• Espionnage des antinucléaires par EDF :

    C'est bien connu, dès que ça dérange le pouvoir, surtout en matière de nucléaire, tout est possible.

    Finalement, la secte nucléaire agit comme telle, c'est-à-dire une secte et pas des moindre.

    Faut-il le rappeler, elle a l'aval de l'ONU, à travers l'AIEA (Agence Internationale pour l'Energie Atomique)

    Tout le reste en découle : AREVA, EDF, CEA...Etc.

    Gaulois.

    Observatoire du nucléaire - Mardi 5 février 2013

    http://www.observatoire-du-nucleaire.org

    Pourquoi la Justice n'enquête qu'à moitié...

    - Seul l'espionnage de Greenpeace par EDF a fait l'objet d'une véritable enquête
     - L'enquête sur l'espionnage de Stéphane Lhomme par EDF, pourtant fortement amorcée par le Canard enchaîné, Le Point et Médiapart, ne s'est pas enlisée par hasard : elle mène probablement à l'infiltration du Réseau Sortir du nucléaire…...
    Ce mercredi 6 février 2013, la cour d'appel de Versailles donnera son verdict dans l'affaire de l'espionnage de Greenpeace par la société EDF, laquelle devrait logiquement être à nouveau condamnée. 

    Pourtant, seule la moitié de cette étrange affaire a fait l'objet d'une véritable enquête, et ce n'est certainement pas par hasard si l'affaire de l'espionnage de Stéphane Lhomme (à l'époque porte-parole du Réseau Sortir du nucléaire) par EDF reste encore à ce jour "enlisée".
     
    Flash-Back fin 2003 : c'est l'alerte générale à EDF, en lien avec les services de l'Etat. D'une part, le 24 novembre, Stéphane Lhomme a annoncé détenir un document confidentiel défense, issu d'EDF, qui reconnaît la vulnérabilité du réacteur EPR en cas de crash d'avion de ligne (cf AFP et Figaro ici : http://bit.ly/14Bti9y )
     
    D'autre part, quelques jours à peine plus tard, une équipe de Greenpeace a réussi à pénétrer dans une centrale nucléaire, celle de Penly (cf TF1 : http://bit.ly/WLPEmc )
     
    Rapidement, il est décidé en haut lieu d'enquêter sur ces faits… et de mettre les principaux protagonistes sous surveillance. Par chance, en enquêtant sur le piratage d'un laboratoire anti-dopage (affaire du coureur Floyd Landis lors du Tour de France 2006), la Justice trouvera des pièces démontrant l'espionnage de Greenpeace par la société Kargus Consultants, mandatée à cet effet par EDF.
     
    C'est aussi en 2006, le 16 mai, que la DST fait irruption chez Stéphane Lhomme, le place en garde à vue et le "cuisine" (vainement : lire ici  http://tchernobyl.en.france.free.fr/dst.htm ) pour connaître l'identité de son informateur (cf Reuters / Nouvelobs : http://bit.ly/Y7saow )
     
    Rebelote le 26 mars 2008 : nouvelle garde à vue, nouveau "cuisinage", et nouvel échec de la police (cf Reuters / Le Point : http://bit.ly/WXJtva )
     
    Les autorités et EDF passent alors à la vitesse supérieure, illégalement mais discrètement. Heureusement, le Canard enchaîné (édition du 8 avril 2009, cf http://bit.ly/HO0UqJ ) révèle que "EDF et le RG de Bordeaux ont travaillé main dans la main à la surveillance de Stéphane Lhomme".
     
    Mais aussi que "Dès 2006, EDF avait placé sous surveillance Stéphane Lhomme. C'est l'entreprise suisse Securewyse qui, durant plusieurs mois, avait assuré cette mission (…...) Pourquoi cette insatiable curiosité ? Parce que Lhomme avait réussi à se procurer un rapport classé « Confidentiel défense » consacré à l'EPR". CQFD. (Cf aussi JDD : http://bit.ly/11n1R5j )
     
    Deux jours plus tard, le 10 avril 2009, par communiqué (cf http://bit.ly/12pxlqW ), EDF se défausse sur Securewyse, annonce résilier son contrat avec cette société, et avoue pratiquement les faits : " EDF condamne fermement toute méthode visant à obtenir des informations de manière illicite."
     
    Le 16 avril 2009, sur la base de ces données, Stéphane Lhomme se constitue partie civile auprès du TGI de Nanterre, en charge de l'affaire (cf http://bit.ly/11mTuXG )
     
    Le 23 avril 2009, le magazine Le Point apporte des éléments supplémentaires concernant les méthodes d'EDF : "La boîte mail de Stéphane Lhomme aurait été espionnée grâce à un contact chez Wanadoo" (cf http://bit.ly/rKpOAe )
     
    A priori, tout semble réuni pour que EDF soit condamnée : la Justice n'a plus qu'à utiliser les éléments déjà réunis et, sans se donner trop de mal (les protagonistes sont connus !), en réunir d'autres.
     
    C'est à ce moment que l'histoire dérape sérieusement : d'une part la Justice va mystérieusement laisser EDF tranquille sur cette partie du dossier, ne s'occupant plus que de la partie Greenpeace.
     
    Et, d'autre part, une curieuse "crise interne" apparaît subitement dans le Réseau Sortir du nucléaire fin 2009 : sous des prétextes absurdes, cachant mal l'existence d'autres raisons inavouées, le directeur du Réseau décide de licencier Stéphane Lhomme.
     
    Le Conseil d'administration s'oppose par un vote démocratique à ce licenciement, mais il est alors évincé (en violation des statuts) par l'Assemblée générale de février 2010, mise sous pression pour ce faire : une fausse grève des salariés du siège, organisée de A à Z par le directeur, permet de brandir la menace d'une disparition du Réseau… sauf si les administrateurs sont remplacés par d'autres (soigneusement recrutés en coulisse quelques temps avant l'AG) (*)
     
    L'Assemblée générale se plie à ce coup de force mais, toutefois, vote le maintien de tous les salariés au moins jusqu'à l'AG suivante, prévue en juin. Qu'à cela ne tienne : malgré ce vote qui s'impose statutairement, Stéphane Lhomme est licencié quelques temps plus tard. Mission accomplie.
     
    Pendant ce temps, anecdote croustillante quant on sait que l'espionnage de Greenpeace a été prouvé suite à une affaire de dopage cycliste, c'est finalement le dossier de l'espionnage de Stéphane Lhomme par EDF qui fait le tour de France. Du moins celui des parquets : Nanterre, Paris, Lyon, et finalement Bordeaux. Stéphane Lhomme a certes été entendu, la dernière fois en décembre 2010, mais depuis plus rien. Le dossier n'est pas classé, mais il n'est pas instruit non plus.
     
    Il est logique d'envisager que EDF et les services de police ne se sont pas contentés d'espionner Stéphane Lhomme, mais ont aussi fait le nécessaire pour qu'il soit débarqué du Réseau Sortir du nucléaire qui, c'est un fait, ne fait plus guère de vagues depuis. Cela expliquerait alors très bien la curieuse incapacité de la Justice à s'occuper de cette partie de l'affaire. Quelle autre explication autrement ?
     
    L'infiltration des mouvements militants par la police n'est d'ailleurs pas un mythe, c'est même une activité basique de la police, comme le montre par exemple l'affaire Mark Kennedy (cf Les Inrocks : http://bit.ly/HOv7bF ).
     
    De toute façon, dans tous les cas, Stéphane Lhomme a été espionné illégalement par EDF, les faits sont prouvés, et EDF les a quasiment reconnus par communiqué… (divers document ici http://edf.espionnage.free.fr )
     
    Demain mercredi, lorsque la cour d'appel de Versailles donnera son verdict dans l'affaire de l'espionnage de Greenpeace par EDF, il serait bon qu'il soit dit que la moitié du travail reste à accomplir. Par la Justice, par les médias, peu importe, mais il est grand temps…
     
    (*) Des administrateurs illégalement révoqués ont saisi la justice, le procès est fixé au 6 juin 2013 au Tribunal de grande instance de Lyon. Stéphane Lhomme a lui saisi les Prud'hommes : audience le 25 octobre 2013.


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