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    Uniforme à l'école

      Voilà que l'on reparle des tabliers-uniforme à lécole. De qui se moque-t-on ? Certes, il s'agit d'une école privée, mais qu'en serat-il demain ?

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    Paraît-il dans un souci d'égalité. Chaque enfant a sa propre personnalité que l'on voudrait uniformiser selon un modèle. Ce n'est pas l'uniforme qui fera la différence des enfants de riches ou de pauvres.

     Le tablier, après tout pourquoi pas, mais ce devrait être « Uniquement » aux parents d'en décider. Tant sur le port que sur la couleur. Car ce qui est choquant, c'est l'aspect uniforme qui revêt un côté militaire.

    Les bien pensants argumentent que c'est courant dans d'autres pays. Arrêtons de copier sur ce qui se passe ailleurs car les dérives nous guettent. Rien n'interdit de penser que l'on peut imiter d'autres pays sur des initiatives pas très heureuses. Ainsi, nous pourrions copier la Chine d'une certaine époque et obliger les écoliers d'avoir à portée de main le petit livre rouge de Mao, pardon, de l'empereur Sarko ! Et pourquoi pas, demander aux élèves de se mettre en rang dans la cour de l'école le matin et rentrer en classe au pas de l'oie. Idem le soir, à la sortie de la classe.

    De chaque côté du tableau noir serait disposé un drapeau tricolore. L'enseignant serait remplacé par un gendarme, ce qui est d'ailleurs de plus en plus fréquent. Gendarmes qui supplantent les enseignants traditionnels et qui apprendraient aux « élèves-robots » à chanter haut et fort un hymne guerrier comme par exemple et au hasard la marseillaise.

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     Souvenons-nous, l'idée de ficher les enfants dès l'âge de trois ans sur leurs probabilités de devenir des délinquants n'est très certainement pas écartée.

     Enfin quoi, que veut-on de la jeunesse française ? Espérons qu'il ne s'agit pas de copier une certaine jeunesse il y a quelques decennies d'un pays voisin et de sinistre souvenir.

     Les populations sont-elles des troupeaux de moutons gardés non pas par des bergers, mais par des loups ?

     Toute idéologie politique, philosophique ou religieuse doit être banie de l'enseignement.

     Vous pensez que j'exagère ? Et bien tant mieux ! Si ça peut aider à éveiller quelques consciences endormies.

     

     

     

     


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  •  Lessive à la cendre de bois


    Si vous habitez à la campagne, et que vous chauffez votre habitation au bois, vous pouvez récupérer et recycler la cendre.

    Je n'ai rien inventé, juste apporté un ou deux aménagements sur la façon de pratiquer.

    Tamiser la cendre à l’aide d’un tamis de maçon ( Le n° 10 est parfait ). Prévoir un bac assez grand afin que la cendre tamisée ne tombe pas trop à côté. Opération à faire en extérieur sinon on en met partout !

    Prévoir un grand sceau et lorsqu’il est à un peu moins de la moitié de cendre tamisée, versez de l’eau bouillante* sur la cendre et remuez énergiquement avec par exemple un manche à balais réformé. La quantité d’eau chaude est à prévoir pour jusqu'à obtenir un mélange liquide, surtout pas épais. Touillez de temps en temps pendant 24 h. Ensuite, après avoir bien remué énergiquement, une dernière fois verser le mélange dans un grand entonnoir disposé sur un sceau. On aura au préalable disposé un tissu genre vieux jeans dans l’entonnoir. Quand tout le mélange est ainsi pré filtré, verser le liquide obtenu dans un autre entonnoir plus petit muni d’un filtre à café ou un tissus épais. On peut disposer l’entonnoir sur une bouteille. Le liquide un peu jaune mais limpide est prêt à l’emploi.

    Idéal pour se laver les mains très sâles et remplacer la lessive classique.

    Pour les mains, bien les rincer car ça décape !

    * Mes premiers essais avec de l'eau froide n'étaient pas concluants, l'eau bouillante donne un résultat bien supérieur.

    L'hiver 2010- 2011, j'ai produit 22 litres de cette lessive gratuite.

     

    Sauvegarde dossiers informatique


    Comment ne pas perdre ses dossiers informatiques.

     Je ne suis pas informaticien et je n'ai donc aucune prétention dans ce domaine.

    Je souhaite juste partager mon expérience acquise en un peu plus de dix ans et en particulier sur la sauvegarde des dossiers. Mes débuts furent plutôt laborieux, ayant commencé à travailler sur un ordinateur d'occasion équipé du système d'exploitation Windows 95. Je me suis débrouillé seul et après de nombreux plantages, l'achat de deux ordinateurs neufs, J'ai fini par mettre au point un système de sauvegarde des dossiers qui, j'en suis sûr, n'a rien d'extraordinaire.

    Quoi de plus désagréable lorsque le système d'exploitation se plante et qu'il faut le réinstaller ! Surtout lorsque l'on a mémorisé des documents importants ( Photos, vidéos, courriers divers et docs ). Si l'on a mémorisé dans la rubrique « Mes documents », tout est perdu.

    J'ai donc depuis longtemps abandonné cette rubrique, ce qui implique une méthode de sauvegarde plus sûre.

    Tout d'abord, le disque dur interne du PC doit comporter au moins deux partitions. L'une affectée au système d'exploitation dont la taille sera au maximum de 20 à 25 Go. L'autre partition sera affectée à l'ensemble des documents. Sa taille devra être suffusante et en fonction du volume de documentation à stocker.

    Voici un exemple :

    La partition (C:) affectée au système a une taille de 24,65 Go.

    La partition (D:) affectée aux dosssiers a une taille de 273,44 Go

    Le disque dur a donc approximativement une taille de 300 Go

     

     

     

     

    Partitionner le disque peut se faire directement à partir du système d'exploitation, soit avec un logiciel adapté.

    Ainsi, si le PC plante et que l'on est obligé de réinstaller le système, les documents sont sauvegardés. A condition toutefois d'avoir pris soins de faire la réinstallation sur la même partition affectée au système d'exploitation. De cette manière, les documents sont préservés.

    Il se peut que le disque dur tombe en panne. Dans ce cas, tout est perdu.

    La parade consiste à se munir d'un ou plusieurs disques durs externes et d'y migrer les documents importants.

    Voici comment je procède.

    Je garde tout les documents à conserver sur la partition réservée à cet effet du disque interne. Régulièrement de 15 jours à 3 semaines, je bascule ces documents sur disque externe sous la forme d'un nouveau dossier général que je date. Une fois ce nouveau dossier basculé, j'efface le précédant ( toujours sur disque externe ) dossier, afin de ne pas cummuler plusieurs fois des fichiers en double.

    Ainsi, l'ensemble des docs se trouve à la fois sur le disque interne et sur disque externe.

    Si un coup de chien arrive, on ne perd que les fichiers ajoutés depuis la dernière mise à jour.

     

    Des questions ?

     

    Eau chaude

    Vous l'aurez compris, nous ne nous définissons pas commes des intégristes de l'écologie.

    Il s'agit plutôt de mettre en application des choses simples, économiques et si possible écologiques ou si vous préférez en accord avec nos idées que nous voulons proches de la nature qui nous entoure et que nous respectons.

    Depuis quelques années, nous vivons dans un chalet en bois de notre construction. Officiellement, donc dans le langage administratif, il s'agit d'une structure bois à usage d'habitation.

    L'hiver, nous assurons le chauffage à l'aide d'une bonne vieille cuisinière à bois. Les puristes diront, à juste titre que le bois pollue...Aussi. A ceux-là je rétorque volontiers qu'il n'y a pas de solution miracle. Je m'empresse d'ajouter que si le chauffage au bois est bien géré, la pollution qu'il génère est absorbé par dame nature et un équilibre s'établit. Ce pourrait être l'objet d'un débat avec des spécialistes, dont je ne suis pas.

     J'en arrive à l'astuce liée à ce mode de chauffage.

    Outre le fait qu'avec la même bûche de bois, nous nous chauffons, nous préparons la cuisine, j'ai pensé améliorer notre circuit d'eau chaude. Il est constitué d'un ballon avec résistance électrique et thermostat. Il est alimenté aux heures creuses donc classique.

    Comme en période hivernale la cuisinière chauffe une grande partie de la journée, j'ai installé un grand faitout en inox d'environ 15 litres sur le coin de la cuisinière. Dans ce récipient, j'ai installé un serpentin en PER spécial eau chaude. Il est raccordé d'un côté au circuit d'eau froide et de l'autre côté à l'entrée eau froide du ballon. Bien entendu ce serpentin repose dans le faitout en bain-marie. Le principe est simple. Le bain-marie chauffe le serpentin et lorsque nous tirons de l'eau chaude, l'entrée du ballon voit arriver de l'eau déjà chauffée, au lieu de l'eau froide. Comme la distance entre la cuisinière et le ballon est courte, l'eau chaude qui sort du serpentin n'a pas trop le temps de refroidir. Ainsi, le thermostat du ballon est moins sollicité puisque qu'il est en partie réalimenté par de l'eau chaude. Ce truc n'est valable que pour les besoins importants d'eau chaude, tels que la vaisselle ou la douche. Lorsqu'il s'agit par exemple de se laver les mains, le circuit n'a pas le temps de se réapprovisionner en eau chaude issue du serpentin. Par ailleurs, ce procédé n'est pas opérationnel l'été, puisque la cuisinière n'est pas ou rarement allumée.

    Mais en période hivernale, nous avons gagné 50 % du temps de chauffage " Electrique " du ballon.

    En résumé, avec cette même bûche de bois, trois postes sont assurés ; le chauffage, la cuisine et 50 % de l'eau chaude.

    Ce n'est pas miraculeux, mais loin d'être négligeable sur le plan économique. Quand à l'impacte écologique, notre bûche de bois ne pollue qu'une fois pour ces trois utilisations simultanées.

    Si vous voulez réagir, n'hésitez pas. Je n'ai pas la science infuse et suis à l 'écoute.

    Gaulois.

     


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  • Une enfant à L'ONU

      Quand une enfant parle d'environnement à l'ONU

    Ca peut surprendre, puisque l’évènement date de près de 20 ans. Pourtant, on ne peut que le constater, malgré la prise de conscience du moment, s'il y en a une, le monde aujourd'hui n'a pas beaucoup évolué...

    C'était en 1992, Severn Susuki avait alors 13 ans. Pour réunir les fonds nécessaires pour participer au sommet de la terre à Rio, elle a fondé l'organisme "Environmental Children's Organization" (ECO).
    Déterminée, elle s'est exprimée au nom de tous les enfants en détresse de la planète. Face aux représentants des nations, elle a manifesté d'une voix claire et précise son inquiétude sur l'avenir de la planète.
    Elle souhaitait faire comprendre aux adultes qu'il était temps qu'ils pensent aux enfants lors de leurs actions.
    Cette vidéo de cette enfant nommée severn ( Séverine ) fait l'objet d'un film de Jean-Paul Jaud intitulé " la voix de nos enfants ".

    Le texte du discours

    Rio Centro, Brésil 1992 (via Averlok)

    Bonjour. Je m'appelle Severn Suzuki et je parle pour l'E.C.O. - la « Environmental Children's Organization ». Nous sommes un groupe d'enfants de 12 à 13 ans du Canada et nous voulons essayer de changer quelque chose : Nous ce sont Vanessa Suttie, Morgan Geisler, Michelle Quigg et moi.

    Nous avons collecté de l'argent pour pouvoir entreprendre ce long trajet de 9500 kilomètres afin de pouvoir vous dire chers adultes que votre attitude doit se changer. En venant ici aujourd'hui, je le fais sans aucune intention cachée. Je me bats pour mon avenir - car si je perds mon avenir, ce n'est pas comme si l'on perdait une élection ou quelques points à la bourse. Je suis venue ici pour parler au nom de toutes les générations futures.

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    Je suis ici pour parler au nom de tous les enfants affamés du monde entier dont personne n'entend les cris.

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    Je suis ici pour parler pour les innombrables animaux qui doivent mourir de tout autour de la terre parce qu'ils ne trouvent plus d'espace vital. Nous tous ne pouvons plus nous permettre de ne pas être entendus.

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    J'ai peur d'aller au soleil parce que la couche d'ozone présente des trous. J'ai peur de respirer l'air parce que je ne sais pas avec quelles substances chimiques il est contaminé.

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    Autrefois j'allais souvent à la pêche avec mon père jusqu'au jour où il y a quelques années de ça, nous avons trouvé les poissons pleins d'ulcères. Et maintenant nous apprenons que beaucoup d'animaux et de plantes disparaissent chaque jour - ils disparaissent pour toujours.

    Dans ma vie j'ai souvent rêvé de voir les grands troupeaux d'animaux sauvages, la jungle et les forêts équatoriales pleines d'oiseaux et de papillons. Mais maintenant je me demande s'ils existeront toujours afin que mes enfants puissent s'en réjouir un jour.

    Avez-vous dû vous préoccuper de toutes ces petites choses quand vous aviez mon age ? Tout ceci se passe sous nos yeux et malgré tout, nous nous comportons comme si nous avions du temps à volonté et toutes les solutions.

    Je ne suis qu'une enfant et je n'ai pas toutes les solutions mais je voudrais que vous compreniez - que vous non plus !

    Vous ne savez pas combler les trous dans la couche d'ozone.
    Vous ne savez pas comment faire nager un saumon à nouveau à contre-courant dans un fleuve pollué.
    Vous ne savez pas comment faire revenir un animal
    disparu.
    Et vous ne pouvez pas non plus faire revenir les forêts qui jadis se trouvaient là où aujourd'hui est le désert.

    Si vous ne savez donc pas comment réparer tout ça, alors, s'il vous plaît, arrêtez de tout détruire!

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    Ici vous êtes peut-être des délégués de votre gouvernement, des hommes d'affaires, des organisateurs, des reporters ou des politiciens - mais en réalité vous êtes des mères et des pères, des frères et des sours, des tantes et des oncles - et vous êtes tous l'enfant de quelqu'un.

    Je ne suis qu'une enfant mais je sais que nous faisons tous partie d'une famille, cinq milliards à savoir 30 million de différents espèces et nous tous partageons ensemble le même air, l'eau, le sol - Des gouvernements n'en changeront jamais rien. Je ne suis qu'une enfant mais je sais que nous sommes tous embarques ensemble et que nous devrions nous comporter comme un seul peuple en route vers un même but. Je ne suis pas aveuglée par la colère et, malgré mon inquiétude, je n'ai pas peur de dire au monde comment je me sens.

    On produit beaucoup de déchets dans mon pays, nous achetons et nous jetons, achetons et jetons et, malgré tout, les pays de l'hémisphère du nord ne sont pas prêts à partager avec ceux qui sont dans le besoin. Même si nous avons suffisamment nous avons quand même peur de perdre un peu de notre richesse, nous avons peur de partager.

    Au Canada nous avons une vie privilégiée avec de la nourriture, de l'eau et des logements en abondance - nous avons des montres, des bicyclettes des ordinateurs et des téléviseurs. Il y a deux jours nous étions effrayés de voir des enfants vivant dans les rues, ici au Brésil. Et un enfant nous disait : « je souhaiterais être riche ; alors je donnerais à manger, des médicaments, des logements, de l'amour et de l'affection à tous les enfants des rues. » Si un enfant des rues, qui n'a rien, est prêt à partager, pourquoi sommes nous si avare, nous qui avons tout ? Je dois toujours penser que ces enfants ont mon age et que l'endroit où on est né fait une énorme différence. Je pourrais être un des enfants dans les ghettos de Rio ; je pourrais être un de ces enfants mourant de faim en Somalie ; une victime de guerre au Moyen Orient ou un mendiant en Inde.

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    Je ne suis qu'une enfant mais je sais qu'en utilisant tout l'argent dépensé pour la guerre on mettrait fin à la pauvreté et on trouverait des réponses à la pollution - Quel endroit merveilleux serait cette terre !

    A l'école, oui même à la maternelle, vous nous enseignez de nous comporter correctement dans le monde :

    - ne pas se disputer avec les autres
    - traiter les choses ensemble
    - se respecter réciproquement
    - mettre de l'ordre
    - ne pas martyriser d'autres êtres vivants
    - ne pas être ni avide et ni avare

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    mais alors pourquoi faites-vous exactement ce que vous nous interdisez de faire ?

    N'oubliez pas pourquoi vous êtes venus à cette conférence, pour qui vous faites cela - nous sommes vos propres enfants.

    Vous décidez dans quel monde nous allons grandir.

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    Les parents devraient être en mesure de rassurer leurs enfants en disant « Tout ira bien », « nous faisons du mieux que nous pouvons » et « ce n'est pas la fin du monde ». Mais je crains que vous ne puissez plus nous dire cela. En fait, comptons nous encore parmi vos priorités ? Mon père disait toujours : « Tu es ce que tu fais - non pas ce que tu dis ». Eh bien, ce que vous faites me fait souvent pleurer la nuit.

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    Les adultes disent qu'ils nous aiment. Je vous en supplie : S'il vous plaît, conformez vos actes à vos paroles!

    Merci pour votre attention

    Severn Cullis-Suzuki (E.C.O.)

    La vidéo ici :

    http://www.youtube.com/watch?v=5JvVf1piHXg

    Depuis 1992, Severn a continué sa route, elle est devenue activiste écologique, conférencière et présentatrice de télévision.


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    Nucléaire - Bibliographie


     

     

    Tchernobyl, 25 ans après.

    A lire absolument.  

    Plus de détails sur Youri Bandajevsky dans la rubrique " Nucléaire - Tchernobyl "

     Youri Bandajevsky a élaboré un « modèle de système de vie dans un territoire contaminé par la radioactivité » qu’il présente dans un livre paru en France en avril 2011. Il se bat contre le mensonge politique et scientifique : « On veut nous faire oublier Tchernobyl par une fête pour le 25 e anniversaire. »

    LIRE « Tchernobyl, 25 ans après. Situation démographique et problèmes de santé dans les territoires contaminés » par Youri Bandajevsky, préface de Michèle Rivasi, Editions Yves Michel, à paraître le 20 avril.

     


    Tchernobyl une catastrophe

    Bella et Roger Belbéoch

    Epuisé mais disponible en PDF sur le site : Www.indeoendentwho.info

    Consultable également dans la rubrique : " Nucléaire - Tchernobyl " de ce blog.



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    La vérité sur le nucléaire

    Auteur(s) : Corinne Lepage

     

    Juin 2011

    Le nucléaire est un sujet tabou en France. Qu’il s’agisse de la sécurité des centrales, du coût réel de cette énergie ou des contraintes qu’elle fait peser sur notre démocratie, l’opacité règne. Mais depuis, il y a eu Fukushima. Cette catastrophe a tout changé : que se passerait-il en France si un accident similaire se produisait ? Sommes-nous vraiment préparés à ce type d’événement ? Quel est le poids du lobby nucléaire ?

    En présentant tous les arguments, Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, députée européenne et avocate spécialisée dans les dossiers liés à l’énergie, répond aux légitimes questions que se pose désormais l’opinion.
    Un document à la fois très fort, très argumenté, qui évite les procès d’intention et ouvre un débat longtemps interdit.

    Corinne Lepage (*), fait le point sur la filière du nucléaire civil en France. Sujet sur lequel elle s’est penchée dans son dernier livre Lavérité sur lenucléaire - Le choix interdit. Tous les points évoqués dans l’interview sont résumés ci-dessous :

    Etat des lieux du nucléaire en France : 58 réacteurs (2ème puissance nucléaire -civil- mondiale) ; 80% de l’électricité est d’origine nucléaire. On n’est pas dans le tout nucléaire, mais dans le "plus denucléaire possible"... 120 000 emplois en France.

    Il y a 15 ans, 14% de l’électricité venait du renouvelable (hydraulique, solaire, éolien...) ; En 2011, on est à 15% de renouvelable...

    120 000 emplois en France dans le secteur nucléaire, contre 350 000 emplois nouveaux dans les filières des renouvelables en Allemagne.

    Interrogation sur la sûreté du nucléaire : à Fukushima la zone d’évacuation est de 30 Km ; La centrale du Bugey est à environ 30 Km de Lyon...

    L’avenir énergétique est au solaire (selon GE - General Electrics) ; Siemens mise sur l’éolien (voire l’éolien à résonance magnétique) - « Au cours des quatre premiers mois de 2011, Siemens Energy a en effet décroché au total 11 commandes pour la fourniture et l’installation de 151 éoliennes onshore, représentant une capacité totale de 360 mégawatts (MW). La puissance totale de cet ensemble de commandes suffira à alimenter 230 000 foyers européens en électricité d’origine renouvelable. Pour deux de ces projets, Siemens indique qu’il livrera 19 de ses "nouvelles turbines éoliennes à entraînement direct", qui affichent 3 MW de puissance et 101 mètres de diamètre de rotor chacune. »

    Areva : situation financière mauvaise ; dépendance pour la fourniture en uranium (Niger)

    Coût de l’électricité nucléaire :

    L’électricité serait 80% plus chère pour les particuliers allemands (selon Eric Besson) ;

    Le coût initial du démantèlement de la centrale de Brennilis a été multiplié par 10 en 20 ans. Et le démantèlement n’est toujours pas achevé...

    EDF a provisionné 14 ou 15 milliards pour le démantèlement ;

    Le Coût du démantèlement (des 58 réacteurs) serait de 150 à 200 milliards d’euros (si on se base sur les chiffres anglais et suédois, sur le calcul du prix du démantélement). C’est de "la dette publique" qui sera payée par le contribuable.

    Déchets : l’enfouissement dans des mines de sel en Allemagne a entraîné une pollution des nappes phréatiques.

    Quel serait le coût d’un accident nucléaire en France, premier pays touristique au monde ?

    Un EPR est estimé entre 5 et 6 milliards d’euros ; le remplacement du parc français serait hors de prix...

    Un rapport des Nations Unies (Giec) arrive à cette conclusion : Investir 1% du PIB dans les énergies renouvelables (énergie solaire et éolienne, la biomasse et l’hydroélectricité), permettrait de couvrir près de 80% des besoins énergétiques en 2050.

    Culture du secret dans le secteur nucléaire et désinformation (par exemple sur les choix allemands en matière de nucléaire).

    Pas d’assurance sur les risques nucléaires. Un plafond de 1,5 milliard ; EDF est assuré pour 91 millions d’euros, c’est-à-dire rien du tout...

    Autres thèmes abordés :

    Christine Lagarde et l’affaire Tapie ; Luc Ferry.

    Erika, les victimes n’ont pas reçu de dédommagement. Total bloque tout...

    En Grande-Bretagne 2 mini séismes ont été mesurés. Les forages et la fracturation hydraulique pour exploiter le gaz de schiste seraient mis en cause (la question d’un moratoire est évoquée).

    Nous importons de l’électricté depuis l’Allemagne. En France la consommation maximale grimpe à 93 millions de kilowatt-heure (kW·h) ; en Allemagne elle atteint seulement 88 millions de kW·h, avec 20 millions d’habitants en plus. Cherchez l’erreur...

    (*) Ancienne ministre de l’Environnement, fondatrice et présidente du parti écologiste Cap21 depuis 1996, co-fondatrice et vice-présidente du Mouvement démocrate jusqu’en mars 2010, elle est députée au Parlement européen depuis 2009.

    Elle est également présidente-fondatrice du Comité de recherche et d’information indépendantessur le génie génétique (CRIIGEN), association d’étude de l’impact des techniques génétiquessur le vivant.

    Enfin, elle enseigne à l’Institut d’études politiques de Paris depuis 1997.

     

     

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    TCHERNOBYL, Conséquences sur L’Environnement, la Santé, et les Droits de la personne   -   Tribunal Permanent des Peuples. Commission Médicale Internationale de Tchernobyl
    Éditions Ecodif - 1996

    10 ans après Tchernobyl, la situation s’aggrave de jour en jour. Le nombre de victimes s’accroît sans cesse. Le pire est à venir, et l’avenir des génértions futures est compromis. Les nucléocrates quant à eux non rien appris. Pire, ils élèvent les “normes de doses admissibles en cas d’accident”, réduisant ainsi les coûts de Tchernobyl et ceux des “accidents à venir”, aux dépens des victimes présentes et futures. Le Tribunal Permanent des Peuples a entendu une quarantaine d’experts et de témoins à charge. Malheureusement, les pronucléaires invités ont refusés de venir témoigner. Ces données dramatiques, absolument inédites en Occident, en particulier l’atteinte irréparable au patrimoine génétique et les malformations, méritent la diffusion la plus large : elles mettent définitivement fin au mensonge institutionnel qui caractérise le nucléaire.
    Dans son verdict, le Tribunal Permanent des Peuples :
    condamme l’AIEA, les commissions nationales pour l’énergie atomique, et les gouvernements qui les soutiennent et les financent, au nom des intérêts de l’industrie nucléaire...,
    * pour essayer de promouvoir l’énergie nucléaire par le mensonge, l’intimidation et l’utilisation non éthique du pouvoir de l’argent...,
    * pour leur tentatives d’essayer de supprimer toutes formes de sources d’énergie alternatives, renouvelables et soutenables...,
    * blâme ceux qui, dans la communauté scientifique, ne se lèvent pas pour défendre l’honneur de leur profession, face aux pressions des nucléocrates, et qui observent un silence assourdissant, malgré les fortes preuves scientifiques attestant de la nature omnicide de l’entreprise nucléaire..., ...c’est pourquoi l’industrie nucléaire doit être interdite pour l’usage civile et militaire...


    Ce document doit servir à toutes celles et à tous ceux qui luttent contre le nucléaire sous toutes ses formes, pour un avenir durable, à ceux qui se préoccupent, ici et maintenant, de l’avenir de notre petite planète si gravement menacée.
    Le meilleur témoignage que nous puissions rendre aux victimes de Tchernobyl c’est qu’il n’y ait jamais, nulle part, un nouveau Tchernobyl. Le temps presse. Nous en sommes, chacune et chacun , à la place où nous nous trouvons, personnellement responsables.

     

     

     

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    LE CRIME DE TCHERNOBYL parWladimir Tchertkoff


    Les auteurs de ce livre sont les victimes de la catastrophe de Tchernobyl survenue le 26 avril 1986, dont l’auteur a enregistré les voix dans leurs villages du nord de l'Ukraine et dans les forêts du sud de la Biélorussie. Des millions de paysans pauvres qui mangent quotidiennement du césium 137 avec leurs aliments. Ce sont aussi ces jeunes mères contaminées qui deviennent sans le savoir source de poison pour les nouvelles vies qui se forment en elles. Ce sont ces enfants condamnés qui, s'ils naissent apparemment sains, grandissent mal, car ils se nourrissent de radionucléides matin, midi et soir… Ce sont les “ liquidateurs ”, sauveurs ignorés de l'Europe, envoyés au sacrifice pour éteindre l’incendie de la centrale, qui souffrent de toutes les maladies inconnues de l'atome. Des centaines de milliers sont invalides, des dizaines de milliers sont morts jeunes et continuent de mourir dans des souffrances inimaginables… Et ce sont enfin les médecins et les physiciens peu nombreux à ne pas se soumettre au lobby nucléaire.

    Le livre rend compte également du combat de deux scientifiques biélorusses qui ont mis en jeu leur carrière, leur santé et leur sécurité personnelle pour venir en aide aux populations contaminées. Dissidents malgré eux, à cause de l'interdit imposé par l’AIEA de Vienne à la reconnaissance des effets des faibles doses des radiations ionisantes sur la santé, le physicien Vassili Nesterenko et le médecin et anatomopathologiste Youri Bandajevsky sont persécutés, avec la complicité tacite d’organisations françaises et allemandes, pour s'être opposés au dogme officiel.

    Malgré l’ampleur du désastre prophétique qui faillit rendre l’Europe inhabitable, l’atome, à la faveur de la crise de l’énergie, revient sur le devant de la scène. On envisage tranquillement de quadrupler le nombre des 450 réacteurs existant de par le monde. Les Etats-Unis, l’Europe, vont s’y mettre, la France n’est pas en reste, avec l’EPR de Flamanville prévu pour 2011-2012 tandis que la Russie programme une centrale nucléaire flottante ancrée au pôle nord…

    Rien moins que des bombes lancées dans le futur, rien moins que l’Apocalypse annoncée!

    Wladimir Tchertkoff, d’origine russe et de nationalité italienne, longtemps journaliste pour la RAI puis la Télévision de la Suisse italienne de Lugano, a réalisé plus de soixante-dix documentaires dont cinq consacrés aux territoires contaminés par Tchernobyl. Il est également secrétaire de l’association Les Enfants de Tchernobyl- Belarus.

     

     

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    LA SUPPLICATION   -   Svetlana Alexievitch
    Livre de poche - 2000 - ISBN-13: 978-2290300312
    Écoutez le témoignage des survivants de Tchernobyl.

    “Des bribes de conversations me reviennent en mémoire... Quelqu’un m’exhorte: - Vous ne devez pas oublier que ce n’est plus votre mari, l’homme aimé qui se trouve devant vous, mais un objet radioactif avec un fort coefficient de contamination. Vous n’étes pas suicidaire. Prenez-vous en main!”
    Tchernobyl. Ce mot évoque dorénavant une catastrophe écologique majeure. Mais que savons-nous du drame humain, quotidien, qui a suivi l’explosion de la centrale? Svetlana Alexievitch nous fait entrevoir un monde bouleversant: celui des survivants, à qui elle cède la parole. Des témoignages qui nous font découvrir un univers terrifiant. L’évènement prend alors une tout autre dimension. Pour la première fois, écoutons les voix suppliciées de Tchernobyl.

     

     


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  •  Nucléaire - Quelques liens

     Voici une liste de sites très intéressants. A consulter sans modération.

    Cette liste sera mise à jour régulièrement. Copier-coller les liens dans votre navigateur lorsqu'ils ne fonctionnent pas.

    Gaulois.

    Blog d'informations :  http://kna-blog.blogspot.fr/p/blog-page_6.html

    L'AIPRI a pour but la divulgation scientifique dans le domaine de la physique nucléaire et des dangers radiologiques de la contamination interne : http://aipri.blogspot.fr/ 

    Aliments irradiés :   http://www.irradiation-aliments.org/Risques-evolution-reglementaire-et.html

     Histoire de l’atome : http://info-nucleaire.jimdo.com/histoire-de-l-atome/

    Dangers et risques : http://nucleaire-nonmerci.net/

    Lobbies et désinformation : http://nucleaire-nonmerci.net/actualite/lobby-nucleaire.html


    CRILAN grand ouest   Réflexions et infos : http://www.s323409623.onlinehome.fr/crilan/

     Un site à consulter sur l'actualité à Fukushima : http://lesveilleursdefukushima.blogspot.com/

    Fukushima: http://fukushima.over-blog.fr/article-les-veilleurs-de-fukushima-77494576-comments.html#anchorComment

     

    Assoc. médecins fançais : http://amfpgn.org/site/

    Info nucléaire : http://www.dissident-media.org/infonucleaire/

    Site Stép. Lhomme : http://observ.nucleaire.free.fr/

    Assoc.Victimes Golf et Balkans : http://www.avigolfe.com/index.php

    Banques et nucléaire : http://www.nuclearbanks.org/#/home

    Réseau sortir du nucléaire : http://www.sortirdunucleaire.org/

    Groupe scientifiques – Gazette :http://resosol.org/Gazette/

    Toujours volontaire :http://www.hilliontchernobyl.com/index1.php

    Nuage Tchernobyl et frontière : http://www.dijonscope.com/005364-nuage-de-tchernobyl-qui-a-vraiment-cru-qu-il-contournait-la-france

    Vétérans essais nuclaire :http://www.aven.org/aven-acceuil

    Tchernobyl vérités : http://tchernobyl.verites.free.fr/ 

    Association : http://enfants-tchernobyl-belarus.org/doku.php?id=notre_association

    Accord OMS / AIEA !! :    http://www.independentwho.org

    Déchets nuc. / enfouissement :http://burestop.free.fr/spip/spip.php?rubrique60

    Comité Bandajevsky, http://tchernobyl.verites.free.fr

    Next-up Organisation http://www.next-up.org/intro3.php

    Contrôle radioactivité http://www.acro.eu.org/

    Commission de  Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité http://www.criirad.org/ 

    Institut de recherches Belarus : http://www.belrad-institute.org/FR/doku.php

    Anti nucléaire Suisse : http://www.contratom.ch/spip/spip.php?rubrique1

    International Physicians of Nucléar http://www.ippnw-europe.org/fr/accueil.html?expand=464&cHash=bc9845ed5c

    Coordination Anti-nucléaire Sud-Est   http://www.coordination-antinucleaire-sudest.org/

     




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     Independence pour l'OMS – 5

     

    Suite … Le crime de Tchernobyl – 2

     Le système de défense immunitaire est hautement sensible aux radiations, qu'elles soient externes ou internes. Ce système repose sur des cellules qu'on retrouve dans le sang, par exemple les lymphocytes T qui sont altérés, comme dans le Sida. La production des anticorps est également altérée comme l'ont démontré Titov et ses collaborateurs.(23). Du point de vue de la santé, un désordre au niveau de ce système complexe, se traduit par des maladies allergiques, comme l'asthme. L'allergie au lait de vache ou à des fruits touche 50% des écoliers ou étudiants de Gomel.

     Les maladies autoimmunes surviennent quand des cellules censées éliminer les intrus (microbes, corps étranger, cellules cancéreuses), prennent pour cibles des cellules saines de certains organes. Ainsi quand les cellules de la thyroïde sont visées par le système de défense déréglé, on a une inflammation de cette glande et une baisse de la production d'hormone. Si ce sont les cellules béta du pancréas qui sont ainsi (auto)attaquées, il en résulte un diabète sucré grave.Les organes touchés par des auto-anticorps sont souvent les glandes endocrines qui accumulent beaucoup d'iode 131 et 132 et de césium 137.

    De nombreux aspects de cette pathologie ont été présentés lors du congrès de Minsk (24). On apprenait que le diabète sucré n'avait pas augmenté qu'en Ukraine, suite à Tchernobyl; son incidence a également augmenté de 28% en Biélorussie. D'après Tatiana Voitovich (25), endocrinologue à Minsk, une nouvelle forme de diabète a fait son apparition dans ce pays ces dernières années: un diabète insulino-dépendant, instable, qui touche des enfants dès l'âge de 3 ans. Ces enfants entrent comateux à l'hôpital, ils sont difficiles à équilibrer avec l'insuline. Ce diabète qui pèsera sur toute la vie du malade, était rare avant l'accident de Tchernobyl. Dans la région de Gomel, l'incidence du diabète insulino-dépendant de l'enfant aurait également doublé.

     

    Eluder les problèmes

     

    A la conférence de l'AIEA, le diabète insulino-dépendant n'a pas été retenu parmi les conséquences de Tchernobyl. La méthode pour éluder ce problème dans ce cadre bien particulier d'une conférence régie par des promoteurs du nucléaire, mérite d'être rapportée. Au cours de la discussion, j'avais demandé s'il n'y avait pas un lien entre diabète et exposition aux retombées radioactives. Le président de séance a répondu à la place du conférencier en prétendant très vite que "tous les expert du monde dans ce domaine étaient rassemblés devant lui et que le fait qu'aucun d'entre eux n'ait levé la main pour répondre (dans la seconde qui suivait) à ma question, prouvait que les radiations ionisantes ne peuvent pas engendrer ce type de maladie.". Pourtant, une augmentation du diabète insulino-dépendant a déjà été observée après Hiroshima.

     

    A propos de cette réponse du président de séance, le Prof. Viel (17) indique les méthodes qu'utilisent ceux qui veulent ne pas mettre en évidence l'existence d'une pathologie liée aux rayonnements ionisants, et cite un type de réponse ou déclaration qui rappelle celle que m'a valu ma question : "Les experts consultés ont été unanimes à considérer que ... n'ont aucun effet sur la santé". Viel ajoute que de tels experts savent aussi "conduire des études épidémiologiques inadéquates et commettre des erreurs épistémologiques." Parmi les subterfuges utilisés pour fausser une étude, Viel indique que le choix de la mortalité plutôt que celui de la morbidité est une démache classique, en particulier dans les statistiques faussées sur le cancer suite à une irradiation. Nous avons vu que l'AIEA ne craint pas de jouer cette carte pour mieux promouvoir le nucléaire commercial. Ces (pseudo) chercheurs obtiennent en conséquence des résultats statistiquement non significatifs; l'hypothèse n'étant pas prouvée, ils en concluent qu'elle est fausse. Cela permet de faire croire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

     

    La fin de l'Institut de Gomel

     

    L'atteinte du système de défense immunitaire contribue à l'apparition des cancers chez des sujets plus jeunes. Avec une bonne étude statistique, les cancers risquent de devenir la partie visible de l'iceberg que représente l'ensemble de la pathologie causée par les retombées de Tchernobyl. C'est pourquoi le monde suivait avec beaucoup d'intérêt les travaux du Prof. Bandazhevsky et les monographies qu'il publie (22). Cela permet d'imaginer la vraie dimension de l'iceberg. Travaillant de manière systématique, ce chercheur décrivait régulièrement les découvertes concernant les atteintes tissulaires secondaires à l'accumulation de radionucléides de Tchernobyl dans l'organisme.

     

    Il reste à compléter les études sur les autres radionucléides, comme Sr90, qui se fixe de façon très stable dans l'os, à proximité des cellules souches des globules rouges et des cellules du système immunitaire. L'Institut médical aurait également étudié d'autres sources de radioactivité dans l'organisme, comme les poussières de plutonium fixées dans le poumon ou les ganglions lymphatiques et finalement la synergie des toxicités des radionucléides accumulés.

     

    L'arrestation le 13 juillet 1999 du Recteur de l'Institut de Médecine de Gomel, le Professeur Yu.I. Bandazhevsky, enseignant dynamique et homme de science très rigoureux, mais aussi très engagé dans le service qu'il estimait devoir à son pays et tout particulièrement aux victimes de Tchernobyl, a atterré tous ceux qui le connaissaient ou connaissaient son oeuvre. Son oeuvre c'est à la fois l'Institut médical d'Etat de Gomel qu'il a créé et les travaux réalisés dans ce cadre. Amnesty International a très tôt réagi, en considérant Badazhevsky comme un prisonnier potentiel de conscience (26).Après une demi-année d'incarcération sans procès, le Procureur de la République, Oleg Bozhelko, au cours d'une conférence de presse, a déclaré que l'instruction n'avait pas permis de découvrir de preuves suffisantes à charge. Il serait donc temps de classer cette affaire, le lobby nucléaire ayant obtenu ce qu'il souhaitait : mettre fin aux recherches dans le domaine de l'atteinte à la santé des populations de Biélorussie.

     

    L'Institut est désormais entre les main d'un "responsable" qui a décidé d'abandonner cette direction pour les recherches. N'est-ce pas une des plus brillantes victoires des promoteurs de l'industrie atomique contre des connaissances scientifiques dont cette industrie risquait de pâtir. Ce changement est aussi un grand service rendu aux pays les plus riches de l'Occident qui jugeront qu'ils ont été entièrement disculpés. Une fois encore la campagne visant à discréditer ce scientifique a trouvé certains relais chez des universitaires en Occident.

     

    Un grand élan de solidarité internationale, en particulier dans le monde médical, a finalement permis de libérer sous condition le Prof. Bandazhevsky. Malade, ayant perdu 20 kg suite à son incarcération dans des conditions inhumaines, ce chercheur a besoin d'aide. Notre solidarité devrait à présent permettre à ce médecin de se soigner, de revoir sa famille après six mois de séparation et lentement, de retrouver un instrument de travail et la possibilité de publier ses découvertes. Il lui faudra trouver les moyens de payer un avocat. Hélas, sa vaste documentation rassemblée sur les disques durs de ses ordinateurs, y compris un manuscrit de livre pratiquement achevé, a disparu.

     

    Effets mutagènes et tératogènes

     

    L'impact sur le génome, c'est à dire l'atteinte des gènes et des chromosomes, entraînant une augmentation des maladies génétiques et des malformations congénitales chez les descendants, constitue une menace pour les ouvriers et les populations, tout au long de la filière de l'uranium, de l'extraction du minerai à la gestion des déchets, en passant par le fonctionnement "normal" des installations nucléaires, civiles ou militaires. Les mutations engendrées par ces produits, leurs déchets gazeux, liquides et solides, conduisent à une augmentation des enfants porteurs de maladies génétiques ou malformés dans la population. C'est ce que craignaient les experts convoqués par l'OMS en 1956, à l'époque où cette industrie allait se développer (9).

     

    Suite à Tchernobyl, l'atteinte du bagage héréditaire ou génome a été démontrée non seulement chez des animaux vivant jusqu'à plus de 1000 km de la centrale détruite, mais aussi chez des enfants vivant dans des régions contaminées entre 250 et 300 km de Tchernobyl (27). Les mutations dominantes s'expriment immédiatement, mais elles passent le plus souvent inaperçues car elles sont incompatibles avec la survie et peuvent se traduire par des avortements précoces. Dans les générations suivantes, les mutations dites récessives conduisent à des maladies génétiques ou à des malformations. Donc pour les habitants de toutes les régions ayant subi des retombées radioactives, il faudra attendre 3 à 5 générations pour pouvoir mesurer l'étendue de la catastrophe dans les familles.

     

    Anomalies génétiques chez les poissons, les hirondelles et les rongeurs

     

    A.Sloukvine, ancien responsable de la Commission Soviétique de la Pêche, a comparé deux piscicultures industrielles d'élevage de carpes : l'une à 200 km de Tchernobyl, dans une zone relativement peu contaminée (environ 1 Curie de Cs-137/km2), l'autre située à 400 km, dans une zone très peu contaminée. Depuis 1988, on note chez les poissons de la zone où la vase du fond des étangs est contaminée, une baisse de la fertilité, une mortalité de 70% des oeufs fécondés, aisnsi que des anomalies dans un fort pourcentage des carpillons survivant 6 mois (28). Il faut donc aller à 400 km de la centrale accidentée pour que l'élevage des carpes soit possible comme autrefois. Ces travaux ont été réalisés sous la conduite du Prof. Rose Goncharova.

     

    Chez les animaux sauvages, les rongeurs et les oiseaux autour de Tchernobyl, les générations se suivent à une cadence rapide, ce qui permet de constater une augmentation des anomalies, secondaires à l'atteinte de gènes récessifs, portés à la fois par les deux parents.

     

    Un groupe de chercheurs suédois a comparé les populations d'hirondelles de cheminée à Tchernobyl avec des hirondelles d'une région non contaminée du sud de l'Ukraine et d'une région d'Italie. L'expérimentation a comporté l'étude de la structure de l'ADN dans les chromosomes chez les hirondelles adultes et de leurs descendants. Comme Dubrova & coll. (27), ils ont utilisé pour cette recherche, la technique de Jeffreys. Ces Suèdois ont trouvé un nombre significativement plus élevé de mutations chez les hirondelles de Tchernobyl que chez celles qui vivaient hors des zones polluées par la radioactivité (29). Ils ont en plus rencontré une augmentation des anomalies génétiques récessives chez les hirondelles de Tchernobyl. Les mutants ont des taches blanches sur le plumage, mais aussi une chance réduite de survie. Les  populations d'hirondelles ont été suivies d'une année à l'autre: La population des hirondelles de Tchernobyl s'effondre dans la région contaminée, mais pas dans le Sud de l'Ukraine ni dans la zone contrôle d'Italie. Les différences sont statistiquement significatives.

     

    Beaucoup de travaux ont été consacrés aux rongeurs vivant dans des zones plus ou moins contaminées (30,31 & 32). Le milieu dans lequel vivent ces rongeurs, des campagnols roussâtres, voit la radioactivité baisser, car le Cs137 est entrainé par les eaux de pluie et s'infiltre toujours plus profondément dans le sol. On imaginerait que les animaux réagissent positivement à ces conditions radiologiques améliorées. Pourtant, les anomalies génétiques s'aggravent de génération en génération (30 & 31). Goncharova et Ryabokon y voient le contraire d'une adaptation aux radiations.

     

    Baker et coll. (32) étudient l'ADN d'un gène transmis chez les campagnols de la mère aux petits. Ils constatent, d'une génération à l'autre, une multitude de mutations, à savoir des changements de bases sur le chromosome étudié. Cela correspond à un taux de mutations plusieurs centaines de fois supérieur à ce que l'on connaissait à ce jour dans le règne animal.

     

    Comme l'homme et les rongeurs se comportent sur le plan de la génétique de façon comparable,  ces publications amènent le Prof. Hillis de l'université du Texas, à terminer l'éditorial dans la revue Nature du 25 avril 1996, sur ce sujet par cette phrase:

     

    " Aujourd'hui nous savons que le pouvoir mutagène d'un accident nucléaire peut être beaucoup plus grave que suspecté jusqu'ici, et que le génome des eukaryotes peut présenter des taux de mutations jusqu'ici jamais considérés comme possible".

     

    Dans le même numéro de cette excellente revue scientifique, figurait aussi l'article de Dubrova et coll. (27). Cette équipe patronnée par le Prix Nobel de génétique, le Prof. A.J. Jeffreys, a étudié les enfants de parents vivant dans des régions contaminées entre 250 et 300 km au nord de Tchernobyl. Ces enfants présentaient un doublement des mutations sur les chromosomes étudiés, par rapport aux enfants de régions non contaminées. Le taux de mutation dépendait du degré de radioactivité qui règnait, là où vivaient les parents. Vu la contamination radioactive de l'ensemble du territoire de Biélorussie, le groupe contrôle a été étudié en Grande Bretagne.

     

    Hillis (33) qui commente ces travaux considère que les doses faibles mais chroniques de radiation sont particulièrement dommageables pour le génome humain. En fait, la dose reçue est toujours difficile à évaluer, tout particulièrement à cause de la grande diversité des radionucléides incorporés dans l'organisme suite à Tchernobyl. Ces observations ne laissent rien présager de bon dans les générations qui vont survivre à la catastrophe de Tchernobyl.

     

    Cette publication est aussi un modèle pour l'Occident: Ce travail de très haut niveau, reposant sur des technologies nouvelles, réalisé en partie dans les laboratoires de l'inventeur de la technique, le Prof. Jeffreys, conserve comme premier auteur ou auteur principal, le chercheur russe, Dubrova, qui a travaillé sur le terrain et non un chef de service désireux d'étoffer son "curriculum vitae"..

     

    En mai 1997, le Rapport Annuel de l'OMS, publié à l'occasion de l'Assemblée Mondiale de la Santé (WHA),  montre que l'incidence des cancers allait doubler dans les décennies à venir. Néanmoins, le rapport insiste sur le fait que cette augmentation sera due avant tout à l'élévation de la moyenne d'âge (34). Dans ce genre d'analyse, on risque de mélanger les cancers qui affectent des sujets très âgés avec ceux des enfants et des adultes jeunes, tels qu'ils surviennent dans les pays victimes des retombées de Tchernobyl.

     

    Dans le même document, l'OMS (34) prévoit encore une forte augmentation du diabète sucré. Dans les pays riches, le diabète de type II touchera ceux qui se nourrissent excessivement. Ce rapport note également, sans explication particulière, que l'incidence du diabète des jeunes, insulino-dépendant, augmentera également. On se souvient du rapport prémonitoire de M. Korolenko, ministre de la santé de l'Ukraine à la Conférence Internationale de l'OMS de 1995, dont les actes n'ont jamais été publiés (6).En plus des malformations congénitales en forte augmentation, il signalait une augmentation de 25% de l'incidence du diabète, 9 ans après Tchernobyl.

     

    Le Téléthon collecte des millions pour les recherches dans le domaine des maladies d'origine génétiques qui seraient également en augmentation selon l'OMS, mais l'argent collecté n'est pas destiné à la prévention. En effet, la prévention passerait par la réduction des émissions radioactives et des retombées de radionucléides, responsables d'une atteinte du génome. Ce serait porter atteinte à l'industrie nucléaire.

     

    Les anomalies des enfants à la naissance

     

    A la Conférence de l'AIEA (7), le rapporteur qui avait été sélectionné pour parler de la tératologie suite à Tchernobyl a utilisé le même argument que les avocats des usines chimiques qui produisaient la thalidomide dans les années 60, un tranquilisant qui s'est avéré hautement tératogène, c'est à dire qui provoque dans un grand pourcentage de cas des malformations chez les enfants des mères qui l'ont pris en cours de grossesse. Ce médicament produit aussi des malformations chez les singes, les oiseaux, même chez des insectes (35). Le rapporteur a affirmé que: "La preuve qu'il n'y a pas de malformations suite à Tchernobyl, c'est qu'il n'existe pas de registre".

     

    Cette affirmation est plusieurs fois fausse. Tout d'abord, l'absence de registre ne constitue pas une preuve d'absence de liens entre l'augmentation des malformations et les retombées de Tchernobyl. Mais la fausseté de l'affirmation est flagrante pour la Biélorussie. Dès 1982, soit quatre ans avant Tchernobyl, ce pays possèdait déjà un registre national des malformations congénitales géré par l'Institut des Maladies Héréditaires de Bélarus sous la direction du Prof. Guennady Lazjouk (36). Cet institut enregistre et vérifie les malformations qui surviennent dans le pays. Dix malformations sont à signaler de façon obligatoire, elles doivent être détectées chez l'enfant avant le 7e jour suivant la naissance, ou chez le foetus en cas d'avortement spontané ou thérapeutique. Font partie des anomalies à signaler dans tous les cas: des anomalies du système nerveux central comme l'anencéphalie et la spina bifida, le bec de lièvre, des doigts en trop (polydactylie), l'absence ou des anomalies graves des membres, le rétrécissement oesophagien et ano-rectal, un mongolisme, ainsi que des malformations multiples.

     

    L'incidence de ces malformations congénitales a augmenté en Biélorussie proportionnellement au degré de contamination par le césium 137 dans la région où vivait la mère pendant la grossesse (36). Des malformations d'origine probablement génétique mais compatibles avec la survie à la naissance, ont augmenté de façon significative (37), au même titre que les malformations dues à l'effet toxique des radionucléides et des rayonnements.

     

    Il n'y a guère de région vraiment épargnée en Biélorussie, d'autant plus que la contamination est actuellement due à 90% à l'absorption orale d'aliments ou de boissons contaminées par des radionucléides de Tchernobyl. Aucune région du pays ne peut servir de contrôle. C'est pourquoi, les données enregistrées de 1982 à 1985 représentent les contrôles, d'autant plus qu'elles reposent sur un registre informatisé et très moderne.

     

    Au congrès de l'OMS de novembre 1995, le Dr. Smolnikowa de Gomel, chargé de la santé de 46.000 enfants vivant dans un environnement contaminé par 40 Curies de Cs-137/km2, observait déjà une mortalité périnatale très élevée et un nombre inquiétant de malformations dans cette région (6).

     

    Malgré tous ces rapports, les experts de l'AIEA ont nié toute augmentation des malformations congénitales liées à Tchernobyl.

     

    Suite à l'épidémie de malformations congénitales causées par le médicament thalidomide (Contergan) en Europe, l'industrie pharmaceutique du monde entier a été contrainte d'exclure les molécules aux propriétés mutagènes, tératogènes ou cancérigènes; le pire étant les propriétés mutagènes. Pourtant, la thalidomide n'était pas mutagène. Le fait que les autorités sanitaires n'aient pas les mêmes exigences à l'égard de l'industrie atomique est incompréhensible. Les radiations libérées, disséminées dans l'environnement, sont effectivement mutagènes, tératogènes, et aussi cancérigènes.

     

    Destruction des structures scientifiques de Biélorussie

     

    Tant que l'Assemblée Mondiale de la Santé, l'organe décisionnel de l'OMS, n'aura pas amendé, voire dénoncé l'Accord signé en 1959 avec l'Agence pour l'Energie Atomique qui, en ce qui concerne les conséquences médicales des radiations, a fait de l'OMS l'otage des promoteurs du nucléaire, on ne peut espérer voir une aide substantielle atteindre les groupes de recherche qui en ont le plus besoin.

     

    En Biélorussie, nous assistons à un affaiblissement dramatique des meilleures structures travaillant à la connaissance des conséquences de Tchernobyl.

     

    Le Prof. Nesterenko est un physicien qui est intervenu immédiatement vers la centrale atomique en feu. En tant qu'expert, mais aussi pompier pour l'occasion, il a, du haut d'un hélicoptère, étudié les possibilités d'introduire l'azote liquide dans le coeur du réacteur, au milieu des fumées radioactives. Il est incroyable qu'il ait survécu; sur les 4  passagers de son hélicoptère, trois sont morts des suites de cette irradiation et contamination radioactives. Avec les membres de son institut, Nesterenko a établi une carte de la radioactivité sur l'ensemble du territoire et rédigé des propositions pour la protection des populations.

     

    Ses travaux ont duré jusqu'au jour où ses données et recommandations (entre autres la demande d'évacuer en particulier les enfants dans un rayon de 100 km) n'ont plus convenu, parce que considérées comme trop alarmantes. Il a perdu l'institut qu'il dirigeait avec l'ensemble de ses fonctions, collaborateurs, donc de ses revenus. Grâce à l'aide d'Alès Adamovitch, d'André Sakharov et du Fonds pour la Paix, puis d'autres donateurs, Nesterenko a heureusement réussi à créér l'institut privé de recherche "Belrad", qui tente d'apporter de l'aide aux victimes, leur apprenant à se protéger le mieux possible s'ils sont contraints de vivre en milieu contaminé, et en tentant avec une équipe médicale de traiter les enfants. La survie d'un tel institut dépend aussi du support international qu'il recevra, mais le lobby nucléaire recrute aussi des détracteurs.

     

    La ministre de la santé, Dr. Dobrychewskaja, qui avait soutenu des groupes importants, comme en témoigne un rapport collectif publié en 1996 (24) a aussi été démise de ses fonctions.

     

    Le Prof. Okéanov a également connu le démantèlement de l'unité de recherche qu'il dirigeait. Il s'agissait d'un instrument de travail irremplaçable pour connaître la vérité sur l'épidémie de cancers de Tchernobyl. Ici, la coïncidence avec ses interventions à l'OMS en 1995, à Minsk en 1996 et surtout son non-respect du silence requis à la conférence de l'AIEA à Vienne la même année, nous éclaire sur l'identité de ceux qui voulaient voir détruire l'outil de travail dont il disposait.

     

    La dernière destitution en date est celle du Prof. Yu. I. Bandazhevsky. Ce pionnier de la recherche sur les conséquences de Tchernobyl a mis en évidence les mécanismes que génèrent les radionucléides incorporés dans l'organisne: après l'iode131, le Cs137 et le Sr90. Avec les médecins qu'il avait formés à son Institut à Gomel et de nombreux chercheurs volontaires, Bandazhevsky a décrit les maladies qui affectent un très fort pourcentage de la population et près de 90% des enfants vivants dans des régions contaminées. Il a développé des techniques de défense des individus, ainsi que des traitements prometteurs. L'extraordinaire groupe de recherche qu'il avait constitué vient d'être anéanti.

     

    Qui va aider à faire la lumière sur cette série de destructions d'instituts brillants, expliquer la cassure de carrières prometteuses? Ces actions systématiques et répétées qui affectent négativement le pays et les populations, sont certainement encouragées par ceux que des travaux de cette qualité gènent: des jaloux, des ambitieux également, car il y en a toujours. Pourtant ici, ceux qui s'en réjouissent et en profitent le plus, sont avant tout les pays les plus riches et nucléarisés et le lobby nucléaire.

     

    Face au nucléaire, partout dans le monde, il est temps que la médecine puisse à nouveau exercer sa vocation de prévention, de soins et de recherche. Il faut  pour cela rendre son indépendance à l'OMS afin qu'elle puisse à nouveau agir en accord avec sa très belle constitution, même dans ce domaine sensible. Les études épidémiologiques doivent devenir à nouveau réalisables, sans ruptures artificielles et destructrices. Qui suivra les altérations génétiques qui vont s'exprimer chez les enfants à naître au cours des 5 prochaines générations dans les pays touchés par les retombées radioactives? Qui se préoccupera de la réhabilitation des victimes et de leur traitement, ainsi que d'une meilleure protection des enfants et des femmes enceintes? Les pays riches, disposant de centrales atomiques, doivent venir en aide aux populations victimes de Tchernobyl, en Biélorussie bien sûr, mais également dans toutes les régions sinistrées.

     

    Il faut retirer à l'AIEA son mandat actuel de promotion de l'atome commercial. Des tâches autrement importantes attendent cette Agence de l'ONU : la surveillance du plutonium et de l'uranium, l'ensemble du matériel fissile qui provient du démantèlement des ogives nucléaires et des installations atomiques militaires et commerciales. L'AIEA qui aurait dû prévenir la prolifération des armes atomiques dans un nombre croissant de pays, ce qui n'a pas fonctionné. Elle devrait à l'avenir surveiller la gestion des déchets radioactifs que l'humanité à réussi à accumuler en l'espace de deux générations, depuis l'avènement du nucléaire. Cette surveillance sera assurée pendant des siècles.

     

    Bibliographie :

     

    1)  Belbéoch B. and Belbéoch R. : Tchernobyl, une catastrophe. Quelques éléments pour un bilan.Edition Allia, 16 rue Charlemagne, Paris IVe , pp 220.1993.

     

    2)  Schtscherbak J. : Protokolle einer Katastrophe (Aus dem Russischen von Barbara Conrad) Athenäum Verlag GmbH. Die kleine weisse Reihe. Frankfurt am Main, 1988.

     

    3)  Tribunal Permanent des Peuples.Commission Internationale de Tchernobyl : Conséquences sur l'environnement, la santé, et les droits de la personne. Vienne, Autriche, ECODIF- 107 av. Parmentier, 75011 Paris, ISBN 3-00-001533-7, pp 238, 12-15 avril 1996.

     

    4)  Yarochinskaya A. : Tchernobyl; Vérité interdite (traduit du russe par Michèle Kahn). Publié avec l'aide du Groupe des Verts au Parlement Européen, Artel, Membre du Groupe Erasme, Louvain-la Neuve, Belgique, Ed de l'Aube, pp 143; 1993.

     

    5)  OMS. Rapport d'un groupe d'étude : Questions de santé mentale que pose l'utilisation de l'énergie atomique à des fins pacifiques. Série de Rapports Techniques, No 151, pp. 59, OMS, Genève, 1958.

     

    6)  Les conséquences de Tchernobyl et d'autres accidents radiologiques sur la santé. Conférence Internationale organisée par l'OMS à Genève, 20-23 novembre 1995. Actes non publiés.

     

    7)  IAEA. One decade after Chernobyl. Summing up the Consequences of the accident. Proceedings of an International Conference, pp 555, Vienna 8-12 April 1996.  Sales and Promotion Unit, International Atomic Energy Agency, Wagramstr.5 , P.O: Box 100, A-1400, Vienna, Austria.

     

    8) Documents Fondamentaux de l'Organisation Mondiale de la Santé. 42e édition, pp 182, OMS Genève, 1999.

     

    9)   OMS. Effets génétiques des radiations chez l'homme. Rapport d'un groupe d'étude réuni par l'OMS; pp 183, OMS, Palais des Nations, Genève, 1957.

     

    10)  Programme de la Conférence Internationale organisée par l'OMS à Genève, du 20-23 novembre 1995. Les conséquences de Tchernobyl et d'autres accidents radiologiques sur la santé.Le Programme peut être obtenu à Genève WHO/EHG/1995.

     

    11)  Health consequences of the Chernobyl accident. Results of the IPHECA pilot projects and related national programmes. WHO/EHG95. pp 519. WHO  Geneva 1996.

     

    12) Okeanov A.E. et al.: Analysis of results obtained within "Epidemiological Registry" in Belarus. Geneva; the Russian version can be obtained at the WHO (unpublished document WHO/EOS/94.27 and 28) Geneva Switzerland, 1994

     

    13)  Bandahevsky Yu.I. and Lelevich V.V. : Clinical and experimental aspects of the effect of incorporated radionucleides upon the organism, Gomel, State Medical Institute, Belorussian Engineering Academy. Ministery of Health of the Republic of Belarus, pp 128. 1995.

     

    14) Okeanov.A.E. : Conférence à Minsk.Die wichtigsten wissenschaftlichen Referate.International Congress "The World after Chernobyl" Minsk 1996

     

    15) Petridou E., Trichopoulos D., Dessypris N., Flyzani V.,Haidas S., Kalmanti M., Koiouskas D., Kosmidis H., Piperopoulou F. and Tzortzatou F.: Infant leukaemia after in utero exposure to radiation from Chernobyl.Nature, Vol. 382, 352-353, 1996

     

    16)   Stewart A.M.,Webb J., Hewitt D.

     

    A Survey of Childhood Malignancies, Brit.Med. J. 28 June 1958, Voli, p. 1495-1508

     

    17) Viel J.-F., Conséquences des essais nucléaires sur la santé: quelles enquêtes épidémiologiques? Médecine et Guerre Nucléaire, Vol. 11, p 41-44, janv.-mars 1996.

     

    18) Nesterenko V.B. : Chernobyl Accident.Reasons and consequences. The expert Conclusion. Academy of Science of Belarus. pp. 442. Traduit du russe par S. Boos. SENMURV TEST, Minsk 1993.

     

    19)  Nesterenko V.B.: Chernobyl accident. Radioprotection of population. Institute of Radiation Safety "BELRAD". pp 180, Minsk 1998

     

    20)  European Commission, Atlas of Caesium Deposition on Europe after the Chernobyl Accident, Rep.  EURO-16733, EC, Luxembourg (1996).

     

    21)  Bandazhevsky Y.I. : Structural and functional effects of radioisotopes incorporated by the organism. Ministery of Health Care of the Republic of Belarus. Belarussian Engineering Academy, Gomel State Medical Institute, pp 143, 1997.

     

    22) Bandazhevsky Y.I.: Pathophysiology of incorporated radioactive emissions . Gomel State Medical Institute. pp 57, 1998.

     

    23) Titov L.P., Kharitonic G., Gourmanchuk I.E. & Ignatenko S.I. : Effect of radiation on the production of immunoglobulins in children subsequent to the Chernobyl disaster, Allergy Proc. Vol. 16, No 4, p 185-193, July- August, 1995.

     

    24) Drobyschewskaja I.M., Kryssenko N.A., Shakov I.G., Steshko W.A. & Okeanov A.E. Gesundheitszustand der Bevölkerung, die auf den durch die Tschernobyl-Katastrophe verseuchten Territorium der Republik Belarus lebt. p91-103, dans : Die wichtigsten wissenschaftlichen Referate, International Congress "The World after Chernobyl" Minsk 1996.

     

    25)  Vassilevna T., Voitevich T., Mirkulova T., Clinique Universitaire de Pédiatrie à Minsk.1996. Communications personnelles.

     

    26)  Amnesty International: BELARUS . Possible Prisoner of Conscience - Professor Yury Bandazhevsky. AI index : EUR 49/27/99, 18 October 1999.

     

    27) Dubrova Yu.E., V.N. Nesterov, N.G. Krouchinsky, V.A. Ostapenko, R. Neumann, D.L. Neil, A.J. Jeffreys (1996).Human minisatellite mutation rate after the Chernobyl accident. Nature, 380:p.683-686, 25 avril 1996.

     

    28)  Goncharova R.I. & Slukvin A.M., Study on mutation and modification variability in young fishes of Cyprinus carpio  from regions contaminated by the Chernobyl radioactive fallout. 27-28 Octobre 1994, Russia-Norvegian Satellite Symposium on Nuclear Accidents, Radioecology and Health. Abstract Part 1, Moscow, 1994.

     

    29) Ellegren H., Lindgren G. Primmer C.R. & Møller: Fitness loss and germline mutations in barn swallows breeding in Chernobyl. NATURE, Vol 389, pp. 593-596, 9 October 1997

     

    30)  Goncharova R.I. & Ryabokon N.I.: The levels of cytogenetic injuries in consecutive generations of bank voles, inhabiting radiocontaminated areas. Proceedings of the Belarus-Japan Symposium in Minsk. "Acute and late Consequences of Nuclear catastrophes: Hiroshima-Nagasaki and Chernobyl", pp. 312-321, Oct 3-5, 1994 31)

     

    31)  Goncharova R.I. & Ryabokon N.I., Dynamics of gamma-emitter content level in many generations of wild rodents in contaminated areas of Belarus. 2nd Intern. 25-26 Octobre 1994, Conf. "Radiobiological Consequences of Nuclear Accidents".

     

    32)  Baker R.J., Van den Bussche R.A., Wright A.J., Wiggins L.E., Hamilton M.J., Reat E.P., Smith M.H., Lomakin M.D. & Chesser R.K. : High levels of genetic change in rodents of Chernobyl. NATURE , Vol 380, pp. 707-708,  25 April 1996

     

    33)  Hillis D.M., Life in the hot zone around Chernobyl, Nature, Vol. 380, p 665 à 666, 25 avril 1996.

     

    34) The World Health Report 1997 / Conquering suffering, Enriching humanity, pp.162, Distributed at the World Health Assembly (WHA), 1998.

     

    35)  Hartlmaier K.M. : Es geht nicht nur um Contergan. I. Mai begint der grosse Prozess. Er trifft grundsätzliche Fragen. Zahnärztliche Mitteilungen, Nr. 9, pp. 427-429, 1968.

     

    36)  Lazjuk G.I., Satow Y., Nikolaev D.L., Kirillova I.A., Novikova I.V., and Khmel R.D.: Increased frequency of embryonic disorders found in the residents of Belarus after Chernobyl accident.Proceedings of the Belarus-Japan Symposium "Acute and late Consequences of Nuclear Catastrophe: Hiroshima-Nagasaki and Chernobyl"; p. 107-123, Belarus Academy of Sciences, Minsk Oct. 3-5, 1994.

     

    37)  Lazjuk G.I. et al.: Genetic consequences of the Chernobyl accident for Belarus Republic (published also in Japanese in Gijutsu-to-Ningen, No 283, p.26-32, Jan./Feb.. 1998) Research Activities about the Radiological Consequences of the Chernobyl NPS Accident. p.174-177, Edited by IMANAKA T. Research Reactor Institute, Kyoto University, KURRI-KR-21; March 1998.

     

    Biederthal, le 3 mai 2000

     

    Independence pour l'OMS - 4

     

     Le crime de Tchernobyl

     

    De Wladimir  Tchertkoff

     

    Texte cité dans le livre.htm">livre aux pp. 30, 139, 226, 332, 384, 698

     

     

     

    La catastrophe de Tchernobyl et la santé par Michel Fernex (inChroniques sur la Biélorussie contemporaine, L’Harmattan 2001)

     

    Introduction

     

    Les retombées radioactives de Tchernobyl ont atteint une grande partie de l'hémisphère Nord de notre planète. Cependant, au coeur.htm">coeur de cet espace on trouve le nord de l'Ukraine, le sud-ouest de la Russie et l'ensemble de la Biélorussie. A elle seule la Biélorussie, pays non nucléaire, a subi 2 fois plus de pollution radioactive que ses deux voisins réunis.

     

    Il est donc justifié d'approfondir les problèmes dont souffrent les populations de Biélorussie, suite à Tchernobyl. Le lobby nucléaire et l'Agence Internationale pour l'Energie Atomique (AIEA) usent de leur puissance pour minimiser ou nier les données en provenance de ce pays, le but étant de n'avoir pas à indemniser correctement ni l'état ni les victimes : 2 millions de personnes, dont 500.000 enfants.htm">enfants qui vivent dans les zones fortement contaminées, les personnes évacuées et les liquidateurs.Par son "bilan" de 1991, l'AIEA est parvenue à mettre fin aux démarches des députés de Biélorussie, qui voulaient faire reconnaître par les pays économiquement puissants, la catastrophe nationale que représentait l'explosion du réacteur de Tchernobyl et demander une aide économique appropriée.

     

    On cherchera à comprendre comment lobbies et AIEA parviennent à leurs fins, et le prix que cela représente pour la Biélorussie. Les problèmes économiques, médicaux, démographiques et sociaux dont souffre ce pays en sont le fruit. Si 25% du budget national sont dépensés pour atténuer les conséquences de Tchernobyl, il faudrait investir bien davantage, et différemment, pour atteindre ce but. Ces dépenses devraient être à la charge des pays qui disposent de centrales atomiques. En effet, contrairement aux autres industries,l'industrie nucléaire n'a pas le devoir comme toute industrie de contracter une assurance en vue d'une catastrophe éventuelle ; cela rendrait la production d'électricité nucléaire non rentable (même en ignorant le coût de la gestion des déchets).Ce sont donc les états qui devraient remplacer l'assurance responsabilité civile.

     

    Il est difficile de comprendre pourquoi les autorités de Biélorussie adoptent une attitude conforme aux exigences des promoteurs du nucléaire, mais il est plus simple de saisir pourquoi l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) n'est d'aucun secours, tant qu'elle demeure ligotée par l'Accord qu'elle a été amenée à conclure en 1959 avec l'AIEA.

     

    L'OMS liée à l'AIEA face à Tchernobyl

     

    Dès l'explosion du réacteur, il y eut des omissions, des retards, mais aussi des contre-vérités exprimées par les autorités (1,2,3 & 4). Ces réactions des autorités ont contribué aux"incertitudes" concernant la contamination radioactive qui a suivi l'explosion du réacteur. Même en l'an 2000, la désinformation n'a pas encore cédé le pas. A ce sujet il est utile de lire un rapport technique publié dans le cadre.htm">cadre de l'OMS en 1958 (5). Ce rapport compte un chapitre consacré à "la politique à suivre en cas d'accident " qui s'achève par ce souhait:

     

    "Cependant, du point de vue de la santé mentale, la solution la plus satisfaisante pour l'avenir des utilisations pacifiques de l'énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s'accomoder de l'ignorance et de l'incertitude..."

     

    Cette apologie de l'ignorance reflète un mépris des populations, contraire à l'esprit et à la lettre de la Constitution de l'OMS. Ce paragraphe a été lu par M. Claude Haegi, représentant le gouvernement à la Conférence organisée par l'OMS sur Tchernobyl, en novembre 1995, à Genève. M. Haegi a également cité un Directeur Général de l'AIEA qui, 4 mois après la catastrophe, le 28 août 1986, a déclaré, selon le journal le monde.htm">Monde, que, vu l'importance de l'énergie atomique, le monde.htm">monde pourrait supporter un accident comparable à celui de Tchernobyl par an". Et M. Haegi de conclure : "Un Tchernobyl suffit. Il faut tendre vers une sécurité totale."

     

    Cette intervention, comme tant d'autres présentées à la Conférence de l'OMS, à Genève, devait être publiée dans les actes : un document très attendu, qui avait été promis par le secrétariat de la Conférence pour mars 1996. Pourtant ces actes n'ont pas encore paru en ce début du 21e siècle (6). Certains pensent que ces textes risquaient de profondément perturber la Conférence de l'AIEA à Vienne, prévue pour avril 1996. Les manuscrits ont-ils été enterrés, ou censurés, grâce à l'Accord avec l'AIEA, signé par l'OMS en 1959?

     

    Cet Accord stipule que les programmes de recherches de l'OMS doivent au préalable faire l'objet d'une concertation, afin que ces études ne débouchent pas sur des résultats qui risqueraient de nuire à l'AIEA, dont objectif principal est:

     

    "d'accélerer et d'accroître la contribution de l'énergie atomique pour la paix, la santé et la prospérité dans le monde.htm">monde entier".

     

    Cette phrase tirée des statuts de l'AIEA, figure sur les premières pages des publications de cette Agence, y compris dans les actes de la conférence de l'AIEA d'avril 1996 sur Tchernobyl (7). L'Accord doit éviter que la recherche ne débouche sur des résultats qui gêneraient la promotion des centrales atomiques. Ainsi, l'article I, point 3 de l'Accord précise que:

     

    "Chaque fois qu'une des parties se propose d'entreprendre un programme ou une activité dans un domaine qui présente ou peut présenter un intérêt majeur pour l'autre partie, la première consulte la seconde en vue de régler la question d'un commun accord."

     

    A l'article III de cet Accord on lit :

     

    1) L'Agence Internationale pour l'Energie Atomique et l'Organisation Mondiale de la Santé reconnaissent qu'elles peuvent être appelées à prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de renseignements qui leur auront été fournis...

     

    2) Sous réserve des arrangements qui pourraient être nécessaires pour sauvegarder le caractère confidentiel de certains documents, le Secrétariat de l'AIEA et le Secrétariat de l'OMS se tiennent mutuellement au courant de tous les projets et tous les programmes de travail.htm">travail pouvant intéresser les deux parties.

     

    Les termes de cet article.htm">article III, qui imposent la confidentialité, c'est à dire le silence, sont contraires à la Constitution de l'OMS. En effet, le but de l'OMS, exprimé au Chapitre I de sa Constitution :

     

    "est d'amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible."

     

    Le chapitre II indique comment l'OMS va parvenir à élever le niveau de santé, en exerçant en particulier les fonctions suivantes:

     

    - agir en tant qu'autorité directrice et coordinatrice, dans le domaine de la santé...

     

    -fournir l'assistance technique appropriée et, dans les cas d'urgence, l'aide nécessaire, à la requête des gouvernements ou sur leur acceptation...

     

    - fournir toutes informations, donner tous conseils et toute assistance dans le domaine de la santé;

     

    - aider à former, parmi les peuples, une opinion publique éclairée en ce qui concerne la santé;

     

    Il est évident que les termes de l'Accord, qui s'opposent à la communication ouverte, sont en contradiction avec les termes de la Constitution de l'OMS. Pourtant, l'Accord a été signé lors de la 12e Assemblée Mondiale de la Santé, le 28 mai 1959. On trouve les documents juridiques cités ci-dessus dans les Documents Fondamentaux de l'OMS (8).

     

    Une des dernière publication de l'OMS mettant en garde contre le choix du développement de l'industrie atomique, est celle d'un goupe de brillants experts dans le domaine de la génétique, comportant le titulaire du Prix Nobel, J.M. Muller, réunis à Genève en 1956 (9):

     

    "Le patrimoine.htm">patrimoine génétique est le bien le plus précieux de l'être humain. Il détermine la vie.htm">vie de notre descendance, le développement sain et harmonieux des générations futures. En tant qu'experts, nous affirmons que la santé des générations futures est menacée par le développement croissant de l'industrie atomique et des sources de rayonnements. ... Nous estimons également que les mutations nouvelles qui apparaissent chez.htm">chez les êtres humains, seront néfastes pour eux et pour leur descendance".

     

    De tels propos ne convenaient guère au lobby du nucléaire, et l'AIEA a bientôt réussi à mettre fin par un Accord signé en 1959, à l'expression libre de l'OMS dans ce domaine. Cela dure jusqu'au début du 21e siècle.

     

    Tentative de l'OMS d'informer sur Tchernobyl en novembre 1995

     

    En 1995, le Dr. Hiroshi Nakajima, Directeur Général de l'OMS, organisait une Conférence Internationale à Genève du 20 au 23 novembre, sur "Les conséquences de Tchernobyl et d'autres accidents radiologiques sur la santé". Cette conférence présidée par M. Y. Fujita, Gouverneur de la Préfecture d'Hiroshima, amenait à considérer la destruction d'Hiroshima et de Nagasaki et l'explosion d'un réacteur à Tchernobyl, comme des accidents radiologiques méritant d'être comparés. On a pu ainsi constater de grandes différences entre ces deux types d'accident (ces trois explosions doivent être désignées "accident" dans ces milieux). Comme cette conférence de Genève ne peut pas être référencée (6), suite à l'enterrement (ou censure) des actes, il est utile de rappeler ses objectifs clairement exprimés dans le programme (10):

     

    * Mettre en lumière les principaux résultats de la phase 1 du programme international sur les effets sanitaires de l'accident de Tchernobyl (IPHECA).

     

    * Comparer ces résultats avec ceux d'autres études relatives aux effets sanitaires de l'accident de Tchernobyl.

     

    * Améliorer (et actualiser) les connaissances concernant le type, l'ampleur et la gravité des effets actuellement connus et des effets futurs prévisibles de l'accident de Tchernobyl  sur la santé.

     

    * Faire connaître les nouveaux résultats d'enquêtes concernant les effets d'autres accidents radiologiques afin de donner un tableau plus complet des effets sur la santé.

     

    * Examiner l'efficacité des mesures correctives prises en matière de santé pendant et après les accidents et proposer des améliorations pour l'avenir.

     

    * Faire progresser et/ou confirmer l'état des connaissances concernant les effets des rayonnements sur la santé.

     

    * Fournir des informations sur les enquêtes en cours ou nouvelles du Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR).

     

    * Souligner les tendances et les évolutions intéressantes qui devraient retenir l'attention des chercheurs.

     

    Ce programme a convaincu les autorités sanitaires des pays les plus touchés et 700 médecins et experts de participer à ce congrès. L'AIEA, pour sa part, a mobilisé les adeptes inconditionnels du nucléaire. Ainsi, des opinions contradictoires se sont exprimées, ce qui a rendu le débat très vivant. Des représentants du lobby nucléaire ont tenté d'interdire le dialogue et le Prof. S. Yarmonenko du Centre d'Oncologie de Moscou, a insisté avec une violence démesurée, pour qu'à l'avenir les organisateurs excluent des programmes de congrès sur ce sujet, tout orateur qui aborderait scientifiquement le problème des effets sur le vivant des faibles doses de rayonnement. Il semble que l'exclusion soit effectivement devenue la règle pour les conférences internationales qui ont suivi.

     

    Les exposés, débats et présentations de posters à Genève, n'ont fait l'objet d'aucune publication. Le luxueux document de 519 pages qui étale les chiffres collectés pendant la phase 1 du projet pilote IPHECA (11) "Health consequences of the Chernobyl accident", confirme l'intervention trop tardive de l'OMS sur le terrain de Tchernobyl, cet "accident" que la majorité des citoyens considéraient comme une "urgence". Depuis 5 ans, l'AIEA qui s'était appropriée le savoir, coordonnait avec les autorités sanitaires les mesures à prendre pour les populations, avec comme préoccupation: réduire les dépenses, en supprimant les indemnisations des victimes.

     

    Non seulement l'OMS n'a pas respecté ses statuts qui lui imposaient d'intervenir à temps, mais elle n'a pas non plus agi en tant qu'autorité directrice et coordinatrice dans le domaine de la santé, conformément à sa constitution. Aux réunions qui allaient décider du sort des populations, le délégué de l'OMS était le Prof. Pellerin, défenseur inconditionnel des centrales atomiques (1). Cinq ans après la catastrophe, l'OMS a pu commencer des travaux dans des domaines "choisis", parmi lesquels les caries dentaires chez.htm">chez les enfants.htm">enfants de Biélorussie ont compté parmi les cinq sujets prioritaires d'étude, alors que les atteintes génétiques héréditaires qu'un Comité d'experts réunis par l'OMS  (9) avait considéré comme prioritaire, a été "oublié".

     

    Comme les exposés de la Conférence de Genève restent inédits, il est utile de rappeler ce qu'ont exprimé certaines personnalités, comme M. Martin Griffiths, du Département des Affaires humanitaires de l'ONU à Genève. Cet orateur signale qu'on n'a pas dit la vérité aux populations et rappelle que des gens vivent encore dans des zones contaminées. Il a demandé que l'assistance et les études se poursuivent, car sans argent.htm">argent, tout cessera. Il a indiqué que 9 millions de personnes ont été affectées et que les conséquences sanitaires néfastes ne font qu'augmenter.

     

    Le Dr. Y Korolenko, Ministre de la Santé de l'Ukraine note qu'une grande portion de son pays a été polluée par les retombées radioactives. L'eau potable de 30 millions de personnes est contaminée. Toute la population a été exposée à l'iode 131 et on tente d'estimer la dose de Cs137 reçue par cette population. Le ministre évoque les atteintes des systèmes endocriniens et signale une augmentation de 25% du diabète sucré (certes pas liée à une alimentation excessive). Quand on connaît le coût social du diabète insulino-dépendant, on comprend les craintes du ministre qui précise que l'Ukraine est dépassée par ces évènements et qu'elle demande de l'aide à tous les pays.

     

    Le Prof. E.A. Netchaev, du Ministère de la Santé et de l'Industrie Médicale à Moscou, signale que 2,5 millions de personnes ont été irradiées dans la Fédération de Russie suite à Tchernobyl, et que 175.000 vivent encore dans les régions contaminées. Il constate une augmentation d'une forme très agressive de cancers de la thyroïde chez.htm">chez le petit enfant et une augmentation des malformations congénitales qui passent de 220 à 400 sur 100.000 naissances, dans les zones contaminées, alors que l'incidence demeure autour de 200 dans les zones propres.

     

    Le Prof. Okeanov de Biélorussie, présente les résultats d'enquêtes épidémiologiqes d'une équipe de Minsk, en particulier des données reposant sur le registre national des cancers reconnu par l'OMS et qui existe depuis 1972 dans ce pays. A Hiroshima les leucémies survenaient déjà au bout de peu d'années avec un pic entre la 5e à 8e année, alors qu'à Chélyabinsk le maximun est atteint après 15 à 19 années. chez.htm">Chez les liquidateurs, Okeanov note un doublement de l'incidence des leucémies après 9 ans, mais ce n'est bien entendu pas encore le pic. Il précise que chez.htm">chez les liquidateurs qui ont travaillé plus de 30 jours sur le site contaminé, l'incidence de la leucémie a déjà triplé. Ainsi, la durée d'exposition constitue un facteur important. Les cancers solides ont également augmenté: doublement de l'incidence des cancers de la vessie chez.htm">chez les liquidateurs et augmentation des cancers des reins des poumons et autres chez.htm">chez les habitants de la région de Gomel, une zone particulièrement contaminée par les retombées radioactives.

     

    L'exposé de ce groupe de chercheurs biélorusses indique encore que chez.htm">chez les liquidateurs, les maladies cardiovasculaires ont passé de 1600 à 4000 sur 100.000 habitants et à 3000 dans les populations vivant dans des zones fortement contaminées. On note des désordres du système immunitaire, une augmentation des aberrations chromosomiques, des problèmes de la vision dus en particulier à des opacifications du cristallin, des cataractes chez.htm">chez des sujets jeunes. L'orateur signale un doublement de l'incidence de l'arriération mentale chez.htm">chez les enfants.htm">enfants et des modifications psychiques chez.htm">chez les adultes. Il insiste sur la nécessité de suivre l'augmentation des maladies digestives qu'il a constatée. Parmi les autres documents dont dispose l'OMS, figurent des textes du Prof. Okeanov non publiés, comme un document en russe de 1994 (12).

     

    Ces données, comme l'ensemble des informations présentées à Genève en novembre 1995, n'ont pas été disponibles en mars 1996, comme officiellement annoncé (6), sans doute du fait que l'AIEA avait décidé de mettre un point final aux débats sur Tchernobyl, à l'occasion de sa Conférence qui devait se ternir du 8-12 avril 1996, à Vienne (7). La publication du document de l'OMS aurait empêché l'AIEA de parvenir au résultat escompté: mettre fin aux discussions concernant les conséquences sanitaires de Tchernobyl.

     

    La Conférence de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, avril 1996

     

    La Conférence était intitulée "Une décennie après Tchernobyl". Les participants avaient été triés sur le volet : autorisations du Ministère de l'INDUSTRIE et du Ministère des AFFAIRES ETRANGERES, mais pas du Ministère de la SANTE. Lors des séances, j'ai souvent été heurté par le mépris et l'arrogance des intervenants vis à vis des victimes. Le congrès abordait aussi les mesures à prendre lors du prochain accident, inéluctable, dans le but clairement formulé d'en réduire le coût pour l'industrie responsable. Les orateurs choisis pour lire les exposés principaux et surtout les présidents de séances avaient été sélectionnés, afin d'éluder les discussions sur les problèmes de santé, en particulier ceux dus à la présence chronique des radionucléides de Tchernobyl dans l'environnement. Les intervenants prônaient aussi le silence des médias en cas d'accident, car, à leur avis, les rapports "alarmistes" auraient été à l'origine de presque tous les maux observés suite à Tchernobyl.

     

    Les exposés magistraux semblaient tendre principalement vers une limitation à trois des affections admissibles causées par l'exposition aux radiations ionisantes, suite à Tchernobyl. Toutes les autres maladies devaient ensuite obligatoirement être versées dans un vaste complexe de maladies psychosomatiques,  ou de type revendicatif, n'ayant aucun rapport avec la radioactivité.

     

    L'AIEA avait monté en épingle le syndrome d'irradiation aiguë, accepté par les experts comme une des rares "conséquences de l'accident". Ce syndome a conduit à de pénibles discussions pour savoir s'il y avait eu 31 ou 32 décès. Ce sont pratiquement les seuls morts que l'AIEA ait voulu prendre en compte, suite à Tchernobyl.

     

    Pourtant, lorsque les Médecins Internationaux pour la Prévention de la Guerre Nucléaire (IPPNW), manifestaient au Kasakhstan dans le but d'aider les populations à mettre fin aux essais atomiques soviétiques, le Général en Chef Ilienko de Sémipalatinsk nous avait montré sur les murs du Mess des Officiers, des plaques portant les noms des victimes militaires locales des 2 guerres mondiales, ceux des morts de la guerre d'Afganistan, ainsi qu'une autre liste de noms, en nous demandant "Et ceux-là, savez-vous d'où ils viennent? Ce sont les victimes de Tchernobyl !".

     

    L'Union Soviétique avait envoyé sur les lieux de la catastrophe 800.000 soldats, experts et techniciens, dont la moyenne d'âge était de 33 ans, pour tenter de décontaminer le site et d'isoler et stabiliser les ruines du réacteur détruit. Nous avons rencontré les veuves de Tchernobyl de Moscou, elles étaient il y a quelques années déjà plus de mille, et collectaient de nouveaux dossiers et photographies d'autres liquidateurs décédés: maris de femmes.htm">femmes moscovites, morts des suites de maladies nouvelles, contractées en service commandé, comme des héros, mais pas forcément reconnus ni glorifiés par la nation.

     

    A propos des liquidateurs, M. Ye. Marchuk, Premier Ministre de l'Ukraine à la Conférence de l'AIEA (7) a indiqué que son pays comptait 3,1 millions de personnes qui vivaient au moment de l'explosion ou vivent encore dans des zones contaminées et que, parmi les 360.000 liquidateurs ukrainiens, 35.000 étaient aujourd'hui invalides.

     

    Si lors de la Conférence de l'AIEA on admet l'existence de troubles neuro-psychiatriques chez.htm">chez des enfants.htm">enfants dont les mères ont été irradiées au cours de la grossesse, les orateurs sélectionnés nient l'existence de tels troubles chez.htm">chez les adultes suite à l'irradiation autour de Tchernobyl, alors que c'est un phénomène connu. Il s'agit manifestement de faire passer ces victimes souffrant d'atteintes neuro-psychiatriques, en particulier parmi les 800.000 liquidateurs, pour des revendicateurs, des obsédés des radiations. C'est dans ce but qu'ont été propagés tout d'abord le terme de "radiophobie", puis, lorsque les réactions négatives à ce terme ont été trop importantes, celui de "stress environnemental", responsables des troubles neuro-végétatifs ou subjectifs que représentent l'ensemble des autres maladies de Tchernobyl. C'est ce que le Tribunal des Peuples, réuni à Vienne peu après cette Conférence de l'AIEA, a qualifié de revictimisation des victimes (3).

     

    Tout était entrepris à Vienne par l'Agence de l'Energie Atomique pour que les responsables, les pays nucléarisés et le lobby atomique de l'Occident, puissent réaliser le plus d'économies possibles aux dépens des victimes de la catastrophe de Tchernobyl.

     

    Les cancers de Tchernobyl

     

    Après beaucoup d'années d'obstruction à ce sujet, en particulier au cours de la conférence de l'AIEA en 1991, ces experts ont été contraints d'admettre qu'il existe une pathologie de la glande thyroïde, en partie due à l'iode 131 libéré à Tchernobyl. D'après Bandazhevsky, cette atteinte est partiellement due à la présence de nombreux autres radionucléides, dont la toxicité sera synergique, en particulier celle du césium radioactif, en particulier le Cs137 dans les tissus (13). Lors des discussions concernant le cancer de la thyroïde, le conférencier officiel de l'AIEA a mentionné qu'il s'agissait d'un "bon cancer". Il n'est pas certain que les mères, même pas les chirurgiens qui opèrent ces enfants.htm">enfants présentant souvent des métastases dans les ganglions lymphatiques, voire dans les poumons, partagent cette opinion.

     

    L'AIEA tentait de montrer qu'il suffirait de distribuer aux populations des tablettes d'iode stable, non radioactif, si l'on voulait prévenir ce cancer. Les médecins connaissaient cette méthode de prévention avant la catastrophe, pourtant, mis à part peut-être en Pologne, la politique et la logistique n'ont pas permis que cette prévention soit mise en place à temps. Durant le débat à Vienne, un orateur a précisé que les tablettes d'iode devaient être prises de préférence avant l'arrivée du nuage pour que la protection soit vraiment efficace, ce qui, avec le silence des média qu'on veut imposer lors des prochains "accidents", paraît problématique. Ce n'est pas dans un rayon de 5 voire 30 km qu'il faut avoir prévu une distribution immédiate de tablettes d'iode, mais dans un rayon de 500 km, voire davantage.On apprendra dans quelques années que le nuage de Tchernobyl est à l'origine de cancers de la thyroïde (et d'autres cancers) dans bien des pays de l'Europe occidentale.

     

    A ce propos, le document officiel ou "Background Paper 3" de l'AIEA traite des effets à long terme (7) et conclut ainsi ce chapitre  :

     

    "Dix ans après l'accident de Tchernobyl, mis à part l'augmentation dramatique des cancers de la thyroïde chez.htm">chez les enfants.htm">enfants exposés aux radiations dans les régions les plus touchées, il n'y a aucun impact important dû à la radiation comme conséquence de l'accident dans les trois pays les plus touchés. On n'observe aucune augmentation majeure de l'incidence de la mortalité pour tous les cancers qui pourraient être attribués à l'accident. En particulier, il n'y a pas d'augmentation majeure des leucémies - même parmi les liquidateurs - maladie qui est pourtant l'une des préoccupation majeure après une exposition.htm">exposition aux radiations."

     

    Cette conclusion (sur laquelle je reviendrai) a été démentie en cours de séance par le co-président de la séance consacrée au cancer, le Prof. Okéanov de Minsk, dont le rôle sur le podium aurait été sans doute de se taire. Une mesure de prudence supplémentaire avait été prise pour éviter que la discussion qui suivait le rapport "officiel" sur les cancers ne s'écarte des conclusions exprimées. Le débat devait être strictement réservé à la radiométrie. Le premier intervenant voulait revenir sur les cancers, il a dû abandonner le micro. Répondant comme lui à la question sur le sujet de mon intervention, j'ai dit que la radiométrie m'intéressait. C'est ainsi que j'ai pu citer les résultats présentés par le Prof. Okéanov à Genève en 1995 à la Conférence de l'OMS (6) puis en mars 1996 à Minsk, lors d'un congrès organisé par une ONG (14). Okéanov avait montré que l'incidence des cancers augmentait globalement, mais davantage, en fonction de la durée d'exposition.

     

    L'augmentation des cancers de la thyroïde a été notée dès1989 en Biélorussie. Les leucémies des petits enfants.htm">enfants dont les mères avaient été irradiées pendant la grossesse ont été observées également très tôt (15). La survenue de leucémies chez.htm">chez des enfants.htm">enfants de mères irradiées pendant la grossesse, représente un mécanisme décrit dans les années 60 (16).

     

    Entre 1993 et 1995 des épidémiologues notent une augmentation de l'incidence des cancers chez.htm">chez les sujets ayant été fortement irradiés après l'explosion de Tchernobyl, en particuler chez.htm">chez des jeunes, l'âge moyen des liquidateurs étant de 33 ans.

     

    Le tableau d'A.E. Okéanov que j'avais remis au Secrétariat de la Conférence de l'AIEA a été publié dans les Actes, (7):

     

    Nombre de cas de cancers pour 100.000 habitants plus ou moins exposés aux radiations

     

    -----------------------------------------------------------------

     

    Cancers       Biélorussie dans          Liquidateurs de Biélorussie ( > 30.000 sujets )

     

    son ensemble              total             exposés > de 30 jours     exposés < de 30 jours

     

    -----------------------------------------------------------------

     

    Côlon                12                           18,5                          20,1                           13,4

     

    Vessie              13                           31,1                          32,1                            27,1

     

    Leucémies       10,4                        23,3                          25,8                           16,4

     

    -----------------------------------------------------------------

     

    .

     

    A Vienne, lors de la discussion, non seulement Okéanov ne réfute pas ces données mais il ajoute que chez.htm">chez les liquidateurs femmes.htm">femmes, le cancer de la thyroïde a également augmenté de façon significative. Il indique aussi qu'à Gomel, à 180 km de Tchernobyl,"l'augmentation évidente des cancers concerne ceux du côlon, du rectum, du poumon, du sein et les cancers des voies urinaires".

     

    Okéanov souligne l'importance qu'il y a de poursuivre les études épidémiologiques en cours. Hélas, ce projet est plus que compromis: l'Institut qu'il dirigeait, dont la qualité avait été reconnue par l'OMS (La france.htm">France, l'Allemagne et la Suisse ne possèdent pas de registres nationaux comparables), a été démantelé peu après. Il semble qu'il s'agisse d'une mesure réfléchie, prise pour faire disparaître les bases de données les plus précieuses concernant les atteintes à la santé liées à Tchernobyl.

     

    En ce début d'épidémie de cancers de Tchernobyl, les promoteurs devaient impérativement mettre fin aux études épidémiologiques en cours. En effet, alors que le temps de latence après un accident comme Tchernobyl n'est que de 4 à 5 années pour le cancer de la thyroïde et les leucémies du petit enfant, (rappelons le travail.htm">travail de Petridou et coll. (15) qui, suite au passage du nuage de Tchernobyl, ont constaté une épidémie de leucémies du petit enfant dans les zones les plus touchées par les retombées de Tchernobyl, en Grêce, à 1000 km de la centrale.), pour la majorité des autres cancers, le temps de latence se situe à 10 voire plus de 30 années, d'où l'urgence pour le lobby nucléaire d'arrêter immédiatement cette enquête gênante. Seul un institut bénéficiant d'une garantie de continuité pour ses relevés épidémiologiques comme celui d'Okéanov, pouvait préciser au monde.htm">monde combien de dizaines de milliers de cancers devaient être attribués à Tchernobyl d'ici 2030. Sa destruction fait que ce ne sera qu'à l'occasion de la prochaine catastrophe nucléaire que l'humanité pourra connaître les souffrances engendrées par de tels "accidents". A part l'AIEA et le lobby nucléaire, on se demande à qui pourrait profiter le fait de réduire au silence cet instrument de travail.htm">travail irremplaçable.

     

    Revenons à la conclusion du chapitre dans la publication de l'AIEA en 1996 (7), où il est écrit : "On n'observe aucune augmentation majeure de l'incidence de la mortalité pour tous les cancers qui pourraient être attribués à l'accident."Sortie de son contexte, cette phrase ne serait pas absolument mensongère; cependant elle est précédée par une affirmation qui doit lui donner toute sa portée:"il n'y a aucun impact important dû à la radiation comme conséquence de l'accident dans les trois pays les plus touchés".

     

    Suivant une technique bien établie, le rédacteur choisit un faux paramètre, à savoir la mortalité pour les cancers, 10 ans seulement après l'irradiation, alors qu'à ce stade seule la morbidité constitue un paramètre admissible dans ce contexte (17). Chacun sait que le cancer, surtout chez.htm">chez des sujets relativement jeunes, a un impact catastrophique sur le malade et son entourage, sa famille et ses amis.htm">amis. Ce cancer va nécessiter des hospitalisations souvent longues, avec interventions chirurgicales et chimiothérapies très pénibles pour le malade. Ces traitements et l'arrêt de travail.htm">travail coûtent énormément d'argent à la société et de sacrifices aux familles. Cependant, les traitements modernes permettent de guérir certains cancers et, dans la grande majorité des cas, de repousser l'échéance de la mort.htm">mort.

     

    Les familles dont un enfant a été traité pour une leucémie, même si l'enfant a survécu, considèrent-elles qu'il n'y a eu "aucun impact important"? Et le combat que représente pour un proche atteint de cancer, les souffrances qu'il endure n'ont-elles pas pour lui et son entourage un impact extrêmement important?

     

    Cette contre-vérité flagrante, exprimée dans la conclusion citée, doit permettre au lobby de continuer à implanter des centrales atomiques "sûres". Comment? Les promoteurs n'affirmaient-ils pas de tout temps que les centrales étaient sans dangers? Aujourd'hui ils veulent placer des centrales atomiques avec un nouvel argument de vente: "elles sont plus sûres". Cet argument commercial n'a aucun rapport avec la réalité scientifique. Nous ne voulons pas faire la preuve de cette hypothèse, après tous les mensonges que nous avons entendu.

     

    Maladies dues aux radionucléides incorporés dans l'organisme

     

    Les maladies de Tchernobyl non reconnues, exclues par l'AIEA, qui affectent pourtant, dans les zones hautement contaminées jusqu'à 90% des enfants.htm">enfants, doivent, d'après cette Agence qui promeut le nucléaire, toutes être classées comme n'ayant aucun lien avec la contamination radioactive suite à Tchernobyl. Ces nouvelles maladies proviennent du "stress environnemental" affirment les "experts" sélectionnés par l'AIEA. Comme en Europe occidentale le stress contribue aux symptômes de 80% des adultes qui consultent un praticien, les "promoteurs de l'atome pour la paix" pouvaient espérer qu'un pourcentage de stress au moins égal à ce que nous connaissons en Europe de l'Ouest, serait retrouvé parmi les habitants des régions contaminées, chez.htm">chez les liquidateurs et les populations déplacées.

     

    Les promoteurs ont ainsi inventé un stratagème, pour pouvoir, dans la grande majorité des cas, voire tous, disculper l'explosion de la centrale atomique. Pourtant, malgré la sélection sévère des personnes autorisées à intervenir lors de la Conférence de Vienne en 1996, les présidents de séances et les experts invités par l'AIEA ne sont pas parvenus à déboucher sur un consensus dans ce domaine.

     

    Dans les premières semaines qui ont suivi la catastrophe, ce sont des masses énormes d'iode radioactif qui ont contaminé l'Europe, de la Scandinavie aux Alpes et au Jura, en passant par les Balkans et la Turquie. Les conséquences de cette contamination ont été reconnues très tôt par les médecins en Biélorussie. Après 1986, d'autres radionucléides possédant une période ou demi vie.htm">vie radiologique plus longue (d'environ 30 ans pour le Cs137 et le Sr90, à 240 siècles pour le plutonium), ont pris le relais pour altérer les fonctions des organes, coeur.htm">coeur, rein, système nerveux et immunitaire, ainsi que le bagage génétique de toutes les cellules, en particulier celles situées proche des sources de rayonnements, comme les cellules de la moelle osseuse pour le Sr90. La carte.htm">carte des retombées d'iode 131 et de césium 137 était connue, peu après l'explosion de la centrale, grâce au travail.htm">travail intensif de scientifiques engagées autour de Vassily Nesterenko (18), dont les rapports, à juste titre alarmistes, ont conduit à sa destitution.

     

    Face aux problèmes dramatiques qu'affrontait son pays, ce brillant physicien a repris le travail.htm">travail grâce au soutien apporté par un artiste.htm">artiste bielorusse et des fondations de Russie puis d'Irlande. Il a pu reprendre des travaux devant permettre de protéger les habitants contraints de vivre dans des régions contaminées (19). Pour le monde.htm">monde, les informations sur cette contamination n'ont été disponibles, partiellement, que tard, trop tard (20).

     

    A l'Institut Médical d'Etat de Gomel, sous la direction de son jeune et brillant recteur, le Professeur Yuri Bandazhevsky, les chercheurs étudient tout particulièrement le rôle des radionucléides incorporés dans l'organisme, dans la pathogénie, ou le déclenchement de maladies graves touchant divers.htm">divers organes (21). Ces maladies sont en fait celles dont souffre la majorité des habitants et 90% des enfants.htm">enfants, contraints de vivre dans des zones fortement contaminées.

     

    Le Prof.Bandazhevsky, titulaire de de la chaire de pathologie, montre dans des modèles expérimentaux chez.htm">chez des animaux.htm">animaux de laboratoire nourris avec des aliments contaminés, semblables à ceux que les habitants sont amenés à consommer, des altérations morphologiques et fonctionnelles, semblables à celles qu'il observe chez.htm">chez les humains. Cette expérimentation montre en particulier les dommages causés par le Cs137. L'intérêt de ces découvertes est de montrer que pour cet isotope, dont la demi-vie biologique, c'est à dire le temps donné à l'organisme humain pour évacuer la moitié du radionucléide en question, est de quelques mois, plus courte chez.htm">chez les petits enfants.htm">enfants. Des traitements intermittents ou séjours hors des régions contaminées peuvent réduire la charge toxique et radioactive de Cs137.

     

    Les recherches de l'Institut de Pathologie de Gomel permettent aussi de mieux comprendre les maladies provoquées par l'intoxication chronique d'organes ou de systèmes par le Cs137. Sur l'ensemble des études de l'Institut de Gomel, Bandazhevsky a conduit trente thèses de doctorat et publié 200 articles et rapports, ainsi que des monographies qui constituent des synthèses, et qui ont en partie été traduites en anglais (13, 21 & 22).

     

    Les dommages liés au Cs137 débutent dès la vie.htm">vie intrautérine. En effet, le placenta hyperactif pendant toute la durée de la grossesse, et qui joue un rôle de filtre entre le sang maternel et celui du foetus, protège l'enfant à naître de cette intoxication. En tant que filtre, le placenta accumule davantage de Cs137 que les tissus de la mère (21). Cette accumulation de molécules toxiques et radioactives dans le placenta, à proximité des cellules responsables de la production d'hormones nécessaires à la réussite de la grossesse, explique en partie les anomalies constatées au niveau de la production hormonale. Du fait des modifications morphologiques que ce radionucléide provoque, le foetus souffre d'un manque d'oxygène; le risque d'avortement augmente. En outre, à la naissance, les malformations congénitaleschez ces enfants.htm">enfants des mères vivant dans ces zones contaminées sont deux fois plus fréquents que chez.htm">chez les enfants.htm">enfants de mères vivant dans des zones non contaminées.

     

    Allaité au sein d'une mère qui vit dans un milieu contaminé, le nouveau-né verra sa radioactivité corporelle augmenter très vite. Pendant toute lleur enfance, les enfants.htm">enfants élevés dans ces régions accumuleront des radionucléides en particulier du Cs137 contenu dans le lait, les légumes, les fruits etc.. Ils sont souvent malades, souffrent d'hypotension et de troubles du rythme cardiaque provoqués par cette intoxication.

     

    Bandazhevsky décrit diverses méthodes qui permettent de protéger ces enfants.htm">enfants. Cela nécessiterait pour des autorités, d'une part de reconnaître le problème et d'autre part de prendre la décision d'aider les populations à le résoudre par l'éducation, par un régime alimentaire approprié et par des traitements intermittents. Pour mobiliser le Cs137, Bandazhevsky fait appel à des adsorbants, des colorants, certaines algues ou mieux encore, un extrait.htm">extrait de pommes, la pectine, capables de fixer le Cs 137, d'en empêcher l'absorption et de l'éliminer en partie, principalement par les selles.

     

    La recherche thérapeutique conduisant à réduire la charge en radionucléides toxiques, représente une démarche essentielle du point de vue médical, vu l'irréversibilité des dommages qui surviennent dans les organes, lorsque cette charge radioactive demeure présente dans les tissus.

    L'Institut biélorussien de protection radiologique "Belrad" a mesuré de 1996 à 2000 le césium 137 accumulé dans l'organisme d'élèves de jardins d'enfants et d'écoles des régions contaminées. chez.htm">Chez un grand nombre d'enfants, les niveaux de contamination radioactive s'élevait à 200 à 400 Bq/kg, mais dans les régions de Narovilia, Elsk, Tchétchrsk, Vietka, Kormansk et Stolin les moyennes atteignaient 1500 à 2000 Bq/kg, certains enfants.htm">enfants avaient 4000 voire 7000 Bq/kg.

     

    Selon les données du Prof. Bandazhevsky, une accumulation de plus de 50 Bq/kg de Cs137 entraîne des altérations pathologiques de certains tissus et d'organes vitaux. C'est pourquoi l'Institut Belrad instruit les familles, afin de réduire la contamination, principalement chez.htm">chez les enfants.htm">enfants qui sont le plus menacés. Cette contamination se produisant essentiellement par voie digestive. Donc il faut sélectionner les aliments, ce qui est coûteux, en éliminer ou alors les traiter dans certains cas avant de les cuisiner. On peut en particulier centrifuger le lait, sans perdre plus de 3% des protéines. Cette équipe instaure par ailleurs, des traitements préventifs par des extraits de pommes, la pectine, enrichie de vitamines, de potassium et d'éléments essentiels. Ces cures espacées de deux mois, à raison de trois à quatre cures de 24 jours par année, permettent une mobilisation et élimination du césium radioactif. Ces cures débouchent en une années sur des réductions moyennes de la contaminaton radioactive de 35 à 85%.


    Ces traitements sont à la fois bien acceptés par les enfants.htm">enfants (la préparation a un goût de pommes) et bien tolérés. Avec un traitement suffisamment précoce, les symptômes peuvent aussi s'amender. Le but est de prévenir certaines maladies ou d'en arrêter l'évolution maligne.

     

    Ces travaux auraient dû éveiller l'attention et conduire à une collaboration de tous les médecins concernés par la santé des victimes de Tchernobyl, tout spécialement l'OMS. Des organisations non gouvernementales (ONG) d'Irlande, de Suisse et de Belgique ont apporté leurs contributions. Cependant, et c'est surprenant, ces recherches essentielles pour venir en aide aux populations ont aussi donné lieu en Occident à la dissémination de pamphlets haineux, semés d'ironie déplacée voire détestable. En outre, quand le Prof. Nesterenko parvenait à exposer les résultats de ses études à ce sujet, en Europe de l'Ouest, pour trouver de nouvelles idées et de l'aide pour ces travaux, des personnes venues assister à ces présentations attaquaient d'emblée et sur un ton agressif et désobligeant l'orateur venu des régions les plus contaminées pour exposer ses problèmes. Nesterenko a également été violemment attaqué, en marge d'un débat à la Télévision Suisse Italienne. Il semble que ces attaques proviennent souvent de "touristes scientifiques" qui utilisent, pour etoffer leur carrière, les données récupérées au cours de leurs voyages.htm">voyages dans les régions sinistrées. On en vient à se demander qui, dans nos pays riches, peuvent être les commanditaires de ces interventions publiques et pamphlets?

     

    De nombreux étudiants en médecine à l'Institut de Gomel, originaires de régions contaminées, présentent à leur arrivée des anomalies électrocardiographiques. Malheureusement, au bout de 4 années d'étude, les altérations se sont aggravées. Le muscle et les faisceaux conducteurs du coeur.htm">coeur accumulent bien davantage de Cs137 que les autres tissus. Bandazhevsky décrit cette maladie, une cardiomyopathie, qu'il faut prévenir ou traiter avant que les dommages ne soient devenus irréversibles.

     

    Les glandes à sécrétion interne sont également très sensible au Cs137. On a déjà évoqué la glande thyroïde qui connaît des phases d'hypersécrétion ou d'hyposécrétion hormonale. L'hypothyroïdie entraîne le crétinisme chez.htm">chez le petit enfant. Ces troubles fonctionnels sont cent fois plus fréquents que les cancers et ils nuisent au développement physique et intellectuel des enfants.htm">enfants. Les autres glendes endocrines sont touchées, d'où des troubles hormonaux à la puberté.

     

    Independence pour l'OMS - 3

     

    Logo-Fr.jpgAPPEL des professionnels de la santé pour l'INDÉPENDANCE de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)

     


    initié par
    - Fran Baum, Prof. Dépt de Santé Publique, Flinders Univ., Co-Dir. People’s Health Movement (Australie)
    - Susanna Beretta-Piccoli, Pharmacienne, Diplôme Fédéral, Fédération des Pharmaciens Helvétiques (Suisse)
    - Rosalie Bertell, Ph.D, Epidemiologist, Past Pres. Int. Instit. Concern for Public Health, Regent Int. Physicians for
    Humanitarian Medecine Geneva, International Science Oversight Committee, Ass. of Organic Consumers (USA)
    - Elena.B. Bourlakova, Dr med., Prof. Institut Semenov Physique Clinique, Acad. des Sciences Moscou. (Féd. Russie)
    - Christelle Braconnot, Infirmière, Diplôme d’Etat (France)
    - Marina Carobbio, Dr med., Conseillère Nationale (Suisse)
    - Blanche Dubois, Infirmière, Diplôme d’Etat (France)
    - Lena-Marie Glaubitz, Etudiante en médecine (Allemagne)
    - Liliane Maury Pasquier, Sage femme, Conseillère aux Etats (Suisse)
    - Maria Roth-Bernasconi, Infirmière, Conseillère Nationale (Suisse)
    - Youri.I. Bandajevsky, Dr med., Prof., ex-Recteur Faculté de Médecine de Gomel (Belarus)
    - Abraham Behar, Dr med.,Prés. As.Française Médecins Prévention Guerre Nucléaire,Past Prés.IPPNWEurope(France)
    - Chris Busby, Epidémiologiste, Secrétaire Scientifique ECCR (Comité Européen sur le Risque de l’Irradiation) (GB)
    - Denis Fauconnier, Dr med. généraliste en Corse (France)
    - Michel Fernex, Dr med., Prof. émérite Faculté de Médecine de Bâle, Prés. Enfants Tchernobyl Bélarus (France)
    - Pierre Flor-Henry, Dr med., Prof., Dir. Service Psychiatrique adulte Hôpital Alberta (Canada)
    - Claudio Knüesli, Dr med., oncologiste, Prés. PSR/ IPPNW Switzerland (Suisse)
    - Andreas Nidecker,Dr med., Prof. radiologie, Faculté de Médecine de Bâle (Suisse)
    - Claudio Schuftan, Dr med., Consultant Int. santé publique pour OMS, UNICEF, CE, Co-Dir. PHM (Vietnam)
    - Hani Serag, Dr med., Chercheur en santé publique, coordinateur international PHM (Egypte)
    - Joël Spiroux, Dr med., Expert santé environnementale Union Rég. médecins libéraux Hte Normandie (France)
    adressé à Madame CHAN, Directrice Générale de l'OMS
    et à notre Ministre de la Santé ___________________
    L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a pour mission de résoudre les problèmes de santé publique. À
    cet effet, elle doit, selon sa Constitution entrée en vigueur le 7 avril 1948, "aider à former parmi les peuples, une
    opinion publique éclairée". Or, depuis la signature le 28 mai 1959 de l'Accord OMS-AIEA (WHA 12-40), l'OMS
    paraît soumise à l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) pour ce qui concerne les risques liés à la
    radioactivité artificielle, notamment dans l'étude des conséquences sanitaires de l'explosion de Tchernobyl.
    Par le passé, l’OMS a été paralysée dans sa lutte contre le tabagisme passif par les groupes de pression. De
    la même manière, elle est paralysée par ses liens avec l’AIEA, institution placée au plus haut dans la hiérarchie de
    l'ONU. L'AIEA dépend du Conseil de Sécurité de l'ONU, d'où elle coordonne la promotion du nucléaire
    commercial, alors que l'OMS et les autres agences dépendent seulement du Conseil Economique et Social.
    L'objectif statutaire principal de l'AIEA est d’ « accélérer et d’accroître la contribution de l'énergie
    atomique pour la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier ». Or, l'Accord de 1959 ignore le conflit
    d’intérêts qui en résulte. Il exige que « chaque fois que l'une des parties se propose d'entreprendre un programme
    ou une activité dans un domaine qui présente ou peut présenter un intérêt majeur pour l'autre partie, la première
    consulte la seconde en vue de régler la question d'un commun accord ». L'Accord prévoit aussi, article III, « ... de
    prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de certains documents ». Cette
    confidentialité a conduit à la non-publication des actes de la Conférence OMS de Genève sur « les conséquences
    de Tchernobyl et d’autres accidents radiologiques sur la santé » (20-23.11.95). Les 700 participants attendent
    encore les actes de cette Conférence, promis pour mars 1996. Le Dr. Nakajima, alors Directeur Général de l'OMS,
    confirme en 2001, devant la TV suisse italienne, que la censure des actes est due aux liens juridiques entre l'OMS
    et l'AIEA1.
    1 Cf. “Controverses nucléaires”, film documentaire de W. Tchertkoff. www.alerte-verte.com
    Pour les projets de recherche, « régler la question d'un commun accord », c'est ôter toute liberté à l'OMS
    dans le domaine des accidents nucléaires. Ainsi, suite à celui de Tchernobyl, on peut lire: - « Début 1990 L'OMS
    [est] invitée par le Ministère soviétique de la Santé à mettre sur pied un programme international d'aide. - Mai
    1991 Achèvement du Projet International par les soins de l'AIEA ». C'est donc l'AIEA qui a fourni les plans
    demandés par le Ministre de la Santé de l'URSS, en lieu et place de l'OMS. Ceci explique que les atteintes
    génétiques, connues pour être essentielles depuis la publication en 1957 du rapport d'un groupe d'étude réuni par
    l'OMS sur les « Effets génétiques des radiations chez l'homme » aient été omises, les caries et la santé buccodentaire
    ayant pour l'AIEA une plus haute priorité2.
    En conséquence, ce sont les promoteurs du nucléaire, l'AIEA en accord avec l'UNSCEAR3 et la CIPR
    (Commission Internationale de Protection Radiologique) qui informent les Nations Unies sur le bilan de
    Tchernobyl. Ils annoncent 32 morts par irradiation en 1996 ; en 2005, ils en concèdent une cinquantaine et 4000
    cancers de la thyroïde chez l'enfant, 4sans tenir compte de la mortalité et de la morbidité chez les 600.000 à
    800.00 « liquidateurs » qui sont intervenus à Tchernobyl.
    Il est urgent que l'OMS vienne en aide à un million d'enfants condamnés à vivre en milieu contaminé par
    des radionucléides de Tchernobyl. L’irradiation se fait jusqu’à 90% par voie interne, le reste par voie externe.
    Certains organes concentrent les radionucléïdes. L'irradiation chronique qui en résulte a des effets délétères sur
    la santé. Au Bélarus aujourd'hui, 85% des enfants des régions contaminées sont malades ; avant l'explosion, ils
    n'étaient que 15%.5 Le médecin chef de la Fédération de Russie déclarait en 2001 que sur les 184.175
    liquidateurs russes enregistrés, 50.000 étaient invalides et 15.000 étaient déjà morts. L'Ukraine a fourni 260.000
    liquidateurs. Selon le communiqué de presse de l'ambassade d'Ukraine à Paris publié le 25 avril 2005, 94,2%
    d'entre eux étaient malades en 2004. Lors de la Conférence de Kiev en 2001, on apprenait que 10% de ces
    travailleurs sélectionnés, la moitié étant de jeunes militaires, étaient décédés et qu'un tiers étaient gravement
    invalides. L'ambassade d'Ukraine comptait 87,85% de malades chez les habitants des territoires encore
    radiologiquement contaminés. La proportion des malades augmentait d'année en année.
    Des centaines d'études épidémiologiques, en Ukraine, au Bélarus ou dans la Fédération de Russie6 ont établi
    l'apparition, dans les territoires contaminés, d'une augmentation significative de tous les types de cancers causant
    des milliers de morts, une augmentation de la mortalité périnatale et infantile, un grand nombre d’avortements
    spontanés, un nombre croissant de malformations et d’anomalies génétiques, des troubles et des retards du
    développement mental, un nombre croissant de maladies neuropsychiques, de cécités et de maladies des systèmes
    respiratoire, cardiovasculaire, gastro-intestinal, urogénital et endocrinien.
    Nous, professionnels de la santé, nous nous joignons à ceux qui, depuis plus de dix ans, dénoncent ces
    dérèglements. Nous demandons avec eux la révision de l'Accord du 28 mai 1959 (WHA 12-40) afin de
    rendre à l'OMS son indépendance, conformément à sa Constitution.
    Nous demandons à notre Ministre de la Santé de faire inscrire, à l'ordre du jour de la prochaine
    Assemblée Mondiale de la Santé, la révision de cet accord OMS-AIEA, afin que l'OMS puisse à nouveau"agir
    en tant qu'autorité directrice et coordinatrice, dans le domaine de la santé"; "stimuler et guider la recherche...";
    "fournir toutes informations, donner tous conseils et toute assistance dans le domaine de la santé" 7, y compris
    dans le domaine des rayonnements ionisants.
    Nom Prénom Profession Adresse Signature
    Renvoyez à l'adresse suivante: « Indépendance pour l'OMS » - Philippe de Rougemont, 71 rue Liotard 1203
    Genève – Switzerland.

    Vous pouvez signer l'appel des professionnels de la santé en ligne et téléchargeable ici :

     

    http://independentwho.org/fr/lappel-des-pros/

    Plus d'informations:  www.independentwho.org

     

     

    2 OMS, Conséquences sanitaires de la catasrophe de Tchernobyl : http://whqlibdoc.who.int/publications/1995/9242561819_fre.pdf

     

    3 Comité Scientifique des Nations Unies pour l’Etude des Effets des Rayonnements Ionisants
    4 Communiqué de presse de l’AIEA, OMS, UNDP du 5 septembre 2005 :“Tchernobyl, l’ampleur de l’accident”.
    5 Données du ministère de la Santé et de l'Académie des sciences du Bélarus fournies lors des auditions parlementaires en avril 2000.
    6 « Il est surprenant que le rapport 2 du Forum des Nations unies ne considère pas les multiples publications des chercheurs Ukrainiens,
    Russes et Biélorusses qui concernent l'excès de la morbidité non cancéreuse chez les enfants vivant dans le territoire contaminé par
    l'accident de Tchernobyl ».Stepanovna et Coll in http://www.ehjournal.net/content/7/1/21
    7 Articles 2 a, n et q de la Constitution de l'OMS

    Indépendence pour l'OMS - 2

     Pour une Organisation Mondiale de la Santé indépendante

     L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est garante de la santé des populations dans le monde et fait autorité auprès des États. Elle doit, conformément à sa Constitution, être indépendante de tout intérêt commercial.

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    Les affaires successives de l’amiante et du tabac, auxquelles s’ajoutent actuellement les problèmes posés par les pesticides, les polychlorobiphényls ou PCB … montrent que l’OMS peut être entravée dans sa mission par des lobbies infiltrés. Ce sont là accidents susceptibles de se produire dans toute institution.

    Avec l’accord entre l’OMS et l’AIEA (Agence Internationale pour l’Energie Atomique), signé le 28 mai 1959, (Rés.WHA 12-40), l’Organisation Mondiale de la Santé s’est liée à une agence dont le but reconnu est la promotion commerciale de l’atome civil.  Or, cet accord exige que « chaque fois que l’une des parties se propose d’entreprendre un programme ou une activité dans un domaine qui présente ou peut présenter un intérêt majeur pour l’autre partie, la première consulte la seconde en vue de régler la question d’un commun accord». (article I §3). L’article III prévoit de « prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de certains documents ».Enfin : « en vue d’assurer une coopération aussi complète que possible… l’OMS et l’AIEA s’engagent à éviter les doubles emplois inutiles dans le rassemblement, l’établissement et la publication des statistiques »(Art.7).

     L’AIEA dépend  du Conseil de Sécurité de l’ONU et se trouve ainsi dans une position hiérarchique dominante à l’égard de l’OMS qui ne dépend que du Conseil Économique et Social[1]. Que se passe-t-il lorsqu’il y a conflit d’intérêts entre l’information et la prise en charge de la santé des populations par l’OMS face à la promotion commerciale du nucléaire par l’AIEA ? La réponse est dans la gestion de  la catastrophe de Tchernobyl.

     L’OMS a mis 5 ans avant de venir sur les lieux, laissant le champ libre à l’AIEA. En novembre 1995, l’OMS a réuni une conférence internationale sur les suites de Tchernobyl. Beaucoup de témoignages se sont révélés inquiétants : les actes de cette conférence n’ont toujours pas été publiés[2]. Six mois plus tard, l’AIEA convoque une autre conférence à Vienne (avril 1996), qui donne ce bilan officiel de la catastrophe, que l’OMS ne remet pas en cause : 32 morts, 200 irradiés, 2000 cancers de la thyroïde chez les enfants ! Ces chiffres, révisés à la hausse le 5 septembre 2005 (une cinquantaine de morts, 400 irradiés, 4000 cancers) sont tout aussi dérisoires, ne tenant aucun compte de l’état de santé des enfants, à 80% malades dans les zones contaminées, ni du nombre de morts et d’invalides parmi les 600.000 à 1.000.000 de liquidateurs qui sont intervenus pour éviter une plus grande catastrophe.

     Il suffit pour s’en convaincre de confronter ce bilan avec ce que rapporte l’Ambassade d'Ukraine en France, le 25 avril 2005, concernant ce seul pays : « 3,5 millions d'habitants dont 1,3 millions d'enfants ont été fortement irradiés en 1986. 2.646.106 citoyens sont considérés comme victimes, en janvier 2005. Parmi ceux qui vivent encore dans les régions contaminées par des retombées radioactives, 84.7% sont malades. En 2004, 94 % des liquidateurs étaient malades. Chaque année la proportion des malades augmente ».

    IndependentWHO demande la révision de cet accord entre l’OMS et l’AIEA, afin que l’OMS redevienne indépendante :

    - qu’elle cesse d’être complice d’une désinformation à propos du nucléaire en général ;

    - qu’elle soutienne l’effort des chercheurs de l’ex-union soviétique et d’ailleurs, qui tentent d’aider les populations contaminées à lutter contre les effets de la catastrophe de Tchernobyl ;

    - qu’elle prenne l’initiative de recherches et de prophylaxie sur le problème controversé de l'irradiation interne par les faibles doses de Césium 137 et autres radionucléïdes, qui continuent d’être actifs pendant des périodes allant de quelques décennies à des centaines d’années.

    Nous estimons que toutes ces recherches doivent être rendues publiques car nulle part nous ne sommes à l’abri d’un accident pour lequel nous n’avons aucune préparation  sérieuse à ce jour.

    Nos actions :

    Depuis le 26 avril 2007, des « vigies » sont devant le siège de l’OMS à Genève, de 8 heures du matin à 18 heures, les jours ouvrables  pour  dénoncer cet accord OMS-AIEA et demander à l’OMS de recouvrer son indépendance.

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     Outre les tracts, pétitions que nous faisons circuler et les manifestations que nous organisons pour sensibiliser le grand public, nous recueillons des signatures autour d’un Appel des professionnels de la santé s’adressant à la fois au Ministre  de la Santé  de chaque pays et à la directrice de l’OMS.

    Nous invitons les délégués des Missions permanentes des États membres de l’OMS à présenter une Résolution à l’ordre du jour de l’Assemblée Mondiale de la Santé pour y introduire  la révision de l’Accord OMS-AIEA de 1959 en son sein.

    INDEPENDENTWHO est un mouvement citoyen animé par un collectif d’individus et d’associations : Brut de Béton, CETIM (Centre Europe Tiers Monde), Contratom Genève, CRIIRAD, Enfants de Tchernobyl Belarus, PSR/ IPPNW (Suisse), Réseau Sortir du Nucléaire, SDN Loire et Vilaine, Mouvement des Peuples pour la Santé (PHM)) - soutenu par une soixantaine d’autres. Il ne se situe pas au niveau des choix énergétiques, mais s’adresse exclusivement à l’Organisation Mondiale de la Santé qui, par son alliance avec l’AIEA ne peut remplir sa mission constitutionnelle : « agir en tant qu’autorité directrice et coordinatrice dans le domaine de la santé » et « aider à former parmi les peuples une opinion éclairée en ce qui concerne la santé ». Il s’adresse à tout citoyen du monde qui exige que les institutions mettent en œuvre  les PRINCIPES qui les fondent

    Pour plus d’informations : www.independentwho.org

     

    Contact : http://independentwho.org/fr/contactez-nous/

    [1] Témoignage du Dr.Nakajima, directeur de l’OMS en 1995, interviewé à Kiev en 2001 (Cf. Controverses nucléaires, documentaire de W.Tchertkoff. www.alerte-verte.com

    [2] Cf. La catastrophe de Tchernobyl et la santé de Michel Fernex in Chroniques sur la Biélorussie contemporaine, L’Harmattan 2001 - http://tchernobyl.verites.free.fr

     

    Indépendence pour l'OMS - 1

     

    Indépendence pour l'OMS - 1 Suite de l'article " Les pouvoirs de la sphère nucléaire "

    Depuis le 26 avril 2007, des citoyens de tous horizons, des ouvriers, des comédiens, des intellectuels, des médecins, des scientifiques, des politiques, des élus, venant de toute l’Europe et parfois d’autres continents, se relayent pour faire la vigie devant l’OMS ( Organisation Mondiale de la Santé )

    Ils ou elles viennent pour quelques heures, un jour, une semaine parfois plus. Quelles que soient les conditions météorologiques et au rythme du personnel de l'OMS, c'est-à-dire du lundi au vendredi de 8 heures à 18 heures. C'est ainsi que près de 350 personnes participent à ce piquet de vigie pacifique et silencieux, avec pour seules armes des pancartes explicites sur lequelles elles dénoncent et demandent la révision de l'accord de 1959 passé entre l'AIEA et l'OMS, afin que cette dernière retrouve son indépendance.

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    Depuis 230 semaines, au carrefour des Morillons situé à quelques dizaines de mètres de l'OMS se relaient les vigies.

     

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    Ce mouvement citoyen non violent - IndependentWho

    ( Indépendence pour l'OMS ) - Est constitué d'un collectif d’individus et d’associations - Brut de Béton, CETIM (Centre Europe Tiers Monde), Contratom Genève, CRIIRAD, Enfants de Tchernobyl Belarus, IPPNW (Suisse) Réseau Sortir du Nucléaire, SDN Loire et Vilaine), Mouvement des Peuples pour la Santé (PHM) - soutenu par une soixantaine d’autres.

    Le site :  www.independentwho.org

     

     

     


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    Nucléaire

     Un holocauste nucléaire nous menace

     Interview de Leuren Moret, spécialiste des sciences de la Terre

    par W. Leon Smith et Nathan Diebenow, journalistes au «Lone Star Iconoclast», Texas

    Source: http://www.alterinfo.net/Un-holocauste-nucleaire-mondial-nous-menace_a18251.html

    Interview publié le 11 mai 2005. (Traduction Horizons et débats)
     

    Leuren Moret est une spécialiste des sciences de la Terre qui passe tout son temps à informer les citoyens, les médias, les membres des parlements et du Congrès ainsi que d’autres responsables sur les problèmes posés par la radioactivité. Elle a commencé à tirer la sonnette d’alarme en 1991 au Livermore Nuclear Weapons Lab après avoir été témoin d’une fraude scientifique importante sur le Yucca Mountain Project. Elle travaille actuellement en tant que scientifique indépendante spécialiste de la radioactivité dans différents groupements de par le monde. Elle a participé à la sous-commission des Nations Unies qui a enquêté sur l’uranium appauvri (UA). Elle a été témoin au Tribunal pénal pour l’Afghanistan au Japon en 2003, présenté un exposé à la Conférence mondiale sur les armes à l’uranium, à Hambourg, en octobre 2003, et est intervenue en janvier 2004, à Bombay, au Tribunal mondial des femmes sur les crimes de guerre des Etats-Unis ainsi qu’au Forum social mondial.

    Iconoclast: Quels sont les derniers développements en matière de réduction de l’exposition des troupes américaines à l’UA?

    Leuren Moret: Une jeune ancienne combattante, Melissa Sterry, a déposé dans son Etat du Connecticut un projet de loi demandant des examens médicaux indépendants pour les vétérans des guerres du Golfe et d’Afghanistan jusqu’en 2001.
    Elle a dit l’avoir fait parce qu’elle était malade et que ses amis étaient morts pour avoir servi lors de la guerre de 2003. Je me suis intéressé à cette loi et je lui ai parlé. Hier, elle a témoigné deux fois aux Nations Unies. J’ai dit: «Pourquoi ne pas introduire cette loi dans la législature de tous les Etats américains, car elle informe le public et incite les médias à en parler?»
    Les USA refusent toute responsabilité aux niveaux international ou national. Ils ont totalement étouffé l’affaire, comme pour l’agent Orange, les «vétérans atomiques»1 et le projet Mkultra.2 C’est le même phénomène, mais le problème est beaucoup plus grave, parce qu’il concerne l’avenir génétique de tous ceux qui ont été contaminés. Maintenant, de vastes régions du globe sont contaminées par l’UA. On en a utilisé une telle quantité! En nombre d’atomes libérés dans l’atmosphère
    – un professeur japonais a fait le calcul – cela représente plus de 400 000 bombes de Nagasaki. Et ce nombre est sous-estimé.

    La plus grande tragédie de l’histoire du monde

    Je suis allée en Louisiane en avril 2005, invitée à parler pendant trois jours à l’université de la Nouvelle-Orléans. Un des vétérans présents m’a demandé de participer à leur manifestation dans les rues de la ville. Il a présenté la loi du Connecticut aux législateurs, appuyé par deux d’entre eux, et il leur a dit: «Il vous suffit de remplacer Connecticut par Louisiane.» Eh bien, vous n’allez pas me croire, la loi a été adoptée hier par 101 voix sans oppositions ni abstentions.
    Je souhaite que vous en parliez, car nous avons besoin de cette loi au Texas. Le Nevada est sur le point de la proposer. Le député au Congrès Jim McDermott va l’introduire dans la législation de l’Etat de Washington. Nous voulons que le gouverneur du Montana le fasse également car c’est le premier gouverneur à demander le retour de sa Garde nationale. Je crois que la moitié de ses membres est de retour. Il a dit: «J’en ai besoin dans mon Etat.»
    Le problème de l’UA est vraiment épouvantable. Je ne crois pas qu’il y ait une plus grande tragédie dans l’histoire du monde.


    Y a-t-il un risque que les armes à l’UA utilisées ailleurs contaminent l’atmosphère ici?

    L’atmosphère est contaminée partout dans le monde. Il suffit d’une année pour que le mélange se fasse complètement. Je suis une spécialiste des poussières atmosphériques, une spécialiste des sciences de la Terre, une géologue, et c’est pourquoi j’ai étudié la question. C’est vraiment un sujet fascinant.
    Nous avons de gigantesques tempêtes d’un million de miles carrés qui transportent des millions de tonnes de poussières et de sable chaque année dans le monde.
    Le principal centre de ces tempêtes est le désert de Gobi, endroit où les Chinois ont fait des essais atomiques si bien que tout est contaminé par la radioactivité. Les poussières vont directement au Japon, traversent le Pacifique et viennent se déposer aux Etats-Unis. Elles contiennent des isotopes radioactifs, des suies, des pesticides, des produits chimiques, des champignons, des bactéries, des virus, etc.
    Le désert du Sahara est une autre énorme zone de poussières qui montent en Europe, traversent l’Atlantique, arrivent aux Caraïbes et de là sur la côte Est des Etats-Unis. Bien sûr, elles parviennent au Texas avec les ouragans.
    La troisième région est l’Ouest des Etats-Unis, où est située la zone d’essais du Nevada. Les Américains y ont fait 1200 essais d’armes nucléaires si bien que cette radioactivité, qui est toujours là, a provoqué une épidémie mondiale de cancers depuis 1945. Le total de ces radiations représente l’équivalent de 40 000 bombes de Nagasaki. Aujourd’hui, il doit être dix fois plus élevé.
    En avril 2003, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré qu’elle s’attendait à ce que le taux mondial de cancers augmente de 50% d’ici à 2020. La mortalité infantile, indicateur de la pollution radioactive, augmente de nouveau dans le monde. Lorsque les Etats-Unis et la Russie eurent signé le Traité d’interdiction partielle des essais nucléaires en 1963, la mortalité infantile recommença à baisser, ce qui est normal.

    Cancers, malformations, atteintes du cerveau

    Un de nos correspondants m’a envoyé une série de photos de la tempête de sable Al-Asad du 28 avril en Irak.
    C’est justement de ces poussières que je parle.
    On y voit une gigantesque muraille de sable.
    Je possède 16 photos de cette tempête qu’on m’a envoyées avec celles d’enfants atteints de cancer et de leucémie prises par des médecins irakiens. Qu’est-ce que vous avez pensé de cette tempête?

    J’ai pensé que c’était spectaculaire.
    Cela déplace toute la radioactivité, mais ce sont les plus grosses particules. L’UA brûle à des températures très élevées. Les projectiles de gros calibre sont déjà en feu quand ils sortent du canon parce qu’ils sont enflammés par le frottement à l’intérieur du canon. 70% de l’UA se transforme en vapeur métallique.
    Il s’agit là en réalité d’armes à gaz radioactif qui contamine le terrain. Je vais vous indiquer le site Internet où vous trouverez la note de 1943 adressée au général Leslie Grove dans le cadre du Projet Manhattan. Ils ont largué les bombes atomiques mais ils n’ont pas utilisé les armes à l’UA parce qu’ils les trouvaient trop effroyables. J’ai voyagé dans tout le Japon avec un pédiatre de Bassora et un oncologiste. Ces malheureux médecins, leurs familles tout entières sont en train de mourir d’un cancer. Et il ne s’agit là que des effets de la première guerre du Golfe, mais les Forces armées en ont utilisé beaucoup plus en 2003, dans tout le pays.


    A quoi les soldats peuvent-ils s’attendre quand ils rentrent chez eux?

    S’ils se trouvaient dans des blindés Bradley, ils rentrent chez eux avec des cancers du rectum parce qu’ils étaient assis sur des caisses de munitions. Les jeunes femmes souffrent de graves endométrioses3 et elles n’arrêtent pas de saigner. Certaines d’entre elles ont un cancer de l’utérus, des filles de 18, 19, 20 ans.
    L’Armée ne veut même pas les examiner ni les traiter. Elle les renvoie sur les champs de bataille. 20 soldats ont été transférés du Koweït à Bagdad en 2003: ils souffrent tous de tumeurs malignes.

    Est-ce que le fait d’avoir été exposés à l’UA affecte leur psychisme quand ils rentrent chez eux?

    L’UA forme, à des températures très élevées, des particules d’oxyde d’uranium qui ne sont pas solubles. Elles sont au moins 100 fois plus petites qu’un globule blanc. Les soldats les absorbent en respirant. Elles traversent le nez, puis le bulbe olfactif et pénètrent dans le cerveau où elles s’attaquent aux processus cognitifs.
    Cela affecte les mécanismes de contrôle de l’humeur. Quatre soldats de Fort Bragg rentrés d’Afghanistan ont tué leur femme dans un délai de deux mois.
    Selon une étude de l’Association des Vétérans, sur un groupe de 251 vétérans de la première guerre du Golfe originaires du Mississipi, 67 avaient à leur retour de l’UA dans leur équipement, leur organisme, leur sperme. En outre, alors qu’ils avaient eu des bébés sains avant de partir, ceux nés après la guerre présentaient de graves malformations congénitales – absence de cerveau, d’yeux, de bras, de jambes, d’organes internes – et souffraient de terribles maladies de sang. C’est horrible. Le magazine Life a publié un article illustré de photos intitulé «Les toute petites victimes de Tempête du Désert. Vous devriez voir ça, ces enfants d’après la guerre du Golfe jouant avec leurs frères et soeurs normaux.

    Au fond, c’est comme fumer du crack, sauf qu’ici la substance est radioactive. Elle pénètre directement dans la circulation sanguine et atteint les os, la moelle épinière, le cerveau et également le foetus. C’est un poison systémique et radiologique.

    L’UA tue tous les êtres vivants

    Qu’en est-il des gens ici, aux Etats-Unis? Vous dites que l’UA se mélange et se répand dans le monde entier.

    Oui, il se mélange dans le monde entier. Nous respirons ici la fumée secondaire, comme les non-fumeurs, dans une pièce, respirent celle des fumeurs.

    Est-ce que cette fumée secondaire s’épaissit tandis que nous parlons?

    Oui, la concentration de particules d’UA dans l’atmosphère dans le monde entier est en train d’augmenter. On a des raisons de penser que les Etats-Unis ont l’intention de bombarder l’Iran. Nous surveillons les usines d’armement américaines. Elles ont reçu d’importantes commandes de ces énormes bombes antibunker dont les têtes contiennent 5000 livres4 d’UA.

    Donc le pronostic pour l’Amérique n’est pas vraiment bon.
    Non, il est vraiment mauvais.

    Et si ça continue?

    Cela tuera la population du monde entier. Cela a déjà commencé, et cela n’affecte pas seulement les hommes, mais aussi les plantes, les animaux, les bactéries, tout.


    Ainsi, notre nourriture, par exemple, si elle contient de l’UA, celui-ci va pénétrer dans notre organisme puis cela va polluer les océans et affecter toute la vie sous-marine?
    Oui, l’UA est dans l’air, l’eau et le sol. La demi-vie de l’UA, l’uranium 238, est de 4,5 milliards d’année, l’âge de la Terre.

    Pouvons-nous revenir en arrière en ce qui concerne les dommages déjà causés? Peut-on procéder à une décontamination?

    Non. C’est impossible. Ce qui se passe, c’est que ces toutes petites particules flottent dans l’atmosphère tout autour du globe.
    Il y a déjà des particules de plutonium et d’uranium qui flottent depuis les essais de bombes atomiques. Elles sont si petites que les molécules qui viennent les heurter les maintiennent en suspension dans l’air si bien que seuls la pluie, la neige, le brouillard et la pollution en débarrassent l’atmosphère en les déposant dans l’environnement. La surface de ces particules devient humide, elles tombent sur les matières et y collent comme de la glu. Vous ne pourrez jamais détacher ces particules. Avez-vous jamais essayé de faire tomber une goutte d’eau sur une autre goutte d’eau se trouvant sur la lame porte-objet d’un microscope? Vous ne pouvez plus les séparer.

    Non.
    C’est ce qui se produit avec les particules radioactives. Une fois qu’elles ne circulent plus dans l’atmosphère, elles collent à toutes les surfaces sur lesquelles elles atterrissent. On ne peut pas les laver. S’il pleut continuellement ou qu’elles se trouvent dans une rivière, sur un rocher, sur une pierre, etc. elles y resteront. Vous ne pensiez pas que c’était aussi grave.
    Non, pas à ce point. Je croyais que c’était un phénomène assez isolé.
    Non. Ce qui était là-bas, en Irak, un jour donné apparaît chez nous au bout de quatre jours environ. Je ne sais pas si vous avez suivi la catastrophe de Tchernobyl. Ce gros nuage radioactif a fait plusieurs fois le tour du globe, il fait partie maintenant de la poussière atmosphérique. Elle va partout, comme la poussière de la tempête que vous voyez sur cette photo.

    Se trouve-t-elle dans la couche supérieure ou inférieure de l’atmosphère?

    Dans la partie inférieure de l’espace orbital. Ils ont ramené à terre la station orbitale Mir quand ils eurent fini de l’utiliser. Il y avait une sorte de filet qui recouvrait l’électronique à l’extérieur de la station qui la protégeait de la radioactivité solaire car l’électronique y est très vulnérable. Ils ont analysé la surface de ce filet et ont trouvé de l’uranium et des produits de désintégration de l’uranium. Ils ont dit qu’ils provenaient des essais nucléaires atmosphériques ou de stations orbitales ayant des matériaux nucléaires ou des réacteurs nucléaires à bord et qui avaient brûlé. L’uranium peut également provenir de supernovae mais on a pensé que l’origine la plus probable étaient les essais dans l’atmosphère et la matière nucléaire que nous y mettons.

    Des armes utilisées depuis 1973

    Vous voulez dire avant tout que nous sommes en train de mener une guerre nucléaire.

    Oui, exactement. Depuis 1991, nous avons mené 4 guerres nucléaires. L’UA est une arme nucléaire.

    A votre avis en tant que scientifique, que faut-il faire pour remédier à cela?

    Il faut cesser de l’utiliser. Nous avons créé un mouvement international pour faire cesser la fabrication, le stockage, le commerce et l’utilisation des armes à l’UA.

    Les munitions que nous vendons aux autres pays contiennent-elles de l’UA?

    Oui. Le premier système d’armes à l’UA pour lequel nous ayons trouvé un brevet est apparu soudain en 1968 au Bureau américain des brevets. Il était destiné à la marine. C’était une sorte de canon Gatling à monter sur des navires. Il tirait rapidement environ 2000 projectiles à la minute. Il en tire plus de 3000 maintenant, car on l’a amélioré. Puis, en 1973, les Etats-Unis ont donné des armes à l’UA aux Israéliens et ils en ont surveillé l’emploi. Ces derniers les ont utilisées dans la guerre israélo-arabe et ils ont anéanti leur adversaire en cinq jours. Et c’était parti. C’était la première véritable démonstration de cette nouvelle arme sur un champ de bataille.
    Hughes Aircraft a mis au point le système destiné à la marine, le canon Gatling, qui est encore utilisé. Il a été fabriqué et testé en 1974. En l’espace de 6 mois, le gouvernement américain avait vendu ces armes à l’UA à de nombreuses divisions des Forces armées notamment. Il en a vendu en outre à environ
    une douzaine de pays ou peut-être un peu plus. Normalement, elles auraient dû être vendues à 80, 100, 120 pays. Or la bonne nouvelle, c’est que, en raison des risques radiologiques, biologiques et environnementaux, des quantités de pays ne les achètent pas et que ceux qui les ont achetées ont peur de les utiliser.
    Les seuls pays dont nous savons qu’ils les ont utilisées sont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et Israël.
    En 1996, les Nations Unies ont adopté une résolution aux termes de laquelle les armes à l’UA sont des armes de destruction massive, des armes illégales au regard de la totalité des lois et des traités internationaux.
    En 2001, le Parlement européen a adopté une résolution sur l’UA. C’est que les force de l’OTAN, en 1998 et 1999, avaient effectué en Yougoslavie 39 000 attaques aériennes qui avaient laissé des amas de décombres radioactifs. Ce sont les Etats-Unis et l’Allemagne qui ont réalisé le plus de profits avec ces armes et qui se sont arrangés pour qu’on envoie dans les régions les plus contaminées les soldats des pays qui ignoraient tout de l’UA, comme l’Italie et le Portugal. Ils envoyèrent leurs
    propres troupes dans les régions les moins contaminées. Ces malheureux soldats rentrèrent chez eux et moururent au bout de quelques jours, de quelques semaines ou de quelques mois. Leurs parents, furieux, s’adressèrent aux Parlements et aux médias et il y eut un déluge d’articles au sujet de l’UA.
    Le pot aux roses fut découvert à la suite de l’invasion de la Yougoslavie par l’OTAN, mais les troupes japonaises d’autodéfense furent envoyées à Samawa, zone la plus contaminée parce que c’est là qu’avaient eu lieu les combats les plus violents. On peut supposer que ces soldats sont très malades.


    Des pays inhabitables

    Qu’en est-il de l’Irak même. Qu’est-ce qui a été fait jusqu’ici?

    Il est inhabitable. La Yougoslavie, l’Irak, l’Afghanistan sont totalement inhabitables.
    Mais il y a des gens qui y vivent, qui y vivront et souffriront?

    Quand on est au courant des maladies et des malformations congénitales des bébés, on se rend compte que c’est grave. Chaque année, le nombre des malformations et des maladies croîtra parce que le niveau de contamination total chez tous les êtres vivants augmentera étant donné qu’ils respirent un air contaminé, boivent de l’eau contaminée et mangent de la nourriture provenant de sols contaminés. Nous sommes condamnés à une mort lente, comme en Yougoslavie et en Afghanistan.
    L’UA est une arme biologique extrêmement efficace. C’est d’ailleurs la raison principale de son utilisation. Marion Falk, un physicien-chimiste à la retraite qui a construit des bombes nucléaires pendant plus de 20 ans au laboratoire Lawrence Livermore, scientifique du Projet Manhattan avec qui j’ai travaillé, m’a presque tout appris sur la radioactivité, les particules et l’UA. Il m’a dit que l’objectif des armes utilisées par l’armée n’est pas seulement de blesser et de tuer les soldats ennemis, mais de tuer, de mutiler et de rendre malade la population civile parce que cela diminue la productivité du pays et qu’il ne tardera pas à utiliser une quantité importante de ses ressources pour soigner ses malades. Il y a de moins en moins de travailleurs en bonne santé.
    Evidemment, une fois que vous provoquez des mutations de l’ADN, les dommages affectent les générations futures, et cela concerne aussi bien les animaux et les plantes que les êtres humains. L’ADN ne se répare pas lui-même. Les maladies sont transmises à toutes les générations futures.


    Un génome endommagé à jamais

    Ainsi les mutations seraient probablement plus destructives que constructives.
    Ce sont les mutations qui provoquent ces malformations congénitales.
    Alors si la radioactivité m’a prédisposé aux maladies cardiaques, mes descendants auront le même problème?
    Si vous endommagez la cellule ou des parties de cellules ou si vous portez atteinte au fonctionnement des cellules, cela n’endommage pas forcément l’ADN. Il y a deux sortes de dommages. Les premiers concernent les cellules des organismes vivants et cela peut ne pas se transmettre aux descendants; les autres concernent l’ADN dans l’ovule ou le sperme et ceux-là se transmettent.
    Ainsi, le sperme des soldats qui reviennent de la guerre est probablement …

    Détérioré. Ils ont de l’UA dans leur sperme et lors des rapports sexuels, ils contaminent leur partenaire. Les femmes tombent également malades. Elles ont de l’UA dans leur organisme. On appelle ça «syndrome du sperme brûlant». C’est horrible. David Rose a écrit un article à ce sujet dans le numéro de novembre 2004 de Vanity Fair que l’on peut lire sur Internet. Il est intitulé Weapons of self-destruction. Une amie à moi est la veuve d’un ancien combattant de la première guerre du Golfe.
    Dans une interview accordée à David Rose, elle s’est plainte du sperme brûlant: «J’avais constamment 20 préservatifs remplis de pois gelés dans mon congélateur et après les rapports sexuels, j’en introduisais un dans mon vagin. C’était le seul moyen de supporter les douleurs provoquées par le sperme brûlant. Ajoutons que ce sperme brûlant passe à travers les préservatifs.
    Ça alors!

    Oui, vous devriez voir les réactions des classes de high schools lorsque je leur parle du sperme brûlant et de la contamination interne. Les bouches des filles forment un O et les garçons sont paniqués, eux qui s’imaginent ne jamais tomber malades
    [rires].

    Conséquences des essais nucléaires
    Quelle quantité d’UA faudra-t-il pour tuer toute vie sur cette planète?

    La quantité de radioactivité va certainement avoir un effet global extrêmement important. Ainsi, la mortalité infantile augmente déjà dans le monde. Le foetus est ce qu’il y a de plus vulnérable à la radioactivité parce que toutes les cellules se divisent rapidement, que le corps se développe, si bien que si vous commencez à introduire des substances toxiques et des radiations, cela affecte le processus naturel du développement foetal.
    C’est à cause de l’augmentation de la mortalité infantile que l’on a pu convaincre le Sénat de signer le Traité d’interdiction partielle des essais nucléaires en 1963. Elle avait diminué de 3 à 4% par année pendant une longue période en raison de l’amélioration des soins prénataux et de l’éducation des mères. Elle
    avait recommencé à augmenter après Hiroshima et Nagasaki et particulièrement dans les années 50 lorsque commencèrent les grands essais atomiques.
    En 1963, il était devenu évident que les essais avaient, dans le monde entier, des effets sur les enfants à naître. Les Etats-Unis et la Russie signèrent le Traité et mirent fin aux essais dans l’atmosphère. Le taux de mortalité infantile baissa tout de suite. Mais maintenant, il croît de nouveau. C’est une pollution radioactive planétaire. Personne ne sait combien de temps il faudra pour éliminer toute vie, mais il est certain que l’UA est une arme biologique extrêmement efficace.
    Je le répète, l’utilisation des armes vise deux objectifs: le premier est de tuer les soldats ennemis et le second, tout aussi important, de détruire la population ennemie. En provoquant des maladies, de longues maladies, on s’attaque à la productivité et à l’économie d’un pays. C’est Tchernobyl et d’autres catastrophes nucléaires qui ont en réalité provoqué l’effondrement de l’Union soviétique parce que ses habitants étaient très malades à la suite de toute la radioactivité dégagée. Ils ont été beaucoup plus négligents que nous.
    J’ai une enquête sur la santé dans le monde que l’OMS a publiée dans le Journal of American Medical Association en juin 2004. Les effets des essais atmosphériques apparaissent de manière très nette quand on considère le pourcentage de personnes souffrant de maladies mentales dans les différents pays étudiés. Par exemple 8,8% au Japon, mais 4,7% au Nigeria, ce qui est très bas. Il n’y a presque pas de radioactivité au Nigeria. En Ukraine, où s’est produit l’accident de Tchernobyl, le taux est de 20,4%. Il est de 9,2% en Espagne et de 8,2% en Italie. Ces deux derniers chiffres sont relativement bas, car ces pays n’ont pas de centrales nucléaires. La France dépend à 75% de l’énergie nucléaire et son taux de maladies mentales est de 18,4%. Le Mexique se situe à 12, 2% et les Etats-Unis à 26%. C’est le taux le plus élevé au monde.
    George W. Bush et ses frères et soeurs ont tous été exposés in utero aux retombées des essais atomiques effectués aux Etats-Unis. Il avait une petite soeur qui est morte d’une leucémie vers l’âge de trois ans.
    J’ai travaillé dans une équipe appelée Radiation and Public Health Projet (cf. www.radiation.org). Nous sommes tous des scientifiques indépendants, des spécialistes renommés. Nous avons recueilli 6000 dents de bébés à proximité de centrales nucléaires et avons mesuré leur radioactivité. Et l’un de nos membres est le voisin de la femme qui a aidé les enfants Bush, y compris le Président, parce qu’ils avaient tous de graves problèmes d’apprentissage.

    Comment savons-nous que les enfants Bush ont été exposés?

    D’après l’année où leur mère les ont portés. Vous n’avez qu’à voir combien de matières radioactives ont été dégagées dans l’atmosphère et vous trouverez une corrélation directe entre les résultats aux tests d’intelligence SAT auxquels on soumet les adolescents et l’année où leur mère les a portés. Ce sont des effets différés de l’exposition in utero aux radiations.

    Vivant dans le Connecticut, ils ressentaient les effets des radiations du Nevada?

    Il y a deux ans, le gouvernement américain a reconnu que tous ceux qui avaient vécu aux Etats-Unis entre 1957 et 1963 avaient été exposés de manière interne aux radiations. Le foetus de toutes les femmes enceintes était donc exposé.

    Pas un génocide, un «omnicide»

    De quels niveaux de radiations parlons-nous?

    Ce sont de bas niveaux et les principaux vecteurs sont l’eau potable et les produits laitiers. Cela a suffi à tuer des petits poissons dans l’Atlantique. Le strontium-90 est un isotope artificiel dégagé par les bombes et les réacteurs nucléaires. En Norvège, on a mesuré les taux de strontium-90 dans le lait des années 1950 aux années 1970 et le volume de pêche durant la même période. A mesure que le taux de strontium-90 augmentait dans le lait, le volume de pêche diminuait.
    En 1963, lorsque les Etats-Unis testaient la bombe nucléaire (ils ont effectué 250 essais en une année parce que le Traité allait être signé), le volume de pêche a diminué de 50%. Dans le Pacifique, il a diminué de 60% parce que c’est là que les Russes, les Chinois, les Français et les Américains ont procédé à leurs essais.
    Alors nous mangeons encore aujourd’hui des poissons contaminés. Leur code génétique a-t-il changé?
    Les océans reçoivent tout ce que les pluies, la neige, le brouillard leur amènent depuis l’atmosphère. L’hécatombe mondiale de grenouilles est certainement en rapport avec la radioactivité dans l’eau de pluie. C’est un holocauste nucléaire planétaire qui affecte tous les êtres vivants. On appelle cela un «omnicide», car ça tue tout ce qui vit: hommes, animaux, plantes, bactéries.

    Pensez-vous que nous devrions être informés par la météo des tempêtes de sable en Irak afin de nous préparer aux radiations 4 jours à l’avance?

    De l’UA au Pentagone?

     Je vais vous dire ce que j’ai fait le 11-Septembre. J’ai appelé tous les médecins du Radiation and Public Health Project et je leur ai dit: «Quittez la ville et ne revenez pas avant qu’il ait plu trois fois». L’une d’entre eux habitait à 12 miles sous le vent du Pentagone. Elle est sortie sur son balcon avec un compteur Geiger. Je lui ai dit: «Sortez-le de votre sac à main. (Nous venions de donner une conférence de presse à San Francisco et je savais qu’elle l’avait dans son sac à main). Eh bien, les niveaux de radioactivité étaient 8 à 10 fois plus élevés que la normale.
    Nous avons appelé le FBI, l’Office of Hazardous Material Safety, l’Environmental Protection Agency et nous leur avons dit: «Faites en sorte que les sauveteurs mettent une combinaison de protection.» Deux jours après, l’expert en radioactivité de l’EPA pour la région m’a rappelé pour me dire: «Les décombres du Pentagone étaient radioactifs et nous pensons qu’il s’agit d’UA, mais nous n’avons aucune crainte. Il n’est dangereux que si on l’inhale.»
    Vous savez que les ogives des missiles Tomahawk sont en UA. La contamination à l’UA des décombres du Pentagone est la preuve qu’il y a eu un tel missile.


    Ce n’est pas à cela que je pensais. Revenons à ma question
    :


    La météo devrait-elle nous informer des tempêtes de sable en Irak?
    Mais comment les gens pourraient-ils y échapper? Ces tempêtes de sable mesurent un million de miles carrés. Elles sont énormes, traversent l’Atlantique, atteignent les Caraïbes puis la côte texane et enfin la côte Est. Il y a des gens qui quittent leur Etat chaque fois qu’il y a un ouragan. C’est dans la nourriture, dans l’eau potable, dans les produits laitiers et le problème, avec l’uranium 238, qui est constitué à 99,39% d’UA, est qu’il se désintègre en plus de 20 étapes pour donner d’autres isotopes radioactifs. C’est pourquoi j’appelle ça un «cheval de Troie». Cette arme n’arrête pas de tuer. C’est un poison systémique. Il va partout. Ses particules, qui se forment à des températures très élevées, 5000 à 10 000 degrés centigrades, sont des nanoparticules: 1/10 de micron ou moins. 1/10 de micron c’est 100 fois plus petit qu’un globule blanc. Elles pénètrent dans les lipides et probablement dans le cholestérol et traversent la membrane cellulaire. Elles perturbent les processus cellulaires, les signaux que s’échangent les cellules. Elles perturbent aussi les fonctions cérébrales.

    Savez-vous à quoi ressemblait l’Irak avant la première guerre du Golfe?

     Avant 1991, c’était le pays le plus avancé du Moyen-Orient. Il avait la population la plus saine de cette région et possédait des données très précises sur les problèmes sanitaires et les taux de maladies. C’est pourquoi les Américains ont bombardé tous les bureaux du Ministère de la Santé. Ils ont détruit toutes ces données afin qu’on ne puisse plus faire de comparaisons et montrer combien les maladies avaient augmenté car les Etats-Unis craignaient de devoir payer des réparations pour crimes de guerre.
    A la suite des terribles sanctions de l’ONU, les Irakiens ne pouvaient plus obtenir tout le matériel médical nécessaire au traitement des leucémies. L’ONU disait: «Il y a là des composants pouvant servir à la fabrication d’armes, vous ne les aurez donc pas.» Le fait que les enfants mouraient de faim a occulté les effets de l’UA.


    Parlons des enfants d’Irak.

    Après la première guerre du Golfe, dans les hôpitaux de Bassora, il naissait environ un bébé par semaine qui présentait des malformations congénitales. Aujourd’hui, il y en a 10 à 12 par jour. Les taux d’UA dans la population augmentent chaque année. Chaque jour, les gens boivent et mangent des choses contaminées. Comme on pouvait s’y attendre, il y a de plus en plus de bébés qui naissent avec des malformations et ces dernières sont de plus en plus graves.
    Un médecin irakien m’a dit qu’il naissait maintenant des bébés réduits à une masse de chair informe: ils n’ont ni tête, ni bras ni jambes. Le même phénomène avait déjà été observé dans les populations du Pacifique qui n’avaient pas été évacuées lors des essais atomiques. En fait, les gouvernements les ont utilisées comme cobayes.


    Ainsi, tous les pays qui se sont dotés d’armes nucléaires sont responsables de ces atrocités.

    Ils ont tous procédé à ces essais, la France, la Russie, la Chine et les Etats-Unis. Je ne sais pas si la Grande-Bretagne en a fait. Ils ont été très discrets à ce sujet.

    Les effets aux Etats-Unis

    Quels sont les endroits les plus radioactifs aux Etats-Unis?

    Ils se trouvent dans un rayon de 100 miles autour des centrales nucléaires. Nous en avons 110 aux Etats-Unis, plus qu’aucun autre pays du monde mais seules 103 sont en activité. Il y en a sur presque toute la côte Est. Nous avons étudié les données officielles provenant des Centers of Disease Control5 sur les cancers du sein entre 1985 et 1989. Dans les zones situées dans un rayon de 100 miles autour d’une centrale nucléaire, on enregistre les deux tiers des décès par cancer du sein des Etats-Unis.
    Cette pollution radioactive se rencontre également autour des laboratoires d’armes nucléaires – Los Alamos (Nouveau-Mexique) Idaho Nuclear Engineering Laboratory (Idaho) et Handford (Washington), là où l’on fabrique le plutonium pour toutes les bombes. Ils ont contaminé toute la rivière Columbia et presque tout l’Etat de Washington.
    Cette pollution contamine l’eau et la végétation. Si vous mangez des palourdes, des moules, des crabes ou des choses comme ça, même certaines espèces de poissons qui se nourrissent de la vase du fond des rivières, vous aurez des taux de radioactivité plus élevés dans vos tissus. Les effets dépendent des individus, de leur état de santé. Un habitant de Washington est mort subitement. Il avait un peu moins de 50 ans. Son autopsie a révélé d’importantes quantités de zinc radioactif. Les médecins pensèrent que cela ne pouvait provenir que de bombes ou de réacteurs nucléaires et en étudiant ses habitudes alimentaires, ils découvrirent qu’il était amateur d’huîtres. Ils trouvèrent l’endroit où il achetait ses huîtres puis les huîtrières, qui étaient situées à 200 miles des côtes de l’Etat de Washington. Les particules radioactives étaient entraînées dans l’océan et passaient à travers les huîtrières. Les huîtres les avalaient, tout simplement.


    Pathologies provoquées par l’UA

    Quels sont les symptômes de l’empoisonnement à l’UA?

    Les soldats parlent d’un goût métallique dans la bouche. C’est le goût d’uranium. Ensuite, dans un délai de 24 à 48 heures, ils souffrent de divers maux: douleurs musculaires, perte d’énergie, parfois incontinence.
    Une femme a raconté que la nuit de son retour, elle n’a absolument rien ressenti au cours des rapports sexuels avec son mari. Elle n’avait plus aucune sensation à partir de la taille. L’UA s’attaque au système neuro-musculaire, aux nerfs. Il va partout. Ses particules ne sont absolument pas solubles, elles ne peuvent donc pas se dissoudre dans les liquides organiques si bien qu’elles peuvent être éliminées par le corps. Ensuite, elles continuent d’émettre des radiations. Même quand l’uranium se désintègre, il donne naissance à d’autres isotopes. Les particules continuent à tirer leurs petits projectiles jusqu’à votre mort.
    En outre, les soldats perdent leurs dents. L’uranium remplace le calcium dans la structure calcium-phosphate de la dent. Certains se plaignent de crises d’épilepsie, de paralysie par encéphalopathie. Très nombreux sont les cas de maladie de Parkinson, de sclérose latérale amyotrophique et de lymphome (maladie de Hodkin). Ces maladies s’attaquent aux mitochondries des cellules et des nerfs. Ce sont les mitochondries qui donnent au corps son énergie et si elles sont endommagées, l’organisme n’a plus assez d’énergie pour fonctionner normalement: le malade éprouve une fatigue chronique.
    J’ai découvert une étude dans le bulletin de septembre 2003 des employés du Laboratoire d’armes nucléaires de Sandia. On y fait des recherches sur le dysfonctionnement des mitochondries en relation avec les 3 maladies citées ci-dessus. On y est tout à fait conscient des effets de l’uranium sur la santé.


    Parlez-moi des tests permettant de détecter la présence d’UA dans l’organisme.

    Le test chromosomique est le meilleur indicateur. Il coûte 5000 dollars. Le test d’urine coûte 1000 dollars. Si le test d’urine est positif, vous savez que vous êtes contaminé. S’il est négatif, cela ne signifie pas forcément que vous ne l’êtes pas. Cela signifie simplement que vous pouvez être contaminé mais que si vous l’êtes, la quantité dissoute dans la circulation sanguine qui passe dans vos reins et est éliminée dans l’urine est insuffisante. Tous ceux, je dis bien tous ceux qui vont en
    Afghanistan seront contaminés.

    La question de l’UA concerne tous les êtres vivants sur cette planète. Quels autres effets l’UA a-t-il?

    Les armes à l’UA ont modifié le génome de toute la planète. Les gens du Pentagone disent: «Vous exagérez, vous utilisez le terme d’uranium pour effrayer les gens.» Peu m’importe que les gens me croient ou non. Tout ce que je peux dire, c’est qu’avec le temps, ce que je dis se révélera une sous-estimation des effets à long terme. •

    Source: http://lonestaricon.com/2005/PDFs/19iconoclast.pdf . Interview
    publié le 11 mai 2005. (Traduction Horizons et débats)

    1) Membres des Forces armées américaines exposés aux radiations
    ionisantes des essais et des armes atomiques de 1945 à 1963.
    (note du trad.)

    2) Projet de la CIA des années 1950 à 1970 visant à manipuler mentalement
    certaines personnes par l’injection de substances psychotropes.
    (note du trad.)

    3) Affection gynécologique caractérisée par la présence de
    fragments de muqueuse utérine en dehors de leur localisation
    normale (note du trad.)

    4) 2268 kg

    5) Centre de contrôle et de prévention des maladies (Atlanta)

     Guerre radioactive secrète

     

     

    Plus d'accidents et plus de nucléaire 

    Plus d'accidents et plus de nucléaire

    Photo : Le siège de l'AIEA à Vienne, Autriche.

    Le chef de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique déclarait le 26 juillet 2011 que la production d'électricité nucléaire allait continuer de croître dans le monde, malgré l'accident majeur survenu en mars à Fukushima.

    Nous devons nous rappeller " Aussi " qu'en août 1986, quatre mois après l'accident de Tchernobyl, Morris Rosen, responsable de la Division de la Sécurité Nucléaire auprès de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) faisait cette déclaration : "Même s'il y avait un accident de type Tchernobyl chaque année, je continuerais encore à considérer l'énergie nucléaire comme un intéressant type de production d'énergie".(Le Monde, 28 août 1986).

    Propos on ne peut plus criminels et injurieux pour toutes les victimes de la catastrophe de Tchernobyl !!

    Par Yann Fiévet

    L’une des manières de percevoir l’inconséquence de notre monde et des hommes qui le font pourrait être le dévoilement de crimes de masse que la Justice ignore en renonçant encore à les qualifier. Ces crimes sont perpétrés, au nom d’organisations légales puissantes, par des hommes au pouvoir d’autant plus exorbitant qu’il est non démocratique. Des hommes tantôt persuadés d’agir pour la défense de l’intérêt général, tantôt agissant pour la sauvegarde d’intérêts particuliers inavoués. Il n’est pas très difficile, à partir de l’exemple du complexe nucléaire mondial, de comprendre que l’intérêt de l’Humanité est menacé par ces formes méconnues du crime organisé.

     Albert JACQUARD - "Le compte à rebours a-t-il commencé ?" -17 juin 2010

     

    jacDans ce livre, Albert JACQUARD reprend les thèmes qui lui sont chers :

     le nucléaire et l'héritage que nous laissons à nos enfants


    "La façon dont les économistes négligent trop souvent de tenir compte de la finitude de la terre est significative du comportement de l'humanité envers elle. Nous avons agi comme si elle était à notre service et inépuisable. Dans de nombreux domaines, la cote d'alerte a été dépassée, notamment dans l'utilisation des ressources non renouvelables de la terre, ce qui est le cas des sources d'énergie, gaz, charbon, pétrole par exemple. Un arrêt le plus rapide possible de la destruction en cours s'impose avec comme objectif de retarder ou même d'éviter leur épuisement.
    Raisonnablement, nous devons nous contenter, pour satisfaire nos besoins en énergie, de la seule source inépuisable à vue d'homme, le soleil, cette merveilleuse centrale nucléaire dont la durée de vie s'exprime en milliards d'années. C'est la gestion de l'ensemble des biens non renouvelables fournis par la terre qui doit être repensée.
    Cette gestion est raisonnable pour les récoltes obtenues au rythme des saisons, elle ne l'est pas pour les biens non renouvelables ou qui le sont à un rythme trop lent, tel le pétrole. Ces cadeaux qui ne sont reçus qu'une fois, à qui appartiennent-ils ? La seule réponse sage est : « à tous les humains », « tous » signifiant aussi bien ceux qui sont nos contemporains que les humains encore à naître. Comment pourrait-on justifier une réponse différente ?
    Cette évidence a des conséquences vertigineuses. Les richesses de la terre appartiennent à nos descendants. Nous devons donc cesser de les détruire sous peine de commettre un vol. Le constat récent que notre domaine est terriblement étroit suffit à bouleverser notre regard sur notre aventure. Le choc a été rendu plus violent par notre comportement fondé sur l'oubli des limites imposées par la nature."

    Les pouvoirs de la sphère nucléaire

     

    Les pouvoirs de la sphère nucléaire

    Le nucléaire, tant civil que militaire n’a jamais été décidé démocratiquement. Il faut croire que cette technologie mortifère qui s’est développée depuis un peu plus d’un demi-siècle présente un grand intérêt. Ce fût d’abord militaire, avec la naissance et l’explosion de la première bombe atomique américaine en juillet 1945. Trois semaines plus tard, ils n’ont pas hésité à larguer deux bombes sur Hiroshima et Nagasaki au Japon, causant en trois jours plusieurs centaines de milliers de morts et de victimes civiles à terme. Non seulement ils mettaient le Japon à genoux de la façon la plus ignoble qui soit, mais c’était aussi montrer à l’URSS de l’époque leur puissance. Faut-il le rappeler, quelques semaines auparavant était fondée l’ONU.

    Dès lors, la course et la prolifération de l’arme nucléaire commençaient pour les grandes puissances.

    Dans les années 50, les premières centrales nucléaires voyaient le jour en URSS, en France, en Angleterre et aux Etat-Unis. Ces centrales produisent de l’électricité mais aussi, après traitement des combustibles, de l’uranium 235 et du plutonium 239, nécessaires à la mise en œuvre de la bombe. Sans rentrer dans les chiffres précis, entre 10 et 25 kg de ces matières sont suffisantes pour fabriquer des bombes similaires à celles larguées sur le Japon en 1945.

    En 1957, l’Agence Internationale à l’Energie Atomique ( AIEA ) voyait le jour à son tour sous l’égide du Conseil de Sécurité de l’ONU. Cette agence qui a son siège à Vienne en Autriche est censée favoriser le développement du nucléaire civil et empêcher la prolifération du nucléaire Militaire.

    C’est le 28 mai 1959 que l’AIEA passe un accord avec l’OMS ( Organisation Mondiale de la Santé )

    Résolution WHA12.40 approuvée par la Douzième Assemblée mondiale de la Santé.

    L'OMS est censée amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible . En conformité avec sa mission de fournir un encadrement global en matière de santé publique, elle emploie des spécialistes de la santé, des médecins, des scientifiques et des épidémiologistes, ainsi que des experts dans les domaines administratifs, financiers et d'information, de l'économie, des statistiques sanitaires ou des secours d'urgence.

    Pourtant, concernant les catastrophes nucléaires, telles que Tchernobyl et récemment Fukushima, l'OMS est défaillante, justement à cause de cet accord de 1959 qui la subordonne à l'AIEA. Notamment l'article 3, ainsi rédigé :

    Article III – Echange de renseignements et de documents

    1. L’Agence internationale de l’Energie atomique et l’Organisation mondiale de la Santé reconnaissent qu’elles peuvent être appelées à prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de renseignements qui leur auront été fournis. Elles conviennent donc que rien dans le présent Accord ne peut être interprété comme obligeant l’une ou l’autre partie à fournir des renseignements dont la divulgation, de l’avis de la partie qui les détient, trahirait la confiance de l’un de ses Membres ou de quiconque lui aurait fourni lesdits renseignements, ou compromettrait d’une manière quelconque la bonne marche de ses travaux.

    2. Sous réserve des arrangements qui pourraient être nécessaires pour sauvegarder le caractère confidentiel de certains documents, le Secrétariat de l’Agence internationale de l’Energie atomique et le Secrétariat de l’Organisation mondiale de la Santé se tiennent mutuellement au courant de tous les projets et de tous les programmes de travail pouvant intéresser les deux parties.

    3. Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé et le Directeur général de l’Agence internationale de l’Energie atomique, ou leurs représentants, organisent, à la demande d’une des parties, des consultations ayant trait à la fourniture par l’une des parties de tous renseignements spéciaux pouvant intéresser l’autre partie.

    L'OMS ne peut donc pas agir librement et efficacement auprès des pays touchés par une catastrophe nucléaire.

    Face à cet état de fait, le 26 avril 2007, date anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, des représentants d'associations ou d'organisations décidèrent de manifester devant l'OMS à Genève.

    Suite dans les articles « Indépendence pour l’OMS »

     AREVA et le sport - Témoignage

    AREVA et le sport - Témoignage

    Sans même leur donner le choix de quitter les lieux les CRS ont ensuite forcé les personnes à monter dans un car pour les conduire au commissariat de Saint Denis avec le chauffage monté à fond ( en plein été ) et les écoutilles d'aération fermées.

    Le 8 juillet dernier, un tractage avait été organisé par le Réseau "Sortir du nucléaire" devant l’enceinte du Stade de France, pour informer les spectateurs à propos des activités d’Areva. En effet, Areva est devenu le sponsor officiel de la Fédération Française d’Athlétisme, ce qui l’autorise à donner son nom à la compétition « Meeting Areva ». Les tracts avaient simplement une visée informative : il s’agissait d’expliquer qui est Areva, quelles sont ses activités, pourquoi elle essaie de se racheter une image sur les valeurs du sport et de l’athlétisme, pourquoi elle s’attache à financer des sports « décarbonés », etc. Il est important que les citoyens et amateurs d’athlétisme sachent qui se cache derrière le généreux mécène.

    " Nous avons été encerclés par des CRS puis parqués dans un bus avec le chauffage au maximum "

    Nous n’avons même pas eu le temps de commencer la distribution de tracts puisque, visiblement informés de notre venue, des CRS nous ont encerclés dès notre arrivée et empêchés d’accéder aux abords du Stade de France. Ils nous ont ainsi retenus pendant un moment, sans nous donner d’explication, puis nous ont embarqués dans un car pour un contrôle d’identité. On a été conduits au commissariat de Saint-Denis. La moitié du groupe est restée là et l’autre moitié, dont je faisais partie, a été redirigée vers celui d’Aubervilliers. Tout cela a pris environ 3 heures et a ainsi rendu impossible notre tractage. Seuls deux groupes, qui avaient pris un itinéraire différent, ont pu distribuer des documents et aborder les spectateurs du meeting. Même si c’était la première fois que je participais à ce genre d’actions, je m’attendais à ce que nous soyons un peu « chahutés ». On avait pris soin, au préalable, de se répartir en petits groupes, pour ne pas constituer un rassemblement de personnes. J’ai été stupéfait de constater le nombre de CRS présents uniquement pour nous, et effaré de constater que nous avions été parfaitement identifiés en amont (à une erreur près : une jeune femme qui se rendait au meeting sur invitation d’Areva a été embarquée avec nous…). La mise en œuvre de tels moyens m’a confirmé à quel point le gouvernement est sur la défensive sur le sujet du nucléaire, et qu’il ne lésine pas sur les moyens pour faire taire la contestation. Avant de me rendre à ce rendez-vous militant, je craignais un peu de me retrouver avec des activistes virulents qui auraient pu envenimer les rapports avec la police. En même temps, j’avais également peur que les CRS fassent du zèle. J’ai été agréablement surpris par le comportement des militants présents : même si certains tenaient à résister à l’action des CRS et à se faire entendre, il n’y a eu aucun dérapage de notre côté ; au contraire, l’ambiance était plutôt sereine, même si nous étions tous franchement écœurés par cette arrestation arbitraire. J’ai aussi tout de suite ressenti une certaine solidarité entre nous même si, pour bon nombre, nous ne nous connaissions pas avant d’arriver là. Mais je tiens également à signaler le bon comportement de la police : arrivé au commissariat, l’un d’eux a fini par nous écouter et a demandé à son supérieur que le cas de la jeune femme, qui allait au meeting et qui avait été embarquée avec nous par erreur, soit traité à part, en faisant ensuite ce commentaire : « c’est vraiment n’importe quoi ! ». Il mérite selon moi d’être cité comme exemple. Par contre, le comportement des CRS n’a pas été franchement exemplaire : ils ne nous ont pas dit pourquoi nous étions arrêtés (et pour cause, il n’y avait aucune raison valable et certains policiers n’étaient pas franchement à l’aise quand on insistait un peu pour avoir des explications). Les seuls CRS qui répondaient à nos questions prétendaient qu’ils ne savaient pas, que ce n’était pas eux qui décidaient. Tout a été fait pour nous mettre en défaut : le chauffage a été poussé au maximum dans le bus, en nous laissant plus de 20 minutes en plein soleil. Je pense qu’ils souhaitaient nous mettre à bout, nous énerver, sans doute dans l’espoir de nous pousser à faire quelque chose que l’on aurait pu ensuite qualifier d’outrage. Les policiers des deux commissariats ont tenté à plusieurs reprises de nous interdire l’usage de nos téléphones en dehors, bien sûr, de toute justification légale puisque officiellement rien ne nous était reproché. Enfin, certains CRS se sont comportés de manière affligeante : ils se sont ouvertement moqués de nous lorsque nous leur avons demandé d’éteindre le chauffage, et ils n’ont pas hésité à faire des remarques totalement déplacées, notamment sur le fait qu’il y ait des Japonais avec nous. Je croyais naïvement que les agents de police étaient soumis à un devoir de réserve, malheureusement, certains d’entre eux s’évertuent à entretenir le cliché du policier raciste, bête et méchant. Pour ceux là, la présomption d’innocence ne pèse pas lourd, surtout quand vous ne partagez pas leur idées. Lorsque vous êtes entre leurs mains, ils pensent avoir tous les droits, et je dois avouer que ça m’effraie.

    extrait d'un article paru sur le site Sortir du Nucléaire.

     Nucléaire civil et militaire

    Nucléaire civil et militaire

     Photo de la bombe larguée sur Hiroshima le 6 août 1945

    Liens entre le nucléaire civil et Militaire

    Il ne fait aucun doute que le nucléaire civil est la vitrine du nucléaire militaire. D’ailleurs la bombe atomique est née avant les centrales nucléaires civiles, destinées à produire de l’électricité. Ces centrales ont donc vu le jour pour produire, après traitement, les matières nécessaires à l’élaboration de la bombe.

    En France, l’ensemble des réacteurs EDF assure une production de 8 à 9 tonnes de plutonium par an, après le traitement des combustibles usés. Entre 10 et 25 kg de plutonium suffisent à fabriquer la bombe. Il est difficile de croire que les programmes de production du plutonium militaire sont arrêtés. L’entêtement de la France à relancer le nucléaire civil ( Réacteur EPR ) cacherait-il des programmes sous d’autres formes de traitements de combustibles à des fins militaires ?

    Chacun d’entre nous contribut à la prolifération des centrales nucléaires et, par voie de conséquences, à l’armement nucléaire par le simple fait d’être raccordé au réseau EDF.

    Le nucléaire n’a jamais été décidé démocratiquement. Il est imposé dans le mensonge et le secret. Les promoteurs de cette technologie de mort, tel M.Sarkozy, qui se rend au Japon pour, de manière indécente, vanter devant ses hôtes la sûreté du réacteur EPR, sont des criminels patentés. Hiroshima, Nagasaki, Tchernobyl, Fukushima sont le début d’un holocauste nucléaire. Après Fukushima, quelques réactions très vives des médias et des populations. Mais comme toujours, le temps passe et les pressions aidant, plus personne n’entend les tocsins de Tchernobyl et Fukushima.

    Voir aussi ce lien : http://leliencommun.org/journeesdetudes/expertises/index.html

    Nucléaire civil et militaire: précisions techniques. Quelques éléments de technologie.

     En ces temps où l’usine de Fukushima nous relâche des gaz dans l’atmosphère, il est bienvenu de rappeler quelques petites notions de technologie nucléaire.

    Nous allons expliquer ici les matières et technologies nécessaires à la fabrication d’une arme nucléaire. Ces explications sont bien sur simplifiées, et vous n’avez pas besoin de notion de physique pour comprendre cet article. Quoique… 

    Les armes nucléaires ont recours à des matières « fissiles »1. L’isotope2 235 de l’uranium (U-235) et l’isotope 239 du plutonium (P-239) sont les deux principaux utilisés3. De même, il existe deux types de réaction nucléaire : la fission et la fusion ; mais il faut savoir que pour une réaction de fusion, une réaction de fission est nécessaire dans la réaction en chaîne (les bombes thermonucléaires, souvent décrites comme utilisant la fusion, combinent en fait des réactions de fusion-fission-fusion-etc).

    Le recours à l’uranium U-235

    L’uranium que l’on trouve à l’état naturel ne contient que 0,7% d’U-235, mais près de 99,3% d’U-238. C’est pourquoi il faut le traiter, afin d’augmenter le taux d’U-235. Le minerai d’uranium extrait dans la nature est donc concentré dans une pâte de couleur jaune (le fameux yellow cake) contenant environ 80% d’uranium (pour 1 tonne de minerai, environ 500g de yellow cake composée à 80% d’oxyde d’uranium). Vient ensuite ce fameux enrichissement4. L’enrichissement consiste en une opération de raffinement où on sépare l’U-235 et l’U-238 pour obtenir un concentré riche en U-235, celui nécessaire à notre réaction nucléaire. C’est une opération difficile à réaliser car ces deux isotopes sont très proches du point de vue physico-chimique.

    L’enrichissement peut être réalisé de manière différente, mais nous n’allons voir que l’ultracentrifugation en phase gazeuse, la plus répandue aujourd’hui. Il faut introduire l’UF6 (hexafluorure d’uranium obtenu après divers traitements du yellow cake) sous sa forme gazeuse dans des centrifugeuses. Le processus de séparation d’U-235 et d’U-238 est rendu possible par la différence de poids entre les deux. Ce sont donc au final des engins assez simples en terme de mécanique et technologie, mais qui nécessite un assemblage de très haute précision (au micron près !) et l’emploi de matériaux très résistants. La rotation, qui s’effectue à plusieurs centaines de mètres par seconde, nécessite une très grande stabilité ainsi que l’absence totale de poussière et même de trace de doigt sur les surfaces les plus sensibles. Le processus reste très discret, ce qui en fait souvent le favori pour les programmes secrets (les centrifugeuses pakistanaises ne font qu’un à deux mètres de haut), mais le maîtriser demande une grande expérience en la matière qui n’est pas accessible au premier venu.

    Et là, intervient la différence entre le nucléaire à fin civil et celui à fin militaire. Il faut en effet enrichir l’uranium à des degrés différents en fonction de l’usage qu’on lui accorde. Pour un usage civil, un enrichissement à 3-5% est suffisant (Uranium Faiblement Enrichi, UFE), mais pour un usage militaire, il doit aller bien au-delà, idéalement 93% (uranium de qualité militaire, mais on peut considérer l’uranium enrichi à partir de 20% comme du UHE, Uranium Hautement Enrichi). L’essentiel est d’atteindre le seuil des 5%, car après la réaction est exponentielle et l’uranium peut s’enrichir très vite.

    La quantité d’UHE nécessaire à la création d’une bombe de l’ordre de celle d’Hiroshima (15 à 20 kilotonnes) varie en fonction de la « formule » adoptée5. 50 kilos d’UHE pour la formule la plus rudimentaire, ce qui peut être réduit de moitié avec une formule à implosion relativement peu perfectionnée. Cette quantité minimale d’UHE nécessaire à la création d’une bombe nucléaire a été nommé « quantité significative » ( Significant Quantity) par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, qu’elle a évalué à 25 kilos d’UHE.

    La filière du Plutonium P-239

    A la différence de l’uranium, le plutonium n’existe quasiment pas à l’état naturel. Il faut donc qu’il soit produit artificiellement. Pour cela, il faut que de l’U-238 (celui qui est présent à l’état naturel, avant qu’on le sépare de l’U-235) soit soumis à un bombardement de neutrons. Exposer de l’U-238 (toujours présent même dans l’UHE) au flux de neutrons produits par une réaction nucléaire dans une centrale civile permet donc en théorie de créer du plutonium (P-239). La plupart des centrales sont prévues pour empêcher le remplacement à chaud du combustible nucléaire, biaisant la création de P-239 de bonne qualité en raison des nombreux isotopes créés à l’occasion. Cependant certaines ont été créées pour6, et il est toujours possible de placer des barres d’uranium appauvri (donc riche en U-238) près du coeur pour créer du plutonium, ou d’exploiter ces réacteurs avec des arrêts fréquents et des cycles courts pour créer du plutonium à usage militaire. D’où la nécessité de l’AIEA d’être très au fait des arrêts des réacteurs civils à travers le monde pour y vérifier que du plutonium n’y est pas produit de manière clandestine.

    Le plutonium artificiellement créé peut être utilisé à des fins militaires ou civiles. Dans une centrale électronucléaire classique (type REP, réacteur de 2ème génération en France), ne contenant que des assemblages combustibles à l’uranium, le plutonium formé in situ contribue déjà à produire entre 30% et 40% de l’énergie totale. De même, le combustible usé (après usage en réacteur), contient encore des matières valorisables dont 1% de plutonium. En France, on est ainsi capable de réutiliser ce plutonium dans un nouveau combustible appelé MOX, où il est mélangé à de l’uranium appauvri. Les anciennes usines françaises ne permettent pas de fonctionner qu’avec du MOX ; celui-ci est donc mélangé à hauteur de 30% avec l’uranium enrichi. Cependant, les réacteurs de 3 génération, EPR, pourront être chargées à hauteur de 50% de MOX, voire dans certains cas à 100%. Près de 7% de l’électricité française d’origine nucléaire vient donc de ce combustible MOX, et certains experts pensent que ce pourcentage sera beaucoup plus fort à l’avenir7.

    Coté militaire, le plutonium ne permet que la réalisation d’armes à implosion, et la quantité nécessaire est bien moindre que celle nécessaire avec l’UHE. Ainsi, la quantité significative pour l’AIEA en ce qui concerne le plutonium n’est « que »de 8 kilos. Toutes les armes nucléaires modernes sont des bombes à implosion utilisant du plutonium, car elles allient un faible poids, un encombrement limité et une grosse capacité dévastatrice 8. Cependant, pour diverses raisons, notamment les restrictions appliquées par la communauté internationale dès les années 1970, plusieurs pays ont choisi de développer des programmes nucléaires à partir de l’uranium enrichi (Libye, Irak, Pakistan, Afrique du Sud…). Alors que la bombe utilisée à Hiroshima était faite à partir de U-235, celle de Nagasaki était fabriquée à partir de P-239, FatMan. Plus puissante que Little Boy, la bombe qui a frappé Hiroshima, elle a pourtant fait moins de victimes, notamment à cause de la topologie du site bombardé.

    Voilà donc quelques notions de physique nucléaire, qui pourront servir de base pour aborder des problématiques plus précises sur le domaine de la prolifération nucléaire, dont voici quelques exemples: la notion de seuil nucléaire, l’importance de protéger les stocks de matière fissile, la possibilité de la fabrication d’une bombe artisanale, la différence entre un test nucléaire réussi et la production à un niveau militaire, etc, etc, etc…

    Vincent Ricciardi

    Sources :

    Les sites des Nations-Unies, de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique, et du Commissariat à l’Énergie Atomique.

    Voir également le très bon livre de Bruno Tertrais, Le marché noir de la bombe, Broché, 2009

    1. Les matières fissiles sont tous les atomes qui peuvent fissionner sous l’impact de neutrons. Pour être utilisées dans des armes nucléaires, les matières fissiles doivent être suffisamment riches pour pouvoir entretenir une réaction en chaîne. ?

    2. Deux atomes sont dits isotopes s’ils ont le même nombre de protons mais un nombre de neutrons différent. ?

    3. D’autres matières fissiles peuvent servir à fabriquer des armes nucléaires: l’uranium 233, l’américium, le neptunium et tous les autres isotopes du plutonium ; cependant, nous ne verrons ici que les deux les plus répandus, l’U-235 et le P-239. ?

    4. Au fait, le yellow cake subit encore d’autres traitements avant d’être enrichi. C’est finalement l’hexafluorure d’uranium obtenu après un processus de « conversion » qui est enrichi (appelé UF6, c’est un composé gazeux) ?

    5. Deux types d’armes à l’UHE : à « rapprochement »ou à « implosion ». La première formule est plus facile à réaliser mais nécessite de grandes quantités d’UHE, et donc les armes sont lourdes et encombrantes (type Hiroshima). La deuxième est logiquement devenue la classique mais nécessite un meilleur savoir-faire, sa réalisation demandant un haut degré de technicité même si la formule est dans le domaine public. ?

    6. C’est le cas pour les réacteurs américains PHWR et soviétiques RBMK. ?

    7. « Des concepts permettent une utilisation accrue et optimale des ressources naturelles d’uranium via l’utilisation du plutonium sans nécessiter les opérations d’enrichissement de l’uranium nécessaires aux combustibles des réacteurs électronucléaires actuels. Ces concepts, dits à spectre de neutrons rapides, permettent ainsi de multiplier par plus de 50 l’utilisation de l’uranium initialement extrait, comparativement aux réacteurs électronucléaires actuels, via la capture des neutrons par l’uranium. Cette voie ouvre des perspectives sur une optimisation de la production d’énergie minimisant les besoins en ressources naturelles, permettant d’augmenter considérablement le gain de 7% actuel. » Extrait du site du Commissariat à l’Énergie Atomique ?

    8. La fission d’un gramme de plutonium libère autant d’énergie que la combustion de près de deux tonnes de pétrole. ?

     La chaise amputée

    La chaise amputée

    Cette photo de la chaise amputé, place des Nations qui fait face à l'ONU à Genève, symbolise la lutte contre les mines antipersonnel. Une chaise de taille réelle est placée sous le pied manqant du monument. Elle est en relation avec la catastrophe de Fukushima et renforce l'image négative si criante des institutions internationales onusiennes. En particulier ici en terme de nucléaire.

     



     

     

     


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    Je m’efforcerai de faire de ce blog un lieu de partages et d’échanges de réflexions. Ce n’est qu’avec vous qu’il peut s’enrichir. Comme je ne considère pas ma propre expérience de la vie comme un modèle, je souhaite simplement et modestement la partager, au gré de votre curiosité.

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    Tous les commentaires sont les bienvenus et d’expression libre, si possible sans passion excessive et dans l’ouverture d’esprit, la tolérance et le respect mutuel.

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    Gaulois.


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