• Agriculteurs et jardiniers seront-ils bientôt obligés de cultiver dans la clandestinité ?

    Les paysans ne pourront plus renouveler leurs propres semences, comme c'était coutumier il y a quelques décennies.
    Même le purin d'orties est interdit de vente.
    http://www.midilibre.fr/2013/04/14/qui-s-y-frotte-s-y-pique-des-legislations-a-la-fois-illogiques-et-hypocrites,678493.php
    Bientôt, vous ne pourrez plus l'utiliser pour votre potager. Vous ne pourrez plus renouveler les graines de vos légumes.

    N'en doutons pas, les marionnettes que sont les sénateurs  obéissent aux lois des grands lobbies.
    Quand  le peuple va-t-il avoir le courage de réagir, se soulever, se révolter et s'émanciper des dictât des semenciers  et des multinationales ?
    Gaulois.

    Par Sophie Chapelle 22 novembre 2013
    http://www.bastamag.net/article3548.html

    Les paysans qui ressèment leur récolte seront-ils considérés comme des trafiquants ? Oui, ont répondu les sénateurs en adoptant le 20 novembre à l’unanimité un projet de loi élargissant aux plantes le délit de contrefaçon. S’émanciper des droits de propriété détenus par les grandes firmes semencières sera désormais un délit. La loi prévoit aussi de nouveaux moyens de répression contre paysans et jardiniers clandestins. Pour les promoteurs de la loi, il s’agit simplement de « protéger les entreprises ».
    Semer sa propre récolte. Un acte des plus banal perpétué depuis les prémisses de l’agriculture. Un acte désormais considéré comme criminel, au même titre que l’impression de fausses monnaies, la vente de médicaments illicites à partir de molécules copiées, ou la reproduction de sacs ou de montres de grandes marques. En 2014, la chasse aux contrefaçons pourrait s’étendre jusque dans les potagers, les champs et les fermes. Le 20 novembre, les sénateurs ont voté à l’unanimité – y compris les écologistes – une proposition de loi destinée à renforcer la lutte contre la contrefaçon. Celle-ci représente « près de 10 % du commerce international » et grève les recettes fiscales de la France de plus de six milliards d’euros chaque année. Or, la répression de la contrefaçon prévoit d’être étendu à l’ensemble des branches de la propriété intellectuelle. Parmi elles, les « obtentions végétales ». Un terme qui recouvre les semences de ferme, ces graines issues de variétés sélectionnées par l’industrie semencière, que l’agriculteur sème, récolte et, de fait, multiplie.
    La contrefaçon est « souvent le produit de l’exploitation d’être humains et du travail illicite », pointe le projet le loi, et « participe au financement de nombreuses organisations mafieuses et terroristes ». « Les agriculteurs qui utiliseraient des semences de ferme sur leur propre exploitation [sont assimilés] de manière tout à fait abusive, à des criminels en réseau », s’insurge la Coordination rurale. « L’acte millénaire de sélectionner et de ressemer une partie de sa récolte sera considéré comme une contrefaçon, c’est à dire sera mis sur le même plan que la reproduction frauduleuse d’un objet ou d’une monnaie », renchérit le collectif Semons la biodiversité [1] qui avait interpellé les sénateurs dans une lettre ouverte. Graines de soja, de maïs, de tomates, de céréales ou de patates pourront ainsi être considérées comme des copies illégales !
    Plusieurs groupes parlementaires [2] avaient pourtant demandé que soit insérée la précision suivante : « La production à la ferme par un agriculteur de ses semences pour les besoins de son exploitation agricole ne constitue pas une contrefaçon et ce, quelle que soit l’origine de ses semences. » Au final, seuls vingt sénateurs ont voté pour l’amendement porté par le groupe communiste, suite à la promesse du député socialiste Michel Delebarre, rapporteur du projet de loi, d’un nouveau débat. « Ce débat aura lieu dans le cadre de la loi d’avenir agricole en janvier prochain, a-t-il assuré. Il n’y a pas de risques avec ce projet. » Une lecture attentive du texte révèle pourtant le contraire.
    L’État au service des entreprises privées
    Cette loi vient renforcer un arsenal juridique qui protège les entreprises commercialisant des semences. Depuis 2011, une loi (analysée ici) autorise la reproduction à la ferme de seulement 21 variétés de semences, en échange du paiement d’une redevance appelée « Contribution volontaire obligatoire » (sic)... Pour toutes autres variétés, la reproduction est donc interdite, au prétexte de ne pas violer le droit de propriété intellectuelle détenue par l’entreprise ! « La loi de 2011 demande à tous les agriculteurs qui font des semences de ferme de s’enregistrer auprès de l’administration, explique Guy Kastler du Réseau semences paysannes, contacté par Basta !. Aujourd’hui, les entreprises ne poursuivent pas les agriculteurs qui n’ont pas payé cette redevance car elles n’en ont pas les moyens. Cela leur coûterait trop cher d’apporter la preuve de la contrefaçon. » Jusqu’à maintenant, les agriculteurs continuaient donc de reproduire leurs semences à la ferme, sans risquer d’être poursuivi [3].
    « La nouveauté, c’est que ce projet de loi demande à l’administration d’aider l’entreprise à lutter contre les contrefaçons et de transmettre toutes les informations dont elle dispose », poursuit Guy Kastler. Les services de l’État mettront donc à disposition des entreprises une liste d’agriculteurs qui sont présumés contrefacteurs. Sur simple demande de l’entreprise détenant un droit de propriété intellectuelle sur une variété, les services des douanes pourront saisir les semences « contrefaites », ou la récolte qui en est issue. Un agriculteur ayant cultivé une variété pour laquelle les semences de ferme sont interdites pourra voir sa récolte détruite... « Ou confisquée jusqu’à ce qu’il paye des royalties (redevances, ndlr) s’il s’agit d’une espèce dérogatoire », précise Guy Kastler. Et d’ajouter que « si l’Etat n’applique pas la loi en faisant payer l’agriculteur, il pourra être poursuivi par l’entreprise », comme Basta ! l’avait déjà souligné dans cette enquête.
    Des douaniers infiltrés en zone rurale ?
    Pire, l’agriculteur ne devra pas seulement disposer de factures pour ses semences, mais aussi pour ses animaux reproducteurs et ses préparations naturelles. Quid du paysan-boulanger qui élabore son propre levain pour faire son pain, ou du fromager qui utilise son propre ferment ? Avec ce projet de loi, les douaniers pourront se présenter comme des acheteurs de semences de ferme en vue de prouver la contrefaçon. Ils pourront utiliser deux techniques, « l’infiltration » (article 9) et « les coups d’achat » (article 10), décrites dans la proposition de loi : http://www.bastamag.net/IMG/jpg/articles9_et_10_2.jpg
    « Jusqu’à maintenant, l’entraide et la confiance sont des fondements du tissu social du monde rural », rappelle Guy Kastler. Mais avec ces dispositions, toute personnes demandant d’échanger des semences sera susceptible d’être un agent de la lutte contre les contrefaçons. De quoi générer un climat de méfiance généralisé... Pourtant, selon la Coordination nationale pour la défense des semences fermières (CNDSF), il existe déjà « un arsenal juridique (...) permettant aux détenteurs des certificats d’obtentions végétales de faire respecter leur droit. Il en est pour preuve l’ensemble des contrôles réalisés sur le terrain très régulièrement chez les agriculteurs et chez les prestataires de service par les organismes habilités dans le but de contrôler le respect de la législation sur les semences. » En mai dernier, Basta ! relatait la visite d’un agent de la répression des fraudes sur un marché en Ariège, où les petits maraîchers se sont vus notifier une amende potentielle de 450 euros pour diffusion de « légumes clandestins »...
    Généralisation des OGM ?
    « C’est cette menace constante de poursuite en contrefaçon qui a conduit les agriculteurs américains à cultiver en moins de dix ans plus de 90 % de leurs champs de soja et de maïs avec des OGM brevetés et qui a condamné à la faillite ceux qui ont voulu résister », alertent plusieurs personnalités dans le journal Le Monde. Aujourd’hui, 75 % du marché mondial de semences est contrôlé par seulement… dix multinationales ! Mais pour le sénateur socialiste Richard Yung, à l’origine de la proposition de loi sur la contrefaçon, il s’agit de « protéger nos entreprises ». Richard Yung a fait toute sa carrière dans le monde de la propriété intellectuelle et des brevets, de l’Institut national de la propriété industrielle à l’Office européen des brevets, à Munich. « Le risque, c’est que vous développiez une nouvelle plante, et qu’elle soit reproduite sans que l’on vous paye », explique-t-il, cité par Reporterre.
    Que les semenciers ne soient pas payés n’est pourtant pas d’actualité. Le montant des exportations de semences et plants, hors Hexagone, représente près de 1,5 milliard d’euros en 2012-2013, soit une hausse de 15 % par rapport à l’exercice précédent. « Cette performance représente l’équivalent de 20 Airbus A320 », se félicite ainsi le Groupement national interprofessionel des semences. Celui-ci reproche aux agriculteurs qui reproduisent leurs semences à la ferme de ne pas participer au financement de la recherche. Le caractère de telle variété plus résistante aux climats secs, ou de telle autre moins vulnérable aux insectes est-elle pour autant la propriété des grandes firmes semencières ? « Il est le résultat de 10 000 ans de sélection paysanne, anonyme et publique », estime Jacques Caplat de l’association Agir pour l’environnement. Le sélectionneur professionnel serait donc tout aussi redevable en s’appropriant un travail engagé par les paysans depuis des millénaires. Mais lui ne commet pas de délit de contrefaçon.
    Paroles, paroles, paroles...
    Le sort du premier maillon de la chaine alimentaire se joue désormais dans les arènes politiques. En 2007 déjà, une nouvelle loi sur la contrefaçon avait fait de la semence produite à la ferme une contrefaçon. A l’époque, le groupe socialiste avait initialement soutenu, avec des élus communistes, écologistes et centristes, un amendement qui excluait de la loi les semences de ferme [4]. Ils avaient retiré leur amendement à la suite de la promesse [5] du ministre de l’époque, Hervé Novelli, de reconnaître le droit des agriculteurs de produire leurs semences et de ne pas le considérer comme une contrefaçon dans une future loi. Or, la loi de 2011 a maintenu le caractère délictueux des semences de ferme... Et ce sont aujourd’hui les socialistes qui le promettent à leur tour...
    Une bataille législative s’amorce (lire notre entretien avec la sénatrice EELV Hélène Lipietz). Alors même que le gouvernement a estimé que ce texte devait être voté en « procédure accélérée ». Le projet de loi sur les contrefaçons devrait être discuté à l’Assemblée nationale en février 2014. Face à l’arsenal législatif déployé pour interdire aux paysans d’exercer leur métier, une campagne pour une loi de reconnaissance positive des droits des agriculteurs et des jardiniers a été lancée. Après les sénateurs, les députés se contenteront-ils aussi de se comporter en simple chambre d’enregistrement des desiderata des lobbys industriels ? Et de considérer nombre d’agriculteurs comme des voleurs ?
    Sophie Chapelle
    (@Sophie_Chapelle)
     A lire également : Semences : pourquoi les écologistes ont voté la loi sur les contrefaçons, entretien avec la sénatrice EELV Hélène Lipietz, qui explique les raisons du vote écologiste sur cette loi.
    Photo : CC Daniel Jolivet
    Notes
    [1] Ce collectif regroupe 22 associations et syndicat, et promeut le respect absolu du droit des agriculteurs de réutiliser et échanger leurs semences.
    [2] Les groupes écologiste, CRC (communiste républicain citoyen), Nouveau-Centre, UMP, RDSE (Rassemblement démocratique et social européen).
    [3] A l’exception du blé tendre pour lequel le décret est déjà appliqué.
    [4] L’amendement défendu était le suivant : « Ne constitue pas une contrefaçon la reproduction par un agriculteur de semences de ferme pour les besoins de son exploitation agricole, et ce quelle que soit l’origine de ces semences. »
    [5] Lire la retranscription des débats du 17 octobre 2007.


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  • La juge se venge et échappe à la … Justice !

    Vous avez dit Justice ? Allez donc faire la même chose sur la voiture de votre rival-e ou simplement sur n'importe quelle voiture. Vous n'y échapperez pas, la justice passera, implacable.
    Mais au Mans et à  Angers, probablement plus qu'ailleurs, la « Justice de classe » est habituelle. Cette justice-là n'hésite même plus à s'afficher au mépris des justiciables.    

    Pour le moins, le comportement de cette juge devrait être sanctionné en correctionnel,  avec interdiction d'exercer dans la magistrature.

    Selon que vous serez puissant ou misérable.....

    Gaulois.

    http://www.lemainelibre.fr/actualite/justice-juge-epargnee-avocats-etonnes-25-11-2013-72489

    http://www.ouest-france.fr/la-juge-trompee-se-venge-et-evite-les-poursuites-1736810


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  • Stop Belo Monte

    http://raoni.com/actualites-763.php

    Journée d'action internationale 'Stop Belo Monte! 

     Nouveau rassemblement à Paris

    Mardi 10 décembre 2013 - Paris, France
    11h30, siège d'Alstom - 3, av. André Malraux, 92300 Levallois-Perret
    15h00, ambassade du Brésil - 34 cours Albert 1er, 75008 Paris

    Les associations de défense des droits indigènes et d'autres mouvements impliqués dans la lutte contre les grands barrages en Amazonie ont décidé de faire de la prochaine journée mondiale des droits de l'Homme (mardi 10 décembre 2013) une journée d'action internationale, ponctuée de rassemblements et d'opérations sur les réseaux sociaux. Après la journée de mobilisation du 15 novembre dernier à Paris organisée par Planète Amazone, Arrêtons l'Ecocide en Europe, Amazon Watch et Forca e Coragem, autour de la grande militante Antonia Melo (Xingu Vivo Para Sempre), voici une nouvelle occasion pour les militants d'affirmer leur opposition à l'implication d'entreprises européennes dans les projets de grands barrages en Amazonie brésilienne (et ailleurs !) et leur révolte à propos de la dégradation de la situation des peuples indigènes et autochtones riverains du Xingu et d'autres grands fleuves depuis le début de la mandature de la présidente Dilma Rousseff.

    La journée d'action du 15/11/2013 et en particulier le rassemblement citoyen 'Stop Belo Monte!' (quartier de la Défense & ambassade du Brésil) a été un succès. Une douzaine de personnalités politiques de haut niveau (députés et sénateurs) ont soutenu cette initiative consistant à protester et informer devant les tours de GDF-Suez, EDF et Alstom, puis devant l'ambassade du Brésil.

    Alors que la prochaine Coupe du Monde de football au Brésil fait déjà la une des médias, Planète Amazone appelle, avec ses partenaires, à un nouveau rassemblement en région parisienne. Celui-ci se fera, comme le précédent, en deux temps.

    Devant le siège d'Alstom, groupe français décrié de par le monde pour son implication dans des projets nocifs pour les droits de l'Homme et l'environnement et des soupçons répétés de corruption, nous ferons une nouvelle fois part de notre opposition à un modèle de développement brutal, présenté, de façon erronée, comme l'unique alternative d'un monde en expansion. Les grands barrages en sont un symbole criant. En Amazonie, ils sont très nombreux à être actuellement en cours de développement, avec le soutien de groupes internationaux, dont un nombre important d'entreprises européennes. Ils ne sont qu'un prétexte, des chevaux de Troie. Avec ces grands barrages surviennent les mines d'or, de bauxite, le soja, le bétail, les coupes illégales de bois... Rapidement la forêt devient désert de terre rouge. Alors qu'il n'est pas achevé, Belo Monte a déjà complètement bouleversé le fragile équilibre écologique de la région de la Grande Boucle du Xingu, l'une des plus riches en matière de biodiversité, et détruit la vie d'une majorité de riverains.

    Rassemblés devant le siège social d'Alstom, nous demanderons le retrait de ce groupe du projet Belo Monte, et plus largement celui des autres compagnies européennes impliquées : Andritz, Arcadis, Mercedes-Benz, Voith et Siemens. Nous n'oublierons pas GDF-SUEZ, à l'origine de l'étude de faisabilité et des programmes "sociaux" des constructeurs de Belo Monte (à travers le consortium Norte Energia), également fortement impliqué dans le barrage de Jirau, sur le rio Madeira. Nous n'oublierons pas non plus EDF, concepteur du contesté barrage de Petit-Saut en Guyane, générateur de fortes quantités de méthane (un gaz à effet de serre 23 fois plus puissant que le CO2 en potentiel de réchauffement global), qui entrera, en décembre, dans les enchères pour tenter de décrocher le marché du méga-barrage du fleuve Tapajos (au détriment de plusieurs peuples indigènes, dont les Munduruku). Ces deux groupes français étant respectivement détenus à hauteur de 36,7 et 84% par l'Etat, nous demanderons aux responsables politiques qui soutiennent notre démarche de plaider pour qu'ils ne puissent plus être associés à ces projets ou normes environnementales et droits de l'Homme ne sont pas respectés.

    En s'associant à ces grands barrages qui accumulent les violations de droits de l'homme, de ceux des peuples autochtones et dégradent de façon irrémédiable des environnements jusqu'alors préservés, ces grands noms de l'industrie se rendent complices de crimes. S'ils retirent leur participation, ces projets chancelleront.

     


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  • Le Taser et assassinats ordinaires

    Une fois de plus le taser provoque la mort.
    http://www.france24.com/fr/20131112-jeune-homme-decede-apres-une-decharge-taser-plainte-pereUne de plus et dans l'indifférence totale. D'aucun diront que ce jeune n'avait qu'à bien se tenir, ignoble !
    Prétendre que le Taser est sans danger, c'est comme affirmer qu'une bombe atomique est inoffensive !

     

    Déjà en 2008

    Le taser envoie une décharge électrique de 50 000 volts et bien qu'elle soit brève, elle peut provoquer la mort. Aucun policier ne peut l'ignorer lorsqu'il l'utilise et c'est donc un assassinat potentiel au même titre qu'une arme à feu, très souvent utilisée de façon abusive et injustifiée.
    Si la peine de mort a été abolie, les représentants des forces de l'ordre l'ignorent.
    Ceux-là pratiquent une « Justice » expéditive au mépris des lois et du respect de la vie. Le pouvoir qui leur confie ces armes mortelles porte une lourde responsabilité.
    Il est remarquable de constater que certains décès sont imputés à une asphyxie

    Gaulois.
    http://www.forumsocialiste.fr/viewtopic.php?f=24&t=23041
    http://www.raidh.org/taserraidhweb.pdf

     

     

     


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  • Le maire, le foot et le président

    La réaction du maire d'Allonnes est pleinement justifiée car il met en évidence les choix du président de la république. Mieux vaut soutenir le sport de haut niveau, pourri par le fric que de se préoccuper du sort des citoyens dans la misère.
    Les scandales financiers liés au football et l'arrogance des équipes nationales aux salaires faramineux n'en finissent pas de défrayer la chronique. La ville du Mans n'est pas en reste.
     
    http://www.lagazettedescommunes.com/153556/le-mans-face-a-%C2%AB-lalea-sportif-et-financier-%C2%BB-du-football-professionnel/

    http://www.lemainelibre.fr/actualite/le-mans-les-stades-de-foot-un-cauchemar-financier-16-07-2013-62766

    http://www.lemainelibre.fr/actualite/football-le-mans-fc-peut-respirer-28-02-2013-53656

    http://www.leparisien.fr/flash-actualite-sports/football-les-ppp-sur-la-sellette-apres-la-faillite-du-mans-03-06-2013-2861913.php

    Il n'est pas question de se liguer contre le sport en général et le football en particulier, mais les investissements pharaoniques devraient être à la mesure des possibilités financières et pourquoi pas, essentiellement financés par les fous du foot, ces supporters malheureusement plus enclins à casser les stades et du spectateur.

    Au mépris de l'argent du contribuable, la politique des collectivités est bien trop orientée vers les lobbies pour que ça change, en tout cas pas avec le président actuel. 

    Gaulois.




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  • Culture du résultat

    Personne n'accepte de son plein gré la verbalisation, pour quelque raison que ce soit, même si vous avez le sentiment d'avoir commis une faute.
    Mais n'avez-vous jamais le sentiment que les représentants des forces de l'ordre – ou du désordre, question d'appréciation – ont parfois la répression facile ? Bien sûr puisque qu'ils doivent assurer des quotas. Alors, lorsque vous êtes pris en défaut, il serait bon de demander à celui qui vous tend le PV si vous contribuez à remplir son quota. Il faut juste avoir un peu de courage.

    Gaulois.

    Il y a fort à parier que contrairement à ce qu'affirme Manuel Valls, les quotas n'ont pas de couleur politique.

    A Chartres, rien d'étonnant car c'est dans la droite ligne de la politique locale.

    A n'en pas douter, l'arsenal répressif est tel que bientôt, même si vous ne commettez pas de faute, vous serez verbalisés, juste comme ça ! Pour remplir les quotas.

    Les articles qui suivent sont on ne peut plus éloquents.


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  • Servitude moderne

    Un film document à visionner et à méditer absolument.
    La thèse de ce film sur la servitude moderne est en gros « les hommes ne sont pas esclaves parce qu’il existe des maitres, mais il existe des maitres parce qui’ ils ont choisi de demeurer esclave »

    https://archive.org/details/servitude_moderne

    Gaulois.

    "Toute vérité passe par trois stades :
    En premier lieu on la ridiculise;
    en deuxième lieu on s'y oppose violemment;
    enfin on l'accepte comme si elle allait de soi."
    Schopenhauer

    De la servitude moderne est un livre et un film documentaire de 52 minutes produits de manière totalement indépendante ; le livre (et le DVD qu’il contient) est distribué gratuitement dans certains lieux alternatifs en France et en Amérique latine. Le texte a été écrit en Jamaïque en octobre 2007 et le documentaire a été achevé en Colombie en mai 2009. Il existe en version française, anglaise et espagnole. Le film est élaboré à partir d’images détournées, essentiellement issues de films de fiction et de documentaires.

        L’objectif central de ce film est de mettre à jour la condition de l’esclave moderne dans le cadre du système totalitaire marchand et de rendre visible les formes de mystification qui occultent cette condition servile. Il a été fait dans le seul but d’attaquer frontalement l’organisation dominante du monde.

        Dans l’immense champ de bataille de la guerre civile mondiale, le langage constitue une arme de choix. Il s’agit d’appeler effectivement les choses par leur nom et de faire découvrir l’essence cachée de ces réalités par la manière dont on les nomme. La démocratie libérale est un mythe en cela que l’organisation dominante du monde n’a rien de démocratique ni même rien de libérale. Il est donc urgent de substituer au mythe de la démocratie libérale sa réalité concrète de système totalitaire marchand et de répandre cette nouvelle expression comme une trainée de poudre prête à incendier les esprits en révélant la nature profonde de la domination présente.

        D’aucuns espéreront trouver ici des solutions ou des réponses toutes faites, genre petit manuel de « Comment faire la révolution ? ». Tel n’est pas le proposde ce film. Il s’agit ici de faire la critique exacte de la société qu’il nous faut combattre. Ce film est avant tout un outil militant qui a pour vocation de faire s’interroger le plus grand nombre et de répandre la critique partout où elle n’a pas accès. Les solutions, les éléments de programme, c’est ensemble qu’il faut les construire. Et c’est avant tout dans la pratique qu’elles éclatent au grand jour. Nous n’avons pas besoin d’un gourou qui vienne nous expliquer comment nous devons agir. La liberté d’action doit être notre caractéristique principale. Ceux qui veulent rester des esclaves attendent l’homme providentiel ou l’œuvre qu’il suffirait de suivre à la lettre pour être plus libre. On en a trop vu de ces œuvres ou de ces hommes dans toute l’histoire du XXº siècle qui se sont proposés de constituer l’avant-garde révolutionnaire et de conduire le prolétariat vers la libération de sa condition. Les résultats cauchemardesques parlent d’eux-mêmes. Par ailleurs, nous condamnons toutes les religions en cela qu’elles sont génératrices d’illusions nous permettant d’accepter notre sordide condition de dominés et qu’elles mentent ou déraisonnent sur à peu près tout. Mais nous condamnons également toute stigmatisation d’une religion en particulier. Les adeptes du complot sioniste ou du péril islamiste sont de pauvres têtes mystifiées qui confondent la critique radicale avec la haine et le dédain. Ils ne sont capables de produire que de la boue. Si certains d’entre eux se disent révolutionnaires, c’est davantage en référence aux « révolutions nationales » des années 1930-1940 qu’à la véritable révolution libératrice à laquelle nous aspirons. La recherche d’un bouc émissaire en fonction de son appartenance religieuse ou ethnique est vieille comme la civilisation et elle n’est que le produit des frustrations de ceux qui cherchent des réponses rapides et simples face au véritable mal qui nous accable. Il ne peut y avoir d’ambigüité sur la nature de notre combat. Nous sommes favorables à l’émancipation de l’humanité toute entière, sans aucune forme de discrimination. Tout pour tous est l’essence du programme révolutionnaire auquel nous adhérons.

        Les références qui ont inspiré ce travail et plus généralement ma vie sont explicites dans ce film : Diogène de Sinoppe, Étienne de La Boétie, Karl Marx et Guy Debord. Je ne m’en cache pas et ne prétend pas avoir inventé l’électricité. On me reconnaîtra simplement le mérite d’avoir su m’en servir pour m’éclairer. Quand à ceux qui trouveront à redire sur cette œuvre en tant qu’elle ne serait pas assez révolutionnaire ou bien trop radicale ou encore pessimiste n’ont qu’à proposer leur propre vision du monde dans lequel nous vivons. Plus nous serons nombreux à diffuser ces idées et plus la possibilité d’un changement radical pourra émerger.

        La crise économique, sociale et politique a révélé la faillite patente du système totalitaire marchand. Une brèche est ouverte. Il s’agit maintenant de s’y engouffrer sans peur mais de manière stratégique. Il faut cependant agir vite car le pouvoir, parfaitement informé sur l’état des lieux de la radicalisation de la contestation, prépare une attaque préventive sans commune mesure avec ce que nous avons connu jusqu’à maintenant. L’urgence des temps nous impose donc l’unité plutôt que la division car ce qui nous rassemble est bien plus profond que ce qui nous sépare. Il est toujours très commode de critiquer ce qui se fait du côté des organisations, des individus ou des différents groupes qui se réclament de la révolution sociale. Mais en réalité, ces critiques participent de la volonté d’immobilisme qui tente de nous convaincre que rien n’est possible. Il ne faut pas se tromper d’ennemis. Les vieilles querelles de chapelle du camp révolutionnaire doivent laisser la place à l’unité d’action de toutes nos forces. Il faut douter de tout, même du doute.

        Le texte et le film sont libres de droits, ils peuvent être copiés, diffusés, projetés sans la moindre forme de contrainte. Ils sont par ailleurs totalement gratuits et ne peuvent en aucun cas être vendus ou commercialisés sous quelque forme que ce soit. Il serait en effet pour le moins incohérent de proposer une marchandise qui aurait pour vocation de critiquer l’omniprésence de la marchandise. La lutte contre la propriété privée, intellectuelle ou autre, est notre force de frappe contre la domination présente.

        Ce film qui est diffusé en dehors de tout circuit légal ou commercial ne peut  exister que grâce à l’appui de personnes qui en organisent la diffusion ou la projection. Il ne nous appartient pas, il appartient à ceux qui voudront bien s’en saisir pour le jeter dans le feu des combats.
        
    Jean-François Brient et Victor León Fuentes      

    http://offensivelibertaire.over-blog.com/pages/DE_LA_SERVITUDE_MODERNE_FILM_LIVRE-2826730.html

    DE LA SERVITUDE MODERNE (FILM)+ LIVRE
    De la servitude moderne est un film documentaire de Jean-François Brient. Un document concis de 51 minutes pendant lesquelles ont en prend plein la gueule (pardonnez l'expression mais c'est le cas) sur la triste réalité de notre quotidien.
    Une vie d'esclave à plein temps, une maison/cage, un mode d'alimentation toxique, une vie vide...etc voila le triste constat que dresse Jean-François dans ce film.
    Ce qu'il y'a de bien aussi c'est que non satisfait de simplement nous faire prendre conscience de la déchéance et de la misère dans laquelle se trouve notre civilisation, il propose quelques pistes pour changer radicalement notre dure réalité quotidienne.

    Que dire de plus, il faut le voir, c'est tout.

    De la servitude moderne

    Chapitre I : Épigraphe
    « Mon optimisme est basé sur la certitude que cette civilisation va s’effondrer.
    Mon pessimisme sur tout ce qu’elle fait pour nous entraîner dans sa chute. »


     Chapitre II : La servitude moderne

    "Quelle époque terrible que celle où des idiots dirigent des aveugles."
    William Shakespeare


    La servitude moderne est une servitude volontaire, consentie par la foule des esclaves qui rampent à la surface de la Terre. Ils achètent eux-mêmes toutes les marchandises qui les asservissent toujours un peu plus. Ils courent eux-mêmes derrière un travail toujours plus aliénant, que l’on consent généreusement à leur donner, s’ils sont suffisamment sages. Ils choisissent eux-mêmes les maitres qu’ils devront servir. Pour que cette tragédie mêlée d’absurdité ait pu se mettre en place, il a fallu tout d’abord ôter aux membres de cette classe toute conscience de son exploitation et de son aliénation. Voila bien l’étrange modernité de notre époque. Contrairement aux esclaves de l’Antiquité, aux serfs du Moyen-âge ou aux ouvriers des premières révolutions industrielles, nous sommes aujourd’hui devant une classe totalement asservie mais qui ne le sait pas ou plutôt qui ne veut pas le savoir. Ils ignorent par conséquent la révolte qui devrait être la seule réaction légitime des exploités. Ils acceptent sans discuter la vie pitoyable que l’on a construite pour eux. Le renoncement et la résignation sont la source de leur malheur.

        Voilà le mauvais rêve des esclaves modernes qui n’aspirent finalement qu’à se laisser aller dans la danse macabre du système de l’aliénation.

        L’oppression se modernise en étendant partout les formes de mystification qui permettent d’occulter notre condition d’esclave.
        Montrer la réalité telle qu’elle est vraiment et non telle qu’elle est présentée par le pouvoir constitue la subversion la plus authentique.
        Seule la vérité est révolutionnaire.



     Chapitre III : L’aménagement du territoire et l’habitat

    « L’urbanisme est cette prise de possession de l’environnement naturel et humain par le capitalisme qui, se développant logiquement en domination absolue, peut et doit maintenant refaire la totalité de l’espace comme son propre décor. »
    La Société du Spectacle, Guy Debord.


    À mesure qu’ils construisent leur monde par la force de leur travail aliéné, le décor de ce monde devient la prison dans laquelle il leur faudra vivre. Un monde sordide, sans saveur ni odeur, qui porte en lui la misère du mode de production dominant.
        Ce décor est en perpétuel construction. Rien n’y est stable. La réfection permanente de l’espace qui nous entoure trouve sa justification dans l’amnésie généralisée et l’insécurité dans lesquelles doivent vivre ses habitants. Il s’agit de tout refaire à l’image du système : le monde devient tous les jours un peu plus sale et bruyant, comme une usine.
        Chaque parcelle de ce monde est la propriété d’un État ou d’un particulier. Ce vol social qu’est l’appropriation exclusive du sol se trouve matérialisé dans l’omniprésence des murs, des barreaux, des clôtures, des barrières et des frontières… ils sont la trace visible de cette séparation qui envahit tout.
        Mais parallèlement, l’unification de l’espace selon les intérêts de la culture marchande est le grand objectif de notre triste époque. Le monde doit devenir une immense autoroute, rationnalisée à l’extrême, pour faciliter le transport des marchandises. Tout obstacle, naturel ou humain doit être détruit.
        L’habitat dans lequel s’entasse cette masse servile est à l’image de leur vie : il ressemble à des cages, à des prisons, à des cavernes. Mais contrairement aux esclaves ou aux prisonniers, l’exploité des temps modernes doit payer sa cage.


    « Car ce n’est pas l’homme mais le monde qui est devenu un anormal. »
    Antonin Artaud

    Chapitre IV : La marchandise

    « Une marchandise paraît au premier coup d'œil quelque chose de trivial et qui se comprend de soi-même. Notre analyse a montré au contraire que c'est une chose très complexe, pleine de subtilité métaphysique et d'arguties théologiques. »
    Le Capital, Karl Marx


    Et c’est dans ce logis étroit et lugubre qu’il entasse les nouvelles marchandises qui devraient, selon les messages publicitaires omniprésents, lui apporter le bonheur et la plénitude. Mais plus il accumule des marchandises et plus la possibilité d’accéder un jour au bonheur s’éloigne de lui.

    « A quoi sert à un homme de tout posséder s’il perd son âme. »
                        Marc 8 ; 36

        La marchandise, idéologique par essence, dépossède de son travail celui qui la produit et dépossède de sa vie celui qui la consomme. Dans le système économique dominant, ce n’est plus la demande qui conditionne l’offre mais l’offre qui détermine la demande. C’est ainsi que de manière périodique, de nouveaux besoins sont créés qui sont vite considérés comme des besoins vitaux par l’immense majorité de la population : ce fut d’abord la radio, puis la voiture, la télévision, l’ordinateur et maintenant le téléphone portable.
        Toutes ces marchandises, distribuées massivement en un lapse de temps très limité, modifient en profondeur les relations humaines : elles servent d’une part à isoler les hommes un peu plus de leur semblable et d’autre part à diffuser les messages dominants du système. Les choses qu’on possède finissent par nous posséder.



     Chapitre V : L’alimentation

    « Ce qui est une nourriture pour l’un est un poison pour l’autre. »
    Paracelse

    Mais c’est encore lorsqu’il s’alimente que l’esclave moderne illustre le mieux l’état de décrépitude dans lequel il se trouve. Disposant d’un temps toujours plus limité pour préparer la nourriture qu’il ingurgite, il en est réduit à consommer à la va-vite ce que l’industrie agro-chimique produit. Il erre dans les supermarchés à la recherche des ersatz que la société de la fausse abondance consent à lui donner. Là encore, il n’a plus que l’illusion du choix. L’abondance des produits alimentaires ne dissimule que leur dégradation et leur falsification. Il ne s’agit bien notoirement que d’organismes génétiquement modifiés, d’un mélange de colorants et de conservateurs, de pesticides, d’hormones et autres inventions de la modernité. Le plaisir immédiat est la règle du mode d’alimentation dominant, de même qu’il est la règle de toutes les formes de consommation. Et les conséquences sont là qui illustrent cette manière de s’alimenter.
        Mais c’est face au dénuement du plus grand nombre que l’homme occidental se réjouit de sa position et de sa consommation frénétique. Pourtant, la misère est partout où règne la société totalitaire marchande. Le manque est le revers de la médaille de la fausse abondance. Et dans un système qui érige l’inégalité comme critère de progrès, même si la production agro-chimique est suffisante pour nourrir la totalité de la population mondiale, la faim ne devra jamais disparaitre.

    « Ils se sont persuadés que l’homme, espèce pécheresse entre toutes, domine la création. Toutes les autres créatures n’auraient été créées que pour lui procurer de la nourriture, des fourrures, pour être martyrisées, exterminées. »
    Isaac Bashevis Singer

        L’autre conséquence de la fausse abondance alimentaire est la généralisation des usines concentrationnaires et l’extermination massive et barbare des espèces qui servent à nourrir les esclaves. Là se trouve l’essence même du mode de production dominant. La vie et l’humanité ne résistent pas face au désir de profit de quelques uns.

    Chapitre VI : La destruction de l’environnement

    « C’est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain ne l’écoute pas. »
    Victor Hugo


    Le pillage des ressources de la planète, l’abondante production d’énergie ou de marchandises, les rejets et autres déchets de la consommation ostentatoire hypothèquent gravement les chances de survie de notre Terre et des espèces qui la peuplent. Mais pour laisser libre court au capitalisme sauvage, la croissance ne doit jamais s’arrêter. Il faut produire, produire et reproduire encore.

        Et ce sont les mêmes pollueurs qui se présentent aujourd’hui comme les sauveurs potentiels de la planète. Ces imbéciles du show business subventionnés par les firmes multinationales essayent de nous convaincre qu’un simple changement de nos habitudes de vie suffirait à sauver la planète du désastre. Et pendant qu’ils nous culpabilisent, ils continuent à polluer sans cesse notre environnement et notre esprit. Ces pauvres thèses pseudo-écologiques sont reprises en cœur par tous les politiciens véreux à cours de slogan publicitaire. Mais ils se gardent bien de proposer un changement radical dans le système de production. Il s’agit comme toujours de changer quelques détails pour que tout puisse rester comme avant.

    Chapitre VII : Le travail

    Travail, du latin Tri Palium trois pieux, instrument de torture.

    Mais pour entrer dans la ronde de la consommation frénétique, il faut de l’argent et pour avoir de l’argent, il faut travailler, c'est-à-dire se vendre. Le système dominant a fait du travail sa  principale valeur. Et les esclaves doivent travailler toujours plus pour payer à crédit leur vie misérable. Ils s’épuisent dans le travail, perdent la plus grande part de leur force vitale et subissent les pires humiliations. Ils passent toute leur vie à une activité fatigante et ennuyeuse pour le profit de quelques uns.

        L’invention du chômage moderne est là pour les effrayer et les faire remercier sans cesse le pouvoir de se montrer généreux avec eux. Que pourraient-ils bien faire sans cette torture qu’est le travail ? Et ce sont ces activités aliénantes que l’on présente comme une libération. Quelle déchéance et quelle misère !

        Toujours pressés par le chronomètre ou par le fouet, chaque geste des esclaves est calculé afin d’augmenter la productivité. L’organisation scientifique du travail constitue l’essence même de la dépossession des travailleurs, à la fois du fruit de leur travail mais aussi du temps qu’ils passent à la production automatique des marchandises ou des services. Le rôle du travailleur se confond avec celui d’une machine dans les usines, avec celui d’un ordinateur dans les bureaux. Le temps payé ne revient plus.

        Ainsi, chaque travailleur est assigné à une tache répétitive, qu’elle soit intellectuelle ou physique. Il est spécialiste dans son domaine de production. Cette spécialisation se retrouve à l’échelle de la planète dans le cadre de la division internationale du travail. On conçoit en occident, on produit en Asie et l’on meurt en Afrique.

    Chapitre VIII : La colonisation de tous les secteurs de la vie

    « C’est l’homme tout entier qui est conditionné au comportement productif par l’organisation du travail, et hors de l’usine il garde la même peau et la même tête. »
    Christophe Dejours

    L’esclave moderne aurait pu se contenter de sa servitude au travail, mais à mesure que le système de production colonise tous les secteurs de la vie, le dominé perd son temps dans les loisirs, les divertissements et les vacances organisées. Aucun moment de son quotidien n’échappe à l’emprise du système. Chaque instant de sa vie a été envahi. C’est un esclave à temps plein.

     Chapitre IX : La médecine marchande

    « La médecine fait mourir plus longtemps. »
    Plutarque

    La dégradation généralisée de son environnement, de l’air qu’il respire et de la nourriture qu’il consomme ; le stress de ses conditions de travail et de l’ensemble de sa vie sociale, sont à l’origine des nouvelles maladies de l’esclave moderne.
    Il est malade de sa condition servile et aucune médecine ne pourra jamais remédier à ce mal. Seule la libération la plus complète de la condition dans laquelle il se trouve enfermé peut permettre à l’esclave moderne de se libérer de ses souffrances.

        La médecine occidentale ne connaît qu’un remède face aux maux dont souffrent les esclaves modernes : la mutilation. C’est à base de chirurgie, d’antibiotique ou de chimiothérapie que l’on traite les patients de la médecine marchande. On s’attaque aux conséquences du mal sans jamais en chercher la cause. Cela se comprend autant que cela s’explique : cette recherche nous conduirait inévitablement vers une condamnation sans appel de l’organisation sociale dans son ensemble.

        De même qu’il a transformé tous les détails de notre monde en simple marchandise, le système présent a fait de notre corps une marchandise, un objet d’étude et d’expérience livré aux apprentis sorciers de la médecine marchande et de la biologie moléculaire. Et les maîtres du monde sont déjà prêts à breveter le vivant.
    Le séquençage complet de l’ADN du génome humain est le point de départ d’une nouvelle stratégie mise en place par le pouvoir. Le décodage génétique n’a d’autres buts que d’amplifier considérablement les formes de domination et de contrôle.

    Notre corps lui-aussi, après tant d’autres choses, nous a échappé.

    Chapitre X : L’obéissance comme seconde nature

    « À force d’obéir, on obtient des réflexes de soumission. »
    Anonyme

    Le meilleur de sa vie lui échappe mais il continue car il a l’habitude d’obéir depuis toujours. L’obéissance est devenue sa seconde nature. Il obéit sans savoir pourquoi, simplement parce qu’il sait qu’il doit obéir. Obéir, produire et consommer, voilà le triptyque qui domine sa vie. Il obéit à ses parents, à ses professeurs, à ses patrons, à ses propriétaires, à ses marchands. Il obéit à la loi et aux forces de l’ordre. Il obéit à tous les pouvoirs car il ne sait rien faire d’autre. La désobéissance l’effraie plus que tout car la désobéissance, c’est le risque, l’aventure, le changement. Mais de même que l’enfant panique lorsqu’il perd de vue ses parents, l’esclave moderne est perdu sans le pouvoir qui l’a créé. Alors ils continuent d’obéir.

        C’est la peur qui a fait de nous des esclaves et qui nous maintient dans cette condition. Nous nous courbons devant les maîtres du monde, nous acceptons cette vie d’humiliation et de misère par crainte.
        Nous disposons pourtant de la force du nombre face à cette minorité qui gouverne. Leur force à eux, ils ne la retirent pas de leur police mais bien de notre consentement. Nous justifions notre lâcheté devant l’affrontement légitime contre les forces qui nous oppriment par un discours plein d’humanisme moralisateur. Le refus de la violence révolutionnaire est ancré dans les esprits de ceux qui s’opposent au système au nom des valeurs que ce système nous a lui-même enseignés.
        Mais le pouvoir, lui, n’hésite jamais à utiliser la violence quand il s’agit de conserver son hégémonie.

     Chapitre XI : La répression et la surveillance

    « Sous un gouvernement qui emprisonne injustement, la place de l’homme juste est aussi en prison. »
    La désobéissance civile, Henry David Thoreau

    Pourtant, il y a encore des individus qui échappent au contrôle des consciences. Mais ils sont sous surveillance. Toute forme de rébellion ou de résistance est de fait assimilée à une activité déviante ou terroriste. La liberté n’existe que pour ceux qui défendent les impératifs marchands. L’opposition réelle au système dominant est désormais totalement clandestine. Pour ces opposants, la répression est la règle en usage. Et le silence de la majorité des esclaves face à cette répression trouve sa justification dans l’aspiration médiatique et politique à nier le conflit qui existe dans la société réelle.

    Chapitre XII : L’argent

    « Et ce que l’on faisait autrefois pour l’amour de Dieu, on le fait maintenant pour l’amour de l’argent, c’est-à-dire pour l’amour de ce qui donne maintenant le sentiment de puissance le plus élevé et la bonne conscience.»

    Aurore, Nietzsche

    Comme tous les êtres opprimés de l’Histoire, l’esclave moderne a besoin de sa mystique et de son dieu pour anesthésier le mal qui le tourmente et la souffrance qui l’accable. Mais ce nouveau dieu, auquel il a livré son âme, n’est rien d’autre que le néant. Un bout de papier, un numéro qui n’a de sens que parce que tout le monde a décidé de lui en donner. C’est pour ce nouveau dieu qu’il étudie, qu’il travaille, qu’il se bat et qu’il se vend. C’est pour ce nouveau dieu qu’il a abandonné toute valeur et qu’il est prêt à faire n’importe quoi. Il croit qu’en possédant beaucoup d’argent, il se libérera des contraintes dans lesquels il se trouve enfermé. Comme si la possession allait de paire avec la liberté. La libération est une ascèse qui provient de la maitrise de soi. Elle est un désir et une volonté en actes. Elle est dans l’être et non dans l’avoir. Mais encore faut-il être résolu à ne plus servir, à ne plus obéir. Encore faut-il être capable de rompre avec une habitude que personne, semble-t-il, n’ose remettre en cause.

    Chapitre XIII : Pas d’alternative à l’organisation sociale dominante
    Acta est fabula
    La pièce est jouée

    Or l’esclave moderne est persuadé qu’il n’existe pas d’alternative à l’organisation du monde présent. Il s’est résigné à cette vie car il pense qu’il ne peut y en avoir d’autres. Et c’est bien là que se trouve la force de la domination présente : entretenir l’illusion que ce système qui a colonisé toute la surface de la Terre est la fin de l’Histoire. Il a fait croire à la classe dominée que s’adapter à son idéologie revient à s’adapter au monde tel qu’il est et tel qu’il a toujours été. Rêver d’un autre monde est devenu un crime condamné unanimement par tous les médias et tous les pouvoirs. Le criminel est en réalité celui qui contribue, consciemment ou non, à la démence de l’organisation sociale dominante. Il n’est pas de folie plus grande que celle du système présent.

    Chapitre XIV : L’image

    « Sinon, qu’il te soit fait connaitre, o roi, que tes dieux ne sont pas ceux que nous servons, et l’image d’or que tu as dressé, nous ne l’adorerons pas. »

    Ancien Testament, Daniel 3 :18

    Devant la désolation du monde réel, il s’agit pour le système de coloniser l’ensemble de la conscience des esclaves. C’est ainsi que dans le système dominant, les forces de répression  sont précédées par la dissuasion qui, dès la plus petite enfance, accomplit son œuvre de formation des esclaves. Ils doivent oublier leur condition servile, leur prison et leur vie misérable. Il suffit de voir cette foule hypnotique connectée devant tous les écrans qui accompagnent leur vie quotidienne. Ils trompent leur insatisfaction permanente dans le reflet manipulé d’une vie rêvée, faite d’argent, de gloire et d’aventure. Mais leurs rêves sont tout aussi affligeants que leur vie misérable.

        Il existe des images pour tous et partout, elles portent en elle le message idéologique de la société moderne et servent d’instrument d’unification et de propagande. Elles croissent à mesure que l’homme est dépossédé de son monde et de sa vie. C’est l’enfant qui est la cible première de ces images car il s’agit d’étouffer la liberté dans son berceau. Il faut les rendre stupides et leur ôter toute forme de réflexion et de critique. Tout cela se fait bien entendu avec la complicité déconcertante de leurs parents qui ne cherchent même plus à résister face à la force de  frappe cumulée de tous les moyens modernes de communication. Ils achètent eux-mêmes toutes les marchandises nécessaires à l’asservissement de leur progéniture. Ils se dépossèdent de l’éducation de leurs enfants et la livrent en bloc au système de l’abrutissement et de la médiocrité.

        Il y a des images pour tous les âges et pour toutes les classes sociales. Et les esclaves modernes confondent ces images avec la culture et parfois même avec l’art. On fait appel aux instincts les plus sordides pour écouler les stocks de marchandises. Et c’est encore la femme, doublement esclave dans la société présente, qui en paye le prix fort. Elle en est réduite à être un simple objet de consommation. La révolte elle-même est devenue une image que l’on vend pour mieux en détruire le potentiel subversif. L’image est toujours aujourd’hui la forme de communication la plus simple et la plus efficace. On construit des modèles, on abrutit les masses, on leur ment, on crée des frustrations. On diffuse l’idéologie marchande par l’image car il s’agit encore et toujours du même objectif : vendre, des modes de vie ou des produits, des comportements ou des marchandises, peu importe mais il faut vendre.

    Chapitre XV : Les divertissements

    « La télévision ne rend idiots que ceux   
    qui la regardent, pas ceux qui la font. »
    Patrick Poivre d’Arvor

    Ces pauvres hommes se divertissent, mais ce divertissement n’est là que pour faire diversion face au véritable mal qui les accable. Ils ont laissé faire de leur vie n’importe quoi et ils feignent d’en être fiers. Ils essayent de montrer leur satisfaction mais personne n’est dupe. Ils n’arrivent même plus à se tromper eux-mêmes lorsqu’ils se retrouvent face au reflet glacé du miroir. Ainsi ils perdent leur temps devant des imbéciles sensés les faire rire ou les faire chanter, les faire rêver ou les faire pleurer.
        On mime à travers le sport médiatique les succès et les échecs, les forces et les victoires que les esclaves modernes ont cessé de vivre dans leur propre quotidien. Leur insatisfaction les incite à vivre par procuration devant leur poste de télévision. Tandis que les empereurs de la Rome antique achetaient la soumission du peuple avec du pain et les jeux du cirque, aujourd’hui c’est avec les divertissements et la consommation du vide que l’on achète le silence des esclaves.

    Chapitre XVI : Le langage

     « On croit que l'on maîtrise les mots, mais ce sont les mots qui nous maîtrisent. »
    Alain Rey

    La domination sur les consciences passe essentiellement par l’utilisation viciée du langage par la classe économiquement et socialement dominante. Étant détenteur de l’ensemble des moyens de communication, le pouvoir diffuse l’idéologie marchande par la définition figée, partielle et partiale qu’il donne des mots.
        Les mots sont présentés comme neutres et leur définition comme allant de soi. Mais sous le contrôle du pouvoir, le langage désigne toujours autre chose que la vie réelle.
        C’est avant tout un langage de la résignation et de l’impuissance, le langage de l’acceptation passive des choses telles qu’elles sont et telles qu’elles doivent demeurer. Les mots travaillent pour le compte de l’organisation dominante de la vie et le fait même d’utiliser le langage du pouvoir nous condamne à l’impuissance.
        Le problème du langage est au centre du combat pour l’émancipation humaine. Il n’est pas une forme de domination qui se surajoute aux autres, il est le cœur même du projet d’asservissement du système totalitaire marchand.

        C’est par la réappropriation du langage et donc de la communication réelle entre les personnes que la possibilité d’un changement radical émerge de nouveau. C’est en cela que le projet révolutionnaire rejoint le projet poétique. Dans l’effervescence populaire, la parole est prise et réinventée par des groupes étendus. La spontanéité créatrice s’empare de chacun et nous rassemble tous.
      
    Chapitre XVII : L’illusion du vote et de la démocratie parlementaire

    « Voter, c’est abdiquer. »
    Élisée Reclus

    Pourtant, les esclaves modernes se pensent toujours citoyens. Ils croient voter et décider librement qui doit conduire leurs affaires. Comme s’ils avaient encore le choix. Ils n’en ont conservé que l’illusion. Croyez-vous encore qu’il existe une différence fondamentale quant au choix de société dans laquelle nous voulons vivre entre le PS et l’UMP en France, entre les démocrates et les républicains aux États-Unis, entre les travaillistes et les conservateurs au Royaume-Uni ? Il n’existe pas d’opposition car les partis politiques dominants sont d’accord sur l’essentiel qui est la conservation de la présente société marchande. Il n’existe pas de partis politiques susceptibles d’accéder au pouvoir qui remette en cause le dogme du marché. Et ce sont ces partis qui avec la complicité médiatique monopolise l’apparence.  Ils se chamaillent sur des points de détails pourvu que tout reste en place. Ils se disputent pour savoir qui occupera les places que leur offre le parlementarisme marchand. Ces pauvres chamailleries sont relayées par tous les médias dans le but d’occulter un véritable débat sur le choix de société dans laquelle nous souhaitons vivre. L’apparence et la futilité dominent sur la profondeur de l’affrontement des idées. Tout cela ne ressemble en rien, de près ou de loin à une démocratie.
        La démocratie réelle se définit d’abord et avant tout par la participation massive des citoyens à la gestion des affaires de la cité. Elle est directe et participative. Elle trouve son expression la plus authentique dans l’assemblée populaire et le dialogue permanent sur l’organisation de la vie en commun. La forme représentative et parlementaire qui usurpe le nom de démocratie limite le pouvoir des citoyens au simple droit de vote, c'est-à-dire au néant, tant il est vrai que le choix entre gris clair et gris foncé n’est pas un choix véritable. Les sièges parlementaires sont occupés dans leur immense majorité par la classe économiquement dominante, qu’elle soit de droite ou de la prétendue gauche social-démocrate.
        Le pouvoir n’est pas à conquérir, il est à détruire. Il est tyrannique par nature, qu’il soit exercé par un roi, un dictateur ou un président élu. La seule différence dans le cas de la « démocratie » parlementaire, c’est que les esclaves ont l’illusion de choisir eux-mêmes le maitre qu’ils devront servir. Le vote a fait d’eux les complices de la tyrannie qui les opprime. Ils ne sont pas esclaves parce qu’il existe des maitres mais il existe des maitres parce qu’ils ont choisi de demeurer esclaves.

    Chapitre XVIII : Le système totalitaire marchand
    « La nature n’a créé ni maîtres ni esclaves,
    Je ne veux ni donner ni recevoir de lois. »
    Denis Diderot

    Le système dominant se définit donc par l’omniprésence de son idéologie marchande. Elle occupe à la fois tout l’espace et tous les secteurs de la vie. Elle ne dit rien de plus que : « Produisez, vendez, consommez, accumulez ! » Elle a réduit l’ensemble des rapports humains à des  rapports marchands et considère notre planète comme une simple marchandise. Le devoir qu’elle nous impose est le travail servile. Le seul droit qu’elle reconnait est le droit à la propriété privée. Le seul dieu qu’elle arbore est l’argent.
        Le monopole de l’apparence est total. Seuls paraissent les hommes et les discours favorables à l’idéologie dominante. La critique de ce monde est noyée dans le flot médiatique qui détermine ce qui est bien et ce qui est mal, ce que l’on peut voir et ce que l’on ne peut pas voir.

        Omniprésence de l’idéologie, culte de l’argent, monopole de l’apparence, parti unique sous couvert du pluralisme parlementaire, absence d’une opposition visible, répression sous toutes ses formes, volonté de transformer l’homme et le monde. Voila le visage réel du totalitarisme moderne que l’on appelle « démocratie libérale » mais qu’il faut maintenant appeler par son nom véritable : le système totalitaire marchand.

        L’homme, la société et l’ensemble de notre planète sont au service de cette idéologie. Le système totalitaire marchand a donc réalisé ce qu’aucun totalitarisme n’avait pu faire avant lui : unifier le monde à son image. Aujourd’hui, il n’y a plus d’exil possible.

    Chapitre XIX : Perspectives

    A mesure que l’oppression s’étend à tous les secteurs de la vie, la révolte prend l’allure d’une guerre sociale. Les émeutes renaissent et annoncent la révolution à venir.

        La destruction de la société totalitaire marchande n’est pas une affaire d’opinion. Elle est une nécessité absolue dans un monde que l’on sait condamné. Puisque le pouvoir est partout, c’est partout et tout le temps qu’il faut le combattre.

        La réinvention du langage, le bouleversement permanent de la vie quotidienne, la désobéissance et la résistance sont les maîtres mots de la révolte contre l’ordre établi. Mais pour que de cette révolte naisse une révolution, il faut rassembler les subjectivités dans un front commun.

        C’est à l’unité de toutes les forces révolutionnaires qu’il faut œuvrer. Cela ne peut se faire qu’à partir de la conscience de nos échecs passés : ni le réformisme stérile, ni la bureaucratie totalitaire ne peuvent être une solution à notre insatisfaction. Il s’agit d’inventer de nouvelles formes d’organisation et de lutte.

        L’autogestion dans les entreprises et la démocratie directe à l’échelle des communes constituent les bases de cette nouvelle organisation qui doit être antihiérarchique dans la forme comme dans le contenu.

       Le pouvoir n’est pas à conquérir, il est à détruire.

    Chapitre XX : Épilogue
     
    « O Gentilshommes, la vie est courte… Si nous vivons, nous vivons pour marcher sur la tête des rois. »
    William Shakespeare










     


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  • Appel à délation à Calais

    Encore quelqu’une qui se croit encore au temps nauséabond de Vichy. Pour un peu et elle proposerait de déporter les squatteurs dans un camp de concentration !

    Quoi que, à Calais.....Sans doute la nostalgie de Sangatte.
    En tout cas, la page fesse de bouc, pardon, Facebook n'aurait pas grand-chose de social à faire le jeu d'une telle initiative. 
     Lamentable.
    Gaulois. 


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  • Un parc d’attraction à la gloire de l’uranium et de l’industrie nucléaire

    Les manipulations, violences d'état et intox vont bon train.
    Après avoir pollué le Limousin avec les mines, AREVA n’hésite pas à se lancer dans l'abject en finançant un musée de l'uranium. Ce n'est rien d'autre que le musée de la honte.
    Tout est permis pour faire entrer dans les esprits l'acceptabilité du nucléaire mortifère, plus particulièrement ceux des enfant, fragiles et plus réceptifs donc facilement manipulables.
    Bonne lecture.
    Gaulois.   

    http://www.bastamag.net/article3483.html#comments

    par Olivier Petitjean 8 novembre 2013

    Un musée largement financé par Areva a ouvert dans le Limousin, sur une ancienne mine d’uranium et à proximité de sites de stockage de déchets radioactifs. Les visiteurs sont invités à s’extasier devant ce glorieux passé extractif et les prouesses technologiques de l’industrie nucléaire française. Partout où le groupe développe ses activités minières, du Limousin au Grand Nord canadien en passant par le Niger et le désert de Gobi, on retrouve pourtant les mêmes inquiétudes sur les pollutions générées et la mise en danger de la santé des mineurs et des populations. Mais cela, les visiteurs du musée « Urêka » ne le verront pas.
    « Entrez dans l’aventure de l’uranium ! » Tout sourire, un mineur saisit la main d’un enfant émerveillé, sous le regard extasié de sa famille. En arrière-plan, un autre mineur, musclé et concentré, fore un filon d’uranium. Une scène de propagande à la gloire du nucléaire nord-coréen ou de l’atome iranien ? Du tout. Nous sommes dans le Limousin, au sein d’Urêka, le « musée interactif de la mine » ouvert depuis l’été 2013 à Bessines, au cœur de l’ancienne zone minière exploitée par la Cogema, l’ancêtre d’Areva, champion du combustible nucléaire français. « L’épopée française de l’uranium a commencé en Limousin en 1948. Aujourd’hui encore, l’aventure continue… », présentent les dépliants. La dernière mine d’uranium de la région a fermé en 2001. Outre le musée, le site de Bessines sert aussi pour le stockage de dizaines de milliers de tonne de déchets radioactifs de « très faible activité » (TFA), générés par l’extraction d’uranium.
    Pour « son » musée, Areva a dépensé 8,5 millions d’euros sur les 10 millions de budget, le solde revenant à la charge du Conseil régional du Limousin. Ce nouveau lieu prétend faire revivre aux visiteurs la dimension « humaine » et technologique de l’exploitation de l’uranium. « Ce centre d’interprétation répond au questionnement du public sur la radioactivité, les rayonnements, les risques et enjeux en les contextualisant à travers un volet historique et technique », assure un communiqué de l’entreprise [1]. Une « pédagogie » qui gomme au passage toute interrogation politique sur ses conséquences pour la santé et le bien-être des populations, en France et ailleurs.

    Ce que vous ne verrez pas dans les animations 3D

    Ce dont les dépliants et les attractions du musée ne parlent pas, c’est de l’impact environnemental et sanitaire de l’exploitation de l’uranium, qui continue à se faire sentir dans toute la région. Ni de ce que deviendra l’uranium enrichi puis le plutonium produit par les centrales atomiques. La zone de Bessines où est implanté Urêka (entre Limoges, Guéret et Châteauroux), abrite encore plus de 200 000 tonnes d’uranium « appauvri » et autres déchets nucléaires. Malgré un plan d’action imposé en 2009 à Areva, la pollution radioactive persiste, notamment dans les rivières, les nappes phréatiques et les zones humides. Dix ans plus tôt, la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité) avait dénoncé de « très graves irrégularités » dans le stockage des déchets nucléaires, entreposés « dans des conditions qui ne seraient pas acceptées pour les ordures ménagères ».

    Ce que les animations 3D du musée n’expliqueront pas, c’est que le suivi médical et épidémiologique des travailleurs et des habitants de la région est demeuré quasi inexistant. Une étude scientifique officielle a cependant reconnu une incidence supérieure à la moyenne de cancers du poumon et du rein chez les anciens mineurs, mise en relation avec une surexposition au radon. Les enfants émerveillés ne sauront pas que le mineur souriant qui leur tend la main aura davantage de chance de mourir d’un cancer que leurs parents. De nouvelles études épidémiologiques viennent enfin d’être été lancées.

    Après le Limousin, le Niger

    « Explorez l’uranium au présent », propose Urêka. L’uranium au présent, cela se passe notamment au Niger. Les dernières mines d’uranium du Limousin ont été fermées en raison de la découverte de filons plus importants et plus profitables en Afrique. Ce pays représente aujourd’hui 30% de l’approvisionnement en uranium d’Areva, qui y est le premier employeur privé. Depuis plusieurs mois, le gouvernement nigérien ne cache pas sa volonté de renégocier son partenariat avec l’entreprise française, qualifié de « très déséquilibré ». Les autorités estiment que c’est plus d’un milliard de dollars qui ont échappé au Niger en quarante ans. Areva assure de son côté que 70% de la valeur de l’uranium extrait revient « directement ou indirectement » au Niger et vante son « partenariat durable » avec le pays. Début octobre, un audit officiel des contrats miniers d’Areva a été lancé, dont les résultats sont attendus prochainement.
    Ce bras de fer entre l’État nigérien et le groupe nucléaire français est aussi à l’arrière-plan de la libération récente des quatre otages français, employés du groupe nucléaire et d’une filiale locale de Vinci [2] Auparavant, le groupe français aurait menacé de fermer une de ses mines et de réduire ses investissements dans le pays [3].

    Radioactivité et cancers

    Quoiqu’il advienne des négociations sur le partage des revenus de l’uranium, côté impact sanitaire et environnemental des mines, le déni semble toujours prévaloir. La société civile a organisé le 12 octobre une manifestation à Arlit, ville minière du Nord nigérien, pour dénoncer la dégradation environnementale et les problèmes de santé engendrés par les activités d’Areva. Également en cause, la surexploitation des nappes phréatiques pour traiter les minerais, dans une région où cette ressource manque cruellement. L’importance de cette manifestation a été immédiatement minimisée par Areva, qui a démenti en bloc les allégations de la société civile locale sur les taux de radiation constatés dans la ville et sur la réutilisation de matériaux contaminés issus de mines (lire ici).
    En 2007, des experts de l’association Sherpa, de la Criirad et de Médecins du monde s’étaient rendus sur place et avaient publié un rapport accablant sur le niveau de radioactivité constaté dans la région et les risques sanitaires encourus par les travailleurs et la population. Plutôt que d’engager des poursuites judiciaires, Sherpa a alors choisi – contrairement à la Criirad – la voie d’un partenariat « constructif » avec le groupe nucléaire français. Ce qui s’est révélé être une impasse, particulièrement depuis l’arrivée du Luc Oursel à la présidence du directoire, à la place d’Anne Lauvergeon. Sherpa s’est retiré avec fracas du partenariat fin 2012, dénonçant une opération de pur affichage.

    Batailles judiciaires

    En parallèle, la bataille judiciaire fait rage. Le 25 octobre, la justice française a annulé un jugement de première instance historique qui reconnaissait la « faute inexcusable » du groupe dans le décès de Serge Venel à 59 ans, d’un cancer du poumon, après avoir travaillé pendant six ans dans une mine nigérienne. La Cour d’appel de Paris a estimé qu’Areva ne pouvait être mise en cause en tant que société mère, et que seule la Cominak, filiale locale dont Areva détient 34% du capital, était juridiquement responsable. Un arrêt qui illustre le problème plus général de l’impunité de sociétés mères face aux atteintes aux droits humains ou à l’environnement causées par leurs filiales (lire les commentaires de Marie-Laure Guislain de Sherpa). La Cour de cassation devrait être saisie. D’autres anciens salariés français d’Areva ont lancé des procédures similaires.

    Les travailleurs gabonais et nigériens et leurs familles, quant à eux, risquent d’attendre encore plus longtemps (lire notre enquête Comment Areva laisse mourir ses travailleurs au Niger). Alors que les mines d’Areva sont ouvertes depuis les années 1970, seuls sept dossiers de maladies professionnels ont été acceptés à ce jour par la sécurité sociale nigérienne, dont cinq concernent des Français expatriés. Quant aux Observatoires mis en place par Areva, ils n’auraient eux aussi traité que des dossiers de travailleurs français, bien que les travailleurs nigériens soient beaucoup plus nombreux et beaucoup plus exposés. Le groupe a accepté d’indemniser dans ce cadre les familles de deux anciens expatriés, en ne reconnaissant qu’une « présomption » de contamination par l’uranium. A quand un musée à la gloire des pionniers de l’uranium africain ?

    Après les Africains, les inuits canadiens

    Si elle continue à s’intéresser au Niger, où elle prévoit d’ouvrir une nouvelle mine à Imouraren avec des partenaires chinois, Areva cherche aussi à diversifier ses sources d’approvisionnement. Le groupe doit ouvrir une autre mine géante d’uranium, à Trekkopje en Namibie. Le début de la phase d’exploitation ne cesse d’être repoussée, en raison officiellement de la chute du prix de l’uranium depuis l’accident de Fukushima.
    Fin octobre 2013, en pleines négociations avec le Niger, Areva a également signé, sous l’égide du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, un contrat en vue de l’exploitation de l’uranium du désert de Gobi, en Mongolie. Un contrat là aussi contesté par les militants écologistes locaux, qui ont déjà dénoncé la pollution radioactive occasionnée par les projets pilotes d’Areva dans le pays (lire ici).
    Mais ce sont surtout les visées d’Areva sur le Grand Nord canadien qui inquiètent aujourd’hui les militants antinucléaires. Le groupe français projette en effet d’ouvrir une nouvelle mine d’uranium dans la province du Nunavut [4]. Au vu de l’expérience des autres pays et de la fragilité des écosystèmes locaux, ce projet pourrait tourner au désastre pour l’environnement et le mode de vie traditionnel des Inuits. À la pollution des sols et des eaux s’ajouteront les bouleversements sociaux que ne manquera pas d’engendrer un projet d’une telle ampleur.

    Areva « plus vert que vert »

    Les ONG locales dénoncent également un processus de décision opaque et entaché d’irrégularités, puisque les lois du Nunavut prévoient un vote public les projets d’exploitation de l’uranium, lequel n’a jamais eu lieu. Le réseau Sortir du nucléaire a fait circuler une pétition contre les projets d’Areva au Nunavut : « Après l’Afrique, Areva s’en prend aux Inuit : je dis non ! ». Déjà signée par 30 000 personnes, elle sera remise aux cabinets ministériels concernés. Actionnaire principal d’Areva, le gouvernement français a le pouvoir et la responsabilité d’obliger le groupe à sortir du déni.
    De tout cela, le musée d’Urêka ne parle pas. C’est pour cette raison qu’Areva a été nominée dans la catégorie « plus vert que vert » au Prix Pinocchio, organisé par les Amis de la terre, le Crid, Peuples Solidaires, en partenariat avec Radio Mundo Real, Basta ! et l’Observatoire des multinationales. Les votes sont ouverts jusqu’au 18 novembre 2013.
    Olivier Petitjean.

    Notes. Activer les liens sur le site : http://www.bastamag.net/article3483.html#comments
    [1] A lire sur le site d’Areva.
    [2] Lire ici et ici. Les deux principaux artisans de cette libération sont le président du Niger Mahamadou Issoufou, ingénieur des mines formé en France et ancien directeur de la mine d’Arlit, et Mohamed Akotey, ancien rebelle touareg et ancien ministre, président du Conseil d’administration d’Imarouren SA, la nouvelle mine d’Areva dans le pays.
    [3] Lire ici et ici.
    [4] Au Canada (second producteur mondial d’uranium derrière le Kazakhstan), le groupe Areva a déjà des intérêts dans des mines d’uranium de la province du Saskatchewan. Selon la presse canadienne, dans le cadre de la négociation du traité de libre commerce UE-Canada (qui a défrayé la chronique en raison du bras de fer autour des sables bitumineux), le Canada pourrait accepter de lever les restrictions aux investissements étrangers dans l’uranium, de sorte qu’Areva pourra détenir des parts majoritaires dans de nouvelles mines.


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  • Fukushima, retour au pays ?

        A Fukushima, tout va bien ! D'ailleurs il est interdit de prétendre le contraire.

    Gaulois.

     A Fukushima, les autorités prescrivent un retour au « pays natal » 

    http://www.rue89.com/2013/11/07/a-fukushima-situation-guerre-247293

    07-11-2013

    Les administrateurs du désastre de Fukushima – Etat, réseaux interlopes, scientifiques, experts, contre-experts, mouvements citoyens et organisations non gouvernementales – sont devenus les cogestionnaires de dégâts en chaîne, chacun œuvrant au nom d’un intérêt supérieur hautement revendiqué : protéger.

    L’auteur

    Thierry Ribault est co-auteur avec Nadine Ribault de « Les Sanctuaires de l’abîme : chronique du désastre de Fukushima » aux éditions de l’Encyclopédie des Nuisances, Paris, 2012.
    Que s’agissait-il de protéger cependant lorsque, en mai 2013, les décideurs ont achevé la réouverture des zones interdites ? Que protège-t-on en incitant les populations à revenir vivre sur des terres contaminées où le seuil d’inacceptabilité, fixé à 20 milliesieverts par an, est quatre fois supérieur à celui fixé à Tchernobyl – sans compter les « points-chauds » à plus de 50 millisieverts – et vingt fois plus élevé que le seuil internationalement recommandé ?
    Que protège-t-on en appelant à retrouver une « vie normale » à proximité d’un complexe nucléaire hautement dangereux : inondations, fuites d’eau contaminée, démarrage imminent d’opérations d’extraction des 400 tonnes de combustibles de la piscine du réacteur n°4, dont les produits de fission représentent 14 000 fois ceux de la bombe de Hiroshima ?
    Quelle est donc la nature de cette « protection » ici mise en œuvre par l’ensemble de la société ?
    Quelles relations incestueuses la lient pour longtemps à la soumission ?

    Associations de victimes déboutées

    Soulignant les nuisances et les limites des sociétés industrielles à l’aube du XXIe siècle, ce désastre a démontré, si besoin était encore, à quel point l’Etat, qui ne peut plus gérer les accidents de son développement, délègue à d’autres le soin de le faire. A l’intérieur de ce cadre établi et à leur corps défendant, de multiples « mouvements citoyens » ont dû faire le constat de leur impuissance.
    Les « All Stars Demo », avec à leur tête le haut du panier de la contestation anti-nucléaire nobélisée, usent plus les semelles de la piétaille manifestante que les nerfs du gouvernement. Les associations de victimes, qui mènent Tepco et l’Etat devant les tribunaux, viennent d’être déboutées. Les agriculteurs avouent ne pas consommer les aliments irradiés qu’ils mettent cependant sur le marché.
    Quant aux populations restées sur place, tétanisées par la propagande qui les condamne, incapables de décider de sauver leur vie, elles attendent une mort déclarée statistiquement probable, mais non certaine, et se font les cobayes d’une « science » eugéniste et radio-négationniste, puisque niant les effets de la radioactivité, pourtant, préalablement et scientifiquement, établies.

    Les populations fuient hors de la réalité

    Les populations, ainsi sommées de considérer la contamination radioactive telle une « mauvaise rumeur », tombent dans l’apathie, le découragement et fuient hors de la réalité. Pendant ce temps-là, ladite rumeur embauche 20.000 personnes pour la seule décontamination extérieure à la centrale, et, contrairement à ce qu’annoncent les pouvoirs publics, serait, dans ce même but, dans l’obligation de dépenser 210 milliards d’euros.
    Pendant ce temps-là, le 7 septembre 2013, à Buenos Aires, lors de son discours devant le Comité olympique international, le Premier ministre Shinzo Abe « donne la garantie absolue que les questions sanitaires ne constituent pas un problème jusqu’à présent, et qu’elles n’en constitueront pas plus à l’avenir. »
    Représenter la réalité tel un enfer n’est pas suspect ; exhorter systématiquement à la fuir l’est. Voilà pourtant le premier fondement de la protection à l’œuvre, à Fukushima, aujourd’hui.

    Une science d’ascenseur

    Le second fondement a consisté en la mise en place insidieuse d’une science d’ascenseur qui s’est construite précisément par renvois entre ses protagonistes avec, pour principale visée, l’accès optimisé à de non moins ascendantes carrières. C’est à la science ce que la « musak » est à la musique : un ersatz apparemment insignifiant, aux finalités répressives.
    Ainsi Shinobu Goto, spécialiste des sciences de l’environnement à l’université de Fukushima, dénonce-t-il la partition entre d’un côté, des citoyens, qui ne seraient qu’irrationnels et émotifs, et de l’autre, des experts scientifiques dont le jugement serait le plus pertinent dans une situation comme celle de Fukushima.
    De fait, on a vu, à travers l’exemple du désormais trop fameux professeur Shunichi Yamashita, médecin promptement nommé dès avril 2011 à la tête de l’enquête sanitaire menée par l’université de médecine de Fukushima et défenseur zélé de l’innocuité des radiations en deçà de 100 millisieverts par an, combien certains experts scientifiques savent établir des zones d’ignorance là où des certitudes avaient enfin fini par apparaître.

    Des scientifiques transformés en experts

    Les dix-neuf cas de cancer de la thyroïde jusqu’à présent officiellement détectés et opérés, parmi les enfants de Fukushima et les 25 autres cas en attente d’une intervention chirurgicale, sont ainsi considérés, par ces fossoyeurs de vérité, comme s’étant trop rapidement déclarés pour que l’on puisse considérer qu’ils aient un lien quelconque avec l’accident nucléaire.
    Pour le radiobiologiste Keith Baverstock, ancien responsable du programme de protection contre les radiations au bureau européen de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), une telle imposture renvoie précisément à la transformation de nombre de scientifiques en « experts » qui, sous couvert de s’inscrire dans le consensus établi par leur « communauté », évitent de véritables confrontations scientifiques avec leurs « pairs ».
    Obligeant chacun à ralentir le pas pour paître en toute quiétude dans les prairies des dangers avérés, et gommant les désagréables rumeurs que font circuler quelques émotifs inquiets, parce que mal informés, on a laissé épandre une science de l’oubli dont l’objectif, tel un pesticide sélectif destiné à anéantir le souvenir, est de produire les conditions psychologiques censées améliorer le bien-être et la protection de tous, menant ainsi à un niveau jamais égalé la soumission volontaire.
    Les chœurs de l’internationale nucléariste
    A qui, à quoi s’agit-il exactement de se soumettre ?
    Visant à réduire à néant une loi humaine qui veut que, paradoxalement, les contextes d’insécurité seuls permettent aux populations de penser, de décider et d’agir avec une relative liberté d’esprit, les autorités japonaises, encouragées en cela par les chœurs de l’internationale nucléariste, ont établi en pierre de touche la sécurité, quitte à lui faire prendre, dans le contexte de mise en auto-expérimentation qui caractérise désormais la situation à Fukushima, des allures d’inhumanité.
    Juan Carlos Lentijo, directeur à l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) de la division Cycle du combustible et technologie des déchets – donc manifestement rompu aux questions de l’humain et de sa destinée dans la société nucléaire – rendait récemment les conclusions de sa mission, « encourageant les institutions japonaises à accroître leurs efforts de communication relative à l’acceptabilité d’une dose allant de 1 à 20 millisieverts par an, dose qui est en conformité avec les normes internationales ».

     

    Un ouvrier nucléaire sur le site de Fukushima Daiichi, le 12 juin 2013 (Toshifumi Kitamura/AP/SIPA)

    Trois jours plus tard, Olivier Isnard, de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), entonnait la même berceuse :
    « Dans cette étape intermédiaire, et selon les recommandations internationales en vigueur, on peut revivre dans la zone contaminée à condition que le niveau d’exposition externe et de contamination interne combinés n’excède par 20 millisieverts par an. »
    Le perroquet équilibriste de l’IRSN, toutefois, nous alerte :
    « Près des maisons, les niveaux sont peut-être par endroits redevenus tolérables, mais inutile de songer à aller dans les bois cueillir des champignons alentour et les manger, car ce sont des éponges à radioactivité. »
    Autant dire – quand on sait que la périphérie de la zone de décontamination (cette dernière n’étant jamais définitive) n’excède pas les 20 mètres pour les habitations situées en bordure de forêt – que cette survie en zone contaminée, qui nous est, dans un premier temps, présentée comme « transitoirement » vivable, est dans les faits, à court comme à long terme, invivable, bien que recommandée par ceux qui prennent soin de laisser aux autres le risque de l’expérimenter.
    Cellule de protection contre le suicide
    Tout à leur recherche de la croissance perdue, les pouvoirs publics, faisant ample usage de l’oxymore du retour à la vie dans les zones contaminées, ne reculent devant rien pour établir, entre la protection et la soumission, un lien incestueux indestructible et incontournable. Ainsi, en guise d’explication aux cent suicides liés au désastre nucléaire dans les départements de
    Fukushima, d’Iwate et de Miyagi, entre juin 2011 et août 2013, notamment parmi les personnes habitant des logements provisoires, le ministère de l’Intérieur met en cause « la charge nerveuse que représente l’allongement de la période de refuge loin du pays natal ».
    Protéger les populations psychologiquement défaites, en leur prescrivant un retour au « pays natal », indispensable à leur survie, tel est l’objectif. Ramenés à l’état de tragiques dépressifs, pris en charge à la va-comme-je-te-pousse, les habitants seront, à Fukushima, soulagés de pouvoir faire appel à une cellule de protection contre le suicide, pompeusement baptisée, dans le flot des grandes ambitions qui suivent les désastres, « Centre de soin pour l’esprit ».
    750 euros pour « préjudice psychologique »
    Ne nous y trompons pas, cependant : chacun des 80 000 habitants des municipalités évacuées, proches de la centrale, pouvant prétendre à une allocation mensuelle de 750 euros pour « préjudice psychologique » – il convient de replacer cet apparent sursaut heidegerrien des autorités dans son contexte budgétaire.
    C’est d’ailleurs au nom d’une protection tout aussi trébuchante que le seuil de 20 millisieverts par an « autorisant » le retour des populations évacuées, a été prescrit par le gouvernement en décembre 2011.
    Un ministre d’Etat ayant participé aux réunions préparatoires à l’époque, confiait en mai 2013, qu’un seuil à 5 millisieverts – qui a prévalu à Tchernobyl – aurait impliqué l’évacuation d’une partie des deux plus grandes villes du département, Fukushima et Koriyama, plus de 300 000 habitants chacune, « rendant impossible le fonctionnement du département », sans compter « les inquiétudes relatives aux dédommagements supplémentaires ». Voilà qui a le mérite d’être clair.
    Rappelons, d’autre part, qu’une partie des travailleurs de la centrale de Fukushima Daiichi était, avant l’accident, recrutée parmi les habitants qui l’avoisinaient. Or, depuis le 11 mars 2011, 29 000 personnes y ont officiellement travaillé, dont 87% pour le compte de 800 sous-traitants, payées entre 4 et 8 euros de l’heure, tandis que 20 000 autres intervenaient, comme nous l’avons dit, pour la décontamination à l’extérieur du site.
    Ce pharaonique besoin de main-d’œuvre, qui ira croissant pour au moins le prochain demi-siècle, et la nécessité financière, pour Tepco, de ramener à leur niveau antérieur les salaires provisoirement relevés peu après l’accident, peuvent expliquer le recours à la noble, mais peu poétique, rhétorique du « retour au pays natal » qui, soudain, semble avoir bon dos.
    Seriner aux gens de rentrer « chez eux » est en contradiction absolue avec ce que nombre d’entre eux réclament depuis plus d’un an. Dans le cadre de la Loi de protection des enfants et des autres victimes du désastre de Fukushima, votée en juin 2012, dont les décrets d’application n’ont pas encore vu le jour, la population exige un accès plus facile et moins coûteux aux examens médicaux, et la garantie du droit au refuge et à la migration, promu par le haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Arnand Grover. Son rapport, présenté en avril dernier à Genève, a été superbement piétiné par un gouvernement japonais accaparé à mettre en œuvre un plan de protection des populations, d’une toute autre nature. Et pour cause.
    Des cuves et des hommes
    Il règne à Fukushima une atmosphère d’obsolescence programmée.
    Les cuves de stockage d’eau contaminée n’ont jamais été prévues pour durer au-delà de cinq ans et cela fera bientôt trois ans que personne ne l’ignore.
    Dès le mois de décembre 2011, Tepco avait déclaré que, compte tenu des 200 à 500 tonnes d’eau affluant chaque jour dans les bâtiments qui abritent les réacteurs, la capacité maximale de stockage de l’eau contaminée – à l’époque 155 000 m3 – serait atteinte en mars 2012 et que l’entreprise serait alors contrainte d’effectuer des rejets massifs dans l’océan.
    Dès avril 2011, Sumio Mabuchi, ministre de l’Aménagement du territoire, avait lancé un appel pour la construction d’un mur souterrain afin d’arrêter le flot d’eau sous la centrale.
    Deux ans et demi plus tard, Tepco s’oriente, pour la rondelette somme de 340 millions d’euros, vers la construction d’une « barrière de glace » de 1 400 mètres dont la seule maintenance coûterait annuellement 10 millions d’euros (hors coûts de consommation massive d’électricité). Efficacité et faisabilité d’un tel projet désormais considérées comme douteuses par les spécialistes eux-mêmes, le responsable de l’entreprise la plus au fait des techniques de congélation des sols déclarait récemment :
    « La mise en place d’une telle technologie ne peut être envisagée avant l’horizon 2015. »
    Une « situation de guerre »
    L’expertise scientifique, occupée une fois de plus à faire le jeu de la soumission par la tranquillisation des populations voulue par les autorités politiques, plutôt qu’à prouver son intelligence, Paul Reuss, ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique, déclarait voici peu :
    « La mer est spontanément et naturellement radioactive, à cause de l’uranium qu’elle contient. Donc si on en rajoute un petit peu, évidemment ce n’est pas agréable, mais ce ne sont pas des quantités considérables. »
    Moins relativiste et sans doute spontanément et naturellement plus concerné, un officier des Forces japonaises d’auto-défense évoque une « situation de guerre », tandis qu’un éditorialiste compare les fuites radioactives aux plans de l’armée impériale lors de la bataille de Guadalcanal :
    « 20 000 officiers et soldats ont péri de faim sur cette île du Pacifique, car ils ont été privés d’approvisionnement. »
    Sous-estimation des forces adverses, excès de confiance en soi, incapacité des officiers à comprendre la situation de terrain.
    Pression inhumaine sur les ouvriers
    Les décideurs sous-estimant les problèmes liés aux fuites d’eau contaminées, leur confiance dans des réservoirs de stockage et un système de décontamination dont on connaît toutes les défaillances depuis plus de deux ans, s’avérant excessive, les ouvriers de Fukushima se retrouvent à travailler sous une pression inhumaine.
    Nombre d’entre eux reversent un tiers de leur paie journalière à l’un des cinquante gangs de yakuza qui sévissent dans le département et 68% de leurs employeurs inspectés entre janvier et juin 2013, ont été pris en flagrant délit de violation du code du travail.
    Le « secrétariat d’Etat à la politique spéciale en matière d’eau contaminée », nouvelle trouvaille des autorités, aura sous peu, n’en doutons pas, des solutions à proposer.
    L’administration du désastre de Fukushima achève de sceller l’unité inextricable de la soumission et de la protection dans les sociétés industrielles et fait de cette unité une nécessité objective contre laquelle chacun se croit impuissant. Ce désastre apporte la preuve criante que la part de soumission gigantesque qu’implique désormais la citoyenneté ne garantit en retour que d’une protection feinte.
    A Fukushima, il en va désormais des hommes comme des cuves : on connaît leur durée de vie, mais on parie sur une relative élasticité de leur résistance, les uns comme les autres n’étant rien de plus que des ressources matérielles à disparition programmable, en attente de remplacement.
    Avec la collaboration de Cécile Asanuma Brice, chercheur associée à la Maison franco-japonaise de Tokyo.

    Pour aller plus loin, copier/coller les liens dans votre navigateur : 

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/energie-environnement/actu/0203112932392-fukushima-des-villages-evacues-pourraient-etre-definitivement-condamnes-626832.php

    http://ajw.asahi.com/article/0311disaster/recovery/AJ201311040066

    http://mainichi.jp/english/english/newsselect/news/20131030p2a00m0na006000c.html

    http://ajw.asahi.com/article/0311disaster/fukushima/AJ201310260046

    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hg2kmz1tP5zQ1OX5vgoVgo8E-vgA?docId=7336a499-2872-4af0-802e-ff8371efff60

    http://www.lessentiel.lu/fr/news/monde/story/31241462

    http://ajw.asahi.com/article/0311disaster/analysis/AJ201310110006

    http://www.nytimes.com/2013/10/02/world/asia/japans-nuclear-refugees-still-stuck-in-limbo.html?pagewanted=all

     

     


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  • Dassault devant les juges

        Celui-là, ce n'est pas n'importe qui. Pensez donc ! Sans doute l'un des plus grands marchands d'arme de notre temps. Autrement dit, l'un des principaux instigateurs des conflits mondiaux. Qui peut encore croire que les armes qu'il fabrique servent à aller à la pêche !

    Quand ce « Monsieur » est offusqué devant les juges, il faut traduire : Si vous êtes Dassault, c'est une remarque sans conséquence. Si vous êtes un jeune des banlieues, c'est de la rébellion, avec tout ce que cela comporte de répression.
    « Selon que vous serez puissant ou misérable ... »

    Gaulois.

     Un article de Charlie hebdo datant de 2000quio n'a pas pris une ride et qui en dit long sur le personnage :


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  • Préfets ripoux suite

    Ou Corruption et trafic d'influence de la sous-préfète !

    Sur les quelques centaines de Préfet-e-s et sous-préfet-e-s, il serait sans doute plus judicieux de compter celles et ceux qui sont honnêtes. A l'évidence, nous serions très probablement surpris du très faible pourcentage.

    En fait, la gouvernance n'est pas et de loin synonyme d'intégrité.

    Gaulois. 

     


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  • EPR au Royaume-Uni : le marketing d’EDF à plein régime

    Comme toujours, la manipulation est de mise. Heureusement Greenpeace remet les pendules à l'heure. 

    Quand aux commissaires européens, Il est indéniable qu'ils sont plus préoccupés par les coûts de financement de l'énergie nucléaire que par les dangers et risques réels de catastrophe qui pèsent sur l'Europe.

    Faut-il le préciser, la prolongation des réacteurs bien au delà de 30 ans prévus initialement n'est pas un hasard. Puisque d'une part, les nouveaux réacteurs EPR sont à la peine. D'autre part on ne sait pas démanteler les vieux réacteurs. Alors, on prend le risque insensé de prolonger les réacteurs jusqu'à 40 ans et plus, avec les risques qui vont avec ces vieillissements.

    Gaulois.

     22 octobre 2013
    http://energie-climat.greenpeace.fr/epr-au-royaume-uni-le-marketing-dedf-a-plein-regime#comment-776717

    Après des mois d’âpres négociations, le gouvernement britannique et EDF ont officialisé lundi 21 un accord sur le prix de vente de l’électricité fournie par les deux réacteurs EPR (European Pressurized Reactor) qu’EDF veut construire au Royaume-Uni, sur le site d’Hinkley Point

    Un accord présenté comme une “réussite”
    Les articles de presse ont été nombreux à signaler et à saluer cette information … Même l’Élysée a publié un communiqué dans lequel la France se félicitait de l’accord avec le Royaume-Uni. La communication d’EDF a donc tourné à plein régime, présentant cet accord comme bouclé. Alors qu’en réalité, EDF et le gouvernement Britannique se sont seulement entendu sur un prix de principe. Et c’est tout. Car la Commission européenne doit encore se prononcer sur la validité de l’accord, vis à vis du principe des limitations des subventions d’états à l’énergie.
    Cet accord est loin d’être une réalité !
    Le consortium avec les énergéticiens chinois est encore balbutiant : en effet, seul un MOU (Memorandum Of Understanding, le document spécifiant l’accord bilatéral) est aujourd’hui signé. Le contrat définitif lui, n’existe pas à ce jour.
    De surcroît, le tarif de l’électricité négocié est extrêmement élevé. Le gouvernement britannique promet au consortium exploitant les éventuels réacteurs un prix garanti de l’électricité. Or, on a appris hier que ce prix est établi à 92,5 livres le mégawattheure (soit 109 euros) et que cet accord sur le prix durera 35 ans à partir de la mise en service des réacteurs.
    92,5 livres, c’est deux fois le prix de l’électricité aujourd’hui en Grande-Bretagne! Pour comparer avec la France le prix du mégawattheure en France est de 49,50 €, selon le rapport de la Cour des Comptes de janvier 2012. Mais EDF se réjouit, dans sa communication, des 109 euros négociés en Grande-Bretagne !
    Avec cette annonce lancée avec force cocorico, le mythe de l’électricité moins chère du nucléaire prend un nouveau coup … Cet accord montre surtout que le nucléaire n’est plus compétitif et a besoin des aides d’états pour survivre.
    Des aides d’état que la Commission européenne va devoir évaluer… Car comme on peut le lire sur le site recensant la législation européenne : “Dans le contexte d’une libre concurrence au sein du marché intérieur, et notamment de l’ouverture des services publics au jeu concurrentiel, les États membres interviennent parfois par le biais de ressources publiques pour promouvoir certaines activités économiques ou protéger des industries nationales. En favorisant certaines entreprises par rapport à leurs concurrents, ces aides d’État sont susceptibles de fausser la concurrence. Les aides d’État sont interdites par le traité instituant la Communauté européenne.”

    D’ailleurs, les signaux sont au rouge ces derniers jours :
    Antoine Colombani, le porte-parole du commissaire européen à la Compétitivité Joaquin Almunia, a indiqué début octobre que les nouvelles lignes directrices européennes pour le financement du secteur de l’énergie, attendues pour le mois de novembre, ne devraient pas inclure de dispositions spécifiques pour l’énergie nucléaire. Cette position serait partagée par les autres commissaires. (lire l’article complet sur le site Actu Environnement)
    Même les marchés financiers ne semblent pas non plus tout à fait convaincus : le cours de l’action EDF n’a pas bondi de manière durable, et les analystes sont plutôt tièdes : EDF décroche le contrat nucléaire britannique, nous ne changeons pas d’avis sur le titre.
    Une belle réussite marketing d’EDF
    C’est une “belle” performance qu’EDF a réalisée… Voyez plutôt : l’énergéticien français a vendu à la Grande Bretagne, pour une somme chiffrée à 16 milliards de livres (soit près de 19 milliards d’euros) … Un projet qui n’existe pas !
    Rappelons qu’EDF veut vendre au Royaume-Uni un réacteur qui n’a pas fait ses preuves. Bien que l’EPR soit présenté comme un réacteur de “nouvelle génération”, il s’avère que c’est un réacteur standard, type PWR, auquel ont été ajoutés quelques dispositifs supplémentaires, censés (selon EDF) améliorer la sûreté. D’une puissance de 1650 MW son contenu en radio éléments en fait le réacteur le plus dangereux au monde.
    Aucun chantier EPR n’est à ce jour, achevé. Pire, les chantiers, en Finlande comme en France, rencontrent des obstacles constants, malfaçons, retards et “aléas techniques” comme préfère les qualifier EDF.
    Défaut de soudure, qualité amoindrie des bétons, vannes montées à l’envers … Des défaillances récurrentes et qui portent sur nombre de structures du site et en particulier des éléments centraux de la sûreté de la future centrale. Des trous ou des fissures ont ainsi été observés sur la cuve des réacteurs, le dôme qui protège le réacteur, ou encore le radier…
    Consulter les lettres de suivi d’incidents de l’Autorité de sûreté nucléaire.
    La mise en service à Hinkley Point est prévue en 2023.
    Rappelons qu’à la centrale nucléaire finlandaise d’Olkiluoto où le chantier EPR a démarré en 2005, la mise en service, prévue en 2009 n’aura pas lieu avant 2016. Et Olkiluoto, accuse en plus de ce retard, un surcoût très conséquent (actuellement le prix est de 5,6 milliards d’euros officiellement contre 3 milliards annoncés lors de la vente)
    A Flamanville, le chantier a déjà plus de 4 ans de retard sur les plans initiaux … Et un surcoût écrasant : en décembre 2012, EDF annonçait un énième surcoût pour l’EPR de Flamanville qui devrait, pour l’heure, coûter 8,5 milliards d’euros. En 2011, la facture de l’EPR de Flamanville était déjà passée de 3,3 à plus de 6 milliards d’euros.
    Ce projet, s’il se réalise finalement, enfermera les consommateurs britanniques dans le piège de factures plus élevées via un prix de vente au double du prix actuel de l’électricité, et faussera la politique énergétique du pays, excluant de fait les énergies renouvelables, les plus innovantes, les moins polluantes… Dont les prix sont aujourd’hui en constante diminution. Tout l’inverse du nucléaire finalement !


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  • Préfet ripou

    Le préfet ne payait pas ses PV

    De par leur fonction, les préfets sont les premiers à faire la morale aux automobilistes.
    Serions-nous assez naïfs pour croire qu'ils sont tous des petits « Saint ».
    Alors que ces hauts fonctionnaires profitent de largesses démesurées, ils n'hésitent pas à abuser du système.
    Après la préfète qui volait des meubles ; http://libre-infos.eklablog.com/-a47931540 , celui-là ne s’acquitte pas de ses PV.
    N'en doutez pas, si vous êtes l'auteur des mêmes délits, vous pouvez vous attendre aux foudres de l'enfer par les autorités et la justice.
    Vous avez dit justice ?
    Gaulois.   

    http://www.autonews.fr/dossiers/votre-quotidien/151547-demission-prefet-pv-debacq

     

     



     

     


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  • La bombe atomique qui a failli faire sauter New York en 1961

    Les pays dotés du nucléaire sont gouvernés par des dirigeants sans conscience et pour qui la vie de quelques centaines de milliers d'êtres humains ne compte pas.
    Transporter des combustibles et des déchets nucléaires, des bombes atomiques, relève d'une inconscience criminelle sans limite qui s'ajoute à l'utilisation de cette technologie mortifère.
    Les États-Unis, qui se prennent pour les gendarmes du monde, sont sans aucun doute les champions :
    http://www.dissident-media.org/infonucleaire/bombes_us.html
    Il faudra le dire et le répéter sans cesse, l'énergie nucléaire a d'abord été développée pour construire des bombes atomiques. Les réacteurs nucléaires civils y participent largement, par le recyclage de combustibles tels que  l'uranium 235 ( Hiroshima ) et le plutonium 239 ( Nagasaki ). La production d'électricité permettant de masquer le but principal de ces réacteurs. Il paraît qu'aujourd'hui les réacteurs civils ne produisent plus ces matières, aux fins de constructions de bombes A. Mais le secret et les mensonges autour du nucléaire en général sont tels qu'il est permis de douter.
    Jusqu'ici, tout va bien.

    Gaulois.


    21 septembre 2013

    http://www.rfi.fr/zoom/20130921-bombe-atomique-failli-faire-sauter-new-york-1961

    Un bombardier B-52 comme celui qui s'est écrasé en janvier 1961, en Caroline du Nord, chargé de deux bombes nucléiares.
    (PhotoTime Life Pictures/Us Air Force/Getty Images)
    Par Claire Arsenault
    Une bombe atomique américaine a failli exploser aux Etats-Unis en 1961 suite à l’accident d’un bombardier. C’est le journal britannique The Guardian qui révèle l’affaire plus de soixante ans après, suite à la « déclassification » d’un document gardé secret jusqu’à présent.
    La bombe H avait 260 fois la puissance de celle d’Hiroshima. Le 23 janvier 1961, un bombardier B-52 avec dans ses soutes deux bombes atomiques d’une charge de 4 mégatonnes chacune, se disloque en plein vol quelques minutes après son décollage. Les deux engins MK 39 Mod 2 sont largués au-dessus de Goldsboro, en Caroline du Nord.
    Une des deux bombes est désactivée conformément au processus de sécurisation qui fonctionne parfaitement ; elle sera retrouvée suspendue à son parachute, dans un arbre. Pour l’autre, les choses ne se passent pas comme prévu. Les premières des quatre étapes de désactivation prévues échouent : le parachute de la bombe s’ouvre et la mise à feu s’enclenche exactement comme lors d’un largage intentionnel. L’explosion dévastatrice est évitée de justesse grâce à un simple interrupteur à faible voltage qui fonctionne en dernier ressort.
     
    Sans ce modeste bouton, des villes aussi importantes que Washington, Baltimore, Philadelphie et même New York auraient été frappées ainsi que leurs millions d’habitants. Ces informations ont été obtenues par un journaliste du quotidien The Guardian en vertu de la loi américaine sur le droit d’informer (Freedom on Information Act). Le document de huit pages récemment déclassifié a été rédigé huit ans après ce qui aurait pu être une catastrophe majeure.
     
    « Comment j’ai appris à me méfier de la bombe H »
     

                                       Aux Etats-Unis, la bombe de Goldsboro dont les dispositifs de sécurité

                                         ont fonctionné, retrouvée accrochée à son parachute dans un arbre,

                                                                                  en janvier 1961

    À l’époque, l’accident du bombardier avait été évoqué dans la presse soulevant de nombreuses spéculations quant aux risques courus, à son insu, par la population. L'armée de l'air avait assuré à la population que les bombes n'étaient pas armées et que par conséquent il n'existait aucun risque de contamination radioactive.
     
    Toute mise en cause avait été balayée par le gouvernement de l’époque qui soutenait que jamais des vies n’avaient été menacées par des conditions de sécurité défaillantes de l’arsenal nucléaire américain. Or, dans le document que s’est procuré le Guardian, un ingénieur confirmé des laboratoires Sandia chargés de la sécurité mécanique des armes nucléaires, reconnaît qu’un seul dispositif de sécurité sur quatre a fonctionné correctement évitant ainsi une catastrophe nucléaire aux Etats-Unis.
     
    Intitulé « Goldsboro revisité, ou comment j’ai appris à me méfier de la bombe H », en référence au film de Stanley Kubrick Docteur Folamour, le rapport secret de l’ingénieur Parker Jones dit sans détour que « la bombe MK 39 Mod 2 ne possédait pas les mécanismes de sécurité appropriés pour un usage aéroporté à bord d’un B-52 ». Ce n’est qu’en heurtant le sol que le quatrième et ultime verrou de sécurité s’est déclenché, rappelle-t-il.
     
    Ce rapport secret a été découvert par le journaliste du Guardian Eric Schlosser dans le cadre de recherches en vue de publier un ouvrage sur la course aux armements. Les documents sur lesquels a travaillé ce journaliste lui ont permis de mettre au jour quelque 700 incidents et accidents significatifs impliquant 1 250 armes nucléaires pour la seule période allant de 1950 à 1968.
    « Le gouvernement américain a toujours essayé de dissimuler ces informations aux Américains, de façon à éviter toute question sur la politique des armes nucléaires » écrit Eric Schlosser. « On nous disait qu’il n’y avait aucun risque pour que ces armes explosent d’une manière accidentelle ; à Goldsboro, on a été à deux doigts que cela se produise », remarque, un rien soulagé, le journaliste.


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