• Hiroshima – Nagasaki

    !!!  Attention, les photos en fin d'article sont difficilement soutenables.

    Hiroshima - 6 août 1945 – 8h 17  Bombe atomique à l'uranium – 140 000 morts.
    Nagasaky – 9 août 1945 - 11 h 02  Bombe atomique au plutonium – 70 000 morts.

    Petit rappel historique.
     

    L’organisation des Nations Unies voit le jour le 26 juin 1945 après les délibérations de la conférence de San Francisco. Charte de l'Organisation des Nation-Unies ( ONU ).
    L'ONU "remplace" la SDN (Societé Des Nations) dissoute en avril 1946.
    La SDN était une organisation internationale introduite par le traité de Versailles en 1919 dans le but de conserver la paix en Europe. C'est le 24 octobre 1945, lors de la ratification par la majorité des pays signataires, que l'ONU naquit officiellement.

    Il est claire que l'ONU naissante de 1945 n'a pas empêchée, 40 jours après la conférence de San Francisco, le double bombardement barbare des deux villes Japonaises. Il est tout aussi claire que cette organisation agissait sous l'emprise des États-Unis.
    Les véritables raisons de la destruction d'Hiroshima et Nagasaki étant d'effrayer les soviétiques et commencer la guerre froide. Ce que ne dit pas évidemment l'article du monde du 7 août 1945 !

     

     

     


     Il y a soixante sept ans, les 6 et 9 août 1945, les villes japonaises d'Hiroshima et de Nagasaki étaient littéralement "ramenées à l'âge de pierre" par l'explosion des premières - et seules - bombes atomiques jamais utilisées dans un conflit.
    6 août 1945 : 140.000 morts à Hiroshima !
    9 août 1945 :  70.000 morts à Nagasaki !
    L'emploi d'armes aussi barbares était devenu indispensable - dit-on alors officiellement - pour arrêter la guerre et épargner des centaines de milliers de vies. Des documents récents démentent cependant cette thèse et révèlent que ces destructions avaient pour objectif d'impressionner les Soviétiques, d'arrêter leur avance, et marquaient, en fait, le début de la guerre froide…
    La solution finale d'Hiroshima et de Nagasaki servit donc de prélude et de prétexte à un déploiement mondial de la puissance économique et diplomatique américaine.

    Des photos longtemps cachées, pour dissimiler l'horreur :

    Le Monde - 10 mai 2008 - Sylvain Cypel et Philippe Pons


    Hiroshima : ce que le monde n'avait jamais vu
     
    Dix clichés, cachés pendant plus de soixante ans par un soldat américain, montrent, pour la première fois, les victimes de la bombe larguée le 6 août 1945 sur la ville japonaise
     
    Ce sont des photos prises au sol, de l'intérieur du désastre. Rien à voir avec la vision abstraite et désincarnée du champignon nucléaire. Ces images montrent l'état de la ville japonaise d'Hiroshima dans les premiers jours qui ont suivi le largage, par l'aviation américaine, de la première bombe atomique, le 6 août 1945, à 8h17.
    Sidérantes photos de corps flottant dans les eaux. Epouvantables images de visages tordus de souffrance. Clichés de cadavres entassés en pyramide, de corps tétanisés, adultes, vieillards et enfants, soufflés dans l'instant. Il n'y a plus ni homme ni femme. Uniquement des corps calcinés, enchevêtrés sous les gravats, ou allongés en rangs à perte de vue par les premiers sauveteurs et militaires nippons arrivés sur place, déambulant, masqués, entre les travées. On reconnaît simplement les enfants à leur petite taille.
    La Hoover Institution, à l'université Stanford, en Californie, a rendu publiques dix photographies exceptionnelles, lundi 5 mai. Elles lui ont été remises, en 1998, par Robert L. Capp, un soldat qui avait participé aux forces américaines d'occupation du Japon à l'issue de la seconde guerre mondiale. "En fouillant une cave près d'Hiroshima, explique Sean Malloy, historien et chercheur à l'Université de Californie, à Merced, Capp est tombé sur des pellicules non développées : parmi elles, il y avait ces photos." Leur auteur, japonais, est inconnu.
    En travaillant sur un livre publié cette année, Atomic Tragedy : Henry L. Stimson and the Decision to Use the Bomb Against Japan (La tragédie nucléaire : Henry Stimson et la décision de lancer la bombe sur le Japon, Cornell University Press), M. Malloy, ancien de l'université Stanford, a été autorisé à voir ces photos. Il a ensuite pu rencontrer la famille Capp, qui lui a permis de divulguer trois photos inédites dans son ouvrage. Robert Capp, décédé entre-temps, avait fait don de la collection, en 1998, au fonds d'archives Hoover, exigeant que ces photos ne soient pas montrées avant 2008.
    En raison de la censure draconienne imposée par l'occupant américain sur tout ce qui touchait au bombardement d'Hiroshima (puis de Nagasaki, trois jours plus tard), on ignora pendant des mois l'ampleur de la tragédie dont furent victimes des populations essentiellement civiles. Les images prises par les premiers photographes nippons à s'être rendus sur place furent interdites. Les photos trouvées par M. Capp, sans doute d'un amateur, sont un témoignage de l'horreur des premiers jours qui suivirent le bombardement.
    Ce 6 août 1945, Hiroshima (350 000 habitants) s'apprête à vivre une journée de chaleur moite, écrasante, vrillée par le cri des cigales, du torride été nippon. La bombe larguée par la forteresse volante Enola Gay, qui s'est envolée à l'aube de la ville de Tinan, dans le Pacifique, explose à 580 mètres d'altitude. La ville est rasée à 90 % et 150 000 personnes périssent sur le coup ou après une longue agonie. Aux effets foudroyants fera suite la mort lente provoquée par les radiations. "Rendez-nous notre humanité", lancera le poète atomisé Sankichi Toge.
    A part le reportage du journaliste australien William Burchett, "No more Hiroshima", publié en septembre, on ne sait pratiquement rien, six mois plus tard, de ce qui s'est passé à Hiroshima et à Nagasaki. Avec les conséquences humaines tragiques : comment soigner ces terribles blessures, traitées comme de simples brûlures ? Comment stopper les hémorragies de corps écorchés vifs ? Le seul organisme mis en place par l'occupant fut un centre de recherches sur les effets de la bombe : il ne prodigue aucun soin, mais demande que les morts lui soient confiés pour autopsie...
    L'horreur des photos pose une nouvelle fois la question : la bombe A était-elle le seul moyen de mettre fin à la guerre du Pacifique ? En 1945, le Japon était à bout de force. A Potsdam, le 26 juillet, les Etats-Unis avaient exigé sa capitulation sans condition, que Tokyo refusa. Mais la décision de larguer ses bombes sur l'Archipel avait déjà été prise, la veille, à Washington. Dans ses Mémoires, le général puis président des Etats-Unis, Dwight Eisenhower, écrit qu'en août 1945 "le Japon était déjà battu, le recours à la bombe était inutile". A fortiori, la seconde, sur Nagasaki, qui fit 70 000 morts sur le coup. Plus que la capitulation nipponne, il s'agissait de montrer la suprématie américaine à l'URSS, qui avait entre-temps déclaré la guerre au Japon.
    Depuis la divulgation de ces photos, blogueurs et internautes américains se déchirent sur le sujet. Une phrase revient souvent dans les commentaires : "Les Japs n'ont eu que ce qu'ils méritaient." Sur le site MetaFilter, l'internaute signant "postroad" estime que le Japon "n'ayant aucune intention de capituler, comme le montre le film de Clint Eastwood (Lettres d'Iwo Jima), aussi horribles soient (ces photos), ces bombardements ont sauvé de nombreuses vies américaines - et aussi nippones". Pour d'autres, à l'inverse, "l'Amérique masque ses crimes honteux".
    Beaucoup d'internautes se demandent aussi pourquoi ces clichés sortent aujourd'hui. Peu font confiance à la version officielle. Peut-on vraiment croire que M. Capp ait attendu cinquante-trois ans avant de montrer ces images à quiconque ? Pourquoi aurait-t-il exigé dix ans de secret supplémentaire ? M. Malloy n'a pas d'explication : "C'est une supposition, mais Capp se savait proche de la fin de sa vie. Il ne voulait pas être entraîné dans les polémiques que ces photos pouvaient générer."
    Pourquoi, également, M. Capp aurait apporté ces documents à la Hoover Institution? Celle-ci est perçue comme un centre de recherches néoconservateur extrême. Certains voient une volonté de "pousser" à une intervention américaine contre l'Iran avant que ce pays, disposant de la bombe A, puisse attaquer Israël. A l'inverse, d'autres suggèrent à Hillary Clinton de "bien regarder ces images avant de s'exprimer". La candidate à l'investiture démocrate à l'élection présidentielle a récemment menacé d' "effacer l'Iran" de la carte s'il attaquait l'Etat juif. L'internaute appelé "oneirodynia" insiste sur "l'effort massif de censure tant de la part des Etats-Unis que de Tokyo après que la bombe eut été larguée. A l'été 1946, la censure américaine au Japon avait grandi au point d'occuper 6 000 personnes".
    Evoquant la "culture du secret" qu'ils croient déceler aux Etats-Unis, nombre de commentaires établissent un rapport entre Hiroshima, les bombardements massifs au napalm des populations locales durant la guerre américaine au Vietnam et... les prisons américaines de Guantanamo et d'Abou Ghraib aujourd'hui. D'Hiroshima à l'Irak, un internaute anonyme écrit, sur le site Yahoo!, que "le peuple américain ne s'intéresse jamais qu'à ses propres morts".
    Alors que le débat se développe sur Internet, la presse américaine n'a pas encore évoqué la divulgation de ces nouvelles photographies de la tragédie d'Hiroshima. Ni la presse japonaise, du reste.


    Le Monde - 10 mai 2008 - Claire Guillot

    La censure américaine a caché les images de victimes
    Avec leurs enchevêtrements de centaines de corps qui évoquent les camps de la mort, ces nouvelles images d'Hiroshima sont sans précédent. Elles disent l'ampleur de la destruction humaine alors que la plupart des documents visuels connus montrent le champignon nucléaire, les destructions matérielles, et des morts ou blessés isolés. L'armée américaine a d'abord fourni à la presse des documents filtrés montrant des cartes avec la cible, puis la photo du champignon atomique, devenu icône de l'imagerie nucléaire. Celui d'Hiroshima a été pris par George Caron, mitrailleur à bord de l'Enola Gay. Mais le public retiendra plutôt celui de Nagasaki, plus " esthétique ".
    Les photos au sol sont rares car la censure américaine est vite mise en place au Japon. Il est interdit de montrer des victimes, vivantes ou mortes. Chaque correspondant étranger doit être accrédité par le bureau général américain (GHQ). Ainsi, pendant des années, les publics américain et japonais ne verront que des bâtiments réduits en miettes.
    A Hiroshima, le jour du bombardement, une seule personne a pu prendre des images : le Japonais Yoshito Matsushige, employé d'un quotidien local. On lui connaît cinq photos : aucun cadavre mais des blessés qui apaisent leurs brûlures avec de l'huile. A Nagasaki, le lendemain du bombardement, un photographe militaire japonais, Yosuke Yamahata, a pris une centaine de photos de victimes isolées. Le cadavre d'un enfant carbonisé, une femme allaitant son bébé blessé, des réfugiés hagards... Ces images seront vite publiées dans la presse japonaise, mais pas en Occident : dès leur arrivée au Japon, les Américains confisquent les tirages. Yosuke Yamahata mourra d'un cancer à 48 ans.
    Plus largement, avant la signature du traité de San Francisco, en 1951, qui rend au pays sa souveraineté, la presse japonaise ne pourra jamais évoquer, en images ou en textes, les conséquences des bombardements sur la population. Aux Etats-Unis, les premières images de victimes sont publiées par le magazine Life, le 29 septembre 1952, signées Matsumoto et Matsuhige. Mais les photos de l'armée américaine, comme les films qu'elle a tournés sur place ne sortiront que dans les années 1970, voire 1980.
    Devant la pénurie d'images, nombre de photographes ont choisi de retourner dans les deux villes. Shomei Tomatsu, début 1960, montre des images de corps à la peau brûlée, transformés en troncs d'arbre. Hiromi Tsuchida réalise un travail autour des objets conservés au mémorial d'Hiroshima, comme des montres figées à l'heure de l'explosion.
    Gabriel Bauret, spécialiste de la photographie au Japon, estime qu'il reste des images non dévoilées. "Le nombre de photos est très limité. Or Hiroshima a été un terrain d'expérimentation scientifique pour les Américains. Ils ont forcément pris des images pour étudier les radiations." Le photographe Guillaume Herbaut, auteur d'un travail sur les irradiés, les hibakusha, a pu consulter certaines de ces images "interdites" au mémorial de Nagasaki. "Elles montrent des victimes de radiation, photographiées comme des prisonniers, avec une pancarte à leur nom."


    Les photos de l'horreur :

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A suivre......

    Gaulois.

     


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