• Colonisation de Mars

    Cette mascarade fiction me fait penser à un tirage de tombola au cours duquel il est gagné un voyage pour la lune. Un aller simple mais pas le retour.
    Voilà en tout cas un projet à la hauteur de la folie humaine. Ce n'est rien d'autre qu'une vaste escroquerie orchestrée par une société qui abuse sans mesure de la naïveté des candidats au suicide. Même si c'est leur affaire, le financement d'un tel projet voué à l'échec sera pharaonique. Quand bien même il serait assuré par de riches mécènes, n'oublions pas que ces derniers ont largement « plumés » les populations.
    Ce défit s'apparente aux agissements d'une secte....Une de plus.
    Gaulois.

    https://applicants.mars-one.com/

    http://mars-one.fr/plus-que-13-jours-pour-financer-la-premiere-etape-du-projet-mars-one/

     




























     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le projet Mars One est-il réalisable ?

    Francis Rocard tempère à juste titre les ardeurs de ces fêlés de la cafetière 

    http://www.francetvinfo.fr/sciences/mars-curiosity/le-projet-mars-one-est-il-realisable_503957.html

    France tv info a interrogé l'astrophysicien Francis Rocard pour savoir si la colonisation de la planète rouge planifiée par un organisme néerlandais tient du rêve, ou pourrait voir le jour.
    Une vue d'artiste représentant des membres de la mission Mars One et leur colonie, sur la planète rouge.

    Propos recueillis par Jéromine Santo Gammaire
    Mis à jour le 17/01/2014 | 11:19 , publié le 17/01/2014 | 11:18
    Coloniser Mars. Ce grand thème de science-fiction, la fondation néerlandaise Mars One souhaite lui donner corps. Elle projette d'envoyer, à partir de 2024, 24 hommes et femmes sur la planète rouge, pour un voyage sans retour.
    Objectif : vivre sur une planète sans atmosphère, exposée aux rayons cosmiques, avec des traces de glace en guise de réserves d'eau, et des températures moyennes autour de -60°C...
    Le voyage est-il envisageable ? Et le projet viable ? Francetv info a demandé son avis à Francis Rocard, astrophysicien et responsable des programmes d'exploration du système solaire au Centre national d'études spatiales (Cnes).
    Francetv info : Une colonie humaine sur Mars, cela vous semble-t-il réalisable ?
    Francis Rocard : C’est un beau rêve, qui sera vraiment difficile à réaliser. Qui dit coloniser une planète dit envoyer une infrastructure extrêmement lourde : modules d’habitation et de travail, véhicules de transport au sol, équipements pour les cultures, une centrale pour l'énergie, mais aussi tout un dispositif pour extraire l’eau du sol de Mars. Les participants ne pourront rien construire sur place.
    La quantité d'eau nécessaire à une personne est considérable. Par exemple, un Français consomme plus de 100 litres d'eau par jour. Elle ne peut donc pas être apportée de la Terre. Afin de valider le concept d’extraction de la glace du sous-sol pour boire, manger, se doucher, il est indispensable de mettre en œuvre au préalable une expérience probatoire.
    Nous savons que de la glace se trouve dans le sol, mais elle n’a jamais été extraite. L'exploitation des ressources, en particulier de l'eau, est en cours d'étude. En 2008, l'engin Phoenix envoyé sur la planète a tenté de creuser pour extraire de la glace mais n’y est pas parvenu parce que la glace et le sol étaient extrêmement durs.
    Le financement de ce projet via les droits télévisés et les donations privées vous semble-t-il possible ?
    Non. La télévision - française ou étrangère - n’est pas si riche. Mars One a chiffré l'envoi d'une première équipe de quatre personnes à 6 milliards de dollars [4,4, miiliards d'euros]. Une évaluation très basse. La Nasa estime le coût d'une mission vers Mars plutôt à 200, 300 milliards de dollars [150, 220 milliards d'euros]. Le chiffrage de Mars One est donc sous-estimé. Mais de toute façon, je serais très étonné que l'organisme néerlandais arrive à collecter 6 milliards.
    Je pense qu’il n’y aura jamais de décollage vers Mars. Les organisateurs vont réaliser la partie du projet au sol, avec les phases de sélection, de préparation et d’entraînement de l’équipage, qui seront financées par la diffusion d'émissions de téléréalité et les fonds qu'ils possèdent déjà. Mais le projet s’arrêtera ensuite, faute de financement.
    Pour vous, il est donc impossible que Mars One envoie quatre personnes sur Mars en 2024, comme il l'annonce...
    En plus de la question du financement, le calendrier me paraît très tendu. Limiter les risques pour ce type de mission nécessite du temps. Et puis, il faut établir des contrats avec des industriels pour développer de nouvelles technologies, qu’il faut ensuite tester. La Nasa le fait depuis de nombreuses années, mais dans une perspective à très long terme.
    Sans compter que, pour l'instant, nous ne voyons pas le premier boulon de l'énorme infrastructure nécessaire à l’envoi d’une mission habitée sur Mars. Une mission préalable [avec l'envoi d'un engin chargé de repérer le lieu d'implantation de la colonie] est prévue pour 2018.
    Et puis, sur le site internet de Mars One, on ne trouve aucune information, ou si peu. Tout cela ne ressemble pas à un projet concret, mais plutôt à des intentions. On attend de voir comment cela peut se matérialiser.
    Comment les participants à cette mission pourraient-ils subvenir à leurs besoins (eau, nourriture, oxygène) de façon autosuffisante ?
    Dans la Station spatiale internationale, on recycle l'oxygène. On le faisait déjà sur la station Mir. Ce processus nécessite beaucoup d’énergie, ce qui revient à poser la question de la source d’énergie électrique, dont l’équipage aura besoin pour vivre.
    Or, on fait vite le tour des sources envisageables. On peut d'emblée écarter la source nucléaire, qui n’existe pas aujourd’hui dans sa version spatialisable. L'énergie éolienne ne fonctionne pas, parce que la pression est trop faible pour que le vent fasse tourner les pales. Le photovoltaïque constitue le seul mode crédible. Mais il nécessiterait d'installer une surface importante de panneaux solaires. Et ceux-ci deviendraient rapidement inopérants, du fait de la poussière présente sur Mars. C’est ainsi la survie de l’équipage qui est en jeu.
    L'une des inquiétudes de certains candidats d'ailleurs concerne la possibilité d'envoyer du matériel de secours, en cas de défaillance d'équipements notamment...
    Prévoir des solutions de remplacement fait partie du travail de n’importe quel projet. A partir du moment où des vies sont en jeu, on ne peut pas dire aux gens qu'ils mourront si quelque chose ne fonctionne pas.
    Quels risques encourraient les participants ?
    Aujourd’hui, on ne sait pas se poser avec précision sur Mars. Le robot Curiosity a touché le sol à 2,5 kilomètres du point visé. La statistique d’erreur était de 20 kilomètres, le mieux que l'on puisse faire actuellement. Or, les participants ne pourront pas parcourir une telle distance à pieds et en scaphandre. Cela pose des problèmes de sécurité importants. Pour améliorer la précision de l’atterrissage, il faut développer des technologies très sophistiquées, qui auront un coût supplémentaire.
    De plus, leur espérance de vie va beaucoup décroître avec le temps, à cause des radiations. Sur Mars, les doses sont supérieures à celles auxquelles sont exposés les travailleurs du nucléaire aux Etats-Unis. Mais il existe, en certaines régions de Mars, un champ magnétique qui émane de la croûte, et qui pourrait protéger les hommes des radiations. Si une base habitée devait s'établir sur la planète, c'est dans une de ces zones qu'il faudrait l'implanter.
    L'organisme néerlandais n'envisage qu'un aller simple. Serait-il néanmoins possible de revenir de Mars?
    Prévoir un voyage sans retour relève du concept, presque du fantasme, de coloniser Mars. Cela coûterait beaucoup moins cher à Mars One de placer des gens en orbite martienne, de ne pas les poser au sol. Il existe un projet américain qui envisage un survol simple de Mars. Départ prévu en 2025… si tout va bien. Evidemment, le voyage est long et ennuyeux [Mars One le planifie à plus de deux cents jours], et le survol de Mars bref.
    Si on a les moyens techniques pour envoyer des hommes sur Mars, alors il est théoriquement possible de les faire revenir. Les problèmes d'adaptation physique à la gravité que l'homme peut rencontrer sont surmontables. Ce sont d'ailleurs les mêmes qu'au retour sur Terre lors de missions de longue durée. Le retour est plutôt une question d'argent.


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  • Interview

    De la sauvegarde de la terre aux enjeux politiques

     30 janvier 2014 

    http://www.alternatifs44.com/

    "Julien Durand : L'oeil des naturalistes n'est effectivement pas celui des paysans quand ils ont les yeux sur la charrue ! Grâce à leurs travaux, j'ai moi même découvert plein de trucs tant au niveau des plantes que des espèces. On était tellement là depuis tout le temps qu'on ne faisait pas toujours attention. Les travaux des naturalistes ont réussi à radicaliser notre opposition au projet pour que cette richesse ne soit pas détruite. Oui, on est bien là dans une lutte formatrice dans tous les sens."

    Notre Dame des Landes : la résistance se cultive au présent - Entretien avec Julien Durand, porte-parole de l'ACIPA.
    La préparation de la manifestation du 22 février à Nantes est entrée dans sa phase active. Y compris pour les promoteurs du projet qui tentent de convaincre de l'inéluctabilité démocratique de la destruction du bocage de Notre Dame des Landes et n'hésitent pas à propager la rumeur. Dernier exemple en date, le titre en une du quotidien nantais Presse Océan du 30 janvier, « Et si l'aéroport ne se faisait pas », interrogeant sur le coût pour les contribuable d'un éventuel arrêt. C'est dans ces circonstances que nous avons demandé à Julien Durand, porte-parole de l'ACIPA, Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes constituée en 2000 pour lutter contre le projet d'aéroport du Grand Ouest, de faire le point sur la situation actuelle à Notre Dame des Landes et sur les enjeux du 22.

    La signature par le Préfet, fin décembre, des quatre décrets sur l'eau, la protection des espèces protégées, la desserte routière et  la plate-forme aéroportuaire  confirme la volonté du gouvernement de passer en force. As-tu le sentiment que nous allons vers un affrontement inexorable ?

    Julien Durand : A première vue, ce n'est pas à écarter. Mais, je pense que s'ils ont su tirer les leçons de leur opération de 2012, ils devraient hésiter à revenir.

    Quelles ont les échéances juridiques qui peuvent encore leur donner une porte de sortie? 

    JD : C'est d'abord tout ce qui concerne la loi sur l'eau et la destruction des espèces protégés. Ca ne fait que commencer puisque les recours seront déposés au tribunal administratif de Nantes le 3 février prochain à 11h. J'en profite pour vous y convier. 

    On a toujours l'arrêté de cessibilité qu'on avait attaqué en 2011, pendant la tracto-vélo à Paris. Le jugement d'appel vient de passer mardi dernier et le rendu sera prononcé dans un mois. Nous demandons la nomination avec assistance d'un collège d'expertise judiciaire. Si nous sommes déboutés, nous irons devant le Conseil d'Etat. Et ce n'est qu'après la décision du Conseil d'Etat, que la Cour de Cassation, à la demande de Vinci, se saisira du dossier. Rappelons que contrairement à la demande de Vinci, la Cour de Cassation a estimé ne pouvoir juger ce dossier qu'à l'issue des procédures en cours tant devant le tribunal Administratif que le Conseil d'Etat.

    En clair, si le PS respecte sa parole politique, tant que la Cour de Cassation ne se sera pas prononcée aucune expulsion de paysans ou d'habitants dans les maisons avec un contrat précaire ne devrait avoir lieu. On peut donc raisonnablement considérer avoir une année tranquille devant nous.

    Nous avons, enfin et à nouveau, saisi les instances européennes en leur transmettant les arrêtés préfectoraux.

    La question de la protection des espèces protégées, c'est d'abord pour Vinci ne pas perdre encore un an ?

    JD : Vrai. Ca se réglera au 30 mars. Après cette date, Vinci ne pourra ni faire des défrichages ni des coupes de bois, il pourra seulement déplacer des arbres morts avec les capricornes jusqu'au mois de mai. Après il faudra attendre juillet. D'ores et déjà, Vinci est en retard pour le déplacement annoncé de plusieurs espèces.

    L'action des naturalistes, outre qu'elle complique singulièrement le lancement des travaux, ne vous amène-t-elle pas à porter un autre regard sur le bocage ? Là encore la mobilisation en cours est une véritable éducation populaire.

    JD : L'oeil des naturalistes n'est effectivement pas celui des paysans quand ils ont les yeux sur la charrue ! Grâce à leurs travaux, j'ai moi même découvert plein de trucs tant au niveau des plantes que des espèces. On était tellement là depuis tout le temps qu'on ne faisait pas toujours attention. Les travaux des naturalistes ont réussi à radicaliser notre opposition au projet pour que cette richesse ne soit pas détruite. Oui, on est bien là dans une lutte formatrice dans tous les sens.

    Peux-tu nous parler de l'organisation locale de la résistance, avec une opposition qui semble chaque jour plus soudée, avec le pilier qu'est l'ACIPA, avec la coordination des opposants, avec le COPAIN (1) qui est un apport considérable à la mobilisation et qui a largement permis de positiver l'apport important qu'a la ZAD ?

    JD : Je partage la description. J'ai vécu l'ACIPA. J'ai vécu COPAIN(1) car j'ai été paysan et responsable syndical local de la Confédération Paysanne avant d'être à l'ACIPA. Le COPAIN a su élargir l'opposition au projet d'aéroport à d'autres associations du monde agricole, ça a donné une ossature plus large à l'opposition que celle portée par la seule Confédération paysanne. Il a permis de retrouver un nouveau souffle à la mobilisation au niveau paysan et c'est sans doute ce qui a contraint le pouvoir à reculer. Ils n'ont pas osé s'attaquer à l'agriculture, au symbole que ça porte. Et nous savons, d'expérience, que lorsque le monde agricole réussit à faire partager ses exigences au point d'en faire une revendication populaire, ça a souvent permis la victoire dans de grands conflits.

    Bernard Lambert (2) nous a souvent mis en garde sur le rôle de « versaillais », de briseurs de grève ou de freins à l'évolution de la société qu'ont joué les paysans Et là, dans la mobilisation contre le projet d'aéroport, on retrouve ce qu'a semé Bernard, avec une nouvelle génération. Et cela marquera pour les générations qui vont venir.

    La résistance au projet d'aéroport n'est-elle pas d'abord, surtout, une lutte paysanne  pour la terre ?

    JD : Au départ oui. Mais il ne faut pas oublier que le monde paysan a diminué en audience et que les victoires pour la terre ne peuvent être obtenues qu'avec l'appui de toute une frange de la société qui adhère à ce projet. Nous sommes bien dans une opposition à l'agriculture capitaliste et productiviste, pour une agriculture paysanne. 

    N'empêche que dans cette mobilisation, la Conf' a une place centrale, tant nationalement que localement, notamment avec le COPAIN pour renforcer ce front contre l'aéroport ?

    JD : Je dirai que la Confédération Paysanne joue avec le COPAIN le même rôle que l'ACIPA avec la coordination. L'opposition à l'aéroport c'est un mouvement pour conserver la terre, pour une agriculture proche des consommateurs. Si on veut faire avancer les idées pour une agriculture paysanne, il faut mobiliser la société, quitter le corporatisme pour se faire aider par des gens qui adhèrent à nos idées. C'est ce qu'on fait.

    Le rôle du COPAIN, avec l'occupation de la ferme de Bellevue, n'a-t-il pas facilité une unité stratégique parfois difficile avec la ZAD ?

    JD : L'essentiel, ici, c'est l'utilisation du sol, de la terre et COPAIN est légitime plus que n'importe qui pour mener le dialogue avec la ZAD, notamment avec celles et ceux qui ont des projets pour l'occupation du terrain. Oui, là, le pilier est solide. On a semé ensemble, on récoltera ensemble.

    Comment la population de Notre Dame des Landes réussit-elle à résister au rouleau compresseur des pro-aéroports ? L'opposition s'est-elle solidifiée ?

    JD : Avoir subi deux années d'enquêtes publiques n'a pas été simple. Ca a été dur dans le bourg ! Et la lassitude est grande, avec, ne le cachons pas, chez plusieurs un rejet de la ZAD. Mais depuis la chaîne humaine, ça a largement changé, positivement, et la défiance qui a pu exister un temps vis à vis de nous a disparu. Notre Dame des Landes est aussi devenue une commune dortoir, avec une nouvelle population. On a donc, en septembre, refait une réunion à Notre Dame des Landes, entre nous. Et depuis on constate qu'à nouveau le nombre d'auto-collants grandit, et que des jeunes, nouveaux dans la commune, nous rejoignent et nous donnent un coup de main.

    Quels sont, pour toi, les enjeux de la manifestation du 22 février prochain ?

    JD : Cette manifestation, on en a lancé l'idée à une dizaine, paysans, militants de l'ACIPA, du COPAIN et de la ZAD, réunie à la Vacherie. La date a été choisie en fonction de celle des municipales et des risques d'intervention policière. Et l'idée a été repris par la coordination des opposants. La réunion des comités de soutien, avec plus de 200 présents, a permis de mesurer le développement national du mouvement de solidarité et l'effort de communication qui a été fait. Les nombreuses réunions que nous faisons à l'extérieur font salle pleine. A l'évidence, il se passe quelque chose. 

    Mustière, président des Ailes de l'Ouest, la pseudo association pro-aéroport piloté par MEDEF/PS/UMP annonce aujourd'hui dans Ouest-France que même s'il y a 20 000 manifestants le 22, ça ne changera rien.

    JD : 20 000. Il met quand même la barre haut ! C'est aussi la preuve qu'ils se raidissent parce qu'ils ont la trouille. On est à la veille d'une possible intervention policière, on relèvera le défit.

    Electoralement, qu'est-ce qu'il pourrait y avoir de mieux pour la mobilisation ?Demandes-tu la démission d'Ayrault ?

    JD : Le départ d'Ayrault, j'y crois pas. Aux copains de la coordination, j'ai toujours dit qu'Ayrault en haut, c'est notre meilleur panneau publicitaire pour la lutte de Notre Dame des Landes. Premier Ministre, il a emmené son boulet avec lui. S'il tombe, peut-être que son boulet tombera vec lui.

    Côté politique, je suis en colère contre les loustics comme Auxiette (président PS de la Région) et l'UMP qui, quand on les interroge dans les réunions publiques, ne cessent de dire que la question de l'aéroport n'est pas le sujet de la réunion, mais, dès qu'ils sont élus, ils affirment que leur élection a plébiscité le projet.

    Un accroc juridique pourrait être l'occasion pour des politiques intelligents de dire : le dossier est mal ficelé, il n'y a pas accord, il n'est pas possible d'aller sur le terrain, on arrête. Il nous faut donc continuer d'articuler la bataille juridique, mobilisation et interpellation des politiques pour qu'ils renoncent à ce qui est d'abord un projet d'Etat.

    Interrogé par Ouest France, tu as eu des mots très forts sur les conséquences qu'aurait une intervention policière ?

    JD : Je sens que beaucoup de monde est prêt à réagir, localement bien sur où la mobilisation ne faiblit pas, mais aussi de plus en plus largement. Dans les réunions extérieures je sens que cette envie de ne pas laisser faire s'articule avec le ras l'bol de ce qui nous tombe sur la tête, la crise économique, l'austérité. Le chantier de Notre Dame cristallise tout le monde. C'est notre force.

    L'expulsion des paysans et des habitants et le commencement des travaux sonneraient la voie de l'affrontement et il y aurait du monde partout. Nous ne le souhaitons pas mais nous y sommes prêts.

    Vous avez réussi quelque chose d'extraordinaire en faisant travailler ensemble des gens d'horizons, d'histoire et de cultures différentes qui n'en n'avaient pas l'habitude. Toi, qui es au premier rang, comment vis-tu ça ?

    JD : Je vous renverrai simplement à la conclusion du débat public de 2013 où Bergougnoux, le président de la Commission du débat public, concluait son rapport en indiquant qu'il constatait « un fort relent d'altermondialisme ». C'est d'ailleurs la seule chose que j'ai retenu de son rapport et qui m'a fait le plus plaisir. Bien sûr, dans la mobilisation, parfois ça brasse, nous et vous ça a brassé, comme ça brasse parfois avec la ZAD, mais on avance. Il avait raison le Bergougnoux, la résistance ça se cultive au présent. Reste qu'aujourd'hui rien n'est gagné. Et que l'année qui commence s'annonce sans doute décisive.

    1 -  le COPAIN 44, Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées par le projet d'Aéroport, a été constitué en avril 2011. Outre la Confédération Paysanne, il regroupe le Centres d’Initiatives et de Valorisation de l’Agriculture et du Milieu rural Civam44, Terroir 44, Accueil Paysan, Groupement des Agriculteurs Biologiques GAB44, et Manger Bio 44.

    2 – Syndicaliste paysan en Loire Atlantique, Bernard Lambert a été l'initiative de la constitution des Paysans Travailleurs qui ont largement contribué à la naissance, en 1987, dela Confédération paysanne.

    Propos recueillis par Philippe Champigny, Rémy Querbouet et François Préneau

    Source:
    Les Alternatifs 44

     

    Arrêt du projet ??

    Tout est possible. Il est fort probable que rien ne bougera jusqu'aux municipales. Le gouvernement devra tenir compte des résultats de cette échéance électorale. La mobilisation contre ce projet inutile et destructeur risque fort de déstabiliser le pouvoir actuel car il ne faut pas oublier que notre tant aimé premier ministre en fait une affaire personnelle, même s'il ne le dit pas ouvertement.

    Gaulois.

     

     

     

     


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