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Privés de cantine
Le 12 septembre dernier, donc à quelques jours de la rentrée scolaire, 9 élèves de Thonon-les-Bains ( Haute Savoie ) déjeunaient dans un restaurant du centre-ville. C'était une invitation de commerçants « Outrés » par la décision du maire, Jean DENAIS ( UMP ) de restreindre l'accès à la cantine des enfants de chômeurs. Voté par Le conseil municipal ce maire exige des demandeurs d'emploi un justificatif de présence à un entretien d'embauche ou à une formation, pour que leur enfant déjeune à la cantine « dans la limite des places disponibles » ! Cette décision du maire date d'avril dernier.
Pour qui vous prenez-vous monsieur le maire ? Et surtout pour qui prenez-vous les chômeurs ?
Mairie de Thonon-les-Bains.
« Repas de midi offert aux enfants exclus de la cantine », peut-on lire sur une panneau disposé devant le terrasse du restaurant de Jean-Louis Galland, qui avec d'autres commerçants a servi gratuitement frites, nuggets et bonbons.
Commune de 32 000 habitants près du lac Léman, Thonon-les-Bains n'aime assurément pas les pauvres.Les familles ont crié au scandale. « C'est de la discrimination. Vous imaginez un enfant à qui on dit : non tu ne peux pas manger avec tes copains parce que tes parents sont chômeurs» s'indigne le restaurateur, espérant que «le maire fasse marche arrière ».
«C'était tout simplement impossible», raconte une mère.
Du côté de la mairie, on souligne toutefois « qu'à ce jour aucun enfant, quelle que soit la situation de ses parents, a été refusé à la cantine. Le règlement a été pris dans le cas où nous serions confrontés à un manque de place ponctuel, mais cela n'a pas été encore le cas », dit le maire Jean Denais.
Faux ! «Lorsque je suis allé réinscrire mon enfant, on m'a simplement dit que ce ne serait pas possible à cause de ma situation. J'ai essayé de négocier au moins un jour par semaine: c'était tout simplement impossible», a raconté de son côté, Nathalie Bernard, en recherche d'emploi.Ces villes qui restreignent l'accès à la cantine pour les enfants de chômeurs
LEMONDE.FR | 13.09.11 | 18h32 • Mis à jour le 15.09.11 | 11h18
"La cantine scolaire est réservée en priorité aux enfants de la commune dont les deux parents travaillent." La phrase se retrouve dans nombre de réglements d'établissements d'enseignement. Seulement, restreindre l'accès des enfants à ce service en fonction de l'activité professionnelle de leurs parents ou de leur commune de résidence constitue une discrimination aux yeux de la loi. Et ces décisions municipales sont régulièrement retoquées par les tribunaux administratifs en vertu du principe d'égalité devant le service public.
Une rapide recherche sur Internet montre que de nombreux services de restauration scolaire utilisent ces critères pour restreindre l'accès, arguant du manque de places. Le journal L'Humanité annonce en avoir identifié plus de soixante-dix. Le Monde.fr a répertorié sur une carte quelques cantines contrevenant à ces dispositions, notamment dans des grandes villes.
Ces pratiques discriminatoires ne sont pas nouvelles.
En témoigne cetr article du Parisien de juin 2003
Colombes (Hauts de Seine) Les enfants de chômeurs privés de cantine
rassemblement devant la mairie, jeudi 26 Juin 18 heures, avant le conseil
municipal.
«SCANDALEUX, incroyable, inquiétant... » Les parents d'élèves ne manquent
pas de qualificatifs pour s'élever contre la municipalité, qui entend
limiter l'accès aux cantines scolaires pour les enfants des écoles
maternelles et primaires de la ville. Les parents ont reçu, par voie
postale, un contrat municipal de restauration scolaire fixant les conditions
d'inscription des enfants.
Pour que ceux-ci puissent déjeuner à la cantine, les parents doivent «
justifier d'une activité professionnelle ». Et pour les familles dont les
deux parents sont demandeurs d'emploi, les enfants n'auront la possibilité
de prendre leurs repas à l'école que deux fois par semaine. « Ces mesures
excluent les familles en difficulté », dénonce Aïssa Ben Braham, le tout
nouveau représentant de la Fédération des conseils de parents d'élèves
(FCPE) de Colombes. « Pour de nombreux enfants, malheureusement, le déjeuner
à la cantine est le seul repas équilibré de la journée. Même si la mère ne
travaille pas », insiste Aïssa Ben Braham.
« Priorité aux parents qui travaillent » Nicole Goueta, maire (UMP) de
Colombes, explique ces mesures par un engorgement continu des cantines. «
Nous ouvrons douze classes à la rentrée prochaine. Les réfectoires ne sont
pas extensibles et le nombre de repas jetés est inacceptable », argumente
l'élue. « C'est pourquoi nous avons décidé d'accorder la priorité aux
parents qui travaillent. » Pour les chômeurs, Nicole Goueta estime « qu'on
peut prendre ses rendez-vous à un autre moment que pendant le déjeuner ». La
rencontre, hier en fin de journée, entre les représentants des associations
de parents et Leila Leghmara, adjointe au maire déléguée à l'Enseignement,
n'a pas désamorcé la polémique. « La municipalité ne veut pas revoir sa
copie », commentait, hier soir, Aïssa Ben Braham. Pour rassurer les parents,
Nicole Goueta affirme que chaque cas particulier sera étudié et que
l'engagement des parents est révisable tous les trimestres. « Mais entre
ceux qui travaillent en 3 x 8, les journées de congé, les intermittents du
spectacle, le personnel hospitalier, les cas particuliers sont légion »,
estime quant à lui le représentant de la FCPE. Depuis l'arrivée des premiers
dossiers dans les boîtes aux lettres, il y a environ dix jours, une pétition
circule. Plus de mille cinq cents signatures, recueillies dans une quinzaine
d'écoles seulement, y ont été apposées. La FCE appelle à un rassemblement
devant la mairie, jeudi vers 18 heures, juste avant le conseil municipal.
Valérie Mahaut Le Parisien mardi 24 juin 2003
Quel beau pays la France !Gaulois
Tags : enfant, cantine, maire, acces, chomeurs
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