• Sanction du droit d'expression

    Personne ne peut le nier, les attentats du 13 novembre dernier en France marquent à jamais les esprits. Nous ne pouvons qu'être solidaire avec les familles des victimes.
    Cependant, les délires des médias à la botte reflètent parfaitement les dérives dictatoriales de l'exécutif. D'un côté, ça fait vendre des feuilles de choux nauséabondes et de l'autre côté réduit encore les libertés, qu'elles soient  individuelles ou collectives.

    Voici une preuve flagrante de l'atteinte aux libertés d'expression, dont cette jeune femme fait les frais.

     Qu'elle soit fonctionnaire titulaire ou en contrat d'avenir ne change rien à l'affaire. Elle ne s'est pas exprimée sur son lieu de travail. Ce qu'elle déclare n'est pas un secret de polichinelle et reflète bien la réalité, n'en déplaise à ceux qui nous gouvernent. Son discours n'a rien de décousu, contrairement à ce qu'affirme le torchon. Son revirement sur ses déclarations ne sont certainement pas le fait du hasard ou une incohérence de sa part, mais à n'en guère douter le fait de menaces à son encontre, comme sait si bien le faire l'exécutif actuel.

    Plus loin :

    http://www.metronews.fr/info/etat-d-urgence-apres-les-attentats-les-premieres-contestations-apparaissent/mokB!0mPAukj51XeFU/

     http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2015/12/la-repression-policiere-a-paris-et-la-derive-dictatoriale-en-france-wsws.html

    http://news.lexpress.fr/video-pantin-un-controle-d-identite-degenere-une-mere-de-famille-blessee-17624

    La gouvernance mondiale, ou plutôt le terrorisme d'état est bien en marche.

    Gaulois.


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  • Terrorisme : Michel Collon accuse et lance un appel

    Les monstres ne naissent pas, ils se fabriquent !

    Une réflexion réaliste, à méditer.

    Gaulois.

    18-11-15

    https://www.youtube.com/watch?v=WabuB6gXwq4

     


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  • Penser face à l'horreur

    Un monde immonde engendre des actes immondes

    Pas de commentaire superflu. Lire ce document sera peut-être faire preuve d'une ouverture d'esprit....

    Gaulois.

    http://lmsi.net/Penser-face-a-l-horreur


    Par   Saïd Bouamama

     16 novembre 2015
    À l’heure où nous publions ce texte, le bilan des tueries parisiennes est de 129 morts et de 300 blessés. L’horreur de cette violence injustifiable est absolue. La condamnation doit l’être tout autant, sans aucune restriction et/ou nuance. Les acteurs et/ou commanditaires de ces meurtres aveugles ne peuvent invoquer aucune raison légitime pour justifier ces actes immondes. La tragédie que nous vivons débouchera sur une prise de conscience collective des dangers qui nous menacent ou au contraire sur un processus de reproduction dramatique, en fonction de notre capacité collective à tirer les leçons de la situation qui engendre un tel résultat. L’émotion est légitime et nécessaire mais ne peut pas être la seule réponse...
    La réponse uniquement sécuritaire est également impuissante. C’est justement dans ces moments marqués par l’émotion collective que nous ne devons pas renoncer à la compréhension, à la recherche des causes et à la lucidité face aux instrumentalisations de l’horreur.
    Les postures face à notre tragédie
    En quelques heures toute la panoplie des postures possibles face à la tragédie s’est exprimée. Il n’est pas inutile de s’arrêter sur chacune d’entre elles. La première se contente de dénoncer Daesh et à exiger cette dénonciation de manière pressante de nos concitoyen-ne-s musulman-e-s réel-le-s ou supposé-e-s. Le projet politique de Daesh et les actes qui en découlent ont déjà été dénoncés par la très grande partie des habitant-e-s de notre pays, populations issues de l’immigration incluses.
    Il faut vraiment être coupés de nos concitoyen-ne-s musulman-e-s réel-le-s ou supposé-e-s pour en douter. Ces concitoyen-ne-s françai-se-s ou étranger-e-s vivant en France sont les premiers à souffrir de cette instrumentalisation de leur foi à des fins politiques, réactionnaires et meurtrières. « Qu’est-ce qu’on va encore prendre ? » est la réaction la plus fréquente qui suit l’émotion face à ces meurtres, conscients qu’ils et elles sont des instrumentalisations de l’émotion à des fins islamophobes qui ne manquerons pas. Il ne s’agit pas d’une paranoïa mais de l’expérience tirée du passé et en particulier des attentats du début de l’année. Dans ce contexte les injonctions à la dénonciation sont ressenties comme une suspicion de complicité ou d’approbation. Une nouvelle fois ce qui est ressenti c’est une accusation d’illégitimité de présence chez soi. Voici ce qu’en disait Rokhaya Diallo dans une émission radio à la suite des attentats de janvier :
    « Quand j’entends dire que l’on somme les musulmans de se désolidariser d’un acte qui n’a rien d’humain, oui, effectivement, je me sens visée. J’ai le sentiment que toute ma famille et tous mes amis musulmans sont mis sur le banc des accusés. Est-ce que vous osez me dire, ici, que je suis solidaire ? Vous avez vraiment besoin que je verbalise ? Donc, moi, je suis la seule autour de la table à devoir dire que je n’ai rien à voir avec ça. » [1]
    La seconde posture est l’essentialisme et le culturalisme. Les actes barbares que nous vivons auraient une explication simple : ils sont en germe dans la religion musulmane elle-même qui à la différence des autres, porterait une violence congénitale, une barbarie consubstantielle et une irrationalité dans son essence. Cette religion à la différence des autres religions monothéiste serait allergique à la raison et inapte à la vie dans une société démocratique. De cette représentation de la religion découle la représentation de ses adeptes. Les musulmans seraient, contrairement aux autres croyants, une entité homogène partageant tous le même rapport au monde, à la société et aux autres. Une telle posture conduit inévitablement à l’idée d’une éradication, l’islam apparaissant comme incompatible avec la république, la laïcité, le droit des femmes, etc. Résultat de plusieurs décennies de diffusion politique et médiatique de la théorie du « choc des civilisations », cette posture s’exprime dans des formes plus ou moins nuancées mais est malheureusement bien ancrée dans notre société [2].
    La troisième posture est celle de la relativisation de la gravité des tueries. Celles-ci ne seraient que le résultat d’une folie individuelle contre laquelle on ne pourrait rien si ce n’est de repérer le plus tôt possible les signes annonciateurs dans les comportements individuels. Nous ne serions qu’en présence d’accidents dans les trajectoires individuelles sans aucune base sociale, matérielle, politique. Une telle posture de psychologisation occulte que les individus ne vivent pas hors-sol et que leur mal-être prend telle ou telle forme en rencontrant un contexte social précis. C’est à ce niveau que se rencontre l’individu et sa société, la trajectoire individuelle et son contexte social, la fragilisation et les offres sociales et politiques qui la captent pour l’orienter. Il est évident que les candidats « djihadistes » sont issus de trajectoires fragilisées mais cela ne suffit pas à expliquer le basculement vers cette forme précise qu’est la violence nihiliste [3].
    La quatrième posture s’exprime sous la forme de la théorie du complot. Les tueries seraient le fait d’un vaste complot ayant des objectifs précis : complot juif mondial, « illuminati », actes des services secrets, etc. Elle conduit à un aveuglement face au réel et à l’abandon de l’effort de compréhension du monde et des drames qui le secouent. Elle suscite une dépolitisation se masquant derrière une apparente sur-politisation :
     dépolitisation car il serait vain de rechercher dans l’économique, le social, le politique, etc., les causes de ce que nous vivons ;
     sur-politisation car tout serait issu d’une cause politique occulte portée par un petit groupe secret.
    Elle est entretenue par la négation dominante de la conflictualité sociale, des oppositions d’intérêts et des stratégies des classes dominantes pour orienter l’opinion dans le sens de ses intérêts matériels. À ce niveau l’accusation de « confusionnisme » de toute dénonciation des stratégies des classes dominantes conduit consciemment ou non à entretenir la théorie du complot. Certains « anti-confusionnistes » de bonne foi ou non entretiennent en effet boomerang le « complotisme ». Ce faisant, certains « anti-confusionnistes » entretiennent la confusion [4].
    La cinquième posture est l’explication en termes de « virus externe ». Notre société serait victime d’une contamination venant uniquement de l’extérieur contre laquelle il faudrait désormais se prémunir. Elle débouche sur une logique de guerre à l’externe et sur une logique sécuritaire à l’interne. Elle est créatrice d’une spirale où la peur et le discours sur la menace externe suscite une demande d’interventions militaires à l’extérieur et de limitation des libertés à l’interne. Susciter une demande pour ensuite y répondre est un mécanisme classique des périodes historiques réactionnaires. L’absence de mouvement anti-guerre dans notre société est le signe que cette posture est largement répandue. Or comme la précédente, elle conduit d’une part à l’abandon de la recherche des causes et d’autre part au sentiment d’impuissance [5].
    Il reste la posture matérialiste ne renonçant pas à comprendre le monde, et encore plus quand il prend des orientations régressives et meurtrières. Minoritaire dans le contexte actuel, cette posture est pourtant la seule susceptible d’une reprise de l’initiative progressiste. Elle suppose de recontextualiser les événements (et encore plus lorsqu’ils prennent des formes dramatiques) dans les enjeux économiques, politiques et sociaux. Elle nécessite la prise en compte des intérêts matériels qui s’affrontent pour orienter notre demande et qui produisent des conséquences précises. Elle inscrit les comportements individuels comme étant des résultats sociaux et non des essences en action. Elle prend l’histoire longue et immédiate comme un des facteurs du présent. Elle peut certes se tromper en occultant par méconnaissance une causalité ou en la sous-estimant, mais elle est la seule à permettre une réelle action sur ce monde.
    Dans un monde marqué par la violence croissante sous toutes ses formes, le renoncement à la pensée nous condamne pour le mieux à une posture de l’impuissance et pour le pire à la recherche de boucs-émissaires à sacrifier sur l’autel d’une réassurance aléatoire.
    Une offre de « djihadisme » qui rencontre une demande
    Il existe une offre de « djihadisme » à l’échelle mondiale et nationale. Elle n’est ni nouvelle, ni inexplicable. Elle a ses espaces de théorisations et ses Etats financeurs. L’Arabie Saoudite et le Qatar entre autres, pourtant alliés des Etats-Unis et de la France, en sont les principaux [6].
    Ces pétromonarchies appuient et financent depuis de nombreuses années des déstabilisations régionales dont elles ont besoin pour maintenir et/ou conquérir leur mainmise sur les richesses du sol et du sous-sol du Moyen-Orient. Cette base matérielle est complétée par un besoin idéologique. Elles ont besoin de diffuser une certaine vision de l’Islam pour éviter l’émergence et le développement d’autres visions de l’Islam progressistes et/ou révolutionnaire qui menaceraient l’hégémonie idéologique qu’elles veulent conquérir. Plus largement les pétromonarchies sont menacées par toutes les théorisations politiques qui remettent en cause leur rapport aux grandes puissances qui dominent notre planète : nationalisme, anti-impérialisme, progressisme dans ses différentes variantes, communisme, théologie de la libération, etc.
    C’est à ce double niveaux matériel et idéologique que s’opère la jonction avec la « réal-politique » des puissances impérialistes. Elles aussi ont un intérêt matériel à la déstabilisation de régions entières pour s’accaparer les richesses du sol et du sous-sol, pour justifier de nouvelles guerres coloniales en Afrique et au Moyen-Orient, pour supplanter leurs concurrents, pour contrôler les espaces géostratégiques et pour balkaniser des Etats afin de mieux les maîtriser. Elles aussi ont un besoin idéologique de masquer les causes réelles du chaos du monde, c’est-à-dire la mondialisation ultralibérale actuelle. Il n’y a aucune amitié particulière entre les classes dominantes occidentales et les pétromonarchies et/ou les « djihadistes », mais une convergence relative d’intérêts matériels et idéologiques. Comme le soulignait De Gaulle pour décrire la réal-politique : « Les Etats n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». C’est cette réal-politique qui a conduit dans le passé à présenter les « djihadistes » en Afghanistan comme des combattants de la liberté, et qui conduit un Fabius à dire aujourd’hui : « El Nosra fait du bon boulot ».
    Mais se limiter à l’offre ne permet pas de comprendre l’efficacité actuelle du phénomène. Encore faut-il expliquer le fait que cette offre rencontre une « demande ». Nous disions plus haut que cette offre n’est pas nouvelle. Nous l’avons-nous même rencontrée dans les quartiers populaires, il y a plus de trois décennies. Simplement à l’époque, elle ne rencontrait aucune « demande ». Nous pensions à vivre, à nous amuser, à militer et à aimer et regardions ces prédicateurs comme des allumés. C’est la raison pour laquelle il faut se pencher sur les processus d’émergence et de développement de cette demande « made in France ».
    À ce niveau, force est de faire le lien avec les processus de paupérisation et de précarisation massive qui touchent les classes populaires. L’existence avérée de candidats « djihadistes » non issus de familles musulmanes souligne que c’est bien l’ensemble des classes populaires qui sont concernés par ces processus conduisant les plus fragilisés de leurs membres à sombrer dans des comportements nihilistes.
    Force également est de faire le lien avec les discriminations racistes systémiques et institutionnelle qui abîment des vies pour nos concitoyens noirs, arabes et musulman-e-s.
    Force enfin est de prendre en compte dans l’analyse les effets des discours et pratiques islamophobes qui se sont répandus dans la société française et qu’il de bon ton de relativiser, d’euphémiser, voir de nier. C’est l’ensemble de ces processus qui conduisent à l’émergence du nihilisme contemporain.
    Enfin la vision méprisante des habitants des quartiers populaires comme « sous-prolétariat » incapable de penser politiquement conduit à sous-estimer le besoin du politique dans les classes populaires en général et dans leurs composantes issues de l’immigration post-coloniale en particulier. Ces citoyennes et citoyens observent le monde et tentent de le comprendre avec les grilles disponibles dans une séquence historique donnée.
    Ils et elles ne peuvent que constater que des guerres se multiplient et que l’on trouve des financements pour le faire alors qu’on leur serine que les caisses sont vides.
    Elles et ils ne peuvent qu’interroger la soi-disant nécessité urgente d’intervenir en Irak, en Afghanistan, en Syrie, en Libye, en Côte d’Ivoire, au Mali, etc. et à l’inverse la soi-disant nécessité urgente à soutenir l’Etat d’Israël en dépit de ses manquements à toutes les résolutions des Nations-Unies.
    Tous ces facteurs conduisent pour la majorité à une révolte qui cherche un canal d’expression et pour une extrême minorité à l’orientation nihiliste.
    À ne pas vouloir comprendre qu’un monde immonde conduit à des actes immondes, on constitue le terreau de la rencontre entre l’offre et la demande de nihilisme.
    P.-S.
    Publié avec l’amicale autorisation de l’auteur, ce texte est paru aussi sur son blog Saïd Bouamama. Révolution Africaine, sous le titre : « Un monde immonde engendre des actes immondes : Ne pas renoncer à penser face à l’horreur ».
    Notes
    [1] http://www.atlasinfo.fr/Charlie-Heb…
    [2] Voir sur ce sujet : Jocelyne Cesari, L’Islam à l’épreuve de l’Occident, La Découverte, Paris, 2004.
    [3] Sur la rencontre entre le contexte social et effets fragilisant sur les trajectoires individuelles voir Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Le Seuil, 1952.
    [4] Luc Boltanski, Enigmes et complots. Une enquête à propos d’enquêtes, Gallimard, Paris, 2012.
    [5] Voir notre article avec Yvon Fotia « Discrimination systémique » , Dictionnaire des dominations de sexe, de race, de classe, Syllepse, Paris, 2012.
    [6] David Benichou, Farhad Khosrokhavar, Philippe Migaux, Le jihadisme, comprendre pour mieux combattre, Plon, Paris, 2015. Et Richard Labévière, Les dollars de la terreur, Les Etats-Unis et l’islamisme, Grasset, Paris, 1999.


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  • Projet de loi renseignement

    Ce projet de loi est encore une mesure scélérate envisagée par l'exécutif.

    A défaut d'être un moyen de lutte contre le terrorisme, il est évident qu'il s'agit sans coup férir de la mise en place de la surveillance de masse des populations.


     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Les partis politiques ne ce sont jamais autant ressemblé, puisque UMP et Socialistes soutiennent ce texte. Le ministre de l'intérieur semble suivre les traces d'un certain Papon.

    Si réellement 63 % des français sont pour sacrifier leur liberté sur l'autel de la dictature, c'est que la France régresse. Un peuple à genoux est vide de consistance et confond liberté avec soumission.

    Quand aux protestations des hébergeurs du net, il ne faut pas s'y tromper. Ils n'ont que faire de la liberté d'expression de leurs clients. A travers ce dispositif, ils craignent pour leur économie propre et pas autre chose.
    Les députés ont voté ce texte qui, n'en doutons pas, sera adopté par le Sénat et passera, de gré ou de force, malgré de nombreuses contestations légitimes.

    Le projet de loi, à lire aussi entre les lignes :

    Plus loin :

    Cisco collabo... :

    http://www.universfreebox.com/article/30314/Loi-Renseignement-Cisco-France-va-collaborer-avec-l-Etat-en-fournissant-les-solutions-technologiques

    Site du gouvernement : Rien que l'image de présentation fait penser à la milice de Vichy !

    http://www.gouvernement.fr/action/la-lutte-contre-le-terrorisme

    Contestations :

    http://tempsreel.nouvelobs.com/loi-renseignement/20150430.OBS8266/loi-sur-le-renseignement-la-resistance-est-en-marche.html

    http://www.gizmodo.fr/2015/05/07/presse-etrangere-loi-renseignement.html

    https://fr.news.yahoo.com/note-interne-l-inria-%C3%A9trille-loi-renseignement-155251778.html

    Gaulois.

     


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  • Derrière le miroir

    Ou le tapage médiatique à n'en plus finir et le tsunami émotionnel

     N'en doutons pas, tout ce cirque va très vite tomber dans l'oubli. Vous ne trouvez pas que ça pue l'hypocrisie à plein nez et la récupération à tour de bras par ceux qui, aujourd'hui se réclament du droit d'expression. Manuel Walls,  pour ne citer que lui, est aussi un "je suis Charlie" alors qu'il n'a cessé de détruire la liberté d'expression depuis qu'il est premier ministre et qu'il s’apprête, sous des prétextes bidons, a introduire une loi anti-terroriste à la française sur le modèle « patriote act » made in USA d'ailleurs fortement contesté par les défenseurs des droits de l'homme. Des lois qui, comme celles instaurées par Nicolas Sarkozy en son temps, ne servent à rien, sinon à engendrer une répression aveugle et opposer les citoyens contre les citoyens.
    Passées les premières 24 heures, les charognards de la politique ont commencé la récupération et adopté une stratégie virant à la tragédie qui a touché tout le monde. Nos dirigeants le savent bien, c'est communicatif, comme de bailler en public. Voir ces millions de "je suis Charlie" dans la rue alors que le journal était en faillite a finalement quelque chose d'artificiel. Pas sûr que ce soit une réelle solidarité avec Charlie Hebdo.
    Comme c'était prévisible, la popularité de nos principaux dirigeants remonte, même si ce n'est pas fracassant.

    http://www.bfmtv.com/politique/cote-de-popularite-du-mieux-pour-hollande-et-valls-apres-les-attentats-857214.html

     http://www.rtl.fr/actu/politique/apres-les-attentats-en-france-la-cote-de-popularite-de-manuel-valls-continue-de-grimper-7776239117

    Laissons passer quelques semaines et les moutons, n'ayant plus d'herbe à brouter, changeront de pré.

    Qui étaient ces terroristes
     
    Produits de toute pièce par un système sans concession ?
    A lire absolument :
    L’enfance misérable des frères Kouachi
    Eloïse Lebourg (Reporterre)
    jeudi 15 janvier 2015

    http://www.reporterre.net/L-enfance-miserable-des-freres

     

    Quelle était l’enfance de Chérif et Saïd Kouachi, les deux hommes qui ont assassiné les journalistes et les policiers à Charlie Hebdo ? Une enfance misérable, de père absent et de mère prostituée, dans un immeuble populaire du 19e arrondissement de Paris. Evelyne les a connus, elle témoigne. Un document exclusif de Reporterre

    Elle en rêvait, de son logement social. Elle pose donc meubles, enfants, mari, dans un F4 du 156 rue d’Aubervilliers, à Paris. Avec son CAP de comptabilité, Evelyne s’en va chaque matin travailler tout près de la cité, en plein 19e arrondissement. Nous sommes dans les années 1980. La mixité sociale n’est encore qu’une théorie, un concept.
    « Ici, nous vivions entre pauvres. Et encore, la plupart des gens, une fois passées quelques années, partaient ailleurs. Le quartier craignait vraiment. Nous avons décidé de rester pour changer notre environnement nous-mêmes, nous les locataires du 156. Nous voulions sauver notre quartier. »
    Un enfant comme les autres
    Alors, Evelyne crée des associations. L’une d’elles, Jeunes et locataires, voit le jour dans les années 1990. Son but est de sortir les enfants, de leur faire découvrir autre chose « que le ghetto ». Son association est une des rares à traverser le temps, elle existe pendant plus de dix ans. Elle parvient à dégoter quelques subventions, alors elle prend la main des gamins du quartier et les emmène ailleurs. Un goûter dans un parc, une sortie dans un beau quartier de Paris, et même un jour : Eurodisney.
    On la prévient, dans la bande des enfants, l’un est particulièrement coquin, voire turbulent. Il s’appelle Chérif. Il se balade toujours avec son grand frère Saïd, plus discret. À croire que le plus petit est l’aîné. Saïd pleurniche tout le temps, et suit toujours son cadet. Evelyne surveille le cadet « comme du lait sur le feu ».
    « J’adorais cet enfant. Il suffisait qu’on le cajole, qu’on le prenne dans les bras pour qu’il se calme. Moi, je l’ai trouvé touchant, ébahi comme tous les autres par la bande à Mickey. » Un enfant comme les autres, qui croit en la magie de Disney, et qui se calme dès qu’on l’apaise. « On les emmenait au cinéma, Chérif adorait y aller. »


    Mère en détresse
    Sa mère n’a pas d’argent pour payer la cantine, et elle n’est pas du genre à demander de l’aide. Evelyne qui aide tout le monde à faire ses papiers, ne l’a jamais vue dans son bureau. On ne sait rien du père, et peut-être même les enfants ont-ils des pères différents. Ils ont toujours vécu ici, nés en 1980 et 1982. Deux des cinq enfants ont déjà été placés ailleurs par les services sociaux, quand Evelyne suit Cherif et Saïd.
    Quelques mois après la sortie à Eurodisney, Chérif rentre de l’école comme chaque midi. Accompagné comme toujours de son grand frère, il découvre ce midi-là, en plein milieu de l’appartement, sa maman morte. Morte de quoi ? Elle aurait avalé trop de médicaments. Pour beaucoup, il s’agit d’un suicide.
    Finalement, tout le monde connaissait le quotidien de cette mère célibataire. Et les langues des habitants du quartier finissent par se délier. Elle ne parvenait plus à subvenir aux besoins de ses cinq enfants, elle avait fini par faire le trottoir pour arrondir les fins de mois. Elle serait morte, selon la gardienne qui était la seule qui lui parlait, enceinte d’un sixième enfant.
    Les enfants sont orphelins, Saïd a douze ans, Chérif a dix ans. Ils quitteront le 156, pour passer leur adolescence, en Corrèze, dans un établissement de la Fondation Claude Pompidou
    "On aurait dû aider cette maman"
    Evelyne l’a reconnu sur sa télé mercredi 7 janvier. « J’ai appelé mon gendre, qui lui aussi a grandi dans le quartier. Il m’a bien confirmé. J’ai pleuré. Je me suis dit que je suis responsable. J’aurais dû aider cette maman. On n’aurait jamais dû emmener les enfants à Eurodisney, avec cet argent-là, on aurait dû aider cette maman. Chérif avait une dizaine d’années, pas plus. Finalement, à n’avoir rien vu, nous avons tué cette mère et avons été incapables de sauver ses enfants. »
    Evelyne est inconsolable devant sa télévision. « Chérif était un enfant comme les autres. Mais il n’aura pas reçu d’amour… Il a trouvé dans le fanatisme religieux, la famille qu’il n’a jamais eue. Ils ont su lui monter la tête. En même temps, c’est facile de s’en prendre à des gamins aussi isolés et fragiles. Personne n’était là pour le remettre dans le droit chemin. »
    "S’il avait eu une enfance heureuse, serait-il devenu terroriste ?
    Evelyne tient pour responsable la politique de la Ville. « Le but était de parquer là les pauvres. Et personne ne s’en occupait. Les assistantes sociales démissionnaient une à une. Elles avaient trop de boulot par chez nous, elles préféraient se faire muter ailleurs. Alors chaque mois, on avait une nouvelle personne qui reprenait notre dossier, et au final, on n’avançait pas. »

    Evelyne en veut aussi beaucoup au manque d’encadrement des enfants. « Il n’était pas rare que l’on voit des enfants de cinq-six ans traîner devant l’immeuble à minuit. Chérif lui, était comme abandonné. Je me souviens d’un jour durant lequel nous organisions un goûter. Nous n’avions pas de local, alors nous allions dans les caves. Je suis remontée chercher des gobelets, et là, j’ai vu un gardien demander à Chérif, qui était tout maigrelet, de se mettre à genoux pour demander pardon, parce qu’il avait fait une bêtise. Comme il n’avait pas de papa, et une maman absente, il était un peu le souffre-douleur. Enfin, je ne voudrais pas que vous pensiez que je le défends. Mais je veux dire, s’il avait eu une enfance heureuse, serait-il devenu un terroriste ? »
    Elle raconte aussi, pour expliquer le contexte de désarroi, l’histoire d’un autre jeune, habitué de la brigade des mineurs, qu’elle faisait dormir chez elle, parce qu’il était battu par sa maman. Un jour, il fugue, les premières nuits, il dort sur le toit. Evelyne finit par le ramasser, lui faire passer une nuit dans le lit de son fils. Le matin, elle le dépose à la police. C’est un habitué, quatre fois qu’il vient. La première fois, à cause d’une brûlure au troisième degré causé par un fer à repasser. Evelyne se met en colère : « Combien de fois devrai-je vous l’amener avant que vous le retiriez de sa mère ? »
    Mais le policier veut d’abord savoir comment l’enfant a vécu pendant ces huit jours d’errance. Il comprend tout, quand l’enfant parle d’un monsieur. « Les enfants étaient tellement laissés à l’abandon que le 156 était devenu un repère de pédophiles. Ils passaient le soir, les gamins étaient livrés à eux-mêmes sur le parking. Les parents ne les cherchaient pas… »
    "Nous étions entourés de violence"
    Evelyne en a marre : « Nous avions quatre centres sociaux dont La maison des copains de La Villette, Action fraternelle, ou encore Espace 19, mais les éducateurs, salariés, n’étaient pas plus âgés que les délinquants et leur donnaient rendez-vous dans les cafés à fumer des clopes et boire des verres. Moi, j’appliquais la méthode bénévole de la ’maman’ et je n’ai jamais eu de problème avec ces jeunes. Sont-ils totalement responsables de ce qu’ils deviennent ? Délinquants, drogués, et pour les frères Kouachi, ces monstres incompréhensibles ? »
    Marise (prénom modifié) se pose la même question. À l’époque, elle aussi habite le quartier. Militante, elle multiplie les associations pour venir en aide aux quartiers difficiles. « J’ai vécu de bons moments. Mais avant les années 90, et la prise de conscience que la mixité sociale était indispensable, nous ne parlions pas de ça lors de nos réunions politiques. (NDLR : Marise a d’abord été militante au PC, puis au PS). La société délaisse les pauvres, les met en colère, les rend violents, puis parfois haineux. »
    « Les seuls qui acceptaient de vivre au 156 étaient les sans-abris. Nous étions entourés de violence. » Evelyne renchérit. « Je me souviens de ces gamins dont le père était toujours saoûl, et s’endormait avant que les enfants ne rentrent de l’école. Il fermait à clef, les enfants dormaient dans les escaliers. Nous faisions des signalements, mais même les professeurs ne disaient rien… C’est une société entière qu’il faut condamner d’avoir laissé grandir des enfants dans une telle misère. »


    "Terreau fertile"
    Evelyne, chrétienne qui pense qu’il faut savoir rire de tout, savait que doucement l’islam gagnait dans le quartier. « Je voyais de plus en plus de femmes porter le voile, puis avoir des propos de moins en moins laïcs. » Marise acquiesce : « Au début, dans les années 90, un des pratiquants de la mosquée de la rue de Tanger faisait partie du Conseil de Quartier. On l’aimait beaucoup, il était très laïc, très ouvert. Nous faisions nos réunions dans la mosquée. Je trouvais cela formidable. Puis notre ami, un jour nous a dit qu’il quittait la mosquée, qu’il ne se retrouvait plus dans les paroles de l’imam. Dès lors, la porte de la mosquée nous est restée à jamais fermée, et nous voyions le changement dans le comportement. Les salafistes ont petit à petit pris possession des lieux, jusqu’à l’arrestation de la cellule des Buttes Chaumont. »
    Marise pense que l’intégrisme ne peut prendre racine que sur ce genre de terreau fertile où la précarité et l’abandon ont pris la place normalement nécessaire de l’intégration. « Mais je suis optimiste, depuis l’avènement de la mixité sociale, les choses vont mieux. Je reste persuadée que la mixité était la bonne solution. En revanche, ces enfants nés dans le triple abandon, d’une société, parfois de racines, et encore pire d’éducation, n’ont pas pu apprendre les limites, pas pu s’intégrer… Et ils ont trouvé refuge dans la délinquance, la violence, la prison, et parfois dans l’intégrisme religieux. Il reste cependant de nombreuses structures à créer pour prévenir, intégrer, encadrer. Tenez, pour l’intégration, moi j’aime beaucoup animer l’atelier tricot au Centre Social Riquet mais je dis aux femmes d’arrêter de parler une langue entre elles que je ne comprends pas, j’ai l’impression qu’elles parlent de moi. Ça les fait rire. Mais finalement, parler le même langage quand on est ensemble, c’est plus simple non ? »
    Pour Marise, « nous sommes responsables de ne pas avoir offert une jeunesse équilibrée à ces mômes, en n’ayant jamais vu la souffrance de leur mère, leur désarroi d’orphelins… Mais ce n’est pas une excuse pour tuer les autres et ne pas avoir le recul face à l’absurdité du fanatisme… »
    Evelyne, elle, qui a pris sa retraite et vit maintenant dans la région Centre, concède : « Je ne devrais pas le dire, vous allez me prendre pour une folle, mais quelque part, moi ces gamins-là, je les plains… »

    Tous les morts n'ont pas la même valeur

    Ce texte, politiquement incorrect ne figure pas sur la toile

    17 personnes assassinées par des fanatiques religieux et 4 millions de personnes sortent dans la rue, et tous les médias parlent d’une seule voix pour d’écrire ces horribles actes.
    130 000 morts depuis le début de la guerre civil en Syrie, il y a 4 ans.
    1000 victimes de la secte Boko-Haram au Nigéria en seulement 4 jours, entre le 4 et le 7 Janvier 2015.
    2000 personnes tuées en Palestine rien que sur l’année 2014.
    Tous ces mineurs du Niger, travaillant dans les mines d’uranium d’Aréva, ‘les plus sûr du monde’ et qui meurt avant l’âge de 60 ans.
    Et si peu de réaction !
    Est-ce parce qu’ils sont noirs, arabes ou musulmans ? Ces humains, parce qu’ils n’ont pas la bonne carte d’identité, seraient-ils moins humains ?

    TOUS LES MORTS N’ONT PAS LA MÊME VALEUR !

    1 soldat français meurt au combat en Afghanistan, c’est l’émoi, la tristesse, un drame pour la République qui perd un ‘soldat de la liberté’. Une enquête est même lancée.
    1 fillette meurt d’une balle française en Afghanistan, ça ne fait même pas une ligne dans les journaux. Alors pourquoi une enquête ?

    TOUS LES MORTS N’ONT PAS LA MÊME VALEUR !

    1 policier est abattu, froidement, par un fou furieux et ce sont 4 millions de manifestants, des funérailles nationales à l’Elysée, sa famille interviewée aux journaux télévisés de 13h et de 20h, un éloge de sa vie et de ses collègues.
    1 manifestant est tué par la gendarmerie démocratique et, seulement, 10 milles personnes manifestent leur émotion et leur peur sur la liberté de manifester. Une enquête est ouverte par la police des polices et les journalistes répètent, sans recul, la version policière, c’est-à-dire celle de ceux accusé d’homicide. Evidemment la famille de la victime est privée de médias.
    1 habitant des quartiers HLM est tué par la police républicaine, la France ne se lève pas, la version policière, la même que celle du procureur, tourne en boucle dans les médias locaux. La victime y est décrite si négativement, qu’à les écouter le policier en question devrait être décoré pour ce meurtre. La famille de la victime est sommet de faire profil bas et de lancer des appels au calme, si elle veut que l’enquête de la police de polices daigne commencer.

    TOUS LES MORTS N’ONT PAS LA MÊME VALEUR !

    Dans ces quartiers, tout comme dans les colonies françaises que sont les DOM-TOM, lorsqu’un môme de 12 ans perd un œil par un tir de flashball des gardiens de la paix, les journalistes, criant leur indépendance aujourd’hui, répètent depuis trop longtemps la version policière, au mot près. La famille est laissé seule à elle-même pour une bataille judiciaire, longue de plusieurs années, trop souvent classée sans suite.
    Et les 4 millions de personnes qui défilaient pour les Droits de l’Homme et la Liberté, où sont-elles ?

    TOUS LES MORTS N’ONT PAS LA MÊME VALEUR !

    Pour que les violences des forces de l’ordre restent aussi inadmissibles que celles des racistes de tout poil qui veulent imposer leurs idées par la force et la peur.
    Pour que les blessés par la police, leurs familles et les familles des tués par la police reçoivent le même traitement que celui des victimes de Charlie Hebdo, de l’Hyper Casher et de l’imprimerie.
     Et pour afficher notre entier soutien aux blessés, mutilés et aux familles des tués par la police.
    Nous serons présents à la manifestation du 22 février à Nantes. Lieu et date auxquels, en 2014, 3 manifestants y ont perdu un œil et 3 autres sont toujours en prison pour avoir osé s’être exprimé dans la rue.

    TOUS LES MORTS AURONT LA MÊME VALEUR !

    Gaulois.


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  • Charlie, les terroristes et les autres

    Personne ne peut accepter une telle barbarie, perpétrée contre Charlie Hebdo le 7 janvier.
    Ce que déclare Guillaume Liégard. Publié sur le site de Regard n'est qu'une très sommaire approche de cet événement dramatique.
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/11/ils-participeront-a-la-marche-republicaine-dimanche-a-paris_4553608_3224.html

    Unité nationale, pour info un texte de la revue "Regards" sur le sujet.
    La légitime émotion collective créée par l'attentat contre Charlie Hebdo ne doit pas être le prétexte d'un Patriot Act à la française. Elle doit aussi conduire à une lutte sans compromis contre les fondamentalismes qui prospèrent aujourd'hui.
    L'effroyable massacre de la rédaction de Charlie Hebdo a suscité une intense émotion, un sentiment profond de dégoût contre un acte barbare. Spontanément des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue, les déclarations ont été unanimes pour condamner ces assassinats, c'était bien le minimum.
    Il n'y a pas lieu de douter de la sincérité de toutes celles et tous ceux qui se sont exprimés, mais au-delà de la sidération commune, commencent les divergences politiques. Dès ses premières déclarations, le président de la République a appelé à « l'unité nationale face à la barbarie ». Il n'en est pas question. Une union nationale des forces politiques supposerait un accord sur ce qu'il faut dire et faire après un tel événement. C'est évidemment impossible.
    La tentation sécuritaire
    Au lendemain même de l'attentat meurtrier à Charlie Hebdo, Marine Le Pen a déjà embrayé, réclamant un référendum sur la peine de mort. S'agissant de lutter contre des djihadistes qui partout manifestent le peu de cas qu'ils font de leur propre vie, aspirant plutôt au martyr, la revendication est grotesque. La présidente du FN le sait bien, et si elle utilise cette arme, c'est qu'elle tente de capter l'aspiration à l'ordre qu'un tel événement fait naître au sein d'une fraction de la population.
    Depuis des années, l'arsenal législatif a été sans cesse modifié, se traduisant à chaque fois par de nouvelles restrictions des libertés et des moyens accrus de surveillance par l'État. Nicolas Sarkozy s'était spécialisé dans l'exploitation nauséabonde de faits-divers, pour alourdir à chaud les lois répressives de ce pays. Les conséquences sont bien connues, avec une criminalisation croissante des mouvements sociaux, les procès en tout genre contre des syndicalistes et l'utilisation d'armes disproportionnées contre des manifestations.
    Le 24 décembre, dans un curieux cadeau de Noël aux internautes, Matignon a publié un décret d'application à l'article 20 de la loi de programmation militaire (LPM). Ce texte, sous le vocable lénifiant d' "accès administratif aux données de connexion" permet une très large surveillance des télécommunications des Français (téléphone, SMS, internet, etc...) par les services de l'Etat.
    Lutter contre la barbarie fondamentaliste
    Tous les éléments d'un Patriot Act à la française sont déjà en place. Nul doute que des voix nombreuses vont, au nom de la lutte contre le terrorisme, demander de nouvelles restrictions démocratiques. D'autres réponses sont pourtant possibles. Celle de Fabian Stang, maire d'Oslo, après la tuerie de l'Île Utøya perpétrée par le néo-nazi Anders Breivik en 2011 (69 morts parmi les jeunesses socialistes norvégiennes), est admirable : « Nous allons punir le coupable. La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie. » Elle évoque ce que doit être notre combat. Combattre la barbarie commence par ne pas abandonner nos valeurs. Céder à la peur, en rabattre sur nos exigences démocratiques est un piège redoutable (lire aussi"Face à l'horreur, ni la peur ni la haine"). C'est reconnaître nous même que nos ennemis ont gagné en entrant sur leur terrain.
    S'il ne faut rien lâcher sur nos valeurs d'égalité, de démocratie, il faut aussi mener un combat implacable contre la barbarie djihadiste. Celle-ci est plus encore l'expression d'un projet politique totalitaire qu'une dérive intégriste et disons le mot, c'est une forme de fascisme. Les exactions de Daesh au Proche-Orient sont proprement abominables. Le massacre de mercredi n'est qu'un échantillon de ce que subissent tous les jours les populations yézidies, kurdes, chrétiennes et sunnites en Irak et en Syrie.
    Cela suppose donc un combat de tous les instants contre ces courants, mais aussi leurs protecteurs. Chacun sait que l'Arabie Saoudite et surtout le Qatar ont abondamment financé Al Qaïda et Daesh, deux pays avec lesquelles la France entretient les meilleures relations pour des raisons économiques. Il y a peu encore, Nicolas Sarkozy, qui demande aujourd'hui des mesures énergiques au gouvernement, cachetonnait complaisamment à Doha à l'invitation de la Qatar National Bank. De toute évidence, la lutte contre le djihadisme est soluble dans le carnet de chèques.
    S'opposer à l'ascension politique des intégrismes religieux
    Une partie de la gauche doit aussi balayer devant sa porte. Il faut être intraitable contre toutes les formes de racisme. Les discours haineux, les amalgames nauséabonds contre les musulmans sont devenus monnaie courante et nécessite un combat acharné et sans relâche. Mais ce qui s'est passé mercredi à la rédaction de Charlie Hebdo, les horreurs quotidiennes en Afghanistan, au Pakistan ou au Proche-Orient ne sont pas seulement le fruit d'une réaction, même très dévoyée, aux interventions impérialistes ou au climat antimusulman en France.
    Il existe, de par le monde, une montée globale des intégrismes religieux et de leurs projections politiques. Le Tea Party aux États-Unis, la victoire électorale du BJP en Inde, l'extrémisme juif ou l'islamisme radical traduisent un recul de la sécularisation de la politique. Le phénomène est trop général pour ne pas renvoyer à des raisons d'ensemble qu'il faudra analyser en détail. Tous ces courants sont irréductiblement nos ennemis. Baisser la garde au nom d'un adversaire principal que serait l'impérialisme (ou autre) serait une tragique erreur. Au sein même du monde musulman existe une lutte à mort entre des courants modérés et des forces ultraréactionnaires. Ces derniers doivent être défaits.
    Notre horizon, notre projet conjuguent égalité, liberté et solidarité. Cela suppose un combat de tous les instants contre la logique folle du capitalisme qui détruit nos sociétés. Cela signifie, aussi, d'être intraitable contre tous les fanatismes dont les valeurs sont point par point antinomiques aux nôtres.
    Guillaume Liégard. Publié sur le site de Regards.

    Au delà des faits, de la douleur des familles et des proches des victimes de Charlie Hebdo, il est nécessaire de prendre un peu de recul et si possible faire preuve d'un peu d'objectivité. Et puisque l'on parle tous azimuts du droit d'expression, autant vous faire part de ce que je pense de ce gigantesque tapage médiatique, au risque d'essuyer des critiques.
    N'allez surtout pas croire qu'il s'agit d'accorder un quelconque crédit à ceux qui ont assassiné les 12 personnes de Charlie Hebdo.  
    Comme toujours, les médias manipulent les foules dans un battage bien orchestré au delà des limites de la décence qui est due aux victimes, alors qu'ils ont droit au recueillement.
    Le chef de l'état et ses deux principaux ministres l'ont bien compris, comme s'ils n'attendaient que cette horreur pour redorer leur blason. Passés maîtres de la récupération et de la manipulation, ils se mêlent aux foules en désarroi.
    Il n'est pas si sûr que ce soit une bonne idée quand tous ces hauts personnages, religieux et chefs d'états, etc... Prennent la tête d'une marche avant tout populaire. N'en doutez pas, c'est bien le peuple qui risque d'être la cible de tels actes. Il n'est pas si sûr non plus que la spontanéité des quelques 4 millions de citoyens soit celle décrite par les grands médias.
     http://www.regards.fr/web/article/unite-nationale-c-est-non

    que cache cette poignée de main ?

    Voir aussi : http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Comment-Sarkozy-s-est-invite-sur-la-photo-687584

    Alors qu'ils sont, en principe, les ennemis jurés, l'entente cordiale d'un moment n'est rien d'autre qu'une profonde hypocrisie. François Hollande, dont la cote de popularité n'a jamais été aussi basse y voit là une opportunité qui lui tombe du ciel, ou d'ailleurs...Il y a fort à parier que, à court terme, sa popularité remontera de façon spectaculaire dans les sondages, ainsi d'ailleurs que celle de Nicolas Sarkozy qui y voit un retour inespéré de sa politique des plus contestables. Les foules naïves, à qui on ne demande surtout pas de réfléchir déchanteront peut-être...Bientôt. Car enfin, à force de mener une guerre sournoise au monde arabe, en particulier contre l'islam qui est une religion de paix et non de haine, il ne faut pas s'étonner d'assister à de tels actes terroristes. Il ne faut pas s'y tromper, il s'agit d'une guerre sournoise entre des groupes terroristes fanatiques et isolés, agissant au nom d'idéologies religieuses ou ethniques et le terrorisme d'état, des états. Les amalgames font souvent bien plus de mal et de dégâts.
    Au nom du droit de la presse, du droit d'expression, tout ne peut pas être permis. Comme par exemple les articles de Charlie Hebdo caricaturant les religions et quasiment bénit aujourd'hui. Alors que Dieudonné, comme l'on sait est censuré dans ses paroles. Que ce personnage soit ou non contestable, il y a deux poids deux mesures et là encore les amalgames vont bon train.
    Voir aussi : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-se-sent-comme-charlie-coulibaly_1639592.html

    Les responsables de ce canard auraient sans nul doute dû y réfléchir avant que ne survienne la réaction folle de ces fanatiques. D'autant qu'ils s'étaient préparé à des réactions possibles des fanatiques extrémistes. Il y en a toujours eu et il y en aura certainement longtemps encore. Mais est-il nécessaire de les provoquer ? Le mot n'est pas trop fort ; de les fabriquer ! Grâce ou plutôt à cause des colonisations séculaires et du capitalisme, avec tout ce que cela entraîne d'injustices sociales et économiques.
    Malgré ces rassemblements de masse, comme ceux du 11 janvier 2015, faut-il le rappeler encore sous d'habiles manipulations médiatiques, d’intellectuels et de dirigeants, tous ne sont pas en harmonie sur le fond. Comme par exemple des collégiens et lycéens de St Denis.     

    A Saint-Denis, collégiens et lycéens ne sont pas tous « Charlie »

    Le Monde.fr | 10.01.2015 à 00h11 • Mis à jour le 10.01.2015 à 01h07 |

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/10/a-saint-denis-collegiens-et-lyceens-ne-sont-pas-tous-charlie_4553048_3224.html

    Minute de silence dans un lycée de Bayonne

    « Je ne suis pas Charlie » : la phrase était inscrite sur le colis suspect trouvé, ce vendredi 9 janvier, dans la salle des professeurs du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis. « Il n'y avait pas de bombe, mais des câbles et un détonateur », soufflent Maryam et Marie-Hélène, deux élèves de 1re, à la sortie des cours, encore chamboulées par « cette semaine de fous ».
    #JenesuispasCharlie, c'est aussi le hashtag qui a commencé à apparaître sur Twitter, ces dernières heures, comme un contre-pied – presque une provocation – face la mobilisation suscitée par l'attentat contre Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier.

    « ILS ONT INSULTÉ L'ISLAM ET LES AUTRES RELIGIONS »
    La plupart des élèves croisés, vendredi après-midi, à Saint-Denis s'y reconnaissent. Ils condamnent l'assassinat des caricaturistes... Mais presque autant que leurs caricatures. Pour tous, la vie est sacrée, mais la religion aussi. « Moi, la minute de silence, je ne voulais pas trop la faire, lâche Marie-Hélène, 17 ans, je ne trouvais pas juste de leur rendre un hommage car ils ont insulté l'islam, et les autres religions aussi. »
    Ce que Maryam, sa camarade, redoute aujourd'hui, c'est « la haine qui va encore aller sur l'islam ». La jeune fille de 16 ans fait état de « filles voilées », comme elle, qui auraient été « agressées par des skinheads dans le 9-4 » (pour « 94 », département du Val-de-Marne), croit-elle savoir. Toutes deux ont tout de même respecté le temps de recueillement, jeudi 8 à midi, appelé de ses vœux par le gouvernement. « Même ceux qui ne voulaient pas sont restés silencieux », disent-elles.

    « ILS AURAIENT PU NE TUER QUE LUI »
    C'est aussi le cas d'Abdel, 14 ans, en 4e au collège Pierre-de-Geyter, un peu plus dans le sud de la ville. « Bien sûr que tout le monde a participé à la minute de silence, et il y avait tous les musulmans », insiste-t-il. Mais il ne cache pas sa motivation : « Je l'ai fait pour ceux qui ont été tués, mais pas pour Charlie [Charb], le mec qui a dessiné. Je n'ai aucune pitié pour lui. Il a zéro respect pour nous, les musulmans. Mais ce n'était pas la peine de tuer douze personnes. Ils auraient pu ne tuer que lui. »
    Abdel n'est pas le seul collégien à penser, en dépit des débats organisés par la plupart des enseignants, un peu perdu dans le flot d'informations déversés sur les réseaux sociaux, que « Charlie » était l'unique dessinateur de l'hebdomadaire attaqué.
    Difficile, pour les plus jeunes, d'articuler le respect de la vie avec ce qu'ils considèrent comme une atteinte à l'islam. « J'ai jamais vu dans ma religion qu'il fallait tuer », explique Mehdi, 16 ans, croisé avec deux camarades non loin du lycée Paul-Eluard, où tous trois étudient. « Il y a des élèves qui disent qu'à Charlie, ils l'ont cherché », le coupe Yohan. « Je ne suis pas d'accord avec le contenu [des caricatures], mais je suis contre l'attentat », affirme Yacine, avant d'ajouter : « Mais les dessinateurs, ils ne sont pas blancs dans cette affaire. »
    COMPARAISON AVEC DIEUDONNÉ
    C'est aussi le sentiment de quatre toutes jeunes filles de 6e à peine sorties de cours. « Des deux côtés, il y a des torts », tente Erica, qui se dit catholique comme ses amies. « Retirer la vie à douze personnes, c'est un crime contre l'humanité », croit-elle savoir, « et même s'ils l'ont un tout petit peu cherché, faut pas abuser... »
    Les caricatures du Prophète, ces adolescents reconnaissent qu'ils ne les avaient jamais vues avant l'attentat. Ils se sont rattrapés depuis, prenant connaissance de tous les dessins, y compris de ceux que Charlie Hebdo n'avait pas publiés dans ses pages. « C'est de la rigolade, lâche Yacine, mais beaucoup de jeunes font la comparaison avec Dieudonné : lui, pour les quenelles, on l'a sanctionné ; pour Charlie, on invoque la liberté d'expression... »
    Cette liberté d'expression, en dépit des explications que leur ont fournies leurs enseignants, reste pour la plupart des jeunes rencontrés à Saint-Denis un concept difficile à cerner, et qu'ils perçoivent comme incompatible avec leur foi. « On ne rigole pas avec la religion », affirme Allende, jeune majeur scolarisé au lycée professionnel Bartholdi, chrétien mais qui envisage une conversion. « C'est dangereux. S'ils ont tué Charlie, c'est parce qu'il ne respectait pas la religion. Ils ont attaqué l'islam, et là, ils voient un autre aspect de l'islam, la colère. Si Charlie continue, les jeunes ici vont bouger. » A ses côtés, Mohammed, majeur lui aussi, acquiesce. « La minute de silence, on l'a faite, dit-il, mais le débat avec les enseignants, je préfère pas calculer, ça va poser des problèmes si je ne suis pas d'accord. »
    Du débat avec leur professeur d'anglais, Nadia et Laura, collégiennes de 4e, reconnaissent ne pas avoir tout saisi. « Il nous a parlé d'une France coupée en deux, entre croyants et pas croyants... ou que les terroristes voulaient diviser la France », hésite Nadia. Erica et ses trois copines de 6e, en revanche, se sentent plus rassurées après en avoir parlé dans le cadre scolaire. « Dans certaines familles, les discussions sont bannies, expliquent-elles. « Et puis ça fait du bien, parce que voir les rondes de police, le panneau “alerte attentat” devant le collège, et lire tout et son contraire sur Internet, ça fait peur », précise l'une des trois, en avouant avoir demandé à sa mère de l'accompagner sur les trajets.

    Minute de silence : des « cas de perturbation » traités « localement », dit le ministère
    « Dans la très grande majorité des cas, tout s'est bien déroulé lors de la minute de silence, jeudi 8 janvier à midi », affirme-t-on au ministère de l'éducation nationale, en précisant être encore dans l'attente de « remontées ». « Les personnels ont été à l'écoute des élèves », explique-t-on dans l'entourage de la ministre, Najat Vallaud-Belkacem. « Néanmoins, certains cas de perturbation de la minute de silence par des élèves nous ont été signalés. Ils ont été traités localement par les équipes éducatives, de manière proportionnée à la gravité des faits. »
    Les syndicats d'enseignants et de chefs d'établissement sont sur la même ligne. Pour le SNUipp-FSU, majoritaire au primaire, la minute de silence a été « un moment solennel largement respecté », explique son secrétaire général, Sébastien Sihr. Pour le SE-UNSA, il y a bien eu « des difficultés ici ou là », mais « les professeurs gèrent au mieux en fonction des publics et des territoires ». Le SNPDEN, majoritaire parmi les proviseurs, évoque des « contestations moins importantes que lors de l'affaire Merah », même s'il fait état de « collègues inquiets au point, dans certains établissements, de renoncer au temps de recueillement et de débat ». Dans l'enseignement supérieur, rien à signaler, selon les présidents d'université.

    Plus loin : http://www.mediapart.fr/

    Aucun terrorisme n'est supportable, qu'il vienne d'intégristes religieux ou des états.

    Gaulois.





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