• Nous sommes plus de 7 milliards !

       La croissance démographique humaine serait-elle un sujet tabou ? Absolument pas.
    Le sujet est en tout cas assez critique pour qu'enfin les habitants de cette planète « finie » s'interrogent sur leur devenir.
    Ce qui frappe le plus, c'est la disproportion qui va à contre sens entre la croissance humaine et la disparition des espèces végétales et animales. Un déséquilibre, un retour de bâton que subiront à coup sûr nos descendants au cours des décennies à venir. Cela au nom du productivisme politico-économique.
     
    Quelques liens :
    http://terresacree.org/surpopulationmondiale.htm
    http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/03/10/la-demographie-le-sujet-tabou-de-lecologie-230059
    Un éclairage de Hubert Reeves :
    http://archives.radio-canada.ca/sante/sante_publique/clips/12973/
    Un autre de Albert Jacquard :
    http://www.dailymotion.com/video/xanjag_demographie-surpopulation-albert-ja_news
    Selon eux, La démographie galopante cessera dans quelques décennies. Puissent-ils avoir raison, mais dans quel état sera le monde ? Car si rien ne change de façon significative, ce sera invivable.
    La course folle au profit, la soif de croissance imbécile et irraisonnée doit impérativement cesser, au risque de compromettre gravement la survie de l'espèce humaine.
    Combien de fois ais-je entendu cette réflexion digne du plus dangereux prédateur qu'est l'être humain, lorsque l'on parle de l'avenir de leurs enfants : « Nos enfants ? Et bien ils feront comme nous, ils se démerderont ». C'est à gerber !
    De génération en génération, on peut entendre ce murmure : « Jusque là, ça va ! »
    Gaulois.   


    Une planète trop peuplée ?

    http://www.monde-diplomatique.fr/2011/06/MINOIS/20654

    Longtemps, les dirigeants politiques ont scruté l’évolution de leur population, confondant nombre et puissance. Le XXIe siècle sera marqué par la question du vieillissement, tandis que resurgit le mythe millénaire de la surpopulation.
    par Georges Minois, juin 2011
    Le spectre de la surpopulation a refait surface en 2008, à la faveur d’une baisse des stocks alimentaires mondiaux et en raison de la dégradation accélérée de l’environnement. Un coup d’œil à certains chiffres n’a rien de rassurant : 218 000 bouches supplémentaires à nourrir chaque jour dans le monde, 80 millions chaque année, un effectif global de presque 7 milliards, une consommation qui augmente... La population semble peser bien lourd sur les ressources de la planète.
    L’humanité n’a pourtant pas attendu le début du XXIe siècle pour s’inquiéter du surpeuplement. Quatre siècles avant notre ère, alors que le monde comptait moins de 200 millions d’habitants, Platon et Aristote recommandaient aux Etats de réglementer strictement la natalité : c’est dire que la notion de surpeuplement est plus une question de culture que de chiffres. Depuis le « Croissez et multipliez » biblique, on voit s’affronter populationnistes et partisans d’une maîtrise de la natalité. Les premiers dénoncent la surpopulation comme une illusion ; les seconds mettent en garde contre ses conséquences.
    Pendant très longtemps, on n’a pas disposé de statistiques. Faute de pouvoir reposer sur des chiffres fiables, le débat était avant tout philosophique, religieux ou politique. Aujourd’hui encore, en dépit de la masse de données dont nous disposons, ce sont toujours très largement les orientations idéologiques et religieuses qui guident les partis pris. Parler de surpeuplement touche aux convictions fondamentales concernant la vie et sa valeur. D’où la passion avec laquelle le sujet est abordé.
    On a du mal à imaginer que le Moyen Age, avec ses guerres, ses pestes, sa mortalité infantile, ait pu envisager le problème de la surpopulation, tant la mort semble omniprésente. Pourtant, aussi surprenant soit-il, il a connu des moments de surpopulation relative (compte tenu des capacités à nourrir les populations), amenant même les théologiens à nuancer leurs positions...
    Les considérations morales sur la chasteté ou sur la supériorité de la virginité se sont également invitées dans les débats.Il en a été de même avec la licéité des pratiques contraceptives. Enfin, les interdits bibliques sur l’onanisme (le crime d’Onan, épanchant sa semence à terre) ont longtemps pesé sur les discussions.
    Il y a quarante mille ans, avec 500 000 habitants pour la Terre entière, la menace de surpopulation pouvait sembler bien lointaine. Pourtant, les chasseurs avaient besoin d’un espace vital assurant leur ravitaillement en gibier : de 10 à 25 kilomètres carrés par personne en moyenne, ce qui limitait sérieusement la taille de chaque groupe. Au-delà de 25 à 50 personnes vivant exclusivement de la chasse et de la cueillette, le groupe s’exposait à de grosses difficultés de ravitaillement. Le surpeuplement est bien une notion à géométrie variable, étroitement liée aux ressources disponibles. Toutefois, sa représentation populaire est toujours celle de personnes serrées comme des sardines dans un espace réduit.
    Le nombre devient vite une obsession. Dans les cités grecques, le relief impose un cloisonnement : chaque bassin s’organise en cité indépendante, en autant de cellules closes de dimensions réduites, où la pression humaine est fortement ressentie ; cette situation facilite la prise de conscience du facteur démographique. Le climat politique est peu favorable à la natalité.
    « Quand il y a trop de citoyens,
    ils échappent au contrôle »
    Dans deux de ses principaux dialogues, La République et Les Lois, Platon définit une population optimale en fonction de l’espace et des ressources disponibles, et décrit les modes d’organisation et de fonctionnement social — souvent à l’extrême limite de ce qui est réaliste — nécessaires pour y parvenir. Même démarche chez Aristote dans La Politique : « Ce qui fait la grandeur d’une cité, ce n’est pas qu’elle soit populeuse (1). » De toute façon, selon lui, « un nombre trop important ne peut admettre l’ordre : quand il y a trop de citoyens, ils échappent au contrôle, les gens ne se connaissent pas, ce qui favorise la criminalité. De plus, il est facile aux étrangers et aux métèques d’usurper le droit de cité, en passant inaperçus du fait de leur nombre excessif (2) ». Et puis, beaucoup de monde, c’est beaucoup de pauvres, avec le danger qu’ils se révoltent. Ce ne sont pas tant les ressources ou la nourriture qui inquiètent Aristote, mais le maintien de l’ordre. La pensée démographique grecque pose déjà les termes du débat tels qu’on les retrouve dans la période moderne et contemporaine. Elle est eugéniste, malthusienne et... xénophobe !
    Avec l’extension de la domination romaine, on change d’échelle, mais pas nécessairement de mentalité. La politique des gouvernements est plutôt nataliste. Ce qui constitue à la fois une nouveauté et un échec, car la fécondité romaine restera toujours faible par rapport à celle d’autres civilisations, comme en témoigne Tite-Live : « La Gaule était si riche et si peuplée que sa population, trop nombreuse, semblait difficile à maintenir. Le roi, déjà âgé, voulant décharger le royaume de cette multitude qui l’écrasait, envoya ses deux neveux de par le monde pour trouver de nouvelles terres (3). » Propagande politique : trop nombreux, ils agressent leurs voisins les Romains, justifiant en réponse l’invasion de la Gaule.
    Avec le christianisme, entre les IIIe et Ve siècles de notre ère, les autorités abandonnent tout interventionnisme. La question de la procréation passe du domaine civique et politique au registre religieux et moral. Un vif débat s’engagera autour des mérites respectifs de la virginité, présentée comme une vertu suprême que l’on exalte, du mariage, que l’on disqualifie en favorisant l’ascétisme, et du remariage, que l’on punit.
    Dans cette atmosphère austère, la question est tout de même posée : faut-il peupler ou dépeupler ? Etre fécond ou abstinent ? Pour les chrétiens, la réponse ne peut se trouver que dans la parole divine. Mais les écrits bibliques se contredisent… Le travail des Pères de l’Eglise sera de montrer, à force d’acrobaties et de contorsions rhétoriques, que ces contradictions n’en sont pas, et que Dieu n’a qu’une parole, même s’il a donné l’ordre à Adam et Eve de se multiplier et fait dire ensuite à saint Paul, dans le Nouveau Testament : « Il est bon pour l’homme de s’abstenir de sa femme. » La tâche n’est pas facile, mais, pour les théologiens, rien n’est impossible. L’Ancien Testament, lui, est sans ambiguïté : « Croissez, multipliez, soyez féconds. »
    Le relatif surpeuplement du Moyen Age a des effets très concrets. Dès la fin du XIe siècle, les Occidentaux savent exploiter le poids du nombre. Ils prennent conscience de leur supériorité numérique et en font une arme. Le pape Urbain II, en 1095, envoie des hordes de chevaliers sur Jérusalem. Toute l’épopée des croisades est sous-tendue par un flux continu d’ouest en est qui n’aurait pas été possible sans un surplus de population au sein de la chrétienté.
    Ainsi ira le monde occidental jusqu’au début du XIXe siècle. Hommes d’Eglise, intellectuels, théologiens, philosophes et écrivains vont se relayer pour théoriser sur la question démographique, naviguant entre la peur du trop-plein et le traumatisme du grand vide, les utopies populationnistes et l’inébranlable foi dans l’ordre divin comme puissance régulatrice de la présence des êtres humains sur Terre. Le vulgum pecus, le peuple, est perçu tour à tour comme un fléau et comme une richesse. Chacun développe ses explications et formule ses recommandations, bien que l’outil statistique reste très déficient. Sous-peuplement, surpeuplement : au cours des siècles, la bataille fait rage entre ceux qui pensent que l’un est plus risqué que l’autre pour la survie de l’espèce humaine.
    Compter les individus avec Malthus
    ou répartir les richesses avec Marx ?
    L’œuvre de Thomas Robert Malthus (4), à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles, marque un seuil dans l’histoire des théories démographiques. La population, affirme l’économiste et pasteur britannique, augmente beaucoup plus vite que la production alimentaire, ce qui, inévitablement, conduira à la surpopulation et à la famine à grande échelle. Soit on laisse faire, et les conséquences seront brutales et douloureuses, la nature se chargeant d’éliminer l’« excédent humain » ; soit on contrôle la natalité, en commençant par supprimer toute aide aux pauvres afin de les « responsabiliser » — l’attitude « responsable » étant de ne se marier et de n’avoir des enfants que lorsqu’on a les moyens de les nourrir et de les éduquer. Selon Malthus, la diffusion rapide de la misère est un risque pour l’humanité ; il faut donc l’éradiquer.
    Pierre-Joseph Proudhon lui répond qu’il n’y a pas de problème de surpeuplement. Si la misère se propage, c’est à cause du système inique de la propriété qui confère à certains un pouvoir injuste sur d’autres. Karl Marx, guère intéressé par la question démographique elle-même, considère Malthus comme un ennemi de la classe ouvrière et le traite d’« insolent sycophante des classes dirigeantes, coupable de péché contre la science et de diffamation à l’encontre de la race humaine (5) ». Il lui reproche de croire en un « principe de population », loi naturelle absolue, valable toujours et partout, qui ferait que la population progresse toujours plus vite que les ressources : « Cette loi de population abstraite n’existe que pour les plantes et les animaux, tant qu’il n’y a pas d’intervention historique de l’homme. Ce qui compte, ce n’est pas le nombre d’êtres humains, mais la répartition des richesses (6). »
    Ces débats se poursuivent jusqu’au milieu du XXe siècle, date à laquelle l’humanité s’engage dans une croissance effrénée : 3 milliards de personnes en 1960 ; 6,1 milliards en 2000. Ce n’est plus une croissance, c’est une explosion. Les démographes, économistes, géographes, mais aussi philosophes, historiens, ethnologues, et bien sûr les politiciens, se déchirent sur l’interprétation du phénomène. Aux défenseurs de la vie proliférante, indépendamment de sa qualité, les réalistes opposent la nécessaire maîtrise de la procréation. Les uns nient le concept de surpeuplement, parlant d’inégalités de développement ; les autres dénoncent la folie meurtrière des natalistes, qui condamnent des centaines de millions d’hommes à mourir de faim. A partir des années 1980, les enjeux environnementaux et écologiques commencent à être mieux pris en compte.
    Au début du XXIe siècle, les antimalthusiens se veulent rassurants, en s’appuyant sur les phénomènes de transition démographique en cours : les taux de fécondité s’effondrent partout, y compris dans les pays très pauvres. Cela ne fait que confirmer la « révolution démographique » évoquée en 1934 par Adolphe Landry, qui a montré que désormais, avec l’énorme accroissement de la production des biens, le problème du rapport population/ressources était dépassé. Dès lors, ce que l’on définit comme population optimale fait appel à la notion culturelle de bonheur, notion qualitative, et non plus quantitative.
    Ainsi, la population se stabiliserait autour de 9 milliards vers 2050 et de 10 milliards vers 2150. Puisque cette planète, assurent une majorité de démographes, pourrait nourrir 10 milliards d’habitants, comment pourrait-elle être surpeuplée avec 7 milliards ? S’il y a 1 milliard de sous-alimentés et deux fois plus de pauvres sur la planète, ce n’est peut-être, après tout, qu’en raison d’une mauvaise répartition des ressources. Mais est-il souhaitable d’atteindre ce chiffre ? L’entassement de 10 milliards d’hommes, même bien nourris, reste un entassement...
    En 1997, Salman Rushdie écrivait une Lettre au six milliardième citoyen du monde (7) qui devait naître dans l’année : « En tant que membre le plus récent d’une espèce particulièrement curieuse, tu te poseras bientôt les deux questions à 64 000 dollars [produit intérieur brut par personne approximatif aux Etats-Unis] que les autres 5 999 999 999 se posent depuis un certain temps : comment en sommes-nous arrivés là ? Et, maintenant que nous y sommes, comment y vivrons-nous ? On te suggérera sans doute que la réponse à la question des origines exige que tu croies à l’existence d’un Etre invisible, ineffable, “là-haut”, à un créateur omnipotent que nous, pauvres créatures, ne pouvons percevoir, et encore moins comprendre... A cause de cette foi, il a été impossible en de nombreux pays d’empêcher le nombre des humains de croître de façon alarmante. Le surpeuplement de la planète est dû au moins en partie à la folie des guides spirituels de l’humanité. Au cours de ta vie, tu verras sans doute l’arrivée du neuf milliardième citoyen du monde. Et si trop d’hommes naissent en partie à cause de l’opposition religieuse au contrôle des naissances, beaucoup de gens meurent aussi à cause des religions… »
    Quatorze ans plus tard, en 2011, ou, au plus tard, au début de 2012, on attend l’arrivée du sept milliardième citoyen du monde. Ce petit dernier a sept chances sur dix de naître dans un pays pauvre, au sein d’une famille défavorisée. Faudra-t-il lui envoyer un courrier de bienvenue ou une lettre d’excuses ?
    Georges Minois
    Historien. Ce texte est issu de son dernier livre, Le Poids du nombre. L’obsession du surpeuplement dans l’histoire, Perrin, Paris, 2011.


    votre commentaire
  • Uranium du Niger : Areva et la corruption en procès au Tribunal de Paris le 20 décembre... alors que se renégocie le prix de l'uranium !

       En soutenant l'observatoire du nucléaire, nous dénonçons les pratiques de la sphère nucléocrate, c'est-à-dire AREVA, le gouvernement français, Le président Issoufou du Niger, les grands médias à la botte et, un comble, les dirigeants d' EELV. 

    Gaulois.

     

     

    http://www.observatoire-du-nucleaire.org

    Rassemblement à partir de 12h30 devant le TGI de Paris

    - Areva use-t-elle de "méthodes relevant de la corruption" pour s'accaparer l'uranium du Niger ?
    - Areva a-t-elle participé à l'achat d'un avion pour son ex-cadre devenu Président du Niger ?
    - Areva pille-t-elle l'uranium du Niger depuis 50 ans pour alimenter le nucléaire français ?

                                                                    Issoufou (ex-Areva) et Hollande (Areva)
                                                     "Vous prendrez l'avion mon cher ? C'est Areva qui paye !"

    Vendredi 20 décembre 2013, à 13h30 au Tribunal de Grande instance de Paris, se tient le procès opposant Areva à l'Observatoire du nucléaire et son directeur Stéphane Lhomme, poursuivi également à titre personnel, accusés de "diffamation" par la multinationale de l'atome. Areva réclame des pénalités financières d'environ 25 000 euros (cf ci-dessous) dans le but d'obtenir la disparition d'une association dont l'activité agace, de toute évidence, le lobby de l'atome.
     
     
    L'affaire a commencé il y a exactement un an, le 3 décembre 2012 (cf chronologie détaillée ci-dessous) : l'opposition parlementaire nigérienne accuse le ministre des finances d'avoir modifié de façon illégale le projet de budget 2013 ...pour y faire figurer un curieux "don d'Areva" de 26 millions d'euros (le montant réel sera finalement de 35 millions).
     
    Qui plus est, il est vite apparu que ce versement était directement affecté à l'achat d'un nouvel avion pour le président du Niger, M. Issoufou, dont il n'est pas anodin de rappeler qu'il a été auparavant... directeur d'une filiale d'Areva d'extraction de l'uranium du Niger !
     
    Sur la base de ces éléments, mais aussi d'autres pièces édifiantes, l'Observatoire du nucléaire a alors dénoncé "une manoeuvre de corruption, probablement sur le plan légal et assurément sur le plan moral, par Areva qui entend ainsi perpétuer sa mainmise sur les réserves d'uranium du Niger".
     
    Areva a dans un premier temps nié la réalité de ce versement (cf dépêche AFP du 12 décembre 2012 : http://bit.ly/RqDteK ) et simultanément attaqué l'Observatoire du nucléaire et son directeur en justice. Depuis, Areva a multiplié les versions différentes de cette affaire, reconnaissant finalement - face aux pièces accablantes diffusées par l'Observatoire du nucléaire - la réalité du fameux "don".
     
    Mais, au delà du "don" en question et de l' "affaire" de l'avion présidentiel, c'est en réalité le pillage et la contamination du Niger que l'Observatoire du nucléaire met en accusation. Depuis 50 ans, par l'intermédiaire d'Areva (auparavant la Cogéma), la France atomique contamine le Niger, assèche les nappes phréatiques, déplace les populations, et s'accapare l'uranium à un tarif si bas que le Niger reste à ce jour l'un des deux ou trois pays les plus pauvres du monde.
     
    Il se trouve justement que les tarifs d'enlèvement de l'uranium sont actuellement en renégociations entre Areva et le Niger car arrivant à échéance... ce 31 décembre ! Le procès Areva/Obervatoire du nucléaire tombe donc à pic pour mettre en lumière la façon dont, aujourd'hui comme hier, la France continue de tirer les ficelles au Niger dont l'indépendance, datant de 1960, reste en fait très virtuelle.
     
    Il est ainsi démontré, une nouvelle fois, que le nucléaire ne nuit pas seulement à l'environnement et aux êtres vivants mais aussi, tant au Sud que dans les pays riches, à la démocratie.
     

    --------------------------------------------------------------------------------

     
     Ce que demande Areva en justice (cf assignation):

    - une amende de 5000 euros contre Stéphane Lhomme (*) = 5 000 euros
    - 3 publications presse de 5000 euros HT chacune = 18 000 euros TTC
    - frais de procédure et de déplacement : au minimum 2 000 euros

    Total : au minimum 25 000 euros !

     
    --------------------------------------------------------------------------------

     
     
    Chronologie de l'affaire :

     
    Le 3 décembre 2012, l'opposition parlementaire nigérienne, l'ARN, dénonce par communiqué l'intervention intempestive du Ministre des finances dans le processus d'élaboration du budget national 2013, avec en particulier l'ajout d'un étonnant "don" d'Areva de 17 milliards de Francs CFA (environ 26 millions d'euros)... dont 10 milliards de FCFA (plus de 15 millions d'euros) sont directement affectés à l'acquisition d'un avion pour le Président du Niger, M. Issoufou... un ex-cadre d'Areva !

    Le 11 décembre 2012, par communiqué, sur la base de la démarche de l'ARN mais aussi d'autres documents obtenus entre temps, l'Observatoire du nucléaire dénonce "une manoeuvre de corruption, probablement sur le plan légal et assurément sur le plan moral, par Areva qui entend ainsi perpétuer sa mainmise sur les réserves d'uranium du Niger" et écrit au Ministre du Développement pour obtenir des explications.

    Le 12 décembre 2012, l'Agence France Presse () traite l'affaire dans une longue dépêche dans laquelle on apprend qu'Areva nie : "Le groupe nucléaire français, qui exploite depuis des décennies l'uranium dans le nord du pays, a démenti le versement d'une aide budgétaire qui suscite la polémique"

    Le 19 décembre 2012, Areva assigne l'Observatoire du nucléaire pour "diffamation" et exige environ 25 000   euros de pénalités (ce qui signifie à coup sûr la disparition de l'Observatoire du nucléaire, objectif évident d'Areva). Le procès est fixé dans un premier temps au 1er février 2013.

    Le 7 janvier 2013, menacé de disparition, l'Observatoire du nucléaire fait savoir par communiqué qu'il écrit au Président de la République, au Premier ministre, et au Ministre du développement : l'Etat étant propriétaire d'Areva, les dirigeants politiques doivent dire la vérité sur le fameux "don". Aucune réponse ne viendra...

    Le 13 janvier 2013, l'AFP () publie une seconde dépêche sur l'affaire, dans laquelle on apprend que le directeur de cabinet du président nigérien a reconnu, au cours d'une conférence de presse, l'existence du fameux "don d'Areva". La somme est en fin de compte de 35 millions d'euros : aux deux premières "tranches" de 16 et 10 millions, pour les budgets 2013 et 2014, s'ajoute un troisième versement de 9 millions pour 2015. Les autorités du Niger expliquent que ces sommes constituent un "dédommagement" du fait du retard pris par Areva pour l'ouverture de la mine d'uranium en projet à Imouraren.

    Le 14 janvier 2013, l'Observatoire du nucléaire annonce par communiqué la mise en ligne d'un document confidentiel. Il s'agit du compte-rendu d'une rencontre discrète, entre le directeur de cabinet du président nigérien et trois hauts dirigeants d'Areva, qui a eu lieu le 9 novembre 2012 et au cours de laquelle Areva s'est effectivement engagée à verser 35 millions d'euros au budget du Niger. Ce versement est présenté par Areva comme permettant "la poursuite d'une coopération sereine entre l'Etat du Niger et Areva et prenant en compte le manque à gagner généré par le report probable du projet Imouraren". C'est la publication de ce document dans un journal nigérien (en version papier) qui a amené le directeur de cabinet du président nigérien à reconnaître l'existence du versement, niée jusque là par Areva et par les autorités du Niger.

    Le 14 janvier 2013 encore, l'AFP () publie une dépêche titrée "Aide d'Areva au Niger : une ONG réitère ses accusations de corruption", l'ONG en question étant l'Observatoire du nucléaire. On apprend dans la dépêche que, "interrogé par l'AFP, Areva a confirmé le versement d'une aide de 35 millions d'euros au Niger" : devant l'évidence, Areva est bien obligée de reconnaître l'existence de son versement controversé, malgré ses dénégations précédentes (autant dire ses mensonges).

    Le 15 janvier 2013, sans attendre le verdict de la justice qu'elle a pourtant elle-même saisie, la société Areva met en demeure l'hébergeur Free pour l'amener sous 48 heures à censurer le site web de l'Observatoire du nucléaire. Après hésitation, Free renoncera à toute intervention, probablement convaincu par l'argumentation de l'association qui estime logiquement que c'est à la justice - et non à Areva ou à Free - de dire s'il y a ou non diffamation...

    Le 21 janvier 2013, à dix jours du procès, et n'ayant pas obtenu la moindre réponse la part des autorités françaises, le directeur de l'Observatoire du nucléaire appelle au standard de France-inter () et réussit à interpeller en direct le Ministre du Développement (Pascal Canfin, EELV), invité de la matinale. Mais ce dernier prend fait et cause pour Areva...

    Le 1er février 2013, le tribunal renvoie l'affaire au... 20 décembre 2013, le planning étant semble-t-il obéré jusqu'à cette lointaine date. Pas de dépêche d'agence, pas d'article de presse... Difficile de ne pas rapprocher ce subit silence médiatique de l'intervention militaire française au Mali, déclenchée le 11 janvier 2013 officiellement pour "restaurer la démocratie", en réalité pour sécuriser les mines d'uranium "françaises" exploitées par Areva au nord-ouest Niger... près du Mali.

    Le 9 mars 2013, l'AFP () publie une nouvelle dépêche par laquelle Areva fait connaître sa toute nouvelle version de l'affaire, comme si de rien n'était, comme si la multinationale n'avait pas menti auparavant (en particulier en commençant par nier l'existence du "don"), comme si la réunion secrète du 9 novembre 2012, et le document confidentiel qui en fait le compte-rendu, n'existaient pas. Profitant de l'actualité de l'intervention militaire française au Mali, Areva prétend désormais que le fameux versement n'avait pour autre but que de "sécuriser les mines d'uranium". Il s'agit là d'une grossière réécriture de l'Histoire.

    Le 18 mars 2013, l'Observatoire du nucléaire écrit à l'AFP pour signaler que la dépêche du 9 mars ne rend compte que de la nouvelle version d'Areva, faisant fi des éléments précédents et des autres points de vue (comme par exemple... celui de l'Observatoire du nucléaire) et pour suggérer une dépêche assurant le pluralisme ("Nous vous prions donc de trouver ci-dessous une mise au point afin que les lecteurs puissent noter la façon dont Areva s'arrange avec la réalité"). Pas de réponse : l'Etat français étant le principal client de l'AFP, l'avenir permettra probablement de voir si l'agence a été sommée de s'aligner sur la "vérité d'Etat" (c'est à dire celle d'Areva).

    20 décembre 2013 : procès d'Areva contre l'Observatoire du nucléaire, 13h30 au Tribunal de grande instance de Paris (4 rue du Palais)

    Rassemblement de soutien à partir de 13h30, animé par la Compagnie Jolie môme

                                                       Ont fait connaître leur soutien à l'Observatoire du nucléaire :

                                 Le Parti de Gauche, le NPA, les Alternatifs, la Fédération antinucléaire de Bretagne,
                              l'Assemblée générale du Réseau Sortir du nucléaire , Stop-EPR "Ni à Penly ni ailleurs",
                                     des membres d'EELV à titre personnel (mais pas la direction ni les ministres !),
                              la Gauche Anticapitaliste 33, Cyberacteurs, cinémas Utopia, Tchernoblaye, Négajoule,
                        SDN-81, SDN-Cornouaille, SDN-St-Malo, SDN-Moselle, Coordinantion antinucléaire nantaise
                                Mouvement des Objecteurs de Croissance, des associations citoyennes africaines,
                                 des citoyens du Niger, de Centrafrique, des USA, Canada, Autriche, Belgique, etc...

    Les liens sont actifs sur le site de l'observatoire du nucléaire :   http://www.observatoire-du-nucleaire.org

     


    votre commentaire