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    « Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage… »  Jean Jaurès

    Chaque année, la presse remplit ses pages sur la commémoration de l'armistice de la guerre 1914-1918, signé le 11 novembre 1918.

    Chaque année donc à cette date, une cérémonie a lieu devant les monuments aux morts. Les drapeaux de la « République » sont de sortie plusieurs jours avant la date et restent souvent plusieurs jours après. Durant la cérémonie, ce sont des discours à la gloire de la France et pour commémorer, honorer les soldats morts pour la France ! Ceci à grand renforts de sonneries militaires diverses, sonnerie aux morts et, bien entendu, le chant guerrier national « La marseillaise », véritable appel sanglant à la guerre.

    Pourtant, les soldats de l'époque n'étaient que de la chair à canon ! Des millions d'entre eux sont restés sur les champs de bataille. Lorsqu'ils refusaient de se battre, se révoltaient, fuyaient cette guerre qui n'était pas la leur, ils étaient fusillés après des procès sommaires sur ordres méprisants des barons de la guerre.

    Après la mort du dernier «poilu» français, en 2009, que peuvent encore signifier la commémoration de l'Armistice du 11 novembre et les cérémonies rituelles devant les monuments aux morts ?

    Faut-il supprimer ces rites, comme d'aucuns, dont l'Allemagne, le suggèrent ? Rites qui n'ont pour seul but de pommader les va-t-en guerre, les élus locaux et les intégristes nationalistes stupides.

    Quand cessera l'hypocrisie des dirigeants, à l'égard des populations ?

    Quand pourrons-nous enfin commémorer la paix ?

    Le Monde – 12-11-2008 : Il y a dix ans, en novembre 1998, les propos de Lionel Jospin, qui avait souhaité que les soldats fusillés pour l'exemple de 1917 "réintègrent pleinement notre mémoire collective nationale", avaient fait scandale dans une partie de la classe politique : Jacques Chirac les avait jugés "inopportuns", et le président du RPR de l'époque, Philippe Séguin, avait demandé si le premier ministre socialiste voulait aussi "réhabiliter les Waffen SS"... Le temps a passé : il paraît acquis qu'en saluant la mémoire des soldats fusillés de la "grande guerre", qui " après tant de courage, tant d'héroïsme, sont restés paralysés au moment de monter à l'assaut ", Nicolas Sarkozy ne déclenchera pas une semblable polémique. C'est à une forme de réhabilitation publique, politique et mémorielle - mais non juridique -, des quelque 600 soldats de la guerre de 1914-1918 qui furent fusillés à la suite de condamnations de la justice militaire, pour refus d'obéissance, désertion ou mutinerie, que s'est livré le président de la République, mardi 11 novembre, devant l'ossuaire de Douaumont (Meuse).

    Le chef de l'Etat a fait un geste fort, réclamé depuis longtemps par diverses associations et qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait osé entreprendre. "Je veux dire au nom de la nation que beaucoup de ceux qui furent exécutés alors ne s'étaient pas déshonorés, n'avaient pas été des lâches, mais que simplement ils étaient allés jusqu' à l'extrême limite de leurs forces", a insisté M. Sarkozy.

    Choisissant de placer ce 90ème anniversaire de l'armistice de 1918 sous le double signe de la réconciliation et de l'Europe, M. Sarkozy avait invité le président de la Commission européenne, le Portugais José-Manuel Barroso, celui du Parlement de Strasbourg, l'Allemand Hans-Gert Pöttering, le prince Charles d'Angleterre et son épouse Camilla, le représentant de l'UE pour la politique étrangère, l'Espagnol Javier Solana, et le grand-duc Henri de Luxembourg, a assiter à cette commémoration de 14-18.

    M. Sarkozy, qui s'est également rendu au cimetière militaire allemand, a insisté sur la réconciliation franco-allemande en rappelant qu'à Douaumont, le 22 septembre 1984, "le président de la République française a mis fraternellement sa main dans la main d'un Chancelier d'Allemagne". Insistant sur les souffrances endurées par les 65 millions d'hommes mobilisés pendant la première guerre mondiale, il a ajouté : "ces souffrances, nous ne devons en oublier aucune".

    La Ligue des droits de l'homme s'est félicitée "des paroles très positives" du chef de l'Etat. "Dans une certaine mesure, il est dans la ligne de ce qu'avait dit Lionel Jospin à Craonne [Aisne], avec des réserves pourtant, puisqu'il oublie de dire que certains des fusillés étaient foncièrement des pacifistes", a déclaré au "Monde", le président de la Ligue, Jean-Pierre Dubois. Mais, estime-t-il, il ne faut pas en rester là : "il faut que les fusillés de 14-18 bénéficient d'une réhabilitation judiciaire, au cas par cas".

    "Les procès de l'époque, ajoute M. Dubois, se sont déroulés dans des conditions scandaleuses, et il faut qu'ils soient déclarés nuls et non avenus. Il faut que cette extraordinaire injustice soit réparée, que la mémoire des condamnés soit réhabilitée, pour leurs descendants. Or il semble exclu que le chef de l’État et le gouvernement franchissent une étape supplémentaire, vers une forme de réhabilitation juridique ou judiciaire."

    "Le président de la République est allé aussi loin qu'il pouvait le faire. Il s'agit d'une réhabilitation mémorielle et politique", explique un conseiller de l’Élysée.

    Qu'en est-il aujourd'hui de la réhabilitation des fusillés pour l'exemple ?

    Les médias se gardent bien de parler de certains monuments aux morts à caractère pacifique et qui dénoncent la guerre. Il en existe des dizaines en France. Je vous en cite deux, que je connais bien.

    Le premier se situe à Gentioux, petite commune paisible de 390 habitants en Creuse, dans le Limousin, terre de résistance. Le maire de l 'époque ( 1923 ) fait ériger le buste en bronze d'un enfant orphelin revêtu d'une blouse, les sabots aux pieds, la casquette à la main, brandit un poing rageur en direction de l'interminable liste des victimes.

     

     Ici, vous ne verrez pas « Tombés au champ d'honneur » ni « Morts pour la France », mais la phrase « MAUDITE SOIT LA GUERRE ! »

     Poing tendu qui exprime toute l'horreur de la guerre et le pacifisme foncier de la majorité des anciens combattants, mais qui indisposeront longtemps les autorités civiles et militaires. Le camp militaire de La Courtine est tout proche.

    Le monument ne sera jamais inauguré officiellement, car considéré ni convenable ni révérencieux !

    Cependant, depuis 1989, le monument est inscrit sur l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques au titre de « lieu de mémoire » et que l’inscription « Maudite soit la guerre » est immuable.

    Chaque année, le 11 novembre, il y a deux rassemblements. Le premier réunit les anciens combattants des dernières guerres et les élus locaux. Le second rassemblement réunit différentes organisations et individus, des pacifistes, des libre-penseurs(ses), des anarchistes, etc...qui se donnent rendez-vous autour de ce monument pacifiste et antimilitariste pour exprimer leurs refus des guerres et des armées. En 2008, ils étaient environ 250 personnes.

    Le second monument pacifiste se trouve à St Martin d'Estreaux, entre Lapalisse et Roanne, dans la Loire. Ce monument, comme celui de Gentioux, ne fut pas officiellement inauguré.

     

    Il comporte trois panneaux avec une colonne qui porte une urne funéraire. Une liste non visible sur la photographie rassemble les défunts de la guerre avec leur photo. Au centre de cette liste, une pleureuse à été sculptée en bas-relief, dans une niche qu'encadrent deux colonnes corinthiennes. Sur l'autre face du monument, que l'on voit ici, trois panneaux résolument pacifistes.

    Voici ce qui est écrit sur chacun des trois panneaux.

    Panneau de gauche :

     

    Si vis pacem para bellum ! ou

    Si tu veux la paix prépare la guerre !

    Est une devise dangereuse.

    Si vis pacem, para pacem !...ou

    Si tu veux la paix prépare la paix !

    Doit être la formule à l’avenir.

    C’est-à-dire qu’il faut améliorer l’esprit des nations

    En améliorant celui des individus

    Par une instruction assainie et largement répandue.

    Il faut que le peuple sache lire

    Et surtout comprendre la valeur de ce qu’il lit.

     

     

     

     

     

     

     

    Panneau central :


     Bilan de la guerre

    Plus de douze millions de morts !

    Autant d’individus qui ne sont pas nés !

    Plus encore de mutilés, blessés, veuves et orphelins.

    Pour d’innombrables milliards de destructions diverses

    Des fortunes scandaleuses édifiées sur la misère humaine

    Des innocents au poteau d’exécution

    Des coupables aux honneurs

    La vie atroce pour les déshérités

    La formidable note à payer

    La guerre aura-t-elle enfin assez provoqué de souffrances et de misères...? Assez tué d’hommes.... ?

    Pour qu’à leur tour les hommes aient l’intelligence et la volonté de tuer la guerre... ?

     

     

    Panneau de droite :


     Si tout l’effort produit...

    Et l’argent dépensé pour la guerre

    L’avaient été pour la paix... ?

    Pour le progrès social, industriel et économique ?

    Le sort de l’humanité serait bien différent.

    La misère serait en grande partie bannie de l’univers et les charges financières qui pèseront sur les générations futures, au lieu d’être odieuses et accablantes...

    Seraient au contraire des charges bienfaisantes de félicités universelles.

    MAUDITE SOIT LA GUERRE ET SES AUTEURS.

    Il existe d'autre monuments pacifistes et/ou humanistes. Sur ce lien, un inventaire région par région : http://moulindelangladure.typepad.fr/monumentsauxmortspacif/rgion_nord_pas_de_calais__/

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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