• BRESIL - EXPULSION DU PEUPLE GUARANI-KAIOWÁ

    Toutes proportions gardées, nous avons en France le projet de notre Dame des Landes.

    La déclaration ci-dessous est dramatique. Les membres de cette communauté iront-ils jusqu'au suicide collectif ? Faut-il en arriver à de tels sacrifices pour que les pouvoirs en place prennent enfin conscience des drames environnementaux et humains qu'ils provoquent.

    Doit-on croire que les gouvernants de la planète sont des criminels sans conscience. Il ne faut jamais dire qu'ils sont des " irresponsables " ! Bien au contraire, ils sont " responsables " de leurs actes.

    Gaulois.

      www.raoni.com

    le Brésil signe l'arrêt de mort d'un peuple qui se prépare au suicide collectif

     
       « Nous demandons que soit décrétée une fois pour toute notre décimation totale et que soient utilisés des tracteurs pour ouvrir notre fosse commune. Ceci est notre demande faite aux juges fédéraux. »
    Ces mots tragiques, tétanisent car ils s'abattent comme une chape de plomb, comme le couperet de la hache du bourreau, tranchant comme le rasoir. Ils n'ont pas été rédigés lors d'un terrible conflit du fonds des âges. Cela se passe en 2012, au Brésil, République démocratique...
    Ces quelques lignes sont extraites d'une lettre ouverte co-signée par quelque 170 membres de la communauté Guarani-Kaiowá, hommes, femmes et enfants sous le coup d'un avis d'expulsion de leurs terres traditionnelles émis par un tribunal brésilien. Depuis 1986, 863 jeunes Guarani âgés de 14 à 24 ans ont choisi de se donner la mort (par pendaison ou empoisonnement aux pesticides) pour échapper à leur vie de misère et de peur. Voici le cri de désespoir de la communauté Guarani-Kaiowá :
    « Nous, 50 femmes, 50 hommes et 70 enfants, des communautés Guarani-Kaiowá originaires de tekoha Pyelito kue/Mbrakay, présentons par cette lettre notre situation historique et notre décision face à l’ordre d’expulsion exprimé par la Justice Fédérale de Navirai (Mato Grosso do Sul), dans le procès nº 0000032-87.2012.4.03.6006 du 29 septembre 2012.

    Nous avons été informés que nos communautés seront attaquées, violentées et explusées de la berge de notre rivière par la Justice Fédérale de Navirai elle même. Il est ainsi évident pour nous que l’action de la Justice Fédérale provoque et augmente les violences contre nos vies, en ignorant notre droit de survivre sur les berges de cette rivière, proche de notre territoire traditionel Pyelito Kue/Mbarakay (...)

    lire la suite de la lettre ouverte des Guarani-Kaiowá sur le site www.raoni.com


    Le Cacique RAONI de retour en Europe
    POUR LANCER LA CAMPAGNE "URGENCE AMAZONIE"


       Le sommet de Rio +20 (juin 2012) n’a pas été à la hauteur des espérances des peuples autochtones de l’Amazonie brésilienne. La forêt et ses habitants sont plus que jamais menacés de disparition. Face à l’urgence de la situation, PLANÈTE AMAZONE se mobilise et met en place une campagne européenne d’un commun accord avec l'Instituto Raoni, ONG brésilienne dont le Cacique Raoni est le président.

    Cette campagne sera orchestrée par PLANÈTE AMAZONE avec le soutien de l'ONG américaine, Amazon Watch, de la Société des Peuples Menacés - Suisse - et, pour la France, de Nicolas Hulot.

    Un appel adressé aux dirigeants européens aura pour objet de dénoncer les nombreuses violations aux droits de l'Homme que subissent les peuples forestiers d'Amazonie, garants de la préservation de cette forêt.

    D’autre part, il leur sera demandé de prendre des mesures concrètes pour que nos pays stoppent leur participation à la déforestation et à la destruction de la biodiversité en Amazonie (importation de soja, huile de palme ou viande, importation de bois issus de coupes illégales ou non durables en forêt tropicale, participation aux projets de barrages géants dans le bassin amazonien...).

    Le Cacique Raoni lancera enfin un un appel à la solidarité pour permettre à son peuple de construire en urgence un village dans une zone de son territoire en proie aux invasions. Cette réalisation parachèvera le travail entrepris avec le soutien du chanteur anglais Sting il y a près d'un quart de siècle.

    POURQUOI L’EUROPE ?
    En avril 1989, le Cacique Raoni quitte le Brésil pour la première fois et entame à Paris une campagne internationale (17 pays parcourus en 60 jours) pour lancer un cri d’alarme contre la déforestation. Relayé par la plupart des télévisions, celui-ci va contribuer à éveiller les consciences : la déforestation ne détruit pas seulement les dernières tribus indigènes, elle risque de compromettre notre avenir à tous.

    Le Cacique Raoni a toujours reçu un accueil favorable en Europe et le soutien de chefs d'Etat et de souverains : les présidents français François Mitterrand et Jacques Chirac, le roi d’Espagne Juan Carlos, le Prince Charles, sa sainteté le Pape Jean-Paul II…

    Dans la foulée du succès médiatique et populaire remporté par la campagne internationale du Cacique Raoni en 1989, l'impulsion de dirigeants européens lors de sommets du G7 a permis de lancer en 1992 le Programme pilote pour la conservation des forêts de l’Amazonie brésilienne (PPG7), l'initiative internationale la plus ambitieuse en matière de protection de l'environnement

    Or, 20 ans après, l’actualité récente nous enseigne que ces territoires et leurs populations sont plus que jamais menacés de disparition.

    En 1989 le réchauffement climatique n'était annoncé que par quelques scientifiques zélés. En 2012 il est un fait avéré.

    Gardant en mémoire les bonnes résolutions prises il y a près d'un quart de siècle par les pays industrialisés pour enrayer la déforestation, non appliquées pour la plupart, la Campagne "Urgence Amazonie" engagera dirigeants et citoyens à agir maintenant, sous peine de graves conséquences à court terme, pour la planète.


    VOUS SOUHAITEZ DEVENIR PARTENAIRE OU MÉCÈNE DE LA CAMPAGNE "URGENCE AMAZONIE" ?
    MERCI DE NOUS CONTACTER DÈS RÉCEPTION DE CETTE NEWSLETTER À :
    info@planeteamazone.org
    (dossier disponible sur demande). Autres infos sur le site.





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  • Basculement de la biosphère

    A la lecture de ce résumé, le lecteur sera septique. Pour les anglophones, la publication de cette synthèse dans la revue « Nature » est à lire.
    A défaut de me prononcer sur cette question, je suis de l'avis général : La terre est arrivée bien avant l'humain. Elle sera encore là bien après notre disparition.
    Gaulois.

    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Barnoskyetal2012.pdf

    Les scientifiques le disent : la dénatalité ou la mort

    Dimanche 14 octobre 2012 par Pièces et main d’œuvre

    « Maintenant, c’est plus seulement Pièces et main d’œuvre qui le dit, c’est Nature. » Ainsi parlaient des chercheurs, il y a quelques jours dans les couloirs de la fac d’Orsay. Ils avaient tort. Bien d’autres, depuis des décennies, prophètes de malheur et oiseaux de mauvais augure, annoncent l’effondrement écologique et ses effets catastrophiques pour l’humanité. Mais pour éveiller l’attention d’universitaires diplômés et des médias, il faut la caution - tardive – de la plus prestigieuse revue scientifique du monde.
    Deux revues font autorité dans le milieu scientifique mondial. Publier dans Science ou Nature est un triomphe pour les chercheurs. Nature, publication britannique créée en 1869, est la revue scientifique interdisciplinaire la plus citée au monde.
    Le 7 juin 2012, elle a publié une synthèse signée d’une vingtaine de chercheurs internationaux (spécialistes en paléontologie, biologie, géosciences, géographie, biochimie, géologie, biodiversité, entre autres, mais aussi « écoinformatique et écologie computationnelle »), intitulée « Approching a state shift in Earth’s biosphere » (à lire ici), nous alertant d’un proche basculement de la biosphère, irréversible et brutal.
    Ayant croisé de nombreuses sources, les auteurs concluent : la conjugaison de la crise climatique, de la perte accélérée de la biodiversité, de la transformation rapide des flux d’énergie et de la dégradation générale des écosystèmes pourrait conduire à un seuil irréversible, provoquant un bouleversement comparable à celui qui a fait passer la Terre de l’ère glaciaire à l’actuelle ère inter-glaciaire, il y a 12 000 ans. Cette fois, le basculement se produirait d’un coup, sans que nul ne puisse prédire son issue – quoique les auteurs ne se montrent guère optimistes pour l’espèce humaine. Les ressources biologiques subiraient des changements rapides et imprévisibles en quelques générations.
    Deux raisons à cette agonie : la croissance démographique et de la consommation des ressources per capita. L’étude nous apprend que 43 % de la surface de la planète est déjà exploitée par l’homme (agriculture et urbanisation). Si on atteint les 50 %, on ne pourra ni empêcher, ni retarder un effondrement planétaire, estiment les auteurs. À niveau de consommation des ressources naturelles constant, nous atteindrons ce seuil avec 8,2 milliards de Terriens. Soit, selon les estimations des démographes, en 2025. Dans treize ans. « Mes collègues qui étudient les changements liés au climat dans l’histoire de la Terre sont plus qu’inquiets. En fait, certains sont terrifiés », confie Arne Mooers, l’un des co-auteurs, professeur de biodiversité à la Simon Fraser University (Canada). (1)
    L’étude publiée par Nature n’est pas terrifiante seulement pour sa revue des progrès de la catastrophe. On y sent poindre aussi la tyrannie éco-technicienne, la planification écologique et l’Enfer Vert (2), quand les scientifiques en appellent au remplacement de l’énergie fossile par d’autres sources énergétiques, à l’amélioration de l’efficacité agricole, à un meilleur management des « réservoirs de biodiversité et des services de l’écosystème ». La langue trahit les techniciens du Vivant et les gestionnaires du désastre. Deux cents ans de progrès technologique et d’industrialisation ayant abouti à la fois à l’imminence d’une catastrophe et au pilotage informatique de la société-machine, il est bien naturel de voir s’épanouir des disciplines telles que l’écoinformatique, « synthèse des sciences de l’environnement et des sciences de l’information qui définit les entités et processus des systèmes naturels dans un langage que les humains et les ordinateurs peuvent traiter. » (3)
    Aussi peut-on lire sous la plume d’un promoteur de l’intelligence artificielle, à propos de l’effondrement annoncé par Nature : « Nous sommes pour notre part confirmés dans notre propre hypothèse selon laquelle l’évolution en cours est déterminée globalement par des compétitions entre systèmes anthropotechniques échappant au volontarisme des "systèmes cognitifs" limités que nous sommes. » (4) La technologie nous a conduits au désastre ? Il nous faut plus de technologie. Décrétons le cyber-état d’urgence planétaire.
    Confions notre sort aux « systèmes cognitifs » illimités d’IBM, par exemple. Rien pour choquer la CGT, le Front de gauche, le parti industriel et ses souteneurs médiatiques, tant qu’un tel projet crée des emplois. « Pas de futur sans industrie », pouvait-on lire sur une banderole à Lyon, le 9 octobre 2012 dans la manifestation de la CGT « pour l’emploi et l’industrie ». Et le syndicat de rabâcher sur son site et dans les interviews de ses représentants : « un emploi dans l’industrie génère 3 à 5 emplois dans les services et la sous-traitance qui permettent, par la consommation des salariés, d’alimenter l’économie, donc le développement industriel et l’emploi ».
    Alimenter l’économie, donc le développement industriel et l’emploi, c’est se ruer vers le seuil irréversible des 50 % de la planète artificialisés. C’est, par exemple, dévaster les Alpes pour frayer la voie ferrée à grande vitesse Lyon-Turin et transporter plus de marchandises plus vite et plus loin. Quelques centaines d’emplois contre quelques pas de plus vers le seuil d’effondrement de la biosphère, le combat est trop inégal. Écoutons Daniel Mermet sur France Inter, en écho aux manifestants cégétistes : « Finalement c’est les histoires qui nous hantent et qui hantent ce pays en général depuis des décennies, c’est-à-dire l’emploi, c’est-à-dire les licenciements, c’est-à-dire cette hantise, cette peur, cette terreur, cette grande peur de cette époque déjà depuis longtemps ». (5) D’accord. Recréons les Ateliers nationaux, comme en 1848, et employons les chômeurs à creuser des trous, et à les reboucher – par exemple sur le chantier du Lyon-Turin.
    Entre les fous de la croissance et de l’emploi, et les aspirants à la tyrannie écolo-technicienne, quelle place est la nôtre ? Depuis des décennies, le courant luddite, anti-industriel et anti-technologie, expose la double menace de la fuite en avant techno-industrielle : la destruction de la nature est indissociable de la destruction de la liberté et de la dignité humaines. La catastrophe annoncée et les solutions avancées vérifient ces analyses, révélant les liens étroits entre saccage de la planète et société de contrainte. Puisqu’il n’y aura plus d’eau potable, d’air respirable, de sols fertiles pour tous, seule une gestion rationnelle, optimisée, automatisée et encadrée des ressources résiduelles permettra de prolonger notre survie. C’est parce que nous défendons la nature et la Terre (et non les « services rendus par l’écosystème »), et une humanité digne et émancipée que nous combattons l’industrie, la croissance, et leur moteur, les technologies.
    Dans le rituel militant, nous sommes censés finir ce texte par des mots d’ordre positifs ou du moins offensifs. Nous nous en tiendrons à ces trois-là :

     Partage de la pénurie.
     Grève du gaspillage.
     Grève des ventres.
    NOTES  http://www.sfu.ca/pamr/media-releases/2012/study-predicts-imminent-irreversible-planetary-collapse.html
     (1)
     (2) Cf L’Enfer Vert, par TomJo (éditions Badaboum, 2011) et ici
     (3) The Ecoinformatics Collaboratory at the Ground Institute for Ecological Economics, University of Vermont, cité par Wikipédia.
     (4) J.P Baquiast, http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-paul-baquiast/290612/la-course-apparemment-irreversible-leffondrement-de-la-biosphere
     (5) Là-bas si j’y suis, 12/10/12
    (Pour télécharger ce texte, cliquer sur l’icône ci-dessous.)
    Lire aussi :
     De la popullulation, Simples citoyens, 8 novembre 2004 (ici)
     À la recherche du nouvel ennemi. 2001-2025 : rudiments d’histoire contemporaine, Pièces et main d’œuvre (éditions l’Echappée, 2009)
     L’industrie de la contrainte, Pièces et main d’œuvre (éditions l’Echappée, 2011)


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  • Le Brésil dictature économique

    Il y a quelques mois dans cette même rubrique, je vous parlais du Brésil et de ses exactions écologiques en violation des droits humain. Aujourd'hui, rien n'a vraiment changé. Les beaux discours de Dilma Rousseff, Présidente du Brésil sont en contradiction totale avec les décisions prises par ce pays. Derrière deux sommets de la Terre à Rio en 1992 et 2012 se cache la pire dictature écologique perpétrée par la sixième puissance économique mondiale.

    Gaulois.

       Le Brésil selon Dilma Rousseff : une dictature économique en guerre ouverte contre les défenseurs de l'Amazonie ?
    http://www.raoni.com/actualites-466.php
    Le Brésil défie aujourd'hui la communauté internationale en violant délibérément les droits de l'homme inscrits dans sa constitution et dans les traités internationaux qu'il a ratifié. Des entreprises françaises qui participent au développement économique du Brésil sont de fait aujourd'hui complices de ces exactions. Il faut que cesse immédiatement ces agissements qui entachent la réputation de la France, pays des droits de l'homme, et qui rangent le Brésil du côté des dictatures.
    Il y a presque deux mois, le Brésil accueillait la Conférence des Nations Unies sur le développement durable à Rio de Janeiro. Déception aux yeux du monde, Rio+20 aboutit à un texte sans ambition. Le Sommet de la Terre d’il y a 20 ans est déjà loin. Les financements peinent à être débloqués, aucun pays n’a imposé son leadership pour négocier un accord à la hauteur des enjeux. L’Europe est engluée dans la crise de la zone euro, incapable de peser dans les négociations.   

    Pourtant Dilma Rousseff, Présidente du Brésil, alors à la tribune, déclare : “Nous sommes réunis à Rio de Janeiro pour réaliser d’ambitieux progrès, pour faire preuve de courage, pour assumer des responsabilités. Nous sommes ici car le monde exige un changement”. De belles paroles mais des actes en contradiction avec celles-ci, car depuis de nombreux mois au Brésil, dans l’Etat du Para, en pleine Amazonie et donc loin des feux des projecteurs, se déroule une guerre dont l'enjeu est la destruction d'espaces de forêts et de fleuves encore vierges et la perte des droits à la terre de ses gardiens, les peuples autochtones qui y vivent. Cette guerre, c’est la présidente du Brésil elle-même qui l'a déclaré aux populations indigènes du Xingu en imposant par la force la construction de la centrale hydroélectrique de Belo Monte, un immense complexe de barrages qui, une fois construit, serait le troisième plus grand du monde.

    Belo Monte est le cheval de Troie d'une exploitation irresponsable de la forêt amazonienne dont le rôle écologique et climatique est majeur pour l'humanité toute entière. Pour développer son potentiel énergétique et conforter sa place au sein du cercle privé des grandes puissances mondiales, le Brésil a décidé de construire jusqu'à 60 barrages sur les affluents amazoniens, dont l'ambition - nous dit-on - est d'approvisionner en électricité les grandes villes du sud du pays, mais dans les faits principalement des gisements miniers considérables.

    Dans cette course effrénée, Belo Monte, vitrine de l'administration Rousseff, semble être la solution idéale, puisqu'il est censé, nous dit-on, produire une énergie « propre ». La réalité est toute autre : sa construction, entamée depuis un an, engloutirait au final plus de 668 km2 dont 400 km2 de forêt primaire, produisant ainsi d'énormes quantités de méthane (dont l'effet de serre est au moins 25 fois plus élevé que celui du CO²). Elle déplacerait plus de 20 000 personnes et au moins 24 peuples autochtones verraient leur mode de vie bouleversé en raison de la raréfaction des ressources vivrières : un ethnocide à court terme.

    Le Brésil a pris l'engagement dès 1988 de reconnaître les territoires indiens, de les démarquer et de les protéger. Il a été aidé pour cela par les pays du G7, par le biais du plus ambitieux programme international de protection de l'environnement jamais conçu, le PPG7, lancé officiellement lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992. Le pays a aussi pris l'engagement vis-à-vis de la Communauté internationale de consulter ces populations dès lors qu'elles pourraient être affectées par des projets sur leurs terres. Mais le complexe de barrages de Belo Monte a remis en question tous ces principes établis : les populations autochtones n'ont pas été consultées avant le démarrage des travaux. Ces états de fait sont aujourd'hui reconnus et décriés par les Nations Unies qui ont rappelé à l'ordre le Brésil dès 2009. La Commission interaméricaine des droits de l'homme, l'Organisation Internationale du Travail, la Cour fédérale brésilienne ont déjà toutes demandé au Brésil de revoir sa copie et de respecter ses engagements, en particulier celui de consulter au préalable les populations autochtones. En réponse, le Brésil pratique la politique de la chaise vide quand convoqué à Washington, il fait rapatrier son Ambassadeur et nomme les juges enjoints d'annuler tout verdict contraire à ses intérêts.

    Parallèlement, la déforestation fait rage afin de laisser place à une agriculture extensive écologiquement désastreuse qui spolie les peuples autochtones de leurs droits territoriaux et met littéralement en danger leurs modes de vie ancestraux.

    Espoir. Le 14 août 2012, une décision historique du tribunal régional fédéral de la 1ère région, rendue à l'unanimité des juges présents, invalide la licence des barrages hydroélectriques de Belo Monte et de Tele Pires. L’autorisation de construire donnée par le Congrès National est déclarée illégale au motif que les consultations préalables des populations indigènes affectées par le barrage n’ont pas eu lieu. L'arrêt des chantiers est exigé le jour même, sous peine d'une amende de 200 000 euros par jour. La justice, garante de la démocratie, a parlé. La nouvelle fait le tour du monde et les ONG annoncent l'événement avec la prudence de rigueur. Tous les verrous constitutionnels et juridiques censés empêcher le projet ont déjà été crochetés dans le passé par l'administration Rousseff. En sera-t-il autrement aujourd'hui après le discours de Rio +20, alors que la Coupe du Monde de Football et les Jeux Olympiques de Rio se profilent et maintenant que la mobilisation contre Belo Monte s'est mondialisée ?

    Rage. Le 28 août 2012, les résistants reçoivent la confirmation qu'ils n'ont plus rien à attendre de la justice de leur pays qu'il ne leur est pas permis de se sentir à la fois indigène et pleinement brésilien dans un pays qui, après une longue expérience militaire, inaugure une nouvelle forme de dictature, habilement camouflée sous ses atours de puissance économique émergente. En effet, le Président de la Cour Suprême Ayres Britto vient d'autoriser la reprise de la construction de Belo Monte et donc de suspendre la décision du 13 août, sans aucune enquête préalable et à la demande du gouvernement brésilien. Appliquée le 23 août au soir, la paralysie du chantier, après des mois de batailles juridiques, aura duré quatre jours, dont deux ouvrés si l'on tient compte du week-end. Tout ça pour ça ? Le 4 septembre, c’est au tour du Ministère Public fédéral de demander au Président de la Cour Suprême de reconsidérer sa décision. Le procureur général de la République, Roberto Gurgel et la vice-procureur générale, Deborah Duprah rappellent que les Indiens auraient dû être consultés par le Congrès National avant le lancement des travaux de Belo Monte. Seront-ils entendus?
    Pire encore, une information déconcertante jette encore un fois le trouble et rend d’autant plus suspicieuse la détermination de l’Etat brésilien : Belo Sun Mining Corporation, entreprise canadienne s’apprête à exploiter à 15 km du complexe de barrages de Belo Monte un gisement d’or nouvellement découvert. Le rapport d’impact environnemental du projet nous apprend que le plus grand projet d’exploitation d’or au Brésil sera approvisionné par… Belo Monte! La centrale hydroélectrique a-t-elle vraiment pour but de fournir les villes du Sud en énergie? Difficile à croire lorsqu'on se penche sur la dramatique histoire de l'industrialisation de l'Amazonie des quarante dernières années.

    Peuples indigènes, associations et mouvements écologistes ou de protection des droits de l'Homme : tous dénoncent une mascarade. La société civile brésilienne et internationale (Movimento Gota d’Agua, Movimento Xingu Vivo Para Sempre, Avaaz, Amazon Watch, Planète Amazone...) a manifesté, pétitionné... en vain. Les travaux ont donc repris comme si de rien n'était, et dans l'indifférence quasi-générale. Et pourtant, cet événement est la marque d'un basculement du pays vers une forme d'autoritarisme économique qui n'est pas sans rappeler la Russie de Poutine ou la Chine éveillée de ce début de XXIème siècle.

    Les peuples du monde jouaient leur avenir à Rio+20, les peuples indigènes jouent leur vie dans l’Etat du Para. Comme si la coupe n’était pas assez pleine, au déni de justice s'ajoute ce que l'on peut sans exagérer qualifier d'une véritable persécution du Brésil de Dilma Rousseff envers les populations indigènes du pays qu'elle dirige. Le gouvernement brésilien a émis ce mois-ci l’ordonnance 303 qui prévoit de réviser à la baisse, selon l'intérêt supérieur de l'Etat, les démarcations des terres indigènes, obtenues de haute lutte, c'est à dire de donner priorité aux projets industriels sur le droit à leur terre de ces peuples menacés. Dans un même temps, le Brésil souhaite réformer son code forestier sous l'influence du lobby des exploitants forestiers et agricoles. Même si la Présidente Dilma Rousseff y a mis un véto partiel, les modifications au Code forestier de 1965 vont permettre l'appropriation des terres autochtones par de petits exploitants agricoles qui pourront ensuite les revendre à des grandes firmes de l'agroalimentaire. Les auteurs de colonies sauvages en territoire indigène ne seront pas expropriés mais amnistiés. Un appel d'air pour tous ceux qui lorgnent sur leurs terres. Vous avez dit « preuve de courage » et « assumer ses responsabilités » ?  

    L'opposition à la construction du complexe de barrages de Belo Monte n’est pas un combat parmi d’autres. C'est d'ailleurs pour cela que les citoyens du monde entier sont chaque jour plus nombreux à exprimer leur indignation face à l'obstination de la présidente Dilma Rousseff à vouloir poursuivre coûte que coûte ce projet tant décrié, dont les dommages collatéraux pèseront lourd sur les générations à venir. Belo Monte est un symbole, car il s'attaque au cœur de la forêt amazonienne, le « poumon vert » de notre planète, rempart naturel contre le changement climatique, et à ses populations les plus emblématiques, dont le peuple du Cacique Kayapo Raoni, figure de proue de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne depuis plus de 40 ans. Un symbole, car Dilma Rousseff tente de l'imposer à un moment où l'Humanité se trouve à la croisée des chemins, alors que nous savons déjà que la destruction des environnements et écosystèmes indispensables à la vie est une voie suicidaire pour notre espèce. Un symbole, car il met brutalement en confrontation deux modèles de développement : celui de notre civilisation et celui des peuples premiers, alors qu'une cohabitation intelligente et profitable à tous est en option. Le projet Belo Monte soulève une question essentielle : quelle peut encore être la place de la nature et de la vie dans le schéma économique et sociétal de l'Homme du XXIè siècle?

    Les pays développés sont complices de cette marche arrière du droit au Brésil. Nous participons activement à la violation des droits de l'homme dans ce pays en laissant des entreprises européennes signer des contrats avec l'Etat brésilien. Aujourd'hui,  Alstom, GDF Suez, Voith-Siemens et Andritz sont partenaires de projets de barrages en Amazonie, dont des barrages géants qui ne peuvent être considérés comme source d'énergie verte. L'Etat est parfois actionnaire de ces entreprises et investit l'argent de nos impôts dans la destruction de l'Amazonie et de ses peuples. Nous ne pouvons plus rester silencieux et attendre que le balai diplomatique onusien fasse dans l'ombre son lent et précieux travail de garde-fou.

    Nous pensons que le gouvernement français à le devoir de condamner fermement l’attitude du Brésil et de dénoncer cette justice muselée au service d’un profit économique à court-terme.

    Nous pensons que le gouvernement français a pour devoir de ne pas engager les deniers publics dans des projets qui bafouent les droits de l'homme et détruisent des écosystèmes irremplaçables et vitaux pour notre avenir commun.

    Aujourd’hui, plus que jamais, le peuple doit prendre son destin en main. Nous, citoyens français ne devons pas oublier que nous sommes aussi citoyens européens et citoyens du monde et nous tenir prêts à boycotter des entreprises françaises, européennes et autres qui se rendent complices de tels agissements. En tant que consommateurs, nous avons par exemple la possibilité de faire des choix dans nos fournisseurs d'énergie domestique, d'exiger une traçabilité irréprochable pour le bois que nous utilisons, le soja, la viande, le cuir, l'alluminium et l'huile de palme importés d'Amazonie que nous consommons, souvent à notre insu (tous ces produits constituent les facteurs principaux de la déforestation).

    Parce que la présidente Dilma Rousseff est en train de faire de la démocratie brésilienne une dictature économique qui broie l'Homme et la nature, certains appellent déjà les sportifs français à envisager un boycott de la Coupe du Monde de football de 2014 et des Jeux Olympiques de 2016, tous deux prévus à Rio de Janeiro, si la sixième puissance de la planète n'a pas changé de politique d'ici ces échéances. Nous pensons en tout cas qu'il faut prendre des mesures concrètes dès maintenant, dans notre quotidien, pour cesser notre participation à cette mise à mort programmée de l'Aamzonie et de ses peuples.
    Pour que les Indiens du Brésil ne deviennent pas les Tibétains d'Amazonie, et le « Poumon de la Terre » le cancer de notre civilisation.

    PLANÈTE AMAZONE - SEPTEMBRE 2012

                                                  IMAGE : le Chef Raoni et 500 indigènes refoulés à Rio+20

    Cri de guerre - Une sorte de mur humain formé de 120 militaires et policiers munis de boucliers, masques à gaz, grenades et casques empêche un groupe de 500 Indiens, armés de flèches, de lances et de gourdins, de rejoindre la zone sécurisée du Riocentro où se tient le sommet des chefs d'Etat de Rio +20. La confrontation n'a pas eu lieu. Probablement intimidés par l'appareil militaire, les indiens ont préféré s'asseoir en face de la barrière. Dirigés par le chef Raoni, de l'ethnie Kayapo, ils ont abandonné leur projet d'invasion (...) le Secrétaire Général de la Présidence, Gilberto Carvalho, ayant apaisé les esprits.
    © dcomercio.com.br
    Date de l'article : 10/10/2012


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  • Population zéro – Un monde sans homme

    Ce film-fiction est criant de réalisme. En tout cas parfaitement plausible.
    Il met assez bien en évidence l'impact de l'homme sur la planète. Peut-il pour autant amener l'homme à la réflexion et la sagesse ? J'en doute.
    Il y a de fortes probabilités pour que l'espèce humaine finisse ainsi. Mais il est cependant difficile d'imaginer la brusque disparition de l'homme qui, selon toute vraisemblance, accompagnerait le destin tragique de la planète dans sa longue agonie.
    A méditer.

    Gaulois.

    http://www.youtube.com/watch?v=4p8i-pr9BWs&feature=related


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  • 24 h du Mans et CO2

    Cette initiative en elle-même est noble, mais vu le contexte, ça fait plutôt désordre.
    Annoncer que la récupération de 60 000 canettes économise 11 tonnes de CO2 est à comparer au CO2 dégagé par les 56 boîtes à sardines ou plutôt  les 56 armes de pollution massives qui totalisent une consommation de plus de 280 000 litres de carburant en 24 heures. Combien de tonnes de CO2 cela représent-t-il ? Quand on sait que ces bolides en rejettent près de 10 fois plus qu'une voiture de tourisme. Chiffre annoncé,  9000 tonnes, ici : http://www.europe1.fr/Sport/Articles/Les-24-h-du-Mans-se-mettent-au-vert-582741/

    Gaulois.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Collecte de canettes aux 24 Heures du Mans 2012

    http://www.emotoauto.com/actualites/endurance/collecte-de-canettes-aux-24-heures-du-mans-2012-3389.php

    06/06/12
    Les 16 et 17 juin prochain, le programme Chaque Canette Compte (CCC) s'associe à la 80eme édition des 24 Heures du Mans en lançant un nouveau défi à la hauteur de l'événement : collecter pour recyclage 80 000 canettes en 24 heures (60 000 l'an passé).

    Pour cette édition anniversaire, les industriels de la boîte boisson, à l'initiative du programme, renforcent leur dispositif de sensibilisation et de collecte, en partenariat avec le Conseil général de la Sarthe, l'Automobile Club de l'Ouest et l'Association Caritative «Pain Contre la Faim». Ainsi, la collecte de canettes s'élargit aux campings extérieurs au circuit, et plus de 80 bénévoles du Conseil général des Jeunes de la Sarthe seront mobilisés tout au long de l'événement. De plus, plusieurs centaines de collecteurs et des écopacteurs seront installés, le stand CCC sera visible au coeur de l'événement avec animations et suivi de l'opération.

    Le stockage et le ramassage de ces milliers de canettes sera visible sur le stand pour sensibiliser encore plus le public très réceptif sur à cette collecte depuis 4 ans, en effet, plus le taux de recyclage de la boîte boisson est élevé, plus son empreinte carbone se réduit. Chaque boîte boisson recyclée permet, en effet, de réaliser des économies en termes de matières premières (bauxite, minerai de fer) d'énergie (de -75% à -95%), d'eau (jusqu'à -40%), de CO2 rejeté (1 tonne de canettes collectée = jusqu'à 9 tonnes d'émissions de CO2 économisées), etc.

    Cette opération phare de «Chaque Canette Compte» illustre la volonté des professionnels de la boîte boisson, du Conseil général de la Sarthe et de l'ACO d'encourager la collecte des canettes hors domicile pour diminuer leur impact sur l'environnement. L'an passé, le programme «Chaque Canette Compte» aux 24 Heures du Mans 2011 a permis de récolter plus de 60 000 canettes en 24 heures, économisant l'émission de près de 11 tonnes de CO2.





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  • Les conteneurs débordent



    Quand je tombe sur un tel article, mon sang ne fait qu'un tour !
    Mais ce n'est pas le tas de sacs poubelles qui déclenche mon ire. N'allez pas croire que ce triste spectacle ne me choque pas, bien au contraire.
    N'en déplaise aux élus des collectivités, en principe en charge de la collecte des ordures. Comme toujours, ils se trompent de cible en accusant le citoyen consommateur d'incivilités. Certes, les incivilités existent, notamment par des dépôts sauvages dans les fossés ou les sous-bois.  A ceux-là je ne trouve pas d'excuses.
    Concernant les dépôts devant les conteneurs, il y a plusieurs explications. Il serait bon messieurs les élus de remettre vos pendules à l'heure en vous posant les bonnes questions. Vous avez globalement délégué ce service public à des sociétés privées qui pensent prioritairement à la rentabilité de ce service, bien avant la salubrité publique. Cela se traduit par des rotations de ramassage insuffisantes, très certainement volontaires. Ce qui permet à ces sociétés peu scrupuleuses de faire monter les enchères. Sur insistance, elles augmentent au compte goutte les rotations et, bien évidemment, le prix de revient. L'usager « Client » paye plus chère pour un service très mal rendu. Cet usager est donc taxé deux fois ; au porte-monnaie et d'incivilités. Car il n'a guère le choix et je ferais comme lui en déposant mes ordures devant une benne débordante qui reste avant tout un point de collecte.
    A moins que nos chers élus préfèrent voir les ordures déposées dans les fossés ? Je le dis haut et fort, il n'est pas question de ramener au domicile des sacs à ordures et de revenir plus tard ! Sous le seul prétexte que le conteneur est saturé. Il suffit de mieux gérer le nombre de conteneurs et les rotations afin d'éviter ces dépôts désagréables mais légitimes.
    La production d'ordures est croissante. Les emballages, malgré les faux semblants médiatiques, ne cessent d'augmenter. Les quelques produits vendus en vrac dans les grandes surfaces coûtent plus chers que ceux emballés. Ça  coule de source, l'usager-consommateur n'a guère le choix et se rabat sur le produit le plus avantageux pour sa bourse.
    En toute bonne logique, les grandes surfaces devraient mettre des dépôts d'ordure à la disposition de leurs clients. Ce serait le juste « Retour à l'envoyeur ! ». Bien que personnellement, je serais plutôt pour l'abolition de la grande distribution. C'est un autre aspect du problème.
     Qui ignore aujourd'hui que les élus dans leur ensemble sont rangés du côté de la consommation capitaliste et pas du consommateur. Lorsqu'ils crient à l'incivilité en pointant du doigt le conteneur débordant, je ne suis pas du tout certain qu'ils pensent à la dégradation du paysage. Ne serait-ce pas plutôt de leur réputation qu'il s'agit ?
    Alors arrêtez de prendre les citoyens - usagers - consommateurs pour des imbéciles et des vaches à lait.

    Gaulois.

    Ouest-France / Pays de la Loire / Nantes / Savenay / Archives du mercredi 22-02-2012
    Cet article est d'une parfaite mauvaise foi car les cartons sont hors conteneur.
    Les conteneurs pour ordures ménagères débordent - Savenay

    Depuis L'instauration d'une seule tournée pour les ordures ménagères, au mois de janvier dernier, certains conteneurs débordent. À y regarder de plus près, on y trouve des cartons en pagaille et bien d'autres déchets qui ne devraient pas se retrouver dans ce réceptacle, strictement réservé pour le dépôt des ordures ménagères. Les services de traitement des déchets de la communauté de communes Loire et Sillon ont fort à faire avec certains comportements. Malgré la campagne d'information menée, c'est apparemment très difficile d'instaurer certaines règles.

    Quand à l'article ci-dessous, il parle de lui-même :

    Les bacs à ordures débordent
    Setif : les autres articles
    L Ben El Watan : 07 - 03 - 2011

    Dernièrement, la commune du chef-lieu de la wilaya a eu une initiative louable: l'acquisition de bacs à ordures, communément appelés «containers». Ils ont été répartis à travers plusieurs quartiers de la ville.
    Cependant, dans plusieurs cités, ces bacs qui permettent de rassembler les déchets et autres ordures ménagères en quantité restreinte, débordent, et de ce fait ne servent plus à grand-chose. Les habitants, croyant qu'ils en avaient fini avec les odeurs nauséabondes, s'interrogent en ces termes: « Pourquoi les responsables de l'APC n'ont-ils pas acquis des bacs en nombre suffisant pour en faire bénéficier toutes les cités ? ».


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  • Politique et écologie !

    Globalement d'accord avec cette déclaration de Stop Nucléaire. Mais j'ouvre une parenthèse plus nuancé sur la mise en oeuvre des centrales thermiques au charbon et au fioul. L'utilisation de ces énergies fossiles engendre des émissions de gaz à effet de serre et de la pollution. Je remarque qu'il y a souvent une grande confusion entre ces deux phénomènes. Les scientifiques ne sont pas d'accord sur l'effet de serre qui pour les uns n'auraient que peu d'impact sur le réchauffement climatique alors que pour les autres, il aurait un effet important.

    Soit ! Mais il reste la pollution, dont l'aspect est incontournable et incontestable. Même si les effets sur la santé sont soigneusement écartés par les instances officielles. Le cocktail des polluants, pour n'en citer que quelques-uns :  Gaz acide, dioxines de soufre, oxydes d'azote, poussières, fumées, etc.. 

    Ce document , même s'il est un peu long, est à lire absolument. Soyez patients car il est lourd. Sinon, le lien pour le consulter directement sur le site : 

    http://www.astrosurf.com/astrocdf67/dossier_divers/climatJC.pdf

    Pour compléter ce document de Stop Nucléaire, il est quand-même interessant de savoir comment la construction du réacteur nucléaire " EPR " a été décidée à Flamanville, en Basse-Normandie. Une approche supplémentaire assez instructive des " Ecologistes Politiques ".

    Gaulois.

     EUROPE ECOLOGIE LES VERTS AU GOUVERNEMENT : 

    L’INACCEPTABLE ACCOMPAGNEMENT DU NUCLÉAIRE !

    Il semblerait que rien, pas même les conséquences effroyables de la catastrophe de Fukushima toujours en cours, ne puisse infléchir le positionnement d’EELV sur le nucléaire.

    Ce positionnement “écolo” sur l’industrie nucléaire, on le constatait déjà lors des présidentielles de 1974, avec une demande de René Dumont pour un moratoire sur les projets de centrales. Un moratoire, une simple suspension provisoire.

    Puis Dominique Voynet, Ministre verte à l’Environnement et à l’Aménagement du Territoire (de la “Gauche plurielle” à partir de 1997), signait l’extension de l’usine MELOX, productrice de MOX, et l’installation à Bure d’un “laboratoire” d’étude du stockage des déchets radioactifs à vie longue

    Les verts siégeant au conseil régional PACA ne s’opposèrent pas vraiment au projet ITER, mais signèrent en décembre 2006 le principe de « 1 euro pour Iter, 1 euro pour les renouvelables ». 

     

    En novembre 2009, les élus verts au Parlement Européen, quant à eux, votaient un texte comprenant la résolution suivante : « ... le passage... à une économie à faible intensité de carbone conférera à l’énergie nucléaire un rôle important dans le bouquet énergétique à moyen terme... »

    La revendication depuis 30 ans par les verts d’une sortie progressive du nucléaire, équivalant de fait à une prolongation programmée du nucléaire en France, s’est confirmée sans surprise durant la récente campagne pour les présidentielles de 2012.

    Lors d’une de ses interventions, Eva Joly l’exprimait ainsi : une “sortie en 20 ans pour permettre une montée en puissance des énergies renouvelables... une situation douce pour les Français...” …et douce aussi pour Cécile Duflot, désormais ministre d’un gouvernement pro-nucléaire.

    Le programme d’EELV pour les législatives de juin 2012 atteint un nouveau degré de renoncement. Il s’agit de “désintoxiquer nos pays des énergies fossiles et du tout nucléaire”, légitimant de fait la part du nucléaire dans le mix énergétique francais.

    Le tribut “symbolique” de la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim durant le prochain quinquennat - comme à l’époque de Dominique Voynet la fermeture d’un Superphénix toujours en panne était le tribut pour une “Gauche plurielle” - ne trompe personne. La France, toujours ”fille aînée” de l’atome, restera nucléaire en attendant la prochaine catastrophe qui ne manquera pas de se produire et ce, avec la complicité du parti écologiste.

    Pourtant, EELV se targue de vouloir moraliser la politique mais continue, dans la droite ligne de l’écologie politicienne et du réformisme, d’accompagner les gouvernements socialistes pro-nucléaires au nom des petites avancées écologiques et surtout, en ce qui nous concerne, au mépris de la vie humaine.

    LE NUCLEAIRE : UNE QUESTION ETHIQUE !

    Pendant qu’à Tchernobyl, la radioactivité se disperse toujours dans l’environnement, que les populations comme les “liquidateurs” sont laissés à leur triste sort, la situation pour les Japonais, elle aussi, est loin d’être douce. Les rejets massifs de radioactivité se poursuivent et contaminent de façon irréversible le sol, l’air, l’eau et la chaîne alimentaire. Des millions de personnes vivent en territoires contaminés. La centrale nucléaire de Fukushima, ses quatre réacteurs fondus, et les populations restent à la merci d’un prochain séisme aux conséquences terrifiantes sur les piscines encore pleines de combustible nucléaire. Les enfants encaissent des doses de travailleur du nucléaire, ils portent des dosimètres, les autorités continuent de mentir, mais les 54 réacteurs nucléaires japonais sont à l’arrêt, au moins provisoirement grâce à la population qui fait pression sur les autorités locales contre leur redémarrage, sans revenir à la bougie ni attendre la fameuse "transition énergétique" chère aux politiciens écologistes.

    Tous les scénarios Négawatt, de sortie planifiée avec arrêt des plus vieux réacteurs, de diminution de la part du nucléaire dans le mix énergétique français, d’économies d’énergie au nom des sacro-saintes émissions de gaz à effet de serre n’y changeront rien. Les catastrophes nucléaires produisent et produiront des effets irréversibles pour des centaines, des milliers d’années. Elles provoqueront des cancers, des maladies respiratoires, digestives, cardiaques, neurologiques, des mutations génétiques, des zones inhabitables, rayées de la carte, et la remise en cause même de la survie des civilisations humaines.

    LA FIN DU NUCLEAIRE N’EST PAS NEGOCIABLE : 


    A DANGER IMMEDIAT, ARRET IMMEDIAT !

    Devant l’indigence des propositions des partis politiques de tous bords ou des organisations ”écologistes”, il faut rappeler que depuis des années, existe en France un point de vue antinucléaire dissident pour un arrêt immédiat du nucléaire.

    Nous ne pouvons nous satisfaire de propositions de sortie du nucléaire sur 20 ans, 30 ans ou plus, ni des négociations électoralistes qui au final, ne tiennent aucun compte de la dangerosité inacceptable de cette industrie.

    Qui pense encore que la catastrophe nucléaire est impossible en France alors que les autorités s’y préparent, que des scénarios de gestion existent depuis quelques années pour la ”phase d’urgence”, et maintenant pour une stratégie de gestion post-accidentelle à long terme (le CODIRPA) pour les territoires français dont le sol serait durablement contaminé.

    Faut-il attendre un désastre en France avec ses dramatiques conséquences sanitaires, sociales, économiques, pour sortir de cette impasse nucléaire ? Combien de morts, de territoires contaminés, de centaines de milliers de tonnes de déchets radioactifs légués aux générations futures comme dette éternelle avant que l’industrie nucléaire ne soit stoppée définitivement ?

    L’arrêt immédiat du nucléaire ne relève pas d’un délire irrationnel, ni d’une utopie. L’arrêt immédiat du nucléaire, c’est du concret, c’est applicable, c’est possible maintenant ! Le Japon nous en donne un exemple tragique mais flagrant. Nous n’avons pas à attendre un hypothétique développement des énergies renouvelables pour une “transition énergétique”, en courant tous les jours le risque d’une catastrophe. Des solutions existent : arrêt de la production d’électricité pour l’export, de l’autoconsommation de la filière nucléaire, utilisation maximum des capacités hydroélectriques et des centrales thermiques classiques existantes (à charbon, fioul, gaz). Nous savons que de nouvelles centrales thermiques au gaz ou au charbon peuvent être construites très rapidement, et que le remplacement des centrales nucléaires par du thermique classique n’influera que très marginalement sur les émissions globales de gaz à effet de serre.

    Mettre fin au danger des centrales nucléaires n’est pas un problème technique, mais un problème politique et éthique qui dépend de l’exigence de la population vis-à-vis de ses représentants. L’incontournable urgence n’est malheureusement pas d’attendre un changement de société ou de modèle économique pour un monde meilleur. L’urgence est de sauver nos vies !

    Coordination Stop Nucléaire.

    pour l’arrêt immédiat du nucléaire.

    stop.nucleaire(at)yahoo.fr

    www.coordination-stopnucleaire.org


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  • Nature poubelle

    Une image affligeante, dans tous les sens du terme, de la France poubelle.

     

    Ces deux articles tirés le même jour dans le journal de la Beauce ne sont qu'une infime partie visible de l'iceberg.

    Je peux vous assurer que notre pays, donneur de leçons en d'autres circonstances, est vraiment mal placé dans ce domaine. Il suffit de se promener le long des routes pour s'en convaincre. Je sais c'est un mauvais exemple car les bords de routes, non seulement sont jonchés de détritus de toutes sortes, mais deviennent impraticables par les piétons face à une circulation toujours plus dangereuse. Il n'est pas rare de constater des poubelles vides, pourtant mises à la disposition des usagers et des dépôts sauvages au pied de ces même poubelles. Inversement, des poubelles qui débordent avec au pied des quantités impressionnantes de déchets.

    Si l'on s'enfoncer dans les sous-bois et sur les sentiers, officiels ou non de randonnées, c'est inimaginable ce que l'on peut y trouver. Du sac plastique à la carcasse de voiture.

    Si le citoyen est responsable de ce paysage plutôt caca ! La collectivité a aussi sa part de responsabilité. Si une poubelle de parking déborde outrageusement, par exemple au lendemain de week-ends de grandes migrations, il n'est pas du tout normal que ces débordements durent parfois plusieurs jours. J'ai personnellement constaté ce fait à plusieurs reprises. De même les conteneurs publics de déchets ménagers sont très et trop souvent saturés, avec bien sûr des dépôts au pied du conteneur. La cerise sur le gâteau ; vous pouvez être poursuivi avec une amende de 750 € si vous êtes surpris à déposer au pied du conteneur débordant. Désolé, mais si je suis confronté à ce genre de problème, je me refuse à revenir plus tard avec mes poubelles. Je les dépose au pied de la benne.

    Si l'on espère une responsabilisation des citoyens, les pouvoirs publics ont le devoir de leur donner les moyens. Ça n'empêchera sans doute pas les dépôts sauvages en pleine nature par quelques irresponsables qui eux, n'ont aucune excuse.

    Gaulois.


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  • Semences en danger

     

     

     

     

     

    Encore un des nombreux méfaits de cette mondialisation capitaliste destructrice. Bientôt, les coopératives complices du pouvoir, seront habilitées pour venir dans votre jardin vérifier si vous avez bien les graines « Officielles », à l'exclusion de toutes autres semences qui seront considérées non conformes aux normes imposées par les dictas des multinationales.

    Je me souviens très bien, dans les années 50...60, à la campagne, des échanges de graines et de plants étaient monnaie courante. Comme c'est effectivement dit dans cet article, les paysans pratiquaient l'auto-renouvellement de leurs semences. Ma nourrice savait bien cela. Avec les pommes de terre, après avoir soigneusement sélectionné les plus saines qui avaient passé l'hiver dans une remise à l'abri du gel, elle les coupait en deux ou en quatre juste au moment de les mettre en terre afin d'avoir davantage de plants. Elle avait hérité du savoir faire de ses parents et ancêtres. Même chose pour une majorité de graines.

    Peu à peu, la facilité d'acheter les sachets de semence chez l'épicier du coin a gagné du terrain. La stratégie de ceux que nous dénommons aujourd'hui les multinationales était en marche.

    Avez-vous remarqué que les graines se vendent très chères, que ce sont pour la plupart des hybrides ( F1 ou F2 ). Un début d'explication sur la nature de ces graines ici : http://www.jardin-bio.net/f1.htm

    Voir aussi : http://lesmoutonsenrages.fr/2011/11/24/le-droit-de-planter-et-cultiver-librement-bientot-interdit/

     

    Arche de Noé verte

    Le saviez-vous ?

    Sur une initiative du fond mondial pour la diversité des cultures, une Arche de Noé Verte a vu le jour il y a maintenant quatre ans en Norvège.

    Pour ma part, je suis très septique. Il est nécessaire de lire ces articles « Entre les lignes »

    Une double question se pose en effet : ne serait-ce pas plutôt sur l'initiative des grands semenciers ? Avec bien sûr la complicité de la commission Européenne. Nous connaissons sa position peu louable sur cette question :

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/03/02/la-commission-europeenne-s-apprete-a-autoriser-la-commercialisation-d-ogm_1313163_3214.html

    Parmi ces millions d'échantillons de graines, il est probable que certaines soient des manipulations génétiques, OGM ? Hybrides, etc...

     

     

     

     


     

     

     


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  • Le sommet des peuples

    Depuis 1972, l'ONU organise des rencontres décennales plus communément appelés « sommet de la Terre », entre dirigeants mondiaux.

    En principe, le but est de définir les moyens de stimuler Le développement durable au niveau mondial.

    Le premier sommet a eu lieu à Stockholm (Suède) en 1972, le deuxième à Nairobi (Kenya) en 1982, le troisième à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992, et le quatrième et dernier en date à Johannesburg (Afrique du Sud) en 2002. Le prochain sommet se déroulera de nouveau à Rio de Janeiro, en 2012.

    Selon les versions dites « Officielles », ces sommets sont la preuve du développement d'une culture mondiale de respect de l'environnement et présentent un enjeu symbolique important. Ils viseraient à démontrer la capacité collective à gérer les problèmes planétaires et affirment la nécessité d'une croissance écologique.

    Le sommet de 1972 a donné naissance au Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), tandis que le sommet de 1992 a lancé la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) dont les pays signataires se rencontrent annuellement depuis 1995.

    Il est permis de douter de ces bonnes intentions. Pour exemple ; souvenez-vous du sommet de Rio en 1992, au cours duquel une jeune fille de 13 ans, Severn Suzuki avait fait une déclaration fracassante. http://libre-infos.eklablog.com/ecologie-environnement-c1562133 ( Bas de page ) ou ici : http://www.youtube.com/watch?v=5JvVf1piHXg

    A défaut d'être entendue, Severn fut très écoutée … seulement le temps de son intervention. Les intervenants de ce sommet, au retour dans leur pays, avaient très probablement oublié ces paroles de sagesse.

    Un sommet plus tard, Jacques Chirac déclarait "la maison brûle et nous regardons ailleurs". Sur le fond, il avait raison, mais qu'a-t-il fait ? Rien ! Trop occupé à regarder ses propres intérêts.

    Vous me croirez sans doute si je vous dis que les gesticulations de ces sommets ne servent strictement qu'à engendrer des gouffres à fric qui seraient hautement plus utiles pour le bien être des peuples dont leurs représentants se moquent royalement en singeant leurs prétendues bonnes intentions au cours des sommets.

    L'ONU en tant que telle n'a aucune légitimité à décider du sort des populations et encore moins sur les questions de leur environnement.

    Je suis plus enclin à croire à l'auto-détermination des peuples.

    Le sommet des peuples ouvrira-t-il cette voie ?

    Gaulois.

     Déclaration politique du comité d'organisation du Sommet des peuples

    Rio de Janeiro, 12 mai 2012

    Pour l'unité et la mobilisation des peuples pour la vie et les biens communs, la justice sociale et environnementale contre la marchandisation de la nature et l'”économie verte”

    A un mois de la conférence des Nations Unies Rio+20, les peuples du monde ne constatent aucunes avancées positives dans le processus de négociation qui se déroule au sein de la conférence officielle. En effet, on ne parle ni du bilan des accords conclus à Rio 92, ni des moyens pour  agir sur les causes de la crise. Les discussions se focalisent sur un ensemble de propositions trompeuses appelé “économie verte” et l'instauration d'un nouveau système de  gouvernance environnementale international, qui faciliterait leur mise en place.

    La véritable cause structurelle des multiples crises du capitalisme, sous ses formes classiques et nouvelles de domination, qui concentre la richesse et produit les inégalités sociales, le chômage, la violence contre le peuple, la criminalisation de ceux qui le dénoncent. Le système de production et de consommation actuel – dont les grandes multinationales, les marchés financiers et les gouvernements sont les garants – produit et  accélère le réchauffement et la crise climatique internationale, la faim et la malnutrition, la disparition des forêts et de la diversité biologique et socioculturelle, la pollution chimique, l'épuisement de l'eau potable, la désertification croissante des sols, l'acidification des mers, l'accaparement des terres et la marchandisation de tous les domaines de la vie dans les villes et les campagnes.

    L'”économie verte”, contrairement à ce que son nom suggère, n'est qu'une autre étape d'accumulation capitaliste. Rien dans l'”économie verte” ne remet en question ou ne remplace l'économie basée sur l'extraction de combustibles fossiles,  ou ses  modèles de consommation et de production industrielle. Au contraire cette économie  ouvre de nouveaux territoires à l'économie qui exploite les personnes et l'environnement, alimentant ainsi le mythe que la croissance économique infinie est possible.

    Le modèle économique qui a échoué, que l'on déguise aujourd'hui en vert, cherche à soumettre tous les cycles vitaux de la nature aux règles du marché et à la domination de la technologie, de la privatisation et de la marchandisation de la nature et de ses fonctions, ainsi que les savoirs traditionnels, en renforçant les marchés financiers spéculatifs grâce aux marchés du carbone, aux services environnementaux, aux compensations pour la biodiversité et au mécanisme REDD+ (Réduction des émissions de CO2 provenant de la déforestation et de la dégradation forestière).

    Les transgéniques, les agro-toxiques, la technologie Terminator, les agro-combustibles, les nanotechnologies, la biologie synthétique, la vie artificielle, la géo-ingénieurie et l'énergie nucléaire, entre autres, sont présentés comme des “solutions technologiques” aux limites naturelles de la planète et aux multiples crises, alors qu'elles ne répondent pas aux véritables causes qui les provoquent.

    De plus, on promeut l'expansion du système alimentaire agro-industriel, l'une des causes les plus importantes des crises climatiques, environnementales, économiques et sociales, approfondissant la spéculation sur les aliments, et favorisant les intérêts des multinationales de l'agro-industrie, au détriment de la production locale, paysanne, familiale, des peuples indigènes et des populations autochtones,  affectant ainsi la santé de tous.

    La stratégie de négociation au sein de la Conférence Rio+20, consiste pour certains gouvernements des pays riches à proposer une régression par rapport aux principes décidés à  Rio 92, tels que le principe de responsabilité commune et différenciée, le principe de précaution, le droit à l'information et à la participation. Ils menacent des droits déjà acquis, tels que le droit des peuples indigènes, le droit des populations et nations autochtones et paysannes, le droit à l'eau, les droits des travailleurs et des travailleuses, les droits des migrants, le droit à l'alimentation, au logement, à la ville, les droits des jeunes et des femmes, le droit à la santé en matière de sexualité et de reproduction, à l'éducation et les droits culturels.

    On tente d'instaurer lesdits Objectifs de développement durable (ODS) qui seront utilisés pour promouvoir l'”économie verte”, fragilisant encore plus les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), déjà insuffisants.

    Le processus officiel propose d'établir des formes de gouvernance environnementale mondiale, qui auraient pour rôle d'administrer et faciliter cette “économie verte”, à travers la Banque Mondiale et d'autres institutions financières publiques ou privées, nationales et internationales, ce qui provoquerait un nouveau cycle d'endettement et d'ajustements structurels déguisés en vert. Il ne peut exister de gouvernance démocratique mondiale sans en finir avec la domination exercée par les multinationales sur les Nations Unies.

    Nous refusons ce processus et faisons appel à tous pour venir renforcer les manifestations et les constructions d'alternatives dans le monde entier.

    Nous luttons pour un changement radical du modèle actuel de production et de consommation, en renforçant notre droit à nous développer en s'appuyant sur les modèles alternatifs basés sur des réalités multiples vécues par les peuples,   réellement démocratiques, respectant les droits humains et collectifs, en harmonie avec la nature et la justice sociale et environnementale.

    Nous affirmons la construction collective de nouveaux paradigmes basés sur la souveraineté alimentaire, l'agroécologie et l'économie solidaire, sur la lutte pour la vie et les biens communs, sur l'affirmation de tous les droits menacés tels que le droit à la terre et au territoire, le droit à la ville, les droits de la nature et des générations futures, et sur l'élimination de toute forme de colonialisme et d'impérialisme.

    Nous faisons appel à tous les peuples du monde pour appuyer la lutte du peuple brésilien contre la destruction de l'un des plus importants cadres légaux de protection des forêts (Code Forestier), qui ouvre la porte à une déforestation accrue au profit des intérêts de l'agro-industrie et au renforcement de la monoculture ; appuyer également la lutte contre la mise en place du méga-projet hydraulique de Belo Monte, qui affecte la survie et la vie des peuples de la forêt ainsi que la biodiversité amazonienne.

    Nous renouvelons notre invitation à participer au Sommet des Peuples qui aura lieu du 15 au 23 Juin à Rio de Janeiro. C’est une étape importante des luttes mondiales pour la justice sociale et environnementale que nous construisons depuis Rio 92, notamment à partir de Seattle, du FSM, de Cochabamba, où se sont amplifiées les luttes contre l'OMC et l'ALCA, pour la justice climatique et contre le G20. Nous intégrons également les mobilisations de masse et luttes populaires comme Occupy, la lutte des étudiants chiliens, les indignés et le printemps arabe.

    Nous faisons appel à tous pour les mobilisations mondiales du 5 juin (Journée internationale de l'environnement), du 18 juin contre le G20 (qui cette fois sera axé sur la “croissance verte”) et du 20 juin pour la marche du Sommet des peuples à Rio de Janeiro et dans le monde entier, pour la justice sociale et environnementale, contre l'”économie verte”, la marchandisation de la vie et de la nature et pour les biens communs et les droits des peuples.

    Le Groupe d'articulation international du Sommet des peuples pour la justice sociale et environnementale

     


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