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Enfant terroriste
Il n'y a plus de limites dans l'absurde. Souvenons-nous de cette proposition de loi consistant à ficher les enfants dès la maternelle.
A n'en pas douter, des mesures seront bientôt prises pour surveiller le bébé dans le ventre de sa mère. Par exemple lors des échographies, il n'est pas interdit de penser que l'examen sera enregistré, examiné et disséqué par des services de l'intérieur. De quoi faire pâlir la Stasi ou la Gestapo...Un garçon de 8 ans entendu par la police pour ses propos sur le terrorisme
Le directeur de cet établissement aurait à coup sûr trouvé sa place dans la milice de 1943. Vous pensez sans doute que j'exagère ? Si peu, au regard de ce qui se met insidieusement en place dans le pays des droits de l'Homme. Au fait, quels droits ?
Le Monde.fr avec AFP | 29.01.2015
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/29/un-garcon-de-8-ans-entendu-par-la-police-pour-ses-propos-sur-le-terrorisme_4565470_3224.html
La police de Nice a confirmé, mercredi 28 janvier, avoir auditionné un enfant de 8 ans pour des propos sur le terrorisme qu'il aurait tenus dans son école primaire.
Selon le directeur départemental de la sécurité publique, Marcel Authier, l'enfant avait été signalé aux autorités par le directeur de l'établissement où il est scolarisé en raison de son comportement après les attentats perpétrés en région parisienne. Le garçon aurait refusé d'observer la minute de silence en hommage aux victimes et tenu des propos de « solidarité » avec les terroristes, selon son instituteur.
30 MINUTES D'AUDITION
« Dans le contexte actuel, le directeur de l'école a décidé de signaler ce qui s'est passé à la police », précise le commissaire Authier, en notant qu'il ne s'agit aucunement d'une plainte.
« On a convoqué l'enfant et son père pour essayer de comprendre comment un garçon de 8 ans peut être amené à tenir des propos aussi radicaux », explique M. Authier. L'enfant a été entendu pendant trente minutes, puis a joué avec des jouets pendant l'audition de son père, civilement responsable. Les représentants de l'école primaire ne se sont pas encore exprimés sur l'affaire.
« L'ENFANT NE COMPREND PAS CE QU'IL A DIT »
« Visiblement, l'enfant ne comprend pas ce qu'il a dit. On ne sait pas où il est allé chercher ses propos », rapporte le directeur départemental de la sécurité publique. Selon son avocat, qui a tweeté des extraits de l'audition, l'enfant aurait répondu « Je sais pas » à la question « qu'est-ce que veut dire le mot terroriste pour toi ? »----
La marseillaise à l'école
Un hymne national ? Pourquoi pas, mais de grâce, pas la marseillaise.
Même Madame Taubira ne la chante pasContrairement à ce qu'affirme cet élu UMP, ce n'est pas en refusant de chanter la marseillaise que la nation est insulté, mais ne lui en déplaise, le contraire.
La faire chanter à l'école ne rendra pas les enfants plus « civiques ! ». La façon de leur expliquer le sens des paroles de ce chant de guerre et de haine, au sein de l'école, est un défit indigne de la république. Pire, une insulte, voir un parjure envers les millions de morts durant les grandes guerres du 20ème siècle. C'est exactement la même chose qu'avec la religion. Ce sont des outils privilégiés de manipulation de la jeunesse dans le but de les asservir ensuite.
C'est à vomir.
Gaulois.
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Médecins étrangers
Ou la France des paradoxes.
Les lecteurs vont sûrement penser que je n'aime pas la France. C'est vrai que parfois je ne fais pas dans la dentelle quand je me lance dans la critique.
La vrai question est de savoir ou va la France. Le regard porté sur les étrangers, faut-il le rappeler encore, dans le pays des droits de l'Homme, est au sommet de la bêtise. D'abord c'est quoi un étranger ? Quelqu'un qui vient d'un autre pays, d'une autre planète ?
La confusion, si bien entretenue par ceux qui nous gouvernent fait des ravages dans les esprits. Il faut bien reconnaître que l'amalgame entre étranger et racisme est solide.
Depuis la révolution industrielle, la France est faussement bienveillante envers les étrangers lorsqu'il s'agit d'exécuter les plus sales besognes ( Hauts fourneaux, mines de charbon, travaux publics et bâtiment, etc...) Sans eux, ou en serait le pays ? Les contradicteurs avanceront que si les étrangers n'étaient pas là, les français feraient le travail. Pas si sûr !
Voilà maintenant que le pays s'en prend aux médecins étrangers. Des fois qu'ils seraient incompétents. La France est mal placée pour faire de telles critiques puisque ses têtes pensantes ont fui à l'étranger, notamment les États Unis et le Royaume Uni qui, bizarrement ne sont pas considérés comme pays étrangers. Ce qui explique d'ailleurs l'utilisation de l'anglais tous azimuts dans le langage courant en France. Vous allez encore penser que je suis contre l'anglais. Pas du tout ! Chaque pays doit garder sa culture, éventuellement la faire partager aux autres pays, mais sûrement pas l'imposer.http://blogs.mediapart.fr/blog/victorayoli/160513/merde-l-anglais
Ces articles en disent assez long sur la mentalité française. Les médecins étrangers sont des étrangers, donc incompétents ! La preuve puisque qu'un chirurgien étranger de l'hôpital de Dreux opérait depuis 27 ans et qu'il doit quand-même apprendre à opérer !
La France ne s’embarrassait pas de préjugés lorsqu'elle colonisait les pays africains, les DOM TOM et ailleurs. Aujourd'hui encore, si la colonisation a pris un autre visage, les immigrés restent la cible privilégiée des français.
https://www.atd-quartmonde.fr/n48-les-immigres-prennent-des-emplois-aux-francais/
Cocorico....
Gaulois.
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Abandonnés dans la poussière
Pendant que nous avons en France, le confort de l'énergie électrique, il est un pays d’Afrique, le NIGER dévasté par AREVA pour extraire l'uranium nécessaire au fonctionnement des réacteurs nucléaires.
A lire et à méditer, ce rapport de Greenpeace qui en dit long sue la question.
Gaulois.
Si le PDF ne s'ouvre pas, suivre ce lien :
http://www.greenpeace.org/france/PageFiles/266521/abandonnes-dans-la-poussiere.pdf
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Les uns vivent et dorment dans des palaces, pendant que les autres vivent dans la rue. Un choix de société ? Sûrement pas car c'est bien à cause des agissements peu scrupuleux des premiers que les seconds sont SDF. N'importe quel citoyen peut aisément comprendre cela, avant que n'arrive son tour.
L'amalgame qui consiste à dire que certains travaillent est insupportable. Tout aussi insupportable d'annoncer que plus de la moitié sont d'origine étrangère. Il serait temps d’abolir le mot " Étranger ", synonyme de racisme et xénophobie.
L'espèce humaine se compose de trois catégories :
Les loups
Les bergers, au service des loups
Les moutons, asservis par les premiers.
Logique implacable, c'est dans les pays riches qu'il y a le plus de pauvres.
Cherchez l'erreur.
Gaulois.
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Dangers travail
Non, je ne fais pas d'amalgame avec le film documentaire « Attention danger travail ».
Ce n'est certes pas nouveau. Le travail est dangereux ! Surtout lorsque qu'il s'agit d'être exploité par des patrons sans scrupules. Leur souci majeur étant de faire du fric et pour cela, rien ne les arrête. Pas même le code du travail qui n'a jamais été vraiment respecté, en dehors de quelques trop rares exceptions.
En terme de harcèlement au travail, les femmes sont hélas les premières victimes de leur hiérarchie voir même par des collègues. Quand en plus elles sont intérimaires et en situation de faiblesse familiale, elles deviennent des proies faciles. Dans l'entreprise, l'intérimaire est moins considéré qu'un outils et quand c'est une femmes, elle est un objet sexuel. La lâcheté n'a pas de frontière.
Les conditions de travail se dégradent de plus en plus. La flexibilité, la disponibilité est totalement hors norme. Par exemple, Gaulois a une fille qui bosse dans une société à Nogent-le-Rotrou. Elle bosse en trois huit, donc poste du matin, du soir et de nuit. Le plus destructeur de la santé. De plus, dans la même semaine, il n'est pas rare qu'elle soit d'office changé de poste et d'horaire. Bonjour la fatigue, la santé et les projets de la vie courante, quand en plus il y a deux enfants en bas âge. Un jour qu'elle tentait un semblant de révolte, en indiquant au patron qu'un syndicat serait indispensable dans l'entreprise, il lui a
rétorqué, droit dans ses souliers vernis « Celui ou celle qui monte un syndicat est mort ! » A ce jour, l'entreprise qui compte plus de 100 personnes n'a toujours pas de syndicat.
Nul doute que l'employeur et la société d'intérim n'ont rien à cirer du sort de cet employé intérimaire qui perd un doigt. Ils vont payer l'amende et basta, au suivant.
Comme par exemple cette société de carrosserie automobile du sud de l'Orne, Gaulois est plutôt bien placé pour décrire l'atmosphère qui y règne puisqu'il y a travaillé près de trois ans en intérim. Gaulois a un fils qui y laisse sa santé depuis plus de 10 ans. Lorsque vous pénétrez dans les ateliers immenses, vous êtes agressé par le bruit des machines et la pollution engendrée par les soudures. Les accidents sont fréquents et parfois mortels. Mais la vie continue, inexorable avec son lot de misère, de doigts coupés, de dépressions. Dernièrement, dans cette même usine du sud de l'orne, le chef de file d'un syndicat a été remercié, sans nul doute parce qu'il n'était pas dans la ligne directrice du site.http://www.ouest-france.fr/le-syndicaliste-conteste-son-licenciement-1460361
http://www.le-perche.fr/11760/le-delegue-syndical-ne-sera-pas-licencie/
Tant qu'il y aura des salaires exorbitants pour les principaux dirigeants de ces sociétés inhumaines. Tant que des parts importantes des bénéfices seront distribuées à des actionnaires « toxiques ». Nous assisterons à des situations telles que celles-ci.
La classe ouvrière ferait bien de se souvenir que les dirigeants d'entreprise ne sont, fondamentalement, rien sans eux.
Gaulois.
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Derrière le miroir
Ou le tapage médiatique à n'en plus finir et le tsunami émotionnel
N'en doutons pas, tout ce cirque va très vite tomber dans l'oubli. Vous ne trouvez pas que ça pue l'hypocrisie à plein nez et la récupération à tour de bras par ceux qui, aujourd'hui se réclament du droit d'expression. Manuel Walls, pour ne citer que lui, est aussi un "je suis Charlie" alors qu'il n'a cessé de détruire la liberté d'expression depuis qu'il est premier ministre et qu'il s’apprête, sous des prétextes bidons, a introduire une loi anti-terroriste à la française sur le modèle « patriote act » made in USA d'ailleurs fortement contesté par les défenseurs des droits de l'homme. Des lois qui, comme celles instaurées par Nicolas Sarkozy en son temps, ne servent à rien, sinon à engendrer une répression aveugle et opposer les citoyens contre les citoyens.
Passées les premières 24 heures, les charognards de la politique ont commencé la récupération et adopté une stratégie virant à la tragédie qui a touché tout le monde. Nos dirigeants le savent bien, c'est communicatif, comme de bailler en public. Voir ces millions de "je suis Charlie" dans la rue alors que le journal était en faillite a finalement quelque chose d'artificiel. Pas sûr que ce soit une réelle solidarité avec Charlie Hebdo.
Comme c'était prévisible, la popularité de nos principaux dirigeants remonte, même si ce n'est pas fracassant.Laissons passer quelques semaines et les moutons, n'ayant plus d'herbe à brouter, changeront de pré.
Qui étaient ces terroristes
Produits de toute pièce par un système sans concession ?
A lire absolument :
L’enfance misérable des frères Kouachi
Eloïse Lebourg (Reporterre)
jeudi 15 janvier 2015http://www.reporterre.net/L-enfance-miserable-des-freres
Quelle était l’enfance de Chérif et Saïd Kouachi, les deux hommes qui ont assassiné les journalistes et les policiers à Charlie Hebdo ? Une enfance misérable, de père absent et de mère prostituée, dans un immeuble populaire du 19e arrondissement de Paris. Evelyne les a connus, elle témoigne. Un document exclusif de Reporterre
Elle en rêvait, de son logement social. Elle pose donc meubles, enfants, mari, dans un F4 du 156 rue d’Aubervilliers, à Paris. Avec son CAP de comptabilité, Evelyne s’en va chaque matin travailler tout près de la cité, en plein 19e arrondissement. Nous sommes dans les années 1980. La mixité sociale n’est encore qu’une théorie, un concept.
« Ici, nous vivions entre pauvres. Et encore, la plupart des gens, une fois passées quelques années, partaient ailleurs. Le quartier craignait vraiment. Nous avons décidé de rester pour changer notre environnement nous-mêmes, nous les locataires du 156. Nous voulions sauver notre quartier. »
Un enfant comme les autres
Alors, Evelyne crée des associations. L’une d’elles, Jeunes et locataires, voit le jour dans les années 1990. Son but est de sortir les enfants, de leur faire découvrir autre chose « que le ghetto ». Son association est une des rares à traverser le temps, elle existe pendant plus de dix ans. Elle parvient à dégoter quelques subventions, alors elle prend la main des gamins du quartier et les emmène ailleurs. Un goûter dans un parc, une sortie dans un beau quartier de Paris, et même un jour : Eurodisney.
On la prévient, dans la bande des enfants, l’un est particulièrement coquin, voire turbulent. Il s’appelle Chérif. Il se balade toujours avec son grand frère Saïd, plus discret. À croire que le plus petit est l’aîné. Saïd pleurniche tout le temps, et suit toujours son cadet. Evelyne surveille le cadet « comme du lait sur le feu ».
« J’adorais cet enfant. Il suffisait qu’on le cajole, qu’on le prenne dans les bras pour qu’il se calme. Moi, je l’ai trouvé touchant, ébahi comme tous les autres par la bande à Mickey. » Un enfant comme les autres, qui croit en la magie de Disney, et qui se calme dès qu’on l’apaise. « On les emmenait au cinéma, Chérif adorait y aller. »
Mère en détresse
Sa mère n’a pas d’argent pour payer la cantine, et elle n’est pas du genre à demander de l’aide. Evelyne qui aide tout le monde à faire ses papiers, ne l’a jamais vue dans son bureau. On ne sait rien du père, et peut-être même les enfants ont-ils des pères différents. Ils ont toujours vécu ici, nés en 1980 et 1982. Deux des cinq enfants ont déjà été placés ailleurs par les services sociaux, quand Evelyne suit Cherif et Saïd.
Quelques mois après la sortie à Eurodisney, Chérif rentre de l’école comme chaque midi. Accompagné comme toujours de son grand frère, il découvre ce midi-là, en plein milieu de l’appartement, sa maman morte. Morte de quoi ? Elle aurait avalé trop de médicaments. Pour beaucoup, il s’agit d’un suicide.
Finalement, tout le monde connaissait le quotidien de cette mère célibataire. Et les langues des habitants du quartier finissent par se délier. Elle ne parvenait plus à subvenir aux besoins de ses cinq enfants, elle avait fini par faire le trottoir pour arrondir les fins de mois. Elle serait morte, selon la gardienne qui était la seule qui lui parlait, enceinte d’un sixième enfant.
Les enfants sont orphelins, Saïd a douze ans, Chérif a dix ans. Ils quitteront le 156, pour passer leur adolescence, en Corrèze, dans un établissement de la Fondation Claude Pompidou
"On aurait dû aider cette maman"
Evelyne l’a reconnu sur sa télé mercredi 7 janvier. « J’ai appelé mon gendre, qui lui aussi a grandi dans le quartier. Il m’a bien confirmé. J’ai pleuré. Je me suis dit que je suis responsable. J’aurais dû aider cette maman. On n’aurait jamais dû emmener les enfants à Eurodisney, avec cet argent-là, on aurait dû aider cette maman. Chérif avait une dizaine d’années, pas plus. Finalement, à n’avoir rien vu, nous avons tué cette mère et avons été incapables de sauver ses enfants. »
Evelyne est inconsolable devant sa télévision. « Chérif était un enfant comme les autres. Mais il n’aura pas reçu d’amour… Il a trouvé dans le fanatisme religieux, la famille qu’il n’a jamais eue. Ils ont su lui monter la tête. En même temps, c’est facile de s’en prendre à des gamins aussi isolés et fragiles. Personne n’était là pour le remettre dans le droit chemin. »
"S’il avait eu une enfance heureuse, serait-il devenu terroriste ?
Evelyne tient pour responsable la politique de la Ville. « Le but était de parquer là les pauvres. Et personne ne s’en occupait. Les assistantes sociales démissionnaient une à une. Elles avaient trop de boulot par chez nous, elles préféraient se faire muter ailleurs. Alors chaque mois, on avait une nouvelle personne qui reprenait notre dossier, et au final, on n’avançait pas. »Evelyne en veut aussi beaucoup au manque d’encadrement des enfants. « Il n’était pas rare que l’on voit des enfants de cinq-six ans traîner devant l’immeuble à minuit. Chérif lui, était comme abandonné. Je me souviens d’un jour durant lequel nous organisions un goûter. Nous n’avions pas de local, alors nous allions dans les caves. Je suis remontée chercher des gobelets, et là, j’ai vu un gardien demander à Chérif, qui était tout maigrelet, de se mettre à genoux pour demander pardon, parce qu’il avait fait une bêtise. Comme il n’avait pas de papa, et une maman absente, il était un peu le souffre-douleur. Enfin, je ne voudrais pas que vous pensiez que je le défends. Mais je veux dire, s’il avait eu une enfance heureuse, serait-il devenu un terroriste ? »
Elle raconte aussi, pour expliquer le contexte de désarroi, l’histoire d’un autre jeune, habitué de la brigade des mineurs, qu’elle faisait dormir chez elle, parce qu’il était battu par sa maman. Un jour, il fugue, les premières nuits, il dort sur le toit. Evelyne finit par le ramasser, lui faire passer une nuit dans le lit de son fils. Le matin, elle le dépose à la police. C’est un habitué, quatre fois qu’il vient. La première fois, à cause d’une brûlure au troisième degré causé par un fer à repasser. Evelyne se met en colère : « Combien de fois devrai-je vous l’amener avant que vous le retiriez de sa mère ? »
Mais le policier veut d’abord savoir comment l’enfant a vécu pendant ces huit jours d’errance. Il comprend tout, quand l’enfant parle d’un monsieur. « Les enfants étaient tellement laissés à l’abandon que le 156 était devenu un repère de pédophiles. Ils passaient le soir, les gamins étaient livrés à eux-mêmes sur le parking. Les parents ne les cherchaient pas… »
"Nous étions entourés de violence"
Evelyne en a marre : « Nous avions quatre centres sociaux dont La maison des copains de La Villette, Action fraternelle, ou encore Espace 19, mais les éducateurs, salariés, n’étaient pas plus âgés que les délinquants et leur donnaient rendez-vous dans les cafés à fumer des clopes et boire des verres. Moi, j’appliquais la méthode bénévole de la ’maman’ et je n’ai jamais eu de problème avec ces jeunes. Sont-ils totalement responsables de ce qu’ils deviennent ? Délinquants, drogués, et pour les frères Kouachi, ces monstres incompréhensibles ? »
Marise (prénom modifié) se pose la même question. À l’époque, elle aussi habite le quartier. Militante, elle multiplie les associations pour venir en aide aux quartiers difficiles. « J’ai vécu de bons moments. Mais avant les années 90, et la prise de conscience que la mixité sociale était indispensable, nous ne parlions pas de ça lors de nos réunions politiques. (NDLR : Marise a d’abord été militante au PC, puis au PS). La société délaisse les pauvres, les met en colère, les rend violents, puis parfois haineux. »
« Les seuls qui acceptaient de vivre au 156 étaient les sans-abris. Nous étions entourés de violence. » Evelyne renchérit. « Je me souviens de ces gamins dont le père était toujours saoûl, et s’endormait avant que les enfants ne rentrent de l’école. Il fermait à clef, les enfants dormaient dans les escaliers. Nous faisions des signalements, mais même les professeurs ne disaient rien… C’est une société entière qu’il faut condamner d’avoir laissé grandir des enfants dans une telle misère. »
"Terreau fertile"
Evelyne, chrétienne qui pense qu’il faut savoir rire de tout, savait que doucement l’islam gagnait dans le quartier. « Je voyais de plus en plus de femmes porter le voile, puis avoir des propos de moins en moins laïcs. » Marise acquiesce : « Au début, dans les années 90, un des pratiquants de la mosquée de la rue de Tanger faisait partie du Conseil de Quartier. On l’aimait beaucoup, il était très laïc, très ouvert. Nous faisions nos réunions dans la mosquée. Je trouvais cela formidable. Puis notre ami, un jour nous a dit qu’il quittait la mosquée, qu’il ne se retrouvait plus dans les paroles de l’imam. Dès lors, la porte de la mosquée nous est restée à jamais fermée, et nous voyions le changement dans le comportement. Les salafistes ont petit à petit pris possession des lieux, jusqu’à l’arrestation de la cellule des Buttes Chaumont. »
Marise pense que l’intégrisme ne peut prendre racine que sur ce genre de terreau fertile où la précarité et l’abandon ont pris la place normalement nécessaire de l’intégration. « Mais je suis optimiste, depuis l’avènement de la mixité sociale, les choses vont mieux. Je reste persuadée que la mixité était la bonne solution. En revanche, ces enfants nés dans le triple abandon, d’une société, parfois de racines, et encore pire d’éducation, n’ont pas pu apprendre les limites, pas pu s’intégrer… Et ils ont trouvé refuge dans la délinquance, la violence, la prison, et parfois dans l’intégrisme religieux. Il reste cependant de nombreuses structures à créer pour prévenir, intégrer, encadrer. Tenez, pour l’intégration, moi j’aime beaucoup animer l’atelier tricot au Centre Social Riquet mais je dis aux femmes d’arrêter de parler une langue entre elles que je ne comprends pas, j’ai l’impression qu’elles parlent de moi. Ça les fait rire. Mais finalement, parler le même langage quand on est ensemble, c’est plus simple non ? »
Pour Marise, « nous sommes responsables de ne pas avoir offert une jeunesse équilibrée à ces mômes, en n’ayant jamais vu la souffrance de leur mère, leur désarroi d’orphelins… Mais ce n’est pas une excuse pour tuer les autres et ne pas avoir le recul face à l’absurdité du fanatisme… »
Evelyne, elle, qui a pris sa retraite et vit maintenant dans la région Centre, concède : « Je ne devrais pas le dire, vous allez me prendre pour une folle, mais quelque part, moi ces gamins-là, je les plains… »
Tous les morts n'ont pas la même valeur
Ce texte, politiquement incorrect ne figure pas sur la toile17 personnes assassinées par des fanatiques religieux et 4 millions de personnes sortent dans la rue, et tous les médias parlent d’une seule voix pour d’écrire ces horribles actes.
130 000 morts depuis le début de la guerre civil en Syrie, il y a 4 ans.
1000 victimes de la secte Boko-Haram au Nigéria en seulement 4 jours, entre le 4 et le 7 Janvier 2015.
2000 personnes tuées en Palestine rien que sur l’année 2014.
Tous ces mineurs du Niger, travaillant dans les mines d’uranium d’Aréva, ‘les plus sûr du monde’ et qui meurt avant l’âge de 60 ans.
Et si peu de réaction !
Est-ce parce qu’ils sont noirs, arabes ou musulmans ? Ces humains, parce qu’ils n’ont pas la bonne carte d’identité, seraient-ils moins humains ?
TOUS LES MORTS N’ONT PAS LA MÊME VALEUR !
1 soldat français meurt au combat en Afghanistan, c’est l’émoi, la tristesse, un drame pour la République qui perd un ‘soldat de la liberté’. Une enquête est même lancée.
1 fillette meurt d’une balle française en Afghanistan, ça ne fait même pas une ligne dans les journaux. Alors pourquoi une enquête ?
TOUS LES MORTS N’ONT PAS LA MÊME VALEUR !
1 policier est abattu, froidement, par un fou furieux et ce sont 4 millions de manifestants, des funérailles nationales à l’Elysée, sa famille interviewée aux journaux télévisés de 13h et de 20h, un éloge de sa vie et de ses collègues.
1 manifestant est tué par la gendarmerie démocratique et, seulement, 10 milles personnes manifestent leur émotion et leur peur sur la liberté de manifester. Une enquête est ouverte par la police des polices et les journalistes répètent, sans recul, la version policière, c’est-à-dire celle de ceux accusé d’homicide. Evidemment la famille de la victime est privée de médias.
1 habitant des quartiers HLM est tué par la police républicaine, la France ne se lève pas, la version policière, la même que celle du procureur, tourne en boucle dans les médias locaux. La victime y est décrite si négativement, qu’à les écouter le policier en question devrait être décoré pour ce meurtre. La famille de la victime est sommet de faire profil bas et de lancer des appels au calme, si elle veut que l’enquête de la police de polices daigne commencer.
TOUS LES MORTS N’ONT PAS LA MÊME VALEUR !
Dans ces quartiers, tout comme dans les colonies françaises que sont les DOM-TOM, lorsqu’un môme de 12 ans perd un œil par un tir de flashball des gardiens de la paix, les journalistes, criant leur indépendance aujourd’hui, répètent depuis trop longtemps la version policière, au mot près. La famille est laissé seule à elle-même pour une bataille judiciaire, longue de plusieurs années, trop souvent classée sans suite.
Et les 4 millions de personnes qui défilaient pour les Droits de l’Homme et la Liberté, où sont-elles ?
TOUS LES MORTS N’ONT PAS LA MÊME VALEUR !
Pour que les violences des forces de l’ordre restent aussi inadmissibles que celles des racistes de tout poil qui veulent imposer leurs idées par la force et la peur.
Pour que les blessés par la police, leurs familles et les familles des tués par la police reçoivent le même traitement que celui des victimes de Charlie Hebdo, de l’Hyper Casher et de l’imprimerie.
Et pour afficher notre entier soutien aux blessés, mutilés et aux familles des tués par la police.
Nous serons présents à la manifestation du 22 février à Nantes. Lieu et date auxquels, en 2014, 3 manifestants y ont perdu un œil et 3 autres sont toujours en prison pour avoir osé s’être exprimé dans la rue.
TOUS LES MORTS AURONT LA MÊME VALEUR !Gaulois.
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AREVA porte plainte
Ou la démocratie selon la secte nucléaire
Après sa décrépitude flagrante tous azimuts, que reste-t-il à AREVA ?
La bête nucléaire est aux abois. Ses EPR ratés, sa politique mortifère en Afrique, entre autres nombreux scandales, elle en est réduite à harceler ceux qui dénoncent à juste titre ce qui est une évidence flagrante. Après l'Observatoire du Nucléaire, c'est au tour de la Coordination Antinucléaire du Su-Est d'être dans le collimateur de l'organisation en faillite. Rigolez pas, c'est quand-même avec vos sous !
Annoncer simplement que l'on est contre le nucléaire suffira pour vous retrouver sur le banc des accusés. Il est à espérer que les plus septiques verront dans de telles pratiques un aveu d'échec des promoteurs de cette technologie mortifère.
Vous avez dit droit d'expression ? Pas chez AREVA !
Gaulois.
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Charlie, les terroristes et les autres
Personne ne peut accepter une telle barbarie, perpétrée contre Charlie Hebdo le 7 janvier.
Ce que déclare Guillaume Liégard. Publié sur le site de Regard n'est qu'une très sommaire approche de cet événement dramatique.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/11/ils-participeront-a-la-marche-republicaine-dimanche-a-paris_4553608_3224.htmlUnité nationale, pour info un texte de la revue "Regards" sur le sujet.
La légitime émotion collective créée par l'attentat contre Charlie Hebdo ne doit pas être le prétexte d'un Patriot Act à la française. Elle doit aussi conduire à une lutte sans compromis contre les fondamentalismes qui prospèrent aujourd'hui.
L'effroyable massacre de la rédaction de Charlie Hebdo a suscité une intense émotion, un sentiment profond de dégoût contre un acte barbare. Spontanément des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue, les déclarations ont été unanimes pour condamner ces assassinats, c'était bien le minimum.
Il n'y a pas lieu de douter de la sincérité de toutes celles et tous ceux qui se sont exprimés, mais au-delà de la sidération commune, commencent les divergences politiques. Dès ses premières déclarations, le président de la République a appelé à « l'unité nationale face à la barbarie ». Il n'en est pas question. Une union nationale des forces politiques supposerait un accord sur ce qu'il faut dire et faire après un tel événement. C'est évidemment impossible.
La tentation sécuritaire
Au lendemain même de l'attentat meurtrier à Charlie Hebdo, Marine Le Pen a déjà embrayé, réclamant un référendum sur la peine de mort. S'agissant de lutter contre des djihadistes qui partout manifestent le peu de cas qu'ils font de leur propre vie, aspirant plutôt au martyr, la revendication est grotesque. La présidente du FN le sait bien, et si elle utilise cette arme, c'est qu'elle tente de capter l'aspiration à l'ordre qu'un tel événement fait naître au sein d'une fraction de la population.
Depuis des années, l'arsenal législatif a été sans cesse modifié, se traduisant à chaque fois par de nouvelles restrictions des libertés et des moyens accrus de surveillance par l'État. Nicolas Sarkozy s'était spécialisé dans l'exploitation nauséabonde de faits-divers, pour alourdir à chaud les lois répressives de ce pays. Les conséquences sont bien connues, avec une criminalisation croissante des mouvements sociaux, les procès en tout genre contre des syndicalistes et l'utilisation d'armes disproportionnées contre des manifestations.
Le 24 décembre, dans un curieux cadeau de Noël aux internautes, Matignon a publié un décret d'application à l'article 20 de la loi de programmation militaire (LPM). Ce texte, sous le vocable lénifiant d' "accès administratif aux données de connexion" permet une très large surveillance des télécommunications des Français (téléphone, SMS, internet, etc...) par les services de l'Etat.
Lutter contre la barbarie fondamentaliste
Tous les éléments d'un Patriot Act à la française sont déjà en place. Nul doute que des voix nombreuses vont, au nom de la lutte contre le terrorisme, demander de nouvelles restrictions démocratiques. D'autres réponses sont pourtant possibles. Celle de Fabian Stang, maire d'Oslo, après la tuerie de l'Île Utøya perpétrée par le néo-nazi Anders Breivik en 2011 (69 morts parmi les jeunesses socialistes norvégiennes), est admirable : « Nous allons punir le coupable. La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie. » Elle évoque ce que doit être notre combat. Combattre la barbarie commence par ne pas abandonner nos valeurs. Céder à la peur, en rabattre sur nos exigences démocratiques est un piège redoutable (lire aussi"Face à l'horreur, ni la peur ni la haine"). C'est reconnaître nous même que nos ennemis ont gagné en entrant sur leur terrain.
S'il ne faut rien lâcher sur nos valeurs d'égalité, de démocratie, il faut aussi mener un combat implacable contre la barbarie djihadiste. Celle-ci est plus encore l'expression d'un projet politique totalitaire qu'une dérive intégriste et disons le mot, c'est une forme de fascisme. Les exactions de Daesh au Proche-Orient sont proprement abominables. Le massacre de mercredi n'est qu'un échantillon de ce que subissent tous les jours les populations yézidies, kurdes, chrétiennes et sunnites en Irak et en Syrie.
Cela suppose donc un combat de tous les instants contre ces courants, mais aussi leurs protecteurs. Chacun sait que l'Arabie Saoudite et surtout le Qatar ont abondamment financé Al Qaïda et Daesh, deux pays avec lesquelles la France entretient les meilleures relations pour des raisons économiques. Il y a peu encore, Nicolas Sarkozy, qui demande aujourd'hui des mesures énergiques au gouvernement, cachetonnait complaisamment à Doha à l'invitation de la Qatar National Bank. De toute évidence, la lutte contre le djihadisme est soluble dans le carnet de chèques.
S'opposer à l'ascension politique des intégrismes religieux
Une partie de la gauche doit aussi balayer devant sa porte. Il faut être intraitable contre toutes les formes de racisme. Les discours haineux, les amalgames nauséabonds contre les musulmans sont devenus monnaie courante et nécessite un combat acharné et sans relâche. Mais ce qui s'est passé mercredi à la rédaction de Charlie Hebdo, les horreurs quotidiennes en Afghanistan, au Pakistan ou au Proche-Orient ne sont pas seulement le fruit d'une réaction, même très dévoyée, aux interventions impérialistes ou au climat antimusulman en France.
Il existe, de par le monde, une montée globale des intégrismes religieux et de leurs projections politiques. Le Tea Party aux États-Unis, la victoire électorale du BJP en Inde, l'extrémisme juif ou l'islamisme radical traduisent un recul de la sécularisation de la politique. Le phénomène est trop général pour ne pas renvoyer à des raisons d'ensemble qu'il faudra analyser en détail. Tous ces courants sont irréductiblement nos ennemis. Baisser la garde au nom d'un adversaire principal que serait l'impérialisme (ou autre) serait une tragique erreur. Au sein même du monde musulman existe une lutte à mort entre des courants modérés et des forces ultraréactionnaires. Ces derniers doivent être défaits.
Notre horizon, notre projet conjuguent égalité, liberté et solidarité. Cela suppose un combat de tous les instants contre la logique folle du capitalisme qui détruit nos sociétés. Cela signifie, aussi, d'être intraitable contre tous les fanatismes dont les valeurs sont point par point antinomiques aux nôtres.
Guillaume Liégard. Publié sur le site de Regards.
Au delà des faits, de la douleur des familles et des proches des victimes de Charlie Hebdo, il est nécessaire de prendre un peu de recul et si possible faire preuve d'un peu d'objectivité. Et puisque l'on parle tous azimuts du droit d'expression, autant vous faire part de ce que je pense de ce gigantesque tapage médiatique, au risque d'essuyer des critiques.
N'allez surtout pas croire qu'il s'agit d'accorder un quelconque crédit à ceux qui ont assassiné les 12 personnes de Charlie Hebdo.
Comme toujours, les médias manipulent les foules dans un battage bien orchestré au delà des limites de la décence qui est due aux victimes, alors qu'ils ont droit au recueillement.
Le chef de l'état et ses deux principaux ministres l'ont bien compris, comme s'ils n'attendaient que cette horreur pour redorer leur blason. Passés maîtres de la récupération et de la manipulation, ils se mêlent aux foules en désarroi.
Il n'est pas si sûr que ce soit une bonne idée quand tous ces hauts personnages, religieux et chefs d'états, etc... Prennent la tête d'une marche avant tout populaire. N'en doutez pas, c'est bien le peuple qui risque d'être la cible de tels actes. Il n'est pas si sûr non plus que la spontanéité des quelques 4 millions de citoyens soit celle décrite par les grands médias.
http://www.regards.fr/web/article/unite-nationale-c-est-nonque cache cette poignée de main ?
Voir aussi : http://www.parismatch.com/Actu/Politique/Comment-Sarkozy-s-est-invite-sur-la-photo-687584
Alors qu'ils sont, en principe, les ennemis jurés, l'entente cordiale d'un moment n'est rien d'autre qu'une profonde hypocrisie. François Hollande, dont la cote de popularité n'a jamais été aussi basse y voit là une opportunité qui lui tombe du ciel, ou d'ailleurs...Il y a fort à parier que, à court terme, sa popularité remontera de façon spectaculaire dans les sondages, ainsi d'ailleurs que celle de Nicolas Sarkozy qui y voit un retour inespéré de sa politique des plus contestables. Les foules naïves, à qui on ne demande surtout pas de réfléchir déchanteront peut-être...Bientôt. Car enfin, à force de mener une guerre sournoise au monde arabe, en particulier contre l'islam qui est une religion de paix et non de haine, il ne faut pas s'étonner d'assister à de tels actes terroristes. Il ne faut pas s'y tromper, il s'agit d'une guerre sournoise entre des groupes terroristes fanatiques et isolés, agissant au nom d'idéologies religieuses ou ethniques et le terrorisme d'état, des états. Les amalgames font souvent bien plus de mal et de dégâts.
Au nom du droit de la presse, du droit d'expression, tout ne peut pas être permis. Comme par exemple les articles de Charlie Hebdo caricaturant les religions et quasiment bénit aujourd'hui. Alors que Dieudonné, comme l'on sait est censuré dans ses paroles. Que ce personnage soit ou non contestable, il y a deux poids deux mesures et là encore les amalgames vont bon train.
Voir aussi : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/dieudonne-se-sent-comme-charlie-coulibaly_1639592.htmlLes responsables de ce canard auraient sans nul doute dû y réfléchir avant que ne survienne la réaction folle de ces fanatiques. D'autant qu'ils s'étaient préparé à des réactions possibles des fanatiques extrémistes. Il y en a toujours eu et il y en aura certainement longtemps encore. Mais est-il nécessaire de les provoquer ? Le mot n'est pas trop fort ; de les fabriquer ! Grâce ou plutôt à cause des colonisations séculaires et du capitalisme, avec tout ce que cela entraîne d'injustices sociales et économiques.
Malgré ces rassemblements de masse, comme ceux du 11 janvier 2015, faut-il le rappeler encore sous d'habiles manipulations médiatiques, d’intellectuels et de dirigeants, tous ne sont pas en harmonie sur le fond. Comme par exemple des collégiens et lycéens de St Denis.
A Saint-Denis, collégiens et lycéens ne sont pas tous « Charlie »Le Monde.fr | 10.01.2015 à 00h11 • Mis à jour le 10.01.2015 à 01h07 |
Minute de silence dans un lycée de Bayonne
« Je ne suis pas Charlie » : la phrase était inscrite sur le colis suspect trouvé, ce vendredi 9 janvier, dans la salle des professeurs du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis. « Il n'y avait pas de bombe, mais des câbles et un détonateur », soufflent Maryam et Marie-Hélène, deux élèves de 1re, à la sortie des cours, encore chamboulées par « cette semaine de fous ».
#JenesuispasCharlie, c'est aussi le hashtag qui a commencé à apparaître sur Twitter, ces dernières heures, comme un contre-pied – presque une provocation – face la mobilisation suscitée par l'attentat contre Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier.
« ILS ONT INSULTÉ L'ISLAM ET LES AUTRES RELIGIONS »
La plupart des élèves croisés, vendredi après-midi, à Saint-Denis s'y reconnaissent. Ils condamnent l'assassinat des caricaturistes... Mais presque autant que leurs caricatures. Pour tous, la vie est sacrée, mais la religion aussi. « Moi, la minute de silence, je ne voulais pas trop la faire, lâche Marie-Hélène, 17 ans, je ne trouvais pas juste de leur rendre un hommage car ils ont insulté l'islam, et les autres religions aussi. »
Ce que Maryam, sa camarade, redoute aujourd'hui, c'est « la haine qui va encore aller sur l'islam ». La jeune fille de 16 ans fait état de « filles voilées », comme elle, qui auraient été « agressées par des skinheads dans le 9-4 » (pour « 94 », département du Val-de-Marne), croit-elle savoir. Toutes deux ont tout de même respecté le temps de recueillement, jeudi 8 à midi, appelé de ses vœux par le gouvernement. « Même ceux qui ne voulaient pas sont restés silencieux », disent-elles.
« ILS AURAIENT PU NE TUER QUE LUI »
C'est aussi le cas d'Abdel, 14 ans, en 4e au collège Pierre-de-Geyter, un peu plus dans le sud de la ville. « Bien sûr que tout le monde a participé à la minute de silence, et il y avait tous les musulmans », insiste-t-il. Mais il ne cache pas sa motivation : « Je l'ai fait pour ceux qui ont été tués, mais pas pour Charlie [Charb], le mec qui a dessiné. Je n'ai aucune pitié pour lui. Il a zéro respect pour nous, les musulmans. Mais ce n'était pas la peine de tuer douze personnes. Ils auraient pu ne tuer que lui. »
Abdel n'est pas le seul collégien à penser, en dépit des débats organisés par la plupart des enseignants, un peu perdu dans le flot d'informations déversés sur les réseaux sociaux, que « Charlie » était l'unique dessinateur de l'hebdomadaire attaqué.
Difficile, pour les plus jeunes, d'articuler le respect de la vie avec ce qu'ils considèrent comme une atteinte à l'islam. « J'ai jamais vu dans ma religion qu'il fallait tuer », explique Mehdi, 16 ans, croisé avec deux camarades non loin du lycée Paul-Eluard, où tous trois étudient. « Il y a des élèves qui disent qu'à Charlie, ils l'ont cherché », le coupe Yohan. « Je ne suis pas d'accord avec le contenu [des caricatures], mais je suis contre l'attentat », affirme Yacine, avant d'ajouter : « Mais les dessinateurs, ils ne sont pas blancs dans cette affaire. »
COMPARAISON AVEC DIEUDONNÉ
C'est aussi le sentiment de quatre toutes jeunes filles de 6e à peine sorties de cours. « Des deux côtés, il y a des torts », tente Erica, qui se dit catholique comme ses amies. « Retirer la vie à douze personnes, c'est un crime contre l'humanité », croit-elle savoir, « et même s'ils l'ont un tout petit peu cherché, faut pas abuser... »
Les caricatures du Prophète, ces adolescents reconnaissent qu'ils ne les avaient jamais vues avant l'attentat. Ils se sont rattrapés depuis, prenant connaissance de tous les dessins, y compris de ceux que Charlie Hebdo n'avait pas publiés dans ses pages. « C'est de la rigolade, lâche Yacine, mais beaucoup de jeunes font la comparaison avec Dieudonné : lui, pour les quenelles, on l'a sanctionné ; pour Charlie, on invoque la liberté d'expression... »
Cette liberté d'expression, en dépit des explications que leur ont fournies leurs enseignants, reste pour la plupart des jeunes rencontrés à Saint-Denis un concept difficile à cerner, et qu'ils perçoivent comme incompatible avec leur foi. « On ne rigole pas avec la religion », affirme Allende, jeune majeur scolarisé au lycée professionnel Bartholdi, chrétien mais qui envisage une conversion. « C'est dangereux. S'ils ont tué Charlie, c'est parce qu'il ne respectait pas la religion. Ils ont attaqué l'islam, et là, ils voient un autre aspect de l'islam, la colère. Si Charlie continue, les jeunes ici vont bouger. » A ses côtés, Mohammed, majeur lui aussi, acquiesce. « La minute de silence, on l'a faite, dit-il, mais le débat avec les enseignants, je préfère pas calculer, ça va poser des problèmes si je ne suis pas d'accord. »
Du débat avec leur professeur d'anglais, Nadia et Laura, collégiennes de 4e, reconnaissent ne pas avoir tout saisi. « Il nous a parlé d'une France coupée en deux, entre croyants et pas croyants... ou que les terroristes voulaient diviser la France », hésite Nadia. Erica et ses trois copines de 6e, en revanche, se sentent plus rassurées après en avoir parlé dans le cadre scolaire. « Dans certaines familles, les discussions sont bannies, expliquent-elles. « Et puis ça fait du bien, parce que voir les rondes de police, le panneau “alerte attentat” devant le collège, et lire tout et son contraire sur Internet, ça fait peur », précise l'une des trois, en avouant avoir demandé à sa mère de l'accompagner sur les trajets.
Minute de silence : des « cas de perturbation » traités « localement », dit le ministère
« Dans la très grande majorité des cas, tout s'est bien déroulé lors de la minute de silence, jeudi 8 janvier à midi », affirme-t-on au ministère de l'éducation nationale, en précisant être encore dans l'attente de « remontées ». « Les personnels ont été à l'écoute des élèves », explique-t-on dans l'entourage de la ministre, Najat Vallaud-Belkacem. « Néanmoins, certains cas de perturbation de la minute de silence par des élèves nous ont été signalés. Ils ont été traités localement par les équipes éducatives, de manière proportionnée à la gravité des faits. »
Les syndicats d'enseignants et de chefs d'établissement sont sur la même ligne. Pour le SNUipp-FSU, majoritaire au primaire, la minute de silence a été « un moment solennel largement respecté », explique son secrétaire général, Sébastien Sihr. Pour le SE-UNSA, il y a bien eu « des difficultés ici ou là », mais « les professeurs gèrent au mieux en fonction des publics et des territoires ». Le SNPDEN, majoritaire parmi les proviseurs, évoque des « contestations moins importantes que lors de l'affaire Merah », même s'il fait état de « collègues inquiets au point, dans certains établissements, de renoncer au temps de recueillement et de débat ». Dans l'enseignement supérieur, rien à signaler, selon les présidents d'université.
Plus loin : http://www.mediapart.fr/Aucun terrorisme n'est supportable, qu'il vienne d'intégristes religieux ou des états.
Gaulois.
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Non, le cancer n’est pas le fruit du hasard !
Il est coutume de dire que le hasard fait bien les choses !
La preuve, puisque ces scientifiques véreux – N'ayons pas peur des mots - rejettent sur le hasard une majorité de cancers.
C'est bien pratique pour tous ceux qui nous polluent sans vergogne avec une industrialisation à outrance. Si la sagesse des acteurs industriels et politique était à la hauteur des enjeux de la survie des êtres vivants, ces cancers soi-disant dû au hasard disparaîtraient.
Pas besoin d'être scientifique pour affirmer que le hasard, dans ce domaine bien précis est pure spéculation. Au stade des recherches actuelles, des scientifiques honnêtes sont en mesure de prouver qu'il y a corrélation entre les diverses et nombreuses pollutions et les cancers.
Les plus septiques avanceront que les cancers existent depuis bien plus longtemps avant la révolution industrielle. Certes on ne peut pas le nier puisque des facteurs naturels entrent en ligne de compte. Ce qui est plus évident en revanche, c'est la recrudescence du nombre des cancers en quelques décennies et correspondant avec un court décalage au début de cette industrialisation à outrance.
Cette propagande honteuse vise à satisfaire les lobbies, avec comme toujours la bénédiction des décideurs politiques dont l'ambition est d'abord d’asseoir leur position sur l'échelle sociale.
LE MONDE | 07.01.2015Par Annie Thébaud-Mony
En ces premiers jours de 2015, les médias ont diffusé le message selon lequel le cancer serait essentiellement le fruit du hasard. Une aubaine pour les industriels de l’amiante, de la chimie, des pesticides, du nucléaire, du pétrole et j’en passe… Pour eux, sans aucun doute, cette « découverte scientifique » devrait clore toute controverse sur le rôle des risques industriels dans la survenue du cancer !
L’origine de cette pseudo-découverte est un article paru dans la prestigieuse revue Science, le 2 janvier, présentant les résultats d’une corrélation statistique particulière (Christian Tomasetti et Bert Vogelstein, « Variation in cancer risk among tissues can be explained by the number of stem cell divisions », www.sciencemag.org, 2 janvier). Partant de l’observation d’une différence de fréquence du nombre de cancers selon les organes (poumon, colon, cerveau, etc.) – à l’exclusion de ceux qui sont actuellement en augmentation vertigineuse (sein et prostate) –, Christian Tomasetti et Bert Vogelstein font l’hypothèse que ces variations s’expliqueraient par des modalités différentes de division cellulaire au sein de ces organes. Ils prennent en considération ce que les biologistes appellent les cellules souches, qui ont la capacité de s’autorenouveler, de se différencier en d’autres types cellulaires et de proliférer en culture. Ils établissent ensuite une corrélation statistique entre le nombre total de divisions cellulaires de ce type de cellule sur la durée moyenne de la vie dans la population américaine et le risque moyen de survenue du cancer de tel ou tel organe aux Etats-Unis. Statistiquement significative, la corrélation est alors interprétée comme validant l’hypothèse selon laquelle le cancer serait issu – pour l’essentiel – d’un sinistre loto cellulaire. La faute à « pas de chance » !
Ce raisonnement simpliste fait penser à d’autres corrélations qui auraient pu fonder des hypothèses tout aussi fantaisistes. Pour alerter les étudiants de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) sur les risques d’interprétation hâtive en matière de statistiques, Joseph Klatzmann, ancien administrateur à l’Insee, ancien professeur d’économie rurale à l’Institut national agronomique Paris-Grignon, directeur d’études à l’EHESS, citait fréquemment l’exemple suivant (Joseph Klatzmann Attention Statistiques ! Comment en déjouer les pièges. La Découverte, 1985, dernière réédition, 1996) : entre les années 1950 et 1990, la courbe de croissance d’utilisation des réfrigérateurs a été exactement parallèle à celle de l’épidémie de cancer. Serait-ce l’utilisation du réfrigérateur qui cause le cancer ? A l’évidence, une telle interprétation prêterait à sourire si elle ne reflétait pas ce que les auteurs de l’article de Science se sont permis de faire, à savoir extrapoler d’une corrélation à l’affirmation d’une causalité.
Trois angles morts
Or, au moins trois angles morts de leur « démonstration » la discréditent totalement. Tout d’abord, ils omettent de faire référence dans leur modèle au fait que la cellule souche ne se transforme pas spontanément en cellule cancéreuse. Elle le fait sous l’effet de mutations qui elles-mêmes sont produites par des agents cancérogènes externes. On retrouve ici le rôle de l’amiante, des rayonnements ionisants, des fumées diesel, des pesticides et autres substances toxiques connues depuis longtemps pour leurs propriétés cancérogènes (sans parler de toutes celles dont la toxicité n’a pas été testée…).
Le deuxième angle mort est ce qu’occulte le recours à une incidence globale du cancer dans la population générale, à savoir les inégalités face au cancer. Pour ce qui est de la situation française (qui n’est pas fondamentalement différente de celle de la population américaine), un ouvrier a dix fois plus de risque de mourir de cancer (et de façon précoce avant 65 ans) qu’un cadre supérieur. Sauf à considérer que les ouvriers ont des cellules souches tout à fait particulières – ce qui ressemblerait à une forme d’eugénisme –, force est de considérer, pour comprendre cette inégalité, la différence très significative d’exposition à des cancérogènes professionnels, mise en évidence par une enquête du ministère du travail. Selon l’enquête Sumer 2010 réalisée par la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques et la direction générale du travail-Inspection médicale du travail, les ouvriers sont dix fois plus exposés dans leur travail à des cancérogènes que les cadres supérieurs.
Le troisième angle mort est la non-prise en compte par Christian Tomasetti et Bert Vogelstein des connaissances acquises de longue date sur les caractéristiques fondamentales du cancer, suite aux travaux de nombreuses disciplines scientifiques autres que l’épidémiologie. Cette maladie commence, certes, au cœur des cellules mais s’inscrit, pour chaque individu touché, à la croisée de deux histoires. L’une est celle des atteintes, simultanées et/ou répétées, provoquées par les agents toxiques (poussières, substances chimiques, rayonnements) au cours de multiples événements de la vie professionnelle, résidentielle, environnementale et comportementale ; l’autre est, face à ces agressions, celle des réactions de défense de l’organisme, elles-mêmes extrêmement variables selon les individus. Plus se multiplie la présence de molécules toxiques dans la vie quotidienne, et plus se multiplient aussi, non seulement les processus mutagènes ou cancérogènes propres à chacun d’eux, mais ce qu’on appelle la synergie entre eux et aussi la manière dont ces différents processus interfèrent eux-mêmes avec les mécanismes de défense de l’organisme.
Ajoutons que l’étude ainsi publiée par la revue Science a été sponsorisée par des fondations privées dont la première est le fonds Virginia & D. K. Ludwig pour la recherche sur le cancer. Le fondateur en est Daniel Ludwig, un magnat américain du transport maritime qui fut le promoteur des supertankers, mais aussi de la déforestation en Amazonie brésilienne pour l’exploitation arboricole d’espèces de pins et eucalyptus à croissance rapide pour le marché mondial de la pâte à papier. Vendant cette exploitation à un consortium brésilien, Daniel Ludwig a investi le produit de cette vente dans le fonds qui porte son nom, soutenant ainsi la production de connaissances sur le cancer, utiles aux industriels mais fondamentalement nuisibles à la santé publique.
Répercussion médiatique
Que la statistique appliquée au cancer s’inscrive, une fois de plus, dans cette mise en doute systématique des effets mortifères des risques industriels, que j’ai longuement décrite récemment, ne m’étonne malheureusement pas. En revanche, mon inquiétude est la répercussion médiatique d’un tel article et ses effets sur l’opinion publique, alors que l’épidémie de cancer a pris des proportions catastrophiques en France et dans le monde. Entre 1984 et 2012, le nombre annuel de nouveaux cas est passé, en France, de 150 000 à 355 000. Selon l’Organisation mondiale de la santé, pas moins de 15 millions de décès sont dus au cancer dans le monde chaque année soit presque un décès toutes les deux secondes. Et encore, ces chiffres sous-estiment grandement ce qui se passe dans les pays où une part importante de la population est privée d’accès à un quelconque diagnostic de cancer.
Or le cancer est évitable, à condition d’éradiquer les cancérogènes en milieu de travail, dans l’environnement et la consommation. Pourtant, dans le champ de l’épidémiologie, des chercheurs s’obstinent à produire des modèles statistiques dénués de sens par rapport à la réalité dramatique du cancer. L’outil mathématique utilisé pour cette production de l’incertitude donne à la démarche l’apparence de la rigueur, de l’objectivité, pour tout dire de la science. Surtout, cela rend quasi impossible l’échange et la discussion entre, d’une part, les travailleurs et citoyens, victimes de cancers associés à l’exposition aux substances toxiques, et, d’autre part, les scientifiques qui jonglent avec les chiffres, abstraits et anonymes, de milliers de cas de cancers. Ainsi, des spécialistes servent la cause des industriels, en renforçant, par des travaux scientifiques publiés, l’incertitude concernant les liens entre toxiques et cancer.
Avec l’extension de la chimie, du nucléaire, la prolifération des cultures OGM, la dissémination des nanoparticules, les risques de la téléphonie mobile et autres nouvelles technologies, sous couvert de « progrès », industriels et responsables politiques s’affranchissent chaque jour davantage de l’obligation première fondamentale du respect de la vie, avec la complicité des plus prestigieuses institutions scientifiques. L’article paru dans Science, le 2 janvier, en témoigne une fois encore.
Annie Thébaud-Mony est sociologue, directrice de recherches honoraire à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, chercheuse associée au Groupement d’intérêt scientifique sur les cancers professionnels (GISCOP 93) à l’université Paris XIII. Elle est l’auteure de Travailler peut nuire gravement à votre santé (La Découverte, « Poche », 2008) et de La science asservie. Santé publique : les collusions mortifères entre industriels et chercheurs, La Découverte, Paris, 2014.
Annie Thébaud-Mony (Sociologue)
Si nous naviguons sur la toile, nous trouvons une infinité de documents sur les cancers et l'environnement. Ce papier datant de 2009 semble indiquer une approche de la vérité, même si la timidité de l'INSERM ( Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale ) et de l'AFSSET ( Agence Française de Sécurité Sanitaire de l'Environnement et du Travail ) sont évidentes.Gaulois.
Cancer et environnement: l’Afsset prône un «changement de paradigme»Le 03 juillet 2009 par Sabine Casalonga
Dans son avis sur l’expertise de l’Inserm «Cancers et environnement» rendu public hier, l’Afsset prône l’application du principe de précaution par la réduction des expositions aux facteurs de risque, qu’ils soient avérés ou suspectés, en priorité chez les plus vulnérables. Certaines recommandations figureront dans les prochains plans gouvernementaux.
«L’environnement explique sans aucun doute la hausse de l’incidence actuelle des cancers», souligne Gérard Lasfargues, chargé de l’expertise en santé environnement à l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset). De fait, les facteurs environnementaux sont suspectés d’être en partie responsables de l’augmentation du nombre de cancers depuis 1980 –estimé de 35% chez les hommes et de 43% chez les femmes en France en taux d’incidence annuel (en prenant en compte l’évolution démographique). Objet de controverse, la part de l’environnement dans l’origine des cancers varierait de 1 à plus de 50%. En réalité, cette estimation est difficile à réaliser au regard de la diversité des substances chimiques considérées, ainsi que du manque de données sur l’action synergique de multiples polluants à faible dose et sur les mécanismes biologiques à l’origine de nombreux cancers. D’après les études récentes, les facteurs environnementaux interagiraient avec d’autres facteurs (génétiques, métaboliques).
Rendue publique en octobre 2008 (1), l’expertise collective de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a justement évalué le rôle des facteurs environnementaux avérés (amiante, radiations ionisantes etc.), et suspectés (pesticides, polluants de l’air, ondes électromagnétiques, etc.) dans la survenue de 9 types de cancer (2) en forte augmentation depuis 25 ans. Dans son avis, l’Afsset a repris les principales conclusions de l’expertise, complété les recommandations sur la base d’auditions réalisées avec des associations, des juristes et des experts, mais aussi ajouté ses propres recommandations en matière de recherche, évaluation et gestion des risques.
L’Afsset plaide pour un «changement de paradigme» en matière de réglementation, visant à compléter la stratégie actuelle fondée sur l’évaluation du danger des substances (caractère cancérogène) par une approche d’évaluation des risques sanitaires. En effet, l’exposition d’un grand nombre de personnes à un agent cancérogène à faible dose induit le même impact sur la santé qu’une exposition à forte dose d’un petit nombre de personnes. L’Afsset déplore ainsi que la réglementation Reach ne concerne que les substances produites à un volume élevé sans tenir compte des niveaux d’exposition réels.
«Le dichlorométhane, une substance produite à 11.000 tonnes par an, très utilisée dans l’industrie (plastique) et dans des produits courants (cosmétiques, pneus) est associée à une exposition forte de la population. Pourtant la réglementation n’impose pas de règles contraignantes puisqu’il est classé cancérogène de catégorie 3 [effet suspecté mais non avéré, en raison d’un manque de données épidémiologiques], explique Martin Guespereau, directeur général de l’Afsset. Nous estimons qu’il faut agir dès maintenant en appliquant le principe de précaution». L’Afsset proposera bientôt une révision de la valeur-limite d’exposition professionnelle (VLEP) pour cette substance.
La coexistence de plusieurs classifications, à l’échelle française, européenne ou internationale, est également source de confusion. A titre d’exemple, le formaldéhyde classé cancérogène de catégorie 1 par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) est classé catégorie 3 par l’UE (3). Or, cette classification joue un rôle en procédure pénale pour la détermination de la faute et de la réparation du préjudice subi. Parmi les autres recommandations de l’Afsset figurent en milieu professionnel la substitution des substances cancérogènes, mutagènes et toxiques pour la reproduction (CMR) ou à défaut la réduction des expositions, le renforcement des contrôles réglementaires, des actions d’information, de sensibilisation et de formation et l’amélioration de la surveillance des cancers et des populations exposées.
Côté recherche, l’Afsset plaide également pour un nouveau modèle fondé sur un renforcement des études d’exposition, l’utilisation des biomarqueurs et l’interdisciplinarité avec le recours aux sciences humaines et sociales mais aussi le développement de l’approche socio-économique. «Les inégalités d’exposition aux facteurs environnementaux en fonction des catégories professionnelles, du sexe ou de l’âge, méritent d’être prises en compte», souligne Martin Guespereau.
Autre nouveauté, l’Afsset souhaite que les études de coût-bénéfice, très fréquentes aux Etats-Unis mais rares en France, soient introduites dans le débat afin d’influencer les décideurs. «On peut ainsi évaluer à 130.000 euros le bénéfice sanitaire et social de la prise en compte des fibres courtes d’amiante dans la réglementation telle que préconisée par l’Afsset dans un avis récent (4)», souligne Martin Guespereau. Certaines recommandations de l’Afsset devraient être incluses dans les prochains plans gouvernementaux: PNSE 2 (5) plan Cancer, et plan Santé au travail.
(1) Dans le JDLE «Cancers et environnement: forts soupçons sur les pesticides»
(2) Cancers du poumon, du sein, de la thyroïde, de l’ovaire, du testicule, de la prostate, mésothéliomes, tumeurs cérébrales et hémopathies malignes (leucémies, lymphomes)
(3) Dans le JDLE «Formaldéhyde au travail: l’Afsset préconise de renforcer la prévention»
(4) Dans le JDLE «Amiante: vers un durcissement de la réglementation?»
(5) Plan national santé environnement 2 (2009-2013)
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Refus d'inhumer un bébé rom à Champlan
Tout peut être dit. Tout peut être écrit ! Rien ne peut excuser un tel acte.
Quelle que soit l'origine de ce bébé, refuser de l’inhumer est indigne de l'espèce humaine.
Les réactions des élus, après les vives protestations suscitées, ne sont qu'un tissus d'hypocrisies quand on connaît le sort qui est réservé aux familles Roms. Trop facile de faire semblant de s'émouvoir après la mort de l'un d'eux.
Le constat est bien là et nous explose en pleine figure. Les Roms n'ont pas leur place dans la société française du temps de leu vivant. Ils n'ont toujours pas leur place lorsqu'ils meurent. Quand nous prenons connaissance de certains commentaires sur cette affaire, il y a de quoi frémir.
La France d'aujourd'hui n'a pas chassée celle peu glorieuse d'hier.Gaulois.
Le Monde 04.01.2015L'hôtel de ville de Champlan, dans l'Essonne
Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a annoncé, dimanche 4 janvier, sa décision de se « saisir d'office de la situation créée par le refus d'inhumer » un bébé rom de deux mois et demi dans la commune de Champlan, dans l'Essonne. Interrogé sur Europe 1, M. Toubon a dit qu'il lancerait dès lundi matin « un certain nombre d'investigations et rechercher[ait] toutes les informations utiles ».
Accusé depuis samedi par les services municipaux et des associations, le maire (divers droite) de la ville, Christian Leclerc, a quant à lui nié avoir refusé d'enterrer le nourrisson dans le cimetière de sa commune.
« A aucun moment je ne me suis opposé à cette inhumation. La mayonnaise a été montée. On avait le choix [pour l'enterrement] entre Corbeil et Champlan. J'ai dit “OK” mercredi matin pour l'un ou l'autre des scénarios. »
M. Leclerc a estimé que sa réponse pourrait avoir été mal interprétée par les services de la ville et les associations et dénonce « une erreur de compréhesion dans la chaîne de décision entre ce qu'ils pouvaient faire et ne pas faire ». Interrogé sur BFM, le maire a ajouté :
« J'aimerais bien que cette mascarade et cette mayonnaise qui est en train de monter dans les médias et dans les réseaux sociaux cessent tout de suite, parce que sinon j'attaquerai sur le plan de la diffamation. »
Il a par ailleurs présenté dans la soirée ses excuses à la famille de l'enfant.
VIVES RÉACTIONS
De nombreux responsables politiques ont réagi au cours du week-end. Le premier ministre, Manuel Valls, s'est également impliqué, critiquant ce refus d'inhumation qui s'apparente à une « injure à ce qu'est la France ».
Manuel Valls
Refuser la sépulture à un enfant en raison de son origine : une injure à sa mémoire, une injure à ce qu'est la France
Dans ce contexte de vives tensions, la façade de la mairie a par ailleurs été dégradée dans la nuit, selon une information de BFMTV.Info @BFMTV : la façade de la mairie de #Champlan a été dégradée et taguée dans la nuit par des inconnus.
« LA LIAISON ÉTAIT MAUVAISE »
Prénommée Maria Francesca, la petite fille de deux mois et demi est morte dans la nuit du 25 au 26 décembre d'une mort subite du nourrisson, selon l'Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (Asefrr), qui suit la famille depuis huit ans.
A la demande des parents, une entreprise de pompes funèbres de Corbeil-Essonnes a pris contact avec la municipalité pour obtenir l'autorisation d'inhumer le nourrisson dans le cimetière de Champlan, mais son maire a refusé, selon cette entreprise et l'Asefrr.Le cimetière de Champlan
Christian Leclerc assure avoir ce jour-là uniquement « expliqué comment on gérait » les cimetières « dans une commune ». Il assure que ses propos ont été « sortis du contexte » par une journaliste qui l'a interrogé. « En plus, la liaison était mauvaise », ajoute-t-il. Pourtant, selon des propos rapportés par Le Parisien, M. Leclerc aurait déclaré, dans un premier temps :
« Les concessions sont accordées à un prix symbolique et l'entretien coûte cher, alors priorité est donnée à ceux qui paient leurs impôts locaux. »
« C'EST DE LA XÉNOPHOBIE ET DE LA STIGMATISATION »
« Je suis abasourdi par ce revirement de position, déplore Loïc Gandais, président de l'Asefrr, interrogé dimanche par 20 Minutes. Bien sûr que la mairie de Champlan a refusé cette inhumation, obligeant les parents de Maria Francesca d'enterrer leur fille à Wissous. » Samedi, M. Gandais avait estimé que « sur le plan moral », la décision de la mairie était « contestable, mais sur le plan juridique, on ne pourra pas faire grand-chose ».
Selon M. Gandais, le maire aurait aussi « prétexté que la mort » du bébé « avait été déclarée à Corbeil-Essonnes ». Pour lui, « c'est du racisme, de la xénophobie et de la stigmatisation ». « On ne va pas rentrer dans un jeu polémique et médiatique. On s'en remet à la sagesse de M. Toubon pour faire toute la lumière là-dessus », a-t-il ajouté.
La famille vit à l'entrée de la commune de Champlan, dans un bidonville clôturé, sans eau ni électricité, à proximité d'une petite usine, entouré par des voies rapides et des champs, quasi au bout des pistes de l'aéroport d'Orly. Interrogé par Le Parisien, la mère du nourisson ne comprenait par le refus.
« On ne demande rien pour nous, on ne demande même pas à la mairie de nous accepter. On veut seulement faire enterrer notre petite fille qui va monter au ciel. »
La petite fille sera inhumée le 5 janvier à Wissous, à environ sept kilomètres de Champlan.
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2014 à 2015
Même si c'est conventionnel, puisse cette nouvelle année être meilleure que celle qui vient de s'achever.
Il est toujours possible d'être optimistes
Il n'est jamais trop tard pour que s'éveillent les consciences
Il n'est pas utopique de croire que demain sera meilleurs qu'hier.
Le meilleur pour 2015
Gaulois.
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