• Le coût d'un accident nucléaire !



       Il est remarquable de constater que les conséquences d'un accident nucléaire  s'expriment d'abord et avant tout sur les aspects économiques. Les conséquences sociétales et de santé étant comme toujours reléguées au second plan. Pour ce qui est des assurances en cas de catastrophe, ça relève de la pure fantaisie. D'abord parce que les chiffres actuels sont dérisoires et ne couvriraient que l'infime partie des conséquences économiques d'une catastrophe. Quand aux conséquences irréversibles sur la santé des victimes, elles resteront infinies. Tchernobyl, à terme ( ! ), fera plusieurs millions de victimes, mortes ou gravement atteintes dans leur chair. Fukushima sera très probablement pire encore. Tout ceci malgré les affirmations honteusement négationnistes de la pieuvre nucléaire.  
    Ces assurances, mise en place tant par l'exploitant que par l'état, restent finalement à la charge de l'usager. Ce dernier, après avoir payé le prix d'un KW toujours plus cher, sera un jour ou l'autre frappé par la catastrophe, inéluctable. D'ailleurs, sait-il qu'il paie la plus grosse partie du KW à travers l'impôt ? Une façon bien pratique de faire avaler la couleuvre en prétendant que le nucléaire est sûr et le moins cher. Les Verts, quand ils demandent que le coût des assurances soit inclus dans le prix du KW, feraient mieux d'exiger la sortie immédiate du nucléaire avant que cette technologie de mort ruine définitivement des pays entiers.
    Gaulois.

    L'étude "secrète" de l'IRSN

     Le 26 mars 2013 par Valéry Laramée de Tannenberg

     

    Les coûts évalués par l'IRSN sont compatibles avec ceux de Fukushima.

    Souvenez-vous, ça s’est passé le 10 mars.

    Ce dimanche, le Journal du Dimanche révèle le «scénario noir du nucléaire» français. Reprenant les bonnes feuilles d’un rapport de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) vieux de 6 ans, l’hebdomadaire indique que le coût d’un accident nucléaire, en France, pourrait s’élever à 5.800 milliards d’euros dans le pire des cas, à 760 Md€ dans un cas moyen et à 70 Md€ pour le scénario le moins grave. Les réactions ne tardent pas.

    «Il est irresponsable de cacher une telle situation aux Français qui auraient à payer les conséquences d'un accident grave pendant des décennies», embraye Sylvain Trottier, porte-parole de Greenpeace France. Dans la foulée, la ministre de l’écologie promet la publication rapide de l’étude.

    L’affaire a, il est vrai, de quoi surprendre. Le 7 février, l’IRSN avait présenté à une vingtaine de journalistes les résultats d’une estimation récente des coûts d’un accident majeur; une étude dont les lecteurs du JDLE avait pu lire les bonnes lignes dès le mois de décembre dernier [JDLE].

    Signés du même économiste, les deux travaux ne répondent pas du tout de la même façon à la question posée: un accident nucléaire majeur, ça coûte combien? Dans sa mouture de 2013, Patrick Momal estime entre 120 et 1.000 Md€ le montant de la facture. On est très loin des 70 à 5.800 Md€ évoqués dans l’étude de 2007, mise en ligne aujourd’hui par l’IRSN.

    Pourquoi de telles différences? Pour une raison, essentiellement. La première étude a été conçue pour quantifier le coût d’un accident en réaction à une «proposition faite par EDF concernant une méthode de hiérarchisation des modifications envisageables sur son parc de réacteurs pour obtenir des gains de sûreté», précise l’IRSN. Ce qui explique aussi pourquoi elle n’avait pas été publiée à l’époque.

    Faute de temps et de moyens humains, l’économiste de l’institut a fait avec les moyens du bord: «Le sujet en est resté à un stade théorique et les aspects économiques n’ont fait l’objet que d’approches préliminaires», confirme à Fontenay-aux-Roses.

    Que peut-on tirer de cette polémique? D’abord, que le coût d’un accident majeur est, pour une société comme la nôtre, majeur. Il est par ailleurs impossible à chiffrer avec précision: tout dépendra essentiellement du volume de rejets radioactifs et de la météo. Ensuite, il est important (rassurant?) qu’une institution publique ait entrepris ce travail ingrat, dont les derniers résultats sont compatibles avec les estimations faites par les autorités japonaises du coût de la catastrophe de Fukushima Dai-Ichi. Enfin, c’est maintenant aux politiques (membres du Conseil national de la transition énergétique compris) de se saisir de ces données pour définir notre avenir électrique.

     http://www.slate.fr/story/51679/assurance-centrales-nucleaires-cout-accident

    Le scénario noir du nucléaire

    http://www.lejdd.fr/Economie/Actualite/Exclusif-JDD-le-scenario-noir-du-nucleaire-595593
    EXCLUSIF - Un rapport confidentiel de l'IRSN estime que le cas extrême d'un accident majeur en France coûterait jusqu'à 5.800 milliards d'euros. Bien loin des estimations publiées en février.

    La peur du nucléaire flotte encore dans toutes les têtes. Deux ans après l'accident de Fukushima, 42% des Français se disent inquiets des 19 centrales nucléaires dans l'Hexagone, selon un sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche. Samedi après-midi, plusieurs milliers de manifestants antinucléaires (20.000 selon les organisateurs, 4.000 selon la police) ont formé une vaste chaîne humaine dans les rues de Paris. Cet anniversaire survient en plein débat sur la transition énergétique qui doit déterminer les moyens de réduire de 75% à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité.
    Le JDD dévoile des estimations inédites sur les conséquences d'un accident majeur. En 2007, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) avait évalué une série de scénarios catastrophe sur la centrale de Dampierre, dans le Loiret. Dans ce rapport que nous nous sommes procuré, le coût du "cas de base" atteint 760 milliards d'euros. Celui d'une situation extrême s'envole au niveau pharaonique de 5.800 milliards, l'équivalent de trois années de PIB. Ces chiffres vertigineux sont d'autant plus surprenants qu'il y a trois semaines, le même IRSN avait publié une étude dans laquelle les dégâts d'un accident majeur étaient chiffrés à… 430 milliards d'euros. "Il n'y a eu aucun lissage politique, aucune pression", se justifie le directeur général de l'institut Jacques Repussard, qui reconnaît qu'"il est difficile de publier de tels chiffres". À l'origine, ces calculs ont été réalisés pour contredire ceux d'EDF, qui "sous-estimait très sérieusement le coût des incidents", ajoute-t-il.
    Pourquoi de telles différences? Patrick Momal, économiste à l'IRSN, est l'auteur des deux rapports. Embarrassé, il explique que le chiffre de 430 milliards correspond à un "cas médian" de rejets radioactifs comme ce fut le cas à Fukushima. L'estimation de 2007 correspondait davantage au modèle de Tchernobyl, où les rejets avaient été plus nombreux. D'ailleurs, "en actualisant les calculs, le cas de référence de 760 milliards augmente à 1.000 milliards", explique-t-il, en raison de l'impact sur les exportations et le tourisme. "Mille milliards, c'est ce que Fukushima coûtera au bout du compte", estime pour sa part Jacques Repussard. Le rapport de 2007 est en cours de réévaluation et sera rendu public dans le courant de l'année. "Les conclusions très fortes de l'époque sont restées les mêmes, voire renforcées", juge Patrick Momal.
    Quatre-vingt-dix millions de personnes touchées
    La facture de 5.800 milliards illustre les conséquences colossales d'un accident très improbable mais pas impossible. "Il y a un coût social astronomique dû au grand nombre de victimes", explique le rapport. Dans ce cas extrême, 5 millions de personnes doivent être évacuées sur une zone de 87.000 km², équivalant à la superficie des régions Aquitaine et Midi-Pyrénées réunies. L'évacuation, le relogement, la décontamination des sols mais aussi le traitement des déchets coûteraient 475 milliards d'euros.
    Le plus lourd tribut découle de l'impact économique sur la zone contaminée au césium 137, où habitent 90 millions de personnes. Une région de 850.000 km², qui correspond à la superficie de la France et de l'Allemagne. L'indemnisation des agriculteurs, des salariés, des entreprises, mais aussi les coûts environnementaux et les dépenses de santé explosent à 4.400 milliards d'euros. Son auteur nuance : "C'est un coût social, mais les victimes ne seront pas nécessairement indemnisées."
    L'aléa météo
    C'est LA grande inconnue, et pourtant la clé de voûte de ce rapport choc pour qui "l'ampleur de la contamination et donc la variation de son coût dépendent avant tout des conditions météorologiques". Seule une météo très défavorable, avec des vents dirigés vers des zones habitées, créerait le pire des scénarios. La zone d'évacuation "moyenne" est alors multipliée par 3,5 et la zone contaminée par 17… pour atteindre le montant exorbitant de 5.800 milliards. À titre de comparaison, Fukushima a bénéficié de vents favorables qui ont repoussé 80% des rejets radioactifs vers l'océan. En revanche, ils avaient aggravé la situation à Tchernobyl, poussant à des évacuations jusqu'en Russie et Biélorussie. Plus surprenant, l'étude de 2007 retient une météo unique pour toute la France. Les calculs en cours travaillent à partir d'une météo plus réaliste qui pourra "abaisser le coût mais aussi peut-être l'augmenter", estime Patrick Momal.
    Le choix étonnant de la centrale de Dampierre
    Le rapport justifie le choix de la centrale de Dampierre car elle n'a "rien d'atypique". Pourtant, selon un document d'EDF, le site dispose d'une zone sans vent au nord permettant d'épargner Paris… De plus, la densité de population située aux alentours est l'une des plus faibles des 19 sites français. Ces deux facteurs ont tendance à sous-évaluer les estimations. Enfin, le rapport reconnaît "ne prendre en compte que les zones rurales. Si une zone urbaine était frappée, le nombre des victimes serait beaucoup plus grand". Et l'auteur admet qu'"il y a, dans ce scénario, une faible probabilité que les rejets se dirigent vers Paris".

     
    Matthieu Pechberty - Le Journal du Dimanche
    dimanche 10 mars 2013

    Le coût d'un accident nucléaire en France ? Plus de 400 milliards d'euros

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/energie-environnement/actu/0202550379350-nucleaire-un-accident-majeur-couterait-plus-de-400-milliards-535794.php

    Par Veronique Le Billon
    06-02-13
    L'Institut de sûreté nucléaire a évalué l'impact d'un accident nucléaire « grave » ou « majeur » en France. Son coût irait jusqu'à 430 milliards d'euros. Un montant sans commune mesure avec l'explosion de l'usine AZF ou le naufrage de l'Erika, évalués autour de 2 milliards d'euros.

    Un accident nucléaire grave pourrait coûter de 120 milliards à 430 milliards d'euros à la France. Des coûts sans commune mesure avec l'explosion de l'usine AZF ou le naufrage de l'Erika, évalués autour de 2 milliards d'euros - Reuters
    L'Autorité de sûreté nucléaire le répète souvent pour appuyer sa doctrine : « l'accident nucléaire est possible en France ». Presque deux ans après la tragédie de Fukushima, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui joue un rôle d'expert public sur les risques nucléaires, a présenté ce mercredi au centre de recherche de Cadarache (Bouches-du-Rhône) ses travaux sur « le coût d'un accident nucléaire ». Ceux-ci s'appuient sur une étude présentée en novembre lors du forum Eurosafe à Bruxelles (voir ci-dessous).
    Cette étude évalue l'impact économique pour la France d'un accident grave (niveau 6 sur l'échelle Ines) à 120 milliards d'euros et celui d'un accident majeur (niveau 7, comme Tchernobyl ou Fukushima) à 430 milliards d'euros. Des coûts sans commune mesure avec l'explosion de l'usine AZF ou le naufrage de l'Erika, évalués autour de 2 milliards d'euros. Un tel accident serait de fait inédit en France : le plus grave, intervenu à Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) en 1980, a été classé au niveau 4.
    Un coût global équivalent à « trois à six années de croissance »
    Un accident de niveau 6 correspondrait à une fusion du coeur du réacteur, suivie de rejets radioactifs « contrôlés ». Sur les 120 milliards d'euros, le premier poste serait, paradoxalement, un « coût d'image » (47 milliards d'euros), lié à une chute du tourisme et des exportations agro-alimentaires. Le second (44 milliards d'euros) correspondrait à une forme de transition énergétique accélérée : un accident réduirait la durée d'exploitation des centrales de dix ans, estiment l'étude.
    Le coût global, qui représenterait 6 % du PIB soit « trois à six années de croissance » serait ainsi plus national que local. Alors que les associations anti-nucléaires rappellent que la centrale de Nogent-sur-Seine (Aube) n'est qu'à 100 kilomètres de Paris à vol d'oiseau, « les écarts de coût en fonction de la localisation existent mais ne sont pas majeurs », note l'étude.
    Dans ce type d'accident, le nombre de « réfugiés radiologiques » serait limité à 3.500 personnes, ce qui constitue la grande différence avec un accident de niveau 7. Des rejets radioactifs « massifs » impliquerait par contre le départ de 100.000 personnes de la zone contaminée, avec un nombre « élevé » de cancers. Ainsi, alors qu'un accident de niveau 6 serait « un désastre national (...) néanmoins gérable », un accident de niveau 7 deviendrait « une catastrophe européenne ingérable », notamment parce que les conséquences économiques pour les populations touchées serait massif (110 milliards d'euros) .
    Avec un impact global dépassant 400 milliards d'euros, la seule référence comparable citée par les auteurs serait celle d'« une guerre régionale ». En novembre, l'opérateur de la centrale de Fukushima, Tepco, a indiqué que les seuls chantiers de décontamination et le dédommagement des populations touchées pourrait coûter 100 milliards d'euros.
    La publication de ces recherches, destinées aux « gestionnaires de crise et aux autorités de sûreté », intéresse aussi les anti-nucléaires, qui estiment que le nucléaire entraîne une forme de concurrence déloyale en n'intégrant pas le coût d'une assurance contre son risque.


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