• BRESIL - EXPULSION DU PEUPLE GUARANI-KAIOWÁ

    Toutes proportions gardées, nous avons en France le projet de notre Dame des Landes.

    La déclaration ci-dessous est dramatique. Les membres de cette communauté iront-ils jusqu'au suicide collectif ? Faut-il en arriver à de tels sacrifices pour que les pouvoirs en place prennent enfin conscience des drames environnementaux et humains qu'ils provoquent.

    Doit-on croire que les gouvernants de la planète sont des criminels sans conscience. Il ne faut jamais dire qu'ils sont des " irresponsables " ! Bien au contraire, ils sont " responsables " de leurs actes.

    Gaulois.

      www.raoni.com

    le Brésil signe l'arrêt de mort d'un peuple qui se prépare au suicide collectif

     
       « Nous demandons que soit décrétée une fois pour toute notre décimation totale et que soient utilisés des tracteurs pour ouvrir notre fosse commune. Ceci est notre demande faite aux juges fédéraux. »
    Ces mots tragiques, tétanisent car ils s'abattent comme une chape de plomb, comme le couperet de la hache du bourreau, tranchant comme le rasoir. Ils n'ont pas été rédigés lors d'un terrible conflit du fonds des âges. Cela se passe en 2012, au Brésil, République démocratique...
    Ces quelques lignes sont extraites d'une lettre ouverte co-signée par quelque 170 membres de la communauté Guarani-Kaiowá, hommes, femmes et enfants sous le coup d'un avis d'expulsion de leurs terres traditionnelles émis par un tribunal brésilien. Depuis 1986, 863 jeunes Guarani âgés de 14 à 24 ans ont choisi de se donner la mort (par pendaison ou empoisonnement aux pesticides) pour échapper à leur vie de misère et de peur. Voici le cri de désespoir de la communauté Guarani-Kaiowá :
    « Nous, 50 femmes, 50 hommes et 70 enfants, des communautés Guarani-Kaiowá originaires de tekoha Pyelito kue/Mbrakay, présentons par cette lettre notre situation historique et notre décision face à l’ordre d’expulsion exprimé par la Justice Fédérale de Navirai (Mato Grosso do Sul), dans le procès nº 0000032-87.2012.4.03.6006 du 29 septembre 2012.

    Nous avons été informés que nos communautés seront attaquées, violentées et explusées de la berge de notre rivière par la Justice Fédérale de Navirai elle même. Il est ainsi évident pour nous que l’action de la Justice Fédérale provoque et augmente les violences contre nos vies, en ignorant notre droit de survivre sur les berges de cette rivière, proche de notre territoire traditionel Pyelito Kue/Mbarakay (...)

    lire la suite de la lettre ouverte des Guarani-Kaiowá sur le site www.raoni.com


    Le Cacique RAONI de retour en Europe
    POUR LANCER LA CAMPAGNE "URGENCE AMAZONIE"


       Le sommet de Rio +20 (juin 2012) n’a pas été à la hauteur des espérances des peuples autochtones de l’Amazonie brésilienne. La forêt et ses habitants sont plus que jamais menacés de disparition. Face à l’urgence de la situation, PLANÈTE AMAZONE se mobilise et met en place une campagne européenne d’un commun accord avec l'Instituto Raoni, ONG brésilienne dont le Cacique Raoni est le président.

    Cette campagne sera orchestrée par PLANÈTE AMAZONE avec le soutien de l'ONG américaine, Amazon Watch, de la Société des Peuples Menacés - Suisse - et, pour la France, de Nicolas Hulot.

    Un appel adressé aux dirigeants européens aura pour objet de dénoncer les nombreuses violations aux droits de l'Homme que subissent les peuples forestiers d'Amazonie, garants de la préservation de cette forêt.

    D’autre part, il leur sera demandé de prendre des mesures concrètes pour que nos pays stoppent leur participation à la déforestation et à la destruction de la biodiversité en Amazonie (importation de soja, huile de palme ou viande, importation de bois issus de coupes illégales ou non durables en forêt tropicale, participation aux projets de barrages géants dans le bassin amazonien...).

    Le Cacique Raoni lancera enfin un un appel à la solidarité pour permettre à son peuple de construire en urgence un village dans une zone de son territoire en proie aux invasions. Cette réalisation parachèvera le travail entrepris avec le soutien du chanteur anglais Sting il y a près d'un quart de siècle.

    POURQUOI L’EUROPE ?
    En avril 1989, le Cacique Raoni quitte le Brésil pour la première fois et entame à Paris une campagne internationale (17 pays parcourus en 60 jours) pour lancer un cri d’alarme contre la déforestation. Relayé par la plupart des télévisions, celui-ci va contribuer à éveiller les consciences : la déforestation ne détruit pas seulement les dernières tribus indigènes, elle risque de compromettre notre avenir à tous.

    Le Cacique Raoni a toujours reçu un accueil favorable en Europe et le soutien de chefs d'Etat et de souverains : les présidents français François Mitterrand et Jacques Chirac, le roi d’Espagne Juan Carlos, le Prince Charles, sa sainteté le Pape Jean-Paul II…

    Dans la foulée du succès médiatique et populaire remporté par la campagne internationale du Cacique Raoni en 1989, l'impulsion de dirigeants européens lors de sommets du G7 a permis de lancer en 1992 le Programme pilote pour la conservation des forêts de l’Amazonie brésilienne (PPG7), l'initiative internationale la plus ambitieuse en matière de protection de l'environnement

    Or, 20 ans après, l’actualité récente nous enseigne que ces territoires et leurs populations sont plus que jamais menacés de disparition.

    En 1989 le réchauffement climatique n'était annoncé que par quelques scientifiques zélés. En 2012 il est un fait avéré.

    Gardant en mémoire les bonnes résolutions prises il y a près d'un quart de siècle par les pays industrialisés pour enrayer la déforestation, non appliquées pour la plupart, la Campagne "Urgence Amazonie" engagera dirigeants et citoyens à agir maintenant, sous peine de graves conséquences à court terme, pour la planète.


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    info@planeteamazone.org
    (dossier disponible sur demande). Autres infos sur le site.





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  • Notre Dame des Landes Un nouveau Larzac

    Ils ont gagné au Larzac, à Plogoff, pourquoi pas à Notre Dame des Landes.

    Gaulois.

    Soyons solidaires. la manif de réoccupation est le 17 novembre !


    N'hésitez pas à relayer l’appel le plus largement et le plus rapidement possible, afin que chacun-e puisse s’organiser pour venir. Pour ceux qui sont dans le coin, ils sont disponibles à la Vache-Rit (lieu-dit Les Domaines, Notre-Dame-des-Landes) et à B17 (Nantes). Nous appelons tous les collectifs et individuEs qui soutiennent ce projet à commencer à mobiliser et s’organiser dès maintenant à ce sujet.
    Des occupant-e-s de la zad et collectifs solidaires, qui ne lâcheront rien." :

    http://zad.nadir.org/spip.php?article66

     D'autres liens : Copiez-collez les liens dans votre navigateur
    http://lutteaeroportnddl.wordpress.com/

    http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/10/30/suivez-levacuation-de-notre-dame-des-landes-en-direct-236648

    http://www.lavieimmo.com/immobilier-international/espagne-un-aeroport-a-1-milliard-d-euros-abandonne-15242.html
    FACE AUX EXPULSIONS : MANIFESTATION DE RÉOCCUPATION ! http://blogs.mediapart.fr/blog/atenco/301012/notre-dame-des-landes-un-nouveau-larzac

    Notre Dame des Landes : c'est « l'Ayraultport » qu'il faut expulser !
    Attac France,
    Le 30 octobre 2012

    > Ce matin, depuis 8 h, des centaines de gardes mobiles tentent d’expulser les habitants du lieu-dit La Saulce à Notre Dame des Landes et continuent de détruire des maisons occupées. Ils rencontrent une résistance déterminée de la part des habitants et des citoyens venus les soutenir. Attac France condamne la répression employée face à cette résistance légitime. Elle soutient la lutte des opposants face aux appétits dévastateurs de la multinationale Vinci et exige l’arrêt immédiat des expulsions et des destructions.
    Les forces de l'ordre mobilisées sont disproportionnées et n'hésitent pas à utiliser la violence, en témoigne ce qui est arrivé à Geneviève Coiffard-Grosdoy militante d'Attac, dangereuse « anarchiste » de 65 ans pour 1m50 ! Le 24 octobre dernier elle tentait de filmer la destruction du toit de la maison de la Gaîté  Elle s'est fait "maîtriser", puis violemment arracher son caméscope au prix d'une fracture du doigt et de 21 jours d'ITT (interruption totale de travail).
    Malgré cette violence, les opposants à l'aéroport sont de plus en plus nombreux à se mobiliser. La solidarité s'organise : depuis plusieurs jours, des centaines de personnes apportent nourriture, vêtements, et matériel, pour participer à cette lutte. Des gens du coin, mais également des gens venus de loin, car la mobilisation face à ce projet d'aéroport, écologiquement désastreux, budgétairement stupide et socialement injuste prend une dimension nationale.
    >
    Cette lutte exemplaire, vieille de plusieurs dizaines d'années, devient jour après jour un symbole de la résistance à un modèle de développement destructeur de la nature et des liens sociaux. Un modèle au service de la rentabilité des capitaux, puisque c’est pour installer « l'Ayraultport de Vinci » que des centaines de personnes vont être expulsées, des paysans mis sur la paille et des milliers d’hectares de bocage massacrés.







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  • La lutte continue

    Combien de temps durera cette lutte ? Le rouleau compresseur de Vinci et du pouvoir aveugle arrivera-t-il à ses fins ?
    Nous n'avons pas le droit de laisser faire sans broncher un tel massacre.
    Gaulois.
     
    Dernières nouvelles ;
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/10/27/le-ciel-se-degage-pour-l-aeroport-de-notre-dame-des-landes_1782002_3244.html

    Le ciel se dégage pour l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes

    Le Monde
    Tout sauf une surprise" pour les opposants au nouvel aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), près de Nantes ; "une vraie satisfaction" pour les promoteurs du projet. Vendredi 26 octobre, le préfet de la région Pays de la Loire, Christian de Lavernée, a annoncé qu'il signerait avant la fin 2012 deux arrêtés autorisant le début des travaux préparatoires à la construction de la plate-forme aéroportuaire et à la desserte routière de l'équipement.
    La commission d'enquête, chargée d'examiner la bonne application de la loi sur l'eau et les mesures environnementales prévues par le concessionnaire – la société AGO (Aéroports du Grand Ouest), filiale de Vinci –, a émis un avis favorable sur le dossier. Pour autant, elle n'a pas délivré de blanc-seing. Cet avis est assorti de deux réserves – ayant pour ainsi dire force de loi, selon le préfet – et de multiples recommandations.
    La commission exige notamment l'instauration d'un collège d'experts indépendants, qui aura pour mission d'apporter "une indispensable caution scientifique" et de valider "la méthode de compensation" écologique retenue par le maître d'ouvrage, qualifiée de "nouvelle et largement expérimentale".
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    Sur ce sujet, AGO a annoncé de longue date son intention de privilégier "une approche qualitative plutôt que quantitative", suscitant une levée de boucliers de la part de ses contempteurs, qui réclament que soient préservées ou restaurées le double des zones humides détruites. M. de Lavernée approuve sans ambages le raisonnement d'AGO : "L'enjeu écologique du dossier, énonce-t-il, ne se pose pas en termes de surface mais en termes d'équivalence de fonctionnalité des zones humides. C'est une question de services rendus par l'écosystème."
    "DOMMAGE IRRÉVERSIBLE"
    Les travaux de terrassement généraux, qui créeront "un dommage irréversible à l'ensemble du site", ne pourront pas démarrer avant que le comité scientifique n'ait rendu son arbitrage, sans doute à l'automne 2013. Mais la construction d'un échangeur routier, situé hors du périmètre de ces dernières enquêtes publiques, va être lancée.
    Dans ses conclusions, la commission d'enquête impose également la signature d'un protocole avec la profession agricole. Des mesures agro-environnementales (MAE), visant à protéger la faune et la flore, devraient être adoptées en vue de favoriser "le règlement de la dette écologique". Des parcelles cultivées pourraient ainsi changer d'affectation, moyennant le versement d'indemnités par AGO.
    La commission d'enquête recommande d'être "attentif aux dommages hydrauliques susceptibles de se produire en aval des bassins de rétention". Est aussi préconisé le lancement d'une étude visant à "une meilleure insertion paysagère du stationnement des véhicules, avec l'option d'aires couvertes type silos, moins consommatrices d'espace".
    Nonobstant ces critiques, le ciel se dégage largement pour Vinci. Le feu vert du préfet intervient alors que se poursuit une vaste opération d'expulsion de militants anti-aéroport occupant des maisons vides ou des campements installés sur le site.
    Le dossier, qui a résisté au Grenelle de l'environnement sous la droite puis à la Conférence environnementale sous la nouvelle ère socialiste, a l'heur de plaire aux locataires de Matignon : c'est sous le gouvernement UMP de François Fillon que le décret d'utilité publique du projet a été publié, en février 2008. Et il bénéficie, depuis toujours, du soutien indéfectible de Jean-Marc Ayrault, ancien député et maire de Nantes. Jeudi, dans une lettre ouverte, onze organisations nationales, dont Greenpeace, ont à nouveau demandé au premier ministre de renoncer à ce projet.
    LES OPPOSANTS ACCUSENT LE COUP
    "Une nouvelle étape est franchie", se félicite Jacques Auxiette, président socialiste de la région Pays de la Loire. Par mesure de prudence, l'élu ajoute que les injonctions de la commission d'enquête devront faire l'objet "d'une très grande attention".
    Les antiaéroport – qu'ils soient habitants, élus ou responsables d'association – encaissent le coup sans faillir. Ils estiment que la Loi sur l'eau est contournée depuis le début de la procédure. "Les arrêtés du préfet seront attaqués, il n'y a pas de doute là-dessus", prévient Michel Tarin, agriculteur retraité, l'une des figures du mouvement d'opposition.
    Des recours devant le Conseil d'État et les instances européennes sont à l'étude. AGO chiffre à 9 millions d'euros l'enveloppe consacrée à la mise en oeuvre et au suivi des mesures de compensation environnementale durant ses cinquante cinq années de concession. L'aéroport doit ouvrir en 2017.

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    Une quinzaine d'opposants à la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont interrompu pendant une dizaine de minutes le programme de France Culture ce mercredi matin. Leur objectif : lire un communiqué, alors que Jean-Marc Ayrault était, lui, invité de France Inter. [Ecouter leur intervention]
    >> Futur aéroport : suivre l'actualité de Notre-Dame-des-Landes

    http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/nantes/notre-dame-des-landes-des-opposants-interviennent-en-direct-sur-france-culture-24-10-2012-1883850.php

    Interventions croisées ce mercredi matin sur les ondes de Radio France à propos de Notre-Dames-des-Landes : vers 8h25, le collectif Île-de-France de lutte contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est entré dans le studio principal de France Culture. "Nous avons passé de la musique, puis le collectif a lu son communiqué", raconte une porte-parole de la station. [Ecouter : peu après la 15e minute]
    Pendant ce temps, le Premier ministre était l'invité de France Inter, autre station de Radio France et dont les locaux se situent dans un bâtiment proche de la Maison ronde, où se trouve France Culture. A l'heure des questions des auditeurs, le sujet du futur aéroport est immanquablement arrivé au standart, via un auditeur du Morbihan, d'autant plus que les opposants avaeint mobilisé leurs troupes dès la veille sur les réseaux sociaux.
    "L'aéroport Notre-Dame-des-Landes, qui mobilise très peu d'argent public car c'est une concession, n'est pas un nouvel aéroport, c'est le transfert de l'aéroport de Nantes qui est au bord des portes de la ville et qui va bientôt arriver à saturation, à quelques kilomètres comme cela se fait dans d'autres pays", a déclaré pour sa part le Premier ministre sur France Inter, sans plus s'étendre sur le sujet.
    Le collectif, lui, a dénoncé "l'aveuglement de Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes qui en fait un combat personnel". Il a également contesté "les expulsions et les destructions d'habitats, la répression qui est d'une violence extrême, le gaspillage d'argent public, le partenariat entre l'Etat français, les collectivités locales et le groupe privé Vinci".
    Christelle, qui fait partie des opposants à l'aéroport expulsables de Notre-Dame-des-Landes, a été "très touchée" par cette initiative du collectif Île-de-France, alors que des rassemblements et manifestations des opposants au projet sont organisés dans toute la France ces derniers jours. "C'est parce qu'on en parle à d'autres endroits que ce projet tombera".


    Notre-Dame-des-Landes : début d’une guérilla champêtre sur les terres de Jean-Marc Ayrault

    http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/10/24/debut-dune-guerilla-champetre-sur-les-terres-de-jean-marc-ayrault-236497

    Notre-Dame-des-Landes : début d’une guérilla champêtre sur les terres de Jean-Marc Ayrault
    Sophie Verney-Caillat | Journaliste

    Mis à jour le samedi 27 octobre 2012 à 6h55
    L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sera-t-il le Larzac du premier ministre Jean-Marc Ayrault ? Une guérilla champêtre est en train de s’installer durablement sur la zone d’aménagement différé (ZAD) du futur aéroport du Grand-Ouest, rebaptisée la « zone à défendre » par les occupants. Le rapport de force est pour l’instant déséquilibré entre :
    une centaine de squatteurs, majoritairement des jeunes à tendance anarchiste, installés dans des maisons abandonnées et parfois dans des cabanes perchées dans les arbres ;
    des centaines de gendarmes mobiles et CRS, habillés en Robocop, déployés depuis huit jours et jusqu’à expulsion complète de tout ce petit monde.
    Mais sur un périmètre de 1 800 hectares, la tâche des forces de l’ordre est quasi impossible. A travers la forêt et les champs boueux, c’est une véritable partie de cache-cache qui s’est engagée. Et qui durera, selon la préfecture, jusqu’à ce que la douzaine de maisons et la quinzaine de cabanes visées soient rasées.
    Plusieurs plaintes
    Ces derniers jours, la tension est montée d’un cran. Les policiers ont par exemple coupé des barbelés pour passer à travers champs, laissant un troupeau de 75 vaches divaguer dans la nature. Une plainte a été déposée contre X pour dégradation volontaire, et une autre pour blessure : un militant qui prenait des photos se serait fait arracher son appareil par un policier.
    Par ailleurs, un salarié de Vinci (le concessionnaire de l’aéroport) a vu sa voiture détruite par des manifestants, et a porté plainte contre X pour « violence » et « menaces ».
    « On est toujours vivants ! »
    Michel Tarin, agriculteur à la retraite, en lutte depuis 40 ans contre le projet d’aéroport qui menace de l’exproprier, revient du terrain en soufflant. Il raconte au téléphone :

    Michel Tarin en février 2012, chez lui. (Sophie Verney-Caillat)
    « On est toujours vivants ! La police a tiré des milliers de grenades lacrymogènes pour que les gens ne s’approchent pas, mais certains arrivent à s’infiltrer, par moments.
    Devant chaque barrage de police, il y a 25-30 personnes, et il y a énormément de solidarité, on reçoit des bottes, des vivres... Des militants arrivent de tout le Grand-Ouest, Brest, Lorient, Rennes, le Maine-et-Loire, des militants du Parti de Gauche, d’EELV, des agriculteurs. »
    Cet homme avait obtenu, à l’issue d’une grève de la faim au printemps dernier, l’arrêt des expulsions tant que tous les recours juridiques ne seraient pas terminés. Mais cet accord passé avec le nouveau Premier ministre et ex-maire de Nantes, n’incluait pas les occupants sans titre, contre qui l’opération de police est dirigée.
    L’importance du déploiement policier a rapproché les « gauchistes » de la « zone à défendre » et les agriculteurs en voie d’expropriation.
    « Ce ne sont pas des squatteurs standards »
    A la préfecture de Loire-Atlantique, on ne croit pas trop à la convergence des luttes. Pourtant, pour la première fois, une conférence de presse de soutien au mouvement, réunissant neuf associations écologistes, se tient ce jeudi au siège de Greenpeace à Paris.
    Y sera dénoncé le « non-sens environnemental et économique du projet, surtout dans un contexte de crise et de transition énergétique », et une lettre ouverte commune sera envoyée à Jean-Marc Ayrault.
    Le directeur de cabinet du préfet, Patrick Lapouze, ne veut donner aucun chiffre sur l’ampleur du dispositif policier déployé depuis une semaine, mais confirme qu’il est « important » :
    « Vinci, concessionnaire de l’aéroport, et le conseil général, n’ont pu faire exécuter les procédures d’expulsion par les huissiers et ont demandé le concours de la force publique. Le préfet a souhaité que la situation soit réglée avant la trêve hivernale. »
    Le haut fonctionnaire ne mâche pas ses mots contre des opposants qu’il qualifie de « dangereux », et face à qui « la règle du jeu est simple : il faut que le rapport de forces soit extrêmement favorable aux forces de l’ordre ». Car pour lui :
    « Ce ne sont pas des squatteurs standards mais des gens qui sont dans une démarche de contestation institutionnelle violente et politique. »
    « Nettoyer la zone, puis l’interdire »
    Le préfet a finalement accepté de recevoir le Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport (le Cedpa, regroupant écologistes, Front de Gauche, NPA, MoDem, une moitié de locaux, une moitié de nationaux) mercredi.
    Mais ce jeudi matin, le préfet avait dépêché son directeur de cabinet, Patrick Lapouze, qui a parlé de la necessité de « nettoyer » la zone de ses « terroristes », selon Michel Tarin. Qui ajoute :
    « Il nous demande à nous de participer au nettoyage, on rigole ! Il nous reproche d’être solidaire de ces gens. On leur a demandé de retirer nos troupes et nous laisser tranquilles pour débattre. Ils veulent interdire la zone une fois qu’ils l’auront nettoyée.
    Nous, on appelle à manifester et à venir réoccuper le terrain. La préfecture menace d’interdire la manifestation. C’est chaud ! »
    Furieux des propos qui lui sont prêtés, le directeur de cabinet du préfet conteste avoir utilisé l’expression « nettoyer les terroristes », et précise avoir envoyé en deux fois 195 puis 80 grenades lacrymogènes. Il précise :
    « J’ai simplement demandé à M.Tarin au nom de l’ordre républicain, que nous avons en partage, de prendre ses distances avec ces gens, et de les inviter à quitter le territoire.
    Nous sommes tombés d’accord, après deux heures de discussion, pour dire que ce ne sont pas des terroristes. Ce sont des anarcho-autonomes qui se foutent de Notre-Dame-des-Landes, et veulent casser du flic et de l’institution. »

    Notre-Dame des Landes …
    Par Bernard Langlois - 25 octobre 2012
    … le grand silence des ministres écolos.
    Est-il besoin d’en dire plus ?

    (Trouvé sur twitter, via @SuperNo)
    Un ajout, ce jeudi 25 à 19H35, ce message de Geneviève, militante d’ATTAC :
    Hier mardi 23, vers 16h et quelques sur la zone, un couple de paysans chez qui j’envoyais des mails a reçu un appel tel d’un voisin : il avait été témoin du fait que les gendarmes avaient cisaillé des barbelés et barrières, et dispersé des génisses (les bleus font volontairement des dégâts pour en accuser ensuite les ’squatteurs’) J’y suis allée avec les copains pour prendre des images. Je fais court sur les circonstances, mais, pendant la démolition d’un toit, je me suis fait arracher mon caméscope, et abîmer la main gauche (je ne voulais pas lâcher l’appareil). Nous avons, non sans mal, récupéré le caméscope (mais pas sa carte...). Je suis ensuite allée voir le toubib pour constatations (il était alors presque 19h) et il m’a envoyé faire des radios ce matin.
    Après tte l’après midi à l’hosto mercredi 24, j’ai une fracture au doigt, et 21 jours d’interruption temporaire de travail Bien sur je vais porter plainte contre les flics, à 21 jours d’ITT il sera difficile de classer sans suite (à moins de 8 jrs, c’est même pas la peine d’essayer...)
    Étonnant tout de même que ces gros ’poulets’ aux hormones, soi-disant formés au maintien de l’ordre et à assurer notre ’sécurité’, soient incapables de maîtriser sans dégâts une nana de 65 ans, 1,50 m de haut et parfaitement non-violente...
    En attendant, je ne suis plus sur la zone, et je tape avec la main droite et un doigt de la gauche, et ces deux faits vont me rendre moins bavarde par écrit...
    Sur place, la lutte et la solidarité continuent, c’est çà l’important.

    Un blog à voir :
    http://www.superno.com/blog/2012/10/assourdissant-silence-mediatique-sur-la-guerre-civile-contre-lecologie-a-layraultport-de-notre-dame-des-landes/

    Le site de Bastamag :
    http://www.bastamag.net/article2741.html

    Attac France
    http://www.france.attac.org/dossiers/notre-dame-des-landes-vinci-degage


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  •  De Plogoff à Notre Dame des Landes

    Si vous pensez que le titre de l'article est un mauvais amalgame, alors inutile d'aller plus loin dans la lecture.
    Ce qui se passe à Notre Dame des Landes est indigne d'une république. J'ose le dire, l'étiquette politique n'a pas grand-chose à voir, puisque ce projet insensé a été initié par un gouvernement de droite, ne l'oublions pas avec la complicité des socialistes, Jean Marc ayrault en tête. Aujourd'hui, le nouveau gouvernement « Socialiste », comme dans bien des domaines, maintient ce projet d'aéroport inutile et destructeur de la nature sur 2 000 hectares.
    Ou sont les écologistes politiques ? Où êtes-vous, madame Cécile Duflot ? Pourtant, du temps où vous n'étiez pas ministre, vous étiez allée planter un arbre à Notre Dame des Landes, pour marquer votre soutien aux populations. Sans aucun doute l'arbre de la trahison ! Aujourd'hui ministre du logement, bâillonnée comme dans une séance sado-maso, Ayrault tenant le fouet.
    Madame Duflot, vous trahissez les unes après les autres les grandes causes que vous défendiez ! Ne pensez-vous pas qu'il est préférable de construire des logements plutôt que des aéroports ? 
    Ou sont les grands médias, à la botte des pouvoirs et si prolixes à tenter de nous formater en d'autres circonstances.
    La lutte qui se déroule actuellement à Notre Dame des Landes est exemplaire et rappelle celle de 1980 à Plogoff, qui a empêché la construction d'une centrale nucléaire. 

    Diffusez le plus largement possible (listes, sites, personnalités...) le message ci-
    dessous de deux jeunes paysans de la Confédération Paysanne (Morbihan et Var). C'est un appel qui mérite toute votre attention et ils sont d'accord pour la plus large publication possible.
    Mobilisons-nous. Organisons-nous. Ne restons pas les bras croisés à attendre le dénouement de cette lutte.
    Gaulois.

                                                           La terre de Notre Dame des Landes et les CRS

    Une vidéo remarquable :
    http://groix.revolublog.com/appel-a-rejoindre-la-zad-vainquons-vin-i-36-min-a58222171

    Le site de Agoravox :
    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/notre-dame-des-tarmacs-124847

    Si on réfléchit à ce qui se passe à Notre Dame des Landes depuis une semaine, il y a un fait vraiment inquiétant : le silence du « mouvement social français ». Depuis mardi matin, plus de 500 gardes mobiles ont envahi la campagne tranquille du Nord de Nantes, ils ont chassé les gens de leur habitat, détruit des maisons et enlevées les pierres une par une pour s'assurer qu'elles ne seraient pas rebâties. Depuis six jours, environ 200 personnes dorment chaque nuit sur des barricades, respirent des gazs lacrymo, organisent le ravitaillement des copains en première ligne, tout cela dans une non-violence exemplaire (sinon, il n'y aurait pas cet assourdissant silence médiatique!). Depuis quelques jours, des gros ballots de vêtements, de bottes, de chaussettes, de piles, de pommes, de pâtes, de légumes, de café, de jus de fruits, de barres de céréales, affluent dans le hangar qui sert de QG à la résistance, témoignant que si peu de gens osent s'aventurer dans le « territoire en guerre » qu'est devenu ce beau bocage, il existe une véritable indignation dans la population. Et enfin bon, des raisons de s'indigner il y en a tout de même : il n'a rien d'autres à faire ce gouvernement que de mobiliser des centaines de flics pendant des semaines pour chasser des gens de leur maison alors qu'il semble qu'il y ait une crise du logement dans ce pays, rien de plus urgent comme dépense que de construire un aéroport pour en remplacer un autre loin d'être saturé alors qu'on nous dit que la priorité c'est de réduire les déficits, rien de plus important que de développer le trafic aérien alors qu'il paraît qu'il y a un truc qui s'appelle le changement climatique ??? Alors pourquoi ce silence
    ? - Soit, ce qui est une possibilité réelle, le mouvement social est bien mal en point, tué par la « crise », asphixié par l'arrivée de la gauche au gouvernement, - Soit ce combat n'est pas celui du mouvement social, car ceux qui luttent pied à pied à Notre Dame des Landes ne sont pas très présentables, un peu trop boueux, avec en prime des têtes un peu trop jeunes et que donc certainement ils sont violents, donc peu fréquentables, - Soit encore vous ne savez pas quoi faire. Si c'est cette dernière option qui prime, quelques idées : La résistance à Notre Dame des Landes est incroyable. Il est incroyable que quelques centaines de personnes sans moyen financier, sans soutien logistique aucun, à part celui de quelques habitants et paysans des alentours, logeant dans des abris de fortune, sans eau, sans électricité, aux vêtements détrempés, aient résisté une semaine derrière des barricades de bric et de broc face à une véritable armée. Ils sont encore là et ne vont pas lâcher, même si il leur faudra probablement se replier à un moment ou à un autre. Il ne manque pas de courage ni de détermination à Notre Dame des Landes. Il manque de la légitimité. Et cela, vous, vous qui savez écrire, qui avez les arguments en tête, qui êtes reconnus socialement comme des gens "sérieux" , qui avez de l'audience auprès des militants de vos organisations, qui connaissez des journalistes, qui êtes en contact avec des politiques, vous qui êtes respectés, vous pouvez le donner à la lutte de Notre Dame des Landes : de la légitimité. Ce sont des choses que vous savez faire : écrire aux pages débat des journaux, organiser des conférences de presse, passer des coups de fil à
    droite à gauche, signer des tribunes collectives, intervenir lors de conférences, convaincre des gens connus d'aller à Notre Dame des Landes, ne serait-ce qu'une demi-heure, pour qu'ils puissent dire leur indignation devant les médias, puisque ces médias n'ont rien à faire de l'indignation des gens ordinaires. Vous savez faire cela et c'est vraiment le moment de le faire maintenant. Cette lutte est exemplaire et c'est aujourd'hui à chacun-e d'entre vous de permettre au mouvement social dans son ensemble de faire preuve d'une solidarité exemplaire.


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  • Juste une petite modification du titre de la rubrique qui devient : " Présentation et vie du blog ", au lieu de " Présentation du blog ".

    Gaulois.

     

    Par Gaulois dans Présentation du blog le 22 Février 2012 à 08:02
     La vie du blog

    Le blog, créé en juillet dernier approche des 2000 visiteurs. Ce n'est pas si mal.
    Comme vous l'avez sûrement constaté, j'y aborde un peu tous les sujets, avec une prédominance pour ( ou plutôt contre ) le nucléaire. Vous l'avez remarqué aussi, le ton est assez radical et critique de notre société. J'entends dire par quelques amis que je suis plutôt négatif dans l'ensemble. Ce n'est pas exactement ce que je ressent, même si effectivement je devrais Peut-être parler davantage des choses plus gaies de la vie. Mon problème, si tant est qu'il en soit un, est que je ne supporte pas l'injustice et le massacre programmé de notre environnement. J'exprime cela à ma façon, simplement, en m'aidant d'articles et de documents avec mes propres et modestes points de vue.
    Je regrette un peu quand-même qu'il n'y ait pas plus de réactions et commentaires dans lesquels les visiteurs pourraient exprimer leurs remarques et leurs désaccords sur des sujets que je ne suis pas certain de maîtriser parfaitement. Je fais certainement des erreurs d'interprétations que j'ignore. Comme je l'ai souligné à l'ouverture du blog et dans l'article précédent, je souhaite que cet espace soit un lieu d'échanges constructif, afin qu'il ne reste pas seulement une simple information.
    C'est possible grâce à vous.
    Gaulois.


    Par Gaulois dans Présentation du blog le 10 Octobre 2011 à 11:08

    Après quelques semaines de fonctionnement, mon blog sans prétention est en constante évolution. Les visiteurs sont encore peu nombreux et finalement timides. En effet, les commentaires sont quasi inexistants et c'est un peu dommage. Comme promis je vous parle de tout un peu. De mon vécu, mes expériences et, il faut bien le dire, de mes révoltes.
    Chacun des articles peut être modifié selon de nombreux critère en fonction de vos remarques et critiques pertinentes. Mais aussi en fonction de nouvelles précisions  indispensables pour la meilleure crédibilité possible.
    Bien des sujets ne sont pas ignorés des visiteurs, mais le blog est aussi et surtout un moyen supplémentaire de communications. Un très grand nombre d'informations mérite d'être connu et diffusé le plus largement possible.
    A très bientôt.
    Gaulois.


    Présentation du blog
    Publié le 20/07/2011 à 08:14 par libre-infos
     
    Le blog en quelques mots

    Bienvenue aux futurs visiteurs.
    Je m’efforcerai de faire de ce blog un lieu de partages et d’échanges de réflexions. Ce n’est qu’avec vous qu’il peut s’enrichir. Comme je ne considère pas ma propre expérience de la vie comme un modèle, je souhaite simplement et modestement la partager, au gré de votre curiosité.
    Le monde actuel nous offre une infinité de fils conducteurs pour aborder les aspects positifs ou négatifs de la société dans laquelle nous évoluons.
    Tous les commentaires sont les bienvenus et d’expression libre, si possible sans passion excessive et dans l’ouverture d’esprit, la tolérance et le respect mutuel.
    A bientôt sur cet espace.
    Gaulois.


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  • Nucléaire ; tout va bien.

    Taux de suicides élevé à la Hague.

       Que faut-il penser du nombre anormalement élevé de suicides à l'usine AREVA de la Hague ?
    Charge de travail importante ? Effets de la radioactivité ambiante sur le site ?
    Peut-être les deux conjugués ! Nous ne le saurons sans doute jamais en raison de l'omerta qui règne sur la question.
    Comme la secte nucléaire a pour habitude de dire : « Tout va bien », il n'est donc pas nécessaire de se faire du souci.

    Gaulois.

    http://www.leparisien.fr/societe/la-hague-un-nombre-de-suicides-anormalement-eleve-a-l-usine-areva-15-10-2012-2235391.php

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/10/15/nucleaire-taux-de-suicides-eleve-a-la-hague-areva-mis-en-demeure_1775792_3234.html

    L'usine Areva de La Hague, dans la Manche, est dans le collimateur de l'Etat qui a délivré une mise en demeure il y a un mois.

    En cause, un taux de fréquence des suicides des salariés du site « trois fois supérieur à la moyenne de la Manche ». Or, selon l'INSEE, ce département est le troisième plus touché par les suicides avec 29,1 suicides pour 100 000 habitants en 2009 contre 16,3 en France.

    La mise en demeure, dévoilée par le journal La Presse de la Manche, invoque des «risques pour la sûreté des installations». Elle a été transmise le 8 octobre au Comité d'Hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

    «Le chef de la santé au travail de Areva à La Hague a souligné dans le rapport d'activité 2011 un taux de fréquence des suicides au sein de l'établissement trois fois supérieur à la moyenne de la Manche, elle-même supérieure à la moyenne nationale», écrit Christine Lesdos, directrice de l'unité territoriale de la Manche de la DIRECCTE (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi). L'Etat demande «la mise en place d'un plan d'action permettant l'évaluation et la maîtrise de la charge mentale et physique de travail». Et Christine Ledos d'ajouter : «Les éléments présentés démontrent l'importance de la charge mentale et physique pour certains salariés qui génèrent des risques pour leur santé et leur sécurité et des risques pour la sûreté des installations».

    Ces derniers mois, les syndicats avaient averti à plusieurs reprises que ce site, où Areva emploie directement 3 000 personnes, et qui concentre la plus grande quantité de matière radioactive en Europe, connaissait un nombre préoccupant de suicides de salariés, chez eux dans la plupart des cas. «L'état de la santé mentale des salariés se dégrade de façon accélérée depuis deux ans», selon le rapport 2011 du chef de la santé du site. «Un volume d'heures supplémentaires conséquent a été déclaré en 2011 par des salariés non cadres du service dans lequel un salarié non cadre s'est suicidé en janvier», relève encore la direction du travail.

    Le 26 septembre, le secrétaire CFDT du CHSCT du site, Thierry Mouchel, avait déjà fait part de ses préoccupations face à la «dégradation de la santé mentale» des salariés et avait estimé que 2012 allait être «un copié-collé» de 2011. Dés 2011, les syndicats avaient alerté sur cette question inquiétante des suicides aux raisons floues et la question avait été évoquée devant la cour d'appel de Caen qui avait partiellement validé une demande d'expertise du CHSCT.

    La directrice de la communication de l'usine, Catherine Argant, a indiqué que le site avait envoyé une première réponse le 5 octobre à l'inspection du travail et préparait une réponse plus complète.

    Effondrement clandestin du parc nucléaire français !

    Qui peut croire encore au nucléaire, en dehors de ceux qui ne sont pas informés, qui ne veulent pas s'informer mais surtout, des fanatiques dangereux qui soutiennent une énergie vouée à l'échec et aux conséquences redoutables.

    Gaulois.

    Des informations fiables et pertinentes sur le site de l'observatoire du nucléaire :

    observ.nucleaire.free.fr

    Article de LaTribune.fr : http://bit.ly/Qn7WpW 
    « La très faible disponibilité du parc nucléaire booste le charbon en France »

    C'est une information cruciale, et pourtant elle ne fait la Une d'aucun média : les « performances » du parc nucléaire français sont catastrophiques, et ce depuis des mois. Il ne s'agit pas ici de faire la promotion du parc nucléaire des USA, composé de réacteurs tout aussi dangereux que ceux que l'on trouve en France, cependant, à titre de comparaison, son taux de disponibilité est continuellement aux alentours de 90% (cela signifie que, en moyenne, un réacteur des USA fonctionne 9 jours sur 10).

    Depuis des années, le parc nucléaire français a des performances bien plus faibles, aux environs de 80%, avec même un passage à 78% en 2009. Or, 10 à 12% de disponibilité en moins, c'est tout simplement gigantesque, surtout quand on sait qu'un réacteur arrêté pendant un jour coûte 1 million d'euros...

    EDF a officiellement pour objectif de remonter à 85%. Or, au détour d'un article (merci à LaTribune.fr), on apprend que « pour le quatrième mois consécutif, le coefficient de disponibilité des centrales nucléaires françaises se situe à un niveau particulièrement bas : 67,4 % ». Avec comme conséquence le recours à des centrales au charbon : la peste sauvée par le choléra ! 67% pendant 4 mois, c'est une disponibilité d'une faiblesse sidérante : le parc nucléaire français est en état de désagrégation ! Bien sûr, c'est à la fin de l'année que l'on aura le chiffre définitif mais, comme par hasard, il est bien difficile de trouver des données sur le premier semestre.
     
    Pour ce qui est de la fin de l'année, nous signalions la semaine dernière une dépêche de Reuters informant que « En France, un tiers des centrales sont arrêtées pour maintenance et les retards de remise en activité s'accumulent depuis six mois » Cela signifie que la disponibilité du parc français risque fort de rester très mauvaise cet hiver, avec au menu, des risques de pénurie lorsqu'il fera froid, et dans tous les cas de lourdes pertes financières pour la France. Et la tentation pour EDF de faire fonctionner des réacteurs qui devraient être arrêtés suite à des incidents ou pour maintenance. Tout cela va (très) mal finir...


     


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  • Malus pour chômeurs

    Il faut le dire et le répéter encore, la France s'enfonce dans des dérives dangereuses.
    Les chômeurs sont cette fois la cible de certains assureurs sans scrupules.
    C'est immonde.
    Gaulois.

    ENQUETE - Assurance auto : le "malus" des chômeurs
    Europe 1

    Un tiers des compagnies font payer plus cher les chômeurs, selon le magazine Auto Plus.
    Le paradoxe a de quoi révolter : si vous n'avez pas de travail, votre assurance auto pourrait vous coûter plus cher. Une enquête du magazine Auto Plus révèle ainsi que 11 des 27 compagnies d'assurance françaises imposent un tarif plus élevé aux chômeurs. Et l'écart n'est pas négligeable, puisqu'il grimpe jusqu'à 180 euros par an chez amaguiz.com, soit 33% du prix de l'assurance.
    Les compagnies pointées du doigt sont uniquement les "low-cost". Les assureurs traditionnels comme Axa, la Maaf, la Macif ou encore la Matmut ne proposent pas cette différence de tarifs.

    Deux clichés en guise de justification
    Comment les assureurs justifient-elles ce surcoût pour les chômeurs ? Par deux clichés, analyse Benjamin Lyonnet, journaliste chez Auto Plus au micro d'Europe 1. Le premier pourrait faire sourire : les chômeurs rouleraient plus que les salariés pour déposer leurs candidatures ou se rendre à des entretiens. Faux, répond le journaliste : "Nos deux profils ont exactement le même kilométrage, c'est-à-dire 12.500 km par an.
    "Deuxième justification : les assureurs se protègent au cas où leur client chômeur cesse de payer son assurance. "Sauf que le code des assurances est assez clair : s'il y a un problème de paiement sur une prime d'assurance, cela résilie le contrat", rétorque Benjamin Lyonnet. "Donc il n'y a aucune raison de faire payer plus cher les chômeurs", conclut-il.


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  • Basculement de la biosphère

    A la lecture de ce résumé, le lecteur sera septique. Pour les anglophones, la publication de cette synthèse dans la revue « Nature » est à lire.
    A défaut de me prononcer sur cette question, je suis de l'avis général : La terre est arrivée bien avant l'humain. Elle sera encore là bien après notre disparition.
    Gaulois.

    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/Barnoskyetal2012.pdf

    Les scientifiques le disent : la dénatalité ou la mort

    Dimanche 14 octobre 2012 par Pièces et main d’œuvre

    « Maintenant, c’est plus seulement Pièces et main d’œuvre qui le dit, c’est Nature. » Ainsi parlaient des chercheurs, il y a quelques jours dans les couloirs de la fac d’Orsay. Ils avaient tort. Bien d’autres, depuis des décennies, prophètes de malheur et oiseaux de mauvais augure, annoncent l’effondrement écologique et ses effets catastrophiques pour l’humanité. Mais pour éveiller l’attention d’universitaires diplômés et des médias, il faut la caution - tardive – de la plus prestigieuse revue scientifique du monde.
    Deux revues font autorité dans le milieu scientifique mondial. Publier dans Science ou Nature est un triomphe pour les chercheurs. Nature, publication britannique créée en 1869, est la revue scientifique interdisciplinaire la plus citée au monde.
    Le 7 juin 2012, elle a publié une synthèse signée d’une vingtaine de chercheurs internationaux (spécialistes en paléontologie, biologie, géosciences, géographie, biochimie, géologie, biodiversité, entre autres, mais aussi « écoinformatique et écologie computationnelle »), intitulée « Approching a state shift in Earth’s biosphere » (à lire ici), nous alertant d’un proche basculement de la biosphère, irréversible et brutal.
    Ayant croisé de nombreuses sources, les auteurs concluent : la conjugaison de la crise climatique, de la perte accélérée de la biodiversité, de la transformation rapide des flux d’énergie et de la dégradation générale des écosystèmes pourrait conduire à un seuil irréversible, provoquant un bouleversement comparable à celui qui a fait passer la Terre de l’ère glaciaire à l’actuelle ère inter-glaciaire, il y a 12 000 ans. Cette fois, le basculement se produirait d’un coup, sans que nul ne puisse prédire son issue – quoique les auteurs ne se montrent guère optimistes pour l’espèce humaine. Les ressources biologiques subiraient des changements rapides et imprévisibles en quelques générations.
    Deux raisons à cette agonie : la croissance démographique et de la consommation des ressources per capita. L’étude nous apprend que 43 % de la surface de la planète est déjà exploitée par l’homme (agriculture et urbanisation). Si on atteint les 50 %, on ne pourra ni empêcher, ni retarder un effondrement planétaire, estiment les auteurs. À niveau de consommation des ressources naturelles constant, nous atteindrons ce seuil avec 8,2 milliards de Terriens. Soit, selon les estimations des démographes, en 2025. Dans treize ans. « Mes collègues qui étudient les changements liés au climat dans l’histoire de la Terre sont plus qu’inquiets. En fait, certains sont terrifiés », confie Arne Mooers, l’un des co-auteurs, professeur de biodiversité à la Simon Fraser University (Canada). (1)
    L’étude publiée par Nature n’est pas terrifiante seulement pour sa revue des progrès de la catastrophe. On y sent poindre aussi la tyrannie éco-technicienne, la planification écologique et l’Enfer Vert (2), quand les scientifiques en appellent au remplacement de l’énergie fossile par d’autres sources énergétiques, à l’amélioration de l’efficacité agricole, à un meilleur management des « réservoirs de biodiversité et des services de l’écosystème ». La langue trahit les techniciens du Vivant et les gestionnaires du désastre. Deux cents ans de progrès technologique et d’industrialisation ayant abouti à la fois à l’imminence d’une catastrophe et au pilotage informatique de la société-machine, il est bien naturel de voir s’épanouir des disciplines telles que l’écoinformatique, « synthèse des sciences de l’environnement et des sciences de l’information qui définit les entités et processus des systèmes naturels dans un langage que les humains et les ordinateurs peuvent traiter. » (3)
    Aussi peut-on lire sous la plume d’un promoteur de l’intelligence artificielle, à propos de l’effondrement annoncé par Nature : « Nous sommes pour notre part confirmés dans notre propre hypothèse selon laquelle l’évolution en cours est déterminée globalement par des compétitions entre systèmes anthropotechniques échappant au volontarisme des "systèmes cognitifs" limités que nous sommes. » (4) La technologie nous a conduits au désastre ? Il nous faut plus de technologie. Décrétons le cyber-état d’urgence planétaire.
    Confions notre sort aux « systèmes cognitifs » illimités d’IBM, par exemple. Rien pour choquer la CGT, le Front de gauche, le parti industriel et ses souteneurs médiatiques, tant qu’un tel projet crée des emplois. « Pas de futur sans industrie », pouvait-on lire sur une banderole à Lyon, le 9 octobre 2012 dans la manifestation de la CGT « pour l’emploi et l’industrie ». Et le syndicat de rabâcher sur son site et dans les interviews de ses représentants : « un emploi dans l’industrie génère 3 à 5 emplois dans les services et la sous-traitance qui permettent, par la consommation des salariés, d’alimenter l’économie, donc le développement industriel et l’emploi ».
    Alimenter l’économie, donc le développement industriel et l’emploi, c’est se ruer vers le seuil irréversible des 50 % de la planète artificialisés. C’est, par exemple, dévaster les Alpes pour frayer la voie ferrée à grande vitesse Lyon-Turin et transporter plus de marchandises plus vite et plus loin. Quelques centaines d’emplois contre quelques pas de plus vers le seuil d’effondrement de la biosphère, le combat est trop inégal. Écoutons Daniel Mermet sur France Inter, en écho aux manifestants cégétistes : « Finalement c’est les histoires qui nous hantent et qui hantent ce pays en général depuis des décennies, c’est-à-dire l’emploi, c’est-à-dire les licenciements, c’est-à-dire cette hantise, cette peur, cette terreur, cette grande peur de cette époque déjà depuis longtemps ». (5) D’accord. Recréons les Ateliers nationaux, comme en 1848, et employons les chômeurs à creuser des trous, et à les reboucher – par exemple sur le chantier du Lyon-Turin.
    Entre les fous de la croissance et de l’emploi, et les aspirants à la tyrannie écolo-technicienne, quelle place est la nôtre ? Depuis des décennies, le courant luddite, anti-industriel et anti-technologie, expose la double menace de la fuite en avant techno-industrielle : la destruction de la nature est indissociable de la destruction de la liberté et de la dignité humaines. La catastrophe annoncée et les solutions avancées vérifient ces analyses, révélant les liens étroits entre saccage de la planète et société de contrainte. Puisqu’il n’y aura plus d’eau potable, d’air respirable, de sols fertiles pour tous, seule une gestion rationnelle, optimisée, automatisée et encadrée des ressources résiduelles permettra de prolonger notre survie. C’est parce que nous défendons la nature et la Terre (et non les « services rendus par l’écosystème »), et une humanité digne et émancipée que nous combattons l’industrie, la croissance, et leur moteur, les technologies.
    Dans le rituel militant, nous sommes censés finir ce texte par des mots d’ordre positifs ou du moins offensifs. Nous nous en tiendrons à ces trois-là :

     Partage de la pénurie.
     Grève du gaspillage.
     Grève des ventres.
    NOTES  http://www.sfu.ca/pamr/media-releases/2012/study-predicts-imminent-irreversible-planetary-collapse.html
     (1)
     (2) Cf L’Enfer Vert, par TomJo (éditions Badaboum, 2011) et ici
     (3) The Ecoinformatics Collaboratory at the Ground Institute for Ecological Economics, University of Vermont, cité par Wikipédia.
     (4) J.P Baquiast, http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-paul-baquiast/290612/la-course-apparemment-irreversible-leffondrement-de-la-biosphere
     (5) Là-bas si j’y suis, 12/10/12
    (Pour télécharger ce texte, cliquer sur l’icône ci-dessous.)
    Lire aussi :
     De la popullulation, Simples citoyens, 8 novembre 2004 (ici)
     À la recherche du nouvel ennemi. 2001-2025 : rudiments d’histoire contemporaine, Pièces et main d’œuvre (éditions l’Echappée, 2009)
     L’industrie de la contrainte, Pièces et main d’œuvre (éditions l’Echappée, 2011)


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  • La Radioprotection en France

    Voici quelques éléments de réflexion très éclairants sur la politique de radioprotection. Gaulois.

    Point  de vue de Yves Lenoir :

    En matière de radioprotection, les choses sont fluctuantes en France.
    un décret de 1966 signé du Ministre de la santé (dont dépendait le SCPRI - Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants) et du 1er Ministre institue le secret sur toutes les mesures de radiation et soumet les employés du service à un serment de ne jamais rien divulguer.
    Mais il se trouve que des informations sur la pollution par des mines d'uranium des étangs où la ville de Limoges puise ses eaux de boisson ont été publiées dans le bulletin du SCPRI dans les années 70. Ce bulletin était secret, sauf que le Muséum d'Histoire naturelle en recevait un exemplaire qu'un ami, Michel Genestout, anti-nucléaire militant travaillant au Muséum, lisait attentivement. Il y eut un grand scandale et le ministre de la santé fut contraint d'enjoindre le SCPRI d'ouvrir la distribution de son bulletin… sauf que les chiffres concernant la charge en radium226 des eaux de Limoges disparurent alors du bulletin ! On en resta là.

    Vous avez vu le sort fait à la relation du très grave accident (sur le plan du risque de catastrophe que l'on avait frôlée) qui affecta le réacteur PWR de Chooz en 1968. C'est le hasard qui en a mis en 1976 entre mes mains son compte-rendu en annexe d'un rapport confidentiel d'EDF, rédigé par Henri Procaccia en 1974.

    Les scandales de pollution s'égrènent au fil du temps et il apparaît que plus ils sont graves, moins les autorités sont enclines à en informer le public. En revanche les rapports de l'ASN fourmillent de relations de petits incidents mineurs, comme toute activité industrielle en connaît. Cette avalanche d'informations sans signification particulière tend à noyer le poisson, ou plutôt les gros poissons. C'est l'application bestiale de la loi qui produit ce flux massif de données. L'échelle de classement pourrait aider à se faire une idée de la gravité des incidents et anomalies. Mais elle classe les conséquences et non la gravité intrinsèque de l'événement. L'accident de Chooz serait sans doute classé entre 0 et 2, alors que l'installation se trouvait à quelques heures d'une situation de niveau 7. Dans le même ordre d'idée, les fusions partielles des réacteurs A1 et A2 de Saint-Laurent des Eaux, aisément maîtrisables car touchant des réacteurs à tubes de force, seraient sans doute classées entre 2 et 4. L'appréciation de ce à quoi on a échappé ne dérive donc pas du classement mais d'une analyse fouillée des comptes-rendus, ce qui complique énormément le contrôle indépendant.

    C'est un peu comme si on accordait plus d'importance au froissement de tôle résultant d'une manoeuvre de parking hasardeuse, incident classé 2 puisqu'il y a dommage au véhicule mais pas corporel, qu'à un assoupissement du conducteur sur autoroute, par chance sans conséquence car interrompu avant que le véhicule ne dévie trop de sa voie, qui sera donc classé zéro.

    Ce n'est pas au citoyen qu'il revient d'analyser les incidents dans les installations nucléaires pour se rendre compte de leurs potentialités en terme de danger encouru. C'est à l'Autorité de sûreté de faire le travail et d'en rendre compte. Le citoyen pourra alors se concentrer sur la situation générale des risques engendrés par l'exploitation de toutes ces usines atomiques.

    Ce que l'on connaît des dysfonctionnements, incidents et accidents est donc l'écume, une écume qui cache le gros du contenu.

    Or il y a eu une exploitation politique de l'écume. Lors de la guerre des filières entre EDF et le CEA, il s'agissait pour EDF de décrédibiliser les réacteurs graphite-gaz pour arracher l'achat de la licence Westinghouse et décider d'un programme massif de centrales PWR. On procéda en deux temps : s'allier avec l'industrie belge, Cheval de Troie de l'industrie lourde US en Europe, pour construire Chooz 1 (puis, plus tard, les réacteurs de Tihange). Ce qui permit de contourner l'opposition du Corps des Mines, du CEA, et de De Gaulle (ne pas oublier que Chooz fut construite au milieu des années 60).

    La stratégie faillit capoter à cause de l'accident de 1968, moins d'un an après la première divergence du réacteur. D'où le secret absolu maintenu sur sa gravité intrinsèque. EDF est plutôt un bastion du Corps des Ponts et Chaussées, grand rival du Corps des Mines.

    L'accident d'octobre 1969 est tellement idiot que l'hypothèse qu'il ait été volontairement provoqué est recevable. Il intervint dans la phase paroxystique de la guerre des filières. De Gaulle vient de quitter le pouvoir. Il ne reste que le PC et la CGT à circonvenir, présente en force aussi bien au CEA qu'à EDF, où elle fait la pluie et le beau temps. Boiteux fait comprendre à la section EDF que la filière graphite-gaz n'a aucun avenir à l'export à cause de son caractère proliférant et qu'on trouvera toujours les États-Unis pour en empêcher la diffusion. L'intérêt bien compris du prolétariat est que l'industrie lourde française s'approprie la technologie américaine. L'accident de Saint-Laurent est exploité pour aider à faire passer la pilule en décrédibilisant la technologie. On lui donne un maximum de publicité. Le terrain avait été préparé quelques années avant lorsqu'une fuite sur les conditions hasardeuses de la construction d'EDF 3 de Chinon fut relayée par le Canard Enchaîné en décembre 1966. Une mission du ministère de l'industrie (mon père en faisait partie) vint inspecter le site et constater que des tuyaux destinés au réacteur rouillaient en plein air. La presse satirique était sans doute à cent lieues de se voir comme la courroie de transmission d'une manipulation stratégique de l'opinion (ce ne sont pas quelques microns de rouille sur quelques tuyaux qui auraient affaibli le réacteur).

    Le compromis historique sur lequel tout le monde finalement s'accorda fut de donner au CEA tous les moyens pour engager le développement industriel des surgénérateurs : extension de l'usine de La Hague et adaptation au retraitement des combustibles oxydes (absolument pas prévu au départ), construction de Phénix, accords de Nice pour obtenir le concours surtout financier des Allemands (avec qui on travaillait de concert sur les surgénérateurs depuis le début des années 60 à Cadarache et à Karlsruhe), puis  des Italiens, d'où sortira la NERSA, pour construire Superphénix. La stratégie finalisée au milieu des années 75 consistait à planifier le remplacement progressif des PWR à partir des successeurs de Superphénix, le temps d'avoir constitué un stock de Pu suffisant à partir des PWR puis du retraitement des surgénérateurs (il faut avoir un cœur de réserve avant de faire diverger un surgénérateur, ce qui demande beaucoup de Pu et donc beaucoup d'argent, caché ou non — officiellement, dans les comptes, le Pu est gratuit comme sous-produit d'une opération "écologique", le retraitement des combustibles). Une deuxième extension de l'usine de la Hague, financée par les électriciens étrangers pour retraiter leurs combustibles, fut négociée de haute lutte, ce qui ajoutait potentiellement le Pu des Allemands, des Suédois, des Hollandais, des Suisses, des Belges etc à celui tiré des combustibles EDF. Pareille perspective enthousiasma la CGT, le Corps des Mines et les "visionnaires" qui peuplent les partis politiques et les syndicats, ceux qui aujourd'hui défendent fanatiquement iTER, sans avoir la moindre idée des impasses scientifiques et technologiques dans lesquelles le projet est fourvoyé.

    L'important, on le voit bien, c'est la sauce avec laquelle on nappe la préparation. C'est elle qui emporte la conviction. L'application de la législation sur l'information nucléaire consiste à concevoir la sauce idoine. Comme c'est la secte qui détient la source des informations, elle est à même d'en faire l'usage qui convient le mieux à la réussite de ses projets.

    Pour terminer, la question de l'aide publique cachée dans le coût de production du kWh atomique. Entre 1974 et 2007, les fonds publics alloués à la recherche atomique se montent à 159 milliards d'€ (en gros 6 milliards €/an en monnaie constante). Rapporté à la production cumulée d'électricité atomique, ce chiffre correspond à une contribution publique cachée de 0,019 €/kWh, soit un peut moins de la moitié du coût de production officiel sortie alternateur. Si on y inclut cette subvention cachée, le coût de production du kWh français est un peu supérieur à celui des électriciens allemands… Mais il faut aller plus loin : le courant vendu étant taxé à 30%, le manque à gagner pour les finances publiques est donc de presque 2 milliards €/an en moyenne. Soit une dépense publique totale de 8 milliards €/an… et on pinaille pour savoir si on va augmenter ou non de 2% les plus hauts revenus pour en tirer 300 millions € ! L'écume, toujours l'écume…

    Morale de ce tour de passe-passe : la technique atomique n'est pas mature au sens où aucune autre technologie de production industrielle d'électricité, active depuis plus de 40 ans, fait appel aux fonds publics à un tel niveau pour financer ses recherches et développement. Pour preuve : au niveau mondial, les recherches sur la fission et la fusion absorbent depuis cinquante ans entre 50 à 60% de tous les budgets publics de recherche dans le secteur de l'énergie pour une production actuelle d'électricité inférieure à 2,5% de la production d'énergie finale sur Terre.

    Ces chiffres traduisent en partie le niveau de risque accepté, puisqu'une grande part de ces recherches portent sur l'amélioration de la sûreté des installations. La boucle se referme : l'information sur les incidents et pépins sert ici de diversion. C'est structurellement que la sûreté est problématique, pas dans le détail des incidents.

    Yves Lenoir.


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  • Médecins plus chères pour les vieux !

    Ce syndicat a raison, il faut taxer les vieux ! Il faut les rendre malades s'ils ne le sont pas ! Afin qu'ils deviennent complètement dépendants des services médicaux en tout genre et des médecins sans scrupules. Il faut profiter de leur faiblesse et faire du fric sur leur dos. les plumer jusqu'à ce que mort s'ensuive, mais le plus tard possible, le temps de s'enrichir. C'est très probablement pour cela que l’espérance de vie augmente. Ainsi, le business va bon train.
    Soyons sérieux, ce syndicat de médecins, sans doute ces 40 % qui refusent les « bénéficiaires de la CMU » ne peut faire pire. Ceux-là sont à coup sûr loin du serment d’Hippocrate ( aujourd'hui le serment de respecter le code de déontologie médical ) http://vmnsante.wordpress.com/2009/08/ , qu'ils ont dû jeter aux orties et remplacé par le serment du pognon (2). Leurs arguments sont une provocation envers les médecins encore honnêtes. Je peux vous assurer que ces médecins véreux font défiler dans leur cabinet les patients à la vitesse de la lumière et de la carte vital. Ils ne font pas carrière pour soigner les gens, mais pour se faire du fric. Ces médecins sont en grande partie responsables du déficit de la sécurité sociale.
    Un exemple : mon médecin traitant actuel me surveille tous les quatre mois pour le diabète, alors que le précédent souhaitait me voir tous les quinze jours, parfois chaque semaine. L'actuel prend au minimum quinze minutes pour l'auscultation alors que l'autre c'était à peine cinq minutes.
    Du côté des spécialistes, c'est encore pire. Savez-vous qu'ils sont en grande partie responsables de la désertification médicale (1). Complices des technocrates de la santé, ils émettent des rapports ou préconisations défavorables pour les petites structures. Comme par exemple les maternités des petites villes, qui ferment les unes après les autres, sous le prétexte de sécurité. Ces spécialistes ont la double étiquette de consultant interne des hôpitaux ainsi que leur cabinet dans les grandes villes. Ils ont transformé le service médical en hôpitaux usines.
    Ce que souhaite ce syndicat à l'égard de nos vieux est une mesure supplémentaire et discriminatoire pour s'engraisser davantage sur leur dos et celui de la Sécu.
    (1) Désertification très relative puisque l’Île de France et le sud de la Loire ne connaissent pas ou très peu cette pénurie. Là ou la densité de la population ou le climat sont  plus propices aux affaires.
    (2) La médecine est devenue une sciences sans conscience.

    Gaulois.
     


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  • Nucléaire en déclin.

       Finalement, le nucléaire est en déclin à travers le monde, même si quelques fanatiques de cette technologie mortifère persistent dans cette voie sans avenir. Plus vite nous en sortirons, plus vite les risques de catastrophes seront écartées
    Mais nous n'en somme hélas pas encore là. Les catastrophes toujours possibles avec les centrales existantes, le démantèlement des réacteurs en fin de vie, la gestion des déchets loin d'être résolue. A cela il faut ajouter les problèmes de construction des nouveaux réacteurs français EPR, les conflits liés à l'extraction de l'uranium dans certains pays d'Afrique, quasiment colonisés.

    Un article édité par l'excellent site de l'observatoire du nucléaire sur la compétence de la France en matière de nucléaire  : http://www.observatoire-du-nucleaire.org      

    Gaulois.

     La « compétence » du nucléaire français : Areva recalée en Tchéquie et en Finlande !

    Article du Figaro : http://bit.ly/OHMUFl 
    « Areva écarté d'un appel d'offres en Tchéquie »
    Dépêche Reuters : http://bit.ly/R6SfBJ 
    « La Finlande pourrait préférer Toshiba à Areva »
    Article de Capital.fr : http://bit.ly/ReLy0S 
    « Areva : L'action séduit les investisseurs, achetez »


    Nous pouvons voir chaque semaine que la plupart des programmes nucléaires sont virtuels et ont les plus grandes chances d'être abandonnés en cours de route. Tant mieux. Nous pouvons aussi lire dans de nombreux article que la France est « championne du nucléaire » et dispose d'une expertise que le monde entier lui envie.

    Or, même dans le cas où un programmes nucléaire serait mené à bien, la France n'aurait toujours aucune chance de construire des réacteurs à l'étranger... puisqu'elle est systématiquement écartée au profit de ses concurrents ! Par exemple, après le fameux et retentissant flop aux Emirat arabes unis (cf http://bit.ly/QgclKr ), ce sont maintenant la Tchéquie et la Finlande qui disent « non » à l'atome français et tout particulièrement au réacteur EPR.

    Rien de surprenant de la part des Finlandais, accablés par le désastre du chantier d'Olkiluoto (cf http://reacteur.epr.free.fr ). Finalement, rien de surprenant non plus de la part de Tchèques : ils n'ont certes pas testé la « compétence » du nucléaire français... mais qui n'ont aucune envie de s'y risquer. En effet, tout le monde sait que EDF (à Flamanville) et Areva (en Finlande) n'arrivent pas à construire leur pauvre EPR, personne ne veut être la victime suivante !

    Pourtant, en fin de semaine, Capital.fr se hasarde à inciter ses lecteurs... à acheter des actions d'Areva ! Et ce sous prétexte que son cours en bourse a « bondi » le 9 octobre de 14,50 euros à 14,71 euros. Et que cette hausse « vertigineuse » pourrait atteindre les 15 euros. La belle affaire : il n'y a pas si longtemps, l'action Areva valait 82 euros ! (NB : au moment où nous diffusons cette Revue de presse, l'action Areva perd près de 3% et repasse sous les 14 euros...)


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  • Le Brésil dictature économique

    Il y a quelques mois dans cette même rubrique, je vous parlais du Brésil et de ses exactions écologiques en violation des droits humain. Aujourd'hui, rien n'a vraiment changé. Les beaux discours de Dilma Rousseff, Présidente du Brésil sont en contradiction totale avec les décisions prises par ce pays. Derrière deux sommets de la Terre à Rio en 1992 et 2012 se cache la pire dictature écologique perpétrée par la sixième puissance économique mondiale.

    Gaulois.

       Le Brésil selon Dilma Rousseff : une dictature économique en guerre ouverte contre les défenseurs de l'Amazonie ?
    http://www.raoni.com/actualites-466.php
    Le Brésil défie aujourd'hui la communauté internationale en violant délibérément les droits de l'homme inscrits dans sa constitution et dans les traités internationaux qu'il a ratifié. Des entreprises françaises qui participent au développement économique du Brésil sont de fait aujourd'hui complices de ces exactions. Il faut que cesse immédiatement ces agissements qui entachent la réputation de la France, pays des droits de l'homme, et qui rangent le Brésil du côté des dictatures.
    Il y a presque deux mois, le Brésil accueillait la Conférence des Nations Unies sur le développement durable à Rio de Janeiro. Déception aux yeux du monde, Rio+20 aboutit à un texte sans ambition. Le Sommet de la Terre d’il y a 20 ans est déjà loin. Les financements peinent à être débloqués, aucun pays n’a imposé son leadership pour négocier un accord à la hauteur des enjeux. L’Europe est engluée dans la crise de la zone euro, incapable de peser dans les négociations.   

    Pourtant Dilma Rousseff, Présidente du Brésil, alors à la tribune, déclare : “Nous sommes réunis à Rio de Janeiro pour réaliser d’ambitieux progrès, pour faire preuve de courage, pour assumer des responsabilités. Nous sommes ici car le monde exige un changement”. De belles paroles mais des actes en contradiction avec celles-ci, car depuis de nombreux mois au Brésil, dans l’Etat du Para, en pleine Amazonie et donc loin des feux des projecteurs, se déroule une guerre dont l'enjeu est la destruction d'espaces de forêts et de fleuves encore vierges et la perte des droits à la terre de ses gardiens, les peuples autochtones qui y vivent. Cette guerre, c’est la présidente du Brésil elle-même qui l'a déclaré aux populations indigènes du Xingu en imposant par la force la construction de la centrale hydroélectrique de Belo Monte, un immense complexe de barrages qui, une fois construit, serait le troisième plus grand du monde.

    Belo Monte est le cheval de Troie d'une exploitation irresponsable de la forêt amazonienne dont le rôle écologique et climatique est majeur pour l'humanité toute entière. Pour développer son potentiel énergétique et conforter sa place au sein du cercle privé des grandes puissances mondiales, le Brésil a décidé de construire jusqu'à 60 barrages sur les affluents amazoniens, dont l'ambition - nous dit-on - est d'approvisionner en électricité les grandes villes du sud du pays, mais dans les faits principalement des gisements miniers considérables.

    Dans cette course effrénée, Belo Monte, vitrine de l'administration Rousseff, semble être la solution idéale, puisqu'il est censé, nous dit-on, produire une énergie « propre ». La réalité est toute autre : sa construction, entamée depuis un an, engloutirait au final plus de 668 km2 dont 400 km2 de forêt primaire, produisant ainsi d'énormes quantités de méthane (dont l'effet de serre est au moins 25 fois plus élevé que celui du CO²). Elle déplacerait plus de 20 000 personnes et au moins 24 peuples autochtones verraient leur mode de vie bouleversé en raison de la raréfaction des ressources vivrières : un ethnocide à court terme.

    Le Brésil a pris l'engagement dès 1988 de reconnaître les territoires indiens, de les démarquer et de les protéger. Il a été aidé pour cela par les pays du G7, par le biais du plus ambitieux programme international de protection de l'environnement jamais conçu, le PPG7, lancé officiellement lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992. Le pays a aussi pris l'engagement vis-à-vis de la Communauté internationale de consulter ces populations dès lors qu'elles pourraient être affectées par des projets sur leurs terres. Mais le complexe de barrages de Belo Monte a remis en question tous ces principes établis : les populations autochtones n'ont pas été consultées avant le démarrage des travaux. Ces états de fait sont aujourd'hui reconnus et décriés par les Nations Unies qui ont rappelé à l'ordre le Brésil dès 2009. La Commission interaméricaine des droits de l'homme, l'Organisation Internationale du Travail, la Cour fédérale brésilienne ont déjà toutes demandé au Brésil de revoir sa copie et de respecter ses engagements, en particulier celui de consulter au préalable les populations autochtones. En réponse, le Brésil pratique la politique de la chaise vide quand convoqué à Washington, il fait rapatrier son Ambassadeur et nomme les juges enjoints d'annuler tout verdict contraire à ses intérêts.

    Parallèlement, la déforestation fait rage afin de laisser place à une agriculture extensive écologiquement désastreuse qui spolie les peuples autochtones de leurs droits territoriaux et met littéralement en danger leurs modes de vie ancestraux.

    Espoir. Le 14 août 2012, une décision historique du tribunal régional fédéral de la 1ère région, rendue à l'unanimité des juges présents, invalide la licence des barrages hydroélectriques de Belo Monte et de Tele Pires. L’autorisation de construire donnée par le Congrès National est déclarée illégale au motif que les consultations préalables des populations indigènes affectées par le barrage n’ont pas eu lieu. L'arrêt des chantiers est exigé le jour même, sous peine d'une amende de 200 000 euros par jour. La justice, garante de la démocratie, a parlé. La nouvelle fait le tour du monde et les ONG annoncent l'événement avec la prudence de rigueur. Tous les verrous constitutionnels et juridiques censés empêcher le projet ont déjà été crochetés dans le passé par l'administration Rousseff. En sera-t-il autrement aujourd'hui après le discours de Rio +20, alors que la Coupe du Monde de Football et les Jeux Olympiques de Rio se profilent et maintenant que la mobilisation contre Belo Monte s'est mondialisée ?

    Rage. Le 28 août 2012, les résistants reçoivent la confirmation qu'ils n'ont plus rien à attendre de la justice de leur pays qu'il ne leur est pas permis de se sentir à la fois indigène et pleinement brésilien dans un pays qui, après une longue expérience militaire, inaugure une nouvelle forme de dictature, habilement camouflée sous ses atours de puissance économique émergente. En effet, le Président de la Cour Suprême Ayres Britto vient d'autoriser la reprise de la construction de Belo Monte et donc de suspendre la décision du 13 août, sans aucune enquête préalable et à la demande du gouvernement brésilien. Appliquée le 23 août au soir, la paralysie du chantier, après des mois de batailles juridiques, aura duré quatre jours, dont deux ouvrés si l'on tient compte du week-end. Tout ça pour ça ? Le 4 septembre, c’est au tour du Ministère Public fédéral de demander au Président de la Cour Suprême de reconsidérer sa décision. Le procureur général de la République, Roberto Gurgel et la vice-procureur générale, Deborah Duprah rappellent que les Indiens auraient dû être consultés par le Congrès National avant le lancement des travaux de Belo Monte. Seront-ils entendus?
    Pire encore, une information déconcertante jette encore un fois le trouble et rend d’autant plus suspicieuse la détermination de l’Etat brésilien : Belo Sun Mining Corporation, entreprise canadienne s’apprête à exploiter à 15 km du complexe de barrages de Belo Monte un gisement d’or nouvellement découvert. Le rapport d’impact environnemental du projet nous apprend que le plus grand projet d’exploitation d’or au Brésil sera approvisionné par… Belo Monte! La centrale hydroélectrique a-t-elle vraiment pour but de fournir les villes du Sud en énergie? Difficile à croire lorsqu'on se penche sur la dramatique histoire de l'industrialisation de l'Amazonie des quarante dernières années.

    Peuples indigènes, associations et mouvements écologistes ou de protection des droits de l'Homme : tous dénoncent une mascarade. La société civile brésilienne et internationale (Movimento Gota d’Agua, Movimento Xingu Vivo Para Sempre, Avaaz, Amazon Watch, Planète Amazone...) a manifesté, pétitionné... en vain. Les travaux ont donc repris comme si de rien n'était, et dans l'indifférence quasi-générale. Et pourtant, cet événement est la marque d'un basculement du pays vers une forme d'autoritarisme économique qui n'est pas sans rappeler la Russie de Poutine ou la Chine éveillée de ce début de XXIème siècle.

    Les peuples du monde jouaient leur avenir à Rio+20, les peuples indigènes jouent leur vie dans l’Etat du Para. Comme si la coupe n’était pas assez pleine, au déni de justice s'ajoute ce que l'on peut sans exagérer qualifier d'une véritable persécution du Brésil de Dilma Rousseff envers les populations indigènes du pays qu'elle dirige. Le gouvernement brésilien a émis ce mois-ci l’ordonnance 303 qui prévoit de réviser à la baisse, selon l'intérêt supérieur de l'Etat, les démarcations des terres indigènes, obtenues de haute lutte, c'est à dire de donner priorité aux projets industriels sur le droit à leur terre de ces peuples menacés. Dans un même temps, le Brésil souhaite réformer son code forestier sous l'influence du lobby des exploitants forestiers et agricoles. Même si la Présidente Dilma Rousseff y a mis un véto partiel, les modifications au Code forestier de 1965 vont permettre l'appropriation des terres autochtones par de petits exploitants agricoles qui pourront ensuite les revendre à des grandes firmes de l'agroalimentaire. Les auteurs de colonies sauvages en territoire indigène ne seront pas expropriés mais amnistiés. Un appel d'air pour tous ceux qui lorgnent sur leurs terres. Vous avez dit « preuve de courage » et « assumer ses responsabilités » ?  

    L'opposition à la construction du complexe de barrages de Belo Monte n’est pas un combat parmi d’autres. C'est d'ailleurs pour cela que les citoyens du monde entier sont chaque jour plus nombreux à exprimer leur indignation face à l'obstination de la présidente Dilma Rousseff à vouloir poursuivre coûte que coûte ce projet tant décrié, dont les dommages collatéraux pèseront lourd sur les générations à venir. Belo Monte est un symbole, car il s'attaque au cœur de la forêt amazonienne, le « poumon vert » de notre planète, rempart naturel contre le changement climatique, et à ses populations les plus emblématiques, dont le peuple du Cacique Kayapo Raoni, figure de proue de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne depuis plus de 40 ans. Un symbole, car Dilma Rousseff tente de l'imposer à un moment où l'Humanité se trouve à la croisée des chemins, alors que nous savons déjà que la destruction des environnements et écosystèmes indispensables à la vie est une voie suicidaire pour notre espèce. Un symbole, car il met brutalement en confrontation deux modèles de développement : celui de notre civilisation et celui des peuples premiers, alors qu'une cohabitation intelligente et profitable à tous est en option. Le projet Belo Monte soulève une question essentielle : quelle peut encore être la place de la nature et de la vie dans le schéma économique et sociétal de l'Homme du XXIè siècle?

    Les pays développés sont complices de cette marche arrière du droit au Brésil. Nous participons activement à la violation des droits de l'homme dans ce pays en laissant des entreprises européennes signer des contrats avec l'Etat brésilien. Aujourd'hui,  Alstom, GDF Suez, Voith-Siemens et Andritz sont partenaires de projets de barrages en Amazonie, dont des barrages géants qui ne peuvent être considérés comme source d'énergie verte. L'Etat est parfois actionnaire de ces entreprises et investit l'argent de nos impôts dans la destruction de l'Amazonie et de ses peuples. Nous ne pouvons plus rester silencieux et attendre que le balai diplomatique onusien fasse dans l'ombre son lent et précieux travail de garde-fou.

    Nous pensons que le gouvernement français à le devoir de condamner fermement l’attitude du Brésil et de dénoncer cette justice muselée au service d’un profit économique à court-terme.

    Nous pensons que le gouvernement français a pour devoir de ne pas engager les deniers publics dans des projets qui bafouent les droits de l'homme et détruisent des écosystèmes irremplaçables et vitaux pour notre avenir commun.

    Aujourd’hui, plus que jamais, le peuple doit prendre son destin en main. Nous, citoyens français ne devons pas oublier que nous sommes aussi citoyens européens et citoyens du monde et nous tenir prêts à boycotter des entreprises françaises, européennes et autres qui se rendent complices de tels agissements. En tant que consommateurs, nous avons par exemple la possibilité de faire des choix dans nos fournisseurs d'énergie domestique, d'exiger une traçabilité irréprochable pour le bois que nous utilisons, le soja, la viande, le cuir, l'alluminium et l'huile de palme importés d'Amazonie que nous consommons, souvent à notre insu (tous ces produits constituent les facteurs principaux de la déforestation).

    Parce que la présidente Dilma Rousseff est en train de faire de la démocratie brésilienne une dictature économique qui broie l'Homme et la nature, certains appellent déjà les sportifs français à envisager un boycott de la Coupe du Monde de football de 2014 et des Jeux Olympiques de 2016, tous deux prévus à Rio de Janeiro, si la sixième puissance de la planète n'a pas changé de politique d'ici ces échéances. Nous pensons en tout cas qu'il faut prendre des mesures concrètes dès maintenant, dans notre quotidien, pour cesser notre participation à cette mise à mort programmée de l'Aamzonie et de ses peuples.
    Pour que les Indiens du Brésil ne deviennent pas les Tibétains d'Amazonie, et le « Poumon de la Terre » le cancer de notre civilisation.

    PLANÈTE AMAZONE - SEPTEMBRE 2012

                                                  IMAGE : le Chef Raoni et 500 indigènes refoulés à Rio+20

    Cri de guerre - Une sorte de mur humain formé de 120 militaires et policiers munis de boucliers, masques à gaz, grenades et casques empêche un groupe de 500 Indiens, armés de flèches, de lances et de gourdins, de rejoindre la zone sécurisée du Riocentro où se tient le sommet des chefs d'Etat de Rio +20. La confrontation n'a pas eu lieu. Probablement intimidés par l'appareil militaire, les indiens ont préféré s'asseoir en face de la barrière. Dirigés par le chef Raoni, de l'ethnie Kayapo, ils ont abandonné leur projet d'invasion (...) le Secrétaire Général de la Présidence, Gilberto Carvalho, ayant apaisé les esprits.
    © dcomercio.com.br
    Date de l'article : 10/10/2012


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  • Expulsion de Roms

       Vous avez du mal à croire que cela se passe à Marseille, en France ?
    Pourtant, il faut se rendre à l'évidence. La France n'est pas le pays des droits de l'homme et encore moins de la solidarité. C'est bien la xénophobie et le racisme qui règne dans ce pays.
    Mais il est probable que Gaulois n'a pas bien compris le sens exact de « Droits de l'homme ». Les Roms et autres ethnies ne sont pas considérés par les français comme des hommes, des femmes ou tout simplement des êtres humains.
    Bientôt, n'importe qui sera expulsé pour n'importe quel motif. A Marseille comme dans d'autres cités, le fait de venir d'une autre région de France suffira pour être la cible de ces barbares « Modernes ».
    Il ne fait aucun doute que ce contexte délétère est soigneusement entretenu par les dirigeants qui savent manier, selon les circonstances, la carotte ou le bâton en s'appuyant sur la naïveté et l'ignorance des populations.
     


     

     

     

     

     

     

    Marseille : chassés jeudi par des riverains, les Roms à nouveau expulsés

    http://www.leparisien.fr/reactions/marseille-13000/marseille-deja-chasses-jeudi-les-roms-a-nouveau-expulses-02-10-2012-2197653.php

    Le 02.10.2012

     

    Jeudi, une trentaine de riverains de la cité des Créneaux, à Marseille, ont expulsé un campement d’une cinquantaine de Roms installés sur un terrain annexe depuis le début de la semaine, avant de mettre le feu à leurs affaires. | Anne-Christine Poujoulat

    Une cinquantaine de Roms ont été expulsés ce mardi, peu avant midi, par la police à Marseille. La plupart d'entre eux avaient déjà été chassés d'un camp par des habitants, jeudi. Installés depuis dimanche dans un hangar désaffecté du quartier de Bougainville, les familles ont reçu à 10 heures un arrêté d'expulsion selon la Provence. «On ne sait pas où on va aller», témoignait l'un d'eux, pendant que les policiers s'affairaient à vider les lieux.

     
    Caroline Pozmentier-Sportich, adjointe au maire déléguée au Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, a expliqué sur place que c'est à l'Etat de trouver des solutions de relogement. 

    Les Roms avaient trouvé refuge dimanche sur un site désaffecté, après s'être violemment fait expulser d'un autre camp de fortune par des habitants de la ville. Dans la nuit de jeudi à vendredi, une cinquantaine de riverains exaspérés de la cité des Créneaux, dans le quartier Saint-Louis à Marseille (15e), ont assuré eux-mêmes l'évacuation du camp qui se trouvait au pied de leurs immeubles. «En deux jours, on a eu plusieurs cambriolages. Alors on s'est rassemblé et on les a fait partir. C'est un problème de société», témoignait l'un d'eux.

    Expulsion et polémique

    Cette expulsion a ensuite provoqué vendredi un tollé des associations et une vive polémique entre élus locaux.

    La sénatrice-maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille, Samia Ghali, avait déclaré : «Je ne la condamne pas, je ne la cautionne pas, mais je comprends, quand les pouvoirs publics n'interviennent plus».

    Le maire (UMP) de Marseille Jean-Claude Gaudin avait lui estimé que les «propos insensés» de Samia Ghali, qui avait demandé l'intervention de l'armée dans les quartiers, avaient incité les habitants à se faire eux-mêmes, comme face à des Roms. «Quand une élue de la République se permet de tenir des propos insensés voilà ce qui arrive: les gens se croient eux-mêmes autorisés à régler les problèmes», a-t-il déploré.

     Certains commentaires font frémir !
    A croire que le Roms ne sont pas considérés comme des être humains.
    Pourtant, ils sont victimes des pouvoirs en place. D'abord dans leur pays, puis par ceux qui n'en veulent pas.
    C'est un peuple en errance.
    Bien sûr que l'on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ! Mais ce n'est pas une raison pour les chasser. Il serait bien plus constructif d'interpeller les élus, les députés, l'Europe, afin qu'ils interviennent efficacement auprès des pays concernés.
    Il n'est pas dit qu'un jour prochain, les Français ne se retrouvent pas à leur tour sur les routes de l'Europe.

    Gaulois.


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  • Au delà des grands médias silencieux

      Le Japon est un pays martyr à plus d'un titre. Victime des caprices de la nature, avec des tremblements de terre à répétition et souvent d'une ampleur catastrophique. Victime en 1945 avec les deux bombardements atomiques. Puis en  mars 2011, la catastrophe nucléaire de Fukushima est venue s'ajouter au Tsunami d'une ampleur terrifiante. 
    La secte criminelle nucléaire aura frappé le japon par deux fois en 66 ans.
    Les conséquences sont considérables et marqueront cette nation pour des siècles.
    Les grands médias, à la botte des pouvoirs en place et des nucléocrates restent silencieux sur ce que vivent actuellement le Japon. Seuls les médias alternatifs et indépendants nous tiennent informés. Ça ne soulage sans doute pas les souffrances de ce peuple exemplaire, mais nous ne pourrons pas prétendre que nous ne savions pas.
    Gaulois.

    Il se peut que des liens ne fonctionnent pas correctement.  

    Sur Fukushima Diary: ( traduction en français )
    Une école élémentaire publique de Tokyo exclu des parents d'un de ses cercles de réunions, leur interdit de se joindre à un SNS et déchanger des mails
    Extrait " Les parents ne peuvent plus échanger d’information y compris sur la contamination radioactive et les repas contaminés de la cantine. Le nom de l’école n’est pas communiqué."
    Article complet sur :   http://fukushima-diary.com/2012/10/elementary-school-in-tokyo-banned-parents-circle-joining-sns-exchanging-emails/

    Le maire de la ville de Kawasaki : “Les écoles servent des repas radioactifs dans un but éducatif.”
    Extrait : " Le journal de Tokyo a rapporté que M. Abe, maire de la ville de Kawasaki, affirme qu’ils servent des repas radioactifs dans les cantines dans un but éducatif.
     “Les élèves ont besoin de savoir qu’ils sont en danger en mangeant des repas scolaires radioactifs.”
    Article complet sur : http://fukushima-diary.com/2012/09/kawasaki-city-mayor-school-serves-radioactive-lunch-for-educational-purpose/

    Et sur Fukushima information :

    Confirmé : 36 % des enfants de Fukushima ont des excroissances anormales de la thyroïde et les médecins sont dans le brouillard
    Eclairage du Dr Caldicott   pour en savoir plus : http://www.scoop.it/t/fukushima-informations
    texte original en anglais : http://www.businessinsider.com/fukushima-children-have-abnormal-thyroid-growths-2012-7

    Rassemblement 
    en solidarité avec la Révolution des Hortensias devant l'ambassade du Japon à Paris
    Non redémarage des centrales nucléaires au Japon- Arrêt immédiat ailleurs
    Samedi 13 octobre à 15H  7 avenue Hoche 75008 Paris

    Pour plus d'informations se rendre sur le blog : http://erreurhumaine.wordpress.com/
    traduction du message d'invitation en anglais et en japonais.

    Entre intox et réalité

    Publiée le  9 oct. 2012 par kna60
    Selon le gouvernement Japonais, la radioactivité autour de la centrale de Fukushima Daiichi aurait diminué de presque un quart au cours des 7 derniers mois, plus vite que la décroissance naturelle des isotopes.
    Mais écoutons donc les explications d'Arnie Gundersen sur les moyens classiquement mis en oeuvre pour parvenir à ce genre de résultats.
    Puis allons voir sur le terrain, dans les zones contaminées, ce que des citoyens bénévoles mesurent dans des zones ouvertes fréquentées par tous.

    Partie 1/2 : http://youtu.be/nZHK-zC-ibQ
    Partie 2/2 : http://youtu.be/8CXhrPFAoQw

    Ces deux vidéos montrent qu'il est nécessaire que les citoyen-nes s'organisent eux-même pour contrôler la radioactivité par leurs propres mesures et assurent leur radioprotection eux-mêmes.
    Les États, démocratiques ou non, ainsi que leurs corps intermédiaires qui les constituent vous diront toujours que tout va bien ....



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  • Non à l'éolien dans le Perche

    Faut-il s'étonner de la décision des élus du canton du Theil sur Huisne ? Bien sûr que non !
    C'est une tradition dans l'orne et ici plus spécifiquement dans le Perche. Le caractère typiquement rétrograde et arriéré de cette contrée est encore démontré à travers cet article. Pourtant, les énergies renouvelables seront bientôt incontournables. Mais le Perche reste plutôt conservateur et peu ouvert. J'en veut pour preuve la commune de Bellou le Trichard dont le maire, de par sa profession, ne peut avancer un manque d'information, puisque l'éolien ne date pas d'hier et les élus ont tous les atouts pour s'informer. Dans ce cas, ça va bien au delà du manque de volonté politique. Le Perche peine à sortir de la féodalité qui le caractérise.
    Tant que la population restera soumise aux diktats d'élus plutôt orientés vers le nucléaire, le Perche restera recroquevillé sur lui-même.
    L’émancipation des Percherons ne semble pas être pour demain.
    Gaulois.     


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