• Guerre secrète du tabac - French connection

    Pas question de jouer les moralistes quand à savoir si fumer est toxique pour la santé. C'est un autre débat. Chacun décide de sa santé.

    Cependant, certains fumeurs accros pourraient bien y regarder à deux fois après la lecture de ce document. En effet, il suffit de contater les procédés génériques mis en œuvre pour abuser l'opinion et les décideurs. Vous ne trouvez pas que les parallèles avec l'énergie atomiques sautent aux yeux ?

    Gaulois.

    LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 25.05.2012

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/05/24/guerre-secrete-du-tabac-la-french-connection_1707058_1650684.html

    Par Stéphane Foucart et David Leloup

    Le 19 juin 1989, Keith Teel, avocat au cabinet Covington & Burling, écrit un mémo confidentiel à plusieurs hauts cadres de Philip Morris. "Depuis un certain temps, écrit-il, nous travaillons à recruter des scientifiques français qui pourraient nous aider sur le problème de l'ETS environmental tobacco smoke, littéralement "fumée ambiante du tabac". La semaine dernière, en France, chez John Faccini, les membres de notre groupe britannique ont rencontré quatre scientifiques français qui, espérons-le, formeront [en France] le noyau dur d'un groupe de sept à neuf consultants sur la question de la qualité de l'air intérieur et de l'ETS." La rencontre qu'il y détaille a lieu chez un consultant d'origine britannique installé en France, ancien du groupe Pfizer devenu directeur de l'Institut français de toxicologie, une société privée installée à Lyon. Elle donne le coup d'envoi de la participation occulte d'un petit groupe de chercheurs français à une vaste campagne de propagande scientifique pour dédouaner le tabagisme passif de ses méfaits. Une plongée dans les documents internes que les cigarettiers américains ont depuis été contraints, par décision de justice, de rendre publics, offre un aperçu fascinant et inédit des "French connections" de cette conjuration.

    Mais pour comprendre le "problème de l'ETS" qu'évoque l'avocat dans son mémo, il faut d'abord revenir en 1981. Cette année-là, le 17 janvier, le British Medical Journal publie les résultats d'une grande enquête épidémiologique montrant, sans ambiguïté, le lien entre tabagisme passif et cancer du poumon. L'étude menée par Takeshi Hirayama (Institut national de recherche sur le cancer, Tokyo) est solide. Plus de 91 000 femmes, non fumeuses et âgées de plus de 40 ans, recrutées sur l'ensemble du territoire nippon ont été suivies pendant près de quinze années : celles qui partagent la vie d'un fumeur montrent un risque de cancer pulmonaire accru, proportionnel à la quantité de cigarettes quotidiennement consommées par leur compagnon... Dans les années suivantes, une abondante littérature confirmera et renforcera ce constat.

    Pour les cigarettiers, le risque se concrétise vite. Dès le milieu des années 1980, une trentaine d'Etats américains considèrent que les preuves scientifiques apportées suffisent à bannir la cigarette des lieux publics. D'où une baisse de la consommation. La réaction ne se fait pas attendre. Pour éviter la contagion, les industriels mettent sur pied un réseau mondial de ceux qu'ils nomment dans leurs documents internes les "blouses blanches" : des scientifiques secrètement rémunérés par eux comme consultants. "Le but de ce programme était d'identifier, de former et de promouvoir des scientifiques, médecins ou ingénieurs qui ne seraient pas assimilés à l'industrie par le public", expliquent Joaquin Barnoya et Stanton Glantz (université de Californie à San Francisco), deux des meilleurs connaisseurs des stratégies de l'industrie cigarettière, dans une analyse publiée en 2005 dans l'European Journal of Public Health. De fait, pour n'avoir aucun contact direct avec les cigarettiers, c'est le cabinet d'avocats Covington & Burling, mandaté par Philip Morris, qui s'occupe de recruter les "blouses blanches", de les payer, de les défrayer et de rendre compte de leurs activités.

    Un mémo interne de Philip Morris, daté d'avril 1988, décrit en termes simples l'objectif du projet : "Il permettra de continuer d'utiliser l'argument selon lequel il n'y a pas de preuve scientifique convaincante que l'ETS représente un risque pour les non-fumeurs." Une autre note interne, datée de février de la même année, explique qu'il devra "disperser les suspicions de risques" - en mettant systématiquement en avant d'autres polluants de l'air intérieur.

    Qui sont les "quatre scientifiques français" mentionnés par Covington & Burling dans le mémo de juin 1989 ?

    Le message de l'avocat ne précise pas le nom de ces "consultants" français. Quelques mois plus tard, Philip Morris fait organiser à Montréal (Canada) un "symposium international sur l'ETS". La conférence semble d'abord un événement scientifique "normal" : elle se tient dans les murs d'une prestigieuse institution - l'université McGill - et est financée par une organisation au nom rassurant - l'Institute for International Health and Development (IIHD). La "conférence de McGill" est aujourd'hui citée comme un modèle de manipulation de la science et d'"industrie du doute".

    Car non seulement l'IIHD était une organisation-écran de l'industrie du tabac, non seulement les portes de l'université McGill avaient été ouvertes par le toxicologue Donald Ecobichon, un professeur de l'institution financée par les cigarettiers, mais la totalité des quelque 80 participants étaient invités, et payés ou défrayés, par Covington & Burling. Les "tobacco documents" mentionnent parmi eux quatre Français : André Fave, présenté comme un vétérinaire sans affiliation académique, Roland Fritsch et Guy Crépat, professeurs de biologie à l'université de Bourgogne, et Alain Viala, professeur à la faculté de pharmacie de Marseille...

    Comment évaluer leur rôle ? D'abord, leur seule présence sur la liste des participants contribue à donner un caractère international à l'événement, gage de crédibilité. Dans un rapport d'activité adressé à ses commanditaires, Covington & Burling se félicite ainsi que "quelque 30 scientifiques européens de sept pays différents" aient participé à l'événement. Ensuite, il s'agissait pour les quatre Français de se "former" à la rhétorique de l'industrie. De fait, dans le mémo de juin 1989, Covington & Burling déplore que les scientifiques français approchés, bien que désireux de s'investir, soient désarmés sur le terrain du tabagisme passif. Dès lors, écrivent les avocats de Covington & Burling, "nous avons pensé qu'il serait utile qu'ils échangent avec plusieurs de nos scientifiques britanniques plus avertis". Lesquels sont présents en masse à Montréal.

    Quant à l'utilité de la conférence, elle ne fait aucun doute : Covington & Burling précise que le compte rendu, édité sous forme de livre, a été distribué en Europe à "des journalistes et des parlementaires". Quelque 400 copies ont été ainsi écoulées. Or les conclusions du conclave sont, bien sûr, que le tabagisme passif est "un sujet controversé", en raison "du peu de confiance dans les publications", de "l'impossibilité à conclure" du fait des "biais introduits dans les travaux sur l'ETS"... Bref, qu'il n'y a encore nulle raison d'exclure la cigarette des lieux publics. Dans les documents internes du Tobacco Institute - un think tank financé par les majors du tabac -, on trouve ainsi une lettre type exposant les conclusions de la "conférence de McGill" adressée à plusieurs dizaines de journalistes américains de la presse nationale et régionale identifiés comme "équilibrés" ou "favorables"...

    Les quatre Français présents à Montréal en novembre 1989 ont continué, dans les années suivantes, à percevoir de l'argent de Covington & Burling. Et dès 1990 d'autres Français les rejoignent sur les listes de consultants dressées par le cabinet d'avocats. On y trouve Dominique Bienfait (chef du service aérolique et climatisation du Centre scientifique et technique du bâtiment), André Rico (toxicologue à l'Ecole nationale vétérinaire de Toulouse, légion d'honneur 1998), Georges Tymen (spécialiste des particules en suspension dans l'atmosphère à l'université de Brest), John Faccini (alors président de la Fédération internationale des sociétés de toxicologues-pathologistes) ou encore Jacques Descotes (aujourd'hui directeur du Centre antipoison - Centre de pharmacovigilance du CHU de Lyon)...

    Seule une part des émoluments des "blouses blanches" françaises figure dans les "tobacco documents", les archives de l'industrie n'étant encore pas intégralement numérisées. Le bilan 1991 de Covington & Burling indique par exemple que les sommes offertes à chacun varient considérablement, des modiques 2 279 francs suisses (2 580 euros courants) de M. Descotes, qui n'a semble-t-il joué qu'un rôle mineur dans le dispositif, aux 46 445 francs suisses (52 584 euros courants) de M. Faccini, discrètement versés sur un compte en Suisse. La moyenne se situe sur 1991 autour d'une dizaine de milliers de francs suisses par consultant. Ces rémunérations sont toutefois très inférieures à celles des consultants britanniques dont certains sont payés jusqu'à dix fois plus.

    Ces sommes ne sont pas des crédits de recherche. A quels services correspondent-elles ? Souvent, les documents ne l'explicitent pas. "J'ai été contacté, au début des années 1990, par un toxicologue britannique du nom de George Leslie qui m'a proposé de faire partie d'un groupe de scientifiques intéressés par l'étude de la pollution de l'air intérieur, raconte Jacques Descotes, seul "consultant" que nous ayons réussi à joindre et à faire réagir à sa présence dans les "tobacco documents". J'ai accepté, mais mon seul contact a toujours été George Leslie et je n'ai jamais eu de liens avec Philip Morris ou Covington & Burling. Je n'ai jamais été payé. Les 2 279 francs suisses dont il est question dans les documents sont vraisemblablement les frais liés aux coûts de mes participations à des conférences."

    Un courrier d'avril 1992, envoyé par George Leslie à Covington & Burling, indique toutefois que M. Descotes a facturé des honoraires pour sa présence à une conférence à Athènes (Grèce) en 1992, sans toutefois en préciser le montant. Pour ce même événement, André Rico et Alain Viala ont réclamé 4 000 francs français (830 euros courants) par jour, comme le montrent les factures qu'ils ont établies à l'intention de George Leslie... Toutes ces réunions scientifiques sur la qualité de l'air intérieur sont co-organisées par l'association Indoor Air International (IAI), dont George Leslie est le coordinateur. Les "tobacco documents" l'indiquent sans ambiguïté : tout est financé par l'argent du tabac et mis en musique par George Leslie, sous la supervision de ses maîtres. Ces conférences sont l'un des éléments-clés de la stratégie des cigarettiers pour relativiser les risques liés au tabagisme passif.

    "Au début, j'avoue ne pas m'être trop posé la question de la provenance de tout cet argent qui servait à organiser ces conférences, toujours tenues dans des cadres agréables. Je n'ai appris qu'incidemment, par un autre membre du groupe, que l'argent provenait de Philip Morris, poursuit M. Descotes. Au départ j'ai imaginé que l'objectif était de constituer un réseau de taupes dans la communauté scientifique et médicale, des sortes d'agents dormants qui pourraient être "réveillés". Comme je n'avais pas l'intention d'être jamais "réveillé", cela ne me posait pas de problème. Aujourd'hui encore, je ne comprends pas l'intérêt qu'ils pouvaient avoir dans l'organisation de ces conférences sur l'air intérieur puisque aucun de nous n'était spécialiste du tabac et qu'il n'était presque jamais question de tabagisme passif..."

    L'explication est simple. On la trouve notamment dans un mémo de 1990 de Covington & Burling adressé à Philip Morris, présentant une conférence à venir à Lisbonne (Portugal) : "Le centre d'intérêt ne sera pas le tabac, ce sera plutôt de montrer l'insignifiance de la fumée ambiante de la cigarette, en mettant en avant les vrais problèmes de qualité de l'air", écrit Covington & Burling. Après Montréal et Lisbonne, le cabinet se félicite, dans la même note interne, de voir venir d'autres conclaves sur le sujet, organisés ou noyautés par ses "blouses blanches" : Budapest, Hanovre, Milan, Visby, Windsor, Oslo...

    Et en France ? En 1995, 1998 puis 2001, Guy Crépat et Roland Frisch (université de Bourgogne) organisent au sein de leur institution de telles conférences sur l'air intérieur. Aux côtés d'Indoor Air International (IAI) apparaissent comme co-organisateurs deux associations scientifiques sans lien avec le tabac : la Société française de toxicologie (SFT) et l'Association pour la prévention de la pollution atmosphérique (APPA).

    Mais l'organisation est sous influence. En 1995, près de la moitié des 18 membres du comité technique de la conférence sont des consultants payés ou confortablement défrayés par l'argent du tabac. En 1998, ils sont cinq sur six ; en 2001, ils sont quatre sur quatre.

    Résultat ? Là encore, les scientifiques qui y participent parlent de tout ce qui peut polluer l'air intérieur - "allergènes animaux", "champignons et moisissures", "émanations des moteurs Diesel ", "virus et bactéries", "radon ", etc. - sauf du tabagisme passif.

    Au contraire du faux colloque de McGill, ces conférences voient la participation d'une majorité de scientifiques sans lien avec le tabac, venant simplement présenter leurs travaux. Mais en excluant ou en marginalisant le tabagisme passif, les "blouses blanches" de l'IAI - qui deviendra plus tard l'International Society of the Built Environment (ISBE) - parviennent à diluer, voire à faire disparaître les risques liés à la fumée de cigarette... Dans un mémo adressé à Philip Morris en 1990, Covington & Burling l'explique sans fard : "Nos consultants ont créé la seule société scientifique au monde qui traite des questions de qualité de l'air intérieur."

    D'où le rôle des cigarettiers dans la construction de l'ensemble d'un domaine de recherche et sa perception par le public, les décideurs... et les médecins eux-mêmes ! "Jusqu'en 2005, de nombreux collègues de l'Académie de médecine, tout à fait honnêtes, me demandaient si j'étais sûr que le tabagisme passif relevait bien de la santé publique et pas plutôt de la politesse", confie le professeur Gérard Dubois (CHU d'Amiens), pionnier français de la lutte contre le tabac.

    La société savante en question - l'ISBE, donc - fonde même une revue scientifique, Indoor and Built Environment. Mais là encore, les dés sont pipés. Une étude dirigée par David Garne (université de Sydney, Australie) parue en 2005 dans The Lancet a montré qu'Indoor and Built Environment publiait une large part de travaux menés par des consultants du tabac aux conclusions favorables à l'industrie. La revue valorise aussi les "blouses blanches" qui ne parviennent pas à publier dans d'autres revues scientifiques. Selon la base de données Scopus, Guy Crépat a publié cinq articles dans toute sa carrière, dont quatre dans Indoor and Built Environment. Son compère Roland Fritsch en a un total de quatre à son actif, dont trois dans la fameuse revue...

    Contrôle sur le contenu de conférences, contrôle sur une revue savante : l'industrie du tabac a donc eu entre ses mains d'utiles ficelles. Mais ce n'est pas tout. En juin 1990, la panique s'empare des cigarettiers : l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) vient de conclure que la fumée de cigarette est un cancérogène avéré et que 3 800 Américains meurent chaque année du tabagisme passif. Ces conclusions - provisoires - sont ouvertes aux commentaires. L'industrie active ses troupes. Comme d'autres, Guy Crépat et John Faccini se muent en lobbyistes internationaux et, sans déclarer leurs liens financiers avec les cigarettiers, soumettent chacun un commentaire très critique envers la méthodologie de l'EPA. Dans sa contribution, Guy Crépat critique les statistiques utilisées par l'agence américaine, bien que n'ayant lui-même jamais publié de travaux de biostatistiques... A l'appui de son argumentaire, il cite également, en annexe, une publication d'Alain Viala, autre "blouse blanche" française de l'industrie... De son côté, John Faccini adresse en guise de commentaire à l'EPA la version anglophone de l'un de ses articles, écrit à la demande des industriels.

    Après le lobbying transatlantique, place à l'entrisme local. Certains consultants s'immiscent dans l'APPA - qui, elle, n'a aucun lien avec les cigarettiers. Cette association de médecins et de scientifiques est un interlocuteur-clé des pouvoirs publics sur les questions de qualité de l'air. Au début des années 1990, Alain Viala devient président de son comité régional PACA-Marseille. Choquée, l'actuelle direction de l'APPA dit n'avoir jamais été informée d'un tel conflit d'intérêts, mais précise que l'association s'est séparée de M. Viala voilà plusieurs années, à la suite de la découverte d'autres malversations qui se sont soldées devant la justice...

    Son implication dans l'APPA et son titre de professeur donnent à M. Viala toute légitimité à s'exprimer dans la presse. Le Parisien le cite le 18 octobre 1991 : il y déclare que "les risques de cancer [dû au tabagisme passif] ne sont pas certains". A l'Agence France Presse (AFP), il assure à la même époque qu'il n'y a pas de "démonstration convaincante que l'exposition à la fumée ambiante du tabac augmente les risques de cancer chez les non-fumeurs". Le professeur de médecine Stanton Glantz, spécialiste des stratégies des majors de la cigarette, y voit "la rhétorique classique de l'industrie" et note que les termes employés par M. Viala, "fumée ambiante du tabac", sont une expression inventée par les cigarettiers.

    En France, fumer dans les lieux publics a été interdit en 2007, vingt et un ans après que les autorités sanitaires fédérales américaines ont reconnu le lien entre plusieurs maladies et le tabagisme passif. Quel est le bilan de celui-ci, en France, lors de ces deux décennies? Dans un récent Bulletin épidémiologique hebdomadaire, l'épidémiologiste Catherine Hill (Institut Gustave-Roussy) estime qu'en 2002 environ 1 100 non-fumeurs en sont morts. C'est l'une des estimations les plus basses, d'autres donnent le triple. Supposons - hypothèse basse - que l'exposition hors domicile soit responsable de la moitié du bilan : entre 1986 et 2007, le doute savamment entretenu par l'industrie serait alors responsable de quelque 10 000 morts. Et sans doute bien plus.

    Le 2e et dernier épisode de ce dossier sera à lire dans "Science & techno" du 2 juin.

    Stéphane Foucart et David Leloup

    Plongée dans les "tobacco documents"

    Pour la Journée mondiale contre le tabac, jeudi 31 mai, Le Monde s'est plongé dans les "tobacco documents", à la recherche des liens entretenus par certains chercheurs français avec l'industrie américaine du tabac. Ces documents secrets ont été versés dans le domaine public à partir de 1998, après les poursuites de 46 Etats américains contre les majors de la cigarette. Quelque 13 millions de documents, soit plus de 79 millions de pages, ont, depuis, été numérisés et sont accessibles sur un site hébergé par l'université de Californie à San Francisco, grâce à des fonds de l'American Legacy Foundation - laquelle bénéficie, par décision de justice, d'une dotation des cigarettiers pour maintenir et enrichir la Legacy Tobacco Documents Library.

    http ://legacy.library.ucsf.edu

     


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  • Toujours plus de cancers

    Plus de 1000 nouveaux cas de cancers diagnostiqués chaque jour en France.

     

    C'est rassurant ! Plus de la moitié sont guérit. Pour qui nous prend-on ?

    La lutte contre le cancer est parait-il une grande cause nationale, mais assurément pas celle que vous croyez. En effet, qui dénonce les vraies causes de cancers, à part quelques scientifiques et personnalités que le pouvoir en place ignore complètement.

    Pire, tout est mis en œuvre pour discréditer ces initiatives qui vont dans le bon sens. Ce fut le cas du Pr Belpomme, à qui il a été reproché de ne pas être très « Scientifique ». C'est la méthode classique. Tout ce qui ne va pas dans le sens des lobbies industriels, pharmaceutiques et politiques est écarté.

    N'en doutons pas, il faut entretenir les lobbies. Soigner le portefeuille des multinationales avant tout. Comment ? C'est très simple. Il suffit qu'il y ait le plus possible de malades. Au besoin, rendre malade ! Comme par exemple avec les vaccins ou avec l'environnement pollué...Quasi volontairement.

    Ensuite, il faut bien soigner les malades sinon ce serait « Immoral ! ». Pour cela, toute la chaîne médicale participe aux soins du patient. Les hôpitaux, les médecins, les pharmacies et surtout les laboratoires pharmaceutiques. D'ailleurs, en France en tout cas, les hôpitaux non rentables sont fermés ou réduits au strict minimum. Il est impossible de consulter un spécialiste ( Sinon c'est à vos frais ) sans passer par le généraliste qui, le plus souvent vous fait revenir plusieurs fois à son cabinet, vous prescrit des médicaments inefficaces et finalement vous envoie auprès du spécialiste. Pendant ce temps, la machine financière tourne, pas à votre avantage, ni à celui de la sécurité sociale. De plus, on vous a pris pour un cobaye et ce n'est pas sans conséquences néfastes.

    Il paraît que 45 000 personnes meurent chaque année à cause de l'alcool et 66 000 à cause du tabac ! Presque 20 fois plus que les accidents de la route. Cela amène à une réflexion. Pourquoi les campagnes de sensibilisation pour ces deux fléaux le sont beaucoup moins que la répression routière.

    Vous ne voyez pas ? Mais bien sûr que si !

    La répression routière est une pompe à fric. Les alcooliques et les fumeurs ont des cancers et tombent dans les griffes des corps médicaux. La boucle est bouclée.

    Gaulois.

    Au fait, qu'est devenu l'appel de Paris du 7 mai 2004 ?

    L'appel de Paris 

    Soixante-seize (1) personnalités françaises et étrangères  (scientifiques, médecins, philosophes, humanistes, juristes, politiques, dont plusieurs  Prix Nobel) ont lancé le vendredi 7 mai 2004 à l'Unesco l'"Appel de Paris" exhortant les pouvoirs publics nationaux et internationaux, en particulier l'ONU, à combattre la pollution chimique qui constitue une menace grave pour la survie de l'espèce humaine.

    C'est un appel sans précédent, destiné à
    mobiliser tous les citoyens de la planète sur les dangers de ces polluants qui contribueraient à l'augmentation préoccupante de nombreux cancers, à la survenue de cas toujours plus nombreux de stérilités masculine et féminine et à celle de malformations congénitales ou de fausses couches. Lancé à l'initiative du cancérologue Dominique Belpomme, président de l'Artac (Association française pour la Recherche Thérapeutique AntiCancéreuse). Ce texte préconise d'interdire l'utilisation des produits "dont le caractère cancérigène, mutagène ou toxique pour la reproduction est certain ou probable chez l'homme".
    Parmi ces produits toujours plus nombreux, citons les hydrocarbures aromatiques polycycliques, les dioxines et les PCB, l'amiante, les métaux lourds, les pesticides, les additifs alimentaires, etc. Or ces substances ne sont pas ou peu biodégradables et persistent dans notre environnement, dans l'eau, l'air et les sols et polluent donc l'ensemble de la chaîne alimentaire.
    Ce texte recommande aussi d'appliquer le principe de précaution vis-à-vis de tous les produits chimiques pour lesquels il existe un danger présumé grave ou  irrémédiable, "sans attendre la preuve formelle d'un lien épidémiologique. Ce afin d'éviter des dommages sanitaires ou écologiques graves ou  irrémédiables". Il réclame aussi de respecter des normes toxicologiques "basées sur une évaluation des risques encourus par les individus les plus vulnérables, c'est-à-dire les enfants, voire l'embryon".
    Cet appel était particulièrement important, à quelques jours des élections européennes, pour faire comprendre à nos (futurs) élus que nous sommes déterminés. Déterminés à survivre, tout simplement. Déterminés à nous faire entendre face aux lobbies industriels.
    Parmi les signataires, figuraient de grands noms de la médecine et des sciences comme Jean Bernard, Jean-Pierre Changeux, Yves Coppens, Boris Cyrulnik, Jean Dausset, Samuel Epstein, Lucien Israel, François Jacob, Albert Jacquard, Luc Montagnier, Jean-François Narbonne, André Picot,  Hubert Reeves ; mais aussi de l'environnement Edward Goldsmith, Nicolas Hulot,
    Corinne Lepage, Jean-Marie Pelt, l'ancien secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros-Ghali, et deux députés verts européens - le Belge Paul Lannoye et le Luxembourgeois Claude Turmes, Etc.

    le 3 octobre 2008, communiqué de presse de l’ARTAC

    Liens entre cancer et environnement : Une prise de position importante mais insuffisante.
     
    En 2005, on estimait à 320 000 le nombre de nouveaux cas de cancers en France. Depuis 1980 l’incidence des cancers a augmenté de 35 % chez l’homme et de 43 % chez la femme en taux standardisés, c’est-à-dire gommant l’accroissement et le vieillissement de la population française.
    Une expertise collective de l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) sur le thème «Cancers et environnement» annonce que
    «les modifications de l’environnement pourraient être partiellement responsables de l’augmentation constatée de l’incidence de certains cancers». Parmi les facteurs cancérogènes «avérés ou probables» énoncés figurent l'amiante, les radiations, le radon ou le tabagisme passif, mais aussi les pesticides, les dioxines, les PCB, certains métaux lourds, les particules issues du trafic automobile, etc.
    L’Association pour la Recherche Thérapeutique Anti-Cancéreuse (ARTAC) − pionnière en France pour l’étude des liens entre cancer et environnement, qui a donné lieu à de nombreuses publications scientifiques
    1 − salue cette reconnaissance du rôle de l’environnement dans l’épidémie de cancers actuelle.
    Selon le Pr. BELPOMME, Président de l’association :
    «Il s’agit d’une prise de position très importante de l’INSERM, qui corrige le point de vue qu’elle avait exprimé en 2005, conforte le message des nombreux scientifiques ayant signé l’Appel de Paris2 et confirme le bien-fondé des travaux réalisés par mon équipe au sein de l’ARTAC, en relation étroite avec des chercheurs européens et américains. Selon le rapport de l’Académie de médecine publié en septembre 2007, au moins deux cancers sur trois n’ont pas de cause connue, liée au mode de vie. Il est clair que les causes à rechercher sont ailleurs, et que cet ailleurs ne peut être que l’environnement.»
    Afin de lutter efficacement contre ce fléau de santé publique, responsable chaque année de près de 150 000 décès dans notre pays, l’ARTAC appelle à l’accélération des recherches sur les interactions entre cancer et environnement, et à l’apport de solutions rapides pour réduire l’exposition des populations à ces facteurs de risque environnementaux, notamment par l’interdiction des substances les plus dangereuses, et non l’émission de simples «recommandations».
    L’ARTAC rappelle qu’en matière de cancérogenèse chimique expérimentale, la
    durée d’exposition aux agents cancérigènes doit être considérée, plutôt que l’intensité de dose. De faibles doses répétées peuvent ainsi être cancérigènes.
     Au plan international, il est maintenant reconnu que notre environnement et nos organismes sont contaminés par de très nombreuses substances potentiellement cancérigènes, mutagènes et/ou reprotoxiques (CMR), dont nul ne connaît les «effets cocktail»
     .
    L’ARTAC considère comme urgent et prioritaire de protéger les personnes les plus vulnérables que sont le fœtus (donc la femme enceinte) et les jeunes enfants. Leurs organismes en développement et leurs mécanismes de détoxification immatures, sont infiniment plus sensibles aux substances CMR, et cette exposition peut générer
    des cancers qui apparaîtront plusieurs années ou même des décennies plus tard.

     

     

     


     


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  • Restriction pour les diabétiques

    Autant le dire d'emblée, je m'insurge contre la mesure de restriction des contrôles de glycémie pour les diabétiques.

    Le décret est passé au journal officiel le 27 février 2011. Seulement 200 contrôles par an seront remboursés. selon mon médecin traitant, il est inutile de faire plusieurs contrôle par jour, voir même un seul chaque jour.

     Avec cette restriction, c'est au maximum 4 contrôles par semaine.

    Je suis formel, atteint de diabète de type 2, celui-ci va en s'aggravant progressivement depuis que je ne me contrôle plus aussi régulièrement. En effet, il faut une sacré dose de vigilance pour gérer son alimentation et son activité physique sans l'assistance du contrôle suivi journellement. Avec au moins 2 contrôles journaliers, il est bien plus facile de réagir et de corriger les faux pas. La réactivité étant plus fréquente, le taux de glycémie est ainsi mieux géré.

    Bien entendu, il est possible de se contrôler plus souvent, mais à la charge du patient. Il faut donc arrêter de prétendre que le diabète fait partie des ALD ( Affections de Longue Durée ). Les précaires et ceux qui n'ont pas de mutuelle vont trinquer à la santé de la sécu !

    Cette mesure est dangereuse pour les diabétiques qui risquent d'avoir de graves problèmes. Amputations, complications diverses et hospitalisations.

    A vouloir faire des économies, la sécurité sociale risque fort d'être confrontée à des dépenses bien supérieurs, sans préjuger de la remise en cause de la santé des malades diabétiques. Ce n'est pas là qu'elle fera des économies, bien au contraire.

    Je suis étonné qu'il n'y ait pas davantage de protestations contre cette mesure injuste. Mais attendons ses effets, qui ne devraient pas tarder à se manifester...

    Gaulois.

    Le décret :

     

    JORF n°0049 du 27 février 2011 page 3607
    texte n° 7


    ARRETE
    Arrêté du 25 février 2011 relatif à la modification des conditions de prise en charge des appareils pour lecture automatique de la glycémie, dits lecteurs de glycémie, inscrits au chapitre 1er du titre Ier de la liste des produits et prestations remboursables prévue à l'article L. 165-1 du code de la sécurité sociale

    NOR: ETSS1105788A


    Le ministre du travail, de l'emploi et de la santé et le ministre du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l'Etat, porte-parole du Gouvernement,
    Vu le code de la sécurité sociale, et notamment ses articles L. 165-1 et R. 165-1 et suivants ;
    Vu l'avis de projet de modification des conditions de prise en charge des appareils pour lecture automatique de la glycémie, dits lecteurs de glycémie, inscrits au chapitre 1er du titre Ier de la liste des produits et prestations remboursables prévue à l'article L. 165-1 du code de la sécurité sociale publié au Journal officiel de la République française du 30 novembre 2010 ;
    Vu l'avis de la Commission nationale d'évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé ;
    Vu l'avis du conseil de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés en date du 22 février 2011 ;
    Vu la saisine de la commission des accidents du travail et des maladies professionnelles en date du 14 février 2011 ;
    Vu la saisine du conseil central d'administration de la Mutualité sociale agricole en date du 14 février 2011,
    Arrêtent :

    Article 1 En savoir plus sur cet article...


    Au titre Ier, chapitre 1er, section 3, sous-section 1, paragraphe 1, de la liste des produits et prestations remboursables prévue à l'article L. 165-1 du code de la sécurité sociale, dans la rubrique : « A. ― Appareil pour lecture automatique de la glycémie, dit lecteur de glycémie », le paragraphe :
    « ― les patients traités par insulinosécréteurs afin de rechercher ou confirmer une hypoglycémie et d'adapter si besoin la posologie de ces médicaments : 2 ASG/semaine à 2 ASG/jour ;
    « ― les patients pour lesquels il est recherché une amélioration de l'équilibre glycémique lorsque l'objectif n'est pas atteint, comme instrument d'éducation permettant d'apprécier l'effet de l'activité physique, de l'alimentation et du traitement : 2 ASG/semaine à 2 ASG/jour. »,
    est remplacé par le paragraphe suivant :
    « ― les patients traités par insulinosécréteurs (sulfamides hypoglycémiants ou glinides, seuls ou associés à d'autres traitements antidiabétiques) afin de rechercher ou confirmer une hypoglycémie et d'adapter si besoin la posologie de ces médicaments : 2 ASG/semaine à 2 ASG/jour. La prise en charge est toutefois limitée à 200 bandelettes par an pour ces patients ;
    « ― les patients pour lesquels il est recherché une amélioration de l'équilibre glycémique lorsque l'objectif n'est pas atteint, comme instrument d'éducation permettant d'apprécier l'effet de l'activité physique, de l'alimentation et du traitement : 2 ASG/semaine à 2 ASG/jour. La prise en charge est toutefois limitée à 200 bandelettes par an pour les patients non insulinorequérants. »

    Article 2


    Le directeur général de la santé et le directeur de la sécurité sociale sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.


    Fait le 25 février 2011.


    Le ministre du travail,

    de l'emploi et de la santé,

    Pour le ministre et par délégation :

    Le directeur général

    de la santé,

    D. Houssin

    Le directeur

    de la sécurité sociale,

    D. Libault

    Le ministre du budget, des comptes publics,

    de la fonction publique et de la réforme de l'Etat,

    porte-parole du Gouvernement,

    Pour le ministre et par délégation :

    Le directeur

    de la sécurité sociale,

    D. Libault

     

     

     


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