• Apprendre à se vendre

    Ou apprendre à devenir esclave


    Un « job dating » c'est quoi ?  Ca ne fait sans doute pas bien de dire « entretien d'embauche express ! »
    Décidément, les expressions anglo-américaines envahissent notre culture. Je l'ai sans doute déjà dit, je n'ai fondamentalement rien contre l'anglais, mais il faut croire que la France devient une colonie de ces puissances envahissantes.

    http://www.gilblog.fr/parlons-francais/non-a-langlais-envahissant-.html

    http://www.slate.fr/story/69533/francais-anglais-angliscismes-franglais

    http://www.journaldemontreal.com/2015/06/25/langlais-envahissant


    Revenons à l'article de l'Echo Républicain. Pour mieux se vendre, c'est-à-dire être servile à souhait, il faut le costume cravate pour les garçons. La cravate étant un accessoire bidon et guindé qui sert probablement davantage à montrer l'esprit de l'homme-mâle. Le tailleur pour les filles, des fois que leurs jambes, voir plus, soient d'un intérêt supérieur à leurs capacités. Pourtant j'ai toujours entendu dire à juste raison que l'habit ne fait pas le moine.
    Personnellement, il y a une bonne quinzaine d'années, j'étais victime de ce système d'entretien d'embauche bidon et pervers. J'étais alors  agée de 56 ans, autant dire aucune chance. J'étais proposé à cet entretien par l'agence d'intérim Adia, de Nogent le Rotrou, auprès de la société Valéo de cette ville. L'entretien avec le recruteur n'a pas duré plus de 5 minutes. J'en ressortais plein d'espoir, celui de boucler ma carrière dans des conditions acceptables. Les jours passent et après un délai raisonnable, je m'enquière du résultat de l'entretien auprès de Adia et m'entend dire « Vous n'êtes pas retenu par Valéo ! » « Ah bon et pourquoi ? » « Le recruteur vous a perçu comme étant nonchalant » « C'est-à-dire ? » « Vous lui avez dit que le principal était d'avoir du travaille, ici ou ailleurs ! » Quel con j'étais alors. J'aurais dû déclarer au recruteur, un genou à terre, que la société Valéo était la meilleure et que je serais heureux d'y travailler plus qu'ailleurs.
    C'est bien de cela qu'il s'agit. Être soumis aux conditions patronales afin de satisfaire les financiers et actionnaires qui vous considèrent comme des esclaves.
    L'exe  ANPE et  ASSEDIC qui ont fusionné pour devenir POLE EMPLOI n'a qu'un seul but ; être l'intermédiaire afin de mettre le travailleur soumis à l'entière disposition du patronat exploiteur.
    Dit autrement. Le travailleur est le mouton, Pole emploi est le chien et le patron le loup. Combien faudra-t-il de révolte 1936, avant que la classe ouvrière chasse le loup.
    Gaulois.


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  • Scandale écologique

    C'est sûr, je ne vais pas me faire que des amis, en particulier parmi les inconditionnels des sports d'hiver ! Mais je préfère laisser ces derniers cultiver leur écologie bien particulière, si toutefois ils savent ce que veut dire le mot «  Écologie  » 
    Je ne peux qu'être horrifié par un tel scandale qui consiste à acheminer de la neige par hélicoptère, juste pour satisfaire l'image des élus locaux et le tiroir caisse des stations. Sans oublier les gandins bling bling abrutis du ski. Ceux-là même dont j'ai pu souvent apprécier leur suffisance, leur arrogance, ayant vécu 18 ans dans cette si belle région Savoyarde.
    Sainte-Foy-en-Tarentaise, tout près de Tignes Val-d'Isère est en train de perdre son identité, comme la plupart de ces villages magnifiques de montagne.
    Depuis maintenant des décennies et dans l'indifférence totale, nous pouvons voir proliférer, au nom de l'industrie autour de la neige « L'or blanc », des villages artificiels qui défigurent durablement la montagne. Les téléphériques en tous genre et tous azimuts sillonnent leurs flancs, les canons à neige et maintenant les carrières à neige à grands renforts d'hélicos participent à cette folie collective de ce qu'ils appellent encore les sports d'hiver.
    Bien entendu, les défenseurs de l'environnement vont une fois de plus être qualifiés de Zozos !

     

    http://www.leparisien.fr/societe/savoie-les-cent-tonnes-de-neige-de-la-discorde-29-12-2015-5406857.php#xtref=https%3A%2F%2Fwww.google.fr

     

    http://www.ledauphine.com/savoie/2015/12/30/la-neige-venue-du-ciel-en-helicoptere-n-a-pas-fini-de-diviser-les-savoyards

    Très éclairant : http://laterredabord.fr/?p=20179

    Etc...


    C'est aussi ça la France.  Cocoricooooo !  
    Gaulois.

     


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  • Urgence contrôle !

    Ou la bavure ordinaire


    Les ambulanciers n'ont certes pas tous les droits. La loi, s'il en existe encore une d'équitable, est la même pour tous. Il eut été plus judicieux de prendre en charge cette ambulance jusqu'à l'hôpital. Rien n'empêchait alors de faire un contrôle post transport. Les circonstances invoquées par le commissariat relève de l'inconscience patentée !  
    Il faut bien dire que les pitbulls de la république nous ont depuis longtemps habitués aux bavures en tous genre.

     http://www.amnesty.fr/Nos-campagnes/Crises-et-conflits-armes/Presentation/Violences-policieres-France?gclid=CjwKEAiA2ve0BRDCgqDtmYXlyjkSJACEPmdwNVlCOYh-VSjRec1xvv3FR9bk_JMNWUNoBEGlEVDLVRoCxjjw_wcB

    http://police-bavures.fr/

    http://www.bastamag.net/Bavures-policieres-mortelles

    Etc...

    Le problème grave, c'est qu'ils mettent délibérément la vie des gens en danger.
    Ceux-là ont sans doute estimé que porter secours à une dame de 90 ans n'avait rien d'urgent. Allez savoir, pour eux, elle avait sûrement assez vécu ?
    Il suffit de se remémorer les innombrables bavures policières aux conséquences graves, voir mortelles pour se faire une idée précise de l'état policier qui s'instaure dans ce pays.
    Enfin, il est grand temps que ces serviteurs zélés du pouvoir remplacent le petit poids qui leur sert de cerveau, par un vrai. 
    Gaulois.


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  • Délit de solidarité

    Finalement, la machine répressive «  Française a fait marche arrière. Sans aucun doute face à l'indignation engendrée par une telle mesure. Mais comme la France sait si bien le faire, il fallait bien qu'elle trouve un prétexte de condamnation ; 1 000 euros d'amende pour défaut de ceinture de la petite fille.
    C'est bas, c'est la France !
    Cocoricoooo !!
    Gaulois.

    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2016/01/15/vincent-lindon-a-propos-du-verdict-de-rob-lawrie-laisser-les-gens-aider-les-autres-cest-notre-probleme/


    Un Anglais jugé pour « délit de solidarité » après avoir aidé une fillette de 4 ans
    LE MONDE | 14.01.2016  Par Maryline Baumard

     

    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/01/14/un-anglais-juge-pour-delit-de-solidarite_4846848_1653578.html

     


    Un Britannique, qui avait caché une fillette afghane dans son véhicule à Calais pour la faire entrer au Royaume-Uni, est poursuivi pour avoir transporté l’enfant sans papiers sur le territoire français. Le tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) juge jeudi 14 janvier Rob Lawrie. Cet ancien militaire de 49 ans, chef d’entreprise, a été arrêté le 25 octobre 2015 par la police aux frontières française avec à son bord Bahar Ahmadi, 4 ans. A la demande de son père, un Afghan rencontré dans la « jungle » de Calais, Rob Lawrie avait accepté de déposer la fillette dans la communauté afghane de Leeds, loin du bidonville de toiles et de bâches, où il ne la jugeait pas à sa place. Le prévenu, père de quatre enfants, risque cinq années de prison et une amende de 30 000 euros.
    Lire aussi : Retour de bâton pour le Britannique qui a sorti une réfugiée de 4 ans de Calais
    Rob Lawrie est poursuivi pour « avoir facilité, par aide directe ou indirecte, la circulation irrégulière d’un étranger en France », selon le chef de mise en examen. Or, M. Lawrie n’est pas le premier à devoir répondre de ce que les associations d’aide aux migrants ont rebaptisé le « délit de solidarité ». Depuis quelques mois, les cas se multiplient.
    Confusion
    Le 18 décembre 2015, une maître de conférences en retraite de 72 ans a été condamnée à 1 500 euros d’amende par le tribunal de Grasse pour avoir, elle aussi, transporté des sans-papiers. Elle avait conduit de la gare de Nice à celle d’Antibes une jeune femme et un mineur souhaitant rejoindre le nord de l’Europe. Le juge a conclu qu’elle avait « aidé au séjour de personnes en situation irrégulière ». Elle a fait appel.

    Cinq mois auparavant, en juillet, un militant d’un collectif d’aide aux sans-papiers a été accusé par le substitut du procureur de Perpignan d’« aide au séjour irrégulier » pour avoir hébergé une famille arménienne entre janvier 2014 et juillet 2015. Autre lieu, autre lecture de la loi, le procureur a abandonné les poursuites dès le début du procès, estimant que « l’immunité prévue par la loi couvre l’hébergement des sans-papiers ». Le Père Riffard, curé d’une paroisse de Saint-Etienne, avait connu la même issue en appel un an auparavant, après avoir été condamné en première instance pour l’hébergement de demandeurs d’asile africains.
    Pour Stéphane Maugendre, président du Groupe d’information et de soutien des immigrés, appelé à témoigner au procès de Rob Lawrie, le délit de solidarité est bien « en train de faire son retour ». L’avocat observe « que c’est le cas tous les cinq ou six ans » et que « la dernière vague remontait à 2009, sous Eric Besson [alors ministre de l’immigration] ».
    « Nous demandons depuis des années la suppression de ce texte parce qu’il est incroyable que l’Etat s’oppose à une solidarité qui naît justement pour répondre à ses carences », observe M. Maugendre. L’affaire prend aussi un tour différent aujourd’hui, car on croyait le délit de solidarité gommé du droit des étrangers. Une confusion entretenue par le fait qu’en 2012, la gauche avait annoncé qu’elle retirerait ce délit, alors qu’elle s’est contentée d’élargir le champ des immunités.
    « Préserver l’intégrité physique de l’enfant »
    La loi du 31 décembre 2012 précise qu’« une personne échappera aux poursuites à condition que l’aide soit apportée sans aucune contrepartie directe ou indirecte, qu’elle se limite à la fourniture de prestation de restauration, d’hébergement, de soins médicaux, de conseils juridiques, et qu’elle ait pour objectif d’assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger » ou de « préserver la dignité ou l’intégrité physique de celui-ci », rappelle Danièle Lochak, professeur émérite de droit public à l’université de Nanterre.
    L’avocate de Rob Lawrie, Lucile Abassade, plaidera qu’« il n’y a pas eu d’échange d’argent entre la famille afghane et Rob Lawrie, d’une part. D’autre part, qu’il s’agissait de préserver l’intégrité physique de cette enfant ». Sans scolarisation, sans maison, sans chauffage, avec un seul repas quotidien, la vie dans la « jungle » de Calais est extrêmement difficile pour un enfant. Bahar Ahmadi y vit pourtant toujours… La pétition demandant que Rob Lawrie n’aille pas en prison est en passe d’obtenir plus de 120 000 signatures.
    Lire aussi : Un Britannique menacé de prison pour avoir sorti une réfugiée de 4 ans de la « jungle » de Calais



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  • Coup de gueule

    Escroqueries en tous genres

    L'avenir, en terme d'énergies, passe inévitablement par les énergies renouvelables.
    Mais il ne fait aucun doute que d'énormes progrès sont à faire en terme de crédibilité.
    Les énergies fossiles ne sont pas inépuisables, en plus d'être extrêmement polluantes. 
    Nous devons faire face au lobbies du nucléaire, dangereux et qui freine des quatre fers le développement des énergies renouvelables.
    En d'autres termes, il y a mille raisons de tourner le dos à ces énergies fossiles au profit du renouvelable, sans parler de la consommation d'énergies à outrance pour le seul profit des multinationales. Que celles-ci s'emparent du renouvelable peut paraître une bonne chose. En tout cas en terme d'écologie. Sauf que bientôt nous n'aurons plus le choix et paierons le prix fort.

    Nous entendons dire tous azimuts que les énergies renouvelables ne sont pas rentables. Ce qui dans l'absolu est vrai  pour les particuliers désireux de produire eux-même leur électricité. Ils sont victimes d'escroqueries en tous genres. Parmi les défaillances, il y a les installateurs peu scrupuleux de panneaux photovoltaïques. Entre les prix prohibitifs et les mauvaises expositions sur les toits. Il y a aussi le matériel peu fiable. Personnellement, depuis quelques années, je produis environ 50 % de notre électricité à partir du photovoltaïque. Si j'ai la chance de gérer l'installation moi-même, étant électronicien en retraite, il n'en est pas de même pour le matériel que je suis bien obligé d'acheter. En cinq ans, j'ai vu le prix des panneaux solaires varier du simple au quadruple pour les mêmes modèles, souvent d'ailleurs fabriqués en chine. Les convertisseurs de tension, censés produite du 230 volts à partir des éoliennes et des panneaux photovoltaïques tiennent à peine plus d'un ans. J'en ai vu quatre rendre l'âme, comme par hasard hors garantie. Il est quasiment impossible de les réparer. Bien qu'il ne soit pas dans mes habitudes de faire des critiques ouvertes de marques, je déconseille vivement les modèles  « Rainbow Technologies » et  « Aiger »

    qui sont à proscrire.

     

     

     

     

     

     

    Je me tourne vers la marque Hollandaise Victron, nettement plus chère mais qui a la réputation d'être plus fiable.

    Les énergies renouvelables ? Oui ! Les escroqueries ? Non !

    Gaulois.

     

     

     

     

     


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  • Détournements et truandages de la sciences

    Ou la guerre politico-scientifique

    Je ne suis pas sûr que ce soit nouveau. C'est dans la nature humaine, que ce soit à titre individuel ou au niveau des nations, chacun cherche à truander, à détourner ou à éliminer certains progrès scientifiques de l'autre.
    Gaulois.

    Comment des chercheurs ont « truandé » des revues scientifiques

    27 décembre 2015, par Pierre Barthélémy

    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2015/12/27/comment-des-chercheurs-ont-truande-des-revues-scientifiques/

    Il y a quelque chose de pourri au royaume de la science. Coup sur coup, trois noms de l'édition scientifique ont été contraints de retirer plusieurs études qu'ils avaient publiées. Dans les trois cas, la fraude était intervenue au cours du processus de relecture et de validation des articles par les pairs (le peer review, selon la terminologie anglaise), c'est-à-dire au cœur-même de la machinerie scientifique. Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec cette procédure, voici la marche à suivre quand des chercheurs veulent publier le résultat de leurs travaux. Ils rédigent tout d'abord leur étude puis l'envoient à une revue. L'éditeur de celle-ci adresse ensuite le texte à un ou plusieurs spécialistes, les relecteurs, qui, par leur expertise, sont à mêmes de saisir la portée de l'article et censés en effectuer une analyse critique. Souvent anonymes, ils peuvent décider de rejeter ce dernier s'ils ne le jugent pas assez intéressant ou pas au niveau de la revue ; ils peuvent aussi, avant de se prononcer, demander un certain nombre d'éclaircissements voire de nouvelles expériences ; ils peuvent enfin accepter l'étude, en général au prix de corrections et de précisions. Si les experts donnent le feu vert, le texte est publié.
    Entre l'envoi initial et la parution de l'article, le processus peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, et cette validation par les pairs est censée garantir la qualité et le sérieux de la revue. Mais quand le peer review est piraté, comme cela vient de se produire à plusieurs reprises, c'est tout l'édifice scientifique qui est ébranlé. Les trois affaires ont été révélées au grand jour par l'excellent site "Retraction Watch". La première date du 16 décembre. L'éditeur Hindawi a été contraint de retirer d'un coup dix articles dont un des co-auteurs, le Sud-Coréen Jason Jung, avait frauduleusement soumis lui-même les rapports de relecture. Il est évidemment plus facile de voir son travail accepté par une revue quand on procède soi-même à son évaluation...
    La deuxième affaire touche un grand nom de l'édition scientifique, le Nature Publishing Group (NPG), qui, comme son nom l'indique, publie notamment la prestigieuse revue Nature. Dans un communiqué laconique rendu public le 18 décembre, le NPG annonce que trois articles, tous rédigés par des équipes chinoises et parus dans les journaux Cancer Gene Therapy et Spinal Cord, ont été retirés, c'est-à-dire désavoués. On n'a pas beaucoup d'explications mais, là encore, est en cause une fraude au niveau du peer review. Enfin, "Retraction Watch" a annoncé le 24 décembre que le groupe d'édition SAGE, après avoir mené une enquête sur des études suspectes soumises à une de ses revues, le Journal of the Renin-Angiotensin Aldosterone System (JRAAS), avait retiré 21 articles. Huit d'entre eux avaient déjà été publiés, tous issus d'équipes chinoises...
    Au total, en moins de dix jours, 34 études sont donc parties dans les oubliettes de la science. Cette rafale de rétractations n'est en réalité pas surprenante, car elle s'inscrit dans une sorte d'"opération mains propres" à laquelle les grands éditeurs du monde scientifique ont été contraints de se livrer depuis un an. En décembre 2014 en effet, le Comité sur l'éthique des publications (COPE, selon son acronyme anglais), organisation à but non lucratif regroupant plus de 10 000 éditeurs scientifiques dans le monde, lançait un signal d'alarme. Dans un communiqué, le COPE constatait "des tentatives systématiques et inconvenantes pour manipuler le processus de revue par les pairs de plusieurs journaux appartenant à différents éditeurs. Il apparaît que ces manipulations ont été orchestrées par un certain nombre d'agences tierces offrant leurs services à des auteurs."
    Pour comprendre ce qui peut sembler un tantinet obscur dans cet extrait, il faut entrer quelques minutes dans l'arrière-cuisine de la science, là où se mitonne la tambouille de la recherche. Très populaires en Asie – et notamment en Chine, comme j'ai déjà eu l'occasion de le signaler –, les "agences" auxquelles se réfère le communiqué du COPE sont des officines qui, moyennant finances, proposent aux chercheurs en mal de reconnaissance et soumis à la pression du "Publie ou péris" des articles clés en mains ou, plus simplement, une "aide" à la publication. Et, parfois, l'aide fait un détour par la tricherie. Comment cela ? Trois cas principaux se présentent. Dans les deux premiers, les fraudeurs profitent du laxisme de revues fainéantes, lesquelles demandent aux auteurs de fournir avec leurs articles une liste de spécialistes de leur domaine qui pourraient servir de relecteurs. Première possibilité : les chercheurs pressentis sont de mèche avec les auteurs (ou rémunérés par les agences pour leur mansuétude...) et, en attente d'un retour d'ascenseur, ils jouent au "passe-moi la salade, je t'envoie la rhubarbe" cher à un homme politique français qui ne connaît pas ses classiques.
    Seconde possibilité, nettement plus tordue, mais visiblement très en vogue : les auteurs ou, bien souvent, les agences qui agissent à leur place fournissent le nom de chercheurs mais avec de fausses adresses de courrier électronique. Du coup, sans se douter de l'entourloupe, les revues leur renvoient leurs études en leur demandant de les évaluer ! Il suffit de donner une réponse bienveillante mais assortie de quelques remarques judicieuses, histoire de ne pas éveiller la méfiance des éditeurs, et le tour est joué : un "pair" a validé le travail, on peut le publier. Dans le dernier cas de figure, on a affaire à un piratage classique : quelqu'un pénètre dans le système informatique gérant les études à relire et adresse celles qu'il veut valider à un reviewer fictif ou complice. C'est ce qui s'est produit pour le journal Optics & Laser Technology, du groupe Elsevier, qui a dû retirer en 2012 une dizaine d'articles frauduleusement acceptés.
    Depuis qu'a éclaté le scandale de ces manipulations du peer review, on a, selon "Retraction Watch", comptabilisé près de 300 rétractations, la plupart concernant des études venues d'Asie – chinoises, taïwanaises, sud-coréennes – et impliquant souvent les fameuses "agences" du marché noir de la science, que j'évoquais plus haut. Il y a un mois, Pékin, soucieuse de restaurer une crédibilité scientifique bien ébranlée, a réagi en interdisant aux chercheurs chinois de travailler avec ces agences. Quant aux éditeurs, ils ont lancé de nombreuses enquêtes internes dont les retombées n'ont sans doute pas fini de se faire sentir. Nombreuses sont également les revues qui ont promis de ne plus demander aux auteurs de leur fournir une liste de relecteurs potentiels. Histoire que la si essentielle validation se fasse bien par des pairs et non par des fantômes.
    Pierre Barthélémy

    Là où l'on voit le pillage très organisé.

    L'article qui suit ( Politis 2002 ) a été publié dans cette même rubrique il y a 4 ans.

    http://libre-infos.eklablog.com/-a25528744

    L'extrait d'article suivant, paru sous le titre ""In English exclusivement" dans "Politis" du 5 septembre 2002, mérite une attention particulière  :
    Johannesburg a atteint des sommets d'anglo-soumission. Même à l'occasion de myriades de conférences et d'évènements organisés par la société civile, c'est la défaite en rase campagne de la diversité linguistique. Certes les faibles moyens des ONG ont obligé à des coupes claires dans les budgets d’interprétariat. Mais quand même : la plus élémentaire des civilités (se préoccuper de ceux qui pourraient avoir des difficultés à suivre les débats) est passée à la trappe. Résultat :
    les Anglo-saxons monopolisent la parole. Les latins se réchauffent entre eux, les Africains errent. Très inquiétant. Certains suggèrent que la culture constitue un des piliers du développement durable.... Il y a du travail."
    Ceci est à comparer avec l'extrait suivant du "Journal des Finances", 22 au 28 mars 1997, sur Davos :
    "A Davos, lors du fameux « World Economic Forum », le français a été mis au ban des langues admises. Il faut y parler anglais, et nos représentants les plus illustres acceptent ce diktat au nom d'un mondialisme anglo-saxon."
    En la même année 1997, à propos du sommet de Kyoto, Dominique Voynet, auparavant ministre de l'environnement et membre de la direction des Verts, avait répondu au "Journal du Dimanche" (JDD, 14 décembre 1997) :
    "Toutes les discussions techniques se sont déroulées en anglais, sans la moindre traduction, alors qu'il s'agissait d'une conférence des Nations unies. Trop de délégués ont été ainsi en situation d'infériorité, dans l'incapacité de répondre efficacement, de faire entendre leurs arguments".
    Une allusion du même genre a trouvé place dans l'hebdomadaire "Témoignage Chrétien" du  7 février 2002 à propos du Forum de Porto Alegre auquel ont voyagé 68 000 participants de 150 pays :
    "Ne parlons pas des problèmes matériels : les interprètes font très souvent défaut".
    Ainsi pour traiter de sujets desquels dépend le sort de l'humanité et de la planète, à Kyoto comme à Johannesburg ou Porto Alegre, des spécialistes se déplacent du monde entier. Ils séjournent dans des pays où tout est très cher ( Japon ) ou des pays où la détresse et la misère frappent une grande partie de la population. Et leur temps est en grande partie vainement gâché. Quel est le coût financier et écologique de ces grandes « messes » où beaucoup aiment s'entendre parler mais ne prêtent guère attention à la voix des désespérés ?
    Consternant : des images de la télévision, ici comme en beaucoup d'autres circonstances semblables à travers le monde, montraient une manifestation de Zoulous. Des slogans en anglais apparaissaient sur les banderoles. Eh bien, même les hommes les plus pauvres se font ainsi, « GRATUITEMENT », les hommes-sandwiches de la langue d'un système économique
    qui les asphyxie.
    L'attitude irréfléchie des masses et de la plupart des hommes politiques facilite et accélère la réalisation de l'objectif de l' « Anglo-américaine Report 1961 » qui vise à imposer insidieusement "une autre façon de voir le monde" :  « l'anglais doit devenir la langue dominante » (…). La langue maternelle sera étudiée chronologiquement la première mais ensuite l'anglais, par la vertu de son usage et de ses fonctions, deviendra la langue primordiale. Le rapport proclame que ce Centre [ainsi est nommé le groupe des cinq pays réunis par la suite au sein du réseau d'espionnage "Échelon" : États-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande; le reste du monde est nommé "la Périphérie" !] a le monopole de langue, de culture et d'expertise, et ne devrait pas tolérer de résistance contre le règne de l'anglais). « Si des Ministres de l'Éducation nationale, aveuglés par le nationalisme [sic] refusent... c'est le devoir du noyau des représentants anglophones de passer outre ».
    On peut remarquer, à travers ces extraits d'informations, que les années passent et que l'absence de débat permet aux adversaires d'un développement durable et équitable de refermer le piège linguistique sur cette proie qu'est pour eux le reste du monde (la "Périphérie") afin de mieux la dépecer.
    La politique linguistique qui se résume ainsi : « Les profits et le droit intégral d'expression, c'est pour nous; les efforts, les dépenses et le bafouillage, c'est pour vous ! », reçoit donc un appui aussi gigantesque qu'aveugle de ceux qui souffrent le plus de cette situation. Le rejet irréfléchi d'une langue nationale, sans lien avec quelque puissance que ce soit, conçue pour empêcher cela, a permis le renforcement de la position de la langue de l'inéquité totale.
    Entendu le 8 septembre 2002, au journal de la Radio-Télévision Belge (RTBF) sur la chaîne TV5 :
    "En Belgique, un adulte sur dix ne sait pas écrire".
    Et ceci dans le pays, économiquement de bon niveau, où se trouve l'un des principaux centres de décision de l'Union européenne, un pays où il devient pratiquement impossible d'échapper à l'anglais.
    Ainsi, à force de tout sacrifier à l'anglais, les peuples deviennent de plus en plus incapables de parler et d'écrire leur propre langue sans pour autant atteindre le niveau d'élocution de natifs anglophones, sans se reconnaître dans cette langue étrangère.
    C'est ce que l'on nomme l'aliénation.
    L'anglais et la science
    Les anglophones ont réussi, en quelques décennies, à imposer l¹anglais comme langue universelle de la science. Comment s¹y sont-ils pris ? Quelles sont les conséquences de ce coup de Trafalgar ? Voilà deux questions auxquelles répond Charles Xavier Durand - de l¹Université de technologie de Belfort - Montbéliard dans une monographie d¹une cinquantaine de pages intitulée Le français: une langue pour la science et présentée à Québec le 19 mai 2001. Je vais tenter de vous la résumer.

    Quelques considérations liminaires s¹imposent. En dépit des thèses de certains linguistes, on sait que le langage conditionne la pensée, comme on sait que chaque langue correspond à une démarche mentale particulière. En conséquence, les mondes dans lesquels vivent les sociétés sont des mondes distincts, et non le même monde étiqueté différemment. On sait encore que c¹est dans la diversité que s¹épanouit la richesse créative en favorisant la variété des perceptions de la réalité et en exploitant la multiplicité des expériences de la vie, la diversité des langues exalte le progrès. Cela fait que tout chercheur qui s¹exprime dans une langue autre que la sienne s¹expose à être en retrait de celui qui emploie sa langue maternelle~ avec toute sa finesse. Il en résulte que la standardisation linguistique est un mythe, fondé sur l¹idée de la supériorité d¹une langue, mythe qui confine à l¹hégémonie et au racisme, mythe qui cautionne et conforte le rapport de forces existant.

    Revenons à la première question. Comment s¹y sont pris les anglophones pour imposer l¹anglais au monde de la science ? D'abord, fait ignoré du grand public, ils ont pratiqué le révisionnisme scientifique. Ils sont passés maîtres dans l¹art d¹occulter ce qui ne vient pas d'eux. Ainsi ne citent-ils jamais Ernest Duchesne qui, dès 1887, a écrit une thèse sur la pénicilline, dont l¹invention est attribuée à Fleming. Ni les Français Scott de Martinville et Charles Cros qui, en 1857 pour le premier et en 1877 pour le second, ont découvert le phonographe attribué à Edison. Ni Clément Ader, père de l¹avion, écarté au profit des frères Wright (notons à ce sujet la déclaration de George Bush - le père - qui a osé dire « Je peux paraître chauvin, mais je ne pense pas que voler aurait pu être inventé ailleurs qu'aux États-Unis d¹Amérique »). Ni Lamarck, Buffon, Vanini, Maillet, Diderot, que méconnaît le British Museum of Natural History de Londres en attribuant la théorie de l¹évolution à Darwin. Ni Henri Laborit - dans le domaine de la structure du cerveau humain - effacé par Paul Mac Lean, Karl Pribam et Wilder Penfield. Sans oublier le professeur Luc Montagnier, découvreur du virus du sida, dont les travaux ont été pillés par Robert Gallo... Demain, l'histoire ne retiendra plus que ce qui aura été publié en anglais, et les scientifiques seront convaincus que rien n¹est intéressant en dehors des travaux accomplis aux États-Unis.

    Cette monopolisation des savoirs est frappante en botanique. Depuis 1988 et le congrès de Berlin, les anglophones ont éliminé le français, qui est pourtant la langue d¹origine du code, Ils en sont même à substituer aux appellations latines des appellations anglo-saxonnes : l'amanite tue-mouche n¹est déjà plus Amanita muscaria mais Fly Agaric. Et, pour éviter des dénominations qu'ils ne contrôleraient pas, ils ont inventé la notion d'enregistrement de la publication, qui leur permet de maîtriser tout ce qui est découvert - quel que soit le pays de la découverte - voire d¹invalider les brevets correspondants.

    Parallèlement, les Anglo-saxons s'accaparent la formation scientifique : les ingénieurs français doivent passer par les universités anglaises ou américaines pour donner à leurs titres une reconnaissance internationale - pourtant, les cours donnés ne sont souvent que de pâles copies de ce qu'ils ont déjà étudié. Ce n'est pas pour rien que les Anglais envoient de nombreux agents de recrutement dans l'Hexagone pour promouvoir leurs universités, drainant ainsi des milliards aux dépens des établissements non anglophones. Et, comme le dit Charles Xavier Durand : En reconnaissant explicitement ou implicitement une langue scientifique internationale, on a déchu les autres de ce rôle et redirigé les jeunes, intéressés par un complément de formation à l'étranger, vers les pays anglo-saxons, en quasi-exclusivité.

    Puis, il y a la mainmise anglophone sur l'édition scientifique: la publication d'articles est devenue l'un des objectifs prioritaires du chercheur (c'est ce qui fait son renom). Or, que constate-t-on ? Que trois pays (États-Unis d'Amérique, Royaume-Uni et Pays-Bas) détiennent plus de 71 % des revues scientifiques dotées d¹un comité de lecture (66 % il y a dix ans) ; que des géants de la science comme le Japon, la C.E.I., la France et l'Allemagne n'en ont que 15 % ; qu'une analyse fine permet d'affirmer que 8,5 % des articles viennent du Japon, lequel ne maîtrise que 2,5 % des revues, 5,2 % des articles viennent de France, laquelle n'a que 2,6 % des revues... Bien entendu, les revues américaines peuvent ainsi prospérer aux dépens de celles des autres pays et inonder la planète d¹articles rédigés en anglais : elles deviennent les dépositaires de l'essentiel de la recherche scientifique. De surcroît, leurs bénéfices sont arrondis par les chercheurs étrangers puisqu'il est fréquent que ces derniers doivent payer pour être publiés! Les crédits de la recherche française pour engraisser les revues scientifiques américaines ? Oui, c¹est fréquent.

    Mais l'essentiel est à venir ; aujourd'hui, la valeur des scientifiques est fondée sur des indices de citation : combien les chercheurs ont-ils publié d'articles sur leurs travaux ? Comme les revues américaines ont monopolisé l'édition, c'est à elles qu'on va se référer pour juger les scientifiques du monde entier. L'indice le plus utilisé est celui de l'institut de l'information scientifique des États-Unis (ISI): il ne travaille qu'à partir des articles écrits en anglais. On arrive à ce paradoxe que les chercheurs français ne sont reconnus qu'en publiant en anglais. Pire encore : comme les revues scientifiques soumettent à des comités de lecture les articles proposés, cela signifie que les savants américains qui les composent ont un droit de veto sur tout ce qui se publie. De veto et de pillage, comme cela a été le cas pour le professeur Luc Montagnier, spolié de son titre de découvreur du virus du sida.

    Nous voici parvenus au summum de l'absurdité la marginalisation de la recherche non anglophone. Maurice Allais - qui reçut le prix Nobel d'économie en 1988 - en a fait les frais lui, qui n'a publié qu'en français, n'a été récompensé que cinq ans après son élève, Gérard Debreu, lequel publia en anglais. Le monde scientifique anglo-américain se trouve donc dans la position de juge et partie et peut ainsi s'attribuer publications et prix...sans vergogne. Avec ce que cela implique sur l'économie et qu'a décrit le journaliste américain Kevin Philipps. Selon lui, les compagnies américaines fabriquant des produits à haute valeur ajoutée décrochent des contrats non parce qu'elles sont les meilleures mais parce que leurs clients les croient les meilleures. Les représentants de Thomson, d¹Airbus, de Dassault ou de l'Aérospatiale pourraient en témoigner.

    Les conséquences de ces pratiques sont patentes. L'adoption générale de l'anglais comme langue des sciences limite la recherche d'informations aux articles disponibles dans cette langue et plonge dans l'oubli les chercheurs qui écrivent dans d'autres langues. De surcroît, les chercheurs francophones qui publient en anglais ont de forts risques de passer inaperçus, à la fois parce qu'ils ne pourront pas donner tout leur talent par rapport aux chercheurs dont l'anglais est la langue maternelle, mais aussi parce qu'ils seront noyés par la profusion anglophone et par le système de sélection des revues anglophones.

    L'adoption de l'anglais par les scientifiques français contribue au recul de la langue française et de son enseignement, parce que les scientifiques non francophones n'ont plus besoin - même en France - de maîtriser notre langue, mais aussi parce que les scientifiques francophones étrangers s¹interrogent sur le bien-fondé de l'apprentissage approfondi d'une langue qui ne croit plus à sa valeur.

    Enfin, et c'est sans doute le plus important, l'adoption de l'anglais par les scientifiques français annihile l'avantage concurrentiel de la recherche française et, par contamination, celui de l'économie française. Écoutez ce professeur réputé d¹une université des États-Unis d¹Amérique, membre de comités de lecture de revues américaines « Nous recevons les articles en première exclusivité, antérieurement à toute publication, Ils nous arrivent sur un plateau d'argent, écrits dans notre langue, sans que nous demandions quoi que ce soit à quiconque. Comment voulez-vous que nous nous empêchions d'en exploiter les meilleures idées ? (...) Il est arrivé à certains de mes collègues de refuser la publication d'un article lorsqu'ils voulaient pirater son contenu de façon à s'attribuer l'antériorité d'une idée qui les intéressait particulièrement. Et puis, comment ne pas évoquer à nouveau l'affaire Montagnier - Gallo ? Si, au lieu de communiquer ses travaux sur le virus du sida à la revue américaine Science en 1983 - et les mettre ainsi entre les mains de Robert Gallo, notateur de Science - Luc Montagnier les avait publiés en français, l'antériorité de sa découverte n'aurait pas été contestée, l'institut Pasteur n'aurait eu aucun mal à prouver l'utilisation illégale par l'équipe de Gallo de ses souches virales...et toucherait aujourd'hui l'ntégralité des bénéfices des brevets que la découverte du virus a permis de déposer, sans qu'ils aient été grevés de lourds frais de justice...

    Que faire ? Comment réagir ? En 1996, nous avions déjà, au C.L.E.C., des idées bien arrêtées sur le sujet, que nous exprimions à nos autorités de tutelle, comme vous le verrez dans la rubrique Ainsi va la langue du présent Dévorant. Au demeurant, les Japonais commencent à comprendre là, les chercheurs qui reçoivent des deniers publics doivent maintenant publier en priorité leurs travaux en japonais, dans les revues publiées au Japon. Du coup, le milieu scientifique anglophone s'abonne aux revues japonaises et en fait traduire les articles, souvent par des traducteurs japonais. On notera, sans ironie, que les articles refusés par les revues japonaises sont généralement traduits en anglais et soumis par leurs auteurs aux revues américaines ou européennes. C¹est tout bénéfice pour le pays du Soleil levant !

                                                                                                                    Myriam Hadoux
     


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