• Shimon Peres homme de paix ????

    Non, Shimon Peres n'était pas un homme de paix.

    Le battage médiatique autour de cet individu a quelque chose d'insultant pour le peuple palestinien.

    Seulement voilà, Israël est le pays chouchou de la France, même si la colonisation à outrance de la Palestine continue. Shimon Peres n'a rien fait pour améliorer la situation. Ce n'est pas le Nobel de la paix, tout aussi contestable qui l'a rendu meilleur. C'est devenu la coutume, le Nobel et les honneurs aux dictateurs. C'est à vomir. Alors, qui peut encore avaler la couleuvre ?

    Plus loin : http://www.legrandsoir.info/La-carriere-de-Shimon-Peres-Le-roi-des-hypocrites-d-Israel-Counterpunch.html

      Gaulois. 

    Non Shimon Peres n’était pas un homme de paix

    Les hommages gouvernementaux et médiatiques se succèdent, à l’annonce du décès du dirigeant israélien Shimon Peres, dans sa 93ème année. Chacun y va de ses trémolos sur « Shimon », censé représenter le « camp de la paix » israélien, par opposition aux « faucons » qui dirigent le pays.

    C’est de l’enfumage.

    Au cours de sa très longue carrière, terminée en apothéose comme Président de l’Etat d’Israël, Peres n’a jamais dévié d’un pouce du projet sioniste de conquête et de destruction de la Palestine.

    « L’homme de paix » ne manquait ni de talent, ni d’entregent en matière de militarisme. Dans les années 1950, il joua par exemple un rôle-clé dans l’acquisition de la technologie d’origine française qui allait permettre à Israël d’introduire l’arme atomique au Moyen-Orient (sans jamais l’avouer, soit dit en passant).

    A la différence d’un grand nombre de dirigeants politiques israéliens, Shimon Peres n’avait pas fait préalablement carrière dans l’armée. Mais cela ne le rendait pas plus pacifiste pour autant. Aucun problème, pour lui, de faire partie de coalitions gouvernementales avec des criminels assumés, comme le terroriste du groupe Stern Yitzhak Shamir devenu Premier ministre dans les années 1980, ou le tristement célèbre Ariel Sharon lors de la terrible vague de répression du peuple palestinien (plusieurs milliers de morts) au début des années 2000.

    Lorsqu’il devient lui-même temporairement Premier Ministre –épisode rare, pour l’individu, qui n’était pas très populaire dans l’opinion publique israélienne-, Peres montre que lui aussi sait jouer les « durs ». On lui doit notamment le massacre de Cana, une localité du sud du Liban, où 106 civils, réfugiés placés sous la protection de l’ONU, furent massacrés par les bombardiers de Tsahal.

    Jamais hostile à la colonisation des territoires palestiniens, malgré des légendes sur ce point diffusées à l’international, Peres a bien servi jusqu’à ses derniers jours, dans une astucieuse répartition des rôles, en vendant une image floue de « colombe », tandis que ses collègues (Netanyahou, Lieberman, etc) revendiquent leur rôle de brutes.

    Pour rappel la lettre de Mordechai Vanunu demandant au Comité du prix Nobel de la paix de retirer son nom de la liste des candidats.au Comité du Prix Nobel, intitulée : "Je ne saurais figurer sur une liste de lauréats incluant quelqu’un tel que Shimon Peres"

    Jérusalem-Est occupée, le 1er mars 2009,

    Chers membres du Comité du Prix Nobel de la Paix (Oslo),

    Je suis Mordechaï Vanunu ; j’ai été nominé à plusieurs reprises à la candidature au Prix Nobel de la Paix. C ’est également le cas, en cette année 2009.

    Par la présente, je demande au Comité de retirer mon nom de la liste des candidats, cette année. Je ne saurais en effet figurer sur une liste de lauréats incluant quelqu’un tel que Shimon Peres. Il s’agit, en effet, de l’homme qui a présidé de A jusqu’à Z à la politique d’armement nucléaire israélien.

    Peres a créé, puis développé, le centre de production d’armes atomiques de Dimona, en Israël. Exactement comme l’a fait le Dr. Khan au Pakistan, Peres a été l’homme derrière la prolifération d’armes atomiques vers l’Afrique du Sud et d’autres pays. Il a aussi été, à titre d’exemple, à l’origine du programme de tests d’armes nucléaires en Afrique du Sud, à partir de 1978.

    C’est ce même Peres qui a ordonné que je sois kidnappé à Rome, en Italie, le 30 septembre 1986, et qui a diligenté le procès secret qui m’a condamné pour espionnage et trahison à dix-huit années de prison de haute sécurité, dans un isolement total, en Israël. Jusqu’à ce jour, il persiste à s’opposer à ma liberté et à mon élargissement, ce, en dépit du fait que j’ai effectué la totalité de ma condamnation, soit dix-huit ans d’incarcération.

    Pour toutes ces raisons, je ne veux pas être nominé et je n’accepterai aucune nomination. Je dirai « Non » à toute nomination de cette nature, aussi longtemps que je ne serai pas libre, c’est-à-dire, aussi longtemps que je resterai contraint à ne pas quitter le territoire israélien.

     

    28 septembre 2016

    "Le terrorisme israélien et la retenue des Palestiniens", par Amira Hass

    "Tandis que les experts continuent d’expliquer pourquoi le « calme » a pris fin, ce qu’il faut clairement expliquer, c’est la retenue des Palestiniens face à la violence des Israéliens.", écrit dans Haaretz, Amira Hass, qui s’inscrit en faux dans la manière dont les médias présentent la situation en Israël/Palestine.

    Le 20 septembre 2016 à Hébron. Hazem Bader, AFP :

    "Le déchaînement d’agressions à coups de couteau est de retour ? La vague de terreur bat son plein une fois de plus ? Vous avez tort, Messieurs Dames. La vague, c’est un océan, la terreur n’a jamais cessé et son audace ne fait que croître. On ne l’appelle pas par son vrai nom – on la qualifie de « sécurité » : Ses auteurs se promènent librement et obéissent à l’ordre d’intimider quatre millions d’êtres humains.

    Vous faut-il une traduction ? Le régime militaire qui nous est imposé depuis des dizaines d’années, c’est de la terreur pour les Palestiniens.

    Moi aussi, je crois que c’est de la terreur car les gens sont intimidés à tel point que leur vie leur est volée et que leur santé, leur bien-être et leur maison sont détruits afin que nos maîtres jouissent de leurs droits, gagnent en politique et en économie en étendant leur territoire, par exemple Sussia, Kfar Adumim et la vallée du Jourdain où l’irrigation des fines herbes paye bien, et en exportant des armes. La terreur, ce sont des dizaines de milliers de soldats armés déployés en Judée, en Samarie et à Jérusalem, ville unifiée. Ils apportent la frayeur, car on les y envoie pour perpétuer cette infâme dépossession.

    Un individu armé d’un fusil regarde dans un miroir : il est terrorisé par l’image d’une personne qui braque une arme à feu sur lui. Ce n’est pas une illusion d’optique ; c’est cognitif. Il semble que nous ne puissions pas nous voir comme la cause, des agresseurs – disons-le franchement – des terroristes, vis-à-vis de ceux qui, depuis leur naissance vivent sous une pluie de décrets militaires, nos fusils, tanks, avions, hélicoptères et drones crachant du feu sur eux.

    Nous ne nous voyons pas ? Je corrige : Nous refusons de nous voir comme la cause. Dans un réflexe pavlovien rabattu et ennuyeux, nos médias qualifient de « vague » les agressions à coups de couteau, et avec l’aide d’analyses savantes, expliquent pourquoi le « calme » est terminé. Ça peut aussi virer au pathétique : « Une terroriste de treize ans a essayé de donner des coups de couteau, au poste de contrôle d’Eliyahu. On a tiré sur elle. Légèrement blessée ». Reportage de « Channel 7 », chaîne du colon-qui-pense. Ce reportage n’a pas changé, même après qu’il s’est avéré que le sac « suspect » que portait la fillette ne contenait rien qui puisse mettre en danger la vie de nos soldats (par ex. un couteau, un tournevis ou un crayon pointu). Un présentateur de Radio Israël a même continué de décrire ses mouvements au poste de contrôle comme une tentative d’attaque. Réalisateurs et reporters vont et viennent mais le titre reste : « Les Palestiniens ont recommencé à nous attaquer, nous les nebechs (les misérables) du ghetto ».

    Le titre « Inquiétude au sujet de l’éruption d’incidents (de sécurité) » est déployé en tête de la page d’accueil du site web d’Haaretz. Il n’est pas là pour rassembler des reportages sur la façon dont des dizaines de jeunes Palestiniens deviennent handicapés après des tirs de balles IDF Ruger dans leurs genoux. Ce n’est pas le même titre pour le déchaînement d’interdictions de quitter la bande de Gaza, ou pour une autre vague de soldats, tueurs de Palestiniens qui ne posaient aucun danger de mort : à al-Fawar (Mohammed Hashash), Silwad (Iyad Hamed), Shoafat (Mustafa Nimer). Vous n’y trouverez pas de titre résumant les orgies quotidiennes que sont les incursions militaires (au moins 116 entre le 9 et le 21 septembre). Par exemple, à Bil’in mercredi dernier (le 21), au matin : Les « nebechs » du ghetto ont fait irruption chez des militants des Comités de résistance populaire – faisant une peur bleue aux enfants – et ont confisqué (c.-à-d. volé) des ordinateurs et des téléphones cellulaires. Ni morts ni blessés pour nos soldats : La réalité est une victime dont on ne parle pas !

    On fait des reportages sur une nouvelle vague de terreur lorsque des juifs : soldats, gardes-frontières, sont atteints ou se sentent menacés. Des dizaines de milliers d’histoires et de reportages – principalement dans Haaretz – qui traitent de violence militaire et bureaucratique en Israël, se transforment en accidents aléatoires. Le flot intolérable et continu de harcèlement délibéré contre les Palestiniens, est lié au fait que nous sommes des occupants militaires étrangers, et ne se voit pas comme un continuum, dans le milieu journalistique.

    Les journalistes aiment le drame et la tragédie. Quand le désastre est permanent, ça ne fait plus sensation, spécialement lorsque la cause, c’est nous. Les misères journalières que nous infligeons aux Palestiniens n’existent pas dans le monde des israéliens. C’est pourquoi ça fait rarement la une, et l’absence de gros titres, à son tour, forme dans notre esprit, une réalité dans laquelle tout est bien. Alors se forme une tout autre réalité où l’on se pose la question : « Qu’est-ce qu’ils ont ces Palestiniens à encore nous attaquer ? »

    Un citoyen jordanien et six Palestiniens, y compris quatre mineurs, ont péri sous le feu israélien en moins d’une semaine, au cours de tentatives d’attaques ou d’attaques présumées. Le 9 septembre, une bombe éclairante lancée par « l’Armée de Défense d’Israël », a tué Abdel Rahman al-Dabbagh, âgé de 16 ans, alors qu’il manifestait contre le siège de Gaza, près de la barrière. La réponse probable à la question de savoir s’il y avait un moyen autre que celui de tuer toutes ces personnes, sera que les fusillades ont obéi aux règles d’engagement.

    Le déni cognitif empêche les israéliens de se rendre compte du réel degré de retenue des Palestiniens. Parmi les quatre millions de victimes de cette constante terreur, seule une poignée d’entre eux expriment leur désespoir par des actes qui les conduisent presque certainement à la mort. C’est cette retenue collective, non le petit nombre de d’attaques au couteau ou de tentatives d’attaque à la voiture bélier, qui mérite une explication. Cette retenue est un bien-fondé, car ce n’est pas le bon moment pour une lutte de masse. Cette retenue exprime le désespoir, parce que ceux qui écoutent partout dans le monde, ne sont pas les décideurs et que ceux qui décident n’écoutent pas.

    On trouve également de l’espoir dans la retenue des Palestiniens : Ils sont du côté de la justice et de l’avenir, puisqu’ils combattent pour leur libération. "

    Amira Hass

    Traduit par Chantal C. pour CAPJPO-EuroPalestine

    Source : http://www.haaretz.com/opinion/.premium-1.744264

    CAPJPO-EuroPales

     

     

     

     

     


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