Solitude

Grégaire ou  solitaire ?

    Par nature l'homme est d'instinct grégaire. Nous pourrions penser qu'une personne solitaire est dépourvue de cet instinct de groupe, mais il n'en est rien.
Être solitaire, même si cela répond à un choix de vie personnel, n'exclut pas ces racines grégaires encrées dans chacun de nous. Depuis des temps séculaires, les hommes vivent en groupe, en société plus ou moins organisée. Le solitaire est, à un moment ou un autre, confronté et dépendant de la communauté, que ce soit pour ses besoins matériels, affectifs ou de sécurité.
L'individu se sent rassuré lorsqu'il est entouré de ses congénères, il suffit de voir  les gens entassés sur une portion de plage, alors que celle-ci offre une vaste étendue « Déserte ».
Chez les animaux, je me souviens de ce magnifique reportage sur la faune marine, dans lequel nous pouvons assister au moyen de défense des Anchois. A l'attaque d'un prédateur, le banc de ces milliers de poissons réagit instantanément pour former une masse énorme en mouvement avec un synchronisme parfait. Le prédateur est impressionné et pense avoir à faire à un monstre marin...   

Quel rapport cela a-t-il avec cet article de presse me direz-vous ? C'est que là il s'agit de solitude, phénomène de société qu'il ne faut pas confondre avec les solitaires. Les personnes frappées de solitude sont, pour diverses raisons, exclues de la société bien pensante. Les uns comme les autres sont grégaires mais si les premiers sont en général exclus et isolés, les autres forment des clans, des groupes sociaux différents. Pour peu que vous soyez pauvre, va-nu-pieds, sans emploi, nécessiteux, insolvable, pouilleux, malade, handicapé, pitoyable, d'une autre race, bref, tout ce qui caractérise les signes de faiblesse aux yeux des nantis et vous êtes impitoyablement rejeté.
La solitude est souvent synonyme de descente aux enfers d'où beaucoup ne remontent pas.
Gaulois.