• Le permis change de vitesse

    Une réforme attendue paraît-il

    Sans aucun doute, la réforme est plus que nécessaire. Quand on voir le prix de revient du permis, c'est une vraie escroquerie organisée, une de plus autour de tout ce qui roule. Quand aux délais, il faudra s'inscrire dès sa naissance pour espérer passer l'examen à l'âge dit « Légal » !
    Les décideurs – toujours eux – feraient bien d'entreprendre une réforme qui tienne la route. Par exemple, a-t-on besoin des auto-écoles pour apprendre le code de la route ?
    Durant l'enseignement primaire, le code serait enseigné, au même titre que les matières traditionnelles comme l'écriture, les mathématiques, etc...Ainsi d'ailleurs  que le secourisme et l'instruction civique. Cela existe, mais c'est sûrement très insuffisant.  http://eduscol.education.fr/cid45635/l-education-a-la-securite-routiere-a-l-ecole.html  Pourquoi ne pas inclure cette discipline comme épreuve au BAC ? Mais pour le code de la route, il ne faut surtout pas toucher au dogme de cette manne financière des auto-écoles. Ils risquent fort de crier à la disparition de leur profession. Sans le code, ils auraient moins de travail ? Bien sûr que non car ils seraient moins nombreux et dans une société éthique, ceux qui n'enseigneraient pas le code feraient autre chose. Pas sûr que les moniteurs d'auto-école actuels comprennent bien.
    Pour ce qui est des 40 % d'échecs à obtenir le permis du premier coup, le pourcentage serait certainement bien plus bas avec l'enseignement scolaire. Certes il reste la conduite avec laquelle certains jeunes connaissent quelques difficultés. La conduite accompagnée est dans ce sens un plus.
    Il n'est pas du tout certain que la réforme envisagée soit la bonne sur le fond et dans les faits, elle sera diversement appliquée.
    Gaulois.   


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  • ONU Suite

    Prétendre que les peuples sont égaux et s'emparent de la tribune Onusienne pour exprimer leur droit, si légitime soit-il, pour ne plus subir le pouvoir des tout puissants est, dans l'état actuel des choses, une utopie. Bien que ce vœux pieux soit louable et que des expériences existent pour impliquer la société civile.
    Il y a lieu de comprendre comment est organisée et articulée l'ONU.
    Pour certains, ils s'agit d'une gouvernance mondiale, pour d'autres, d'un ordre mondial, la nuance étant de taille entre ordre et gouvernance. Pour d'autres encore, cette organisation est inutile. Et enfin que l'ONU doit continuer d'exister mais être réformée en profondeur.
    Les principales articulations de l'ONU sont le conseil économique et social, la cour de justice, la cour pénale internationales et le tout puissant conseil de sécurité.

    http://www.un.org/fr/sc/about/structure.shtml

    Le conseil de sécurité, bien qu'il soit controversé, reste sous la maîtrise des cinq états les plus puissants de la planète

    http://www1.rfi.fr/actufr/articles/118/article_85685.asp

    http://pyramides.revues.org/365

    A suivre...
    Gaulois.


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  • Le boom des vente d'armes

    Ou la mort s'exporte bien.

    Voir aussi mon article du 9 juillet 2014 de cette même rubrique....

    Encadré qui en dit long sur les marchés de la mort, dont Eurosatory en est le plus bel exemple, pardon, plutôt le pire !
    S'enorgueillir de faire du fric avec des armes qui tueront assurément, peut-être nos enfants est la pire des barbaries, orchestrée par nos gouvernants qui décident de notre sort à coup de canon.
    Faire de 2014  l'année de la commémoration des guerres et dans le même temps faire le commerce des armes est la pire des abjections.
    Honte à la France et aux pays complices.
    Gaulois. 


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  • ONU  suite

    En avril 2014, sur 197 pays reconnus par l'ONU,  193 en sont membres.
    Sur ces liens, vous avez accès à chacun de ces pays membres.

    http://www.statistiques-mondiales.com/onu.htm

     http://www.un.org/fr/members/

    193 membres, c'est la grande majorité des quelques 210 pays du monde. 
    Nous pourrions être tentés de penser que tous ces pays adhérents à la charte des Nations Unies ne sont plus indépendants, tandis que les dissidents très minoritaires, reconnus ou non par l'ONU gardent une certaine liberté. Mais cela ne relève-t-il pas de la théorie et la grande question se pose ; pourquoi subsiste-il autant de guerres et de conflits, entre tous ces pays qui ont en pleine connaissance de cause adhéré à la charte des Nation-unies ?
    Pas si certain de comprendre le fonctionnement interne de l'ONU et l'imbroglio qui règne dans les rapports avec ses pays membres.
    Il faut d'abord voir comment se compose l'ONU, très schématisé :
      


    Structure et organisation détaillée, sur le site des Nation Unies :

    http://www.un.org/fr/aboutun/structure/

     

    A suivre...
    Gaulois.


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  • Pompiers exclus

    Ou bien vus quand ça arrange !

    Ça se passe à St Cosme en Vairais, petite commune de la Sarthe de 2000 habitants. Une histoire banale direz-vous ?  Pourtant, à bien y regarder de près, il s'agit tout simplement d'un exemple supplémentaire de la dictature qui règne en France. Le temps de Vichy est encore bien encré dans certains esprits.
    Vous trouvez sans doute que j'exagère ? Pas si sûr car avoir fait le parallèle avec les élections sénatoriales, en considérant les pompiers comme des élus, il fallait oser ! Et bien le préfet de la Sarthe, avec le chef des services d'incendie du département ont franchi cette ligne qui sépare le pouvoir de la démocratie.
    Ces tristes personnages auraient sans doute eu un autre regard, mais ce n'est pas sûr si, pendant les festivités un grave incendie s'était déclaré dans ce bourg sans histoire.
    A l'heure ou la France manque cruellement de pompiers bénévoles, c'eût été une bonne occasion de faire la promotion du corps de pompiers .…probablement plus utiles à la vie rurale locale que les sénatoriales.
    Il n'y a rien d'étonnant si bon nombre de vocations se perdent. Ceux qui les provoquent feraient bien de se se remettre en question avant de dénoncer ces déficits de bénévolat.
    Gaulois. 


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  • Plus chères pour les vieux !

    L'assurance automobile est sans nul doute le secteur le plus « escrogène » de l'ensemble du secteur automobile, voir même de tous les secteurs confondus de notre société si bien organisée, enfin cela dépend pour qui ! Entre la répression féroce de l'état policier, les garagistes et ...L'assurance, les automobilistes n'ont qu'à bien se tenir !
    Après la surprime pour les jeunes conducteurs qui parfois dépasse l'entendement, c'est au tour de nos anciens d'être sur-primés. Il y aura toujours des accidents dû à l'imprudence de certains et les sinistres causés par les automobilistes n'ont pas grand chose à voir avec l'âge. Si les anciens ont parfois des manques de réflexes, c'est le plus souvent compensé par une plus grande prudence acquise au fil des années de conduite. Annoncer que les seniors sont dangereux est discriminatoire et intolérable. Chaque automobiliste est potentiellement dangereux et souvent, lors d'un accident, la responsabilité est mal définie ou simplement définie au gré des assurances.    
    Après tout, ces vieux ne demandent qu'à être plumés. Que ce soit par les cambrioleurs ou les maisons de retraite, autant que les assurances en profitent au passage, afin que leurs principaux administrateurs entretiennent leurs châteaux en Espagne et les immeubles de grand luxe parisiens. Quand les compagnies d'assurances refusent d'assurer les seniors, ou résilient leur contrat, c'est à n'en guère douter parce qu'ils font parti des pauvres. Tout est question d'argent, puisque les autres sont frappés de surprime !
    Plus sérieusement, de qui se moque-t-on ?
    Si vous êtes bien assurés, êtes-vous rassurés ?

    Plus loin : http://ma-maison-retraite.com/sante/mon-avis-de-geriatre-sur-les-seniors-au-volant-115

    Cet article me semble intéressant. Les seniors ont généralement conscience de leurs faiblesses de conduite dues à l'âge. Distances parcourues réduites. Conduite de nuit évitée, etc...Et surtout, les capacités physiques de la conduite ne sont pas forcément liées à l'âge.  

    Gaulois.


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  • Salon mondial du nucléaire

    Ou le Vichy de l'atome

    Si vous voulez participer à des salons tout ce qu'il y a de plus crade, allez donc au Bourget.
    Il n'y a pas si longtemps, c'était le salon de l'armement, maintenant c'est celui du nucléaire. 
    Dit plus prosaïquement ; des salons de la mort.
    Gaulois.

    Salon mondial du nucléaire au Bourget : une dernière, on espère
    Sezin Topçu (historienne et sociologue des sciences) et Jean-Jacques Delfour (philosophe)

    http://rue89.nouvelobs.com/2014/10/14/salon-mondial-nucleaire-bourget-derniere-espere-255474

    Tribune 14/10/2014

    Le carnaval communicationnel du salon du Bourget faisant la promotion de l’énergie nucléaire (« World nuclear exhibition ») ne peut éclipser, dans cette période post-Fukushima, l’effondrement moral de l’industrie nucléaire : incompétence maquillée, irresponsabilité organisée, mensonge généralisé, inhumanité de l’homo atomicus.
    1
    Incompétence manifeste
    Making of
    Commence aujourd’hui mardi au Bourget le « World Nuclear Exhibition », premier Salon international du nucléaire. Qu’il se tienne sur le lieu même où, dans un an presque jour pour jour, aura lieu la Conférence pour le climat (dite COP21) est presque anecdotique. Plus frappant, ce salon se déroule alors même que l’industrie du nucléaire est, à l’échelle du monde, en perte de vitesse.
    De 17,1% en 2001, la part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité est passée à 10,9% en 2012 (chiffre provenant de l’Agence internationale de l’énergie atomique et publié dans son dernier rapport [PDF]). Entretemps, il y a eu Fukushima, et l’augmentation d’autres sources d’énergie, renouvelables ou fossiles.
    Cette tentative de se positionner à nouveau comme énergie de demain mérite quelques rappels. Nous publions donc cette tribune qui nous a été adressée par ses auteurs. Sezin Topçu est historienne et sociologue des sciences, chargée de recherche au CNRS. Son dernier livre s’intitule « La France nucléaire : l’art de gouverner une technologie contestée » (éd. Seuil, 2013). Jean-Jacques Delfour est philosophe, ancien élève de l’Ecole normale supérieure de Saint-Cloud et il a publié en 2014 « La Condition nucléaire. Réflexions sur la situation atomique de l’humanité » (éd. L’Echappée). Xavier de La Porte
    Depuis plus de trois ans aucune solution viable n’est mise en œuvre pour sortir du sous-sol les réacteurs atomiques en fusion de Fukushima. Les industriels nucléaires japonais, américains ou français n’ont aucune machine rodée, aucune technique appropriée capable de saisir les coriums fondus et de les neutraliser.
    Les ingénieurs nucléaires du monde entier n’ont rien prévu. A Fukushima, on refroidit les bâtiments-réacteurs en ruine, faisant du Pacifique un appareil annexe au système de refroidissement. Même les océans de refroidissement ne suffisent pas à contrôler les déché-ances nucléaires. Une radioactivité gigantesque continue d’être relâchée dans l’environnement sans qu’aucune solution sérieuse n’apparaisse.
    Sauf sous la forme illusoire du « retour d’expérience ». Chaque catastrophe est une « opportunité épistémique », disent-ils, une occasion d’améliorer la technologie, une « chance » de progresser. Le monde est transformé en laboratoire où l’on soumet à un test ces technologies extrêmement dangereuses.
    Mais procéder par essai-erreur signifie aussi rendre des territoires inhabitables pendant des millénaires et condamner des populations humaines entières à vivre dans des zones contaminées et pathogènes (cancers, malformations génétiques, vies brisées par la radioactivité, « demi-vies » comme dit Michaël Ferrier).
    2
    Irresponsabilité organisée
    Dès les années 50, particulièrement aux Etats-Unis, les promoteurs de l’énergie nucléaire ont pris conscience des conséquences d’une catastrophe nucléaire et donc de ses coûts exceptionnels. Le rapport Brookhaven (dit WASH-740), publié en 1957 par l’U.S. Atomic Energy Commission a donné lieu, la même année, à la première loi limitant drastiquement la responsabilité civile des exploitants du nucléaire, le Price Anderson Act.
    La plupart des législations ultérieures reprendront cette irresponsabilité légale sans laquelle l’industrie nucléaire n’aurait globalement pas existé. La Convention de Paris de 1960 reconnaît que « la production et l’utilisation de l’énergie atomique comportent des risques sans commune mesure avec ceux dont le monde a l’expérience » et énonce explicitement l’irresponsabilité des exploitants.
    Cette irresponsabilité quasi-totale de l’exploitant nucléaire implique que les dommages ont, pour eux, un coût quasi nul, ce qui a nécessairement un impact sur les investissements pour la sécurité. La chaîne risque-dommage-responsabilité-sécurité est rompue. Ce qui permet de comprendre en partie l’insuffisance de la sécurité et le recours à la sous-traitance accrue, absurde et très risquée. Cela explique aussi l’arrogance des nucléocrates. En réalité, l’affirmation selon laquelle un accident est très peu probable voulait dire : il est très peu probable qu’il nous coûte cher.
    D’où le Plan national de réponse à un accident nucléaire majeur [PDF], publié par le ministère de la Défense le 3 février 2014, qui prévoit, en cas de catastrophe nucléaire en France, un peu d’évacuation, du confinement (sans préciser combien de siècles), de la « douche au savon » (pour ôter la contamination externe), beaucoup de « résilience » et la « reconquête rapide des territoires contaminés ». Ce délaissement programmé est la traduction pratique de l’irresponsabilité juridique et politique.
    Aujourd’hui, en France, en cas de catastrophe nucléaire, la responsabilité dommage de l’exploitant est limitée à 91 millions d’euros, celle de l’Etat, tous mécanismes confondus, à 345 millions d’euros. L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a récemment proposé une estimation de 430 milliards d’euros, pour un scénario d’accident nucléaire lui-même très minimisé : fusion d’un tiers d’un réacteur, dans la centrale de Dampierre (Loiret), et relâchement de radioactivité pendant seulement deux heures. Avec ce scénario très optimiste, 25 000 km² deviendraient inhabitables, il faudrait évacuer 2,6 millions de personnes (dont la ville d’Orléans) mais il serait « réaliste » d’en évacuer seulement 26 000 et d’indemniser les autres ; 50 000 cancers. A Fukushima, ce sont trois réacteurs entiers qui ont fondu et le relâchement massif de radioactivité a duré des mois.
    Cependant, même avec un scénario aussi optimiste, 430 milliards d’euros est une somme énorme dont l’exploitant EDF n’aurait à payer que 91 millions et l’Etat 345, soit 1 000 fois moins que le coût théorique, lui-même largement minimisé. La « résilience » sera en effet à l’honneur. D’ailleurs, en Biélorussie comme au Japon, l’Etat s’efforce de promouvoir une responsabilisation individuelle, une gestion libérale personnelle de sa propre exposition à la radioactivité perpétuelle de l’environnement.
    3
    Mensonge généralisé
    Le secret, voire le mensonge, est la conséquence normale de l’incompétence et de l’irresponsabilité. Un seul exemple. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), pourtant missionnée par l’ONU en avril 1948 pour résoudre les problèmes de santé publique et contribuer à former une opinion publique éclairée, est liée à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), par un accord signé le 28 mai 1959, accord qui stipule, dans son article 3, qu’il est possible « de prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de certains documents ».
    Cette confidentialité a conduit à la non-publication des actes de la Conférence de l’OMS à Genève sur « les conséquences de Tchernobyl et d’autres accidents radiologiques sur la santé » (20-23 novembre 1995). Les 700 participants attendent toujours la publication des actes de cette Conférence, promise pour mars 1996.
    Le Dr Nakajima, alors directeur général de l’OMS, confirme en 2001, devant la TV suisse italienne, que la censure des actes est due aux liens juridiques entre l’OMS et l’AIEA. La mission officielle de l’AIEA, placée directement sous l’autorité du Conseil de sécurité de l’ONU, est « d’accélérer et d’accroître la contribution de l’énergie atomique pour la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier ». Cette censure a favorisé la thèse officielle des 32 morts, déni massif de la réalité.
    4
    Inhumanité de l’homo atomicus
    Le grand désir sous-jacent à l’entreprise atomique est un désir de transformation ontologique de l’être humain. Changer l’être de l’homme, le délester de sa partie biologique, de ce qui le lie profondément aux autres êtres naturels, aux fruits, aux légumes, aux plantes et aux arbres, aux autres vivants, aux vaches, aux chèvres, aux poules, aux oiseaux, aux poissons, bref à la Terre en tant que biosphère et milieu ambiant.
    Le projet nucléaire est un projet métaphysique : il s’agit d’anéantir l’homme archaïque, l’homme vivant, l’homme animal, au profit d’un autre homme, d’un « surhomme », dépourvu de chair et de sensibilité, ignorant le doute et la compassion, la faim et la soif, un homme sans corps, un pur esprit doté d’un corps-machine idéal invulnérable aux êtres-radioactifs (ce corps-machine existe : il est composé de toutes les machines nucléaires qui présentent, dans la réalité, d’innombrables fuites). L’homme nucléaire est l’homme tout entier raison, calcul, efficacité, rentabilité, insensibilité, puissance pure, sans finitude, sans faiblesse, sans émotion, sans vie.


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  • ONU - Suite

    La question cruciale qui vient à l'esprit est : cette organisation internationale a-t-elle lieu d'être ? A n'en pas douter, oui. Mais la lecture de la première phrase du préambule pose un sérieux problème de légitimité. En effet, annoncer « Nous, peuples des Nations Unies ... », n'a il me semble pas grand-chose à voir avec la réalité. L'ONU n'est pas l'expression du peuple, mais imposée au peuple, ce qui fait une sacrée différence.
    Michael  MØller dans son interview récente, tente d'expliquer les grandes lignes du fonctionnement de l'ONU et formule le souhait d'impliquer la société civile. A priori, cela part d'un noble sentiment, mais qu'en serait-il réellement ? Si le peuple a la possibilité de faire des suggestions, comme c'est le cas je crois de certaines commissions et sous-commissions, en particulier sur les droits de l'homme, quelle en est l'influence réelle sur les décisions prises ? 
    La société civile doit non seulement avoir son mot à dire mais un pouvoir décisionnel.

    A suivre....

    Gaulois.

    La Cité
    «Le Conseil de sécurité de l’ONU n’est plus représentatif!»

     http://www.lacite.info/le-conseil-de-securite-de-lonu-nest-plus-representatif/

    Nommé au poste de directeur général par intérim de l’Office des Nations Unies à Genève (ONUG), le Danois Michael Møller, parfait francophone, veut secouer le Palais des Nations et conserver à la Suisse son rôle de plateforme pour la paix. Laissant la langue de bois au vestiaire, il répond aux questions de Luisa Ballin, correspondante de La Cité à l’ONU.

    Michael Møller: «Que ce soit sur le terrain ou dans un hôtel, l’important est de parvenir à la paix.» © Anastasia Dutova /2014

    Accueilli comme l’homme providentiel de la Genève internationale, cumulant plusieurs casquettes par intérim – directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève (ONUG), secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Europe et secrétaire général de la Conférence du désarmement – Michael Møller doit réveiller la Belle Endormie. Mais le nouveau patron de la Genève internationale sait qu’il ne peut pas changer l’ONU tout seul: «Il faut que les Etats le décident mais, pour le moment, je ne vois pas cela à l’horizon. Il est donc temps de trouver d’autres moyens pour arriver à nos fins. Lesquels? Avant tout une organisation plus efficace dans la réalisation de ses mandats. Nous avons certes besoin de l’appui de ses membres mais aussi des citoyens », explique ce Danois (62 ans) de mère française.
    Michael Møller n’a pas oublié que la Charte de l’ONU cite en préambule « Nous, peuples des Nations Unies… » et il est bien décidé à rendre le Palais des Nations plus accessible au public. « Nous devons faire en sorte que les gens sachent ce que nous y faisons. Les défis que nous devons affronter sont énormes et ils ne sont plus seulement ceux auxquels nous devions faire face il y a dix ou vingt ans. Il faut réorienter la machine. Au sein des Nations Unies, il y a une grande expertise et des gens très capables. Nous avons le savoir-faire, mais non pas le faire-savoir.»
    Le directeur général de l’ONU a ainsi fait appel à toutes les bonnes volontés et à des experts en communication « qui nous donnent des conseils pro bono pour mieux faire connaître les activités de la Genève internationale. Avec le peu de moyens dont je dispose, je souhaite changer la perception de ce qui est fait dans cette ville. J’aimerais que les gens comprennent que sur cette planète, en 24 heures, il n’y a pas une personne qui ne soit pas touchée par une décision qui a été pensée ou mise en œuvre à Genève».
    Michael Møller a aussi prié les autres responsables des organisations internationales de lui prêter main forte pour informer, sans langue de bois, sur ce que le système onusien fait concrètement pour améliorer la vie des gens. Pourtant les chargés de communication des organisations internationales sont souvent réduits à limiter les dégâts, en réponse à des questions pointues formulées par des journalistes ou des représentants des organisations non gouvernementales (ONG) sur des thèmes sensibles.
    Michael Møller l’admet: «C’est possible. Nous sommes un agrégat d’organisations et d’acteurs très différents et il est clair que nous faisons face à des moments plus sensibles que d’autres. Dans la diplomatie, certaines règles datent d’un autre temps. Elles nous ont été très utiles, mais pour faire face aux problèmes d’aujourd’hui et tenter de résoudre des situations imprévues, les schémas traditionnels ne suffisent plus.»
    Le directeur général de l’Office genevois des Nations Unies peut-t-il aller au-delà de ce que lui dicte la prudence onusienne? « Oui, je le fais toujours », affirme-t-il. Les États membres lui laisseront-ils prendre des risques? « Cela dépendra du sujet. Jusqu’à maintenant, ils sont assez preneurs. Notre bureau aide avant tout à mettre en lumière le travail des autres .» Un exemple ? « Je viens de prendre la gestion de la Commission économique pour l’Europe. Un grand travail y est accompli; il a un impact certain sur la vie des gens, mais ce travail est méconnu. Il faut le présenter autrement, car si l’on parle de réunions, de normes ou de standards sans expliquer en quoi cela touche la vie des gens, nous n’intéresserons pas grand monde. Lorsque vous vous baladez dans la rue, vous voyez que les feux sont partout pareils dans le monde, mais peu de gens savent que c’est dans une salle du Palais des Nations qu’un comité de personnes venues des quatre coins de la planète a décidé que telle serait la règle dans le monde entier. Idem pour les normes concernant les sièges de bébés dans les voitures, qui ont aussi été adoptées dans ce bâtiment. C’est cela qu’il faut faire ressortir de la paperasse pour que les décisions qui se prennent ici soient connues par tous. »
    L’ONU est aussi une organisation politique avec des tabous dont on ne parle pas puisque ce sont des sujets qui fâchent, comme la réforme du Conseil de Sécurité et le droit de véto de ses cinq Etats membres permanents, tous dotés de l’arme atomique. Ce tabou sautera-t-il un jour? « Il ne va pas sauter si on ne commence pas à en parler », souligne Michael Møller. « On parle certes de la réforme de l’ONU, mais en des termes très diplomatiques. Le Conseil de sécurité n’est plus représentatif et s’il n’est plus très efficace, c’est aussi à cause de cela. Mais il n’est pas besoin d’aller jusqu’à New York. Nous avons à Genève la Conférence du Désarmement, qui en dix-huit ans n’est même pas parvenue à se mettre d’accord sur un ordre du jour ! C’est inacceptable, cela doit changer », martèle celui qui a le lourd fardeau de remettre à flot ce vaisseau-fantôme.
    Comment le chef d’orchestre chargé de dynamiser des organes onusiens somnolents compte-t-il convaincre les États tout-puissants de débloquer cette conférence qui est de moins en moins celle du désarment dans un monde où les États et autres « seigneurs » de guerre ne cessent de se réarmer? « C’est une responsabilité morale qui nous incombe à nous qui sommes dans une situation de pouvoir, même minimaliste, que de pousser pour que les choses se fassent. J’aurais pu dire que, vu que cela semble impossible, mieux vaut ne rien faire. Mais ce ne serait pas acceptable qu’une personne qui possède un levier pour faire bouger les choses ne l’utilise pas. Il faut trouver les bons arguments et rassembler celles et ceux qui ont le même engagement et coopter des femmes et des hommes en dehors du système onusien, pour faire entrer dans la discussion les représentants de la société civile afin de persuader les Etats.»
    Et le directeur général de l’Office onusien dans la Cité de Calvin de filer la métaphore: « C’est un peu comme la goutte de la torture chinoise. Prenez la campagne pour le bannissement des mines antipersonnel. Au début, les États ne voulaient pas en entendre parler, puis, grâce à une campagne de la société civile, emmenée par Jody Williams, les pays qui ne voulaient pas signer quoi que ce soit sur ce thème ont fini par adopter la Convention d’Ottawa, ce qui a permis de sauver tant de vies. Cette mobilisation a eu un effet extraordinaire parce que la société civile a exercé une pression sur ses dirigeants politiques. »
    Michael Møller appelle-t-il la société civile à bouger d’avantage? « Certainement ! Dans le monde d’aujourd’hui, les structures de gestion de la planète sont en train de changer. A la table où se prennent les décisions, vous trouvez non seulement les représentants des gouvernements, mais aussi d’autres acteurs qui incarnent la société civile. C’est un partenariat indispensable qui permet d’enrichir le dialogue et mener à des actions concrètes. »
    Voit-il les citoyens descendre dans la rue pour manifester? « Si c’est nécessaire, pourquoi pas? C’est légitime. Ils le font déjà. Cela fait partie des outils qui peuvent aider à structurer les engagements. Nous devons créer des méthodes de dialogue entre nos dirigeants politiques et tous les acteurs qui ont leur mot à dire pour trouver des solutions concrètes à des problèmes qui nous concernent tous. J’invite souvent des représentants de la société civile au Palais des Nations, car si nous ne le faisons pas, nous ne serons pas efficaces. J’aimerais aussi lancer un processus de discussion sur des thèmes touchant au désarmement, des armes légères au désarmement nucléaire, avec les ONG qui travaillent sur ces sujets sensibles et qui proposent de nouvelles perspectives. Elles n’abordent pas ces problèmes seulement sous l’angle sécuritaire comme le font les gouvernements, mais avec un horizon plus vaste.»
    L’ONU a-t-elle encore un rôle à jouer dans les grandes crises actuelles comme la Syrie et l’Ukraine, à part organiser des pourparlers entre belligérants dans les grands hôtels, à Genève ou à Montreux ? « Il faut voir ces pourparlers dans un contexte historique plus large. Faire la paix est un processus. Que ce soit sur le terrain ou dans un hôtel, l’important est de parvenir à la paix. L’ONU a la capacité d’inviter les belligérants et les facilitateurs et toute autre personne active dans le domaine de la médiation. Le rôle de l’ONU est constant, même s’il n’est pas toujours visible. Les négociations sont par nécessité discrètes. Les gens viennent négocier ici, parce qu’ils estiment que la Suisse, pays neutre, n’a pas d’agenda caché. Ils trouvent à Genève un cadre international doté d’une expertise exceptionnelle qui en fait l’endroit adéquat pour négocier. Depuis la création du Palais des Nations le nombre de négociations qui ont eu lieu en ses murs est impressionnant. Récemment, un ministre vietnamien me parlait de la célébration du 60e anniversaire de la signature des accords de paix sur l’Indochine qui s’est déroulée dans la salle du Conseil. »
    Si le diplomate onusien est contraint à une ardente patience, l’homme de terrain n’est-il pas frustré de voir que les crises se répètent et que l’ONU y est quasi impuissante, à part pour apporter une aide humanitaire essentielle aux victimes, que ce soit lors du conflit qui a déchiré l’ex-Yougoslavie ou, de nos jours, la guerre qui dévaste la Syrie? Michael Møller acquiesce: « Oui, nous la ressentons tous cette frustration, surtout sur le terrain. C’est une des composantes de la condition humaine. Mais si vous n’êtes pas optimiste, il ne faut pas travailler à l’ONU où les dossiers sont difficiles et où il faut avoir la capacité d’une vision à long terme. »
    Qu’attend-il de la diplomatie suisse ? « Je connais bien Genève puisque j’en suis à mon quatrième mandat dans cette ville. La Suisse fait énormément. Je ne parle pas seulement de sa diplomatie, mais aussi des représentants de son gouvernement, tant au niveau fédéral que cantonal et celui de la Ville de Genève, aussi bien dans le domaine politique que social. Je les considère comme des partenaires. Outre sa médiation dans les crises, la Suisse a su faire valoir sa neutralité qui est très appréciée, tout comme son engagement qui n’est autre que celui d’aider à résoudre ces crises. »
    Comment le directeur général de l’ONUG entend-il œuvrer pour que Genève redevienne l’antre de la négociation par excellence qu’elle a été? « Mais elle l’est toujours ! Je travaille chaque minute de ma journée pour faire en sorte que Genève reste ce haut lieu de la négociation. Au fil des années et de l’histoire, il y a eu des hauts et des bas, mais Genève est toujours ce lieu incontournable de négociation et il faut œuvrer pour qu’elle le reste. Car si l’on pense à d’autres villes iconiques étroitement liées à un thème, comme par exemple la ville de Détroit aux États-Unis qui fut pendant des décennies le centre par excellence de l’automobile, voyez où elle en est maintenant. L’image même de la ville a disparu. Genève est la ville de la paix et du droit humanitaire. Cette image est un élément clé de son identité. Il faut continuer de travailler en partenariat pour qu’elle le reste», insiste Michael Møller.
    Møller met donc le turbo pour ouvrir la route des Genevois vers le Palais des Nations. Mais il doit aussi convaincre le service de la sécurité de l’ONU que Genève n’est pas Bagdad. « Ce bâtiment est la maison du peuple. La sécurité du Palais des Nations est importante, mais un changement de mentalité et de perception est nécessaire des deux côtés. Lorsque l’on parle de la Genève internationale et de la Genève locale, on a l’impression d’habiter sur deux planètes différentes. J’aimerais que les sociétés genevoise et suisse s’intègrent davantage à ce que nous faisons. Et vice versa. Question d’optique et de pratique. Je suis en contact étroit avec les autorités de la Ville et du Canton de Genève, avec la Mission suisse auprès de l’ONU et j’ai aussi entamé un dialogue avec les élus à ce propos. »
    Le fait que les élus genevois ne parlent pas forcément l’anglais ou d’autres langues est-il un obstacle pour renforcer la visibilité de la Genève internationale ? Le parfait francophone qu’est Michael Møller répond en deux temps: « Peut-être. Et peut-être y a-t-il aussi du côté des élus genevois l’idée que les fonctionnaires internationaux ne votant pas, ils n’ont pas besoin de nous porter une grande attention, puisque nous ne sommes ici que pendant quelques années et qu’ensuite nous repartons. Genève est une petite ville avec des événements internationaux et il ne faut pas oublier que ses résidents internationaux apportent une véritable contribution à la recherche de solutions aux problèmes du monde, sans oublier l’aspect financier qu’on ne saurait négliger. »
    Michael Møller ne manque pas d’idées pour attirer le public au Palais des Nations. « Je suis allé à la fête de l’Escalade et j’espère que les gens qui décident de participer à la prochaine course de l’Escalade pourront venir s’entraîner ici, dans les jardins du Palais. J’aimerais aussi y organiser des concerts accessibles au public genevois », souligne le Directeur général de l’ONUG qui sait que le nerf de la guerre, mais aussi celui de la paix et de la réfection des bâtiments, est l’argent. Pour aller au bout de ses ambitions, il n’hésite pas à se tourner vers le privé pour compléter les soutiens publics. Une association des Amis du Palais des Nations sera créée pour aider à régler la note de la réfection de ce bâtiment historique que Michael Møller entend bien voir figurer un jour au Patrimoine culturel de l’humanité de l’UNESCO.


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  • Raymond Gurême, 89 ans, rescapé des camps, victime de violences policières

    Il n'y a pas de mots pour décrire de tels actes.
    Il n'y a pas d'excuses pour justifier cette violence gratuite.
    Il n'y a rien d'autre, dans le comportement de ces policiers, que la pire des lâchetés.
    Faites circuler le plus largement possible cette information, afin que la puanteur de cette politique cesse de se répandre.
    Gaulois.    

    http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-guerrini/011014/raymond-gureme-89-ans-rescape-des-camps-victime-de-violences-policieres

     

    01 octobre 2014

    Raymond Gurême, 89 ans, rescapé des camps de la mort, victime de violences lors d’une intervention policière. 

     

    " Y'a une limite à tout " ...
    "  Y' a un policier qui est renté chez moi "  ... " Alors il a pris la matraque "  " il m'a tapé sur la tête sur les bras ... " il m'a jeté dehors  et il re-continuais à me taper "  " ils ont tout matraqué tout le monde "  .... " ils  ont tapé les enfants,  les femmes,  ... " " J'ai porté plainte à la police de la polices " ...  j'ai 90 ans bientôt ..."
    29 septembre 2014Après une intervention policière, le mardi 23 septembre 2014 sur son terrain et des terrains voisins appartenant à sa famille, Raymond Gurême, âgé de 89 ans, présente des marques de coups et des traumatismes physiques et psychologiques importants.
    Quatre membres de sa famille  - deux de ses fils, un petit-fils et une petite-fille -  qui se sont interposés ont également subi des violences, ont été placés en garde à vue et sont passés en comparution immédiate mercredi pour  "outrage et rébellion"  contre des policiers.

    Si ce type de violences contre une personne âgée choque dans tous les cas, l'affaire prend un relief particulier étant donné le profil de la victime:
    Raymond Gurême est l'un des derniers survivants de l'internement des tsiganes et forains en France pendant la Seconde Guerre mondiale.
    Raymond Gurême est l'un des derniers survivants d'une page occultée de l' histoire de la France.
    L'homme, le vieil homme,  est écrivain, et fut, dans un passé récent, décoré, et ce  très officiellement par l'alors Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, qui, dans l'un de ces discours dont ce Ministre,  immensément cultivé et très brillant homme de lettres et non-moins brillant cinéaste, a le secret, officialise, de la sorte, la reconnaissance du génocide Tzigane, perpétré, lors de la seconde  guerre mondiale, par l'administration allemande et les nazis, quand le pouvoir allemand entreprit l'internement systématique de tous les Tziganes et leur destruction en masse dans les camps de la mort.

    Jeudi 19 avril 2012

    Discours de Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture et de la Communication, prononcé à l'occasion de la remise des insignes de Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres à Raymond Gurême.

    Cher Raymond Gurême,

    À Montlhéry, aujourd’hui, il y a un circuit automobile. ...
    Plus rien ne subsiste d’une page noire de notre histoire.
    Pendant la Seconde Guerre mondiale, quelque 6500 femmes, hommes et enfants, forains, roms, gens du voyage, ont été internés dans une trentaine de camps gérés par l’administration française.
    Ils ne seront libérés qu’en mai 1946.
    Vous étiez parmi eux, avec votre famille, dans l’Essonne, au camp de Linas-Montlhéry. Vous aviez quinze ans. Vous subissez l’absence d’hygiène, le froid, la faim, la violence des gardiens, les insultes. Vous êtes aujourd’hui le dernier témoin d’une page occultée de notre passé.
    Avant 1940, vos parents et leurs neuf enfants apportaient  « la civilisation dans les villages »,  grâce à leur cinéma et leur cirque ambulants. Le cinématographe,  « pour faire rêver, rire, trembler et pleurer banlieusards et provinciaux »,  comme vous l’écrivez dans votre livre.
    En octobre 1940, près de Rouen, l’insouciance de ces années d’enfance cesse brutalement : les gendarmes viennent vous chercher, au petit matin. Votre père, ancien combattant de la Grande Guerre, écrit en vain au Préfet pour demander une libération. Votre famille est privée de ses effets personnels et transférée, menottée, vers le camp de Linas dans l’Essonne.
    Vous tentez une évasion en 1942 : le maire de votre commune de naissance, en Seine-et-Marne, vous dénonce. 
    La deuxième évasion est la bonne :
    Vous survivez en travaillant dans des fermes en Bretagne. Après le vol d’un camion de ravitaillement allemand au profit de la Résistance, vous êtes de nouveau incarcéré à Angers, puis à Troyes, avant de rejoindre les camps de travail en Allemagne. Vous vous évadez à nouveau en juin 1944, et regagnez Paris caché dans la soute à charbon d’une locomotive. Vous rejoignez la Résistance dans le Nord de Paris, puis l’armée, en participant à la bataille de Bastogne.
    Vous ne retrouverez les vôtres qu’en 1952, en Belgique, où votre père organise la survie en tenant un jeu de quilles. Dans la famille, le silence est de mise sur les années de souffrance. Ce n’est qu’en 2009 que vous obtiendrez une carte d’interné politique.
    Aujourd’hui, alors que vous résidez à 5 kilomètres à peine de Montlhéry, vous témoignez.
    Votre livre, " Interdit aux nomades " , écrit avec Isabelle Ligner et publié l’année dernière aux éditions Calmann-Lévy, lève le voile. Pour la mémoire de vos proches, pour vos enfants, pour vos petitsenfants.

    Cet épisode de notre histoire ne figure toujours pas dans nos manuels scolaires. Pourtant, cette histoire, la vôtre, fait partie intégrante de notre histoire nationale.
    Se remémorer cet épisode, c’est aussi contribuer à lutter contre les discriminations que subissent encore les Tsiganes dans notre pays, implantés pourtant sur ce territoire depuis le XVème siècle, et citoyens français à part entière.
    C’est le combat que mène le collectif « Une mémoire française », composé d’associations de Tsiganes de France et d’un comité d’historiens. C’est le combat du cinéaste Tony Gatlif.
    C’est un combat que je rejoins, et je tenais aujourd’hui à partager avec vous cette lutte contre l’oubli, contre le non-dit, contre l’occultation ; contre ce qui, pour reprendre les propos de votre père, « dépasse l’entendement ».
    Le groupe de travail « Culture et gens du voyage », mis en place par le Secrétariat général de mon Ministère en septembre dernier, composé par les représentants des fédérations des gens du voyage, a proposé l’unanimité que vous soit remis cette distinction honorifique.
    Aujourd’hui, je suis fier et honoré de vous la décerner.
    Cher Raymond Gurême, nous vous faisons chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres.

    La police, lors d'une opération coup de poing armé menéeà Arpajon, une petite municipalité de 10.000 habitants de la région d'Ile de France le mardi 23 septembre 2014, s' est introduite à son domicile et celui de sa famille sans mandat de perquisition.
    Témoignage de Raymond Gurême.

    - La France, contrairement à l' Allemagne est un des pays qui n' a pas reconnu le Génocide tsigane.

    Une des filles de Raymond:
    « C’est un flic de 29 ans qui a frappé mon père de 89 ans. Il faut vraiment être une crapule pour taper sur des personnes âgées. A 29 ans, c’est courageux de matraquer un homme de 89 ans !  Quand j’ai trouvé mon père dans cet état, j’ai dit au flic qui l’avait frappé  " t’as pas honte ? ".  Il m’a rigolé en pleine figure. Mon père a été interné, déporté, résistant. Il en a déjà assez vu, la police pourrait peut-être le laisser tranquille non ? Et mes frères, vous croyez que c’est juste qu’ils soient embarqués et condamnés. N’importe qui se serait énervé de voir traiter son père comme ça ».
    
Un autre fils de Raymond, qui a aussi cherché à le défendre et a été placé en garde à vue et condamné pour « outrage et rébellion. »
    Police française!  Police Allemande  !   Avec l'accent, hein ! S'il vous plait ! ... Hein! ave' l'accin ... L'accin à Lacombe Lucien ! Police Allemande ! " Vos papiers " ... Avé l'accin : "  Police française!   Police Allemande  ! ... Police française!  Police Allemande  ! ...
    On cogne, On rafle et On rigole !!! ...  " Con ! Qu'est-ce-qu'on leur a mis ! Et au vieux ... !  t'as vu sa fille !!! " ... Qu'est-ce-qu'on leur a mis !!! "  C'est qu'on fait notre boulot !!!  On fait le jobe ... !!! Avé l'accin, le méridional de Lacombe ... Lacombe Lucien, Police Allemande, enrôlé volontaire, " Lacombe Lucien, Gestapo "  Police secrète d'état,  " On fait le jobe ... !!! ... Geheime StaatsPolizei ... Avé l'accin :  Police française! ... Police Allemande  ! ...Police d'état ... Police allemande ! Police secrète d'État !  Geheime StaatsPolizei ... Gestapo :  Police Allemande de l'État français ... ! Vos papiers !!! ... Raus ! Scnhell ! ...
    Ce cri qui nous étouffe. Immense désarroi. Colère impuissante.   Terriblement " courroucé " que nous ne puissions en finir avec cet état des choses absolument lamentable.  " Suivez-nous ! " Police " On a tous les droits ! ... "  On est le jobe " ... " Le jobe, c'est nous " ... " Le jobe, c'est eux ..." La gueule du job ! Eux ... !
    Eux, ...  Ces indécrottables crétins qui se la jouent Gestap', Geheime StaatsPolizei, police secrète d'état de la police française,  nuisent plus à eux-mêmes qu'à ceux auxquels ils veulent nuire fondamentalement, n'imaginent ni cette détermination radicale comme celle de tous les très nombreux proches, même très lointain, de Raymond, pas plus que leur absence totale d'efficience quant à, en quoi que ce soit, modifier, ne serait-ce que d'un hiota, l’intrinsèque mode d'être et de vie, l’intrinsèque spiritualité des Tziganes, du monde Tzigane. Leur beauté fondamentale. Le temps des bourreaux est revenu avec son cortège d'abominations, humiliations et abjections. C'est très simple. La lecture des événements est limpide.
    C'est Alexandre Romanès qui le disait, que " C'est comme pendant la guerre ..." .  " C'est comme ... "  Et, tous, hommes et femmes et enfants, tous, proches et lointains, d'Europe et du monde entier, du monde entier, très proches et très lointain de toute la planète,  nous n'avons même pas eu à choisir notre camp pour nous y retrouver. Pour nous y tous retrouver.
    " C'est la guerre ... Dont acte! nous vous la ferons ! Tous, du monde entier ...! Et la gagnerons ... !  L'avons déjà gagnée. Vous ne ferez qu'accroitre la douleur, la grande souffrance dont jamais l'espèce ne cesse de faire endurer à son voisin, et, en définitive, à soi-même. Mais sa  bêtise, son incommensurable ignorance et bêtise conduisisirent Lucien, Lacombe Lucien, " Police Allemande, avé l'accin si vous plait " . le conduisit là où il devait aller, aller et finir.   Avé l'ccin, avé l'accin !
    Monde édulcoré aux passions mortifères où l'on ne voit plus ce qui se passe sous nos yeux, nos fenêtres ...

    Témoignage de Raymond Gurême:
    « Il était autour de 15H30. Je me reposais dans ma camping. J’ai entendu crier. Je me lève pour voir ce qui se passe. C’est alors que la porte s’ouvre. Un flic entre chez moi, la matraque en l’air. Il avait la trentaine. Je ne l’avais jamais vu sur mon terrain. Il était baraqué, les cheveux blonds coupés en brosse et avait de grandes oreilles. Je n’étais pas très réveillé, c’était comme un cauchemar. Il me repousse vers le fond de la caravane.
    Je lui dis " pourquoi tu viens chez moi ? " Il me répond pas.
    Je laisse pas tomber et le questionne encore:  " t’as un mandat pour perquisitionner ". Il me dit: " on n’en a pas besoin, on n’est pas en Amérique ici ".
    Je lui dis: " moi non plus je suis pas en Amérique et ma caravane non plus, elle est pas en Amérique, alors sors de chez moi " .
    Il a crié " Ferme ta gueule "  plusieurs fois et puis c’est comme s’il avait pété les plombs, il a commencé à me taper dessus avec la matraque, une matraque en fer, télescopique. Ca faisait très mal et puis, comme j’ai que la peau sur les os, ça résonnait comme une grosse caisse.
    Il y a un policier plus âgé qui lui a crié "attention, vas-y doucement c’est un vieux ! ",  mais le jeune flic qui s’acharnait sur moi ne l’a pas écouté et l’autre a paru avoir peur et s’est mis en retrait.
    J’avais très mal partout mais le pire, c’est quand il a tapé sur l’arrière de l’épaule, presque derrière le cou. Ca m’a comme paralysé. C’est à ce moment là que ça m’a fait repenser…
    (la voix de Raymond Gurême se brise dans un début de sanglot vite étouffé par un raclement de gorge)…
    Ça m’a fait repenser au trajet de la gare de Brétigny au camp de Linas-Montlhéry  (dans l’ancienne Seine-et-Oise, aujourd’hui en Essonne) que des policiers français nous ont forcés à faire à pied à coups de matraque et de crosse quand j’avais 15 ans -  le 27 novembre 1940. J’ai revu le visage de mes parents et de mes frères et soeurs frappés comme moi, sans raison, par la police française.
    On en a pris tellement des coups ce jour-là ! On les comptait même plus. A la fin, tu ne sens plus rien tellement la douleur est forte.


    Et ça recommence, 74 ans après, alors que j’ai presque 90 ans, j’ai été frappé sans raison par un policier français. J’ai eu peur qu’il me tue dans ma caravane, cette caravane que j’ai installée face à la colline où nous avons souffert. Ce policier a aussi cassé des objets auxquels je tenais et a tout renversé dans ma camping. J’ai essayé de sortir de la caravane, de m’évader, comme je me suis nachave (« sauvé, enfui » en romanes) du camp.
    Quand je suis arrivé vers la porte, il m’a pris par le cou et la peau des reins et il m’a jeté du haut de la caravane vers le bas  (la caravane de Raymond Gurême est situé en hauteur et trois marches servent à y accéder, le terrain familial étant ensuite en pente jusqu’au portail ndrl).
    Je partais pour m’écraser le nez par terre mais comme je suis acrobate depuis que je suis petit, j’ai donné un coup de rein et j’ai réussi à retomber sur les pieds. Le flic m’a regardé partir en vrille. Comme il a vu que je retombais sur les pieds, il est revenu il m’a retapé à l’extérieur et après, ils étaient à deux sur moi. J’ai reçu des coups de pied en plus des coups de matraque. C’est là que certains de mes enfants (Raymond Gurême a eu 15 enfants et un total de 250 descendants) ont cherché à me défendre.
    Mais un tas de policiers leur sont tombés dessus et ne leur ont laissé aucune chance. Ils étaient déchaînés. Moi je me suis mis dans la maison (qui est au centre du terrain et dans laquelle se trouve notamment la cuisine collective et la pièce où dormait la femme de Raymond avant son décès, en 2011).
    Les flics ont même fouillé la pièce qui est à la mémoire de Pauline. Ils ne respectent même pas nos morts. Ils ont tapé sur tout le monde, même des femmes, qu’ils ont traitées de " salopes " et  "d’ordures " .
    Avant de partir comme on était sur le pas de la porte, ils ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes. Ils m’en ont mis en pleine figure, plein les yeux. Je ne pouvais plus respirer. Mais heureusement au moins le vent était avec nous car il leur en a renvoyé aussi.
    Quand j’ai pu aller vers le portail, j’ai demandé à une femme policier qui est la supérieure de tout ce monde-là si elle avait vu dans quel état m’avaient mis ses hommes. Je lui ai demandé aussi de les calmer pour qu’ils arrêtent de frapper mes enfants. Elle n’a rien fait et elle m’a dit alors qu’elle n’était pas sur place quand j’ai été tabassé  " on ne vous a pas frappé, on vous a juste un peu molesté " . Mes enfants ont été embarqués et condamnés alors qu’ils n’ont fait que me défendre. Ca pour moi c’est inacceptable.


    J’ai la couenne dure, mais le premier soir j’avais tellement mal partout que je n’ai pas pu enlever mes habits pour dormir et m’allonger. Je suis resté sur une chaise toute la nuit. J’ai encore du mal à bouger plusieurs jours après et surtout à tourner la tête. J’ai aussi les boyaux qui me font mal.
    Et puis c’est comme si je perdais l’équilibre par moment. J’avais jamais eu ça avant. J’ai été chez mon docteur qui m’a fait un  certificat médical. Je suis allé porter plainte à la gendarmerie d’Egly, où ils ont été très gentils mais ils m’ont demandé de laisser l’original du certificat médical en me disant qu’ils me le ramèneraient.
    En tout cas je veux porter plainte et que ces policiers soient punis pour ce qu’ils m’ont fait. Il faut que ça cesse. Depuis que j’ai 15 ans, j’ai des képis sur le dos. J’ai presque 90 ans, je voudrais pouvoir vivre tranquillement sur mon terrain et que la police me laisse en paix ».
    " Me laissent en paix ".
     
     
    Raymond, grand-père, oncle, ami…
    Lorsque j’ai appris ce qui t’est arrivé, je me suis demandé : qu’aurais-je fait si cet après-midi du 23 septembre j’étais à côté de toi, en train de t’entendre raconter ton passé ou tout simplement des blagues, comme tu sais si bien le faire ? Comment aurais-je réagi en voyant un policier qui, de par son âge aurait pu être ton petit fils, te frapper ?
    Raymond, grand-père, oncle, ami… ta parole si douce et si forte en a inspiré plus d’un, depuis que tu l’as libérée après l’avoir enfouie pendant 70 ans en regardant chaque matin la colline où tu avais été interné avec ta famille.
    Cet été, parmi le millier de jeunes réunis à Cracovie et à Auschwitz-Birkenau, elle a rempli beaucoup de cœurs et d’esprits d’énergie et de rage de vivre debout. Elle a aussi grandi la soif de justice de ces jeunes venus de partout pour l’entendre, avec celle d’autres survivants de ce génocide que peu ont compris et que beaucoup ignorent, pendant que certains le mentionnent pour en regretter l’échec.
    Ta parole, douce et forte, est un exemple pour beaucoup. Pour moi aussi. Mais cet après-midi du 23 septembre, si j’avais été assis sur les marches de ta verdine comme l’autre jour, aurais-je su me limiter à la parole? Si oui, aurais-je pu la maîtriser ?
    Je ne sais pas ce que ces policiers cherchaient chez toi ce 23 septembre, ni n’ai besoin de le savoir. Ce que je sais, c’est que tu es un de ceux qui, par les armes, avez fait en sorte que ces policiers ne soient pas sous les ordres des nazis ou de leurs collaborateurs. Pour moi, comme pour toi et, j’espère pour une grande majorité, ça compte. Ce que je sais, c’est que à Birkenau tu as refusé de monter en voiture et, sous un soleil de plomb, tu as marché à pied avec nous jusqu’à l’emplacement du camp des familles tziganes. Car tu as une force admirable. C’est sans doute cette force là que ces lâches individus ont aperçue confusément et avec horreur. C’est sans doute cette force-là qu’ils ont cru pouvoir anéantir à coups de matraque.
    Pauvres lâches en uniforme !
    Cette force-là, ils ne peuvent pas la saisir. Ils ne sont pas équipés pour. Elle leur échappe tout comme l’esprit qui lui sert de support et la parole qui lui sert de conduit. C’est pourquoi ils se sont pris à toi physiquement Raymond, car autrement que craignaient-ils d’un homme de presque 90 ans, pesant moins de 40 kilos ? On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Ils ont des muscles, des matraques et le monopole de la violence. C’est effectivement beaucoup, pour leur regard de myope. Mais ce n’est rien face à la force que tu possèdes et que tu transmets Raymond ! Contrairement à leur brutalité, elle est d’autant plus redoutable que la brutalité ne l’entame pas
    Saimir MILE
    Président de La voix des Rroms
    Voir aussi les commentaires qui suivent l'article....  http://blogs.mediapart.fr/blog/pierre-guerrini/011014/raymond-gureme-89-ans-rescape-des-camps-victime-de-violences-policieres

    Et ici une pétition :  http://www.humanite.fr/petition-de-solidarite-avec-raymond-gureme-554346

     


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  • L'Observatoire du nucléaire attaqué par Areva :
    Procès en appel le 19 novembre à 13h30 à Paris

    Le procès qui aura lieu prochainement mettra-t-il en lumière l'énorme scandale de l'exploitation de l'uranium au Niger, digne du colonialisme à la Française ?
    Lorsqu'il s'agit de protéger les intérêts de la secte nucléaire, ce n'est pas elle qui est sur le banc des accusés, mais ceux qui dénoncent de tels pratiques mortifères.
    Ainsi va la France. COCORICOOOOO !
    Pour rappel, mon article du 1er novembre 2013 :   http://libre-infos.eklablog.com/-a102955107

    Gaulois.

    Tout sur l'affaire :

    Observatoire du nucléaire - http://www.observatoire-du-nucleaire.org

    Dossier « Procès d'Areva contre l'Observatoire » : http://bit.ly/1bmR5yV

    les revues de presse depuis juin 2012 : http://bit.ly/17DhUMf




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  • Détournements de fonds publics au Sénat

    Ou plus ils en ont, plus ils en veulent ! Si vous préférez, argent public pour fortunes privées.

    Le rôle de ces parlementaires est plus que discutable. Le sénat n'est-il pas un refuge de luxe pour ces élus en mal de retraite dorée.  Ils n'hésitent pas, malgré un train de vie qui relève de la provocation, à détourner l'argent public dont le peuple aurait pourtant bien besoin.

    Que risquent ces élus, lorsqu'ils sont pris la main dans le sac...de l'argent sale. Certainement infiniment moins que le chômeur ou le smicard qui a fait une fausse déclaration afin d'améliorer sa maigre pitance.

    Encore et toujours, selon que vous serez puissant ou misérable.....

    Gaulois.

     

     

     

     


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  • ONU

    Les troubles, les conflits et les guerres autour de la planète, rien que pour la période allant de 1944 à 2004, soit sur 60 ans, n'ont peut-être jamais été aussi nombreux et dramatiques. http://www.thucydide.com/realisations/utiliser/chronos/guerres.htm Pourtant, à l'échelle universelle, cette période est une infime partie de l'humanité et si l'on remonte le temps, à travers les siècles, on se rend compte que l'homme ne songe prioritairement qu'à une seule chose, se battre et éliminer son voisin. Il faut croire que c'est dans ses gènes et qu'il est son propre prédateur, le plus dangereux de toutes les espèces animales. Les raisons de ces conflits sont le plus souvent confuses et mal définies, bien qu'elles gravitent principalement autour de la religion, de la race et de contextes socio-économiques.
    Au détour de la seconde guerre mondiale, était fondée l'ONU ( Organisation des Nations Unies ) dont les principes fondamentaux sont énoncés dans la charte qui fut signée le 26 juin 1945 à San Francisco par 50 pays.
    Tout sur la charte ici :  http://www.un.org/fr/documents/charter/index.shtml

    Au regard de ce qui se passe au niveau planétaire en 2014, rien ne laisse présager une amélioration des conflits en cours, bien au contraire. Le but premier énoncé dans la charte de l'ONU étant de maintenir la paix et la sécurité à travers le monde, il y a lieu de s'interroger sur le bien fondé, l'efficacité et la réforme de l'organisation. A travers les articles qui suivront, je me propose, malgré mes très modestes connaissances et comme n'importe quel citoyen, d'exprimer mon point de vue, de tenter une analyse si possible objective de son  fonctionnement et pourquoi pas faire des propositions.

    A suivre.....

    Gaulois.

    La charte :


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  • La légende Fukushima

    Une tribune dont le titre est évocateur sur la politique du secret, du mensonge et du déni orchestré par la pieuvre nucléocrate. Il faut croire que cette secte est d'une puissance qui peut faire peur. La levée de boucliers contre le nucléaire n'a jamais été aussi forte et pourtant la propagande pro-nucléaire continue, telle un rouleau compresseur. Seule, une mobilisation mondiale de grande envergure peut arrêter ce raz de marré.
    Encore une fois, rappelons-nous toujours cette déclaration immonde du rapport de l'OMS n° 151 de 1958, ( bas de page 50 ) http://whqlibdoc.who.int/trs/WHO_TRS_151_fre.pdf

    "Cependant, du point de vue de la santé mentale, la solution la plus satisfaisante pour l'avenir des utilisations pacifiques de l'énergie atomique serait de voir monter une nouvelle génération qui aurait appris à s'accommoder de l'ignorance et de l'incertitude et qui, pour citer Joseph Addison, le poète anglais du XVIIIe siècle, saurait “chevaucher l'ouragan et diriger la tempête”
     
    Gaulois.
     

    TRIBUNE 

    23 septembre 2014
    http://www.liberation.fr/terre/2014/09/23/la-legende-fukushima_1106968

    Dans les débats énergétiques et face au changement climatique, l’industrie du nucléaire semble encore promouvoir la sécurité de ses services, après des désastres humains comme ceux de Tchernobyl ou de Fukushima, qui auraient dû suffire à mettre en évidence le coût humain inacceptable du nucléaire et à envisager des changements radicaux, comme ce fut le cas dans certains pays européens.
    Dans ce contexte, la légende du «zéro mort», complaisamment entretenue par certains scientifiques, joue un rôle stratégique à chaque catastrophe, et on l’entend à propos de Fukushima désormais ; alors même que les autorités et les citoyens des pays concernés doivent faire face à une recrudescence de la mortalité de la population.
    Trois ans et demi après l’accident de Fukushima, le nombre de décès relatifs à l’explosion de la centrale nucléaire Tepco Daiichi de Fukushima ne cesse de s’accroître. Selon le journal Tokyo Shimbun, plus de 1 100 décès sont comptabilisés au 11 septembre. La population vieillissante, relogée dans des logements «provisoires», a été la première touchée. Le droit au refuge ne leur ayant pas été accordé, en dépit des recommandations faites par le rapporteur aux droits de l’homme de l’ONU, Anand Grover, suite à sa mission au Japon fin 2012, aucun accompagnement financier ne permet à ces habitants le relogement. Leurs conditions sanitaires se dégradent au fur et à mesure du temps qui passe, alors que d’autres décident de partir à leurs frais devant l’instabilité environnementale insupportable au quotidien. La chute dans une spirale de paupérisation touche une partie d’entre eux, livrée à la dépression et à l’alcoolisme. Les villes de Namie (333 décès), Tomioka (250 décès), Futaba (113 décès) et Okuma (106 décès), adjacentes à la centrale dont les fuites d’eau contaminée sont toujours hors de contrôle, comptent au total 802 décès, identifiés officiellement comme conséquents de l’explosion de la centrale (55 ont été enregistrés dans les six derniers mois). Le journal Fukushima Minpo tirait la sonnette d’alarme le 21 juin en rapportant les propos du ministère de l’Intérieur sur le nombre de suicides en recrudescence. La multiplication du nombre des cancers de la thyroïde doit également être prise en compte dans le bilan des conséquences sanitaires de l’explosion. Selon la commission d’enquête du département de Fukushima, 104 enfants de moins de 18 ans, parmi les 300 000 composants l’échantillon, ont été diagnostiqués comme atteints d’un cancer de la thyroïde. Les voix d’épidémiologues, à l’intérieur comme à l’extérieur du Japon, se lèvent pour contrer la position des experts de la commission départementale de Fukushima, selon laquelle ces cancers ne seraient pas conséquents de l’explosion. Ceux-ci «justifient» l’augmentation du nombre de cas par le perfectionnement des outils radiologiques actuels.
    Dans la même logique d’une tentative de réconfort moral des habitants, et la double perspective de la réouverture de la zone d’évacuation afin d’y reloger la population au plus vite, et du redémarrage programmé de deux centrales en 2014, le ministère de l’Environnement soutient, dans un rapport du 17 août, qu’en-deçà de 100 msv/an, il n’y aurait aucune conséquence sur la santé.
    Le professeur Tsuda Toshihide, de l’université d’Okayama, spécialisé en épidémiologie, a remis en cause publiquement, l’enquête de l’université médicale de Fukushima, en affirmant d’une part que le rapport de l’OMS de 2013 notifie une augmentation présente et à venir du nombre de cancer à Fukushima, d’autre part que la position du gouvernement japonais niant les conséquences sanitaires en-deçà de 100 msv est une aberration scientifique. Le professeur Keith Baverstock, épidémiologue, ancien membre de l’OMS, dans une lettre ouverte au Comité scientifique de l’ONU sur les conséquences des émissions radioactives (UNSCEAR) s’en prend, quant à lui, au rapport 2013 de l’UNSCEAR en précisant que ce document n’est paru que trois ans après l’enquête sur laquelle il est basé en raison des conflits entre les membres qui composent la commission. L’un d’eux, le docteur Wolfgang Weiss, s’est opposé à sa publication, qui conclut à la négation de tout accroissement du nombre de cancers en rapport avec l’explosion. Néanmoins, ce rapport ne nie pas le fait que l’accident n’est en rien terminé, puisque, selon les déclarations même de Tepco (mai), la radioactivité s’échappe toujours de la centrale dans l’océan Pacifique et dans l’air.
    Devant les doutes émis par les experts sur les rapports officiels, d’autres, qui émanent néanmoins des mêmes organisations (OMS, IAEA, ICRP) tranchent lors du 3e Symposium des experts internationaux à Fukushima, organisé par la fondation Sasakawa et l’université Médicale de Fukushima les 8 et 9 septembre. Le titre annonçait le dépassement des querelles épidémiologiques pour, enfin, atteindre les sommets prometteurs de la résilience et de la reconstruction. Pour Abel Julio González qui, tout en étant membre de l’UNSCEAR, occupe la fonction de membre de la commission sur les normes sécuritaires de l’IAEA, tout est une question de communication et il s’agit d’abord de calmer les inquiétudes «irraisonnées» des populations dues, selon lui, au terme «contamination» qui, référant à la pathologie, fait peser sur l’irradiation une image négative. Idée reprise par Emilie van Deventer (OMS) qui propose l’intégration de workshops sur l’irradiation et ses bénéfices comparables à ceux du soleil, dans la formation des enfants d’écoles primaires. «Quoi qu’il en soit, conclut-elle, nous devons gagner le pari du coût bénéfice.»
    Ces experts, si assurés de la valeur de leurs postulats psychologiques sur les peurs de l’opinion et les moyens de les manipuler, ne devraient-ils pas plutôt s’intéresser aux données et à l’évidence des conséquences en terme de santé publique que ce bref état des lieux nous a permis de montrer ?
    Cécile ASANUMA-BRICE Chercheure associée au centre de recherche de la Maison franco-japonaise de Tokyo



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