• Les tribulations et turpitudes de l'assemblée nationale

    Ou la sérénité fait loi

    Il paraît que nous sommes bien gouvernés. Ah bon !
    En tout cas, l 'assemblée nationale donne un triste exemple de cette  gouvernance. Ce ne sont pas les députés qui gouvernent me direz-vous, mais n'oublions pas que certains d'entre eux sont anciens membres des gouvernements successifs. Et puis ce sont bien eux qui proposent les lois. Pour cela, pas besoin de caqueter et mettre en exergue leur machisme.

    Les débats à l'assemblée peuvent être très animés et houleux, mais insulter les femmes députées démontre le niveau sexiste de ces messieurs qui, ne l'oublions pas, se situe au bas de leur cravate.

    Quand à celui-là, il a bien mené son affaire. En manque d'adversaires judoka, il préfère les trouver à l'assemblée.

     Gaulois.


    votre commentaire
  • Quelque chose cloche

    Ou quand la politique et la religion font bon ménage

    N'est pas cloche qui veut, sauf à Nogent le Rotrou. Bon ! Ailleurs aussi puisque la toute puissante secte église résiste à tout, même à la loi de décembre 1905. Il serait bon de le rappeler à François Huwart, maire de la ville et ancien secrétaire d'état au commerce extérieur.
    Il ne fait aucun doute que rénover une église et ses cloches servent bien plus à soigner l'image de ces élus opportunistes, qu'à entretenir un patrimoine aux origines religieuses. Il suffit pour s'en convaincre de savoir lire entre les lignes l'article ci-dessous.
    Est-il besoin de rappeler que la restauration de ces monuments coûtent des fortunes colossales, alors que des milliers de familles sont à la rue ou très mal logés. Que ces familles ont à travers l'impôt, contribué à la gabegie galopante de l'argent public.
    Tout ce qui a trait à la religion devrait incomber « Uniquement » au secteur privé, c'est-à-dire financé par ceux qui tiennent à leurs églises et monuments.
    Aucun impôt ne devrait y contribuer. Dans ce sens, si tel était le cas, il y aurait beaucoup moins de ces monuments exposés de manière ostentatoire et par voie de conséquence, la destination de l'argent public connaîtrait des orientations plus éthiques.
    Gaulois.  

     

     


    votre commentaire
  • Juppé chouchou des français

    Il faut croire que les français baignent dans l'incohérence ou la naïveté. A moins qu'ils ne soient pas ou très mal informés. Peut-être ont-ils aussi un faible pour les politiques véreux. Il n'est pas tabou non plus de penser que la presse, loin d'être neutre, favorise un retour en grâce de celui qui collectionne les scandales.
    Ce n'est pas hasardeux de comparer les méthodes de Juppé à celles de Alain Carignon :
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Carignon.pdf
    http://www.decitre.fr/livres/le-systeme-carignon-9782707124401.html
    Juppé, tout comme Carignon et bien d'autres, n'a aucun scrupule. Les électeurs moutons ont la mémoire courte, quand Juppé revient du Canada et saute sur Bordeaux.

     En 2006, Stéphane Lhomme retrace quelques scandales dans son livre intitulé : « Alain Juppé saute sur Bordeaux » 
    Le Mot de l'éditeur : Alain Juppé saute sur Bordeaux
    Le 28 août 2006, les élus UMP-UDF de Bordeaux ont démissionné en bloc pour provoquer une élection municipale anticipée et permettre à Alain Juppé - condamné fin 2004 à un an d'inéligibilité pour «prise illégale d'intérêt» - de récupérer «son» siège de maire de Bordeaux.
    Le suffrage universel serait ainsi, selon certains, une sorte de «machine à laver» l'honneur des repris de justice, et, pourquoi pas, une sorte de blanchisseuse à turpitudes...
    Pour justifier ce tour de passe-passe, les zélateurs d'Alain Juppé ont avancé son bilan municipal : le maire Juppé aurait fait merveille.
    Ce livre revient sur ces «merveilles» et dénonce ses fautes morales, et montre que son bilan, à Bordeaux, est très négatif: arrêté anti-SDF, église attribuée aux intégristes, accueil somptueux de Vladimir Poutine, subvention à Johnny Hallyday, annulation par la justice de divers marchés publics dont celui du tramway, perpétuation du scandale financier sur l'eau au profit d'une multinationale...
    Enfin, et ce n'est pas le moins important, l'auteur rappelle les dérives de M. Juppé du temps de sa vie parisienne, lorsqu'il occupait un luxueux logement qui n'avait d'HLM que le nom... et le loyer.

    Extrait du livre :
    L'homme «non providentiel» de Bordeaux

    Par ailleurs, contrairement à une idée habilement mais indûment répandue par les supporters d'Alain Juppé, la «stature nationale» de ce dernier n'a été d'aucune utilité sur divers dossiers qui nécessitaient de la poigne ou, du moins, un soupçon d'autorité ou, a minima, un brin d'expérience.
    Bien au contraire, le supposé «homme providentiel» s'est fait berner par le Port autonome lors du transfert des quais à la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) ; des attributions de marchés publics ont été annulées par la justice, en particulier concernant le dossier emblématique du tramway ; sur les affaires fondamentales de l'eau et de l'assainissement, Alain Juppé n'a pas rectifié les lourdes erreurs de son pré­décesseur, et il les a même perpétuées.
    Enfin, il faut bien revenir sur quelques dossiers qui ne sont pas liés à l'action municipale d'Alain Juppé mais qui sont eux aussi tout à fait édifiants : les fameuses «affaires» dans lesquelles l'ancien bras droit de Chirac a été impliqué et pour lesquelles il a été si peu puni. Sans oublier les logements (HLM pour les loyers, mais luxueux dans les faits) occupés à Paris par M. Juppé et des membres de sa famille.
    Nous verrons que la protection de l'environnement reste un thème totalement ignoré par l'ancien Premier ministre. Il sera aussi question du rôle joué par Juppé lors du passage du nuage de Tchernobyl sur la France. Et, bien qu'il reste étonnamment actif, nous tenterons de l'envoyer à la retraite... en nous penchant sur la façon dont il a sauvegardé ses droits acquis, au moment même où ceux des citoyens ordinaires étaient remis en cause...
    Gaulois.





    votre commentaire
  • Enfants de père anonyme

    Enfants de sperme inconnu convient tout aussi bien, ou plutôt tout aussi mal.

    Nous vivons dans un monde complètement déshumanisé. Personnellement, il me fait peur.
    Comment peut-on concevoir, dans tous les sens du terme, un enfant dans de telles conditions ? Où est l'acte d'amour ?

    Matériel pour l'insémination artificielle canine, dont l'usage est aussi possible pour les humains. Il est à noter qu'en France son emploi est interdit dans le cadre des CECOS où l'insémination par sperme frais est interdite.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Don_de_sperme

     

    Bientôt, les couples, ou les femmes seules achèteront en magasin une dose de sperme dans le rayon voisin des préservatifs. Selon des critères bien ciblés, ils choisiront la couleur de peau, la race, le pays d'origine et bien sûr des critères tels que l'état de santé du donneur, très probablement aussi sa personnalité. Il est aisé d'imaginer que ces renseignements figureront sur le paquet au même titre que la composition des produits de consommation courante. Pourquoi pas, l'enfant qui naîtra aura un prénom suivi d'un numéro relatif au donneur. Il est possible aussi que bientôt, la femme se présentera au domicile d'un donneur, sur rendez-vous, afin que ce dernier, durant quelques minutes, remplace le mari défaillant.
    Vous imaginez ensuite l'enfant à qui on lui demande des renseignements sur son papa : « Lequel ? » répondra-t-il « Mon géniteur, ou celui qui me donne à bouffer ! » Ce n'est pas pire, ou pas mieux que d'avoir deux pères ou deux mères Homos. 

    Vous me direz que nous n'en sommes pas là. Pas encore ! Mais c'est pour bientôt, faut-il le préciser.
    L'adoption d'un enfant est de loin beaucoup plus rationnelle lorsque le couple connaît des problème de procréation, même si les procédures trop contraignantes sont souvent un obstacle. L'adoption fait suite à une situation ou un phénomène social vécu par l'enfant, auquel il faut donner l'amour qu'il n'a plus avec ses

    géniteurs.
    C'est brutal et choquant ? Mais il faut s'interroger sur le fait que l'insémination artificielle est plutôt réservée aux animaux de ferme.
    Gaulois.  




    votre commentaire
  • Mise au point

    En référence au commentaire laissé ce jour, ainsi que les précédents à la rubrique " Politique pouvoir et argent " :

    Certain-e-s blogueurs et internautes prennent le blog de Gaulois pour un défouloir afin de cracher leur venin.

    Je ne rentrerai pas dans ce jeu qui consiste à régler ses comptes.

    C'est malsain, puant, nauséabond et improductif.

    Seuls les commentaires ayant un rapport direct avec un article sont admis.

    Qu'on se le dise.

    Gaulois.

     


    votre commentaire
  • Voir brûler les Roms !

    De tels propos, tenus par l'élu démontre combien la France est raciste et xénophobe car il ne s'agit pas d'un cas isolé, loin s'en faut.
    Cet individu peu recommandable aurait à coup sûr envoyé en déportation les juifs s'il eût été maire en 39-45.
    Quand à l'extrapolation dont il fait état, c'est un peu comme si un éléphant présentait ses excuses après avoir saccagé un magasin de porcelaine.
    Si ce maire repasse à la prochaine élection, La démonstration du racisme ambiant serait sans appel.
    Gaulois.

    Pour aller plus loin :

    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-france-et-les-roms_920386.html

    http://www.lefigaro.fr/international/roms.php

    http://paris-ile-de-france.france3.fr/2013/07/07/les-roms-personnes-non-grata-en-france-des-associations-tirent-la-sonnette-d-alarme-283711.html

    http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/categorie/mots-cles/gens-voyage

    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2010-07-29-Roms

    http://www.humanite.fr/08_10_2010-roms-gens-du-voyage-fichons-leur-la-paix-455382

    http://blogs.mediapart.fr/edition/dijon-bourgogne/video/290710/gens-du-voyage-la-societe-est-mechante-avec-nous

    Un document qui en dit long, même s'il a plus de 20 ans :


    votre commentaire
  • Lauvergeon et le pouvoir

    Anne Lauvergeon est, à n'en pas douter fidèle à la secte nucléaire. Cependant  accordons-lui le mérite de voir juste dans la politique mensongère du gouvernement actuel. Qui peut croire en effet que d'ici 2025, la part de l'électricité nucléaire sera de 50 %. François Hollande a trahi la plupart de ses promesses électorales dont évidemment le nucléaire.
    En fait, Anne Lauvergeon ne nous enseigne rien de nouveau et ce ne sont pas les gesticulations des écolo-politiques qui vont contredire « Atomic Anne »
    Gaulois.

     


    votre commentaire
  • Le droit d'empoisonner

    C'est on ne peut plus claire.
    Vous pouvez porter plainte seulement lorsque vous êtres empoisonné par l'agriculteur. Difficile de faire pire dans l'abject !
    Ce qu'il faut comprendre. Pas question d'empêcher la culture, quand bien même il s'agit d'un poison avéré. Le profit d'abord, la santé ensuite...Peut-être. 
    Vous avez dit écologie ?
    Vous avez dit justice ?
    Gaulois.


    votre commentaire
  • Le vote blanc

    A chaque échéance électorale, c'est la même histoire. Le vote blanc doit-il être reconnu ? La question ne devrait même pas se poser. Puisque le droit de vote existe, chaque citoyen doit pouvoir s'exprimer librement et sans contrainte. S'il vote blanc, c'est bien parce qu'aucun candidat ou aucune liste ne lui convient. Au nom de quoi, ou plutôt de qui il devrait « obligatoirement » coucher un nom sur le bulletin de vote ?

    Le vote blanc, qui se traduit en fait par une enveloppe vide, devrait être comptabilisé et inclus dans les suffrages exprimés au même titre que les bulletins nominatifs.
    Pas besoin de sortir de St Cyr ou de l'ENA pour en comprendre l'enjeu, que ne veulent évidemment pas les politiques en place.
    Imaginons que le pourcentage de votes blanc soit supérieur au candidat ayant obtenu le meilleur score. Est-il normal que ce candidat soit élu ? Et bien non car c'est au mépris d'une « majorité » de citoyens qui se sont exprimés autrement et qui ne sont pas reconnus.
    Bien sûr, ce cas de figure occasionnerait un sacré bouleversement qui pourrait engendrer plusieurs votes successifs, jusqu'à ce qu'un candidat obtienne la majorité des voix, mais pas nécessairement 50 % des suffrages exprimés.
    S'il n'y a pas de recette miracle, il n'y a pas non plus, en l'état actuel des choses, de véritable démocratie et nous sommes encore loin de l'auto-détermination du peuple.
    Gaulois.


    votre commentaire
  • Secret du délibéré et vote

    Bien que la loi oblige à garder le secret de la délibération, c'est au contraire un devoir de dénoncer le caractère incitatif de l'orientation du vote.
    http://www.huyette.net/article-a-propos-du-secret-du-delibere-a-la-cour-d-assises-et-de-sa-violation-121332082.html
    Personnellement, dans l'hypothèse d'être juré d'assises, J'aurais été bien plus loin que Thierry Allègre en refusant fermement l'injonction de ne pas voter blanc, quitte à faire un scandale public.
    Si le président mène le débat tout au long d'un procès, cela ne lui donne en aucun cas le droit d’influencer les jurés, sous quelque forme que ce soit. C'est, en plus d'être interdit par la loi, contraire à l'esprit de justice que d'interdire le vote blanc.
    http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?idSectionTA=LEGISCTA000006167469&cidTexte=LEGITEXT000006071154
    Dans la pratique, il est courant que les jurés soient sous l'influence du président dès le début du procès.
    Pour avoir assisté à plusieurs procès d'assises, j'affirme que le président impose son « Jugement partial » que seuls des avocats compétents peuvent contrecarrer.
    Dans le cas contraire, tout se passe alors comme si la sentence venait du président avec la complicité tacite du procureur généralement à charge.
    Dans ce cadre, j'avais pu assister au tout début d'un procès d'assises en appel à Angers. L'avocate de la défense avait remis vertement en place le président de la cour et exigé, puis obtenu l'ajournement du procès pour vice de forme. Le président était le même magistrat qui avait présidé le procès antérieur à la même affaire.
    Il est bon parfois de remettre les pendules à l'heure et calmer l'arrogance de certains magistrats. Ceux-ci ont finalement le pouvoir que l'on veut bien leur laisser par notre faiblesse et notre soumission. 
    Gaulois.


    votre commentaire
  • Pas de travail pour une femme enceinte

    Cette femme connaît depuis quelques mois de nombreuses difficultés.
    Jetée du foyer conjugal par son mari qui la remplace par une autre femme, tous ses efforts pour s'en sortir restent vains. Pour survivre, elle accepte les boulots en intérim mais aussi effectuera des stages « non rémunérés » pour se préparer à l'admission en apprentissage qui sera suivi d'un concours afin de rentrer dans la filière de personnel soignant. Elle finit par abandonner, estimant être exploitée par les institutions qui lui donnent des miettes.
    Parallèlement, elle travaillait de temps en temps dans une usine de lingettes – pratiques pour remplir vos poubelles – qui lui accordait quelques contrats à la «  petite » semaine. Entre stages-apprentissage et travail aux lingettes, elle parvenait à concilier tant bien que mal les horaires.
    Ayant donc abandonné l'apprentissage, elle n'a alors plus que l'usine de lingettes qui continue de l'exploiter.
    La cerise sur le gâteau   Enceinte d'à peine 2 mois, il lui arrive, comme la plupart des femmes, d'avoir un petit malaise pendant le travail. Entre deux contrats, elle s'informera par téléphone auprès de l'usine d'un éventuel nouveau contrat. Honnête, elle avoue être enceinte de deux mois.
    La sentence tombe, implacable : « Nous ne voulons pas prendre de risque »
    Cela se passe à Nogent-le-Rotrou, en Eure-et-Loir. Dans ce pays, si vous êtes en train de vous noyer, on vous enfonce.
    N'ayant pas l'accord de cette personne, en tout cas pour le moment, je tairai son nom. Pour ce qui est de l'usine de lingettes, il n'y en a qu'une à Nogent-le-Rotrou.
    Gaulois.

       


    votre commentaire
  • Une pensée pour les plus pauvres

    Non, ce n'est pas une provocation de ma part, mais il est bon de rappeler, en ces veilles de fêtes fastes pour certains, que si la pauvreté existe, c'est parce que la richesse dans toute son arrogance, existe aussi.

    Gaulois.


    votre commentaire
  • Fukushima : le scandale étouffé du contrôle européen des aliments

        Peut-on s'étonner de telles agissements ? Évidemment non puisque la secte nucléaire est incapable de gérer une situation post catastrophe. Là, il s'agit de disséminer en toute impunité la radioactivité un peu partout dans le monde, espérant la rendre invisible et indolore aux yeux des populations. Fukushima suit la même voie que Tchernobyl, c'est-à-dire le mensonge, le secret et des populations sacrifiées servant de cobayes.
    La Commission européenne se rend délibérément complice du pouvoir Japonnais. Tout comme le groupe parlementaire EELV par son inaction avérée.
    Il ne faut jamais oublier ce paradoxe.
    La capacité de fabriquer des armes atomiques et des réacteurs nucléaires civiles est immense. Assurer la gestion et la protection des humains, de la faune et de la flore est nulle. C'est la spirale infernale dans laquelle est enfermée la nucléocrature.
    Ce qui explique bien des comportements criminels.
    Gaulois.


    Patrick Samba

     27 novembre 2013
    http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/fukushima-le-scandale-etouffe-du-144314

    Ce scandale, c'est la décision injustifiée et coupable en terme de santé publique, et probablement entachée d'illégalité, prise par la Commission européenne en octobre 2012, d' "assouplir" les contrôles effectués sur les aliments en provenance du Japon, et plus particulièrement des 12 préfectures touchées par la catastrophe nucléaire de Fukushima. C'est la décision d'exposer sciemment la population européenne à un bien plus grand risque d'intoxication alimentaire par les radionucléides de Fukushima.


    La vidéo constituant l'objet central de cet article, n'a été visionnée, au moment de la rédaction de celui-ci, que 23 fois depuis le 22 décembre 2012. Ce 22 décembre est la date à laquelle le seul commentaire présent sur le blog politique hébergeant cet enregistrement a été rédigé. Ce jour-là son auteur a interrogé la détentrice du blog, une parlementaire européenne EELV, laquelle avait déposé cette vidéo sur son blog un mois auparavant, précisément le 29 novembre 2012, en ces termes :
    "A l’heure où je vous écris, la vidéo postée sur Youtube a été visionnée 122 fois. Je suis allé voir sur le site officiel d’EELV si ce grave sujet est traité : j’ai rentré votre nom dans le moteur de recherche. Il n’y a rien. Ce sujet, je le répète, est très grave (au point même que le commissaire dont les propos sont surréalistes, totalement irresponsables, finit par s’étrangler [à 12'20''] ). Et vous allez vous contenter de mettre cette information sur votre blog ? Merci de votre réponse."
    Deux jours plus tard, Sandrine Bellier, l'élue EELV interpellée, puisque c'est d'elle dont il s'agit, (mais que ce soit elle ou un(e) autre élu(e) n'a pas beaucoup d'importance. D'autant que si elle se retrouve en première ligne, c'est en tant qu'elle remplaçait une collègue absente. Et par ailleurs quel est le nombre de parlementaires ayant questionné la Commission européenne sur ce grave sujet ?), celle-ci, donc, répond à son interlocuteur :
    "J’ai transmis votre message dont je vous remercie. Et comme vous vous pouvez vous en douter, mon engagement et actions ne se limitent pas à ce que je peux mettre sur ce blog. Avec mes collègues au Parlement européen nous continuons à travailler sur cette question."
    Nous sommes actuellement au mois de novembre 2013. A ce jour, et sauf erreur très improbable, l'affaire effectivement très inquiétante évoquée dans cette vidéo, n'a toujours pas fait l'objet du moindre dossier sur le site officiel d'EELV. C'est donc que la direction de ce parti, appelée "La Firme" par certains militants, si tant est qu'elle ait jugé utile de la traiter en interne - ce que l'on ignore à moins d'être dans le secret des dieux, et ce dont on peut sérieusement douter en raison d'un nombre de vues de la vidéo très faible - n'a pas estimé essentiel de le porter à la connaissance du plus grand nombre.
    A l'époque de la découverte de cette vidéo je n'ai pas souhaité rédiger immédiatement un article, attendant de voir le résultat de la démarche de Sandrine Bellier auprès de la direction d'EELV. Mais il m'arrivait néanmoins de mettre cette vidéo en lien que ce soit dans des commentaires sur AgoraVox, ou dans les mails que j'adressais à des journalistes ou des élus. Comment expliquer qu'ensuite et bien que surveillant l'affaire de près, je ne parvins pas à l'écrire ? Certes avec le temps le sujet malheureusement s'éloignait de sa prime actualité. Mais ceci n'est pas une raison suffisante. D'autant moins qu'il rentrait en résonance avec le sujet singulièrement plombant d'un article que j'avais écrit sur AgoraVox en avril 2012 : Un nouveau génocide en préparation, et cette fois-ci mondial ? Mais en fait... "d'autant moins" ou "d'autant plus" ? Car celui-ci ayant été mon article le plus lu, il m'arrive d'imaginer qu'il ait pu alerter des autorités compétentes et courageuses. Malheureusement je n'ai jamais rien lu sur internet qui vienne confirmer cette espérance. D'où forcément le sentiment d'impuissance que l'on ressent bien souvent à dénoncer l'intolérable. Et puis l'intolérable, n'est-ce pas parfois foncièrement subjectif ?
    Mais aujourd'hui ce nombre de 145 vues de la vidéo m'est insupportable. Et puis il y a eu cette récente affaire du vote au Sénat. Et bientôt, samedi prochain, il se pourrait bien que "la Firme" soit reconduit à la direction d'EELV, ce qui, au regard de ces deux ans et demi d'inaction dans l'après-Fukushima, apparait intolérable. Or il s'avère que je fais encore confiance à l'idéal ayant prévalu à la création de ce parti. Et puis il est impératif que la France entame rapidement sa sortie du nucléaire, avant qu'un accident dramatique ne survienne.
    En un an, 23 vues ! 23 VUES !!! Le résultat de l'intervention de ce commentateur sur le blog de Sandrine Bellier, de l'intervention de celle-ci auprès de la Firme (laquelle à priori a eu lieu, il n'y a pas de raison d'en douter) et des miennes s'est soldé depuis presqu'un an par un nombre de... 23 vues ! En réalité bien moins de 23 personnes l'ont vue, puisqu'il m'arrive d'y retourner de temps en temps pour observer l'évolution de son visionnage. 145 au total ! Environ 145 personnes... en France et dans le monde ! Fonctionnaires et élus européens compris, gouvernement et fonctionnaires français compris, dirigeants, élus et militants d'EELV compris, et le reste du monde compris, 145 personnes seulement, et au maximum, ont vu cette vidéo !
    Il y a là comme un petit problème...
    Car il s'agit d'une vidéo où il est explicitement reconnu que la Commission Européenne a pris la décision, apparemment en toute illégalité, de - pour user d'un euphémisme - "prendre le risque" en toute connaissance de cause d'accroitre l'intoxication de la population européenne par les radionucléides de Fukushima.

    Que l'on ne vienne pas s'étonner ensuite de l'apparition d'épidémies d’intoxication alimentaire à l'Escherichia Coli Entéro-Hémorragique !
    Mais peut-être d'ici quelques jours, parce que vous aurez jugé utile de diffuser cette vidéo conscients que c'est notre santé à tous qui est en jeu, le nombre de personnes l'ayant visionnée aura décuplé.
    Peut-être. Si vous ne vous laissez pas accabler et que vous acceptiez de réagir...
    Il est essentiel en tout état de cause qu'avant le congrès d'EELV samedi à Caen le maximum de militants d'EELV l'ait visionnée. Alors si vous en connaissez, ne vous laissez pas paralyser par l'hésitation. Et pourquoi pas également ajouter un commentaire sur le blog de Sandrine Bellier, au lieu, ou en plus, d'en faire sur cet article ?...
    Fukushima, un risque de contamination toujours bien réel | Sandrine Bélier

    La vidéo sur le site : http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/fukushima-le-scandale-etouffe-du-144314

    ▶ Objection de Sandrine Bélier sur les mesures de contrôle des aliments en provenance de Fukushima - YouTube
    (Si vous avez un doute sur le caractère pleinement conscient de la grave responsabilité qu'assume, néanmoins avec l'anxiété d'une probable forfaiture, le commissaire européen en justifiant cette décision de la Commission européenne, observez la manière dont, rapidement, il tripatouille sans arrêt le fil de son écouteur, avant de s'étouffer. C'est assez parlant)


    votre commentaire
  • Véolia au Lycée

        A première vue, cet article n'a rien de choquant, si l'on excepte le titre et le dernier paragraphe.
    Véolia recrute dans les lycées et bientôt il ira jusque dans les maternelles afin d'étudier les prédispositions de nos bambins pour, l'âge venu, les mettre à la disposition de la multinationale et les métiers dont elle aura le monopole.
    Il faut croire que l'éducation nationale en a pris un sérieux coup, pour laisser ainsi le capitalisme entrer dans cette institution.
    Grâce ou plutôt à cause de tels dérives, ce ne sont plus les employeurs qui sont à la disposition des travailleurs, mais bel et bien les travailleurs moutons qui sont à la disposition du patronat. Ce dernier dicte ses lois, avec l'assentiment des pouvoirs successifs. Il impose « ses métiers » pour produire de la merde, au nom du profit de quelques uns. Entendez par là les quelques milliers de personnes qui tirent les ficelles de l'économie mondiale et réduisent à l'esclavage la quasi totalité de la planète.
    Ce ne sont pas, une fois de plus les médias traditionnels qui vont vous expliquer cela.
    Il reste que ce ne sont pas les parents d'élèves qui s'opposeront à la venue des multinationales dans l'école de leurs enfants, puisque eux-même, déjà plutôt bien formatés, sont de plus en plus souvent à leur solde. Un sondage honnêtement organisé confirmerait ce fait.
    Pauvre France. 
    Gaulois.        


    votre commentaire
  • Quelques vérités sur le Téléthon

    Vous y croyez vous, à l’éthique et l'efficacité du Téléthon ?
    Encore un sujet qui va sans doute me procurer quelques ennemis. Un peu plus ou un peu moins, peu importe, ce qui compte, c'est de dénoncer de tels scandales.
    Chaque année, nous avons droit à ce tapage médiatique, grand cirque organisé afin de nous en mettre plein la vue. D'ailleurs pour ceux qui regardent encore la télé – et ils sont nombreux – Ils sont servis !Même Nelson Mandela s'est fait voler la vedette.
    Ce carnaval a pour but de collecter du fric paraît-il pour une bonne cause. Quelle cause ? car il y en a tellement et ce ne sont pas les quelques millions d'euros escroqués au peuple naïf qui va faire avancer la recherche. D'autant que ces quelques millions représentent une faible part de la collecte.
    Il faut le crier haut et fort, ce cirque est une insulte envers les malades qui espèrent à leur guérison, en croyant à ces grandes messes.
    Quand est-ce que l'état prendra ses responsabilités en assurant le financement de la recherche, loin des lobbies privés. Car enfin , quelle somme France-télévision demande-t-il à l'organisation du Téléthon ? Et les artistes, pleins aux as, combien touchent-ils. Quand bien même ils participeraient à ce bazar gratuitement, ils ont là une formidable opportunité à soigner leur image. Il y a pourtant fort à parier que du Téléthon, ils s'en tapent royalement. 
    Gaulois.  
     

    Bernard Dugué

    http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/quelques-verites-sur-le-telethon-16530

    Oui je sais, il n’est pas politiquement correct de critiquer le Téléthon (la presse sait se faire unanime sur ce sujet,  par exemple Le Monde), surtout que cette institution vieille de vingt ans voit son anniversaire gâché par un tacle irrégulier de l’évêché de Fréjus. Cette recherche scientifique menée par l’AFM, forcément louable, au service de l’humanité, dans le prolongement de la laïcité, est contestée par d’affreux conservateurs catholiques qui, de plus, sont opposés à l’avortement. Hélas, cette contestation rend suspecte toute mise en cause du Téléthon et c’est bien dommage car il y aurait beaucoup à dire sur cette énorme machine techno-scientifique administrée par l’AFM. Cela dit, si la controverse de Fréjus est sans commune mesure avec celle de Valladolid, elle a du moins permis d’attirer l’attention des médias et du public sur un changement de stratégie scientifique adopté par l’AFM. Il sera question de cela et d’autres « réflexions à haut risque polémique » exposées dans cet article. Question : sommes-nous encore dans l’esprit des Lumières ou bien dans une sorte de mythification entretenue par une propagande médiatique ?
    Foucault disait que ses textes étaient des boîtes à outils pour démonter les « mécanismes » de la société. Les livres d’Ellul méritent aussi d’être employés pour saisir la nature des rouages et ressorts impliqués dans des faits sociaux comme le Téléthon.
    « On est évidemment en droit de se demander comment la propagande peut arriver à obtenir un résultat, une action d’ordre réflexe court-circuitant l’opération intellectuelle » (Ellul, Propagandes, p. 42, Economica)
    Voilà un point de départ. Contourner les mécanismes de la raison pour obtenir l’assentiment d’un groupe d’individus, moyennant déploiement de stars, de bons sentiments, de spectacles de rue avec des gens qui y croient et bien évidemment, une homélie prononcée par les journalistes, comme à la messe, avec lecture de quelques fragments du missel savant, génome, thérapie, gène, grande tentative, saut d’exon, réparation cellulaire. Quelques chercheurs se dévouent pour être filmés, en bons stakhanovistes de la paillasse, se livrant corps et âme, soixante-dix heures par semaine, à la grande cause de la lutte contre les maladies d’origine génétique. Evidemment, on cache la réalité des résultats scientifiques et les objectifs réels poursuivis par l’AFM. Pause !

    Pointer le caractère propagandiste de ce show est chose aisée pour qui sait utiliser quelques textes savants mais est-ce bien nécessaire ? Admettons que la critique du Téléthon soit efficace, cela amène à quoi ? Peut-être à orienter les dons vers d’autres causes qui pour certains paraissent plus utiles. Je pense évidemment aux Restos du cœur. Bref, mettre en concurrence la charité ne paraît pas forcément élégant ni légitime. Après tout, même si l’utilisation des fonds et les informations diffusées s’offrent au soupçon, au bout du compte, de l’argent part vers la recherche et puis, cette grande kermesse crée un lien social à une époque où la société se délite. D’ailleurs, une de mes connaissances m’a fait part de cet événement qui, dans une commune X, a fait se rencontrer des gens qui s’ignoraient. Mais alors pourquoi faire un billet là-dessus, me direz-vous ? Peut-être pour servir la cause citoyenne en cherchant de la transparence tout en prenant la mesure des choses. Puisse ce qui est semé ici et maintenant être moissonné dans l’avenir démocratique...
    Revenons sur les faits. Un « chargé de mission » de l’évêché de Fréjus a jugé que donner au Téléthon servait une cause contraire aux préceptes moraux et idéologiques de l’Eglise. Pourquoi ce revirement soudain alors que les catholiques soutenaient cette cause jusqu’alors ? En fait, deux évolutions se sont conjuguées. D’un côté, on assiste à une crise identitaire de l’Eglise, attestée par quelques faits récents, dont une conférence prononcée à Ratisbonne par le Pape. D’un autre côté, la stratégie de l’AFM a été infléchie ces dernières années. Partant du constat que la thérapie génique a échoué, l’AFM a essayé de se légitimer en développant en parallèle une stratégie de contournement. Grâce aux technologies de procréation disponibles, en l’occurrence le DPI, diagnostic préimplantatoire, on élimine les embryons porteurs du gène déficient, pour produire la naissance d’un nouveau-né « sain ». Les succès sont probants. L’AFM (communiqué du 30/11/00) n’aurait pas hésité à présenter Valentin, né après un DPI, comme un bébé miraculé, entretenant la confusion en présentant cette naissance comme un succès thérapeutique. En vérité, ce résultat sort complètement de la mission que s’est donnée l’AFM à ses débuts. Il n’est plus question de guérir mais de permettre à un couple présentant des risques d’ordre héréditaire de procréer en toute sécurité. Evidemment, on ne peut nier la légitimité de procréation mais on peut tout aussi bien admettre que la société n’a pas forcément d’obligation de résultat et qu’en la matière, ce couple peut adopter un enfant. C’est ce que font bien des couples stériles. Les informations diffusées par les scientifiques lors des téléthons relèvent pratiquement de l’escroquerie intellectuelle. A la limite, on peut l’accepter si la cause servie est légitime mais même sur ce plan, on doit émettre quelques soupçons.
    J’espère avoir montré qu’on peut critiquer les objectifs de l’AFM et l’usage de cet instrument de promotion (ou de propagande) qu’est le Téléthon, sans se réclamer de l’Eglise ni de son idéologie. (Pour ma part, je serais le premier à descendre dans la rue si le droit à l’avortement était menacé !) En spéculant un peu plus, on pourrait imaginer à terme, le droit évoluant, que le DPI soit autorisé à titre de produit commercial, pratiqué par des cliniques privés qui, moyennant subsides, permettraient à un couple fortuné d’avoir un nouveau-né aux yeux bleus et cheveux blonds et que ces cliniques fort juteuses soient dirigées par d’anciens scientifiques ayant bénéficié des subsides de l’AFM.
    Il est assez clair que l’AFM (dont on doit néanmoins souligner ses aides et le réconfort apporté aux familles et malades) poursuit des objectifs « scientifiques » ayant peu ou prou dévié de l’éthique des débuts. Ce communiqué de Jacques Audin, émis de 2002, donne quelques éclaircissements (à lire aussi ce communiqué de presse plus récent qui confirme le précédent sans être aussi détaillé). Il y est question d’un fonctionnement opaque de la recherche menée par les centres recevant l’argent de l’AFM. On ne sera pas surpris. Dès lors qu’il s’agit de sous et moyens, les scientifiques notables de la gestion savent y faire pour s’attribuer force prébendes, alors que le système s’autonomise conformément aux principes découverts par le sociologue Luhmann. On notera également le décalage conséquent entre les promesses initiales (notamment la « grande tentative ») et la faiblesse des résultats obtenus. La thérapie génique est un échec, mais le Généthon est une machine technoscientifique des plus performante. Lors du précédent Téléthon, les scientifiques ont été « obligés » de présenter le saut d’exon comme une avancée considérable alors même que si cette prouesse, réalisée par Luis Garcia sur des souris, était applicable à l’homme, elle ne ferait que transformer une myopathie de Duchenne en myopathie de Becker. Tel est le triste sort des chercheurs, condamnés à faire croire à des avancées remarquables, à l’instar des administrateurs du pèlerinage de Lourdes en quête de guérisons surnaturelles, attestées par le « Conseil scientifique » de l’Eglise chargé de statuer sur les faits en toute bonne foi !
    ADVERTISEMENT

    En résumé, le Téléthon est devenu une institution autant qu’une tradition. Il offre à ceux désirant soutenir une « cause éthique et légitime » l’occasion de se manifester à des degrés divers, comme bénévoles dans l’opération, comme militants d’un jour se prêtant aux manifestations sous le regard des caméras, heureux de s’impliquer dans une aventure collective, de se faire reconnaître en exposant le chèque représentant le montant des dons recueillis. La télévision publique sert de caisse de résonance. Les téléspectateurs, bien que passifs, sont invités à faire un geste simple, composer un numéro et promettre un don. La recherche subventionnée par l’AFM relève plus de la technoscience que de la véritable recherche fondamentale qui crève faute de moyens et qui, elle, devrait bénéficier de financements supplémentaires et même de dons. Mais que peut promettre cette recherche, sauf à explorer l’inconnu et défier les limites de la connaissance ? Cela n’intéresse pas le grand public qui, conditionné par l’idéologie de la performance et de la satisfaction rapide des désirs, est prêt à croire à des prouesses scientifiques du moment qu’elles sont présentées avec une habile rhétorique de persuasion. C’est sans doute cela, la plus grande réussite du Téléthon. Avoir su propager des espoirs dans des millions de cerveaux disponibles. Et obtenir le denier du culte (ou des incultes).
    Le mot de la fin sera accordé à Jacques Audin, dont je fais miens les propos : « Les solutions thérapeutiques de ces maladies viendront vraisemblablement d’autres domaines de recherche non médiatisables. Encore faut qu’ils ne disparaissent pas, coincés entre le surdimensionnement des recherches impulsées par le Téléthon et l’appauvrissement du financement de l’Etat. La recherche demande du temps et ce type de financement reposant sur la générosité publique fragilise la continuité des recherches. La recherche demande de l’humilité et contrairement à la conception des dirigeants de l’AFM et du pouvoir politique, elle ne peut fonctionner par objectifs, le but de la recherche n’est pas de séduire les donateurs, mais de comprendre la nature ! »

    ---

    Le Telethon en baisse : les raisons d'une cash-machine télé périmée

    Publié le 08-12-2012 à 14h58 - Modifié le 08-12-2012 à 14h58

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/731838-le-telethon-en-baisse-les-raisons-d-une-cash-machine-tele-perimee.html



    Par François Jost
    Analyste des médias
    LE PLUS. La 26ème édition du Téléthon s'est déroulée les 7 et 8 décembre 2012, récoltant 81 millions d'euros : score en baisse par rapport aux précédentes années. Pour François Jost, analyste des médias, la formule miracle du Téléthon est devenue ennuyeuse, de cet ennui incontournable signant un spectacle qui n'a pas évolué d'un pouce en 26 ans.

    TÉLÉTHON. Il y a un genre télévisuel qu’on appelle "call tv". Il regroupe ces émissions, en général matinales, où un animateur pose une question dont la réponse est évidente – "Quelle est la chanteuse née en Egypte dont le nom commence par DA et fini par DA ?" – simplement dans le but de générer de l’argent avec des coups de téléphone.
     
    Ces programmes ont souvent une audience très faible, donc peu de publicités, mais ils sont, en raison de leur dispositif bon marché, très rentables pour la chaîne.
     
    Le Téléthon : une lassante machine à engranger de l'argent
     
    Bien qu’il soit évidemment différent, le Téléthon entretient un point commun avec ces émissions au rabais : c’est une machine à engranger de l’argent qui n’attire pas les foules, fussent-elles sentimentales.
     
    Hier soir, entre les Miss et la soirée de France 2, les téléspectateurs n’ont pas vraiment hésité : alors que celles-ci faisaient 39% de part d'audience, ce qui est assez tout à fait exceptionnel, la principale chaîne publique devait se contenter de 9,8% de part d'audience : l’écart s’est encore creusé par rapport à l’année dernière.
     
    Les promesses de don, quant à elles, sont en baisse par rapport à l’année dernière mais si elles restent encore importantes Est-ce un effet de la crise ou une lassitude devant le spectacle audiovisuel ?
     
    L'ennui, résultat de la compassion obligatoire et immuable
     
    D’où vient l’ennui qu’il suscite, effectivement ? D’abord, d’un principe émotionnel intangible depuis la fondation du programme, qui est fondé sur un paradoxe : pour susciter la compassion, et donc l’envoi de dons, il faut émouvoir, jouer sur la pitié, qui est un des deux principes aristotéliciens de l’adhésion du public au spectacle, mais pas trop car, comme le savent tous les "marketeurs", la communication culpabilisante fait fuir les Français (à la différence des Anglais, par exemple).
     
    Du coup, depuis 1987, date du lancement du programme, les parrains sont presque obligatoirement des comiques : cela commença avec Jerry Lewis, puis se succédèrent Pierre Perret, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Anne Roumanoff, Gad Elmaleh, notamment.
     
    Mais ces comiques opèrent tous la métamorphose qui a mené Coluche du Café de la Gare aux Restos du cœur, c’est-à-dire la transformation d’un personnage grinçant, politiquement incorrect en bon Samaritain.
     
    Il faut voir ces jours-ci Frank Dubosc, avec ses bons yeux de chien battu, après une nuit courte, se cacher derrière l’animatrice, pour rire, ou glisser un souvenir ému sur son "papa". Toutes ces personnalités qui ont été appréciées parce qu’elles secouaient un peu le PAF deviennent dans le Téléthon des personnalités en quête de sainteté.
     
    Des défis un peu ridicules, un long direct : grosse fatigue
     
    Et puis, il y a les défis : une animatrice qui traverse une chute d’eau en Corse attachée à un filin, des nageurs qui s’élancent pour un bain de mer, des "ménagères" qui fabriquent des gâteaux.
     
    Dans le meilleur des cas, c’est Intervilles, dans le pire c’est Midi en France, cette émission de Laurent Boyer, qui visite chaque jour une ville, avec le même ennui. Ce samedi matin, le studio du direct était dans un bus qui traversait Paris : on aurait dit les visites touristiques du Tour de France… sans les coureurs.
     
    On pourrait imaginer que le Téléthon en tant que programme télévisuel, pourrait susciter cet effet d’agenda que nous aimons dans la télévision, ce plaisir du retour régulier de programmes qui scandent les saisons qui passent : Téléthon à la télévision… Noel en décembre !
     
    Mais pour susciter un tel effet, faut-il ressasser indéfiniment le même spectacle ? Malgré la crise financière, il semble que ce soit moins le versant économique qui lasse que la formule télévisuelle intangible, qui n’est plus capable de fédérer les téléspectateurs.
     
    En sorte qu’on peut se demander ce qui rapporte le plus : le spectacle figé de long direct ou le simple fait d’incruster un numéro de téléphone dans l’image de tous les programmes de France Télévisions ? D’où vient l’argent des téléspectateurs de France 2 ou de ceux de France 3, France 4, France 5, France O, qui regardent autre chose, mais que le 3637, dans un coin de l’image, qui rappelle l’opération de l’AFM ?

    –-
    Expérimentation animale : les chiens cobayes, face cachée du Téléthon

    http://lesmoutonsenrages.fr/2013/12/04/experimentation-animale-les-chiens-cobayes-face-cachee-du-telethon/

    C’est peu connu, mais une partie des dons versés au Téléthon finance la recherche sur des chiens. Reportage dans le chenil où ont lieu les expérimentations.
    Le compteur final du téléthon 2010, le 4 décembre 2010 (DURAND FLORENCE/SIPA)
    Le Téléthon a déjà fait l’objet de polémiques quant à l’utilisation médiatique des enfants malades ou encore la gestion des fonds récoltés, mais rarement concernant la recherche que l’AFM Téléthon finançait. Une partie de cette recherche utilise en effet, comme de nombreuses unités de recherche, des animaux de laboratoire, pratiquant ce qu’il est communément appelé l’expérimentation animale.
     
    Le Téléthon 2013
    La 27e édition du Téléthon aura lieu les 6 et 7 décembre 2013 aux Studios 107 à La Plaine-Saint-Denis avec Patrick Bruel comme parrain. Les dons atteignent près de 100 millions d’euros chaque année. Au total, 2 milliards d’euros ont été collectés.
    Les mouvements de protection animale, dont des associations spécifiquement anti-vivisection comme le CCE2A ou International Campaigns, connaissent une ampleur certaine depuis 2009-2010 qui n’a pas échappé aux organisateurs du Téléthon.
    Accusé par ces associations de « financer la vivisection », le Téléthon a choisi de reconnaître officiellement que la recherche qu’il finançait était parfois amenée à utiliser des animaux, tout en soulignant le strict respect de la législation en vigueur.
    Mais cette concession médiatique, grâce à laquelle l’AFM a pu démentir toute expérimentation occulte, ne s’est pas traduite par une véritable information transparente. En réalité, il est quasiment impossible d’en savoir plus sur ces animaux utilisés par la recherche que finance le Téléthon : quelles espèces ? En quelle quantité ? Pour quels protocoles ? A la conférence de presse de la dernière édition du Téléthon, un malaise non dissimulé face à ces questions m’avait déjà interpelée.
     
    Les chiens myopathes, ces invisibles
    Après plus de deux mois d’intenses échanges, j’ai enfin pu approcher les fameux chiens myopathes qui servent à la recherche sur la myopathie de Duchenne. Les associations de protection animale connaissent leur existence, mais possèdent très peu d’informations sur le traitement qui leur est réservé.
    Sur le site du laboratoire qui les utilise, seules quelques photos des membres du laboratoire avec un chien dans les bras sont présentes [nous n’avons pas souhaité nommer le labo pour ne pas exposer son personnel à d’éventuelles attaques personnelles, hélas courantes, ndlr].
    Le choix de cette absence de communication est simple : « Vous comprenez, on ne peut pas montrer ça aux gens », m’explique un animalier, alors que je rentre pour la première fois dans le chenil des chiens myopathes, situé dans l’un des bâtiments de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort.
    Des chiens cobayes dans le chenil (DR)
    Montrer comment s’effectue la recherche irait à l’encontre même des objectifs du Téléthon et surtout de sa méthode : l’impact émotionnel. Les chiens ne peuvent plus s’alimenter, et vivent donc avec une sonde pour être nourris, ils ont des difficultés respiratoires et motrices très lourdes. Certains chiots ressemblent déjà à des robots et ne font quelques pas qu’au prix d’un essoufflement accablant. Cette réalité occultée par l’AFM Téléthon, dont les affiches sont présentes dans les couloirs du chenil, est très dure à supporter.
     
    « J’aimerais pas être à leur place »
    Les associations de protection animale n’ont donc pas tort : une partie des dons sert effectivement à financer l’expérimentation animale. A la question « les animaux souffrent-ils ? », l’un des praticiens m’avoue sans détour, sur le ton de l’humour :
    « Je peux vous dire que j’aimerais pas être à leur place ! »
    Certains chiens du chenil ne subissent aucune expérience particulière et servent simplement de témoins : on constate sur eux l’évolution et le déploiement de la maladie.
    Ces chiens font partie du « protocole histoire naturelle ». Pourquoi continuer d’observer des témoins malades ? Parce qu’il y a « autant de types de myopathies que d’individus », et que la connaissance de la maladie requiert une observation constante d’individus malades différents.
    Cette souffrance créée et non soulagée fait partie des aspects dénoncés par les associations de protection animale, qui soulignent l’inutilité de ces protocoles pour une maladie dont l’évolution sans traitement est bien connue.
     
    Un élevage de chiens destinés aux labos
    Dans le chenil des chiens myopathes de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, on ne soigne pas, on reçoit des animaux génétiquement modifiés pour naître myopathes sur lesquels on teste différents protocoles. D’où viennent-ils ? D’un élevage qui fait beaucoup parler de lui depuis 2010 : le CEDS, le Centre d’élevage du domaine des Souches, situé à Mézilles, un petit village de l’Yonne.
    Depuis 2010, chaque année, une manifestation regroupant associations et militants dénonce cet élevage de chiens destinés aux laboratoires, et accusé de maltraitance dans ses locaux, entre autres à la suite d’un témoignage, devant la justice, d’un ex-employé aujourd’hui décédé.
    En 2010, les manifestants étaient 400, en 2012 ils étaient plus d’un millier, faisant surgir dans les médias l’existence de cet élevage familial jusqu’alors peu connu. Un site internet dédié à la fermeture de cet élevage a même été créé. Monique et Michel Carré, propriétaires de cet élevage, ont radicalement refusé de répondre à mes questions.
    La responsable de l’expérimentation animale de la DDCSPP (Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations) de l’Yonne a, elle, sèchement coupé court à toute communication.
     
    « C’est pour la bonne cause »
    Le leitmotiv des chercheurs que j’ai pu rencontrer est l’incompréhension du grand public pour leur travail. « On craint surtout les intégristes : ils détournent les images et les propos », m’assure un animalier.
    Le durcissement de la législation européenne portant sur l’expérimentation animale et le renforcement de la médiatisation de ses pratiques douloureuses ont provoqué un repli draconien des chercheurs. Les laboratoires utilisant des animaux sont devenus impénétrables pour qui n’y travaille pas : « Moins on en parle, mieux c’est », me confirme un animalier.
    Pour éviter certaines attaques militantes, le laboratoire Sanofi ne détient plus de primates. Il sous-traite ces expériences à des instituts de recherche publics, m’indique un chercheur du centre de recherche de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, situé à La Pitié-Salpêtrière.
    Un jeune animalier m’explique que sa famille ou ses proches n’ont jamais apprécié son métier. Il se désole :
    « Le problème, c’est que les gens sont bien contents après que la recherche fasse des progrès, et nous on a juste le mauvais le rôle ! Maintenant, je ne précise plus que je travaille dans un laboratoire : quand on me demande ce que je fais, je dis juste que je suis animalier. »
     
    Position d’autant plus difficile pour ces animaliers qui avouent à la base avoir choisi ce métier par amour des animaux…
    « Evidemment, ce n’est jamais facile de les voir souffrir, ou même de les euthanasier, mais on se dit que d’autres arrivent ensuite. Et puis c’est pour la bonne cause. »
     
    Se passer de la recherche sur les animaux ?
    L’expérimentation animale est parfois remise en question pour des raisons scientifiques (la transposition du modèle animal au modèle humain s’avère plus que problématique, voire parfois dangereuse pour la santé humaine), mais ce n’est pas le cas ici de la myopathie de Duchenne, « présente naturellement sur les labradors dans une forme très proche de celle qui affecte l’homme », m’explique-t-on.
    Faux dilemme
    Dans la plupart des cas, l’idée qu’il faudrait choisir « entre des animaux et des humains » est un faux dilemme. Une immense partie des expériences faites sur les animaux ne concerne pas la recherche sur des maladies, mais la toxicologie, les cosmétiques, les solvants, les colorants, et les armes chimiques et bactériologiques. La recherche sur les médicaments concerne souvent de nouveaux produits, dont la création n’est faite qu’à des fins commerciales.
    Les associations de protection animale dénoncent les abus de protocoles utilisant des animaux qui pourraient faire usage des méthodes alternatives sans animaux.
    Pourquoi ne pas changer de méthodes lorsque cela est possible ? Selon les chercheurs sur la myopathie :
    « Rien ne remplacera jamais la complexité d’un organisme vivant. »
    Pourtant, d’autres scientifiques m’ont confié une raison moins avouable, comme l’explique un neurobiologiste :
    « On préfère continuer de faire comme on sait faire, avec des modèles vivants, comme on a toujours fait. C’est la vieille méthode qui marche, disons. C’est triste, mais la peur du changement est réelle. »
     
    La reconnaissance des ces animaux invisibles
    La collusion entre tous les acteurs de l’expérimentation animale est aussi pointée du doigt par les associations de protection animale. Avant d’obtenir le droit d’expérimenter sur des animaux, les équipes de chercheurs doivent soumettre à des comités d’éthique leur protocole : ce dernier est chargé d’appliquer le principe des « 3R » (réduire, raffiner, remplacer), qui a été mis en place pour éviter l’utilisation d’animaux quand celle-ci peut être évitée. Mais les membres de ces comités sont des chercheurs et, surtout, les protocoles sont pratiquement systématiquement validés. On m’a même attesté que les protocoles commençaient souvent parfois avant d’avoir l’aval des comités, « pour des raisons de délais trop longs ».
    Dernier point noir : celui de la reconnaissance des ces animaux invisibles. Les chiens myopathes en sont le meilleur exemple. Confinés dans des animaleries qui ressemblent à des bunkers, ils vivront sans voir la lumière du jour, dans des cages souvent situées en sous-sol, subissant des expériences quotidiennes avant d’être euthanasiés. Les malades, premiers concernés par la recherche, ont eux-mêmes rarement connaissance de ces animaux, qui font pourtant partie des premiers acteurs de la recherche.
    Il ne s’agit pas de devoir choisir entre des vies humaines et des vies animales mais déjà de montrer au grand public ce que l’on fait, dans quelles conditions et quel est le prix à payer pour la recherche.
    L’association de réflexion sur la maladie de Huntington, Ding Ding Dong, a en ce sens entreprit un projet pour que les malades puissent rendre hommage en quelque sorte aux animaux « sacrifiés » (c’est le terme scientifique) pour la recherche. Une piste pour Le Téléthon ?
    Audrey Jougla
    Le nouveau paradigme
    Via les Brindherbes
    Voir les commentaires sur le site !!


    La grande escroquerie du Téléthon?

    http://www.elishean.fr/aufeminin/la-grande-escroquerie-du-telethon/

    6 juillet 2013
    par OLIVIER BONNET.

    « La générosité publique pour financer… les futurs profits des laboratoires privés!
    Le 5 décembre 2008, nous mettions en ligne un article au titre volontairement coup-de-poing, La grande escroquerie du Téléthon, qui avait déchaîné les passions : 148 commentaires pour 11838 visites.Nous nous étions alors basé sur plusieurs écrits du professeur Jacques Testart. Deux ans plus tard, puisque Téléthon toujours il y a, remettons le couvert. « Le téléthon s’est achevé hier soir sur des promesses de don en baisse pour la 4ème année consécutive* », écrit le Webzine messin Le Graoully déchaîné. (…)
    En 4 ans , les dons ont baissés de près de 20% ; l’an dernier, c’est Pierre Bergé qui avait été accusé d’être responsable de la chute des promesses de dons. Et l’an prochain ? Toute noble est la cause, on peut se demander pourquoi cette générosité sélective du groupe France télévisions ; ouvrir 30 heures durant son antenne pour cette vaste opération, coûteuse de surcroît, n’est-ce pas faire de la solidarité sélective ?
    Rappelons que le Téléthon français est la plus grande opération de collecte populaire au monde et recueille à lui seul 3% des dons annuels des Français toutes causes confondues. Alors bien sûr, apitoyés par les enfants qu’on montre chaque année à longueur de Téléthon et qui, il faut bien l’avouer, sont autrement plus attachants qu’un vieux pédé sidéen, vous allez me rétorquer qu’il faut être solidaire de cette cause qui peut tous nous toucher. Oui ; comme peut tous nous toucher la pauvreté ; on peut tous un jour se retrouver faisant la queue devant un bus des Restos du coeur. Mais à qui revient la charge de ne pas laisser crever les pauvres ou de tenter de soigner les myopathies.
     
    « La somme récoltée hier soir par le Téléthon, c’est 40% de ce que l’état va rembourser au seul Bernard Tapie; c’est à peine 3 fois le chèque fait par les impôts à Bettencourt pour son bouclier fiscal. Et l’Etat n’aurait donc pas les moyens de financer la recherche sans qu’on passe par le culpabilisant Téléthon? »
    Le Syndicat national des travailleurs de la recherche scientifique (SNTRS-CGT) attaque lui sous l’angle thérapeutique :
    « Depuis 24 ans par le biais du service public de la télévision, le Téléthon nous fait miroiter que les dons vont faire progresser la recherche et aider aux traitements des maladies génétiques. Force est de constater que les résultats ne sont pas du tout au niveau des promesses réitérées chaque année.
    Et pour cause, l’AFM [Association française contre les myopathies, NdA]prétend lutter contre toutes les maladies génétiques rares en privilégiant les pathologies de l’enfant, plus médiatisables. (…) Les discours enthousiastes sur les perspectives de la thérapie génique et cellulaire présentées comme des messages publicitaires destinés à inciter aux dons reposent sur une vision réductrice de la démarche scientifique. Pour développer ces thérapies, il est fondamental de continuer à explorer l’ensemble des mécanismes de régulation des cellules normales et pathologiques. Or, la recherche pour le traitement des maladies génétiques ne peut-être que freinée par la politique scientifique actuelle de créneaux de plus en plus étroits déterminés uniquement par les stratégies des industriels.
    Les robinets de l’innovation sont quelque peu taris du coté des industriels de la pharmacie du fait de la réduction des champs de recherche publique menée par tous les gouvernements depuis de nombreuses années. La manne financière du Téléthon focalisé sur quelques créneaux sans développement du front des connaissances a contribué à amplifier cette réduction des champs disciplinaires, obérant les possibilités d’aboutir à des traitements. Ce n’est pas la réduction de 15% des crédits de paiement alloués aux laboratoires par l’Inserm et le CNRS pour 2011 qui va améliorer les choses. »
    Puisque l’angle économique est abordé, convoquons enfin Christian Jacquiau, commissaire aux comptes, expert comptable et essayiste, qui en passe par ce prisme pour aboutir à un réquisitoire politique :
    « Magnifique exhibition de générosité qui force l’admiration chaque année, tant les sommes récoltées sont astronomiques, alors que des pans entiers de la recherche sont par ailleurs complètement sinistrés. C’est que depuis sa création (1987), le Téléthon français a rapporté plus de 1,6 milliards d’euros ! Une manne exceptionnelle sur laquelle plus de 119 millions d’euros ont été consacrés à ses frais de gestion et près de 175 millions… aux seuls frais de collecte des dons. Respectivement 7,3 % et 10,7% des dons recueillis, selon les chiffres communiqués par l’Association française contre les myopathies (AFM). Des chiffres qui donnent le vertige… Mais qui ne doivent pas faire oublier l’envers du décor de cette joyeuse et gigantesque kermesse surmédiatisée.
    Car derrière cette très belle démonstration de la puissance télévisuelle se cache une bien curieuse réalité. Beaucoup moins glorieuse celle là… Le désengagement de l’État de ses fonctions essentielles : la santé, la recherche et l’éducation, notamment. Avec en toile de fond une formidable illustration du fameux théorème libéral : mutualisation des dépenses/privatisation des profits. Étrange modèle que celui qui consiste à faire appel à la générosité publique pour financer les travaux de chercheurs privés – au seul bénéfice d’une cause, certes noble mais strictement ciblée. Chercheurs qui s’empresseront, dès que leurs travaux auront abouti, de déposer des brevets qui assureront non seulement leurs fortunes personnelles mais qui permettront aussi à des laboratoires – privés eux aussi – de s’enrichir sur la commercialisation de nouveaux médicaments qu’ils vendront alors au prix fort à ce qu’il restera d’une Sécurité sociale exsangue, n’assumant déjà plus son rôle de protection mutualisée des plus faibles.
    Car enfin… Si l’État et ceux qui se déchirent pour alterner à le représenter prenaient et assumaient véritablement leurs responsabilités, ne veilleraient-ils pas à assurer un financement approprié de la recherche publique ? Cela aurait pour effet immédiat de réduire les coûts de santé, la sécurité sociale n’ayant plus à assurer le service de substantiels bénéfices aux laboratoires privés, comme elle est contrainte de le faire aujourd’hui. (…)
    Ce modèle d’appropriation de l’argent public par le privé – prélevé autoritairement où grâce aux moyens sophistiqués de la séduction médiatique – n’est pas nouveau.  Et pas davantage limité à la santé. Il y a longtemps déjà qu’en application du fameux AGCS, il a été appliqué pour la première fois aux concessions d’autoroutes, de parkings publics et de bien d’autres… Ici comme ailleurs, les usagers ont été, dans un premier temps, soumis à de substantiels droits de péage destinés à financer les travaux initiaux de réalisation. Avant que ces ouvrages n’entrent discrètement dans le patrimoine de sociétés concessionnaires privées qui n’avaient plus alors qu’à engranger les substantiels bénéfices tirés d’un patrimoine… appartenant en réalité aux usagers et à la collectivité des citoyens, mais détourné par les politiques au profit de structures privées, habilement constituées à cet effet.
    Comble d’ironie, et l’altruisme médiatisé ayant ses limites, les généreux donateurs du Téléthon bénéficient d’une réduction d’impôts de 66% du montant des dons qu’ils promettent à l’AFM.«Après réduction d’impôts, votre don de 100 € ne vous revient qu’à 34 €», explique l’AFM sur son site. Mais ce qu’économise le donateur, c’est l’État qui le paiera. Ainsi pour la seule année 2009, c’est un peu plus de 62 millions d’euros qui sont passés – ni vus, ni connus – du budget de l’État (via les déductions fiscales accordées aux donateurs) à la recherche privée… via le Téléthon.
    Sans engagement et sans contrepartie. Emblématique, non seulement d’une certaine idée de la recherche publique mais bien au-delà, du rôle de l’État dans la société, le Téléthon serait-il devenu un moyen efficace de nous faire admettre – en chansons, avec flonflons et serpentins – le détricotage méticuleux et systématique des acquis sociaux issus du Conseil national de la Résistance que les politiques ont de plus en plus de mal à nous faire accepter? »
    *88 millions d’euros de promesses de dons aujourd’hui lundi.
    Mise à jour 2011: lisez le billet d’Handicapé-méchant, qui critique vivement cet article (entre autres) et défend le Téléthon.
     
    Le professeur Testart dénonce une « mystification »
    « C’est scandaleux. Le Téléthon rapporte chaque année autant que le budget de fonctionnement de l’Inserm tout entier.
    Les gens croient qu’ils donnent de l’argent pour soigner. Or la thérapie génique n’est pas efficace.
    Si les gens savaient que leur argent va d’abord servir à financer des publications scientifiques, voire la prise de brevets par quelques entreprises, puis à éliminer des embryons présentant certains gènes déficients, ils changeraient d’avis.
    Le professeur Marc Peschanski, l’un des artisans de cette thérapie génique, a déclaré qu’on fait fausse route. On progresse dans le diagnostic, mais pas pour guérir. De plus, si on progresse techniquement, on ne comprend pas mieux la complexité du vivant. Faute de pouvoir guérir les vraies maladies, on va chercher à les découvrir en amont, avant qu’elles ne se manifestent. Cela permettra une mainmise absolue sur l’homme, sur une certaine définition de l’homme »: Jacques Testart, directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), spécialiste en biologie de la reproduction, « père scientifique » du premier bébé éprouvette français, et auteur de plusieurs essais témoignant de son engagement pour « une science contenue dans les limites de la dignité humaine«, dans une interview accordée à Médecines-Douces.com.
    Testart écrit aussi sur son blog:
    « Les OGM sont disséminés sans nécessité puisqu’ils n’ont pas démontré leur potentiel et présentent des risques réels pour l’environnement, la santé et l’économie. Ils ne sont donc que des avatars de l’agriculture intensive qui permettent aux industriels de faire fructifier les brevets sur le vivant. Au contraire, les essais thérapeutiques sur les humains sont justifiés quand ils sont la seule chance, même minime, de sauver une vie. Mais il est contraire à l’éthique scientifique (et médicale) de faire miroiter des succès imminents des uns ou des autres. Malgré la persistance des échecs, les tenants de la thérapie génique (qui sont souvent les mêmes que ceux des OGM) affirment que « ça va finir par marcher  », et ont su créer une telle attente sociale que la « mystique du gène » s’impose partout, jusque dans l’imaginaire de chacun. Le succès constant du Téléthon démontre cet effet puisqu’à coups de promesses toujours réitérées, et grâce à la complicité de personnalités médiatiques et scientifiques, cette opération recueille des dons dont le montant avoisine celui du budget de fonctionnement de toute la recherche médicale en France.
    Cette manne affecte dramatiquement la recherche en biologie puisque le lobby de l’ADN dispose alors du quasi monopole des moyens financiers (crédits publics, industriels, et caritatifs) et intellectuels (focalisation des revues, congrès, contrats, accaparement des étudiants…).
    Alors, la plupart des autres recherches se retrouvent gravement paupérisées – une conséquence qui paraît échapper aux généreux donateurs de cette énorme opération caritative… »
    Dernière citation pour la route, extraite de l’ouvrage de Testart, Le vélo, le mur et le citoyen :  »Technoscience et mystification : le téléthon.
    Depuis bientôt deux décennies, deux jours de programme d’une télévision publique sont exclusivement réservés chaque année à une opération remarquablement orchestrée, à laquelle contribuent tous les autres médias: le Téléthon.
    Ainsi, des pathologies, certes dramatiques mais qui concernent fort heureusement assez peu de personnes (deux ou trois fois moins que la seule trisomie 21 par exemple), mobilisent davantage la population et recueillent infiniment plus d’argent que des maladies tout aussi terribles et cent ou mille fois plus fréquentes. On pourrait ne voir là que le succès mérité d’un lobbying efficace, et conseiller à toutes les victimes de toutes les maladies de s’organiser pour faire aussi bien. Ce serait omettre, par exemple, que :
    -  le potentiel caritatif n’est pas illimité. Ce que l’on donne aujourd’hui contre les myopathies, on ne le donnera pas demain contre le paludisme (2 millions de morts chaque année, presque tous en Afrique) ;
    - presque la moitié des sommes recueillies (qui sont équivalentes au budget de fonctionnement annuel de toute la recherche médicale française) alimentent d’innombrables laboratoires dont elles influencent fortement les orientations. Ainsi, contribuer à la suprématie financière de l’Association française contre les myopathies (l’AFM, qui recueille et redistribue à sa guise les fonds collectés), c’est aussi et surtout empêcher les chercheurs (statutaires pour la plupart, et donc payés par l’État, mais aussi thésards et, surtout, post-doctorants vivant sur des financements de l’AFM, forcément fléchés) de contribuer à lutter contre d’autres pathologies, ou d’ouvrir de nouvelles pistes ;
    - il ne suffit pas de disposer des moyens financiers pour guérir toutes les pathologies. Laisser croire à cette toute puissance de la médecine, comme le fait le Téléthon, c’est tromper les malades et leurs familles ;
    - après vingt ans de promesses, la thérapie génique, ne semble plus être une stratégie compétente pour guérir la plupart des maladies génétiques ;
    -lorsque des sommes aussi importantes sont recueillies, et induisent de telles conséquences, leur usage mériterait d’être décidé par un conseil scientifique et social qui ne soit pas inféodé à l’organisme qui les collecte. Mais comment aussi ne pas s’interroger sur le contenu magique d’une opération où des gens, allumés par la foi scientifique, courent jusqu’à l’épuisement ou font nager leur chien dans la piscine municipale… pour « vaincre la myopathie » ? Au bout de la technoscience, pointent les oracles et les sacrifices de temps qu’on croyait révolus…«  
    En conclusion : ne donnez pas au Téléthon !






    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires