• Un CRS témoigne : on nous donne l’ordre de laisser casser pour que le mouvement devienne impopulaire

    Parmi les forces de l'ordre, il en est qui n'approuvent pas certains directives abusives de la haute hiérarchie. Tandis que d'autres seraient prêts à tabasser père et mère sans distinction. La formation et le recrutement des policiers peut souvent laisser à désirer puisqu'il s'agit avant tout de répondre à des objectifs destinés à maintenir le peuple dans la soumission !

    Le mouvement des gilets jaunes, qui pourtant est le reflet du mécontentement général, montre le nombre incroyable de bavures policières. Des enfants gazés, humiliés dans les collèges, des vieux chargés et blessés sans le moindre respect, alors qu'ils manifestent pacifiquement.

    La France ne donne pas une bonne image du pays qui se dit être celui des droits de l'homme. Alors des témoignages comme celui de ce CRS, on en redemande !

    Gaulois.      

     

    Publié le 7 décembre 2018 par FSC

    SOURCE : L'Humanité

    « IL Y A LA VOLONTÉ QUE LES COLLÈGUES SE LÂCHENT »

    Vendredi, 7 Décembre, 2018

    Le mouvement des gilets jaunes ébranle les forces de police. Certains fonctionnaires, comme Martin, CRS, ont décidé de se mettre en arrêt maladie pour ne plus se sentir du mauvais côté de la barricade.

    Martin (1) est CRS depuis de nombreuses années. Des manifestations et des interventions parfois violentes, il en a connu un nombre incalculable. Malgré des conditions de travail difficiles et des doutes occasionnels, il a toujours appliqué les directives avec discipline et obéissance, comme le veut la profession. Mais la réponse policière aux manifestations de ces dernières semaines ordonnée par le ministère de l’Intérieur l’a tellement écœuré qu’il a préféré se mettre en arrêt maladie pour ne plus cautionner cette répression aveugle. « Je ne me voyais pas taper sur des gens qui n’ont rien fait. L’usage de la force est censé être proportionné. Même si ce terme est subjectif, ça veut dire qu’on n’a pas le droit de tout faire. Or, quand on nous dit de gazer sans sommation des lycéens qui manifestent pacifiquement, c’est un ordre illégal. Dans le mouvement des gilets jaunes, ce ne sont plus des groupes de casseurs bien identifiés qu’on a en face de nous, c’est le peuple : des gens qui ont un réel combat ou même qui se retrouvent en situation de légitime défense face à la police », s’insurge-t-il.

    « On se demande si notre devoir ne serait pas d’être avec le peuple. On subit la même violence sociale... »
    D’après lui, il y a une réelle volonté politique de jeter de l’huile sur le feu. « Quand on voit dans les comptes rendus opérationnels le nombre de lacrymos ou de Flash-Ball utilisés, on est à des niveaux exceptionnels, alors qu’on a vécu des manifestations beaucoup plus dangereuses pour nous où on avait interdiction d’utiliser les lanceurs de balles de défense (nom officiel du Flash-Ball – NDLR) », affirme-t-il. « Et ça, ce sont des décisions qui viennent du ministère de l’Intérieur », souligne-t-il. En parallèle, « aucune consigne de mesure n’est donnée aux CRS, contrairement à d’autres manifestations où on nous met la pression. Là, il y a une volonté que les collègues se lâchent », estime-t-il. D’autant que l’état physique des fonctionnaires de police n’arrange pas vraiment les choses. « Quand on doit se lever à 2 heures du matin pour rejoindre sa compagnie à 3 heures et être sur les Champs-Élysées de 7 heures du matin à 22 heures, c’est sûr qu’on est épuisé et qu’on n’a plus le même discernement ni le même self-control », rappelle-t-il.

    Et ce n’est pas la prime promise par Emmanuel Macron qui suffira à apaiser les tensions. « Tous les collègues auxquels j’en ai parlé se sont sentis insultés. On l’a ressenti comme si c’était un susucre qu’on nous donnait pour qu’on ferme notre gueule et qu’on aille faire le sale boulot », lâche-t-il. D’après lui, le mouvement des gilets jaunes a fait naître des débats inédits dans sa compagnie. « Certains taperaient sur père et mère si on leur en donnait l’ordre. Mais il y a une vraie crise existentielle pour d’autres. On se demande si notre devoir ne serait pas d’être avec le peuple. On subit la même violence sociale en termes de salaire, et on est doublement victimes de l’autoritarisme de l’État parce qu’en plus c’est notre patron et qu’on est muselés », souligne le fonctionnaire, qui a observé plusieurs arrêts maladie dans sa compagnie ces derniers jours. « Il ne manque pas grand-chose pour que les flics refusent de retourner en manif la prochaine fois », estime-t-il.

    Concernant le revirement annoncé dans la stratégie de maintien de l’ordre mise en place par la préfecture de police de Paris – d’un dispositif plus statique samedi dernier à celui prévu comme plus mobile et offensif pour ce samedi –, Martin estime qu’il s’agit là d’une « décision politique habituelle ». « C’est ce qui a été fait lors des dernières manifestations contre la loi travail ou le 1er Mai : on nous donne l’ordre de laisser casser pour que le mouvement devienne impopulaire, et la fois d’après on y va fort parce que l’opinion publique attend une réaction de répression policière. »

    (1) Le prénom a été modifié.

    Aya Lafargue

     


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  • Généralisation des bavures policières

     

    Les avocats et Reporterre dénoncent haut et fort la recrudescence de violences de plus en plus nombreuses. C'est tant mieux car lorsqu'il s'agit d'un simple citoyen, il n'est pas vraiment pris au sérieux.

    Les pitbull de la république frappent de plus en plus souvent, de plus en plus fort, entraînant souvent de graves séquelles, voir la mort. Ils sont le bras armé au service du pouvoir qui sert à museler toute contestation. Ce n'est pas nouveau, mais l'escalade a pris une ampleur inquiétante. 

    Comme je le dis souvent, le peuple mouton est gardé par des loups féroces.   

    Gaulois.  

    Les violences policières se généralisent, constatent les avocats de France

    12 juin 2018 Marie Astier (Reporterre)

      https://reporterre.net/Les-violences-policieres-se-generalisent-constatent-les-avocats-de-France

     

     

    Lors d’une journée de réflexion organisée par le Syndicat des avocats de France, de nombreux témoignages ont montré que les violences policières touchent en France de plus en plus de secteurs de la société : militants écologistes et sociaux, migrants, jeunes des quartiers populaires... Les réponses juridiques émergent peu à peu. Mais une prise de conscience de la société face à la « fabrique des monstres » est indispensable.

    Quelle est l’issue la plus probable d’une plainte déposée par une victime de violence policière ? Le non-lieu. Dur constat, pour des avocats. C’est pourtant sur celui-ci que s’est ouverte la journée de réflexion et d’échanges sur les violences policières, organisée par leur syndicat, samedi 9 juin.

    « Nous sommes dans un contexte d’urgence », a introduit Laurence Roques, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF). « Il y a les migrants et les militants poursuivis au col de l’Echelle [Hautes-Alpes], la répression des manifestations, l’intervention militaire sur la Zad, les interpellations au lycée Arago... »

    Cette violence est-elle isolée ou systémique ? A quel moment l’usage de la force par les forces de l’ordre devient-il illégal ? Comment les avocats peuvent-ils y répondre, et en collaboration avec quels autres acteurs ? Voici quelques questions que s’est posé le syndicat, qui avait invité pour l’occasion militants, syndicalistes, associatifs, sociologues, « street médics », journalistes, victimes de ces violences. Devant une cinquantaine de personnes, la première table ronde a traité des opérations de maintien de l’ordre notamment lors des manifestations et sur les Zads, la seconde des violences policières dans les quartiers et contre les minorités.

    La lutte contre le terrorisme « a ouvert la voie à une doctrine de répression »

     De cette dense journée ressort d’abord une historicité de ces violences. Eric Beynel, du syndicat Sud Solidaires, se souvient des manifestations de 1986, et de la mort de Malik Oussekine. « Après il y avait eu une modification des doctrines, moins de tirs tendus de grenades, la dissolution de la brigade des voltigeurs », responsables de la mort de l’étudiant. Pourtant ces violences se poursuivent, puisque « à Calais et sur le littoral les violences contre les migrants sont documentées depuis les années 1990 », note de son côté Solenne Lecomte de la Cabane juridique. Hervé Kempf, rédacteur en chef de Reporterre et intervenant à cette journée, place un point de basculement au 11 septembre 2001, les attentats et la lutte contre le terrorisme ayant « ouvert la voie à une doctrine de répression ». Les violences policières qui ont d’abord frappé les quartiers populaires « se sont ensuite transférées dans d’autres zones de la société », observe-t-il. Les manifestations anti-G8 ou G20 ont aussi eu leur lot de répression, comme le note Billy, « street médic » depuis huit ans. Le médecin porte assistance aux blessés en manif’. « En 2011, à Nice, lors des manifestations anti-G20, c’est la première fois que j’ai vu autant de sang, de blessés dus à des grenades », se rappelle-t-il. Dans le monde de l’écologie, l’intervention César sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes en 2012 a fait date. Puis la répression des actions des militants climat lors de la COP 21 en 2015 à Paris a également marqué. « On était dans le contexte post-attentats de janvier et novembre, l’état d’urgence a servi à justifier la répression », dit Hervé Kempf.

    Vers une logique d’interpellations

     

    Hématome causé par un tir de flashball lors de l’intervention militaire sur la Zad en avril.

    « En France, on va à contre-courant du reste de l’Europe, qui s’oriente vers la désescalade », observe Claire Dujardin, avocate de la famille de Rémi Fraisse. « Selon les autorités, il y a de plus en plus de violences de la part des manifestants, mais ce n’est pas le cas, il n’y a pas d’augmentation du nombre de blessés chez les forces de l’ordre. En revanche elles sont en sous-effectif alors que leurs missions augmentent. Surtout, il y a une évolution d’une doctrine de maintien de la foule à distance vers une logique de corps à corps pour interpeller. »

     Claire Dujardin, avocate, et Laurence Roques, présidente du Syndicat des avocats de France : « La France va à contre-courant de l’Europe ».

    Une évolution confirmée, le 8 juin, par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb lui-même, lors de sa visite au centre d’entraînement des forces de gendarmerie de Saint-Astier (Dordogne), où il s’est félicité que des officiers de police judiciaire soient « désormais insérés directement dans les rangs des unités de maintien de l’ordre ».

    Outre les gaz lacrymogènes, qui font bien plus que faire pleurer, particulièrement lors des expositions prolongées, plusieurs armes blessent voire mutilent lors des manifestations ou sur les Zads : LBD (lanceur de balles de défense), grenades à effet de souffle (la OF F1 a tué Rémi Fraisse, la GLI F4 a mutilé Robin Pagès et Maxime Peugeot), et grenades de désencerclement, liste Me Dujardin. « On les qualifie d’armes non-létales, mais c’est juste qu’elles sont en-dessous d’un certain seuil statistique de mortalité », précise Billy.

    Un lourd silence se fait dans la salle quand lui et une autre « médic » de la Zad décrivent les blessures des 330 personnes qu’ils ont prises en charge à Notre-Dame-des-Landes ces deux derniers mois : des morceaux de grenade de plus de deux centimètres logés à côté de la colonne vertébrale ou d’une artère vitale, des éclats multiples de grenades sur tout le corps, certains ne pouvant être retirés car logés dans des zones trop sensibles, des pertes de conscience, des tirs tendus de flash-ball touchant les yeux ou les parties génitales, provoquant d’impressionnants hématomes. « Je me suis sentie comme en zone de guerre, le 11 avril, le troisième jour des expulsions, quand après une charge très violente et des tirs de GLI F4 il y avait six personnes au sol dans un champ, et il fallait évaluer le niveau de gravité de chacun pour décider qui évacuer en premier. Là on a appris que les gendarmes avaient tout bouclé, alors qu’on avait quelqu’un à envoyer à l’hôpital. Les gendarmes ont retardé son évacuation », raconte Sarah, de l’équipe médic. Une atmosphère provoquant un stress post-traumatique : « Il y a des dizaines et des dizaines de personnes qui en rêvent encore, réagissent à la moindre explosion », ajoute la soignante.

    Même si de nombreux témoignages montrent que les gendarmes ont frappé en situation offensive plutôt que défensive, il est difficile de prouver que l’on sort de la légalité. Le constat des avocats est que très peu de textes régissent l’usage des armes. « Or s’il n’y a pas d’encadrement, il ne peut pas y avoir de problème ! » regrette Claire Dujardin.

    Harcèlement policier

    Les violences policières prennent une autre forme quand elles ciblent les migrants ou ont lieu dans les « quartiers ». Dans ces derniers, « les contrôles d’identité sont la porte d’entrée de la violence », relève Slim Ben Achour, avocat. D’après les chiffres cités, 10 à 12 millions seraient menés chaque année, et viseraient principalement les jeunes noirs et arabes : c’est le contrôle au faciès. Certains peuvent subir plusieurs contrôles d’identité par jour, être emmenés au poste une heure ou plus pour « vérification », être déshabillés, brutalisés, humiliés, certains de ces actes étant qualifiés d’agressions sexuelles par les avocats.

    Ce harcèlement présente des similarités avec celui subi par les migrants à Calais ou ailleurs. Les associations présentes (Gisti et Cabane juridique) décrivent les tentes lacérées, les gaz lacrymogènes à répétition, y compris sur la nourriture, les difficultés pour aller aux douches, les arrestations et les déplacements loin de leur lieu d’hébergement, les brutalités, la confiscation de papiers administratifs. Les militants portant secours aux exilés sont à leur tour visés, victimes d’amendes à répétition, d’insultes, de vérifications au poste voire de garde à vue pour « sois-disant » outrage aux forces de l’ordre.

    « Il y un phénomène de “propriété policière”, il y a des groupes et des espaces sociaux particuliers où la police se dispense d’obéir aux règles de droit », observe le sociologue Jérémie Gauthier. « Et ces pratiques ont lieu sur les personnes qui ont le moins de ressources pour les contester. »Solenne Lecomte parle elle d’« une culture de la violence ». Autrement dit, les violences policières ne sont pas le fait d’individus isolés mais sont systémiques. « Face à elles, il faut donc jouer collectif », poursuit-elle, lutter contre la « solitude de la plainte ». Ainsi, la Cabane juridique a déposé en 2016 une série de 54 plaintes d’exilés dénonçant des violences subies par la police.

    Mais rares sont les fois où elles aboutissent. Une exception est ce que les avocats appellent « le dossier du 12e arrondissement ». 18 jeunes avaient porté plainte contre des violences répétées de la part d’une brigade de police de leur quartier. Trois policiers ont écopé début avril de cinq mois de prison avec sursis chacun. « Le rôle de la presse a été déterminant », insiste Slim Ben Achour, qui a porté l’affaire. « Elle a obligé le procureur à faire comme s’il se saisissait du dossier. Il faut prendre à témoin la population. »

     

    Luce Fournier : « Un argument que l’on nous oppose est que puisqu’il n’y a pas de plaintes, il n’y a pas de violence. »

    Certains explorent d’autres voies. Luce Fournier porte avec le collectif Vigizad un dossier devant le Défenseur des droits. Cela consiste à lui apporter une série de témoignages et à lui demander d’enquêter sur les violations des droits ainsi dénoncées. Il peut rendre un rapport. « Un des arguments que l’on nous oppose souvent est que puisqu’il n’y a pas de plaintes, il n’y a pas de violences, raconte-t-elle. Cette procédure est une façon de les faire exister dans la langue de l’administration. L’autre intérêt est qu’il a accès aux rapports de la gendarmerie. La procédure est souple, rapide, collective. »

    C’est aussi la première étape avant une action plus offensive : il s’agirait de porter plainte devant le tribunal administratif. « On peut faire condamner le préfet qui a mené les opérations de maintien de l’ordre, et à travers lui l’Etat », explique la militante.

    Toujours côté juridique, Claire Dujardin, après le non-lieu dans l’affaire Rémi Fraisse, souhaite se tourner vers la Cour européenne des droits de l’homme. Elle a bon espoir : la France a récemment été condamnée à verser 6,5 millions d’euros de dommages et intérêts à un jeune homme devenu handicapé à la suite d’une interpellation musclée. Les tribunaux français l’avaient tous débouté.

    Enfin, la journée a été l’occasion d’évoquer des actions concertées et transdisciplinaires. Le collectif Désarmons-les prône la mise en place d’une expertise indépendante sur les armes de la police réunissant biologistes, avocats, médecins, militants, etc. Une campagne commune pour l’interdiction des grenades a également été évoquée. Celle de lutte contre le contrôle au faciès se poursuit. Une des actions originales est proposée par le collectif Quoi ma gueule : il s’agit de filmer les policiers lors des contrôles d’identité, chose que tout citoyen a le droit de faire.

    Autant de tentatives de ne pas laisser ces violences se dérouler en toute impunité, car, insiste Solenne Lecomte, toute la société est concernée : « On fabrique des monstres qui ne sont jamais sanctionnés et on espère que le jour où ils seront face à nous ils cesseront les coups. »




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    Quand la police refuse l’accouchement à une femme… migrante

    Ou la police dans ses basses œuvres

    Lamentable ! La police de Vichy n'aurait pas fait pire, il y a bientôt 80 ans ! Ces douaniers sont des incapables, ou plutôt capables du pire. Ils traitent les migrants plus mal encore que des bêtes, au risque, ici de mettre en danger la vie de cette femme et de son bébé.

    Il faut le rappeler sans cesse, la France est le pays des droits de l'homme. Les douaniers s'en moquent éperdument. Honte à la France !  

    Gaulois.

     13 mars 2018 / Benoit Ducos 

     https://reporterre.net/Quand-la-police-refuse-l-accouchement-a-une-femme-migrante

     

     Dans les Alpes, les réfugiés arrivant d’Italie bravent le froid et la neige. L’auteur de cette tribune raconte sa maraude de la soirée de samedi dernier. Venant en aide à une famille de migrants, il a vu sa voiture immobilisée par les douanes alors que la mère était sur le point d’accoucher.

    Benoit Ducos se présente comme « un maraudeur en infraction ». Chaque soir depuis le début de l’hiver, des maraudes se déroulent aux cols de Montgenèvre et de l’Échelle (elles sont à l’arrêt pour ce dernier col, les conditions de passage étant trop dangereuses), à la frontière italienne. Elles sont effectuées par des bénévoles des associations Tous migrants et Refuges solidaires, à Briançon. Selon l’état de santé des migrants qu’ils croisent, les bénévoles les accompagnent à Briançon où ils sont hébergés quelques jours avant de reprendre leur voyage.

     


     

     Samedi 10 mars 2018, Montgenèvre (Hautes-Alpes), aux alentours de 21 h.

    Une maraude ordinaire comme il s’en passe tous les jours depuis le début de l’hiver. Au pied de l’obélisque Napoléon de Montgenèvre, une famille de réfugiés marche dans le froid. La mère est enceinte. Elle est accompagnée de son mari et de ses deux enfants (2 et 4 ans). Ils viennent tout juste de traverser la frontière, les valises dans une main, les enfants dans l’autre, à travers la tempête. Nous sommes deux maraudeurs à les trouver, à les trouver là, désemparés, frigorifiés. La mère est complètement sous le choc, épuisée, elle ne peut plus mettre un pied devant l’autre. Nos thermos de thé chaud et nos couvertures ne suffisent en rien à faire face à la situation de détresse dans laquelle ils se trouvent. En discutant, on apprend que la maman est enceinte de 8 mois et demi. C’est l’alarme, je décide de prendre notre véhicule pour l’emmener au plus vite à l’hôpital. Dans la voiture, tout se déclenche. À notre arrivée au niveau de la Vachette (à 4 km de Briançon), elle se tord dans tous les sens sur le siège avant. Les contractions sont bien là… c’est l’urgence. J’accélère à toute berzingue. C’est la panique à bord. Lancé à 90 km/h, j’arrive à l’entrée de Briançon… et là, barrage de douane.

    Il est 22 h. « Bon sang, c’est pas possible, merde, les flics ! » Herse au milieu de la route, ils sont une dizaine à nous arrêter. Commence alors un long contrôle de police. « Qu’est ce que vous faites là ? Qui sont les gens dans la voiture ? Présentez-nous vos papiers ? Où est-ce que vous avez trouvé ces migrants ? Vous savez qu’ils sont en situation irrégulière !? Vous êtes en infraction !!! »… Un truc devenu habituel dans le Briançonnais. Je les presse de me laisser l’emmener à l’hôpital dans l’urgence la plus totale. Refus ! Une douanière me lance tout d’abord : « Comment vous savez qu’elle est enceinte de 8 mois et demi ? » Puis, elle me stipule que je n’ai jamais accouché, et que par conséquent je suis incapable de juger de l’urgence ou non de la situation. Cela m’exaspère, je lui rétorque que je suis pisteur secouriste et que je suis à même d’évaluer une situation d’urgence. Rien à faire, la voiture ne redécollera pas. Ils finissent par appeler les pompiers. Ces derniers mettent plus d’une heure à arriver. On est à 500 mètres de l’hôpital. La maman continue de se tordre sur le siège passager, les enfants pleurent sur la banquette arrière. J’en peux plus. Une situation absurde de plus.

    Dans la nuit, la famille est à nouveau réunie

    Il est 23 h passés, les pompiers sont là… ils emmènent après plus d’une heure de supplice la maman à l’hosto. Les enfants, le père et moi-même sommes conduits au poste de police de Briançon à quelques centaines de mètres de là. Fouille du véhicule, de mes affaires personnelles, contrôle de mon identité, questions diverses et variées, on me remet une convocation pour mercredi prochain à la Police aux frontières (PAF) de Montgenèvre. C’est à ce moment qu’on m’explique que les douaniers étaient là pour arrêter des passeurs. Le père et les deux petits sont quant à eux expulsés vers l’Italie [1]. Pendant ce temps-là, le premier bébé des maraudes vient de naître à Briançon. C’est un petit garçon, né par césarienne. Il est séparé de son père et de ses frères ; l’hôpital somme la PAF de les faire revenir pour être aux côtés de la maman. Les flics finissent par obtempérer. Dans la nuit, la famille est à nouveau réunie.

    La capacité des douaniers à évaluer une situation de détresse nous laisse perplexes et confirme l’incapacité de l’État à comprendre le drame qui se trame à nos maudites frontières. Quant à nous, cela nous renforce dans la légitimité et la nécessité de continuer à marauder… toutes les nuits.

    Le col de l’Échelle mi-décembre 2017.

     

    Rendez-vous est donné mercredi 14 mars, à 9 h, devant les locaux de la Police aux frontières de Montgenèvre pour soutenir Benoit Ducos lors de sa convocation.

     


     

    COMPLÉMENT D’INFO

     La « cordée solidaire », mi-décembre 2017.

    Écouter le reportage radio de Pierre Isnard-Dupuy « À Névache, “cordée solidaire” avec les migrants ». Organisée mi-décembre 2017, cette « cordée solidaire » avait pour objectif d’alerter sur les risques que prennent les migrants en franchissant la frontière alpine.

     

     

     

     

     


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  • Gendarme sans pitié

    Ou les pitbull de la république dans leurs basses œuvres.

      

    Il s'agit là encore d'une bavure policière caractérisée. Ici la gendarme est sans conteste dénuée de toute pitié, la loi, c'est la loi. D'ailleurs la loi ils s'en servent à outrance, d'autant que nous sommes dans un état policier. La gifle que cette femme a donnée à la fliquette n'est en rien comparable à la peine qu'elle devait avoir. 

    Alors un bon conseil, demandez à vos parents de ne pas décéder, car en plus de votre chagrin, vous avez de fortes chances d'écoper d'une forte amende.

    Gaulois.

     

     


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  • Courses poursuites

    Entre démesure et inconscience de la justice, Une autre forme de bavure policière. 

     

    Voilà un article qui en dit long sur l’incompétence des services de police et de la justice. Si

    l’individu est dangereux, la police l’est tout autant en le poursuivant à 140 km/h en agglomération.

    Cela ne semble pas choquer le Maine libre, partisan et aux ordres, ni la justice, ni les avocats qui ne trouvent rien à redire.

    Quand l’avocate, partiale, parle des policiers qui mettent leur vie en danger, elle ne songe à aucun moment de la mise en danger de la population qui se trouve sur le trajet de ces courses folles et qui peut à tout moment en faire les frais.

    Sans la moindre hésitation, ces courses poursuites sont à ranger dans les très - trop nombreuses bavures policières.

    Ce qui revient à penser que si l’affaire a défrayé la chronique en 2014, peut-être que si les policiers, adeptes de ces folles courses poursuites, avaient causé des blessés, voir des morts, il y a lieu de se demander de quelle façon la chronique aurait évoluée ! Nous sommes au Mans, ville du fanatisme automobile et de la grande vitesse dont raffole les mâles en mal de virilité déjantée.

    Avis aux piétons du Mans, rasez les murs lorsque vous entendez hurler les sirènes et que vous voyez débouler des voitures de police.

    Gaulois.

     


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  • Rassemblement dimanche 10 septembre à Bar-le-duc à 14h 

    Bien au delà de la violence policière, c'est le terrorisme d'état qu'il faut dénoncer haut et fort.

    NON ! au monstre sans visage qui nous gouverne.
    NON ! à la primauté du commerce sur la vie.
    NON ! Aux pseudo-lois du marché.
    NON ! À la concurrence et à la guerre économique, Inutilement dévoreuses d’énergie, de matières premières et de vies.
    NON ! À la dictature bancaire et financière privée.
    NON ! Au détournement de la finalité de l’économie.
    NON ! Aux prétentions de qui que ce soit à l’hégémonie politique et culturelle.
    NON ! À toutes formes de discrimination, de domination et d’exploitation.
    NON ! A cette justice à la botte du pouvoir en place et à ses ordres, expéditive et orientée.
    NON ! Aux violences et bavures policières, toujours plus nombreuses et souvent mortelles !

    Dire non ne suffit pas !

    Refusons d’être les cobayes des capitalistes sans scrupules.
    Refusons de continuer à participer à l’entreprise poursuivie par nos dirigeants, de destruction accélérée de notre civilisation et du monde.
    Refusons d’être des moutons dociles et aveugles.
    Refusons d’être, notre vie entière, des vaches à lait.
    Refusons de nous laisser conduire à l’abattoir.
    Intervenons ensemble ou individuellement, à n’importe quel endroit et à n’importe quel moment, chaque fois que la satisfaction d’un intérêt privé menace la santé, la sécurité et le bien être de la société ou celle d’un des éléments qui la compose.

    Gaulois.

    Rassemblement dimanche 10 septembre à 14h à Bar-le-duc à 14h devant la gendarmerie pour protester contre les violences policières et demander l'interdiction des grenades dites «assourdissantes».
    Le 15 août dernier le rassemblement à Bure contre l’enfouissement des déchets radioactifs se terminait par une manifestation contre la poubelle nucléaire. Celle-ci a été violemment réprimée, la préfecture prétendant que seules 3 grenades ont été utilisées contre les manifestants. Le témoignage émouvant de Robin ci-dessous montre s’il en était besoin que la violence policière, en fait la violence d’État, s’exprime particulièrement contre les antinucléaires, mais aussi dans les banlieues, sur les Zad.

    Il y a 40 ans, Vital Michalon était tué par une grenade offensive alors qu’il participait au rassemblement contre la construction de la centrale nucléaire superphénix (actuellement en démantèlement), il y avait eu aussi de nombreux bléssés. Il y a 3 ans, Rémi Fraisse mourrait à son tour, sur le site de lutte contre le barrage de Sivens, dans le Tarn, du tir d’une grenade offensive dans son dos par un gendarme. Il aura fallu attendre 37 ans pour que la grenade offensive OF soit suspendue à l’utilisation puis interdite deux ans et demi plus tard, en mai 2017.

    Depuis d’autres grenades à effet assourdissant ou de désencerclement ont fait leur apparition et ont largement pris le relais sur le terrain des luttes de territoire et sociales et leur usage s’est multiplié. On dénombrait entre 2010 et 2014 l’utilisation de plus de 3000 grenades de désencerclement ou assourdissantes par les forces de l’ordre. Cela pour un usage massif dans les rues lors du mouvement social contre la loi travail, à NDDL entre octobre 2012 et la fin du printemps 2013, ou encore à Bure le 18 février 2017. Il en est résulté un grand nombre de mutilations et de blessures plus ou moins graves. Parmi celles-ci on dénombrera des pertes de vision totale ou partielle d’yeux touchés par des éclats, des lésions neurologiques graves ou des amputations de pieds, doigts, des lésions musculaires du fait des shrapnels de plastique et métal projetés lors des explosions de ces grenades à bout portant.

    Voilà pourquoi le rassemblement à Bar le Duc de ce dimanche prend tout son sens.
    Dans ce qui suit on trouvera la lettre de Robin, et un rappel de la mort de Vital Michalon et de Remy Fraisse assassinés.

     

    Lettre de Robin blessé par la police à Bure

    https://blogs.mediapart.fr/sauvonslaforet/blog/040917/lettre-de-robin-blesse-par-la-police-bure

    Robin, ses proches, sa famille et les opposant.e.s à la poubelle nucléaire CIGEO appellent à un rassemblement à Bar le Duc le 10 septembre à 14h devant la gendarmerie pour protester contre les violences policières et demander l'interdiction des grenades dites «assourdissantes».

    Je suis Robin, la personne qui a été gravement blessée au pied par une des nombreuses grenades que les gendarmes ont tiré à la manifestation contre la poubelle nucléaire CIGÉO à Bure, mardi 15 août 2017.

    Je suis à l’hôpital de Nancy. Mon pied a été creusé de 2cm jusqu’à 3cm de profondeur sur une surface de 10cm sur 13cm. Les os fracturés ou pulvérisés ont été réparé avec des prothèses, des broches et du ciment. La douleur est constante, les nuits difficiles et le risque d’infection et donc d’amputation des orteils resteront possible pendant un mois. Selon la chirurgienne, j’aurai des séquelles à vie.

    La manifestation a été bloquée et gazée dès le départ de Bure par les gendarmes mobiles (GM). Après avoir fait demi-tour, nous sommes repartis à travers champs vers le site de l'Andra¹ et nous avons de nouveau été bloqués à la sortie du village de Saudron. Un arsenal militaire avec canon à eau s’est déployé rapidement et les GM nous ont repoussé et suivi à travers champs avant de nous disperser avec des lacrymogènes, des tirs de flashball et surtout, à la fin, une grosse salve de grenades dites à effet assourdissant, GLIF4².

    C’est une opération sémantique inouïe de donner le complément d' « assourdissant » à ces grenades. Cela suffit à montrer à quel point l'Etat veut cacher à la population la dangerosité et la létalité des armes dont il dote la police contre ses opposants. En effet, quelle différence, y-a-t-il entre une police qui tire à balles réelles sur la foule, et une qui envoie des grenades dont la déflagration d’environ 90cm de diamètre tue à coup sûr si elle arrive à la tête ? Parmi la quinzaine de grenades que les GM nous ont envoyé en l'espace d'une minute, j’ai vu la 2ème exploser à hauteur de tête. Si quelqu'un avait été à cet endroit précis, il serait certainement mort à l'heure qu'il est.

    Pour ma part, comprenant le danger de la situation je me met à courir dans la direction opposée aux GM. Là, j’entends crier : « Attention grenade ! » Je lève la tête pour chercher dans le ciel... Je ne vois rien. C'est à ce moment que la grenade explose à coté de mon pied. Plus choqué par le bruit et les nerfs ayant été coupés sur le coup, je ne comprends ce qui m'arrive qu'en regardant, sans y croire, mon pied que la chaussure explosée et fondue laisse apparaître ouvert sur toute la partie supérieure, os et tendons à l'air. Cette vision d'horreur associée à la douleur brutale qui commence à monter me font crier : « oh non ! oh non ! Oh NOOOOOOOON ! » Je m’écroule mais rapidement l'équipe médic³ dont je salue le courage et l'efficacité, me mettent sur un brancard et se lancent dans une grande course pour me sortir du champ. Les grenades continuent à exploser et l'une d'elle tombe très proche de nous alors que nous sommes déjà loin.

    A ce moment là l'intention des GM est très claire : lancer des grenades sur nous pour nous blesser, voire nous tuer. Ceci dans le but évident de terroriser l'ensemble de la population : que ceux qui se battent déjà arrêtent, que ceux qui ne se battent pas encore se disent « je ne vais pas risquer ma vie » malgré toutes les raisons qui poussent à se battre aujourd'hui. Il ne tient qu’à nous d’inverser cet effet.

    La surveillance policière, les procès, les gardes à vues et la prison ne suffisent plus à empêcher quelque chose d'évidemment nécessaire d’émerger, alors pour continuer à construire leur monde de merde, ils frappent, tirent au flashball et envoient leurs grenades meurtrières. Rémi Fraisse, tué en Octobre 2014 à la ZAD de Sivens a eu moins de chance que moi. La grenade est arrivée dans son dos et l'a tué sur le coup. L’enquête ouverte à l’encontre des gendarmes a conclu à un non lieu en 2017.

    Mon cas est bien loin d'être isolé. De très nombreuses personnes ont été blessées par la police (à l'oeil, à la tête, aux pieds, aux mains...) et je partage maintenant leur histoire, les souffrances et la répression gravées dans la chair à jamais.

    Bien entendu la peur n'est pas le seul dispositif qui maintient la population dans un état de paralysie incroyable. Il existe plein de manières de soutenir un combat : filer de la thune, faire des chantiers dans les ZADs et autres espaces de libération, venir aux manifs, parler, écouter, diffuser les informations et les pensées... Pour mon histoire par exemple vous pouvez choisir de n’en parler qu'à ceux qui partagent vos opinions mais cela aura moins d'effet que si vous en parlez à toutes vos connaissances, voire à toutes les personnes que vous croisez.

    Je pense à mes enfants, au petit que je portais encore beaucoup en journée. Au grand, avec qui j’aimais tant jouer, courir et sauter partout. Aux deux que je portais si souvent ensemble, un sur chaque bras. Mes blessures m’empêcheront pour un temps de m’occuper d’eux comme avant. C’est ce genre de choses aussi que l’état nous vole quand il nous blesse ou nous enferme dans sa frénésie à protéger ces grands projets destructeurs (aéroport, nucléaire, autoroute, barrage, ligne haute vitesse …)

    Je pense à ceux que j’aime, mes amis, ma famille et tous ceux qui se battent et restent debout.

    Je pense aux très nombreuses victimes de crimes policiers. A leurs proches et leurs familles, leurs combats pour la justice et la vérité. A la douleur de la perte d’un être cher à laquelle s’ajoute celle de voir son nom et son histoire salis par les mensonges dans les médias. Adama Traoré, Vital Michalon, Wissam-el-Yamni, Laramy et Mushin, Ali Ziri et toutes ces personnes passées à tabac, asphyxiées ou abattues menottées dont la police a pris la vie dans la plus totale impunité.

    J’appelle toutes les personnes que mon histoire touche à me rejoindre dès ma sortie de l’hôpital de Nancy pour se rassembler symboliquement devant la gendarmerie de Bar-le-Duc (55) pour demander l’interdiction des grenades assourdissantes et lutter contre les violences policières. Le rassemblement aura lieu dimanche 10 septembre à 14h. Plus d’information sur le site des opposants à CIGÉO : vmc.camp. J’en appelle à toutes les personnes qui me connaissent, tous les mutilés et tous les proches de ceux qui sont partis trop tôt. Venez avec des pancartes, écrivez-y ce qui vous tient à cœur. Venez avec vos amis, vos collègues, vos voisins, vos parents, vos frères et sœurs.

    A bientôt, courage ! Robin, 4 sept. 2017 .

    ¹ : Agence nationale pour la gestion des déchets nucléaires

    ² : Les GLIF4 contiennent 25g de TNT chacune

    ³ : groupe de manifestants équipés pour les premiers secours au vu de la militarisation des forces de l’ordre ces dernières années.
    Rappelons nous de Vital Michalon, antinucléaire assassiné il y a 40 ans !

    7 août 2017 , Par sauvonslaforet , Blog : la lutte à Bure Il y a 40 ans, jour pour jour, Vital Michalon mourrait de l’explosion d’une grenade offensive Il y a 3 ans, Rémi Fraisse mourrait à son tour, sur le site de lutte contre le barrage de Sivens, Il aura fallu attendre 37 ans pour que la grenade offensive OF soit suspendue à l’utilisation puis interdite au final, deux ans et demi plus tard, en mai 2017.


    Il y a 40 ans, jour pour jour, Vital Michalon mourrait de l’explosion d’une grenade offensive OF37 en protestant contre la construction de la centrale nucléaire superphénix (actuellement en démantèlement). Il y a 3 ans, Rémi Fraisse mourrait à son tour, sur le site de lutte contre le barrage de Sivens, dans le Tarn, du tir d’une grenade offensive dans son dos par un gendarme.Il aura fallu attendre 37 ans pour que la grenade offensive OF soit suspendue à l’utilisation puis interdite au final, deux ans et demi plus tard, en mai 2017.

    Depuis d’autres grenades à effet assourdissant ou de désencerclement ont fait leur apparition et ont largement pris le relais sur le terrain des luttes de territoire et sociales. Dans un rapport de l’IGPN/IGGN qui suivait la mort de Rémi Fraisse, on dénombrait entre 2010 et 2014 l’utilisation de 1161 grenades de désencerclement et 2219 grenades GLI F4 assourdissantes par les forces de l’ordre contre 435 grenades OF. Or, l’usage massif des premières dans les rues lors du mouvement social contre la loi travail et des secondes dans les terrains de lutte comme sur la lutte anti-THT du Chefresnes en 2012, celle de NDDL entre octobre 2012 et la fin du printemps 2013, ou encore à Bure le 18 février 2017, a occasionné un nombre considérable de mutilations et de blessures plus ou moins graves. Parmi celles-ci on dénombrera des pertes de vision totale ou partielle d’yeux touchés par des éclats ou projectiles de désencerclement (au Chefresnes), des lésions neurologiques graves (comme Romain sur la loi travail) ou des amputations de pieds, doigts, des lésions musculaires du fait des shrapnels de plastique et métal projetés lors des explosions de ces grenades à bout portant.

    En février 2018, lors de la manifestation organisée à Bure contre l’expulsion du Bois Lejus, une bonne partie des grilles de l’enceinte de l’écothèque avaient été renversées par les opposant.es à CIGEO. Et la préfecture avait annoncé le tir de 400 grenades lacrymogènes à cette occasion. Si nous en avions effectivement ramassé près de 200 dans le champ bordant l’écothèque, nous avions surtout pu retrouver les reliquats d’une bonne vingtaine de grenades GLI F4 censées se désagréger sans éclats lors de leur explosion.

    Pourtant une bonne vingtaine de personnes avaient été blessées par des échardes fichées dans leurs bras et jambes et nécessitant même, chez certaines, une opération chirurgicale du pied ou de la main avec perte de sensibilité partielle.

    Le triste anniversaire de la mort de Vital Michalon est l’occasion de se rappeler que la non-létalité des armes n’existe pas, que le terme de « létalité réduite » qui est parfois employé par les autorités pour se couvrir de ce qu’elle désigne trop souvent comme un accident, est encore plus glaçant pour ce qu’il sous-entend : le permis octroyé aux forces de l’ordre de tuer. Si on ne se fait plus trop d’illusions sur le systématisme de ce qui est trop communément appelé des « bavures », et plus particulièrement dans des quartiers populaires victimes d’un véritable racisme institutionnalisé de la police, il n’est jamais inutile de se rappeler que la main d’un policier est toujours plus létale quand son intentionnalité de blesser et mutiler est renforcée par le port d’une arme proportionnellement puissante. Que ce soit le flashball ou son remplaçant le Lanceur de balles de défense ou encore le Taser et les grenades de désencerclement et GLI F4, toutes ces armes ont déjà provoqué de trop nombreux décès ou mutilations graves.

    Lorsque les gendarmes s’étonnent que nous nous offusquions autant de leurs « contrôles de routine » répétitifs autour de Bure, qu’ils se rappellent que les grenades qui garnissent leurs ceintures, les LBD et autres armes de poing qu’ils portent en bandoulière sont autant de souvenirs de Rémi Fraisse, de Vital Michalon qui marquent au fer rouge les mémoires de tous les militant.es. Et que tous les Adama Traoré, Amine Bentounsi, Zyed et Bouna, Lamine Dieng, Wissam El Yamni et bien d’autres qui meurent loin des yeux, à l’ombre des tours de cités des quartiers populaires, devant le pare-choc d’une voiture, étouffés dans un fourgon ou sous les balles de policiers racistes, sont inscrits en lettres de sang sur le mémorial interminable de l’impunité policière, consacrée par des non-lieu judiciaires systématiques. Dans la responsabilité collective de l’institution policière qui par le biais de ses syndicats se solidarise comme un seul corps derrière ses meurtriers et ses brutes, il reste bien peu de place pour l’empathie avec le bon policier ou le bon gendarme du quotidien. Le harcèlement policier que nous subissons par périodes à Bure, et particulièrement ces dernières semaines ne peut pas non plus nous faire oublier le visage de la banalité du mal qui mue la courtoisie réelle d’un jour en obéissance aveugle aux ordres le lendemain.

    Une pensée pour toi Vital, on ne t’oublie pas ! Source : Reporterre https://reporterre.net/Remi-Fraisse-et-Vital-Michalon-sont-le-symbole-de-la-violence-d-Etat
    « Rémi Fraisse et Vital Michalon sont le symbole de la violence d’État »

    31 juillet 2017 / Entretien avec Paul Michalon

     

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    Le 31 juillet 1977, à Creys-Mépieu (Isère), une manifestation contre le projet Superphénix était brutalement réprimée. Vital Michalon, 31 ans, y a perdu la vie, une centaine de personnes ont été blessées. Paul, l’un des frères de Vital, explique le parallèle avec la mort de Rémi Fraisse à Sivens et dénonce « le maintien de l’ordre à la française ».

    Paul Michalon est l’un des six frères de Vital Michalon. Présent aux côtés de son frère lors de la manifestation du 31 juillet 1977, il avait alors 22 ans. Professeur d’histoire-géographie récemment retraité, il vit aujourd’hui en Ardèche.

    Paul Michalon.

    Reporterre — Ce lundi 31 juillet, la mère et la sœur de Rémi Fraisse seront à vos côtés pour commémorer la mort de Vital Michalon. Vos deux histoires se ressemblent tragiquement : c’est la même histoire qui se répète…

    Paul Michalon - La mort de Rémi Fraisse nous a retournés, car c’était un copié-collé : un jeune homme tué par une grenade alors qu’il participait pacifiquement à une contestation contre un grand projet. Rémi, Vital, c’est l’impossibilité de se déclarer contre la raison d’État.

    Le drame de Sivens a eu un écho très puissant dans notre famille, mais également au-delà. Je suis encore stupéfait de constater le nombre de gens qui ont intégré le nom de mon frère. Des personnes se rendent tous les ans sur la stèle à Faverges [sur la commune de Creys-Mépieu], tant ils ont été bouleversés. Sa mort est un événement historique national, notamment pour le mouvement antinucléaire. Il en va de même pour Rémi Fraisse. Ils sont le symbole de la violence d’État.

    Nous avons fait le lien, les médias l’ont fait aussi. Il faut faire les liens avec tous les morts de la répression policière, avec Malik Oussekine, Adama Traoré. Lors de la manifestation du 19 mars pour la justice et la dignité, un de mes frères s’est rendu à la marche avec une photo de Vital. Les contextes sont différents mais les méthodes restent les mêmes : c’est l’art français du maintien de l’ordre.

     

    Que voulez-vous dire ?

    Il existe en France une conception militaire du maintien de l’ordre : les méthodes et le vocabulaire — encercler, tenir le terrain, repousser, riposter —, le matériel antiémeute, le regard sur le manifestant vu comme un ennemi de l’intérieur. Ce savoir-faire français vanté par Michèle Alliot-Marie auprès du régime de Ben Ali en 2011 en Tunisie nous vient de loin, et notamment de la guerre d’Algérie.

    Arrêtons de voir toute manifestation citoyenne comme un combat guerrier ! Il faut des assises du maintien de l’ordre, des états généraux de la manifestation. Si on ne cherche pas collectivement d’autres manières de répondre à une contestation, on va vers de nouveaux drames. Il y aura d’autres VitalMIichalon.

    La violence d’État s’exprime particulièrement dans certains cas : dans les banlieues, sur les Zad, contre les antinucléaires…

    Cette violence s’exprime quand il est question de la raison d’État. Le pouvoir se fixe des priorités, qui doivent l’emporter quoi qu’il en soit. Quels que puissent être les « dégâts collatéraux » ou les conséquences sur notre démocratie, elle doit prévaloir. L’aventure nucléaire est totalement dans cette lignée-là.

    Le programme électronucléaire a été lancé sans consultation, sans concertation, sans débat contradictoire, et il s’accompagne systématiquement du mensonge : Creys-Malville, Tchernobyl… Les enjeux, les intérêts économiques, technologiques, militaires sont gigantesques. C’est pourquoi le nucléaire constitue un noyau potentiellement totalitaire et déjà partiellement totalitaire. Et si tu touches à ça, alors on te tire dessus...


    Face à cette violence d’État, le mouvement écologiste et social n’a pas trouvé de moyens pour exprimer sa contestation sans se mettre en danger…

    Oui, on est dans une impasse, les zadistes en font les frais aujourd’hui. Mais le mouvement écologiste n’est pas mort, même s’il est marginalisé. La contestation s’exprime autrement, via internet ou d’autres formes d’action. Et la préoccupation écologiste a très bien infusé dans la société : l’envie de vivre autrement a pris le pas sur la protestation classique.

    Les citoyens sont beaucoup plus cultivés, ouverts et réfléchis que les politiques ne le croient. Nous sommes des millions à infléchir nos modes de vie, à changer. Les élus nous parlent encore de la ferme des « 1.000 vaches » et du nucléaire, ils sont dans le passé !

    Propos recueillis par Lorène Lavocat , Reportere.

     

     


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  • Contrôle d'identité enregistré

    De qui se moque-t-on ?

    Un exemple de violence policière qui ne sera jamais filmé par la police. 

     

     

     

     

    Imaginer un seul instant que les pit bull de la république vont actionner leur caméra pour enregistrer les contrôles d'identité relève d'une imagination digne des technocrates qui nous gouvernent.  Il en serait fini des violences policières ? A qui veut-on le faire croire ?

    La police en général n'a jamais eu autant de pouvoir, débordant l'exécutif et la justice. Un pouvoir des plus dangereux puisque les bavures sont de plus en plus nombreuses et violentes.

    Certes, tous les policiers ne sont pas à mettre dans le même panier. Certains sont intègres mais n'en doutons pas, représentent une minorité muselée. 

    Encore une mesure destinée à faire avaler d'autres couleuvres au bon peuple mouton et soumis.

    Gaulois.   

     Contrôle d’identité : début de l’expérimentation de l’enregistrement vidéo

     La mesure va être mise en place, dès ce mercredi, dans vingt-trois zones de sécurité prioritaires.

     Le Monde.fr avec AFP | 28.02.2017

     http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/02/28/controle-d-identite-debut-de-l-experimentation-de-l-enregistrement-video-obligatoire-dans-23-zones-de-securite-prioritaires_5087131_3224.html

     Vingt-trois zones de sécurité prioritaires (ZSP) sont concernées par l’expérimentation de l’enregistrement vidéo obligatoire des contrôles d’identité, qui débute mercredi 1er mars.

     « Parmi les vingt-trois sites retenus, figurent notamment des ZSP à Paris intra-muros, en petite et grande couronnes, ainsi que dans des départements comme la Haute-Garonne ou bien les Alpes-Maritimes », a précisé le ministère :

     « Cette expérimentation va se dérouler au sein de certaines zones de sécurité prioritaires, et pour une période maximale d’un an, à l’issue de laquelle les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie nationales remettront au ministre de l’intérieur un rapport d’évaluation sur l’impact de ces enregistrements systématiques sur le déroulement des interventions. »

     Lire aussi :   Bruno Le Roux annonce le déploiement de 2 600 caméras mobiles pour les forces de l’ordre

     « Apaiser les contrôles »

     Environ un millier de caméras individuelles sont déjà en service dans la police et près de 600 en gendarmerie, essentiellement en zones de sécurité prioritaire. Testées depuis 2013, leur généralisation a plusieurs fois été annoncée par le gouvernement. Elle a notamment été freinée par le Conseil d’Etat qui, en 2015, a rejeté un projet de décret, estimant nécessaire delégiférer sur le sujet. C’est donc par la loi du 3 juin 2016 que le gouvernement a acté le dispositif, avant de permettre l’expérimentation de l’enregistrement vidéo obligatoire avec la loi Egalité et citoyenneté adopté en décembre 2016.

     Lire aussi :   L’exécutif continue de refuser les récépissés de contrôles d’identité

     Le ministre de l’intérieur, Bruno Le Roux, a également demandé aux services du ministère « de passer dans les meilleurs délais un nouveau marché afin de doter, dans les prochains mois, l’ensemble des militaires et fonctionnaires intervenant en ZSP de caméras-piétons ».

     Alors que le débat sur les rapports entre la police et la population, notamment dans les quartiers sensibles, a été relancé par la violente interpellation dont a fait l’objet Théo L. à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) début février, le gouvernement a estimé que ce dispositif « apais[ait] la relation lors d’un contrôle ».

    Lire aussi :   Les caméras-piétons au sein de la police : fausse bonne idée ?

     



     




     





     


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  • Lacrymos au berceau

    Ou les pitbull de la république dans leurs basses œuvres !

    Non mais c'est vrai ça, que faisait là cette femme et son bébé ?

    Plus sérieusement, les violences policières n'ont plus de frontière – Dans tous les sens du terme. Ceux-là ne sont plus à une bavure près. Même si la mort est parfois au rendez-vous. Là, le bébé en réchappe.

    Puisque l'on vous dit et que l'on vous répète que la France, pays des droits de l'homme, est un pays bien ancré dans le fascisme. Pour preuve la réaction de la préfecture de Bobigny qui met en avant d'abord et avant tout l'individu, sans doute un dangereux terroriste !

    Assurément, ça va mal finir.

    A préciser que ce fait divers est trop banal pour que les médias en parlent.

    Après tout, c'est quoi la vie d'un bébé, pour ces brutes épaisses et ceux qui donnent les ordres.

    Merci au Canard Enchaîné.

    Gaulois.

     

    Violences policières: ça suffit!

    1 JUIL. 2016 

    PAR JEAN-PIERRE ANSELME

    https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-anselme/blog/010716/violences-policieres-ca-suffit

    « On ne compte plus le nombre de fractures, plaies, traumatismes crâniens et contusions issus d’affrontements avec les policiers. [...] Les victimes se chiffrent par centaines. » Cinq organisations (Attac, Acat France, Avocats debout, Union syndicale Solidaires, Union nationale lycéenne) dénoncent « une stratégie de maintien de l’ordre délétère qui contribue à l’escalade de la violence ». Tribune 

    « Officiellement, seulement 48 plaintes pour violence policière ont été enregistrées par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) depuis le début du mouvement contre le projet de réforme du droit du travail. » © Patrick Mignard

     

    Dans le contexte du mouvement social d’opposition au projet de réforme du droit du travail, de nombreux manifestant(e)s ont été blessé(e)s ces dernières semaines par l’usage de la force policière, parfois très gravement. Le 28 avril, à Rennes, un jeune homme de 20 ans a perdu l’usage d’un œil, vraisemblablement suite à un tir de lanceur de balle de défense. Le 26 mai, à Paris, un journaliste indépendant a été plongé dans le coma, probablement après avoir été touché en pleine tête par un projectile de grenade de désencerclement. Le 14 juin, toujours à Paris, un homme a été grièvement blessé, apparemment atteint par une grenade lacrymogène qui l’a gravement brûlé au niveau de la nuque, et dont les séquelles sont encore inconnues aujourd’hui.

    On ne compte plus le nombre de fractures, plaies, traumatismes crâniens et contusions issus d’affrontements avec les policiers. Selon divers recensements, les victimes se chiffrent par centaines. Parmi celles-ci se trouvent des enfants, des lycéens, mais aussi des personnes plus âgées. Les journalistes, photographes et reporters n’ont pas été épargnés. Un très grand nombre de vidéos, photos et témoignages relatant ces faits ont été diffusés par les médias et sur les réseaux sociaux. Au cours de ces manifestations, il a été constaté l’utilisation importante d’armes intermédiaires, telles que des lanceurs de balle de défense et des grenades (de désencerclement notamment). Les conditions légales de l’usage de ces armes, que sont la nécessité et la proportionnalité, ne sont malheureusement pas systématiquement réunies. Ces faits sont d’une très grande gravité et doivent amener les autorités de notre pays à réagir.

    Officiellement, seulement 48 plaintes pour violence policière ont été enregistrées par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) depuis le début du mouvement contre le projet de réforme du droit du travail. Il n’existe, à l’heure actuelle, aucun recensement des cas d’utilisation abusive de la force publique par le ministère de l’Intérieur. La directrice de l’IGPN, dans une intervention récente, avouait cette lacune et annonçait vouloir y remédier dans les années qui viennent. Mais c’est dès maintenant qu’il faut agir. Au-delà de ce nécessaire travail de recensement, il faut rompre avec des pratiques qui conduisent à une escalade de la violence.

    Les interventions des forces de l’ordre sont marquées par l’absence de communication et le primat accordé à l’action offensive. Cette méthode n’est pas seulement inefficace pour gérer les foules : elle est dangereuse. Les armes dites « intermédiaires », susceptibles de blesser ou tuer, sont utilisées de manière systématique depuis dix ans, occasionnant des blessures graves, et ayant entraîné la mort de Rémi Fraisse. A cet égard, l’État a engagé, en mars 2016, une commande exceptionnelle de munitions pour lanceurs de balles de défense, afin d’équiper les forces de l’ordre. Le montant de cette commande s’élève à 5,57 millions d’euros pour une quantité estimée à 115.000 munitions par an pendant quatre ans. Pourtant en Allemagne, en Suède, au Danemark, en Angleterre, aux Pays-Bas et en Suisse romande, les lanceurs de balle de défense, grenades et autres armes intermédiaires susceptibles de blesser ou tuer ne sont pas utilisés, car jugés trop dangereux et intolérables dans une démocratie.

    Qu’attendent les pouvoirs publics pour rompre avec une stratégie de maintien de l’ordre délétère, qui contribue à l’escalade de la violence ? Encore combien de jeunes éborgnés par des lanceurs de balle de défense ? Combien de personnes mutilées suite à l’utilisation de grenades ? Il est urgent que les autorités prennent leurs responsabilités sans attendre que surviennent de nouveaux drames.

    Attac

    Acat France

    Avocats debout

    Union syndicale Solidaires

    Union nationale lycéenne

    1er juillet 2016

     

     

     


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  • Gaz lacrymogène danger

    Ou la démocratie bafouée !

    Je vous invite à consulter cet article édifiant.

    http://www.notre-planete.info/actualites/3702-gaz_lacrymogene_sante

    Vous avez peut-être déjà goûté à cette merde. N'ayons pas peur des mots qui vont plutôt bien avec le contexte de l'anti-démocratie galopante.

    Avec la BAC ( Brigade Anti Criminalité ) ou si vous préférez les pitbulls de la république qui vont être équipés de fusils d'assaut, la France est en train de se ranger dans le peloton de tête des dictatures.

    Vous pensez que j'exagère ? Demandez donc aux victimes des exactions policières qui conservent des séquelles durables et invalidantes.

    Les policiers ont le culot monstre de manifester prétextant qu'ils sont mal vus, inconsidérés, etc....Il faudrait déjà qu'ils méritent cette considération.

    Pour une police oui, mais pas celle-là.

    Gaulois.

     

     

     

     

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  • La police dans tous ses états

     Ou les pitbulls de la république

    L'actualité est riche sur les violences policières. 

    Ce lycéen serré de près par un groupe de pitbulls et  violemment frappé gratuitement par l'un d'eux.

    La lâcheté dans toute sa spendeur !

    Manifestations contre la loi travail : un lycéen violemment frappé par la police, l’IGPN saisie

     

    Le Monde.fr | 25.03.2016p

     

    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/03/25/doublon-matinale-manifestations-contre-la-loi-el-khomri-un-lyceen-violemment-frappe-par-la-police-l-igpn-saisie_4889849_1653578.html

     

    La scène s’est déroulée aux abords du lycée parisien Henri-Bergson, dans le 19arrondissement, devant le restaurant La Table d’Hugo Desnoyer, avenue Secrétan, alors que les lycéens organisaient le blocus de leur lycée, en signe de protestation contre le projet de loi El Khomri, présenté jeudi 24 mars en conseil des ministres.

     

    Contacté par Francetv info, le jeune manifestant a donné sa version des faits : « On lançait des œufs et de la farine, et ensuite, les policiers se sont mis à nous courir après, explique-t-il. Ils m’ont mis les menottes et m’ont dit que ce n’était pas fini, que je verrai au commissariat. » Après avoir été fouillé et pris en charge par un policier plus « gentil », dit-il, l’adolescent est rapidement relâché, explique Francetv info.

     


    « Certains fonctionnaires étaient blessés »

     

    « Dans la matinée des projectiles ont été jetés sur les véhicules de police faisant des passages aux abords du lycée. Des manifestants ont mis le feu à des poubelles. L’un des manifestants, auteur des jets de projectiles, se montrait très virulent envers les effectifs », a justifié la préfecture de police dans un communiqué.

     

    Lire aussi :   Mobilisation contre la loi du travail : pourquoi les lycées de l’Est parisien s’enflamment

     

    « Lors de cette intervention les fonctionnaires du commissariat du 19e arrondissement ont procédé à plusieurs interpellations dans des conditions difficiles. Certains fonctionnaires étaient blessés à cette occasion, et l’un d’entre eux était conduit à l’hôpital », a-t-elle ajouté.

     

    « Après avoir pris connaissance des conditions de cette intervention et notamment de l’interpellation objet de la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, a immédiatement demandé au préfet de police Michel Cadot de faire diligenter une enquête administrative par l’IGPN [inspection générale de la police nationale] », a précisé la préfecture de police.

     

    Des voitures incendiées

     

    « L’enquête est en cours et ses conclusions feront l’objet de toutes les suites juridiques qui s’imposeraient », a souligné la préfecture.

     

    Jeudi après-midi, la manifestation des lycéens et étudiants contre le projet de loi sur le travail a dégénéré à Paris, « 20 personnes ont été interpellées dans ce cadre sur l’agglomération parisienne, dont 15 à Paris », selon le communiqué de la préfecture. « Les cinq autres interpellations se sont déroulées en Seine-Saint-Denis », a précisé une source policière.

     

    Les blocages de lycées et les manifestations de jeunes gens ont moins rassemblé que la semaine dernière.

     

    Lire aussi :   Mobilisation contre la loi travail : « C’est sûr, il y a moins de monde »

     

    Des voitures ont également été incendiées ; des policiers, blessés ; et un incendie de containers à poubelles s’est propagé à la façade d’un établissement scolaire.

    Cette jeune femme visée par un autre pitbull tout aussi agressif. Même si pas toujours d'accord avec la CGT, son affiche n'a rien d'exagéré, bien au contraire, elle reflète la triste réalité sur l'état de la police française.
    Les protestations de l'exécutif sont ignobles et sans fondement. Wals se prendrait-il pour Papon ?

     

    Beaucoup de bruit autour d’une affiche pour assourdir les coups des CRS

     

    Violences policières

     

    MEDHI FIKRI, AVEC CYPRIEN BOGANDA (À MARSEILLE)

     

    L'HUMANITÉ   20-04-16

    http://www.humanite.fr/beaucoup-de-bruit-autour-dune-affichepour-assourdir-les-coups-des-crs-605227

     

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    Jan SCHMIDT-WHITLEY/CIRIC

     

    Une affiche d’ Info’com CGT dénonçant les violences policières a déclenché, en plein congrès de la CGT, une polémique instrumentalisée par la droite et une partie du PS. La police des polices admet elle-même qu’il y a bien un problème avec l’attitude de certains agents…

    Si l’affiche du syndicat Info’com de la CGT avait été moins joliment réalisée, avec sa très graphique giclée de sang, elle aurait sans doute moins fait parler d’elle. Car, en soi, sa dénonciation des violences policières qui émaillent le mouvement contre la loi El Khomri est plutôt évidente. Pas de quoi s’étonner, alors que les réseaux sociaux sont remplis depuis plusieurs semaines de photos et de vidéos montrant la police dans ses œuvres, jusqu’au récent coup de pied administré par un CRS à une jeune femme de 24 ans, qui a donné naissance au hashtag rieur#posetoncrs. Bref, la police tabasse à tout va, c’est un fait, et la polémique qui entoure l’affiche de la CGT Info’com n’a clairement pas lieu d’être.

     

    « C’est un débat de bas étage qui vise à décrédibiliser le mouvement social et notre syndicat, résume Stéphane Paturey, secrétaire général adjoint d’ Info’com CGT. Vous ne trouvez pas étonnant que cette polémique idiote tombe alors que nous sommes en plein congrès national ? » Le vice-président du Front national (FN), Florian Philippot, et le à peine moins à droite Éric Ciotti (« Les Républicains ») ont été les premiers à s’offusquer. Suivis de près par Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, qui s’est dit « choqué ». En bon soldat du gouvernement, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, s’est également emparé de l’affaire pour évoquer une prétendue « gauchisation » de la CGT, surtout coupable de son opposition à la loi El Khomri. « Le PS et le gouvernement sautent sur l’occasion pour caricaturer la CGT, au lieu de répondre sur le fond aux problèmes posés par leur politique, relève Baptiste Talbot, secrétaire général de la fédération services publics, interrogé pendant le congrès à Marseille. C’est pas nous qui nous gauchisons, c’est le PS qui se droitise ! »

     

    La grande clémence dont jouissent les agents de police mise en cause

     

    Derrière la manipulation antisyndicale, il y a aussi l’atavisme aveugle qui pousse certains politiques à vouloir défendre les forces de l’ordre coûte que coûte. Pourtant, l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) elle-même reconnaît qu’il y a un gros problème. Fin mars, elle a décidé de se doter d’un outil statistique pour justement quantifier les violences policières. Cette initiative vise, selon l’IGPN, à recenser « les blessures sérieuses, les blessures graves et les décès de particuliers survenus à l’occasion de l’exercice des missions de la police nationale ». Et a été lancée dans la foulée de la remise du rapport accusateur de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat) en mars. L’association a étudié 85 affaires de violence policière sur une période de dix ans et déplore la grande clémence dont jouissent les agents mis en cause. Sur cette période, un seul cas a donné lieu à une peine de prison ferme, les autres débouchant sur du sursis, y compris lorsque des policiers étaient coupables d’homicide.

     

    « La question, c’est qui dirige la police aujourd’hui », pointe Anthony Caillé, de la CGT police. Le syndicaliste s’interroge sur l’absence d’instruction donnée par la hiérarchie pour calmer ses troupes déployées à Paris. « Pourquoi les lycéens qui se tenaient tranquilles à Nation, après la manif du 9 mars, se sont fait charger ? Et à l’inverse, on laisse le champ libre à d’autres pour casser des trucs ? », souligne Anthony Caillé. Selon lui, « tout semble fait pour casser le mouvement ».

     

    Voir une tête de mort sur la matraque d'un flic en dit long sur la mentalité de ces chiens enragés.

     

     

    Une tête de mort sur la matraque d'un policier crée la controverse

     

    L'Express  20-04-16

     

    http://news.lexpress.fr/une-tete-de-mort-sur-la-matraque-d-un-policier-cree-la-controverse-22568

     

    Une tête de mort sur la matraque d'un policier crée la controverse

     

    Une photo d'un policier qui a décoré sa matraque avec un emblème à tête de mort, lors d'une manifestation contre la loi Travail à Paris, a été exhumée par le Huffington Post. Le site y voit une référence au "Punisher", sulfureux personnage de bande dessinée. 

     

    L'autocollant ne recouvre qu'une petite partie de l'arme mais est parfaitement visible. Un policier qui intervenait le 14 avril dernier lors d'une manifestation contre la loi Travail à Paris a été épinglé pour avoir décoré sa matraque avec un emblème à tête de mort, rapporte Le Huffington Post. Pour étayer ses propos, le site a publié un cliché, pris par le photographe professionnel Yann Levy, qui accable le fonctionnaire.

     

    Son visage n'est pas visible mais sa tenue laisse penser qu'il s'agit d'un CRS, explique encore Le HuffPost, qui a interrogé la préfecture de police de Paris. "L'uniforme est normalement là pour gommer les différences. Là il y a une volonté de se différencier et de faire passer un message", s'étonne le photographe, qui affirme ne pas vouloir faire de "la délation" ou de la "généralisation". Les policiers doivent normalement faire preuve de neutralité dans leur tenue.

     

    Un emblème sulfureux mais maintes fois utilisé

     

    Pour le site, aucun doute: l'emblème est une référence au personnage de BD le Punisher. Ce dernier, ivre de vengeance, pourchasse les criminels impunis qui sont parvenus à échapper aux mailles du filet de la justice. Comme l'explique le Time, la référence est courante au sein des forces spéciales américaines envoyées en Irak qui en ont fait un symbole de la lutte contre l'organisation Etat islamique.

     

    Une affaire similaire avait déjà défrayé la chronique en France: un soldat de la Légion étrangère envoyé au Mali dans le cadre de l'opération française Serval a été vu sur plusieurs photos avec un foulard à tête de mort. Ce légionnaire de 36 ans, de nationalité suédoise, a été ensuite sanctionné par sa hiérarchie et a connu des démêlés avec la justice à son retour en France, avant de sombrer dans une profonde dépression.

     

    Selon Le Parisien, qui l'a retrouvé en Suède, l'homme a quitté l'armée est est devenu conducteurs d'engins. Il reconnait aujourd'hui "son erreur" mais a gardé le foulard en souvenir.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     



     

     

     


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