• Crise sanitaire à Fukushima

    Les promoteurs de la secte nucléaire peuvent toujours freiner les informations. La vérité sur les conséquences de telles catastrophes sortira de toute façon. Même si hélas il est trop tard pour les innombrables victimes que personne n'est en mesure de chiffrer avec précision. Nous savons pourquoi.

    Si l'énergie nucléaire est en déclin, nous ne sommes pas à l'abri d'une nouvelle catastrophe majeure dans l'attente de son abandon total. 

    Gaulois.

     

    http://www.netoyens.info/index.php/contrib/03/08/2014/Crise-sanitaire-a-Fukushima

     

    Véronique Gallais - 3 août 2014

    Pourquoi il faut de nouvelles recherches maintenant Article de Joseph Mangano et Janette Sherman, publié sur www.counterpunch.org, édition du week-end 01-03/08/2014, traduit de l’anglais (V. Gallais) Article original (en anglais) :  http://www.counterpunch.org/2014/08/01/the-fukushima-health-crisis/

    Plus de trois ans après le désastre nucléaire de Fukushima, pratiquement aucune enquête sanitaire n’a été menée ou publiée à propos des conséquences pour les Japonais. Un rapport des Nations Unies paru en avril dernier tentait essentiellement de faire l’impasse sur ce problème, estimant « improbables » des conséquences sanitaires de la catastrophe. En fait, le comité des Nations Unies a fait une estimation très large de la pire catastrophe nucléaire de l’histoire (ou la pire depuis Tchernobyl), avant même que des études scientifiques soient réalisées. Pourtant une enquête conduite localement sonne l’alarme. L’Université médicale de Fukushima a trouvé que 46% des enfants de la région présentaient des nodules ou kystes précancéreux et un cancer de la thyroïde a déjà été diagnostiqué chez 130 d’entre eux, au lieu de 3 attendus (selon les probabilités habituelles). De façon incroyable, l’Université détourne la science en assurant que les fusions de cœurs de réacteurs ne sont pour rien dans ces chiffres élevés. Mais les enquêtes japonaises devraient aller bien plus loin que le dépistage de symptômes thyroïdiens. Et le Japon n’est pas la seule région où il faudrait enquêter puisque les retombées radioactives se sont répandues au-dessus de tout l’hémisphère Nord. En 2011, nous avons estimé que 13 983 morts supplémentaires avaient eu lieu pendant les 14 semaines après l’accident à Fukushima, alors que les niveaux des retombées étaient les plus élevés – à peu près du même ordre qu’après Tchernobyl en 1986. Nous avons travaillé sur la base d’une seule statistique disponible à cette époque et mis en garde de ne pas en conclure que les retombées radioactives étaient responsables de la totalité de ces morts supplémentaires. Des chiffres finaux sont sortis cette semaine. Le différentiel de mortalité entre 2010 et 2011 pendant les quatre mois après l’accident est de +2.63%, contre +1.54% pour le reste de l’année. La différence correspond à 9 158 morts ; elle est donc inférieure aux 13 983 que nous avions estimées mais c’est tout de même un pic non négligeable. Encore une fois, il n’est pas question ici de conclure que seul l’accident de Fukushima est responsable de ces morts mais certaines données interpellent. Par exemple, les plus importants différentiels concernent les cinq Etats de la côte ouest (Océan Pacifique), qui ont reçu les plus fortes retombées de Fukushima aux Etats unis, ainsi que les cinq Etats voisins (Arizona, Idaho, Montana, Nevada et Utah) qui ont également reçu des retombées importantes, quoique dans une moindre mesure que le premier groupe. L’accroissement de la mortalité au printemps 2011 a touché pour l’essentiel des personnes âgées de plus de 80 ans. Un grand nombre de ces personnes avaient une santé fragile ; l’exposition accrue aux radiations pourrait avoir avancé la date de leur mort. Les radiations de Fukushima sont similaires à celles de bombes atomiques, rejetant plus de 100 substances chimiques non présentes dans la nature. Les radionucléides penètrent dans l’organisme à travers les précipitations qui aboutissent dans la chaîne alimentaire. Une fois dans l’organisme, ces particules endommagent ou détruisent des cellules, entraînant des maladies ou la mort. Des responsables de santé publique, auparavant sceptiques, admettent maintenant que les radiations, même à très faibles doses, peuvent être dommageables. Par exemple, des études ont montré que des rayons X passés sur l’abdomen de femmes enceintes augmentent le risque de cancer mortel pour l’enfant, ce qui a conduit à abandonner ces pratiques ; les retombées des essais atomiques au-dessus du Nevada ont entraîné jusqu’à 212 000 cancers chez les Américains ; les travailleurs du nucléaire sont exposés à des risques élevés pour un grand nombre de cancers. Aussi, plutôt que de tirer des conclusions non étayées par des enquêtes scientifiques comme le fait le comité des Nations Unies, il faut conduire des recherches médicales sur l’évolution des taux de morbidité et de mortalité au Japon. Des enquêtes similaires devraient être menées également dans des pays comme la Corée, la Chine, l’est de la Russie et les Etats Unis. Ne pas connaître les conséquences sanitaires de Fukushima ne fait qu’augmenter le risque de voir de nouveau un tel désastre se produire à l’avenir. Joseph Mangano est Directeur exécutif du Projet Radioactivité et Santé Publique.  Janette D. Sherman MD est interne et toxicologue, et rédacteur de l’ouvrage Chernobyl: Consequences of the Catastrophe for People and the Environment (Tchernobyl : Conséquences de la catastrophe pour la population et l’environnement).


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