérant IN SITU différentes particules radioactives ET chimiques. Je tire ces informations d’un document de l’OTAN en date du 25 août 1992 [2]
L’on peut lire dans ce même document : « Un dépôt important de poussière d’uranium, de l’ordre de quelques g/m2, peut avoir un effet toxique sur les plantes et sur le bétail en pâture. Le dépôt d’uranium « appauvri » pourrait alors finir par être ingéré par l’homme, si la contamination se met dans la chaîne alimentaire.
Le taux de conversion de l’uranium « appauvri » métallique en oxyde, sous la forme de particules d’un format potentiellement respirable (très petites), est bien plus important (de 10 à 1000 fois) en cas d’explosion qu’en cas d’incendie. En outre, des éclats d’uranium « appauvri » en feu peuvent être projetés à des distances considérables, créant des sources secondaires de fumée d’uranium « appauvri » et de contamination de la surface. »
Les pays voisins des régions bombardées n’ont pas été épargnés par les retombées de particules radioactives et chimiques…comme le Koweït, l’Arabie Saoudite, l’Iran, des régions d’Albanie, de Macédoine, de Grèce, du Pakistan, pour ne citer qu’eux.
Il y a donc une pollution des sols, des eaux et de l’air pour plusieurs milliards d’années et cela provoque des problèmes importants de morbidité (nombreuses maladies induites), de mortalité et d’apparition de malformations congénitales monstrueuses puisque l’ADN est touché…il y a, de ce fait, une transmission aux générations suivantes.
L’uranium « appauvri » est un déchet nucléaire « recyclé » par les pays utilisateurs comme une munition classique. C’est un déchet radioactif issu de l’enrichissement de l’uranium destiné aux réacteurs nucléaires civils et militaires. Il contient environ 0,2% d’uranium 235 et 99,75% d’uranium 238 dont la demie vie (période) est de 4,5 milliards d’années (l’âge de la terre !). On l’appelle « appauvri » parce que son activité est de 40% inférieure à celle de l’uranium naturel…ce qui ne signifie nullement qu’il est moins dangereux !
Il faut, en effet, rappeler que l’uranium « appauvri » utilisé dans l’armement est mélangé à de l’uranium issu des usines de retraitement qui contient des produits de fission hautement radioactifs comme l’uranium 236, le plutonium 238 et 239, le technétium 99 ou le ruthénium 106 qui potentialisent de fait sa nocivité.
Le mythe de la « guerre propre » a fait long feu…si je puis dire !...pour les peuples autochtones comme pour les militaires et journalistes ayant approché de trop près les pollutions de ces armes.
L’Agence Internationale de l’Energie Atomique prévoit d’ailleurs un excès d’un demi million de morts rien que pour l’Irak !
Il y a une violation des règles internationales de radioprotection. Selon le Droit International sur le contrôle des armements, les armes à l’uranium « appauvri » sont illégales [3] pour les raisons citées précédemment.
« Dans la plupart des rapports officiels, la question du respect de la réglementation et des normes de radioprotection est totalement éludée. Pareillement, le terme de « déchets radioactifs » et les prescriptions qui s’y rapportent sont tabous. C’est pourtant la terminologie appropriée pour décrire les obus et munitions à l’uranium appauvri dispersés dans l’environnement. » [4]
La désinformation, qui présente l’uranium « appauvri » comme un produit anodin, permet aux pays comme la France de se défausser de la prise en charge des coûts de décontamination mais surtout de banaliser dans l’indifférence générale l’usage de telles armes dans les conflits en condamnant pour « l’éternité » des populations civiles innocentes.
Arrêtons ce massacre sous couvert de l’OMS et de l’ONU ! L’utilisation de ces armes à l’uranium « appauvri » est un CRIME CONTRE L’HUMANITE !
Les efforts de désarmement ont enregistré, au fil des années, des succès remarquables…même si toutes les armes devraient être interdites ! Ces initiatives n’étaient pas complètement aléatoires ; elles visaient généralement à neutraliser et à retirer de la circulation des armes pouvant enfreindre le droit des conflits armés.
Les Etats ont interdit les armes chimiques en 1993, puis les armes à laser aveuglantes en 1995 et les mines antipersonnel en 1997. La campagne de désarmement la plus récente a conduit à l’interdiction des armes à sous-munitions (pour les pays qui adhèrent à la Convention sur les armes à sous-munitions de 2008).
Quelles armes « nouvelles » devraient faire l’objet d’un prochain traité d’interdiction ?
Nombre de personnes pensent que ce devrait être les armes à l’uranium « appauvri » !
Vous êtes le Président de la République française. Vous avez décidé d’engager les forces françaises dans un conflit au Mali en utilisant des aéronefs qui « consomment » des munitions flèches à l’uranium « appauvri ». Je souhaiterais donc connaître votre engagement concernant ce grave problème…bien plus important que celui d’un individu fanatique puisqu’il concerne l’engagement moral de notre Nation vis-à-vis du peuple français et des Nations de la planète comme au Mali.
Vous engagez-vous à arrêter, détruire et interdire l’usage des armes à l’uranium « appauvri » et à œuvrer sans relâche auprès des instances internationales comme l’ONU pour que ces munitions soient définitivement interdites dans tous les conflits sur la planète ?
Vous exprimant par avance ma très vive gratitude, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’hommage de mon profond respect.
Thierry LAMIREAU
Réalisateur du film “URANIUM EN LIMOUSIN”
SOURCE LEGRANDSOIR
Notes
[1] (Ministère de la Défense 2001, Memorandum : Gulf War Illnesses, présenté au Defence Select Committee de la Chambre des Communes, le 26 avril 2001, Londres, HMSO, P.37. Department of the Air Force, Headquarters United States Air Force)
[2] (Document AC/258-D/425).
[3] (Convention de LA HAYE de 1899 et 1907, de GENEVE de 1925 et 1949, Charte de NUREMBERG de 1945, Convention des Nations Unies du 10 octobre 1980 dite « Convention des armes inhumaines »)
[4] (Document CRIIRAD Corinne Castanier et Bruno Chareyron).---
ARMES A L’URANIUM APPAUVRI : 20 ANS APRES, OU EN EST-ON?
Internationalnews (mise à jour du 7/1/11)
http://www.internationalnews.fr/article-armes-a-l-uranium-appauvri-ou-en-est-on-64255044.html
Il y a vingt ans cette année était initiée, pendant la première guerre du Golfe, une nouvelle guerre nucléaire, non visible, avec l’utilisation par les armées occidentales d’armes à l’uranium appauvri (UA). Ce produit, à la fois radiologique et chimique, empoisonne l’environnement des zones touchées pour des milliards d’années et provoque chez les populations des malformations congénitales et des épidémies de cancers et de leucémies. A Falloujah, les conséquences pourraient être plus graves que celles des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki en 1945. Depuis 1991, un crime contre l’humanité se déroule dans le silence, et à une échelle inédite.
«La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes de l’homme.»
Albert Camus, au lendemain d’Hiroshima, Combat, 8 août 1945
Banalisation d’armes de destruction massive à l’UA lors des nouvelles guerres d’agression
Les armes à l’UA furent d’abord testées en laboratoire dans les années soixante-dix au à LOS ALAMOS (USA), avant de l’être en grandeur nature en Iraq en 1991. En l’absence de réactions de la communauté internationale, leur emploi s’est banalisé et elles sont utilisées lors de toutes les nouvelles guerres menées par les pays occidentaux, sous des formes de plus en plus sophistiquées et puissantes, à des doses croissantes de radioactivité: en Yougoslavie (en Bosnie en 1994-1995, au Kosovo en 1999), de nouveau en Iraq, en 1998 lors de l’opération « Renard du désert » et depuis l’invasion de 2003, en Afghanistan depuis 2001, et enfin, par Israël, au Liban en 2006, et lors de l’opération « plomb durci » à Gaza en 2009. Le PR ROKKE affirme que l'utilisation d'UA par Israël remonterait à la guerre de 1973.
Chaque nouvelle guerre permet une amplification des tests précédents. Alors que les charges d’UA contenues dans les obus antichars utilisés en 1991 ne dépassaient pas 5 kg, celles des bombes téléguidées déversées sur Irak depuis son invasion en 2003 s’élèvent à plus de cent tonnes.Pour les militaires, l’uranium appauvri possède des avantages inégalés. Tout d’abord, l’extrême densité de ce métal (1,7 fois supérieure à celle du plomb) et ses propriétés pyrophoriques (lors de l’impact sur sa cible, il s’enflamme spontanément au contact de l’oxygène) confèrent aux armes qui en sont équipées une très grande vélocité (pouvant dépasser mach 5) et une capacité de destruction décuplée. Elles peuvent détruire les bâtiments et les blindages les plus résistants en quelques secondes, et traverser des dizaines de mètres de béton pour détruire des bunkers souterrains.
Allié à une très faible quantité de titane, l’UA remplace le tungstène, coûteux et peu fusible. En outre, c’est un produit fourni quasi gratuitement par l’industrie nucléaire, qui se débarrasse ainsi à bon compte de déchets (1) dont le stockage est très coûteux.
C’est pourquoi les armées de près de cinquante pays, et, en ce qui concerne l’armée américaines, tous les types d’armes en sont équipés aujourd’hui, des simples balles aux bombes «intelligentes» guidées par satellites, en passant par les obus, les missiles et les ogives des bombes super puissantes dites « bunker busters ».
Ainsi, les GBU-39, engins téléguidées dont le dard à l'uranium appauvri multiplie la force de pénétration, sont capables d’atteindre avec une précision inégalée une cible située à 110 km. Grâce à l’UA, les bombes ne pèsent que 113 Kg, avec les mêmes capacités de pénétration que les bombes de 900 Kg. Cette miniaturisation obtenue grâce à l’UA permet d'augmenter leur nombre dans les avions de combat (F15 ou F16) et, par conséquent, le nombre de cibles.
Classées « conventionnelles », ces armes sont aujourd’hui fabriquées par un nombre grandissant de pays, dont Israël, la Turquie, la Russie et la France.
Un déchet nucléaire recyclé comme munition « classique »Bombardement de Bagdad (Mars 2003)
L’uranium appauvri (UA) est doublement toxique. Chimiquement, il provoque un empoisonnement comme les autres métaux lourds (plomb, arsenic, etc.). Mais il est surtout fortement radiotoxique. C’est un déchet radioactif issu de l’enrichissement de l’uranium destiné aux réacteurs civils et militaires. 0,2% d’U235 et 99,75% d’U238 dont la demi-vie (dite " période ") est de 4,5 milliards d’années (l’âge de la terre !). Si on l’appelle « appauvri » parce que son activité est de 40%, ce qui ne signifie nullement qu’il est moins dangereux :
« Le terme d’uranium « appauvri » est inapproprié, car il ne correspond pas à la réalité : il laisse penser que la radioactivité est enlevée, ce qui est faux. Je préfère parler d’armes « enrichies à l’uranium » (Reza Fiyuzat, linguiste résidant au Japon)
En outre, l’UA utilisé dans l’armement est mélangé à de l’uranium issu des usines de retraitement, qui contient des produits de fission hautement radioactifs, comme l’uranium 236 (U236), le plutonium (PU238 et 239), le technétium99 ou le ruthénium106 qui potentialisent sa nocivité.
Ainsi, au lieu de diminuer, son activité s’accroît au fil du temps, en raison de la formation rapide de sous-produits à vie beaucoup plus courte lors de sa désintégration : si, quand il est pur, il n’émet que des rayons alpha (très irradiants, mais peu pénétrants), ses deux descendants, le thorium (TH234) et le protactinium (PA234) émettent des rayons bêta et gamma (très pénétrants).
Lors de l’impact sur la cible, l’UA s’enflamme au contact de l’oxygène, provoquant une chaleur extrême (entre 3.000 et 6.000 degrés), qui vaporise dans l’atmosphère des particules d’oxyde d’uranium de taille nanométrique (de l’ordre du millionième de millimètre) qui échappent à toute barrière et à tout masque à gaz.
Les micro-particules d’oxyde d’uranium, à 90% insolubles, sont vaporisées dans l’atmosphère lors de l’impact des munitions sur leur cible. Propagés par les vents et la pluie sur des centaines de kilomètres, ces aérosols contaminent les sols, les nappes phréatiques, la végétation, les animaux et toute la chaîne alimentaire. En février 2003, les USA avaient refusé par avance tout nettoyage des sites qu’ils pourraient contaminer en Irak. Or, les dommages causés à l’environnement deviennent très rapidement irréversibles.
Leonard DIETZ, un physicien retraité du laboratoire du Knolls Atomic Power (Etat de New York), considère que “quiconque ingère des particules possède une dose permanente, qui ne décroîtra jamais. ». Ainsi, le phantasme des responsables du projet Manhattan, qui recommandaient l’usage de gaz radioactifs contre les populations ennemies, s’est concrétisé cinquante ans plus tard : l’oxyde d’uranium est devenu une arme de destruction massive, utilisée par les armées de terre, de l’air et par la marine
En 2005, la pollution due aux guerres radiologiques menées contre l’Irak, l’ex-Yougoslavie et l’Afghanistan, avait déjà atteint une vingtaine de pays voisins. Elle continuerait de s’étendre à tout l’hémisphère Nord et pourrait contaminer bientôt l’ensemble de la planète, comme le nuage de Tchernobyl, ou les particules issues des essais nucléaires aériens (MORET, 2005). Une étude menée en Grande Bretagne a montré que l'uranium dans l'air a «sensiblement» dépassé le fond naturel au cours du bombardement de l'Irak, en mars et avril 2003.
A l’échelle planétaire, il sera difficile d’évaluer le nombre de cancers, leucémies et malformations génétiques dus à l’uranium appauvri parmi l’ensemble des co-facteurs intervenant dans ces maladies (pesticides, hormones et métaux lourds dans l’alimentation et l’eau de boisson, polluants divers, tabac, etc.)
Les déchets de l’industrie nucléaire occidentales transforment les pays agressés en « déchetteries radioactives »
Les pays attaqués deviennent ainsi de véritables «déchetteries radioactives », comme l’a souligné le PR Doug ROKKE, ancien chef du Projet pour l’uranium appauvri au Pentagone, chargé du « nettoyage » de l’Arabie Saoudite et du Koweït en 1991 après la « guerre de 1991, lui-même victime du « syndrome du Golfe Persique».
Pendant la guerre du Golfe, environ 800 tonnes d’UA avaient été utilisées. Depuis l’invasion de l’Iraq par l’alliance anglo-américaine en 2003, c’est plusieurs milliers de tonnes de ce produit mortifère qui auraient été répandues sur l’Irak (1.700 selon Jane’s Defense). En réalité, ce pays n’avait jamais cessé d’être bombardé avec les mêmes armes depuis 1998 dans les zones déclarées unilatéralement « de Non-vol » par les Etats-Unis (administration CLINTON-GORE) et la Grande-Bretagne.L'un des soldats irakiens incinérés vivants dans leur tank sur "l'autoroute de la mort", après la fin de la guerre du Golfe (1991)
Dès avant la nouvelle agression contre l'Iraq de 2003, une étude sur les effets de l'UA à long terme, entreprise dans six zones du sud de l'Irak à l'aide d'un spectromètre gamma avait montré que le tiers des végétaux collectés présentait un taux de radioactivité trois fois supérieur au taux habituel. Dans ces zones, près de 900 000 tonnes de plantes sauvages collectées et près du tiers des animaux étaient contaminés.
En Europe, toute dispersion d’UA dans l’environnement est illicite. Bien que les tests aient lieu en milieu confiné, la radioactivité en principe soigneusement contrôlée, et le personnel soumis à une surveillance particulière, on trouve autour de nombreux sites des taux de cancers et de leucémies anormalement élevés.
Pourquoi l’uranium « appauvri » lorsqu’il est déversé par centaines ou milliers de tonnes sur les pays agressés, devient-il un produit banal?
Les populations piégées en masse et impuissantes
La quantité de radioactivité relâchée sur l’ex-Yougoslavie, l’Afghanistan et l’Irak correspondrait à quatre cent mille fois celle d’Hiroshima – dont plus de deux cent cinquante mille fois sur l’Irak (NICOLS, 2004). Les populations sont condamnées à vivre dans un environnement contaminé, pratiquement sans possibilité de se faire soigner. En effet, l’infrastructure médicale de l’Iraq a été presque entièrement détruite, et la pénurie de praticiens et de médicaments - déjà presque inexistants pendant les treize ans d'embargo (1990-2003)-, ne permet plus de délivrer de soins. Des milliers de médecins ont été mystérieusement assassinés, et beaucoup d’autres ont quitté le pays pour échapper au sort de leurs collègues. Les équipements des hôpitaux qui ont échappé aux bombardements ciblés sont hors d’usage ou obsolètes, et la reconstruction de l’infrastructure médicale est inexistante. En Afghanistan et à Gaza (soumise à un blocus), la situation est tout aussi précaire.
Une catastrophe sanitaire de grande ampleur: des épidémies de cancers et de leucémies, des malformations génétiques monstrueusesL’uranium appauvri devient néfaste quand il se transforme en poussière ingérée ou inhalée, il est alors plus dangereux qu’aucune toxine connue de la science des hommes. "
PR A. DURAKOVIC, Directeur du département de Médecine nucléaire à l’Université Georgetown de New York et expert auprès du Pentagone
La contamination interne peut survenir de trois manières: l'inhalation, l'ingestions de boissons et d'aliments contaminés, et par lésions cutanées (l'UA passe alors dans la circulation sanguine). L'inhalation est la plus dangereuse (d'un facteur 10 à 200). La chimiotoxicité concerne en premier lieu le rein (et secondairement le foie), et la radiotoxiocité touche surtout les poumons. Plus de 75% des particules ne sont pas arrêtées au niveau de l'appareil respiratoire supérieur et se fixent sur les alvéoles pulmonaires, d'où elles irradient pendant des années. La moitié de la fraction solubilisée qui a été transférée dans le sang est éliminée dans les urines, et l'autre moitié est répartie dans les reins et le squelette avec un temps de fixation très lent.
Des épidémiologistes ont mis également en évidence des atteintes du cerveau, des organes reproducteurs, de la thyroïde, des muscles, des ganglions lymphatiques et du système neurologique, ainsi qu'un collapsus du système immunitaire avec des symptômes analogues à ceux du SIDA, la multiplication des cas de mongolisme, de leucémies et de malformations congénitales.
Sa dangerosité dépend de sa nature physique et chimique, de l'intensité et de la durée d'exposition, et des sujets contaminés. Ainsi, les enfants représentent la population la plus vulnérable à la radioactivité, parce qu'ils la concentre trois ou quatre fois plus que les adultes en raison de leur moindre poids et de l'activité de leur système métabolique. Rappelons ici que les instances internationales de radioprotection (CIPR) ont été obligées d'admettre officiellement que, si le risque augmente en fonction de la dose reçue, il n'existe pas de seuil d'innocuité.
Selon le chercheur Leonard DIETZ, une seule particule de 5 microns engendre une dose de 1 360 rem, soit plus de trois cents fois la dose annuelle autorisée chez les chercheurs de l'industrie nucléaire.
Des milliers de projectiles porteurs d’UA sont disséminés à des profondeurs variables dans les sols des zones bombardées. Dans toutes les régions contaminées, les enfants qui jouent avec les objets argentés ou leurs débris radioactifs trouvés sur le terrain meurent de leucémie, dont la période de latence n’est que de quelques années. Pour chaque cas de cancer des tissus comme la leucémie, les spécialistes prévoient cinq cas de cancers solides à venir dans les 10 à 30 années suivantes.
L’attaque du génome : le plus grand crime contre l’Humanité dans l’Histoire
« S’ils nous avaient tués une seule fois, cela serait moins grave... mais... ils vont continuer de nous tuer pendant des générations » (un Afghan cité par le Dr Mohamed MIRAKI, Le génocide silencieux)
L'uranium appauvri et les autres isotopes de l’uranium provoquent dans les organismes vivants des changements génétiques et somatiques qui ont été démontrées scientifiquement au niveau de la cellule, au niveau micro-moléculaire, qu’il s’agisse de l'ADN ou de l'ARN, ainsi qu’au niveau des tissus, des organes, et de l’organisme entier. L'UA se fixe sur le placenta des femmes enceintes et contrarie le processus de formation de l'embryon par division cellulaire, provoquant chez les nouveau-nés des malformations congénitales monstrueuses, jusqu’alors extrêmement rares, dont le nombre a triplé en dix ans). Des enfants naissent hydrocéphales ou sans tête, sans membres, comme les victimes de la Thalidomide dans les années 50, celles de Tchernobyl, de l’Agent Orange au Vietnam, ou de la catastrophe de Bhopal (Inde) avec des organes l’extérieur du corps (comme le cerveau), aveugles, avec un seul œil au milieu du front, ou avec des anomalies du cœur (absence d'oreillettes ou de valvules) ou des poumons.Selon le Dr. Roger COGHILL, spécialiste anglais des radiations : « une seule particule d’UA logée dans un ganglion lymphatique peut dévaster le système immunitaire entier ».
La contamination de l’environnement sera éternelle, et les anomalies génétiques s’aggraveront inéluctablement d’une génération à l’autre.Il faudra plusieurs décennies avant de mesurer l’atteinte du génome.
En Iraq, le génocide perpétré par la coalition anglo-américaine et ses alliés depuis l'embargo décrété en 1990 a déjà entraîné plus de trois millions de morts (1).
Mais combien pourra-t-on compter de morts différées causées par l’utilisation d’armes à l’uranium appauvri ?
En Iraq - Après la fin officielle de la « guerre du Golfe » (1991), l’armée américaine a tiré près d’un million d’obus à l’UA en trois jours sur les milliers de réfugiés et de soldats irakiens battant en retraite (en violation de l’article 3 de la convention de Genève), sur la route de Bassora, rebaptisée depuis « l’autoroute de la mort ». Très rapidement, certaines régions du sud de l’Irak accusaient une augmentation de 350 % par an de cas de leucémie, de déficiences immunitaires, de cataractes et de dysfonctionnements rénaux.
Les études effectuées par le PR Siegwart-Horst GUNTHER, spécialiste des maladies infectieuses et président de la Croix Jaune internationale (Autriche), faisaient apparaître un collapsus du système immunitaire avec de fortes proportions d'infections, des symptômes ressemblant à ceux du SIDA, des herpès et des zonas, des dysfonctionnements hépatiques et rénaux, et des leucémies.
L’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA) avait prévu un excès d’un demi-million de morts en Irak après la guerre de 1991. Avant 2003, certaines régions du sud de l’Irak connaissaient déjà une augmentation de 700% des taux de cancer, de 400% du taux de malformations congénitales et de 350% par an de cas de leucémies. La dose de radioactivité atteignant les enfants de moins de quinze ans représentait 70% de la dose totale reçue par l’ensemble de la population étudiée - les enfants concentrant la radioactivité trois à quatre fois plus que les adultes. Chez les bébés irakiens nés en 2002, l’incidence d’anophtalmie (absence d’yeux) a été 250.000 fois plus grande que l’occurrence moyenne. Les premières paroles d’une femme irakienne qui vient d’accoucher ne sont pas : « c’est une fille ou un garçon ? », mais « mon bébé est-il normal ? »
Alors qu’en 1991, les régions touchéess par l’UA étaient surtout rurales, en 2003, sont essentiellement touchées les zones urbaines, comme les agglomérations de BAGDAD et de FALLOUJAH.En orange: les villes très contaminées-Source : Guardian, 22 janvier 2010
En juillet 2010, le prestigieux International Journal of Environmental Research and Public Health, a publié les résultats d’une étude intitulée « Cancer, Mortalité infantile et Ratio sexuel des naissances à Falloujah, en Irak, entre 2005 et 2009 ». Elle avait porté sur 4.843 habitants de la ville martyre soumise par les forces anglo-américaines à un déluge de feu du 7 au 29 novembre 2004 avec des armes à l’UA (mais aussi au phosphore, au plasma et au napalm) (1)
Cette étude, dirigée par Christopher BUSBY, physicien britannique de renommée internationale, fait apparaître une surmortalité infantile, le quadruplement des cancers et des malformations congénitales et l’apparition d’anomalies de ratio entre sexes (860 garçons pour 1000 filles). Le taux de leucémie est trente-huit fois plus élevé, le taux de cancer infantile douze fois plus grand, et le cancer du sein dix fois plus fréquent que dans les populations des pays voisins. Le taux de mortalité infantile (80 décès pour 1000 naissances) y est quatre fois plus fort. Le risque relatif de développer un cancer chez les moins de 14 ans est plus de douze fois celui d’une ville d’Egypte.Les formes de cancers de Falloujah sont semblables à celles des survivants et des descendants des bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. Le PR BUSBY a déclaré en juillet dernier à la chaîne italienne RAI 24 que l’augmentation « extraordinaire » des maladies reliées aux radiations de Falloujah est encore plus élevée qu’à Hiroshima.
Les médecins locaux auraient reçu des menaces pour les dissuader de témoigner.
Une nouvelle étude, dont les résultats seront publiés courant janvier 2011 dans la même revue, fait le lien entre l'utilisation de nouvelles armes lors de l'assaut de la ville en 2004 par les troupes américaines et la "hausse spectaculaire" du nombre d'avortements spontanés, de malformations congénitales ("11 fois plus nombreuses que dans le reste du monde"), de cancers et de leucémies (39 fois plus nombreuses) quelques années plus tard. Au cours du premier semestre de 2010, le nombre de malformations de nouveaux-nés à Falloujah a grimpé à des niveaux sans précédent. En mai 2010, 15% des enfants nés à l'hôpital présentaient une anomalie génétique, et plus d'un sur dix était prématuré. Des chiffres largement sous-estimés, une grande partie des habitants continuant de privilégier l'accouchement à domicile.Petite fille malformée de Falloujah
Les chercheurs veulent confirmer leur hypothèse que les populations sont exposées "de façon chronique à un agent environnemental» à l'aide de tests complémentaires. Ils appellent l'OMS à lancer rapidement l'étude programmée sur les bébés de Fallujah pour déterminer la cause de cette «épidémie d'anormalités». Mais, compte-tenu des précédents, il est permis de se demander une nouvelle fois si tous ses résultats seront révélés...En ex-Yougoslavie – Des armes à l’UA furent utilisées dans les Balkans lors des bombardements aériens des forces de l’OTAN en Bosnie-Herzégovine (1994-1995), en Serbie, au Kosovo et au Monténégro (1999).
Dix ans après les attaques sur la Serbie, où 15 tonnes d’uranium appauvri avaient été larguées durant 78 jours en 1999, on a constaté un accroissement du nombre de cas de cancer signalés. Au Kosovo (où 20 tonnes d'UA ont été disséminés sur 105 cibles), les médecins ont vu augmenter le nombre de tumeurs solides: "Dans l'ensemble du Kosovo, le taux de cancer avant 1999 était de 10 pour 300.000, et aujourd'hui, il s'élève à 20 pour 60.000. » (Nebojsa SRBLJAK). Les enfants, dont l’organisme est plus sensible aux effets de la radioactivité, ont subi une multiplication par dix des cas de leucémie. Un déplacement de certaines populations serait souhaitable, comme dans la région de Tchernobyl après la catastrophe mais, dans les pays victimes de l’Uranium appauvri « c’est un sujet que personne ne veut aborder » (Slavica JOVANOVIC).
Pourtant, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (UNEP), qui a envoyé en 2000 une mission focalisée sur onze sites du Kosovo, a conclu qu'il n'y avait « pas de contamination importante détectable de la surface du sol par de l'uranium appauvri. Un certain nombre de points de contamination ont été identifiés par la mission, mais la plupart n’ont été jugés que légèrement contaminés».
En 2001, un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) aboutit à une conclusion similaire. Toutefois, l’expert britannique Keith BAVERSTOCK, qui faisait partie de l'équipe de l'OMS, a déclaré que « toutes les données dont disposait l'OMS n’avaient pas été incluses dans le rapport ». Il faut rappeler que l’OMS est paralysée par l'Accord qu'elle a conclu en 1959 avec l'AIEA, organisme dont l’objectif est "d’accélérer et d’accroître la contribution de l’énergie atomique pour la paix, la santé et la prospérité du monde entier". Ainsi, l’article 3 de l’Accord prévoit que les deux organismes "peuvent être appelés à prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel des renseignements qui leur auraient été fournis”. Cela explique que l’OMS bloque depuis 2001 la publication d’un rapport explosif sur les effets de l’UA.
En Afghanistan – Le Dr Daud MIRAKI rapporte qu’à Tora-Bora, les femmes et les animaux multiplient les fausses couches. « Déjà avant la naissance, les fœtus sont atteints de cancer ». On retrouve les mêmes malformations congénitales qu’en Irak. Parmi les multiples témoignages recueillis par le Dr MIRAKI : « Ma femme était enceinte et nous attendions avec joie notre second enfant. Le jour de la naissance, ma femme a dit qu’elle ne se sentait pas bien et qu’elle avait mal à l’abdomen. Quand le bébé est né, c’était à peine un humain… Quand ma femme l’a vu, elle s’est évanouie et elle est morte en cinq jours » (Zar GHOON, décembre 2002).
La pollution des rivières et des fleuves (notamment l'Indus, fleuve qui traverse le Pakistan et alimente les exploitations agricoles et les populations locales en eau potable), ont rapidement alarmé le corps médical. Des équipes de NBC (nucléaire-biologique-chimique) auraient été très tôt dépêchées dans le pays pour mesurer le niveau de contamination après les premier bombardements de 2001. Juste après un "tir "ami", des équipes de reporters "embarqués" (embeded) dans les forces d'agression avaient été rapidement enlevés et enfermés dans un abri. Dès octobre 2001, les médecins afghans signalèrent des décès rapides de victimes présentant les symptômes typiques de contamination à l'UA.Au Liban – L’analyse des échantillons de sol et d’eau des sites touchés par les bombardements de 2006 a montré que l’armée israélienne avait utilisé des armes à l’UA: « …le peuple libanais a été sacrifié aux cancers, aux leucémies et aux malformations congénitales, comme les peuples des Balkans, d'Afghanistan et d'Iraq » (PR BUSBY). Sur une photographie prise par le photographe David SILVERMAN parue dans The Guardian, on peut discerner clairement le dard de l’UA sur les obus bombes américaines à guidage laser GBU 28.
A Gaza - Dès les premiers jours de l’opération « Plomb Durci » (27 décembre 2009 – 3 janvier 2009), le chirurgien norvégien Mads GILBERT a trouvé la présence de matières radioactives dans le corps des blessés. Une enquête publiée en janvier 2009 par l’association Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN), menée sur plusieurs mois en liaison étroite avec les intéressés et l’aide d’un expert auprès du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, a conclu à la présence hautement probable d’uranium appauvri (jusqu’à 75 tonnes) dans le sol et le sous-sol de Gaza. En avril 2009, l’analyse d’échantillons de terre et de poussières a de nouveau confirmé la présence d’uranium appauvri, de césium, de thorium et de différents produits chimiques cancérigènes…
Chez les vétérans des nouvelles guerres nucléaires - La « guerre du Golfe » a représenté, pour les Etats-Unis et ses alliés, une opération militaire très facile avec une victoire rapide, en raison de l’immense supériorité militaire de la coalition de 34 pays sur un pays désarmé et déjà exsangue en raison de l'embargo.Un enfant de vétéran de la guerre du Golfe né sans bras,
comme de nombreux enfants irakiens
A leur retour, des milliers de soldats en très bonne santé avant leur départ commencèrent à souffrir de multiples pathologies. La cause en resta mystérieuse jusqu’à ce qu’en 1993 le PR Asaf DURAKOVIC, l'un des grands experts internationaux sur les effets des radiations, associât leurs symptômes à leur présence dans le Golfe. Ces soldats avaient été exposés à l’uranium appauvri lors de « feux amis », pendant les opérations de nettoyage ; puis ils étaient restés à proximité des chars détruits par les armes à l’UA lors de l’opération dans le désert, voire avaient posé pour des photos-souvenirs sur les tanks contaminés. Bien qu'officier supérieur de l'USArmy pendant la première guerre du Golfe, le PR DURAKOVIC ignorait la présence d’uranium appauvri dans les nouvelles armes.
Dix ans après la guerre du Golfe, plus de la moitié des vétérans étaient atteints de maladies chroniques, alors que le taux était de 5% en moyenne chez les vétérans des conflits du siècle dernier (10% au VietNam). En 2005, sur 580.000 vétérans américains de la « guerre du Golfe », on dénombrait 325.000 victimes de pathologies permanentes et 11.000 morts (au rythme de 140 vétérans par mois). Une étude du Department of Veterans Affairs sur 21.000 vétérans de la guerre du Golfe a montré, par rapport aux autres soldats, un doublement des enfants morts-nés pour les hommes et un triplement pour les femmes. Plus de 13.000 vétérans de la guerre du Golfe (1991) seraient morts aujourd’hui, alors que seulement 250 furent tués et 7.000 furent blessés sur le terrain. Un reportage du Washington Post de 2006 a montré que sur 580.000 vétérans du Golfe, 518.000 étaient invalides, dont la moitié de façon définitive. Des associations de vétérans américains comme Veterans For Peace(VFP) ou Irak Veterans Against the War(IVAW), militent activement contre ces nouvelles guerres radiologiques et chimiques, et participent aux manifestations pacifistes.
La grande différence entre les victimes des deux camps réside dans le fait que les vétérans ont séjourné peu de temps dans les zones contaminées, alors que les populations victimes des bombardements sont généralement condamnées à passer toute leur vie dans un environnement de plus en plus radioactif. En outre, les anciens combattants ont pu se constituer en associations pour tenter d’obtenir réparation dans leurs pays, où ils peuvent se faire soigner, alors que les populations locales, pour la plupart encore ignorantes des causes du mal qui les ronge, sont de toutes manières trop démunies pour se faire traiter, voire pour simplement soulager leurs douleurs. De surcroît, elles sont les victimes de leurs agresseurs !
Autour des sites d'expérimentation des pays occidentaux - Dans les centres d’expérimentation des pays occidentaux, les expériences doivent avoir lieu en milieu confiné, la radioactivité est en principe soigneusement contrôlée et le personnel soumis à une surveillance particulière. Pourtant, des incidents conduisent parfois au relâchement d’oxyde d’uranium dans l’atmosphère (à Gramat dans le Lot, en Ecosse, à Puerto Rico…). Et l’on trouve autour de nombreux sites des taux de cancers et de leucémies anormalement élevés.
Dans l’Indiana (USA), un ex-champ de tirs d’essai d’obus à l’UA des années 80 a été reclassé en « zone de sacrifice national », condamnée pour l’éternité.Le site de tir à l’uranium du Centre d’Études Atomiques de Gramat. Photo: DIRE LOT
A Bourges (Cher), au cours des essais en plein air qui ont été réalisés pendant des décennies sans étude d'impact, de nombreuses flèches à l'uranium appauvri ont été perdues dans les champs! On soupçonne l'oxyde d'uranium, d'avoir migré dans les eaux souterraines. Les populations, très inquiètes, exigent avec les associations de connaître le taux de pollution de leur environnement. Le DR BEHAR, président de l'Association des Médecins Français pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (AMFPGN) demande "une enquête indépendante d'un laboratoire extérieur après une enquête approfondie sur le régime des eaux et le type de nappe phréatique concernées".Le black-out sur l’utilisation de ces armes illégales dure depuis 20 ans!
Les gouvernements occidentaux coupables de ces atrocités maintiennent une chape de plomb sur les conséquences de l’utilisation de ces armes nucléaires, restée tabou jusqu’en 1991 (un rapport de l’OTAN de 1990 avait préconisé « des campagnes de relations publiques… étant donnée la perception (négative) de la radioactivité par le public »). La désinformation, qui présente l’UA comme un produit anodin, permet aux pays responsables (à la fois juges et parties) de se défausser de la prise en charge des coûts de décontamination des sites bombardés et de l’indemnisation des victimes, mais surtout de banaliser dans l’indifférence générale l’usage de l’UA dans les conflits.Alors que la toxicité chimique est peu contestée par les instances officielles, la toxicité radiologique de l’uranium appauvri est systématiquement niée. Ainsi, en France, les militaires touchés par le "syndrome du Golfe" se voient privés de tout droit, à l’instar des victimes des essais nucléaires français. L’association AVIGOLFE, créée en juin 2000 par Hervé DESPLAT, l’une des victimes, veut faire la lumière sur les causes des maladies développées par les civils et les militaires depuis leur retour en France (causes que les responsables de l'étude épidémiologique de l'INSERM ont refusé d'étudier). En 2001, la Mission parlementaire d'information a reconnu que les obus français contenaient bien de l'U 236, mais elle a refusé d'auditionner le PR DURAKOVIC (ancien médecin colonel des Armées américaines présent sur le terrain lors du conflit), qui avait détecté des traces d'U236 dans les urines des soldats américains, canadiens et britanniques.
Les autorités italiennes, qui ont finalement du reconnaître le lien entre les pathologies de leurs casques bleus et l’usage des armes à uranium appauvri en ex-Yougoslavie, ont créé un fonds d’indemnisation en 2007. Début 2010, la Belgique a inscrit dans sa Constitution l’interdiction de la production et de l’usage des munitions à l’uranium appauvri.
Les pays de l’OTAN se sont abstenus ou ont voté contre la réalisation d’études approfondies pour disculper ou incriminer, une fois pour toutes, l’uranium appauvri
Des personnalités issues des milieux universitaires, de la recherche, du droit, d’associations, d’organisations internationales et de parlements nationaux demandent l’interdiction des armes à l’uranium appauvri pour « sauvegarder l’avenir de l’humanité » (Ramsey CLARK)Des personnalités de renommée internationale, comme Rosalie BERTELL, épidémiologiste canadienne spécialisée dans les maladies des radiations (prix Nobel Alternatif 1986) et Ramsey CLARK, ancien secrétaire d’état américain à la Justice et avocat international, et des associations nord-américaines ou françaises, tentent depuis des années de mobiliser l’opinion internationale pour obtenir « l’interdiction internationale inconditionnelle de la recherche, de la production, des essais, des transports, de la détention et de l’utilisation de l’uranium appauvri à des fins militaires. »
Elles demandent «que toutes ces armes et tous les déchets radioactifs soient immédiatement isolés et stockés, que l’uranium appauvri soit classé «substance radioactive dangereuse», que les zones contaminées soient nettoyées et que tous ceux qui ont été exposés puissent recevoir des soins médicaux appropriés ».
Selon le droit international sur le contrôle des armements, les armes à UA, sont pourtant déjà illégales (conventions de La HAGUE de 1899 et 1907, de Genève de 1925 et 1949, Charte de NUREMBERG de 1945, convention des Nations-Unies du 10 octobre 1980, dite «Convention des armes inhumaines»), parce qu’elles infligent des maux superflus et des souffrances inutiles, qu’elles sont non discriminantes, causent de grandes souffrances ou des blessures sérieuses au corps ou à la santé des civils, des atteintes graves et durables à l’environnement et, comme les mines antipersonnel, restent meurtrières bien après la fin des conflits.
Francis BOYLE, professeur de droit international à l'Université de l'Illinois, rappelle que le Protocole de Genève de 1925 interdit « en temps de guerre, l'usage d'asphyxiants, de toxiques ou d'autres gaz, et de tout analogue liquide, substance ou procédé. » Il fait remarquer, que, «comme le démontre le traité sur les mines terrestres, une coalition d'ONG et de militants déterminés, agissant de concert avec au moins un État sympathisant, a la possibilité de mettre en place un traité international pour régler les problèmes humanitaires » pour mettre fin à l'emploi de ces armes de génocide.
Leur utilisation a été condamnée par la résolution 96/16 de la sous-commission aux Droits de l’Homme des Nations Unies en août 1996. De son côté, le Parlement européen a voté en janvier 2001, «en appel du principe de précaution», un moratoire sur l’utilisation des armes à uranium appauvri (mais pas sur leur fabrication !). En mai 2008, une nouvelle résolution demandait un moratoire sur l'utilisation de ces armes. Au début de l’automne 2010, des parlementaires européens issus de l’ensemble du spectre politique, qui souhaitent organiser une audition d'experts, ont écrit à tous les Etats membres dans le but d’obtenir une nouvelle résolution.
Après le l’Irlande et le Costa Rica, le parlement de Nouvelle Zélande doit débattre au cours de cet automne de l’interdiction généralisée de possession, de fabrication, de vente, de test et de transit de toutes les armes et de tous les blindages (comme celui du char Leclerc) contenant de l’uranium appauvri.
Dernièrement, la France, unique pays européen producteur et vendeur de ces armes, a voté, en la seule compagnie des Etats-Unis et d’Israël, contre une résolution de l’ONU cherchant à établir une commission d’enquête sur les effets de l’UA.
Il est plus que jamais nécessaire que ces appels soient enfin entendus. Sinon, des régions entières de notre planète seront rayées de la carte, transformées en poubelles radioactives pour l’éternité, et des populations toujours plus nombreuses seront condamnées à une mort lente et atroce. A terme, la planète entière sera contaminée.
« Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille la peine d’être menée, ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison». Albert Camus
Joëlle Pénochet, article inédit du 19 octobre 2010 mis à jour le 2 janvier 2011.
Une bibliographie actualisée, trop longue pour figurer ici, sera intégrée prochainement à l'article sous format Word.
La reproduction (intégrale, ou partielle avec un lien actif vers la suite) de cet article est encouragée, à condition de mentionner le nom de l’auteur et de citer le site d’origine avec un lien actif.
http://www.internationalnews.fr/article-armes-a-l-uranium-appauvri-ou-en-est-on-64255044.html
Nous avons repris ici certains passages de nos articles précédents :
A Fallujah, en iraq, l’uranium appauvri et le phosphore blanc continuent de tuer les enfants, Septembre 2009 (paru aussi sur Le Grand Soir, Mondialisation, Alterinfo...).
Irak: des armes chimiques et nucléaires au service d'un génocide sans précédent, Votre Santé n° 80, mai 2006.
La guerre nucléaire silencieuse, Revue"Sortir du nucléaire" n° 29, décembre 2005 (p. 24)
Guerre totale, radiologique, électromagnétique et chimique contre l’Iraq (19 novembre 2005)
D'hiroshima à bagdad Horizons et débats, juillet 2005.
Guerre sans fin et dommages collatéraux Combat-Nature, n° 147, novembre 2004, p 68
Le rapport Medact Vous et Votre Santé, février 2003
Les nouvelles armes à l’uranium appauvri », Combat-Nature n° 138, août 2002, pp. 46-48.
Irak : le génocide silencieux Votre santé - Mars 2002
De l'Irak à l'Afghanistan : Escalade des armes à l’uranium appauvri: une catastrophe sanitaire, des régions rayées de la carte, MEDECINES NOUVELLES 3ème trimestre 2002, pp.79-90
Première et dernière photo: Enfants de Fallujah - The Independant Photos by Dr. Jenan Hassan
Url de cet article:
http://www.internationalnews.fr/article-armes-a-l-uranium-appauvri-ou-en-est-on-64255044.html
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Par Gaulois le 7 Novembre 2012 à 08:27
Nevada, essais nucléaires : La guerre nucléaire secrète
Il y a beaucoup plus de gens qui sont opposés au nucléaire, qu'il soit civil ou militaire. Les pro-nucléaires sont en fait une petite minorité, mais pas des moindre puisqu'ils sont rangés vers le pouvoir. Je n'hésite pas un seul instant à les qualifier de criminels sans aucun scrupule qui, au fil des décennies, ont assis leur pouvoir grâce à la puissance destructive de la bombe atomique.
Gaulois.
http://www.carolegallagher.info/american_ground_zero__the_secret_nuclear_war_90028.htm
Ce livre de Carole Gallager paru aux Etats-Unis en 1993 a été traduit en français à l’initiative de deux membres d’un groupe antinucléaire parisien (aujourd’hui disparu).
Il fut proposé à divers éditeurs, grands, comme petits. Tous ont renoncé à le publier, essentiellement semble t-il pour des raisons financières.
C’est pourquoi ce livre est maintenant diffusé en PDF sur Internet."
Pour le télécharger c'est ici : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article131102
Ce livre est bouleversant : tous ces pauvres gens sacrifiés, littéralement jetés à la poubelle par des fanatiques !!! Il mérite une publicité la plus large possible.Extrait de American Ground Zero - La guerre nucléaire secrète de Carole Gallagher, 1993
GLENNA ORTON, janvier 1984 et décembre 1991, Parowan, Utah.
La maison dans laquelle j’ai grandi était une vieille maison en pisé, l’une des cinq premières maisons en pisé de Parowan. C’est la ville mère de tout le sud de l’Utah, la première colonie au sud de Provo. Sept jeunes de chez nous sont morts de leucémie en deux ans, vers 1957. Avant cette époque nous n’avions jamais entendu parler d’un cas de décès par leucémie. Je pense que c’est à ce moment-là que les gens ont commencé à redouter que les radiations soient à l’origine de nos problèmes. Nous sommes une petite communauté familiale et des gens confiants. Nous faisions confiance au gouvernement. C’est ce qui fait mal maintenant : les gens sont furieux que le gouvernement leur ait menti. Sept enfants attardés sont nés à cette époque, c’était plus que ce que nous avions jamais connu dans la région et dans l’histoire de Parowan. (Dans ces villes minuscules du sud de l’Utah, ces enfants, appelés « notre rangée d’anges » par les Mormons, étaient placés au tout premier rang lors des réunions religieuses du dimanche.) Il y avait des enfants avec des maladies osseuses. Nous étions aussi proches de la nature que possible. Chacun cultivait son jardin, faisait ses conserves, élevait ses bêtes, nous avions le lait de nos vaches, et des poulets. Nous mangions notre viande, nos fruits, tout ce qui pousse dans la terre, et cela nous contaminait à nouveau. Ces retombées qu’on respirait, on les mangeait. On nous disait constamment qu’il n’y avait pas de risque, qu’il n’y avait pas à s’inquiéter. Nous étions tous complètement fascinés en regardant les nuages roses, de gros nuages qui passaient au dessus des collines à l’ouest. Tout le monde faisait sortir les enfants des sous-sols où ils auraient été bien plus en sécurité, nous les emmenions voir ce spectacle merveilleux. Ils ne voulaient pas rater cette grande chose...
Le nuage lui-même était magnifique. Il s’élevait comme un gros champignon. Je pense qu’en ce qui concerne Dirty Harry, le vent s’est plus ou moins arrêté de souffler ; le nuage est resté suspendu pendant trois jours au-dessus des collines à l’ouest. On a continué à dire que nous ne risquions rien. On a amené des appareils de contrôle que l’on a confiés à plusieurs personnes. Quand les compteurs Geigers se sont affolés, certains d’entre nous ont cherché à contacter les autorités pour qu’elles viennent procéder à des examens, mais elles n’ont pas voulu. Ross Hewlett est mort tout de suite. On a écrit sur son certificat de décès qu’il s’agissait d’un empoisonnement par les radiations. Une de ses filles est morte du cancer et l’an dernier, on a enlevé un rein malade à une autre. Dirty Harry, le pire de tous les essais, laissa une pellicule salée sur les voitures, elles avaient toutes une petite teinte rose. Il y en avait sur tous les trottoirs. Au goût, j’aurais dit que c’était salé. Ils ont dit : « Lavez vos voitures, le niveau de radiations est un petit peu élevé ». Mon père a demandé : « Comment est-ce que je fais pour laver mes granges, mes animaux, mon matériel pour la ferme et mes champs ? »
Il y a eu 23 cas de cancers dans les trois pâtés de maisons où vivaient mon père et ma mère. Dans cette ville, il y a énormément de souffrance et de douleur. Il n’y a quasiment pas de famille qui n’ait été affectée d’une façon ou d’une autre. Si mon voisin d’en face a le cancer, c’est comme si ma famille l’avait. Dans une petite communauté comme celle-ci, beaucoup de gens sont à leur compte et ne peuvent pas se payer une assurance, c’est trop cher. Il perdent tout ce pourquoi ils ont travaillé toute leur vie.
Après les explosions, des plaques rouges apparaissaient sur les bras et les jambes de mon père. Il était à l’extérieur dans les champs. Cela le démangeait beaucoup. Ma mère avait sans cesse des nausées, elle avait des douleurs terribles, elle commençait à vomir et elle avait des diarrhées. Elle disait : « J’aimerais qu’ils arrêtent de déclencher ce maudit nuage ». Elle est morte à 51 ans. Mon père était un fermier et un éleveur de la vallée. C’est Brian Head qui menait ses moutons et ses vaches dans la montagne. Sa ferme était à l’ouest de la vallée ; là-bas il y avait quatre fermes de belle taille. Parmi toutes ces personnes, mon père, ma mère et mon frère ont eu un cancer, l’employé de papa aussi. Earl Bunn, qui avait d’autres fermes, avait eu un cancer assez longtemps, ses deux frères en avaient eu un tous les deux, ils avaient aussi perdu leur employé et la femme d’un d’entre eux avait le cancer. Elle est morte. Vous auriez dû voir les agneaux. A leur naissance, on aurait dit des petites boules, ils n’avaient pas de laine, ce n’était que des petites choses pitoyables et déformées. Randall Adams n’aurait jamais mangé les moutons de son troupeau parce que quand il les abattait, il disait qu’ils avaient une bande noire le long de la colonne vertébrale et il avait peur d’eux.
Mon père n’avait jamais été malade de sa vie. Sa maladie a commencé dans son sinus gauche et a mangé tout un côté de son visage. Ils ont fait une opération radicale et à la fin on lui a enlevé l’ ?il et la voûte du palais. Il devait se recouvrir la tête d’une serviette à cause de la puanteur de la chair humaine en décomposition. Il a vécu avec nous les sept derniers mois de son existence. Une fois, je lui ai demandé : « Papa, si tu avais su comment les choses allaient tourner, leur aurais-tu laissé faire toute ces opérations ? » Il mangeait avec beaucoup de difficultés et n’arrivait pas à parler, si bien qu’on ne le comprenait pas très bien. Il m’a regardé comme si j’étais folle et a répondu : « Bien sûr que je l’aurais fait. S’ils n’ont pas réussi à me sauver, ils peuvent avoir appris quelque chose qui sauvera la vie d’un d’autre ». Le docteur m’a dit qu’il n’avait jamais connu personne qui ait autant souffert, voilà qui montre le genre de personne qu’il était. En 1968, la dernière fois que nous l’avons pesé, il faisait 31 kilos et quand ma mère est morte en 1962, elle en pesait moins de 23. C’est triste de devoir poursuivre le gouvernement pour arriver à quelque chose, pour qu’on vous prête attention. On ne peut pas me rendre mes parents, cette douleur a toujours été là. Je les ai vu mourir à petit feu. C’est grotesque, c’est révoltant, ça vous brise le coeur. Je vis toujours dans la terreur pour mes six enfants.
On s’est servi de nous comme de cobayes, cela je n’arrive pas à l’admettre. Si l’on avait laissé le nuage aller au-dessus de Las Vegas, il y aurait eu moins de gens concernés : là-bas les gens vivent et travaillent à l’intérieur, ils ne cultivent pas ce qu’ils mangent. Vraiment, je ne peux pas l’admettre. On ne sait pas combien de temps les radiations vont rester, on nous dit : « Pour toujours », cinq, dix mille ans. Et puis on dit qu’elles affectent les gènes. L’altération des gènes provoque des aberrations humaines. Ce qui m’horrifie le plus, c’est qu’il n’y a aucun véritable centre médical dans le coin. En fait, les gens doivent aller à Salt Lake City. Quelle humiliation que d’être obligé de monter là-bas, de subir sa chimiothérapie et de redescendre ici en vomissant pendant tout le trajet !
Au début de 1991, à peu près huit ans après mes premières rencontres avec Glenna Orton, je retournai à Parowan pour la voir une dernière fois. Les nouvelles n’étaient pas bonnes. Sa fille, Kaydell Mackleprang avait une boule à la thyroïde qui provoquait chez elle un dysfonctionnement, une telle accélération du métabolisme qu’elle souffrait de palpitations cardiaques. Quand Glenna l’amena à l’hôpital de St George, le docteur dit : « Oh, vous avez cette maladie des enfants des radiations », mais il ne voulut pas lui dire si cette boule était cancéreuse ou non.
On a dit que son coeur s’était épuisé de lui-même, qu’il battait trop vite et qu’elle avait eu une crise cardiaque. Les médecins ont dû ouvrir et supprimer la thyroïde afin de ralentir son c ?ur, ils ont dit que les médicaments qu’on lui donnait déclencheraient d’ici la fin de l’année un cancer des os ou une leucémie. Elle était hyper-active, elle commençait à avoir les yeux exorbités, je crois qu’on appelle ça la maladie de Basedow. Elle avait une boule au cou. Elle est descendue voir un spécialiste à St George. On ne recommande plus d’opérer en pareil cas, on tue la grosseur avec des radiations, on les lui a données sous forme liquide. On l’a admise à l’hôpital puis on l’a laissée rentrer à la maison. On avait fait la même chose à une de mes amies il y a dix ans, mais elle avait dû rester à l’hôpital une semaine. J’ai dû prendre les enfants de ma fille chez moi pour qu’ils ne soient pas irradiés. Les médecins ont dit que les tout-petits spécialement devaient rester éloignés d’elle pour ne pas courir le risque de devenir stériles à cause des radiations qu’elle émettait. Elle ne pouvait pas préparer de repas, ni faire la vaisselle, ni quoi que ce soit de ce genre, elle devait rester seule à la maison. On n’a rien dit à propos de ses vêtements. On lui a conseillé de ne plus avoir d’enfants, mais ses trois grossesses avaient déjà été si dures qu’elle avait décidé de ne plus en avoir. Elle n’arrivait pas à les porter suffisamment longtemps pour qu’ils soient assez développés pour vivre, alors elle devait rester au lit pendant des mois. Wendy, mon autre fille, a la thyroïde lente, aussi prend-elle des médicaments pour l’accélérer.
Glenna Orton soupira et une lueur rageuse dans son regard me fit comprendre qu’elle n’était pas si résignée ni si passive que l’étaient devenus beaucoup de « sous le vent » au cours de leur épreuve traumatisante de 35 ans.
Je suis une personne. Je suis toute aussi importante que n’importe qui à Las Vegas ou à New-York. Nous possédons une Constitution et une Déclaration des Droits qui nous donne à tous le droit à la vie, à la liberté, et à la recherche du bonheur. Je pense qu’on a amputé ma liberté. C’est comme en Russie. La vie humaine est sacrifiable. Fondamentalement, nous attendons de notre gouvernement qu’il protège le peuple. Je pense que c’est une des choses que nous sommes en droit d’attendre. Je suis tout aussi importante que n’importe qui d’autre, n’importe où.
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Par Gaulois le 12 Septembre 2012 à 16:22
Catastrophe nucléaire de Mayak
Pendant plus de 30 ans, le secret fut bien gardé. Rien d'étonnant en ex URSS. Aujourd'hui encore, cet accident majeur est encore ignorée d'un large public. Ce fut sans doute la première grande catastrophe nucléaire, avant celle de Tchernobyl. Les septiques argumentent que la technologie soviétique n'y était pas pour rien. Pourtant, un grand nombre d'accidents nucléaires, certes moins importants, ont eu lieu dans le monde :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27accidents_nucl%C3%A9aires
Pour ce qui est de Mayak, près de Kychtym, dans l'Oural, une vidéo intéressante avec des témoignages russes ( sous-titrages en français ). A faire circuler le plus largement possible, quand on sait les projets déments d'enfouissement en profondeur à Bure en France. Cette vidéo ne peut nous laisser indifférent-e-s
lien : http://www.dailymotion.com/video/xrn9y1_mayak-halflife-2001_newsGaulois.
C'est tout simplement le plus grand complexe nucléaire au monde, au Sud des monts Oural en Russie. Commandité par Staline dès 1945, son but premier était de produire dès 1948 le plutonium des bombes nucléaires russes, dont la première détonnera en Août 1949. Bien que les 5 réacteurs affectés à cette production aient été stoppés en 1991, Mayak reste le plus grand centre nucléaire de Russie.
Entre 1948 & 1956, des déchets nucléaires ont été déversés directement et régulièrement dans la rivière Techa et dans les lacs de Sibérie Occidentale, créant des poches de radioactivité souterraines qui risquent de polluer tout le réseau hydrographique environnant.
En 1957, un réservoir de stockage de déchets explose, projetant dans l'atmosphère et à travers le pays la moitié de la radioactivité que libérera Tchernobyl en 86.
Seuls quelques villages sont évacués, la majorité des habitants est maintenue dans l'ignorance pendant des décennies, causant des centaines de milliers de morts par maladie et cancers, et d'enfants naissants lourdement handicapés.
On estime que plus d'1,5 millions de gens dans le pays ont été affectés par la radioactivité.
Au lieu de démanteler et décontaminer le site, la Russie à décidé d'y poursuivre plusieurs activités dont le retraitement de combustible nucléaire usagé d'où est toujours extrait le plutonium, la fabrication de MOX, la vitrification de déchets liquides.
En 2001, la Duma annule l'interdiction d'importer des déchets nucléaires depuis l'étranger, visant un marché de retraitement de 20.000 tonnes de déchets en échange de 20 milliards de dollars US."
1957 : l'accident nucléaire de mayak en urss
1 - Le contexte
Les 6 et 9 août 1945, les Etats-Unis démontraient leur supériorité en matière de nucléaire en bombardant les villes d’Hiroshima et de Nagasaki, au Japon. Un mois plus tard, le 2 septembre 1945, la seconde guerre mondiale prenait fin avec la capitulation du Japon. 110 000 personnes officiellement furent tuées sur le coup, sans compter les nombreux décès et autres pathologies qui survinrent par la suite, conséquences à long terme de l’irradiation.Les grandes puissances européennes, l’URSS et les USA furent les grands gagnants de cette guerre. Le monde se sépara alors en deux : l’Ouest et l’Est, le capitalisme de l’Amérique contre le communisme de l’URSS. Un rideau de fer sépara ces deux conceptions du monde et la seconde guerre mondiale laissa place à la Guerre Froide.
Le début de la Guerre Froide fut marqué par une course à l’armement atomique. L’URSS se retrouve alors face à un adversaire, les Etats-Unis, possédant la bombe atomique, dans un contexte de tension qui aurait pu devenir une guerre nucléaire. Entre 1945 et 1948, dans le plus grand secret, le complexe nucléaire Mayak est construit en Sibérie.2 - Le complexe Mayak
L’objectif du complexe Mayak est de fabriquer et de raffiner du plutonium, dans le but de produire des têtes nucléaires. Dès 1947, le premier réacteur est mis en marche. Au total, cinq réacteurs seront construits sur le site, et l’URSS pratiquera son premier essai nucléaire en 1949.
Dès les premières années d’exploitation, les installations relâchent des matières radioactives dans différents petits lacs, et dans la rivière Tetcha, qui se jette dans l’Ob, fleuve très important de Russie.
3 - 1957 : l’accidentLe 29 septembre 1957 survient un très grave accident . Des cuves de déchets enterrées subissent une panne dans le système de refroidissement. Cela conduit à une puissante explosion chimique. Des radioéléments se répandent alors, l’explosion ayant projeté des produits radioactifs à plus d’un kilomètre d’altitude, ainsi que dans l’environnement de l’installation,.
L’explosion eut une puissance équivalente à 75 tonnes de TNT.
On estime que cet accident équivaut, en terme de rejets radioactifs, à la moitié d’un Tchernobyl. Il est classé niveau 6 sur l’échelle de l’INES.
Les premières informations révélées au sujet de cet accident le furent en 1976, soit 19 ans plus tard, l’union soviétique ayant maintenu un régime de secret défense sur cette affaire.
4 - Les conséquences- 270 000 personnes furent exposées aux radiations. Cependant, aucun registre de cancer ne permet d’évaluer le nombre de victimes, et si il existe des études sur le sujet, elles sont peu fiables.
- 800 kilomètres carrés de territoire restent fermés, 23 villages furent détruits. Mais quelques familles vivent encore au cœur de ces ruines. Le gouvernement leur offre l’équivalent de 20 000 € pour quitter les lieux, ce qui ne permet pas à tous de partir. Les consignes sanitaires ne peuvent être respectées : les habitants mangent ce qu’ils cultivent.
Si des contrôles sanitaires sont effectués, les résultats ne sont pas transmis aux habitants ; ainsi, la population est un objet d’étude, unique, observée depuis plus de 50 ans, permettant aux scientifiques d’étudier un « après-accident ».
Dans l’eau, dans la terre, dans la nourriture, on détecte ainsi, dans de très fortes proportions, de nombreux radioéléments : césium 137, tritium, plutonium 239, plutonium 240… Autant de déchets qui ne disparaîtront pas avant de nombreuses années….
Source :
• Le film "Déchets, le cauchemar du nucléaire" d’Eric Guéret et Laure Noualhat
• http://www.youtube.com/watch?v=VvJiYp0Oclg
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Par Gaulois le 12 Septembre 2012 à 15:36
Catastrophe nucléaire de Mayak
Pendant plus de 30 ans, le secret fut bien gardé. Rien d'étonnant en ex URSS. Aujourd'hui encore, cet accident majeur est encore ignorée d'un large public. Ce fut sans doute la première grande catastrophe nucléaire, avant celle de Tchernobyl. Les septiques argumentent que la technologie soviétique n'y était pas pour rien. Pourtant, un grand nombre d'accidents nucléaires, certes moins importants, ont eu lieu dans le monde :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27accidents_nucl%C3%A9aires
Pour ce qui est de Mayak, près de Kychtym, dans l'Oural, une vidéo intéressante avec des témoignages russes ( sous-titrages en français ). A faire circuler le plus largement possible, quand on sait les projets déments d'enfouissement en profondeur à Bure en France. Cette vidéo ne peut nous laisser indifférent-e-s
lien : http://www.dailymotion.com/video/xrn9y1_mayak-halflife-2001_news
C'est tout simplement le plus grand complexe nucléaire au monde, au Sud des monts Oural en Russie. Commandité par Staline dès 1945, son but premier était de produire dès 1948 le plutonium des bombes nucléaires russes, dont la première détonnera en Août 1949. Bien que les 5 réacteurs affectés à cette production aient été stoppés en 1991, Mayak reste le plus grand centre nucléaire de Russie.
Entre 1948 & 1956, des déchets nucléaires ont été déversés directement et régulièrement dans la rivière Techa et dans les lacs de Sibérie Occidentale, créant des poches de radioactivité souterraines qui risquent de polluer tout le réseau hydrographique environnant.
En 1957, un réservoir de stockage de déchets explose, projetant dans l'atmosphère et à travers le pays la moitié de la radioactivité que libérera Tchernobyl en 86.
Seuls quelques villages sont évacués, la majorité des habitants est maintenue dans l'ignorance pendant des décennies, causant des centaines de milliers de morts par maladie et cancers, et d'enfants naissants lourdement handicapés.
On estime que plus d'1,5 millions de gens dans le pays ont été affectés par la radioactivité.
Au lieu de démanteler et décontaminer le site, la Russie à décidé d'y poursuivre plusieurs activités dont le retraitement de combustible nucléaire usagé d'où est toujours extrait le plutonium, la fabrication de MOX, la vitrification de déchets liquides.
En 2001, la Duma annule l'interdiction d'importer des déchets nucléaires depuis l'étranger, visant un marché de retraitement de 20.000 tonnes de déchets en échange de 20 milliards de dollars US."
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Par Gaulois le 12 Septembre 2012 à 15:34
Catastrophe nucléaire de Mayak
Pendant plus de 30 ans, le secret fut bien gardé. Rien d'étonnant en ex URSS. Aujourd'hui encore, cet accident majeur est encore ignorée d'un large public. Ce fut sans doute la première grande catastrophe nucléaire, avant celle de Tchernobyl. Les septiques argumentent que la technologie soviétique n'y était pas pour rien. Pourtant, un grand nombre d'accidents nucléaires, certes moins importants, ont eu lieu dans le monde :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27accidents_nucl%C3%A9aires
Pour ce qui est de Mayak, près de Kychtym, dans l'Oural, une vidéo intéressante avec des témoignages russes ( sous-titrages en français ). A faire circuler le plus largement possible, quand on sait les projets déments d'enfouissement en profondeur à Bure en France. Cette vidéo ne peut nous laisser indifférent-e-s
lien : http://www.dailymotion.com/video/xrn9y1_mayak-halflife-2001_news
C'est tout simplement le plus grand complexe nucléaire au monde, au Sud des monts Oural en Russie. Commandité par Staline dès 1945, son but premier était de produire dès 1948 le plutonium des bombes nucléaires russes, dont la première détonnera en Août 1949. Bien que les 5 réacteurs affectés à cette production aient été stoppés en 1991, Mayak reste le plus grand centre nucléaire de Russie.
Entre 1948 & 1956, des déchets nucléaires ont été déversés directement et régulièrement dans la rivière Techa et dans les lacs de Sibérie Occidentale, créant des poches de radioactivité souterraines qui risquent de polluer tout le réseau hydrographique environnant.
En 1957, un réservoir de stockage de déchets explose, projetant dans l'atmosphère et à travers le pays la moitié de la radioactivité que libérera Tchernobyl en 86.
Seuls quelques villages sont évacués, la majorité des habitants est maintenue dans l'ignorance pendant des décennies, causant des centaines de milliers de morts par maladie et cancers, et d'enfants naissants lourdement handicapés.
On estime que plus d'1,5 millions de gens dans le pays ont été affectés par la radioactivité.
Au lieu de démanteler et décontaminer le site, la Russie à décidé d'y poursuivre plusieurs activités dont le retraitement de combustible nucléaire usagé d'où est toujours extrait le plutonium, la fabrication de MOX, la vitrification de déchets liquides.
En 2001, la Duma annule l'interdiction d'importer des déchets nucléaires depuis l'étranger, visant un marché de retraitement de 20.000 tonnes de déchets en échange de 20 milliards de dollars US."1957 : l'accident nucléaire de mayak en urss
1 - Le contexte
Les 6 et 9 août 1945, les Etats-Unis démontraient leur supériorité en matière de nucléaire en bombardant les villes d’Hiroshima et de Nagasaki, au Japon. Un mois plus tard, le 2 septembre 1945, la seconde guerre mondiale prenait fin avec la capitulation du Japon. 110 000 personnes officiellement furent tuées sur le coup, sans compter les nombreux décès et autres pathologies qui survinrent par la suite, conséquences à long terme de l’irradiation.
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Par Gaulois le 25 Août 2012 à 09:00
Précisions historiques Hiroshima - Nagasaki
Il est parfois nécessaire d'apporter des précisions sur les évènements majeurs qui marquent un passé peu glorieux de certaines nations.
Là, il s'agit du double bombardement atomique sur le Japon en 1945 ( voir articles précédents dans cette rubrique )
Quelques détails de cette sombre histoire, en particulier le rôle abject de la France ! communiqués par l'excellent site de « l'Observatoire du Nucléaire ».
L'article de Indymedia est éloquent sur le comportement des gouvernants, décideurs politiques et médias aux ordres.
Gaulois.
http://www.observatoire-du-nucleaire.org
Quelques rappels historiques concernant Hiroshima et Nagasaki
Quelques rappels bien utiles à propos des bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki en août 1945. A l'époque, de nombreux médias se sont... émerveillés ! Oubliant les centaines de milliers d'individus tués, dont la majorité en quelques secondes, les éditorialistes ont célébré une grandiose « avancée scientifique ».
Les médias français ne furent pas en reste, du Monde à l'Humanité, celle-ci célébrant le physicien communiste Frédéric Joliot-Curie. Ce dernier publia même un communiqué célébrant sa propre contribution à ces deux bombardements, rappelant même avoir déposé des brevets. Il n'alla toutefois pas jusqu'à demander des royalties aux USA...
Article Indymedia Paris : http://bit.ly/NGZsfh
67ème anniversaire d’Hiroshima et de Nagasaki
samedi 18 août 2012
Le 7 août, au poste de quarantaine militaire de Ninoshima, à environ 4 kilomètres au large de Hiroshima. Beaucoup de ceux atteints de profondes brûlures dues à la chaleur de l’explosion, restent étendus ainsi sans bouger, respirant à peine, jusqu’à ce que la vie s’en aille. (Photo Masayoshi Onuka)
La bombe atomique d’Hiroshima couverte par un brevet français ?
L’énergie atomique se manifesta publiquement pour la première fois le 6 août 1945 : destruction à peu près complète et instantanée d’Hiroshima. La "performance" fut répétée trois jours plus tard sur Nagasaki avec le même succès. Si la surprise fut grande dans l’opinion publique, parmi les savants il n’en fut rien car ils envisageaient ce développement scientifique depuis 1939. Contrairement à ce qui a été écrit plusieurs années plus tard, ces destructions de masse ne traumatisèrent ni le milieu scientifique ni l’opinion publique. Elles furent perçues comme le début d’une ère nouvelle, "l’âge atomique" confirmant la fiabilité de cette nouvelle source d’énergie. Le mercredi 8 août 1945, on put lire à la une du journal Le Monde : "Une révolution scientifique : Les Américains lancent leur première bombe atomique sur le japon". L’unanimité fut assez parfaite dans l’ensemble de la presse. L’ampleur du désastre, ces êtres humains qui, en quelques millionièmes de seconde, furent "volatilisés" et ne laissèrent qu’une ombre sur les murs, loin de déclencher horreur et indignation, fut reçue comme la preuve objective d’un avenir radieux pour une humanité qui allait enfin être débarrassée à tout jamais des contraintes du travail. La matière se révélait source inépuisable d’énergie, qu’il serait possible d’utiliser partout sans limite, sans effort, sans danger. D’invraisemblables projets étaient présentés sérieusement comme à notre portée dans un avenir très proche. On parlait de faire fondre la glace des pôles par bombardement atomique pour produire un climat tempéré sur la terre entière, d’araser le Mont Blanc ou de combler la Méditerranée pour irriguer le Sahara (Joliot), etc.
Le délire scientiste n’a plus jamais atteint de tels sommets. Les explosions sur le Japon furent glorifiées et bénies par tout ce que l’establishment scientifique avait de disponible : à l’époque cela s’appelait "les savants". La mobilisation fut spontanée pour nous initier à cet avenir que les prix Nobel du "Projet Manhattan" nous avaient soigneusement préparé. Hiroshima devait ouvrir à l’humanité une ère de liberté, on entrait dans la modernité libératrice.
La seule voix discordante fut celle d’Albert Camus dans l’éditorial de Combat le 8 août 1945 : "Le monde est ce qu’il est, c’est-à-dire peu de chose. C’est ce que chacun sait depuis hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d’information viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique. On nous apprend, en effet, au milieu d’une foule de commentaires enthousiastes, que n’importe quelle ville d’importance moyenne peut être totalement rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de football. Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. [...] Il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer une découverte qui se met d’abord au service de la plus formidable rage de destruction dont l’homme ait fait preuve depuis des siècles". Ces positions lui valurent, quelques jours plus tard, de violentes critiques.
Pour France-Soir, l’ère nouvelle fut inaugurée le 16 juillet 1945, date de l’essai de la première bombe atomique. Il titre le 8 novembre 1945 : "Le 16 juillet 1945 à Alamogordo, par une nuit d’orage, le monde est entré dans une ère nouvelle". L’article se poursuit ainsi : "L’espèce humaine a réussi à passer un âge nouveau : l’âge atomique".
Ce même journal titrait un article le 9 août 1945 : "L’emploi de la bombe atomique ouvre des horizons illimités".
Le 10 août 1945, après la destruction de Nagasaki, France-Soir confiait ses colonnes à "un prince, académicien français et prix Nobel de physique" qui titrait son article : "L’homme pourra demain tirer plus d’énergie de quelques grammes de matière désintégrée que de la houille, de l’eau et du pétrole, par le prince Louis de Broglie, de l’Académie française".
Le 8 août 1945, le journal Libération titrait en première page : "La nouvelle découverte peut bouleverser le monde. [...] Charbon, essence, électricité ne seraient bientôt plus que des souvenirs".
L’Humanité du 8 août 1945 titre en première page : "La bombe atomique a son histoire depuis 1938, dans tous les pays des savants s’employaient à cette tâche immense : libérer l’énergie nucléaire. Les travaux du professeur Frédéric Joliot-Curie ont été un appoint énorme dans la réalisation de cette prodigieuse conquête de la science". Les journaux mentionnent à de nombreuses reprises la part jouée par la France dans cette prodigieuse découverte. Ainsi on trouve dans le Figaro du 9 août 1945 un communiqué de l’AFP : "Paimpol 8 août - M. Joliot-Curie fait de Paimpol la communication suivante : L’emploi de l’énergie atomique et de la bombe atomique a son origine dans les découvertes et les travaux effectués au Collège de France par MM. Joliot-Curie, Alban et Kowarski en 1939 et 1940. Des communications ont été faites et des brevets pris à cette époque".
Un de ces brevets porte sur les "Perfectionnements aux charges explosives", brevet d’invention n° 971-324, "demandé le 4 mai 1939 à 15 h 35 min à Paris".
Cependant, personne en 1945 n’osa réclamer au gouvernement américain des royalties, bien que finalement on affirmât que la destruction de Hiroshima était couverte par un brevet français ! Seul un bénéfice moral était attendu en exigeant que l’opinion mondiale reconnût la contribution française aux massacres d’Hiroshima et de Nagasaki.
Témoignages sur Hiroshima (1) :
Récits des jours d’Hiroshima du docteur Shuntaro Hida
Hiroshima 54 jours d’enfer du Docteur Michihiko Hachiya
Futaba Kitayama, atomisée à 1 700 mètres de l’hypocentre à Hiroshima
Hideo Shimpo atomisé â 1 300 mètres de l’hypocentre à Hiroshima
Ube Makoto atomisé à 3 kilomètres de l’hypocentre à Hiroshima
Fleurs d’été de Tamiki Hara atomisé à Hiroshima
Ces destructions de masse de la bombe atomique ne traumatisèrent ni le milieu scientifique, ni la presse, ni l’opinion publique...
Ecoutez : "Micro-Climat" (réglez le son assez fort), une émission de Radio Libertaire du 9/8/1988 avec Roger Belbéoch sur Hiroshima et Nagasaki, 1h34 en Real 8,5 Kb.
A lire (1):
L’homme qui défia la censure
Les véritables raisons d’Hiroshima
Hiroshima et Nagasaki anéanties pour rien, Le Nouvel Observateur n°2125 (en PDF), 26 juillet au 3 août 2005.
Les ingénieurs oubliés de la bombe
Un extrait du livre "Plus clair que mille soleils" de Robert Jungk
L’histoire de la protection des brevets de l’équipe Joliot
L’Allemagne et la course à l’atome : Pourquoi Hitler n’a pas eu la bombe atomique, Science & Vie n°915, décembre 1993 en PDF (un article sur le livre : "Opération Epsilon").
A voir (1):
"Guerre du Pacifique : Nagasaki", un documentaire de Serge Viallet, 51mn en Realvideo 33Kb.
"Rain of ruin" un documentaire de 1 heure en Realvideo 33Kb sur les bombardements atomiques qui bien qu’entièrement aligné sur les thèses officielles américaines (centaines de millier de vies américaines sauvées, refus du Japon de se rendre etc.) est très instructif sur la préparation et les infrastructures mises en place pour arriver aux bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki.
http://www.dissident-media.org/infonucleaire(1) Ces liens sont actifs ici : http://bit.ly/NGZsfh
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Par Gaulois le 9 Août 2012 à 07:52
Hiroshima - Nagasaki
Suite et fin.
Voici le dernier article de cette série.
Malgré les nombreuses censures, la documentation et les témoignages sont nombreux sur l'une des plus monstrueuses utilisations du nucléaire.
N'oublions pas que, parmi les cinq plus grandes puissances " Atomiques " figure les Etat-unis. N'oublions pas davantage la collaboration de la France et du Royaume-uni à l'élaboration de la bombe atomique;
Ces cinq pays, la chine, la Russie, les Etat-unis, le royaume-uni et la France se posent en donneurs de leçon auprès des pays susceptibles d'acquérir la bombe, alors qu'elles sont des nations atomiques criminelles.
Les décorations du pilote qui larguait la bombe sur Hiroshima, Paul Tibbets. Difficile de faire pire d'ans l'abject:
Gaulois.
Les véritables raisons de la destruction d'Hiroshima
6 août 1945 , 8 h 15, le champignon atomique d'Hiroshima. Cette photo est prise à une distance de 80 km de l'hypocentrLe Monde Diplomatique, août 1990.
EFFRAYER LES SOVIÉTIQUES, COMMENCER LA GUERRE FROIDE
Il y a exactement quarante-cinq ans, les 6 et 9 août 1945, les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki étaient littéralement "ramenées à l'âge de pierre" par l'explosion des premières - et seules - bombes atomiques jamais utilisées dans un conflit (voir Hiroshima et Nagasaki en Realvidéo 28 Kb). L'emploi d'armes aussi barbares était devenu indispensable - dit-on alors officiellement - pour arrêter la guerre et épargner des centaines de milliers de vies. Des documents récents démentent cependant cette thèse et révèlent que ces destructions, comme celle de Dresde le 13 février 1945, avaient pour objectif d'impressionner les Soviétiques, d'arrêter leur avance, et marquaient, en fait, le début de la guerre froide.
Le 7 mai 1945, lorsque le maréchal Jodl signa l'acte de capitulation de l'Allemagne nazie, son allié, le Japon impérial, n'était déjà plus que l'ombre de lui-même : son arme d'élite d'autrefois, l'aviation, ne comprenait plus qu'un petit nombre d'adolescents désespérés mais prodigieusement courageux, et dont la plupart étaient assignés à des missions kamikazes ; il ne restait pratiquement plus rien de la marine marchande et de la marine de guerre. Les défenses antiaériennes s'étaient effondrées : entre le 9 mars et le 15 juin, les bombardiers B-29 américains avaient effectué plus de sept mille sorties en subissant seulement des pertes mimimes.
Le 10 mars précédent, plus de cent vingt-cinq mille personnes avaient été tuées ou blessées lors d'un bombardement sur Tokyo. Un événement, seulement dépassé dans l'horreur par les trois raids des aviations anglo-canadienne et américaine sur Dresde, dans la nuit du 13 au 14 février 1945. Pour le patron de l'US Air Force, le général Curtis Le May, il s'agissait de "ramener le Japon à l'âge de pierre", métaphore qu'il répéterait sans cesse les années suivantes pour décrire la liquidation physique de dizaines de milliers de Coréens par ses chefs d'escadrilles.
Le Japon avait parfaitement compris ce que signifiait la dénonciation par l'URSS du pacte de non-agression signé entre les deux pays, et il n'avait pas oublié la défaite que le maréchal Joukov avait infligée à ses armées à la veille de la seconde guerre mondiale. Alors, pourquoi ce lancement d'une attaque nucléaire sur Hiroshima le 6 août 1945 ? Et, même en admettant le bien-fondé de la "solution finale" imposée à cette ville, comment justifier la seconde démonstration de la capacité d'extermination effectuée trois jours plus tard à Nagasaki ?Lire le Los Angeles Times du 7 août 1945.
Tout au long de sa présidence, Harry Truman affirma que les destructions d'Hiroshima et de Nagasaki avaient sauvé un quart de million de vies humaines (1), mais, après la fin de son mandat, il commença à jongler avec les chiffres. Les journalistes qui écrivirent les "Mémoires" du président citèrent, dans leur première version, le chiffre d'un demi-million de pertes (américaines et alliées), dont au moins trois cents mille morts. A la sortie du livre, en 1955, le total était passé à un demi-million de vies américaines sauvées et, en certaines occasions, Harry Truman alla jusqu'à parler d'un million (2).
Le chiffre mythique d'un demi-million avait bien pu apaiser la conscience de Truman ; mais, d'autres acteurs, non directement impliqués dans ce jeu, allaient l'utiliser à des fins beaucoup plus explicites. Winston Churchill avait ses propres raisons, liées aux perspectives de guerre froide, pour pratiquer l'escalade : Hiroshima et Nagasaki, selon lui, avaient sauvé un million deux cent mille. L'homologue britannique de Curtis Le May, le maréchal Sir Arthur Harris, surnommé bomber, confident de Churchill et exécutant de la destruction de Dresde, alla même jusqu'à parler de trois à six millions de pertes évitées (3).
Les doutes du général Eisenhower
TOUS les chercheurs sérieux savaient que les chiffres de Truman étaient fantaisistes, mais une étude des services secrets américains, découverte en 1988 dans les archives nationales des Etats-Unis, en apporte la confirmation (4). Ce document est certainement l'une des évaluations les plus étonnantes qui soient parues après la fin de la guerre. On y découvre que l'invasion de la principale île de l'archipel japonais, Honshu, avait été jugée superflue. L'empereur, observe le rapport, avait décidé, dès le 20 juin 1945, de cesser les hostilités. A partir du 11 juillet, des tentatives pour négocier la paix avaient été effectuées par le biais de messages à Sato, ambassadeur japonais en Union soviétique. Le 12 juillet, le prince Konoye avait été désigné comme émissaire pour demander à Moscou d'utiliser ses bons offices afin de mettre un terme à la guerre.
Le rapport secret conclut explicitement que c'est la décision de l'Union soviétique, prise le 8 août, d'envahir la Mandchourie occupée par les Japonais, et non pas les bombardements d'Hiroshima (6 août) et de Nagasaki (9 août), qui constitua le facteur décisif menant à la fin des hostilités : "Les recherches montrent que [au sein du cabinet japonais] il fut peu question de l'usage de la bombe atomique par les Etats-Unis lors des discussions menant à la décision d'arrêter les combats [15 août 1945]. Le lancement de la bombe fut le prétexte invoqué par tous les dirigeants, mais la chaîne des événements mentionnés plus haut donne à penser, de manière quasi certaine, que les Japonais auraient capitulé après l'entrée en guerre de l'URSS." La lecture des événements du 6 et du 9 août doit donc moins se faire en termes de fin des hostilités en Asie et dans le Pacifique qu'en termes de début de la guerre froide.
Le secrétaire d'Etat James Byrnes - qui, au Sénat, avait été le mentor de Truman avant que ce dernier n'accède à la présidence après la mort de Roosevelt le 12 avril 1945 - ne le cachait d'ailleurs pas. Leo Szilard, qui l'avait rencontré le 28 mai rapporte ainsi que "Byrnes ne prétendait pas qu'il était nécessaire d'utiliser la bombe contre les villes japonaises pour gagner la guerre. Son idée était que la possession et l'usage de la bombe rendraient la Russie plus contrôlable". Le mot-clé n'est ni "compromis" ni "négociation" mais "contrôlable". Ce que Truman confirma lui-même : "Byrnes m'avait déjà dit [en avril 1945] qu'à son avis la bombe nous permettrait de dicter nos conditions à la fin de la guerre."
La solution finale d'Hiroshima et de Nagasaki servit donc de prélude et de prétexte à un déploiement mondial de la puissance économique et diplomatique américaine. Après l'explosion, couronnée de succès, de la première bombe atomique, le 16 juillet 1945, dans les sables du désert du Nouveau-Mexique, Truman avait décidé d'exclure l'URSS de tout rôle significatif dans l'occupation et le contrôle du Japon. Le même personnage, alors sénateur, répondant à Roosevelt qui plaidait pour un prêt-bail à une URSS en proie aux pires difficultés, s'était exclamé : "Si nous voyons que l'Allemagne est en train de gagner la guerre, il faudrait que nous aidions la Russie, et si la Russie est sur le point de l'emporter, il faudrait que nous aidions l'Allemagne, pour qu'ils s'entretuent le plus possible."
L'arme d'extermination massive ne fit pas l'unanimité au sein du petit noyau des décideurs. A son grand honneur, le général Dwight Eisenhower nota dans ses Mémoires, lorsqu'il fut informé de son usage imminent par le ministre de la guerre, Henry Stimson : "Je lui fis part de la gravité de mes doutes. D'abord sur la base de ma conviction que le Japon était déjà battu, et donc que l'utilisation de la bombe était complètement inutile. Ensuite, parce que je pensais que notre pays devait éviter de choquer l'opinion mondiale en utilisant une arme qui, à mon avis, n'était plus indispensable pour sauver des vies américaines." De la même manière, le chef d'état-major, l'amiral William Leahy, un partisan du New Deal, écrivit : "Les Japonais étaient déjà battus et prêts à capituler. L'usage de cette arme barbare à Hiroshima et à Nagasaki n'a apporté aucune contribution matérielle à notre combat contre le Japon." Les Etats-Unis, poursuivit-il, "en tant que premier pays à utiliser cette bombe ont adopté des normes éthiques semblables à celles des barbares du Haut Moyen Age" (5). En revanche, lorsqu'il fut informé de l'holocauste de Nagasaki, en revenant de la conférence de Potsdam, à bord du croiseur Augusta, Truman fit part de sa jubilation au commandant du bâtiment : "C'est la plus grande chose de l'histoire."
La revendication et la justification de cet holocauste par le trio Byrnes-Truman-Stimson, que les médias répercutèrent dans les heures et les semaines qui suivirent, furent extrêmement payantes. Un petit mensonge avait été métamorphosé avec succès en un gros mensonge qui allait être presque universellement accepté et rendu moralement acceptable à l'opinion américaine et aux autres. C'est encore largement le cas.
Pourtant, même aux pires moments de la guerre froide, à la fin des années 40, des voix s'élevèrent pour le remettre en cause. L'une des premières contributions d'envergure fut celle du physicien britannique Patrick M. Blackett, de l'université de Londres, qui écrivit que "la bombe fut la première opération d'importance dans la guerre froide diplomatique" (6). Ce travail, et la publication, dans les années 50 et 60, de documents privés et d'archives américaines déclassées, constituèrent les bases de la monographie fondamentale de Gar Alperowitz (7).Novembre 1945, vue aérienne du coeur de la ville d'Hiroshima.
Churchill reçut la nouvelle de la destruction des deux villes japonaises avec joie, en la parant de justifications mensongères. Il faut dire que c'était lui en personne - et non pas Sir Arthur Harris, chef du Bomber Command (la flotte aérienne de bombardement britannique), transformé plus tard en bouc émissaire - qui donna l'ordre de détruire Dresde, ville sans défense et dépourvue d'objectifs militaires. Pour reprendre les propos de Harris : "L'attaque de Dresde fut, à l'époque, considérée comme une nécessité militaire par des personnages plus importants que moi." On compta plus de cent vingt mille victimes. Ce raid exterminatoire n'avait rien à voir avec une aide apportée à "nos braves alliés soviétiques" - pour reprendre la formule familière du temps de guerre - d'autant que leurs troupes n'étaient plus, ce jour-là, qu'à 130 kilomètres de l'ancienne capitale des rois de Saxe. Il s'agissait plutôt d'une démonstration de force à l'égard de cet allié.
Au premier coup d'oeil, les photographies aériennes prises par les Mosquito de la RAF montrèrent que la destruction de la ville de Dresde n'avait aucune justification militaire. C'est seulement après le raid que les équipages des bombardiers s'en rendirent compte. Dans la grande vision churchillienne, Dresde et Hiroshima n'étaient qu'un élément de la stratégie plus globale de la guerre froide en train de naître. On aura une idée de l'état d'esprit du premier ministre britannique à la lecture du journal de lord Alanbrooke à la date du 22 juillet 1945 : selon Churchill, "nous avions désormais entre les mains quelque chose qui rétablirait l'équilibre avec les Russes. Le secret de cet explosif et la capacité de l'utiliser modifieraient complètement l'équilibre diplomatique qui était à la dérive depuis la défaite de l'Allemagne". Et lord Alanbrooke d'ajouter laconiquement : "Churchill se voyait déjà en mesure d'éliminer tous les centres industriels soviétiques et toutes les zones à forte concentration de population. Il s'était immédiatement peint une magnifique image de lui-même comme unique détenteur de ces bombes, capable de les lancer où il le voulait, donc devenu tout-puissant et en mesure de dicter ses volontés à Staline" (8).
Les années de guerre n'avaient pas changé la façon de voir de Churchill, mais seulement sa tactique et sa rhétorique. Profondément enracinée dans son esprit demeurait l'idée que "le bolchévisme n'est pas une politique, mais une maladie". C'est pourquoi on n'aurait pu rêver d'un meilleur tandem que Truman et Churchill pour le développement stratégique de la guerre froide. Le soir du 10 février 1946, ils se réunirent à la Maison Blanche pour discuter du discours que l'homme au cigare allait prononcer, le 5 mai suivant, à Fulton dans le Missouri, et dans lequel il lancerait l'expression de "rideau de fer". Non seulement ce manifeste de Fulton, qui formalisait le déclenchement de la guerre froide, fut couvert de louanges par Truman et son entourage, - particulièrement dans ses passages antisoviétiques où il préconisait une suprématie atomique américaine - mais on peut dire que ses ingrédients étaient une création anglo-américaine. Churchill discuta le contenu de son intervention en détail avec Truman le 10 février, avec Byrnes et le financier Bernard Baruch le 17 (9).
La diplomatie atomique de Truman, désormais couplée avec la base économique massive de la puissance américaine, ne se cristallisa pas seulement dans la doctrine Truman mais aussi dans l'incontrôlable course aux armements qui en constitua la séquelle, ainsi que dans les guerres coloniales contre les peuples luttant pour leur indépendance.
Nul besoin de sanctifier les exterminations d'Hiroshima-Nagasaki (ou, à cet égard, de Dresde) et de les élever à la hauteur d'événements mystiques. Elles constituèrent la synthèse d'une situation où des décisions vitales sont prises par un tout petit groupe d'individus, disposant d'énormes pouvoirs et agissant sur la base de prémisses erronées. Mais, de ces tragédies, il nous faut tirer des enseignements, toujours aussi pertinents, quarante-cinq ans après : compte tenu de la formidable complexité des relations internationales et de la capacité d'annihilation des armes nucléaires, nous n'avons pas d'autre choix que ceux de la souplesse, du compromis et de la négociation.
Frédéric F. Clairmont, Le Monde Diplomatique, Août 1990.
Notes :
(1) Voir les archives publiques de la présidence Public Papers of the Presidents : Harry S. Truman, Government Printing Office, Washington DC, 1965.
(2) Harry S. Truman, Mémoires, Years of Decision, vol. 1, Doubleday, New-York, 1955.
(3) Dudley Saward, Bomber Harris : The Authorized Biography, Cassell, Londres, 1984.
(4) Voir The New York Times, 4 août 1989. L'étude, découverte dans un dossier du ministère de la guerre, sur "Les conversations américano-britanniques", avait été élaborée au début de 1946 par les spécialistes du renseignement de la division des opérations, qui constituait alors l'échelon suprême de la planification dans l'armée de terre.
(5) William D. Leahy, I Was There, McGraw Hill, New-York, 1956.
(6) Patrick M. Blackett, Fear, War and the Bomb : Military and Political Consequences of Atomic Energy, Turnstile Press, Londres, 1948.
(7) Gar Alperowitz, Atomic Diplomacy : Hiroshima and Potsdam : The Use of the Atomic Bomb and the American Confrontation with the Soviet Power, Secker and Warburg, Londres, 1965.
(8) Ibid.
(9) Voir Fraser Harbutt, The Iron Curtain : Churchill, America and the Origins of the Cold War, Oxford University Press, 1986.
A voir :
Le documentaire de 1 heure en Realvideo 33Kb sur le bombardement atomique "Rain of ruin" qui bien qu'entièrement aligné sur les thèses officielles américaines (millier de vies américaines sauvées, refus du Japon de se rendre etc.) est très instructif sur la préparation et les infrastructures mises en place pour arriver aux bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki.
Nonfiction.fr, 1/12/07:
(Photos des journaux rajoutées par Infonucléaire)
Ils n'étaient pas tous d'accord pour larguer la bombe sur Hiroshima
Paul Tibbets, le pilote américain qui largua la bombe atomique sur Hiroshima en août 1945, est mort le 1er novembre 2007, à l'âge de 92 ans. http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Tibbets
Le 6 août 1945, alors jeune lieutenant-colonel de l'US Air Force, il était aux commandes du bombardier SuperFortress B-29 "Enola Gay" qui a largué, hors tests, la première bombe atomique de l'histoire de l'humanité. Paul Tibbets n'avait que 30 ans lorsqu'il décolla aux commandes du SuperFortress B-29 d'une base américaine dans les Iles Mariannes avec ses 11 membres d'équipage. Le bombardier avait été baptisé "Enola Gay", le prénom de la mère de Paul Tibbets.
Le premier test nucléaire s'était déroulé avec succès moins d'un mois plus tôt, le 16 juillet 1945, dans le désert du Nouveau-Mexique. Dès lors tout va aller vite. Le 24 juillet, le président Harry Truman approuve la décision de mener une campagne de bombardements atomiques contre le Japon jusqu'à sa capitulation. Le 31 juillet, Truman donne l'ordre de bombarder Hiroshima "dès que le temps le permet".
Les scientifiques avaient prévenu Paul Tibbets : l'avion devra voler à 31.000 pieds (9.448 mètres) et la bombe explosera à quelque 600 mètres d'altitude. Quarante-trois secondes s'écouleront entre le moment où "Little Boy" (le surnom de la bombe) quittera les soutes de l'appareil et la déflagration. Si l'équipage veut survivre, il devra s'être éloigné de quelque 12,8 km au cours de cette poignée de secondes.
Les douze hommes triés sur le volet qui grimpent à bord de l'Enola Gay, à 02H45 le 6 août 1945, sont équipés d'un parachute, d'un pistolet et d'un gilet de protection. Au commandant de bord, le médecin de la base remet une petite boîte contenant douze pilules de cyanure. Puis le chapelain fait une prière, on prend des photos. L'Enola Gay décolle.
Lorsque l'avion arrive au-dessus d'Hiroshima, le temps est dégagé et l'équipage voit distinctement la côte et les bateaux ancrés dans le port, puis le pont qui constitue l'objectif. Il est 08H15 à Hiroshima lorsque la bombe est larguée. Tibbets bascule immédiatement son avion dans un virage sur l'aile droite à 155 degrés. Seul Bob Caron, qui se tient à la place du mitrailleur de queue, est capable d'apercevoir la gigantesque boule de feu et de prendre des photos. L'avion est rattrapé par l'onde de choc, qui le secoue modérément. Puis tous voient le "champignon géant de couleur pourpre".
Paul Tibbets se retourne vers l'équipage: "Les gars, vous venez juste de larguer la première bombe atomique."
Le souffle, le feu et le rayonnement ont tué 140.000 personnes. Beaucoup d'autres ont été marqués et blessés à vie. La plupart des victimes de la bombe étaient des femmes, des enfants, des personnes âgées et des civils pas impliqués dans la guerre. On compte aussi parmi les vicitimes des prisonniers de guerre américains et alliés, ainsi que des milliers de Coréens contraints au travail forcé.
"Si Dante s'était trouvé avec nous dans l'avion, il aurait été terrifié", a raconté des années plus tard Paul Tibbets. "La ville que nous avions vu si clairement dans la lumière du jour était maintenant recouverte d'une horrible salissure. Tout avait disparu sous cette effrayante couverture de fumée et de feu."
De retour au sol, c'est l'enthousiasme général. Tibbets reçoit la Distinguished Service Cross.
Reçu bien plus tard à la Maison Blanche, Truman lui dira: "Ne perdez pas le sommeil parce que vous avez planifié et rempli cette mission. C'était ma décision. Vous n'aviez pas le choix."
Tibbets s'est glorifié tout au long de son existence de n'avoir jamais perdu le sommeil. Il est allé jusqu'à reconstituer le bombardement d'Hiroshima en 1976, lors une fête aérienne au Texas. Il a expliqué, avec constance, que la destruction d'Hiroshima, puis celle de Nagasaki, trois jours plus tard, étaient absolument nécessaires pour provoquer la reddition des Japonais et éviter ainsi une reconquête sanglante du Japon, île par île.
[Lire l'interview de Paul Tibbets dans Paris Match n°856 du 4 septembre 1965, à comparer au "cas" de Claude Eatherly le pilote de l'avion de reconnaissance d'Hiroshima.]
Tibbets a consacré une partie de sa vie a dénoncer les "révisionnistes" qui remettaient en cause la necessité et la moralité du bombardement des villes japonaises. Tibbets faisait valoir que cette décision cruciale avait alors recueilli un large consensus parmi les responsables militaires. À tort.
Le choix de larguer la bombe nucléaire sur Hiroshima ne faisait pas l'unanimité
Deux historiens, Leo Maley III et Uday Mohan, reviennent dans History News Network sur le débat qui a précédé la décision du Président Truman.
Ils rappellent que six parmi les sept généraux et amiraux les plus gradés ("wartime five-star officers") étaient réservés ou hostiles à l'usage de l'arme nucléaire.
L'amiral William Leahy, chef d'état-major particulier du Président Truman y était hostile. Il rapportera, en 1950, dans ses mémoires que "les Japonais étaient déjà battus et prêts à capituler. L'usage de cette arme barbare à Hiroshima et à Nagasaki n'a apporté aucune contribution matérielle à notre combat contre le Japon. En étant le premier pays à utiliser cette bombe, les États-Unis ont adopté des normes éthiques semblables à celles des barbares du Haut Moyen Âge. Je n'avais pas été formé à faire la guerre de cette manière. Les guerres ne peuvent pas être gagnées en détruisant les femmes et les enfants."
Le Général Eisenhower alors Commandant en chef des forces alliées en Europe s'opposa à l'utilisation de la bombe lors d'une réunion en juillet 1945 avec le Secrétaire de la guerre, Henry Stimson : "Je lui ai dit que j'étais contre pour deux raisons. D'abord, les Japonais étaient prêts à se rendre et il n'était pas nécessaire de les frapper avec cette chose terrible. En second lieu, je détestais voir notre pays être le premier à utiliser une telle arme."
L'amiral William "Bull" Halsey, commandant de la troisième flotte, qui avait conduit l'offensive américaine contre les "Home Islands" japonaises dans les derniers mois de la guerre, déclara publiquement en 1946 que "la première bombe atomique était une expérience inutile."
"Ce n'est qu'en contestant et en résistant à la vision confortable de l'Histoire que les Américains pourront se confronter, de manière honnête et critique, à l'un des épisodes les plus dérangeants de leur passé" concluent Leo Maley III et Uday Mohan.
Leo Maley III a enseigné à Massachusetts-Amherst University et au College Park de l'Université du Maryland. Uday Mohan est directeur de la recherche a l'institut d'études Nucléaires de l'American University.
Leo Maley III et Uday Mohan,
"Not Everyone Wanted to Bomb Hiroshima",
History News Network.Projet Manhattan
Plus claire que mille soleil
Un livre à acheter, qui présente les physiciens ayant participés à la construction de la bombe atomique américaine (projet Manhattan), leurs motivations puis les réticences de certains... (Ce livre ancien a été contesté sur certains passages concernant les physiciens allemands)
Plus clair que mille soleils
Robert Jungk
Edition Arthaud
1958Cet ouvrage semble ne plus être disponible.
Los Alamos à la veille du premier essai atomique. Printemps 1945.
Jamais, à Los Alamos, le rythme de vie ne fut aussi accéléré qu'après la capitulation du Troisième Reich. « Nos maris travaillaient presque sans relâche », rappelle Eléanor Jette, la femme d'un chef atomiste américain. Rédactrice des revues de Réveillon annuelles, qui plaisantaient gentiment les difficultés de la vie sur la «mesa» et les manies de quelques personnalités éminentes, Mrs. Jette était devenue une sorte de célébrité locale.
Mais en juin et juillet 1945, l'humour l'abandonna elle aussi. On aurait dit que le temps lui- même conspirait contre les constructeurs de la bombe. Il ne pleuvait pas depuis des semaines. Un vent sec et brûlant soufflait du désert. L'herbe grillait, les feuilles et les aiguilles de pin se desséchaient. Parfois, le ciel devenait sombre et des éclairs flamboyaient au loin sur le massif du « Sangre de Cristo » (Sang du Christ), mais les nuages ne crevaient pas. Il y eut plusieurs incendies de forêts non loin de la ville-laboratoire et l'on craignait que les étincelles portées par le vent ne viennent enflammer les maisons d'habitation, les bureaux et les ateliers tous construits en bois. En cas d'incendie, il n'y avait d'eau disponible que dans l'« Ashley Pond », petit étang situé au centre de la localité, car les conduites n'apportaient même plus le précieux liquide en quantité suffisante pour les besoins privés les plus pressants. « Nous nous lavions les dents avec du Coca Cola, raconte une infirmière.»
Groves avait signifié que la première bombe devrait être prête pour servir à une expérience à la mi-juillet, la seconde en août, pour être engagée dans les hostilités. Philip Morrison constate : « je peux témoigner en personne qu'un jour proche du 10 août avait été choisi comme le terme mystérieux de notre travail et que nous devions respecter à tout prix ce délai sans nous soucier des frais ou de l'importance des travaux nécessaires. »
Le travail forcé, la chaleur et le manque d'eau contribuaient à l'énervement général. Mrs. Jette raconte : « Un jour, en passant, je dis « bonjour » à un vieil ami, sans penser à mal, et il m'a sauté dessus : « Qu'y a-t-il donc de bon en ce « jour » ?»
Deux jeunes physiciens, du même âge que Klaus Fuchs, jouèrent un rôle important dans ce stade terminal de la construction de la bombe atomique : c'était un Californien dégingandé: Luis W. Alvarez, et le maigre Louis Slotin, né au Canada de parents qui avaient fui les pogroms russes. Tous deux faisaient partie des war babies, groupe de jeunes savants qui avaient vraiment appris leur métier en travaillant pour la guerre et connu leurs premiers grands succès dans les laboratoires d'armement. L'«arme nouvelle» ne revêtait pas pour eux le même prestige mystérieux et terrible qu'aux yeux de leurs collègues plus âgés et ils avaient peine à comprendre les doutes qui assaillirent leurs maîtres pendant ces derniers mois.
Alvarez, fils d'un célèbre médecin de la clinique Mayo spécialiste des maladies internes, était venu assez tard à Los Alamos après s'être fait remarquer sur la côte est dans le laboratoire de radar secret du « Massachusetts Institute of Technology » par quelques inventions importantes (entre autres un viseur de bombardement et le système de contrôle d'atterrissage par radio, installé aujourd'hui sur presque tous les aérodromes). Sur la « colline », il avait réussi avec une équipe de chercheurs encore plus jeunes que lui-même à construire le subtil mécanisme de déclenchement de la bombe fonctionnant au millionième de seconde.
L'essai de ce dispositif, dans la mesure où la chose était possible en laboratoire, passait à Los Alamos pour l'un des « jobs » les plus dangereux. On procéda donc à l'expérience dans d'étroits canons isolés, loin de la « mesa » où habitaient les familles et où se trouvaient la plupart des ateliers. Quand, au printemps 1945, Alvarez eut terminé et essayé le premier modèle expérimental de déclencheur qu'il jugeât au point, il confia la réalisation du modèle définitif au docteur Bain Bridge, directeur technique, et demanda à Oppenheimer de lui donner une mission nouvelle, si possible à proximité du front.
A la fin mai 1945, Alvarez et son équipe furent envoyés à la base aérienne de Tinian, sur le Pacifique, d'où partaient presque chaque jour les bombardiers chargés de bombes explosives et incendiaires contre le Japon. Là, Alvarez conçut, en attendant son engagement « atomique » définitif, un instrument de mesure qui, jeté avec la bombe, renseignerait par radio le bombardier sur la violence de la vague de choc déclenchée par la nouvelle arme.
Pendant ce temps, Slotin s'employait à examiner à fond le coeur de la bombe expérimentale, composé de deux hémisphères qui devaient se rejoindre au moment précis du lancement, permettant alors à l'uranium qu'ils renfermaient de s'unir en une «masse critique». La détermination de ce point critique (« crit » dans le jargon de Los Alamos) était l'un des principaux problèmes auxquels travaillait la division d'études théoriques. Mais la quantité d'uranium, l'angle de diffusion et le libre parcours des neutrons susceptibles de déclencher la réaction en chaîne, la vitesse de réunion des deux sphères, ainsi qu'une foule d'autres données ne se prêtaient qu'à des calculs approximatifs. Si l'on voulait obtenir une précision parfaite, il fallait les vérifier expérimentalement pour chaque bombe. Telle était la mission du groupe dirigé par 0-R. Frisch, le découvreur de la «fission », envoyé en mission technique d'Angleterre à Los Alamos. Slotin faisait également partie de cette équipe. Celui-ci avait l'habitude de réaliser l'expérience sans recourir à des moyens de protection particuliers. Ses seuls instruments étaient deux tournevis grâce auxquels il poussait les sphères l'une contre l'autre avec des précautions infinies. Il lui fallait atteindre très exactement le « point critique », départ initial de la réaction en chaîne, laquelle prenait fin dès qu'il écartait de nouveau les deux sphères l'une de l'autre. S'il dépassait ce point ou n'agissait pas avec une rapidité suffisante, la masse deviendrait « supercritique » et une explosion nucléaire se produirait. Frisch lui-même avait déjà risqué sa vie à Los Alamos au cours d'une expérience analogue.
Slotin connaissait naturellement le mortel péril auquel son chef avait échappé de justesse. Mais cette expérience dangereuse - qu'il appelait « taquiner le dragon par la queue » - répondait à ses goûts téméraires. Depuis sa tendre enfance, Slotin recherchait le combat, l'excitation et l'aventure. Plus pour éprouver le grand «frisson», que pour des raisons politiques, il avait été engagé volontaire dans la guerre civile espagnole, où il avait couru les plus grands dangers dans la D. C. A. Dès qu'éclata la seconde guerre mondiale, Slotin s'engagea dans la «Royal Air Force », mais il fut remercié quelque temps après, bien qu'il eût fait ses preuves au combat, quand on découvrit qu'il avait caché sa myopie à la commission d'examen médical.
Comme il rentrait d'Europe et se rendait à Winnipeg, sa ville natale, un ami rencontré à Chicago lui fit comprendre qu'avec ses titres scientifiques - il avait été lauréat de biophysique au King's College de Londres - il pourrait contribuer plus efficacement à l'effort de guerre dans un laboratoire que dans un avion de combat. Il travailla donc au «Metallurgical Lab» du «Manhattan Project», tout d'abord comme biochimiste, puis comme l'un des constructeurs du grand cyclotron. Chacun l'aimait. A part sa petite voiture de sport rouge, rien ne semblait l'intéresser plus passionnément que son travail, auquel il se consacrait nuit et jour.
Après Oak Ridge, Slotin finit par arriver à Los Alamos. Il avait espéré être muté à Tinian avec Alvarez au début de 1945, Pour Y procéder au montage du « coeur » explosif de la première bombe employée dans le conflit. Mais, comme il était citoyen canadien, les autorités de police durent lui refuser la réalisation de ce désir. Pour le « consoler », on lui confia la mission de préparer le mécanisme interne de la bombe expérimentale d'Alamogordo et de le remettre officiellement à l'Armée au nom du laboratoire. Une copie du document attestant la livraison à l'Armée de la partie interne de la première bombe atomique terminée devint alors la pièce maîtresse de sa collection de certificats scolaires, de trophées de boxe et de lettres d'approbation.
Le 21 mai 1946, un peu moins d'un an plus tard, Slotin répétait cet essai déjà si souvent réalisé avec succès, pour préparer la seconde expérience atomique qui devait avoir lieu dans les eaux de l'atoll de Bikini, dans le Pacifique, quand, soudain, le tournevis lui échappa. Les deux hémisphères remplis du produit critique se rejoignirent trop vite et une clarté bleuâtre, aveuglante, envahit la pièce. Au lieu de se baisser pour se mettre à l'abri, Slotin, de ses deux mains, sépara les deux moitiés, arrêtant ainsi la réaction en chaîne. Son geste sauva la vie des sept autres hommes présents dans la pièce. Slotin sut aussitôt que cette dose excessive de radioactivité entraînerait sa mort, mais, pas un instant, il ne perdit la tête. Il dit à ses collègues de reprendre les places qu'ils occupaient au moment de l'accident, et fit au tableau un croquis précis destiné à permettre aux médecins d'établir à quelle quantité de radiations chacune des personnes présentes avait été exposée.
Tout en attendant au bord de la route la voiture qui devait les conduire à l'hôpital, Slotin s'adressa à Al Graves, le savant le plus gravement atteint par les radiations après lui-même, et lui dit avec calme : « Vous vous en sortirez mais, moi, je n'ai pas la moindre chance. » Il disait vrai. Neuf jours après, mourait au milieu de souffrances terribles celui qui avait déterminé expérimentalement la « masse critique » de la première bombe atomique.
La feuille de mesure du compteur de neutrons était restée dans le laboratoire de Slotin. Elle portait une mince ligne rouge ascendante, qui se brisait brusquement au moment de l'accident, le rayonnement ayant alors été trop violent pour pouvoir être enregistré par le délicat instrument. Le savant chargé d'établir au moyen de ces données le processus physique de l'accident à partir du moment où l'instrument avait glissé de la main de Slotin, fut Klaus Fuchs.
Un sort également funeste attendait l'équipage du croiseur Indianapolis qui amenait à Tinian la plus grande partie du « coeur explosif » de la première bombe atomique destinée à être lancée sur le Japon. De tout l'équipage de ce bateau, le plus rapide de la flotte américaine, trois hommes se doutaient de ce qu'ils transportaient. Les autres savaient seulement que la grande caisse de bois embarquée sous bonne garde à l'aube du 16 juillet 1945, peu avant le départ, devait contenir quelque chose de très important. Pendant la traversée de San Francisco à Tinian, des mesures de sécurité spéciales furent prises contre les sous-marins ennemis, et tout le monde respira quand l'Indianapolis reprit la mer après déchargement de son fret mystérieux. Mais, avant même d'avoir atteint un autre port, le croiseur était torpillé le 30 juillet, à minuit cinq. Une série de hasards malheureux fit que le haut commandement de la flotte n'apprit la nouvelle qu'au bout de quatre jours (les signaux d'un autre navire avaient été confondus avec les émissions radiotélégraphiques réglementaires de l'Indianapolis et l'absence du croiseur ne fut pas remarquée dans le port de Leyte, par suite d'un autre malentendu). Aussi les équipes de sauvetage atteignirent-elles trop tard le lieu de la catastrophe et, sur les 1 196 hommes à bord, il y eut seulement 316 survivants.
Pronostics avant le lancement
Quelques jours avant le premier lancement de la bombe, on ne cacha pas aux femmes et aux enfants des atomistes qu'un événement particulièrement important et passionnant se préparait. Le terme choisi pour désigner le test était « Trinity ». On n'a jamais su exactement pour quelle raison on avait ainsi blasphémé le nom de la Trinité. Les uns supposent que « Trinity » désignait une mine de turquoises maudite, située près de Los Alamos et abandonnée par les Indiens superstitieux. D'autres affirment qu'on avait choisi ce nom parce qu'à cette époque les trois premières bombes atomiques étaient sur le point d'être terminées. Le « nom-code » se rapporterait alors simplement à cette infernale trinité.
Entre les savants atomistes travaillant à Los Alamos, toutes les conversations roulaient naturellement sur ce problème crucial : « Le " gadget " - on évitait avec effroi le mot " bombe " - éclaterat-il ou non ? » La majorité avait foi dans les calculs théoriques. Mais il fallait compter avec les incidents techniques toujours possibles. Alvarez, le constructeur du « trigger » de la bombe, avait bien souvent raconté à ses collègues par trop confiants comment, en 1943, son dispositif d'atterrissage sans visibilité avait refusé de fonctionner quatre fois lors de la démonstration devant les autorités militaires.
La question de savoir si la première bombe terminée serait un « coup pour rien » ou un «succès », ou, comme on disait à Los Alamos, une « fille » ou un « garçon », était si passionnante qu'elle devint prétexte à un gentil petit jeu avec l'horrible. Lothar W. Nordheim, physicien atomiste, qui avait encore appartenu à la vieille garde de Göttingen, raconte : « Avant le premier essai du 16 juillet 1945, les savants de Los Alamos organisèrent des paris sur l'ampleur de l'explosion, mais la plupart des estimations furent beaucoup trop basses, à l'exception d'une ou deux hypothèses particulièrement osées. »
La seule évaluation proche de la vérité fut celle de Robert Serber, ami d'Oppenheimer qui était resté un certain temps absent de Los Alamos. Lorsqu'on lui demanda plus tard comment il avait pu effleurer le chiffre exact, il répondit : « Par simple courtoisie. Etant invité, j'ai voulu proposer un nombre flatteur. »
Que les créateurs de la bombe atomique fissent de leur arme un objet de paris - un dollar la mise -, cela répondait bien à l'esprit de l'entreprise. En dépit de tout un déploiement de projets et d'organisation, la bombe n'était-elle pas elle aussi, en fin de compte, le produit d'un... jeu de hasard ? Comme il leur paraissait impossible de prévoir par des évaluations exactes le comportement des neutrons déclenchant la réaction en chaîne, les mathématiciens avaient inauguré une nouvelle forme de calcul des probabilités : «Si nous soumettons nos problèmes à la roulette, s'étaient-ils dit, nous obtiendrons peut être une estimation statistique de la moyenne des neutrons absorbés et des neutrons rejetés par les noyaux d'uranium. » Cette méthode baptisée «Méthode Monte-Carlo », du nom du célèbre casino européen, joua en effet un rôle important dans les prévisions théoriques des atomistes.
Préparatifs d'Alamogordo
Les jeudi 12 et vendredi 13 juillet 1945, les pièces constituant le mécanisme d'explosion interne de la bombe-test quittèrent clandestinement Los Alamos sur une voie secrète construite pendant la guerre. On les amena au terrain d'essai de « Jornada del Muerto » (Voyage de la mort), non loin du village d'Oscuro (Sombre) et de la petite ville d'Alamogordo. Là, s'élevait déjà au milieu du désert une haute tour métallique sur laquelle on devait placer la bombe. Ce mois de juillet étant exceptionnellement orageux, on décida de la hisser sur cette tour le plus tard possible. Une bombe de mêmes dimensions, garnie d'explosif ordinaire et suspendue à titre d'essai quelques jours d'avance, fut touchée par la foudre et explosa avec une forte détonation.
Le « coeur » de la bombe fut monté dans un vieux ranch sous la direction du docteur Robert Bacher, chef de la division pour la physique des bombes à Los Alamos. « Il y eut», dit le rapport du général Farrell, représentant le général Groves lui-même, « quelques minutes désagréables quand un incident se produisit dans le montage d'une partie importante de la bombe. Tout l'appareil avait été réalisé mécaniquement selon les mesures les plus précises. Cette partie n'était qu'à demi montée lorsqu'une pièce se coinça et arrêta tout le travail. Sans se départir de son calme, le docteur Bacher assura qu'on viendrait à bout de la difficulté. Trois minutes après, ses dires se vérifièrent et le montage se termina sans autre incident. »
Les atomistes qui n'avaient pas quitté Los Alamos la semaine précédente, en vue des derniers préparatifs, se tenaient maintenant en alerte. Pourvus de vivres et, sur l'ordre exprès de la direction, d'un « snake bite kit » (trousse contre les morsures de serpents), ils étaient prêts à partir à tout moment. Les 14 et 15 juillet, de gros orages accompagnés de grêle éclatèrent sur Los Alamos. Dans la plus grande baraque commune, habituellement salle de cinéma, le chef de la « Theoretical Division », Hans Bethe, s'adressa aux futurs témoins de l'expérience, dont un grand nombre apprit à ce moment-là seulement l'objet et le but de leurs travaux, et conclut par ces mots : «D'après les estimations humaines, l'expérience doit réussir. Mais la nature se conformera-t-elle à nos calculs ?» Puis tout le monde s'embarqua dans des autobus camouflés pour un voyage qui devait aboutir au terrain d'essai, distant de quatre heures de route.
A deux heures du matin, tous les participants étaient à leurs places respectives au «camp de base», à 17 000 yards (15 km 500) du « point zéro », la tour qui portait l'arme nouvelle non encore expérimentée, résultat de leur travail de deux années. Ils essayaient les lunettes noires qu'on leur avait données et s'enduisaient le visage à la lumière artificielle d'une crème antisolaire. Les haut-parleurs disséminés sur tout le terrain diffusaient de la musique de danse. De temps à autre, on recevait des informations sur l'état des préparatifs. Le mauvais temps fit retarder le moment du « shot» fixé à quatre heures du matin.
A la station de contrôle, située à 10 000 yards (9 km 140) de la tour seulement, Oppenheimer et Groves se demandaient s'il fallait remettre l'essai à plus tard. «Pendant presque toute la durée de l'attente, nous sortions sans cesse et scrutions l'obscurité pour découvrir les étoiles, rapporte le général Groves. Puis nous essayions de nous convaincre mutuellement que les rares étoiles visibles devenaient plus claires. » Après consultation des météorologistes, on décida enfin de faire exploser la bombe-test à cinq heures et demie du matin.
A cinq heures dix, le physicien atomiste Saul K. Allison, suppléant d'Oppenheimer, l'un des vingt hommes affectés au «control room » commença d'indiquer l'heure. Presque au même moment, le général Groves, qui avait quitté la station de contrôle pour se rendre au « camp de base », à un peu plus de six kilomètres en arrière, donnait les dernières instructions au «personnel scientifique » : mettre des lunettes et s'allonger sur le ventre en détournant le visage. On pouvait craindre en effet que ceux qui regarderaient la flamme sans se protéger ne devinssent aveugles.
Pendant les derniers instants d'attente, dont chaque minute sembla durer des siècles, on parla à peine. Tous suivaient le fil de leurs pensées, mais ce n'étaient pas visions d'apocalypse, autant qu'ils puissent s'en souvenir. La plupart semblent sêtre inquiétés du moment où ils pourraient abandonner leur station allongée inconfortable et apercevoir quelque chose du spectacle attendu. Fermi, toujours à l'affût d'une expérience, tenait à la main des bandes de papier qui devaient lui servir à mesurer la pression de l'air et évaluer aussitôt par ce moyen la violence de l'explosion. Frisch se proposait d'enregistrer le phénomène dans sa mémoire aussi exactement que possible en rie se laissant influencer ni par les sentiments ni par les préjugés. Groves se demandait pour la centième fois. si toutes les mesures étaient prises pour une évacuation rapide en cas de catastrophe, et Oppenheimer supputait avec une crainte égale les chances d'échec ou de succès de l'expérience.
Puis tout se déroula avec une rapidité inconcevable. Personne ne vit directement la première lueur fulgurante du feu atomique. On ne perçut que le reflet blanc dans le ciel et sur les montagnes. Ceux qui osèrent se retourner distinguèrent le globe de feu lumineux, sans cesse grossissant. «Mon Dieu, je crois que les " long-hairs " ont perdu le contrôle », s'écria un officier supérieur. Carson Mark, l'une des personnalités éminentes de la division de physique théorique, pensait - bien que sa raison lui affirmât l'impossibilité de cette hypothèse - que le globe de feu allait croître jusqu'à embraser ciel et terre.
A ce moment, chacun oubliait ce qu'il s'était proposé de faire, comme paralysé par la violence de l'explosion. Oppenheimer, cramponné à un pilier de la station de contrôle, se rappelait soudain ce passage de la Bhagavadgîtâ, poème sacré des Hindous :
« Si la lumière de mille soleils
Eclatait dans le ciel
Au même instant, ce serait
Comme cette glorieuse splendeur... »
Puis, lorsque le nuage géant, sinistre, s'éleva, là-bas, au-dessus du « point zéro », un autre passage d'un poème hindou lui revint en mémoire :
je suis la mort, qui ravit tout, qui ébranle les mondes. »
Ainsi avait parlé Sri Krishna, le sublime, qui règne sur le destin des mortels. Mais Robert Oppenheimer n'était qu'un homme à qui était échu un pouvoir trop grand.
Il est assez frappant que, parmi tous les assistants, aucun ne réagit aussi objectivement qu'il se l'était imaginé. Tous, même ceux qui étaient sans attaches ou même sans tendances religieuses - c'était la majorité - racontèrent l'événement en des termes empruntés aux domaines du mythe ou de la théologie. Le général Farrell par exemple : «Le pays tout entier se trouva baigné dans une lumière dévorante, bien plus violente que celle du soleil à midi... Au bout de trente secondes, l'explosion se produisit, la pression de l'air frappa durement les gens et les choses et, presque aussitôt, on entendit un grondement persistant et lugubre, pareil à un avertissement du Jugement dernier. A ce tonnerre, nous comprîmes que nous avions eu, êtres infimes, l'audace sacrilège de toucher aux forces jusqu'ici réservées au Tout-Puissant. Les mots ne suffisent pas à faire saisir à ceux qui n'ont pas vécu cet instant l'impression que nous éprouvâment dans notre corps, notre esprit et notre âme. Il faut avoir été là, pour se l'imaginer. »
Même un rationaliste comme Enrico Ferrai, qui, lors des discussions des semaines précédentes, avait répondu à toutes les objections de ses collègues : « Laissez-moi donc tranquille avec vos scrupuls cette bombe, n'est-ce pas de la belle physique ? » fut profondément ébranlé. Lui qui, d'habitude, ne laissait à personne le volant de son automobile se reconnut incapable de ramener celle-ci à Los AIamos et prit place à côté du chauffeur : « Il me semblait que la voiture bondissait d'un tournant à l'autre, survolant la ligne droite qui les séparait », déclara-t-il à sa femme après son retour.
C'est le général Groves qui se ressaisit le plus vite. Il put même consoler l'un des savants accouru presque en larmes, parce que l'explosion d'une violence inattendue avait détruit, à proximité du «point zéro », tous ses instruments d'observation et de mesure. « Eh bien, prononça Groves, si les instruments n'y ont pas résisté c'est que l'explosion devait être assez forte. Et c'est bien là ce que nous voulons surtout savoir. » Et, au général Farrell, il dit : « Finie la guerre. Avec un ou deux de ces engins, le Japon est liquidé. »
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Par Gaulois le 8 Août 2012 à 08:00
Hirochima - Nagasaki
Il faudrait une éternité pour décrire l'horreur de ces bombardements atomiques du Japon.
Voici un témoignage sur Nagasaki.
Gaulois.
10 août 1945, Nagasaki. les restes d'une personne calcinée. (Photo Yosuke Yamahata)
Des photos illustrant ce témoignage n'ont pu être reproduites...
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Par Gaulois le 7 Août 2012 à 20:53
Hiroshima - Nagasaki
Autre témoignage tout aussi douloureux que les précédents :
Deux jours de cauchemar !
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