• Avec le saccage, bavures et mensonges

    Ou N.D. des Landes  laboratoire de la répression ! 

    De nombreuses personnes avancent sans discernement  que les zadistes ont ce qu'ils méritent. Patience, leur tour viendra bientôt.

    Gaulois 

     

    Communiqué du groupe presse de la zad (en pdf en pièce jointe) ----- Les mensonges de la gendarmerie sur les circonstances du tir de grenade qui a mutilé Maxime.

    Alors que l'opération de gendarmerie en cours sur la zad venait de commettre une faute aussi dramatique que prévisible, le premier réflexe du parquet comme du ministère de l'intérieur a été de dégainer au plus vite dans les médias le récit adéquat dans le but de couvrir les faits, se justifier de la mutilation de maxime et tenter de neutraliser les réactions. M. Collomb ou le procureur général s'y sont employés immédiatement de la manière la plus affirmative possible, sans la moidre décence ni le moindre regret. C'est l'usage.

    Au-delà des considérations générales sur la brutalité de l'opération policière en cours, de la dangerosité avérée des grenades explosives et de leur usage immodéré sur la zad ces dernières semaines, nous avons souhaité pour notre part attendre d'avoir pu croiser différents témoignages avant d'être aussi affirmatif sur les faits. Il nous apparaît aujourd'hui que la version gouvernementale selon laquelle les gendarmes auraient lancé des grenades pour se dégager en urgence d'un groupe d'une cinquantaine de manifestant.e.s les attaquants avec des cocktails molotovs est une fiction. Les communiquant.e.s de la gendarmerie pouvaient aisément le vérifier : chacune des interventions des gendarmes sur la zone a été filmée par leurs services.

    D'après les témoignages que nous avons recueilli, le drame est au contraire intervenu dans un moment décrit comme calme ou quelques dizaines de personnes faisaient face de manière statique depuis environs 45 minutes aux gendarmes mobiles. Ceci alors que le déblaiement d'habitat de la chateigne était en cours derrière la ligne policière. Les gendarmes étaient alors très nombreux face à un groupe réduit de manifestant.e.s. Un effectif de gendarmes mobiles, en embuscade est alors sorti à l'improviste de la forêt. Ils ont chargé les manifestant.e.s pour les dégager du champs et susciter un mouvement de panique.

    Cette charge subite a effectivement causé une fuite immédiate des personnes présentes, en direction de l’unique et étroit passage de sortie au bout du champs. C'est à ce moment là qu'une série de grenades a été lancée sur quelques personnes à la queue du groupe tentant d'échapper à la charge. Après l'explosion, plusieurs personnes se sont retournées et ont vu la victime, debout, dos aux gendarme, se tenant le poignet droit avec la main gauche. Celle-ci a ensuite été plaquée au sol et tirée plusieurs mètres plus loin.

    Les témoins disent avoir vu les gendarmes "nettoyer" autour de la victime, enlever les morceaux de chair et mettre de la terre sur les traces de sang. Ce qui ressort de l'ensemble des témoignages est clair : contrairement à ce qu'ils affirment, les gendarmes ne sont pas intervenus avec des grenades explosives pour se dégager d'un groupe d'assaillant.e.s et se sortir d'une situation de danger grave, mais bien pour disperser des manifestant.e.s alors statiques et en sous-nombre d'un champs.

    Ceci n'a d'ailleurs malheureusement rien d'inhabituel dans cette opération policière. Au cours des dernières semaines, chacun peut témoigner que les grenades explosives GLI-F4, entre autres armes mutilantes, ont été utilisées à de multiples reprises comme simple outil de dispersion et de terreur et non pour faire face à des attaques réelles d'opposants.

    Soulignons en passant que du côté même des gendarmes, les seules blessures graves dans leur rangs - à l'automne 2012 comme lors de cette nouvelle vague d'expulsion - ont été causées par un mauvais usage et l'explosion de leurs propres grenades. ---

    Nous appelons à réagir partout pour dénoncer les mutilations causées par les armes de la police et la brutalité de l'opération toujours en cours sur la zad. --

    Liste de communication de la ZAD de Notre-Dame-Des-Landes. 06.95.06.81.49 zadcontactpresse@riseup.net Zone A defendre - http://zad.nadir.org/ --


    Pour Maxime, mutilé sur la zad le 22 mai 2018 - lettre de Robin, mutilé à Bure le 15 août 2017.

    Robin est un jeune père de famille blessé grièvement à Bure en Août dernier par une grenade explosive GLI-F4. Il nous a fait parvenir une lettre qu'il a transmis à Maxime, dont la main a été arrachée par une grenade explosive GLI-F4 hier sur la zad. "Il est tombé près de 4000 grenades explosives sur la ZAD depuis le début de son invasion par les gendarmes mobile". Elles avaient déjà fait plusieurs centaines de blessés depuis le début de l'opération. La lettre est disponible en pdf en pièce jointe. ///

    LETTRE DE ROBIN, MUTILÉ À BURE LE 15 AOÛT 2017.

    Mettre des mots sur l'horreur. Ne pas céder à la résignation. Au terrorisme d'État. Malgré le stylo qui tremble, écrire. Témoigner. Ne pas se laisser écraser par le concert d'opérations sémantiques, de propagande préventive et de censure qui cherche à nous couper de notre empathie et de la révolte qu'elle devrait spontanément engendrer. Maxime vient de perdre sa main. Sa main droite. Pour toujours. Il rejoint bien plus gravement encore, l'enfer que j'ai vécu durant 9 mois.

     Le 15 août 2017, à Bure, l'explosion d'une grenade GLI-F4 tirée par les gendarmes mobiles creusait mon pied gauche sur un diamètre de 13cm et jusqu'à 3cm de profondeur arrachant peau, veines, nerfs, muscles et pulvérisant les os. C'était pendant une manifestation contre le projet Cigéo d'enfouissement de déchets radioactifs à 500m de profondeur. Il y a eu 30 blessés dont 4 graves. Contrairement à ce que leur nom indique, les grenades GLI-F4 contiennent de la TNT et explosent ! Leurs déflagrations font 1m de diamètre et peuvent tuer si elles touchent une partie vitale. Les appellations de « lacrymogènes » ou d'« assourdissantes » que la préfecture et les ministres leur donnent dans les médias servent à masquer la vérité à leur sujet : CE SONT DES ARMES DE GUERRE !

     L'État utilise des armes de guerre pour terrasser le peuple. Dans le cas présent, les conséquences sont bien pires qu'un tir à balle réelle. Déjà, à l'époque, j'avais alerté sur les dangers des grenades explosives en organisant une manifestation pour exiger leur interdiction mais les grandes chaînes ont cantonné l'information à la région Lorraine. La majorité des français ignore encore la vérité sur ce sujet. Il est tombé près de 4000 grenades explosives sur la ZAD depuis le début de son invasion par les gendarmes mobiles. Provoquant des centaines et des centaines de blessés notamment à cause des éclats de métal qu'elles projettent.

    Où est la violence ? Maxime est actuellement à l'hôpital. Outre les intenses douleurs et le fort traumatisme qui le suivront nuit et jour, il devra désormais supporter ce handicap inimaginable : vivre avec une seule main. Cette main, que l'explosion lui a arraché sur le coup, l'État lui a volé pour prix de son combat, pour prix de notre combat. Dans les dernières décennies, la militarisation du maintien de l'ordre a fait couler trop de sang. Combien d'éborgnés ? Combien de mutilés ? Combien de vies déchirées par l'utilisation criminelle des flashballs et des grenades explosives ? La violence de l'État pour mater toute résistance est extrême. Elle cherche à nous terroriser, à nous acculer à la résignation.

    Face à cela, la solidarité est notre arme et jamais la peur ne doit nous arrêter. Proches, moins proches et tous ceux qui croiseront la route de Maxime, prenez soin de lui ! Tenez bon ! Il y a mille et une manières de lui apporter ce qui lui permettra de vivre. Écoutez-le, cherchez, trouvez ! La vie continue, le combat pour elle aussi. Maxime tiens bon !
     

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  •  Saccage aveugle de Notre Dame des Landes

     Ou L’arbitraire en marche 

    A Notre Dame des Landes, tout est détruit, la faune, la flore, les habitations, si précaires soient-elles, quand ce ne sont pas les habitants. On se croirait en pleine guerre, sur un champ de bataille.

    Les bien pensants argumentent que la force s’exerce des deux côtés. Bien entendu ils ne voient que celle venant de ceux qui eux ont le mérite de protéger la nature.

    Le retour à l’état de droit dont il est question par le gouvernement ne vaut même pas une rustine sur une jambe de bois. Plus rien n’arrête le pouvoir français. L’adage, pris à contre sens, n’a jamais été aussi vrai : « Quand la force des arguments ne suffit plus, on utilise les arguments de la force » La force bestiale et cruelle !

    Souvent je le dis et le répète, la France est le pays des droits de l’homme ! Mais de quels droits s’agit-il ?

    Gaulois.

     L’intervention militaire sur la Zad de Notre-Dame-des-Landes saccage la nature

     17 mai 2018 / Lorène Lavocat (Reporterre)  

     https://reporterre.net/L-intervention-militaire-sur-la-Zad-de-Notre-Dame-des-Landes-saccage-la-nature

    L’opération militaire lancée contre la Zad de Notre-Dame-des-Landes le 9 avril a saccagé l’environnement. Sols écrasés, arbres abattus, nature polluée par les gaz et les résidus de plastique, animaux perturbés en pleine saison de reproduction… les Naturalistes en lutte listent les dommages faits à cet écosystème exceptionnel.

    Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), reportage

     À quelques pas de la « route des chicanes », le chemin de la Noue bruisse d’un chant printanier. Sur une branche de chêne bourgeonnante, un rossignol tonitruant tente d’attirer sa belle. « Cette opération militaire brutale au printemps, en pleine période de reproduction pour de nombreuses espèces, c’est un crime ! » s’indigne Jean-Marie. Botaniste amoureux du bocage, cet habitant de la Zad s’inquiète des dégradations irréversibles causées par l’intervention des gendarmes sur l’écosystème sensible et unique de Notre-Dame-des-Landes.

    Une alerte relayée par plusieurs Naturalistes en lutte. « Comme chacun le sait, ou devrait le savoir, (mais cela ne semble pas être le cas pour quiconque dans ce gouvernement), avril est un mois décisif pour la plus grande partie des populations d’espèces animales et végétales, écrivent-ils sur leur site. Décisif, car c’est à cette époque de l’année que les végétaux déploient leur feuillage et se couvrent de fleurs accueillantes pour les butineurs. Décisif car, pour la faune, c’est le temps des amours et de la naissance des jeunes, qui assureront le maintien et la survie de l’espèce pour les années futures. »

     Jean-Marie, botaniste, habitant de la Zad et Naturaliste en lutte. 

     Pour comprendre ce qui se trame dans le bocage, Jean-Marie nous emmène à travers les prairies humides, sur les traces des lieux de vie détruits par les pelleteuses. Du jardin permacole de la « Noue non plus » ne subsistent que quelques topinambours accrochés à leur butte. « Ils ont transformé le potager et la cabane en terre paille en bourbier, se désole le botaniste. Si c’est comme ça qu’ils pensent préserver la vocation agricole de la Zad… »

     « Un risque fort de destruction direct de la faune et de la flore » 

     Des Cent noms au Far West, ce sont partout les mêmes images de terre retournée en grosses mottes asséchées par le soleil, d’arbres à moitié arrachés et d’objets divers — bidon en plastique, livre, selle de vélo — enfouis dans le sol. « Les personnes qui habitaient ici étaient très respectueuses de l’écosystème, très conscientes écologiquement, précise Jean-Marie. C’est très choquant de voir leur lieu de vie saccagé. »

     L’emplacement de la Noue non plus. 

     Si les naturalistes craignent « un risque fort de destruction direct de la faune et de la flore », les impacts de l’opération lancée le 9 avril sont difficiles à quantifier. Zones inaccessibles car bouclées par les gendarmes, disparition rapide des cadavres emportés par des charognards (corbeaux ou renards), complexité de la mise en place d’un protocole… et manque de temps. « Tout a été tellement vite, soupire notre guide, qui habitait aux Cent noms au moment de l’expulsion. Je découvre tous les jours de nouvelles dégradations. »

    Les plus directement visibles sont ces ornières profondes qui traversent prairies et talus, là où les pelleteuses sont passées. « Le sol a été tellement tassé par des engins de plusieurs dizaines de tonnes, décrit le botaniste en saisissant ce qui s’apparente à une brique compacte. Or ces sols ont une structure particulière, leur endommagement compromet le bon fonctionnement de l’écosystème : comment voulez-vous que la zone humide continue de stocker et de filtrer l’eau si elle est tassée et retournée ? »

     Autre caractéristique du bocage, certains talus et certaines prairies sont constitués de terres rares que l’on appelle « oligotrophes », car elles sont très pauvres en nutriments. Ces terres héritées des landes du XIXe siècle (ça ne s’appelle pas Notre-Dame-des-Landes pour rien !), avant la création des haies bocagères, forment donc des milieux très particuliers, où se retrouvent des végétaux singuliers comme le chêne tauzin avec ses pousses rosées, le carum verticillé aux petites fleurs blanches ou la scorzonère naine. « Les milieux riches en nutriment, “eutrophes”, sont aujourd’hui très répandus du fait notamment de l’usage d’engrais, souligne Jean-Marie. À l’inverse, les milieux oligotrophes sont rares, et hébergent donc une biodiversité très riche. »

     Sur la Zad, le 15 mai 2018.

     Au-delà de ces bouleversements édaphiques, l’intervention des gendarmes a occasionné un grand dérangement. D’après les Naturalistes en lutte, les passages d’engins et de militaires, notamment de nuit, ont pu écraser et tuer nombre de batraciens et de micromammifères (campagnols, hérissons, musaraignes). Les armes chimiques utilisées se révèlent ainsi des composés extrêmement toxiques pour des organismes de faible masse corporelle « qui peuvent être contaminés, soit par inhalation, soit par ingestion d’aliments contaminés soit, comme pour les amphibiens, par contact avec la peau ». Sur leur site, ils précisent : « Une grenade lacrymogène peut recouvrir une surface de 800 m² d’un nuage irritant déployé sur une hauteur de 3 à 5 m. Bien que leur composition chimique ne soit pas parfaitement connue, nous savons que les gaz contiennent du 2-chlorobenzylidene malononitrile (CS) de faible toxicité pour les êtres humains (…) Mais le poids d’un insecte, d’un oiseau, d’un amphibien, d’une chauve-souris ou d’une musaraigne n’est pas celui d’un homme ! »

     L’onde de choc des grenades de désencerclement, qui génèrent un impact sonore dépassant les 150 dB, est susceptible d’affecter les chauves-souris. Sans compter les quelque 48.000 capsules en plastique de gaz et les dizaines de milliers de fragments de plastique de grenades disséminés un peu partout pour des centaines d’années.

     La menace pour le bocage de l’agriculture intensive 

     De retour sur le chemin de la Noue, Jean-Marie guette au milieu de la symphonie des oiseaux le sifflement presque tropical du loriot d’Europe, au plumage jaune flamboyant. « Les populations d’oiseaux diminuent en même temps que les insectes sont tués par les pesticides, rappelle-t-il. Mais à Notre-Dame-des-Landes, comme il n’y a pas eu d’industrialisation de l’agriculture — en partie parce que les terres sont pauvres et en partie parce que le projet d’aéroport puis l’occupation zadiste ont empêché le développement de grandes exploitations intensives — les insectes et les oiseaux sont encore très nombreux ! »

    Sauf que « les détonations multiples, qui parfois se suivent pendant plusieurs dizaines de minutes, à différentes périodes de la journée, le bruit du déplacement des véhicules et les cris, lors des affrontements, perturbent indubitablement les oiseaux chanteurs présents dans les haies », s’alarment les Naturalistes en lutte. Les mâles peinent ainsi à défendre leur territoire et à attirer les femelles, ce qui épuise les individus et affaiblit le succès de la formation de couples. « Il est avéré qu’un nid de chouette hulotte était établi dans une des cabanes qui ont été détruites. Elle était pour cette raison précise délaissée par son habitante humaine ! » Chacun redoute donc la prochaine opération militaire, qui provoquerait à coups sûrs de nouveaux saccages.

     

                               Une prairie humide.

                                   

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
         
     Une prairie saccagée. 

     Mais le pire pourrait encore être à venir. Car certaines parcelles du bocage ne sont pas inscrites sur un formulaire individuel et pourraient être récupérées par d’autres agriculteurs, installés dans des systèmes intensifs. D’autres sont bien « fichées », mais revendiquées par leurs anciens propriétaires. « Si certaines prairies se retrouvent exploitées à grand renfort d’engrais et de pesticides, cela perturberait l’ensemble de l’écosystème unique que constitue la Zad, craint Jean-Marie. On aurait des sortes de barrières chimiques qui empêcheraient les circulations et les équilibres de se faire : ce morcellement provoquerait une perte de biodiversité ». Le bocage de Notre-Dame-des-Landes, avec ses nombreux talus et ses prairies humides, est unique en son genre en France, de par son étendue et sa densité de haies.

    C’est pourquoi les Naturalistes en lutte demandent l’inscription et le respect de clauses environnementales en amont de toute acquisition ou location de terres dans le bocage. « On ne se bat pas que pour 40 projets et 300 ha de terres, insiste Jean-Marie. On défend un écosystème global et des modes de vie respectueux et harmonieux avec la nature »

     

     

     


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  • Violence d'état

    Ou la force aveugle en marche

    Ce qui se passe actuellement à Notre-Dame-des-Landes est digne d'une dictature. Le pouvoir actuel, dans l'incapacité de justifier la construction de l'aéroport, et pour cause, prend sa revanche sur les occupants de la ZAD. Un déchaînement de violence sans pareil contre des individus qui n'ont qu'un seul but, vivre près de la nature. Les médias, comme toujours à la botte, décrivent des scènes de violence exactement comme un gamin jouant avec une console de jeux ! Mais là, ce n'est plus un jeux !

    Les Zadistes sont considérés comme des occupants illégaux, sans le moindre discernement sur le fond. Quand bien même les terres ne leur appartiennent pas, au moins ils la cultivent et ne demandent rien en échange, sinon de pouvoir exploiter la terre autrement plus utilement que d'y voir des pistes aéroportuaires, destructrices de l'environnement. Seulement voilà, les Zadistes sont montrés du doigt comme des voyous profiteurs, qui ne paieront pas d'impôts. Ce qui reste à démontrer, n'en déplaise aux nantis endoctrinés par l'état policier et les multinationales dans un système marchand et à des années-lumière de l'écologie.

    Détruire des habitations comme le fait actuellement la police est le pire du pire. La plupart de ces personnes ont sué à construire ce qui leur permettait de s'abriter, de cultiver, bref de vivre. Le gouvernement est prompte à contrecarrer ce qui le dérange, ce qui dérange ses propres intérêts, alors qu'il aurait mieux à faire en d'autres circonstances.

     

    Notre-Dame-des-Landes est un incroyable gâchis, à la fois social, écologique et pécuniaire dont le contribuable fera les frais. 

    Gaulois.

    Un texte éclairant de Pierre Dardot et Christian Laval :

     

     

     

     

     

         


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  •  Les dix casseroles de Vinci

    Ou le copinage des voyous.

    http://reporterre.net/Les-dix-casseroles-de-Vinci-betonneur-de-Notre-Dame-des-Landes

     Un éclairage qui explique, entre autres projets inutiles, celui de Notre Dame des Landes. Finalement, ce n'est pas l'exécutif qui tient tant à imposer, contre vents et marées, une telle aberration, mais VINCI.

     N'en doutez surtout pas, les lois, ce sont celles imposées par ces multinationales sans foi ni...Loi !

     Plus loin, dans l'abject, le syndicat tout aussi voyou qu'est la FNSEA, veut jouer les gros bras et pourquoi pas, se substituer aux forces de l'ordre, disons du désordre. Ça va bien dans la ligne de VINCI entre voyous.

     http://www.reporterre.net/Xavier-Beulin-vous-etes-pieds-et-mains-lies-du-cote-des-industriels

     


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  • La justice passe en force !

    Où quand la justice passe, la démocratie trépasse !

    Qui n'a pas remarqué que de telles décisions sont prises en période estivale, lorsque les français sont loin des préoccupations qui pourtant les concerne.  A plus forte raison lorsqu'il s'agit de projets complètement inutiles. Les arguments sont légion pour dénoncer celui de Notre Dame des Landes, tant sur le plan économique, écologique et social.

    Nous sommes dans un pays ou la justice n'est pas au service de la démocratie – d'ailleurs l'a-t-elle été un jour - Ce grand mot devrait être supprimé du dictionnaire, pour le moins du vocabulaire juridique et des grandes écoles.
    Notre-Dame des Landes est un exemple de plus dans l'autoritarisme au service du capitalisme. Dans le cas présent, l'exécutif  fait fi d'arguments sans faille venant des opposants et que  les technocrates balayent à coup de CRS.
    L'écologie est reléguée dans les oubliettes au profit de l'ambition des élus locaux et le fric qui va avec. 
    Un référendum sur ce projet serait le minimum. Mais le pouvoir préfère passer en force, plutôt que de se ranger au bon sens. Ce que les barons socialistes locaux ne veulent surtout pas. 

    Au risque d'en étonner plus d'un, la France s'enfonce inexorablement dans la dictature

    Gaulois.

    Plus loin :

    http://www.liberation.fr/direct/element/les-faux-soutiens-a-laeroport-de-notre-dame-des-landes_14487/

     

    http://www.liberation.fr/societe/2015/07/17/tous-les-recours-des-opposants-a-notre-dame-des-landes-rejetes_1349331

     

    http://france3-regions.francetvinfo.fr/economie/transports/transport-aerien/aeroport-notre-dame-des-landes?r=pays-de-la-loire

    ETC ....


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  • A propos de la police nantaise

    Ou les agissements d'un état de non droit

    Il n'y a pas grand chose à ajouter à cet article, si ce n'est que les méthodes utilisés par le pouvoir pour discréditer un mouvement, si légitime soit-il, ne date pas d'aujourd'hui.

    Gaulois.

    À propos de la police nantaise, dans le journal Le Monde daté du 11 juillet 2014.

    http://obslab.blogspot.fr/2014/07/a-propos-de-la-police-nantaise-dans-le.html

    Ainsi, nous n'étions pas seuls à nous étonner des nouvelles méthodes de la police nantaise contre les anti-aéroport...

    Voir notamment à ce propos notre chronique de mardi dernier : « Policiers et juges nantais fragilisés cet été par les suites du 22 février. - En ce début juillet 2014, la police et la justice nantaise commencent à inquiéter singulièrement les partisans de la Loi et de l'Ordre républicain. - Quatre dérives. »

     
     http://obslab.blogspot.fr/2014/07/policiers-et-juges-nantais-fragilises.html

    Et puis aujourd'hui vendredi 11 juillet, Le Monde consacre une page et deux articles de Laurent Borredon à ce sujet étonnant : « A Nantes, le zèle de la police contre l'ultragauche. - Une cellule spéciale traque les casseurs de la manifestation du 22 février contre l'aéroport. »

    On l'a compris désormais, la police nantaise, ayant étrangement renoncé à dissuader et à identifier les auteurs d'incendie et de destructions du 22 février dernier à Nantes, au cours d'une journée qui s'apparente de plus en plus à une grossière manipulation d'État, a entrepris plusieurs mois après les faits de fournir abondamment la justice locale en chair à prison.

    Comment ? en puisant généreusement dans ses fichiers de militants anti-aéroport, en ciblant notamment ceux qui seraient préalablement fragilisés par un casier judiciaire. Il ne restait plus qu'à les surprendre à leurs domiciles. Au risque de l'erreur judiciaire et du déni de justice : pourquoi s'acharner si tard sur des lampistes, auteurs de faits mineurs, parfois d'ailleurs étrangers au 22 février, et dont la culpabilité n'est souvent même pas certifiée ?

    Ce reportage du Monde nous apprend ainsi que la police nantaise s'est mise en grand train pour traquer l' « ennemi intérieur » anti-aéroport, au risque de négliger d'autres formes de délinquance plus urgentes en ces temps troublés par la montée de l'extrême-droite et de la délinquance financière en col blanc : « Les moyens ont été débloqués en conséquence, avec un groupe d'enquête spécifique au sein de la sûreté départementale de Loire-Atlantique. Onze personnes détachées à plein temps, dont un fonctionnaire du renseignement territorial, un autre de l'identité judiciaire ou encore un policier des services techniques. »

    L'identification des militants anti-aéroport repose essentiellement sur « des images du défilé. », mais comme croit l'affirmer pudiquement Le Monde, « la méthode a ses limites ».

    Ainsi dans cette affaire d'un jeune homme soupçonné de dégradations sur la mairie de Nantes et une agence Vinci.

    Comment a-t-il été repéré ? Par des moyens qui évoquent plus un pays en état de siège qu'une démocratie républicaine : « Comment les policiers ont-ils mis un nom sur les photos ? Son dossier judiciaire ne le précise pas. Mais Le Monde a constaté que la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), devenue Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) le 12 mai, a constitué un épais album photographique sur les militants locaux. »

    Or, indique Le Monde, « Les photos sont trompeuses, notamment celles qui le montrent au seuil de l'agence Vinci, un fumigène à la main. Les vidéos, elles, prouvent qu'il a en fait sorti le fumigène qui avait été jeté dans l'agence, ce que confirme un témoin direct au Monde : " Il y avait un risque d'incendie, alors que des gens se trouvaient sur le balcon au dessus. " »

    Bref, ce jeune homme est inquiété pour avoir peut-être tenté d'éviter un incendie ? C'est le monde à l'envers... Il est vrai que Manuel Valls à l'Intérieur attendait avec impatience les images spectaculaires des flammes pour donner le ton des commentaires aux journaux télévisés de la fin de la journée ! Rien n'était trop beau pour discréditer 50 000 manifestants.

    Conclusion du Monde : « Les policiers ont dû renoncer à lui attribuer l'incendie, mais il est resté poursuivi pour participation " avec arme " (le fumigène) à un attroupement. » »

    Dans le second article, intitulé avec une ironie contenue « L' attroupement armé " était un pacifique " banquet " », le journaliste du Monde raconte que des militants anti-aéroport, passagers d'une voiture, peuvent se retrouver (par hasard?) interpellés par la police, et découvrir « qu'ils sont là aussi pour " association de malfaiteurs " sans plus de précision ».

    Et ce n'est pas fini, conclut Le Monde : « En comparution immédiate, le 19 juin, ils découvrent ce qu'on leur reproche : une " association de malfaiteurs en vue de préparer un attroupement armé ". L'attroupement armé, c'est la manifestation de soutien à R. qui a lieu au même moment devant le tribunal. Alors que le rassemblement pacifique – un " banquet, foot, sound system " – a lieu devant le palais de justice, les trois jeunes comparaissent donc dans le tribunal pour sa préparation. L'audience a été renvoyée au 18 juillet. " Il n'est pas certain que l'association de malfaiteurs tienne ", estime une source proche du dossier. »

    Et oui, mais pourquoi ne pas les accuser de terrorisme, tant qu'on y est, puisque tout est permis s'il s'agit de militants de gauche anti-aéroport ?

    En tous cas, l'OBSLAB (Observatoire laboratoire de la démocratie locale), est en mesure de confirmer que toute cette guérilla judiciaire est suivie au plus près par les plus hauts fonctionnaires de la police.

    Car hier jeudi 10 juillet, au sortir du palais de justice de Nantes, alors qu'un autre militant anti-aéroport venait de prendre trois mois ferme, que vit-on passer sur place (notre photo exclusive) ?

    Monsieur Jean-Christophe Bertrand, himself, directeur départemental de la sécurité de Loire Atlantique, déjà connu pour ses déclarations à l'emporte-pièce à Mediapart, après le 22 février.

     

    Voir notamment :
     
     

    http://www.mediapart.fr/journal/france/180414/nantes-le-chef-de-la-police-assume-sans-reserve-les-blesses-par-flashball

    Sur la photo, on voit qu'il repart alors qu'un dernier groupe de militants est toujours face à un rideau de gendarmes, à l'arrière plan.
    Mais sans doute qu'il ne passait par là que par hasard pour profiter du soleil en bord de Loire, avant de retourner à son bureau au commissariat central ?


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  • Lettre ouverte

    Il est dommage qu'après la provocation policière, il n'y ait pas davantage de protestations. Mais la grande majorité des élus préfère se réfugier dans la lâcheté et laisser le tapage médiatique se focaliser sur les casseurs. Françoise Verchère a ce courage qui leur manque tant.

    Gaulois.

    ND des Landes. Françoise Verchère écrit à Manuel Valls

     http://www.ouest-france.fr/manif-anti-aeroport-francoise-verchere-ecrit-manuel-valls-1957000

     

    Nantes - 24 Février

     

    Françoise Verchère, à droite, en avril 2012, lors d'une grève de la faim contre le projet d'aéroport | Franck Dubray

    Après les violences à Nantes, la conseillère générale (parti de gauche) vient d'envoyer une lettre ouverte au ministre de l'Intérieur.

     


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  • La grande manipulation

    Après la manifestation anti-aéroport, les langues se délient :

     http://www.metronews.fr/nantes/nantes-apres-la-manifestation-anti-aeroport-les-langues-se-delient/mnbx!k9kwi9lLTdXdk/

    Les arguments des pro-aéroport sont sans équivoque. Bien sûr qu'ils condamnent la violence, mais ils oublient de préciser d’où elle vient, qui la commandite. N'en doutons pas, c'est vieux comme le monde, la violence vient directement ou indirectement du pouvoir. S'il reconnaît le droit de manifester, il contourne ce droit par la manipulation du public.

    Il ne fait aucun doute que cette manifestation a été sabotée avant même son départ. Le gouvernement utilise les forces du désordre, tels des bêtes féroces qui n'hésitent plus à s'en prendre aux plus faibles et aux enfants. Tandis que Vinci utilise, à n'en guère douter, des casseurs.

    D’ors et déjà, dès le départ de la manif, l'opinion publique était formaté par les grands médias, comme toujours à la botte. Le gouvernement est prêt à tout pour arriver à ses fins, peu glorieuses dans son entêtement au projet – un de plus - inutile et destructeur. Comme toujours, c'est la réponse par la violence sciemment préméditée afin de décrédibiliser les opposants.

    Sidérant ! Il suffit de taper sur Google ; « Après la manif de Nantes » pour se faire une opinion de la manipulation médiatique. Combien de temps encore l'opinion publique avalera les couleuvres médiatiques ? Quand la force des arguments l'emportera sur les arguments de la force ?

    Combien de temps le peuple ignorera-t-il sa vrai force ?

    Gaulois.

    Faudra-t-il porter une soutane pour faire valoir son droit à manifester?

     

    http://blogs.mediapart.fr/blog/j-clopeau/220214/faudra-t-il-porter-une-soutane-pour-faire-valoir-son-droit-manifester

    22 février 2014 |  Par J CLOPEAU

    Faudra-t-il porter une soutane pour pouvoir faire respecter son droit de manifester et être entendu du gouvernement? Ce 22 février, la manifestation contre l'aéroport de Notre-Dame des Landes qui regroupait plusieurs dizaines de milliers de personnes s'est heurtée à ce qui n'est rien de moins qu'un sabotage de la part du préfet de la Loire Atlantique. Quelques heures seulement avant le début de la manifestation, la préfecture décidait unilatéralement d'interdire l'accès du cours des Cinquante Otages aux manifestants, une large avenue qui est traditionnellement empruntée par les manifestations dans le chef lieu de la Loire atlantique. Lorsque la tête de la manifestation est arrivée à la hauteur du cours des Cinquante Otages, elle s'est donc  trouvée devant un barrage policier impressionnant. Quelques manifestants ont invectivé les policiers qui ont presque immédiatement répliqué en lançant suffisamment de bombes lacrymogènes pour que l'atmosphère devienne irrespirable, ainsi que des grenades assourdissantes pour donner à l'incident un petit parfum  d'émeute urbaine. Du coup l'endroit est devenu un point de fixation, d'autant que les jets de grenades lacrymogènes, intenses à certains moments sans que l'on sache pourquoi, s'arrêtaient de façon tout aussi étonnante, pour reprendre quelques minutes plus tard. La police maintenait à l'évidence la tension. Du coup, la manifestation s'est arrêtée là, se terminant en quelque sorte en queue de poisson. Ce qui permettra au préfet de faire rapidement le communiqué suivant : " La fête est gâchée, les organisateurs sont débordés par la frange radicale sur laquelle ils s'appuient depuis le début de ce mouvement". Ce qui est, on l'admettra volontiers, du grand art : sembler regretter que la manifestation ne soit pas allée à son terme ("la fête est gâchée...") feindre que les organisateurs de la manifestation aient été débordés, alors qu'il n'y a eu qu'un lieu, fort retreint, d'affrontement entre quelques manifestants et une police qui maîtrisait parfaitement la situation, mais qui a fait tout pour que cela dure. Et tout cela parce que le préfet avait interdit, quelques heures seulement avant sa tenue, à une manifestation d'emprunter un axe urbain lourd de symboles. M. Christian Galliard de Lavernée, dont le nom est déjà tout un programme, préfet de Loire atlantique a, en ce 22 février 2012, bien mérité de Valls, Valls de Ayrault, et Ayrault de Hollande. 

    Aéroport N.D des Landes manifestation à Nantes du 22 février provocations préfectorales et policières

    Communiqué des organisateurs de la manifestation anti-aéroport du 22 février 

    http://www.millebabords.org/spip.php?article25550

    + TÉMOIGNAGES et commentaires Article mis en ligne le mardi 25 février 2014 le 25 par mail témoin de l’IDF J’étais en début de cortège et ce qui m’a le plus surpris, c’est que les casseurs se sont mis à l’œuvre dès les premiers instants. Dès que nous nous sommes engagés dans la rue de Strasbourg, nous avons pu constater les stigmates de leur passage :  jets de peinture sur les forces de l’ordre et sur les façades, notamment celle de la mairie,  saccage de la boutique Vinci Immobilier. Lorsque nous sommes arrivés en bas de la rue, la foreuse était déjà en flamme. D’habitude, les casseurs agissent plutôt en fin de cortège, non ? Les journaux télévisés ont passé en boucles les images de violence en ne manquant pas de faire état des blessés coté forces de l’ordre, mais jamais un mot sur les civils blessés lors des assauts ? Pas un mot non plus sur d’éventuelles interpellations, mais par contre Manuel Valls, dès la fin de l’après midi, semblait très bien renseigné : "c’est l’ultra gauche, des blacks blocs qui voulaient casser du policier et s’en prendre aux mobiliers urbains". "Parmi ces casseurs se trouvait des étrangers" a-il dit lors de son interview. Si le ministère de l’intérieur en savait aussi long sur la question, si certains groupes d’individus étaient identifiés, pourquoi n’avoir pas agit avant ? C’est la première fois que je vois un tel déploiement de forces de l’ordre et de moyens (mur métallique) pour une manif citoyenne. Mais ces hommes paraissaient en attente !! ils savaient que la situation allait dégénérer et tous ces hommes étaient postés là pour réagir quand l’ordre leur serait donné, Avez-vous vu des RG ou des flics en civil dans le cortège ? Moi non ! Aucun moyen n’a été mis en œuvre pour arrêter les agitateurs avant que ça ne dégénère ! Après coup, je ne dirais pas que les casseurs ont été recrutés pour casser la manif, mais je pense que l’état savait, et n’a rien fait pour que ça ne dégénère pas. Lors de la manif du 10 novembre 2012 à Paris, chaque parking ou bureau Vinci était protégé par des cordons de CRS, là non ! J’ai la désagréable sentiment que la casse était prévue et instrumentalisée témoin de l’Alsace (extrait) « …nous avons plusieurs témoignages sur la nervosité des forces de l’ordre dès le matin. 2 camarades sont venu à la rescousse d’un porteur de drapeau breton arrêter par deux GM (nous étions le matin). Avec du dialogue, ils ont réussit à ce que les GM laissent finalement passer le gars qui nous a accompagné juqu’à notre bus. Et le soir, nous avons été bloqué sur la place de la petite Hollande. Vers 18h00 (je n’ai pas l’heure exacte) Les GM ont chargé la place qui a été noyé sous un brouillard de lacrymos. Nous étions dans un bar proche et les gaz sont entrés jusque dans le bar. Un père avec ses deux enfants est entré dans le bar, les enfants étaient apeuré.. aucune distinction dans la charge ... des enfants merde alors !!!!! Notre groupe est resté un moment sur place avant de bougé. Nous voulions éviter d’être pris à parti par les forces de l’ordre. De cette drôle d’ambiance, une blague du soir m’est venue : "aller voir les playmobils et leur demander si nous pouvons traverser Nantes en toute sécurité." Non franchement, si le maire de Nantes a porté plainte contre X ... eh bien nous, nous devrions le faire contre Valls !!!! » témoin du 56 (extrait) « … Dire que le centre ville de Nantes a été dévasté alors que le désordre ( organisé ?) n’a été que sur un périmètre réduit est sidérant. Je voudrais préciser à ce sujet, qu’alors que nous étions samedi soir là où toutes les tv ont montré les vitres brisées etc... Il y avait des pavés partout et des feux non éteints ( sur une zone limitée) et à deux pss des CRS qui regardaient de loin. Nous n’avons pas compris que n’importe qui pouvait déambuler là, avec ce danger potentiel. Je suis donc allée voir 3 personnes des forces de l’ordre et leur ai dit "pourquoi vous ne fermez pas cette partie restreinte, c’est inconscient ! alors que vous êtes un nombre considérable sur Nantes" (il y en avait partout à côté à boucher les rues etc ). Visiblement, cette zone (vue et revue) était libre (alors que dangereuse, ouverte à n’importe qui ... les photos (souvent de non manifestants) allaient bon train, comme si (comme si ?!) laisser cette "porte ouverte" sur les dégâts, avait l’intérêt de relayer le maximun d’images (médias et particuliers) .... volonté ? J’ai reposé ma question et l’un d’entre eux a fini par me répondre ( attention c’est éloquent !) : "On n’y est pour rien, c’est une stratégie d’en haut." Je n’invente rien ! Je suis donc encore plus révoltée quand je vois que certains ont payé (jetant des canettes), via des jugements expéditifs pour s’être rebellé contre des forces de l’ordre qui ont abusé de gaz lacrymo et autres détonations (en Ukraine ce sont des résistants, ici ce sont des casseurs ! … »

    COMMUNIQUÉ des organisateurs 22 février 2014 La manifestation d’aujourd’hui a connu une mobilisation inégalée. 520 tracteurs, venus de tous les départements limitrophes ont été comptés, deux fois plus que le 24 mars 2012 à Nantes. Cela marque une implication massive du monde paysan. Les tracteurs vigilants sont prêts à intervenir sur la zad. Il y avait 63 bus venus de toutes les régions de France, deux fois plus encore que lors de la chaîne humaine. C’est le signe d’une mobilisation nationale et de la connection entre Notre Dame des Landes et d’autres luttes contre les grands projets inutiles et imposés. Il y avait entre 50 et 60 000 personnes, plus encore que lors de la manifestation de réoccupation du 17 novembre 2012. Il s’agit de la plus grosse mobilisation du mouvement. Le défilé a été festif, créatif et déterminé, avec des batukadas, salamandres, tritons géants, masques d’animaux marquant le refus de la destruction des espèces protégées et des mesures dites de compensation. Des prises de paroles et animations ont eu lieu jusqu’à 18h square Daviais. La préfecture avait choisit de mettre Nantes en état de siège et de nous empêcher d’être visible dans le centre ville. C’est la première fois qu’on interdit à une manifestation d’emprunter le Cours des 50 Otages. Une partie du cortège est passée par l’île Beaulieu. Une autre a essayé de passer par le trajet initialement prévu et a fait face à une répression policière violente avec tir de flashball, gaz lacrymogènes et grenades assourdissantes. Cela n’a pas empêché les manifestants de rester en masse dans les rues de Nantes jusqu’à la fin. Il existe différentes manières de s’exprimer dans ce mouvement. Le gouvernement est sourd à la contestation anti-aéroport, il n’est pas étonnant qu’une certaine colère s’exprime. Que pourrait-il se passer en cas de nouvelle intervention sur la zad ? Cette journée est un succès et les différentes composantes de la lutte restent unies sur le terrain. L’opposition ne fait que croître depuis 30 ans. Le gouvernement n’a pas d’autre choix que d’abandonner le projet d’aéroport ! Message de l’ACIPA du 23/02 on vient d’apprendre qu’un jeune homme de 28 ans a perdu un oeil suite à l’éclatement d’une des nombreuses grenades assourdissantes. Il n’avait rien à voir avec les violences générées en marge de la manifestation. C’est terrible ! Messages adressés aux organisateurs à la suite de leur communiqué. Bonjour et félécitations pr vos efforts Il n’y avait pas 63 bus mais 64, et oui le notre, pr des raisons logistiques et des impératifs horaires, était stationné à la Beaujoire. Je partage votre analyse quant aux débordements, et j’en suis à me demander avec d’autres si, finalement, Vals et les pro-aéroports n’avaient pas tout fait pr que ça puisse dégénérer, alors que ça partait bonne enfant malgré cette ville mise en état de siège. D’autre part, tout près de l’espace de prise de parole, nous avons été témoins d’une charge de CRS alors que personne ne les agressait et ne les provoquait davantage. Après s’être replié, face à la détermination d’un ancien qu’ils ne pouvaient matraqués vu le nombre de témoins, ils ont lancé une vingtaine de bombes lacrymo alors qu’ils y avait des gosses et des personnes âgées. Une gosse de notre comité a été gazée, si c’est une black-bloc, elle est vraiment précoce, elle a moins de 10 ans !... Des copains 44 pourront coroborrer ce témoignage. A. du comité Ariège. Bonjour Nous étions également près du lieu de prise de paroles en fin d’après-midi ; je confirme les affirmations des collègues du 09 ; la charge des CRS n’avait aucune raison d’être si ce n’est inciter à la provocation. Ils ont de plus refoulé tout le monde vers le centre ville qui avait été ré-ouvert... Quelle logique dans tout cela ? Collectif des CItoyens Vendômois COntre le Projet d’Aéroport de Notre Dame des Landes Le 25 février à 16:07, par Caroline Bonjour, Nous découvrons chaque jour de plus en plus de témoignages des violences qui ont eu lieu samedi à Nantes. Décidées à ne pas laisser passer ça, plusieurs personnes collectent les récits. Pouvez-vous nous faire suivre vos photos et récits, je pense notamment à cette petite fille de 10 ans prise dans les gaz ? Merci, Caroline. carodenantes@gmail.com Nous, M. et M., casseurs Le texte est dans un fichier à récupérer ici : 

    http://dl.free.fr/jaa9IisGU  Le mot de passe est vinci. C’est un fichier .pdf

    Nous, M. et M., casseurs extrémistes de l’ultra gauche autonome. 23 février 2014. Bien entendu ce titre est à prendre (très précisément) au second degré. Nous sommes un couple, la quarantaine, pas membres d’une quelconque organisation (ah si, l’un de nous est syndiqué). Nous relatons ici notre ressenti des évènements d’hier à Nantes, samedi 22 février, dans le cadre de la manifestation contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Les enfants n’ont pas voulu venir. Heureusement ! 13 heures. Nous arrivons vers la préfecture, après avoir contourné tous les barrages routiers. Au milieu de milliers de manifestants, nous trouvons des copains ! Ils nous parlent des tracteurs qui sont à Commerce. Nous allons voir ça, en remontant le cours des 50 otages. 13h30. Les tracteurs sont en vue. Déboulent alors des dizaines de camions de gendarmerie et de gardes mobiles qui investissent la dernière section du cours, juste avant Commerce. Nous continuons pour faire le tour des centaines de tracteurs (insolite !), puis décidons de retourner au rassemblement qui est à la préfecture. Mais les forces de l’ordre sont en train de boucler, dans toute sa largeur, l’extrémité du cours de 50 otages, avec des murs boucliers impressionnants, de plusieurs mètres de haut. Nous passons par les rues intérieures. 14h15. Nous revenons au rassemblement. Le cortège s’est déjà mis en marche, par la rue de Strasbourg, des milliers de gens sont encore partout autour du pont Morand. Nous décidons de vite remonter le défilé pour regarder les différents chars et cortèges. Lorsque nous arrivons vers l’île Feydeau, la foule est déjà là, et s’étend partout. Parfois éparpillée, parfois compacte, sur Commerce, sur les grands boulevards et dans les ruelles pavées, jusqu’à l’entrée de la place de la petite Hollande. Les tracteurs, les gens sont partout. 15 heures. Nous sommes samedi après-midi, à Nantes, dans le cadre d’une manifestation populaire, où sont présentes des centaines de familles, des dizaines de milliers de manifestants. Et là c’est l’hallucination collective : les forces de l’ordre, derrière leur mur-bouclier des 50 otages, activent les canons à eau, lancent des dizaines de grenades lacrymogène et des bombes assourdissantes. S’en est suivie une longue, très longue, trop longue, petite guérilla urbaine, à tous les abords de la manifestation (une impressionnante barricade est dressée au croisement de Kervégan et du Guesclin), avec des forces de l’ordre qui finissent, petit à petit, avec les même méthodes (pluies de lacrymogènes, canons à eau, et bombes assourdissantes, le tout facilité par la présence permanente d’un hélicoptère au dessus de nos têtes), par repousser l’ensemble de la foule jusque vers la place de la petite Hollande. 17h30. Les tracteurs sont tous partis ou presque (certains ont des heures de route à faire, et les convois étaient déclarés en préfecture). Les deux heures qui suivent, nous sommes beaucoup moins nombreux, mais certainement deux ou trois milliers quand même. Les forces de l’ordre (camion béliers, canons à eau, gardes mobiles et autres CRS) se déploient sur toute la largeur de la zone : des bâtiments du quai de la fosse, jusqu’aux bâtiments côté piscine Gloriette ! Ils avanceront jusqu’au milieu de la place environ. Là, ils lâchent une bonne part de leur stock d’engins explosifs et agressifs. Pour ceux qui se donnent la main, collés aux premiers rangs de CRS, ce sera la matraque. Les gens (oui, des gens, hein, pas des extrémistes-black-blocks-venant-de-l’étranger), extrêmement choqués par le déferlement de la violence policière (nous avons vu plusieurs manifestants sortis sur des brancards de fortune), n’en démordent pas. Nous saluons, sous les vivats et les dernières cartouches, le repli des forces de l’ordre. Le sol est jonché de bris de verre, de cartouches de lacrymos et autres bombes ; des containers de poubelles, une voiture TAN sont en feu ; l’hélicoptère tourne toujours. Des scènes qu’on n’oubliera pas. Jean-Marc Ayrault a raison : les violences doivent être condamnées. Mais nous, nous déclarons que le déchaînement de violence a été sciemment préparé et planifié par la préfecture et les forces de l’ordre. Oui il y a eu de la casse, c’est indéniable. Nous avons de sérieux doutes sur l’identité des auteurs de ces dégradations. Ce n’étaient pas les « jeunes de banlieue », ça c’est certain. C’était des types, souvent costauds, et qui avaient l’air de très bien savoir s’y prendre pour casser une vitrine ou un abribus. Quoi qu’il en soit, ce qui est un fait, c’est que ni l’un ni l’autre n’avions déjà vu un tel déploiement policier à Nantes. Ce qui est un fait aussi, quelles qu’aient été les éventuelles « provocations », c’est que l’offensive policière a été enclenchée, dès 15 heures, et de manière très violente, au beau milieu de dizaines de milliers de manifestants, qui pour 99 % d’entre eux défilaient bien gentiment sous un petit rayon de soleil bienvenu. Nous ne sommes pas des « Zadistes ». Nous ne sommes allés que deux fois sur la Zone A Défendre, lors des grands rassemblements. Nous sommes contre ce projet d’aéroport, c’est sûr. Cet aéroport, pour nous, n’est qu’un exemple (tout à fait éloquent du reste) de la domination de banques et des grands groupes sur notre société et sur nos vies. L’Etat, les politiciens, viennent une nouvelle fois de montrer quels intérêts ils servent. Cette fois ci, c’est pour Vinci. Notre seul regret pour hier, c’est que nous n’ayons pas su nous regrouper tant que nous étions très nombreux, tous au même endroit, par exemple sur cette place de la petite Hollande. Nous ne sommes pas des activistes non plus. Mais si un prochain jour, comme en Ukraine, en Egypte et ailleurs, nous décidons de faire nôtre une place, que ce soit celle-ci ou une autre, alors nous en serons. M. dit qu’elle aura un bouclier. Samedi 1er, nous sommes libres…

    Ou encore :

    http://dormirajamais.org/nddl/

    http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=32994&title=Gu%C3%A9rilla%20urbaine%20ou%20lutte%20contre%20un%20a%C3%A9roport

    http://www.alternatifs44.com/2014/02/notre-dame-des-landes-les-casques.html

     

     

     


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  • Interview

    De la sauvegarde de la terre aux enjeux politiques

     30 janvier 2014 

    http://www.alternatifs44.com/

    "Julien Durand : L'oeil des naturalistes n'est effectivement pas celui des paysans quand ils ont les yeux sur la charrue ! Grâce à leurs travaux, j'ai moi même découvert plein de trucs tant au niveau des plantes que des espèces. On était tellement là depuis tout le temps qu'on ne faisait pas toujours attention. Les travaux des naturalistes ont réussi à radicaliser notre opposition au projet pour que cette richesse ne soit pas détruite. Oui, on est bien là dans une lutte formatrice dans tous les sens."

    Notre Dame des Landes : la résistance se cultive au présent - Entretien avec Julien Durand, porte-parole de l'ACIPA.
    La préparation de la manifestation du 22 février à Nantes est entrée dans sa phase active. Y compris pour les promoteurs du projet qui tentent de convaincre de l'inéluctabilité démocratique de la destruction du bocage de Notre Dame des Landes et n'hésitent pas à propager la rumeur. Dernier exemple en date, le titre en une du quotidien nantais Presse Océan du 30 janvier, « Et si l'aéroport ne se faisait pas », interrogeant sur le coût pour les contribuable d'un éventuel arrêt. C'est dans ces circonstances que nous avons demandé à Julien Durand, porte-parole de l'ACIPA, Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes constituée en 2000 pour lutter contre le projet d'aéroport du Grand Ouest, de faire le point sur la situation actuelle à Notre Dame des Landes et sur les enjeux du 22.

    La signature par le Préfet, fin décembre, des quatre décrets sur l'eau, la protection des espèces protégées, la desserte routière et  la plate-forme aéroportuaire  confirme la volonté du gouvernement de passer en force. As-tu le sentiment que nous allons vers un affrontement inexorable ?

    Julien Durand : A première vue, ce n'est pas à écarter. Mais, je pense que s'ils ont su tirer les leçons de leur opération de 2012, ils devraient hésiter à revenir.

    Quelles ont les échéances juridiques qui peuvent encore leur donner une porte de sortie? 

    JD : C'est d'abord tout ce qui concerne la loi sur l'eau et la destruction des espèces protégés. Ca ne fait que commencer puisque les recours seront déposés au tribunal administratif de Nantes le 3 février prochain à 11h. J'en profite pour vous y convier. 

    On a toujours l'arrêté de cessibilité qu'on avait attaqué en 2011, pendant la tracto-vélo à Paris. Le jugement d'appel vient de passer mardi dernier et le rendu sera prononcé dans un mois. Nous demandons la nomination avec assistance d'un collège d'expertise judiciaire. Si nous sommes déboutés, nous irons devant le Conseil d'Etat. Et ce n'est qu'après la décision du Conseil d'Etat, que la Cour de Cassation, à la demande de Vinci, se saisira du dossier. Rappelons que contrairement à la demande de Vinci, la Cour de Cassation a estimé ne pouvoir juger ce dossier qu'à l'issue des procédures en cours tant devant le tribunal Administratif que le Conseil d'Etat.

    En clair, si le PS respecte sa parole politique, tant que la Cour de Cassation ne se sera pas prononcée aucune expulsion de paysans ou d'habitants dans les maisons avec un contrat précaire ne devrait avoir lieu. On peut donc raisonnablement considérer avoir une année tranquille devant nous.

    Nous avons, enfin et à nouveau, saisi les instances européennes en leur transmettant les arrêtés préfectoraux.

    La question de la protection des espèces protégées, c'est d'abord pour Vinci ne pas perdre encore un an ?

    JD : Vrai. Ca se réglera au 30 mars. Après cette date, Vinci ne pourra ni faire des défrichages ni des coupes de bois, il pourra seulement déplacer des arbres morts avec les capricornes jusqu'au mois de mai. Après il faudra attendre juillet. D'ores et déjà, Vinci est en retard pour le déplacement annoncé de plusieurs espèces.

    L'action des naturalistes, outre qu'elle complique singulièrement le lancement des travaux, ne vous amène-t-elle pas à porter un autre regard sur le bocage ? Là encore la mobilisation en cours est une véritable éducation populaire.

    JD : L'oeil des naturalistes n'est effectivement pas celui des paysans quand ils ont les yeux sur la charrue ! Grâce à leurs travaux, j'ai moi même découvert plein de trucs tant au niveau des plantes que des espèces. On était tellement là depuis tout le temps qu'on ne faisait pas toujours attention. Les travaux des naturalistes ont réussi à radicaliser notre opposition au projet pour que cette richesse ne soit pas détruite. Oui, on est bien là dans une lutte formatrice dans tous les sens.

    Peux-tu nous parler de l'organisation locale de la résistance, avec une opposition qui semble chaque jour plus soudée, avec le pilier qu'est l'ACIPA, avec la coordination des opposants, avec le COPAIN (1) qui est un apport considérable à la mobilisation et qui a largement permis de positiver l'apport important qu'a la ZAD ?

    JD : Je partage la description. J'ai vécu l'ACIPA. J'ai vécu COPAIN(1) car j'ai été paysan et responsable syndical local de la Confédération Paysanne avant d'être à l'ACIPA. Le COPAIN a su élargir l'opposition au projet d'aéroport à d'autres associations du monde agricole, ça a donné une ossature plus large à l'opposition que celle portée par la seule Confédération paysanne. Il a permis de retrouver un nouveau souffle à la mobilisation au niveau paysan et c'est sans doute ce qui a contraint le pouvoir à reculer. Ils n'ont pas osé s'attaquer à l'agriculture, au symbole que ça porte. Et nous savons, d'expérience, que lorsque le monde agricole réussit à faire partager ses exigences au point d'en faire une revendication populaire, ça a souvent permis la victoire dans de grands conflits.

    Bernard Lambert (2) nous a souvent mis en garde sur le rôle de « versaillais », de briseurs de grève ou de freins à l'évolution de la société qu'ont joué les paysans Et là, dans la mobilisation contre le projet d'aéroport, on retrouve ce qu'a semé Bernard, avec une nouvelle génération. Et cela marquera pour les générations qui vont venir.

    La résistance au projet d'aéroport n'est-elle pas d'abord, surtout, une lutte paysanne  pour la terre ?

    JD : Au départ oui. Mais il ne faut pas oublier que le monde paysan a diminué en audience et que les victoires pour la terre ne peuvent être obtenues qu'avec l'appui de toute une frange de la société qui adhère à ce projet. Nous sommes bien dans une opposition à l'agriculture capitaliste et productiviste, pour une agriculture paysanne. 

    N'empêche que dans cette mobilisation, la Conf' a une place centrale, tant nationalement que localement, notamment avec le COPAIN pour renforcer ce front contre l'aéroport ?

    JD : Je dirai que la Confédération Paysanne joue avec le COPAIN le même rôle que l'ACIPA avec la coordination. L'opposition à l'aéroport c'est un mouvement pour conserver la terre, pour une agriculture proche des consommateurs. Si on veut faire avancer les idées pour une agriculture paysanne, il faut mobiliser la société, quitter le corporatisme pour se faire aider par des gens qui adhèrent à nos idées. C'est ce qu'on fait.

    Le rôle du COPAIN, avec l'occupation de la ferme de Bellevue, n'a-t-il pas facilité une unité stratégique parfois difficile avec la ZAD ?

    JD : L'essentiel, ici, c'est l'utilisation du sol, de la terre et COPAIN est légitime plus que n'importe qui pour mener le dialogue avec la ZAD, notamment avec celles et ceux qui ont des projets pour l'occupation du terrain. Oui, là, le pilier est solide. On a semé ensemble, on récoltera ensemble.

    Comment la population de Notre Dame des Landes réussit-elle à résister au rouleau compresseur des pro-aéroports ? L'opposition s'est-elle solidifiée ?

    JD : Avoir subi deux années d'enquêtes publiques n'a pas été simple. Ca a été dur dans le bourg ! Et la lassitude est grande, avec, ne le cachons pas, chez plusieurs un rejet de la ZAD. Mais depuis la chaîne humaine, ça a largement changé, positivement, et la défiance qui a pu exister un temps vis à vis de nous a disparu. Notre Dame des Landes est aussi devenue une commune dortoir, avec une nouvelle population. On a donc, en septembre, refait une réunion à Notre Dame des Landes, entre nous. Et depuis on constate qu'à nouveau le nombre d'auto-collants grandit, et que des jeunes, nouveaux dans la commune, nous rejoignent et nous donnent un coup de main.

    Quels sont, pour toi, les enjeux de la manifestation du 22 février prochain ?

    JD : Cette manifestation, on en a lancé l'idée à une dizaine, paysans, militants de l'ACIPA, du COPAIN et de la ZAD, réunie à la Vacherie. La date a été choisie en fonction de celle des municipales et des risques d'intervention policière. Et l'idée a été repris par la coordination des opposants. La réunion des comités de soutien, avec plus de 200 présents, a permis de mesurer le développement national du mouvement de solidarité et l'effort de communication qui a été fait. Les nombreuses réunions que nous faisons à l'extérieur font salle pleine. A l'évidence, il se passe quelque chose. 

    Mustière, président des Ailes de l'Ouest, la pseudo association pro-aéroport piloté par MEDEF/PS/UMP annonce aujourd'hui dans Ouest-France que même s'il y a 20 000 manifestants le 22, ça ne changera rien.

    JD : 20 000. Il met quand même la barre haut ! C'est aussi la preuve qu'ils se raidissent parce qu'ils ont la trouille. On est à la veille d'une possible intervention policière, on relèvera le défit.

    Electoralement, qu'est-ce qu'il pourrait y avoir de mieux pour la mobilisation ?Demandes-tu la démission d'Ayrault ?

    JD : Le départ d'Ayrault, j'y crois pas. Aux copains de la coordination, j'ai toujours dit qu'Ayrault en haut, c'est notre meilleur panneau publicitaire pour la lutte de Notre Dame des Landes. Premier Ministre, il a emmené son boulet avec lui. S'il tombe, peut-être que son boulet tombera vec lui.

    Côté politique, je suis en colère contre les loustics comme Auxiette (président PS de la Région) et l'UMP qui, quand on les interroge dans les réunions publiques, ne cessent de dire que la question de l'aéroport n'est pas le sujet de la réunion, mais, dès qu'ils sont élus, ils affirment que leur élection a plébiscité le projet.

    Un accroc juridique pourrait être l'occasion pour des politiques intelligents de dire : le dossier est mal ficelé, il n'y a pas accord, il n'est pas possible d'aller sur le terrain, on arrête. Il nous faut donc continuer d'articuler la bataille juridique, mobilisation et interpellation des politiques pour qu'ils renoncent à ce qui est d'abord un projet d'Etat.

    Interrogé par Ouest France, tu as eu des mots très forts sur les conséquences qu'aurait une intervention policière ?

    JD : Je sens que beaucoup de monde est prêt à réagir, localement bien sur où la mobilisation ne faiblit pas, mais aussi de plus en plus largement. Dans les réunions extérieures je sens que cette envie de ne pas laisser faire s'articule avec le ras l'bol de ce qui nous tombe sur la tête, la crise économique, l'austérité. Le chantier de Notre Dame cristallise tout le monde. C'est notre force.

    L'expulsion des paysans et des habitants et le commencement des travaux sonneraient la voie de l'affrontement et il y aurait du monde partout. Nous ne le souhaitons pas mais nous y sommes prêts.

    Vous avez réussi quelque chose d'extraordinaire en faisant travailler ensemble des gens d'horizons, d'histoire et de cultures différentes qui n'en n'avaient pas l'habitude. Toi, qui es au premier rang, comment vis-tu ça ?

    JD : Je vous renverrai simplement à la conclusion du débat public de 2013 où Bergougnoux, le président de la Commission du débat public, concluait son rapport en indiquant qu'il constatait « un fort relent d'altermondialisme ». C'est d'ailleurs la seule chose que j'ai retenu de son rapport et qui m'a fait le plus plaisir. Bien sûr, dans la mobilisation, parfois ça brasse, nous et vous ça a brassé, comme ça brasse parfois avec la ZAD, mais on avance. Il avait raison le Bergougnoux, la résistance ça se cultive au présent. Reste qu'aujourd'hui rien n'est gagné. Et que l'année qui commence s'annonce sans doute décisive.

    1 -  le COPAIN 44, Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées par le projet d'Aéroport, a été constitué en avril 2011. Outre la Confédération Paysanne, il regroupe le Centres d’Initiatives et de Valorisation de l’Agriculture et du Milieu rural Civam44, Terroir 44, Accueil Paysan, Groupement des Agriculteurs Biologiques GAB44, et Manger Bio 44.

    2 – Syndicaliste paysan en Loire Atlantique, Bernard Lambert a été l'initiative de la constitution des Paysans Travailleurs qui ont largement contribué à la naissance, en 1987, dela Confédération paysanne.

    Propos recueillis par Philippe Champigny, Rémy Querbouet et François Préneau

    Source:
    Les Alternatifs 44

     

    Arrêt du projet ??

    Tout est possible. Il est fort probable que rien ne bougera jusqu'aux municipales. Le gouvernement devra tenir compte des résultats de cette échéance électorale. La mobilisation contre ce projet inutile et destructeur risque fort de déstabiliser le pouvoir actuel car il ne faut pas oublier que notre tant aimé premier ministre en fait une affaire personnelle, même s'il ne le dit pas ouvertement.

    Gaulois.

     

     

     

     


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  • Urgent ! Une intervention militaire sur la ZAD à partir du 20/01/2014 ?! Résistance !

    Je transmet l'appel. Gaulois.

    by collectif de lutte contre l'aéroport de Notre Dame des Landes


    Les infos concomitantes d'une intervention militaire sur la ZAD à partir du lundi 20/01/2014 s'accumulent de jour en jour. Voir à ce propos le flash info de la ZAD de cette semaine :
    http://zad.nadir.org/spip.php?article2099
    Vinci est d'ailleurs sorti du bois hier, le 16/01, pour annoncer le début du déplacement des espèces protégées de la ZAD et le défrichement de la zone d'ici quelques semaines à quelques mois !
    Cela faisait très longtemps que Vinci n'avait pas effectué de déclaration aussi tonitruante et d'importance sur le projet d'aéroport de NDDL. Il n'a surement pu le faire qu'après avoir eu l'assurance du soutien de l'Etat !
    La multinationale du béton a d'ailleurs rappelé que ces opérations, d'arasement de la ZAD et de déplacement/destruction de la faune et de la flore, devaient être menées en toute sécurité... Comment ne pas y voir l'allusion à une nécessaire intervention de l'Etat pour expulser les occupant-e-s de la ZAD préalablement aux travaux...
    Nous avons d'ailleurs appris il y a peu de temps, via un camarade de la ZAD, qu'une opération d'expulsion de cet envergure était prévu en Octobre et qu'elle a été annulée par l'Etat, ce qui a coïncidé avec le mouvement des bonnets rouges qui a nécessité un paquet de forces du désordre...
    Malgré le fait que cela paraisse inimaginable pour certain-ne-s, le PS est prêt à passer en force à NDDL, pour preuve les infos de ces dernières semaines !
    Une expulsion massive de la ZAD à partir de lundi ou de mardi prochain est à craindre ! Nous devons nous préparer à la résistance sur la ZAD et partout ailleurs en soutien aux zadistes !
    Nous appelons tou(te)s ceux et celles qui le peuvent, à rejoindre la ZAD ce week-end ou en début de semaine prochaine !
    Tenons-nous prêts à venir résister activement sur le terrain !
    Vinci et sa clique militaire ne passeront pas !
    Toutes et tous zadistes !
    Voir l'appel détaillé à actions de la ZAD en cas d'expulsions ou de travaux à Notre Dame Des Landes :
    https://zad.nadir.org/spip.php?article2051


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