• Une guerre mondiale a commencé

    Bien que controversé, John Pilger, journaliste et réalisateur affirme haut et fort ce que la majorité des médias à la botte donc muselés, taisent ou transforment.

    La crédibilité de ce texte ne fait aucun doute. Il est facile de vérifier toutes ses affirmations, malgré les secrets de polichinelle. Comme l'ignoble mensonge sur les soi disant armes de destruction massive en Irak que les grands médias relayaient sans la moindre objectivité. Ce qui a conduit à une guerre meurtrière ayant provoqué la mort de centaines de milliers de personnes. Les dirigeants des USA et du Royaume Unis devraient être jugés comme des criminels de guerre.
    Nous sommes bien face à une énorme désinformation. La guerre en Irak n'était qu'un triste prétexte pour déclarer une guerre sans merci au monde Arabe.

    Il faut le dire et le redire, le terrorisme d'état engendre un autre terrorisme.

    Gaulois.

    Une guerre mondiale a commencé. Briser le silence.

    Par John Pilger

    http://www.informationclearinghouse.info/article44496.htm


    Avril 17, 2016 "Information Clearing House" – J’ai filmé dans les Iles Marshall qui se trouvent au nord de l’Australie, au milieu de l’Océan Pacifique. Chaque fois que je raconte aux gens où j’ai été, ils demandent, « Où est-ce ? » Quand j’offre un indice en me référant à « Bikini », ils disent « Vous vouliez dire le maillot de bain. »

    Peu semblent conscients que le maillot de bain bikini a été nommé pour célébrer les explosions nucléaires qui ont détruit l’Ile de Bikini. 66 engins nucléaires ont été explosés par les Etats-Unis dans les Iles Marshall entre 1946 et 1958 – l’équivalent de 1,6 bombes Hiroshima chaque jour pendant 12 ans.

    Bikini est silencieux aujourd’hui, muté et contaminé. Des palmiers poussent en une formation quadrillée étrange. Rien ne bouge. Il n’y a pas d’oiseaux. Les pierres tombale dan le vieux cimetière sont vivantes de radiations. Mes souliers ont enregistrés « dangereux » avec un compteur Geiger. Etant sur la plage, j’ai observé le vert émeraude du Pacifique qui tombait dans un grand trou noir. C’était le cratère laissé par une bombe à hydrogène appelée « Bravo ». L’explosion a empoisonné des gens et leur environnement sur des centaines de miles, peut-être pour toujours.

    A mon retour de voyage, j’ai stoppé à l’aéroport d’Honolulu et j’ai remarqué un magazine américain appelé Women's Health (Santé des femmes). Sur la couverture, il y avait une femme souriante en bikini, et le titre : « Vous aussi, pouvez avoir un corps bikini. » Quelques jours plus tôt, dans les Iles Marshall, j’avais interviewé des femmes ayant des « corps bikini » très différents ; chacune avait souffert d’un cancer de la thyroïde et d’autres cancers menaçant la vie. Contrairement à la femme souriante du magazine, elles étaient toutes appauvries : les victimes et les cobayes d’une superpuissance rapace qui est aujourd’hui plus dangereuse que jamais.

    Je relate cette expérience comme un avertissement et pour interrompre une confusion qui a consommé tant d’entre nous. Le fondateur de la propagande moderne, Edward Bernays, a décrit ce phénomène comme “la manipulation consciente et intelligente des habitudes et des opinions” de sociétés démocratiques. Il l’a appelé un « gouvernement invisible ».

    Combien de gens sont-ils conscients qu’une guerre mondiale a commencé ? Pour le moment, c’est une guerre de propagande, de mensonges et de confusions, mais ceci peut changer instantanément avec le premier ordre erroné, le premier missile. 

    En 2009, le Président Obama se trouvait devant une foule en adoration dans le centre de Prague,  au centre de l’Europe. Il s’engageait à « libérer le monde d’armes nucléaires ». Les gens l’acclamaient et certains pleuraient. Un torrent de platitudes s’est écoulé dans les médias. Obama a, par la suite, été récompensé du Prix Nobel pour la paix.

    C’était un faux. Il mentait.

    L’Administration Obama a construit plus d’armes nucléaires, plus d’ogives nucléaires, plus de systèmes nucléaires de livraison, plus d’usines nucléaires. La dépense en ogives nucléaires seulement, a plus augmenté sous Obama plus que sous n’importe quel autre président américain. Le coût en 30 ans dépasse $ 1 trillion.

    On envisage une mini-bombe nucléaire. On la connaît comme le B61 Model 12. Il n’y a jamais rien eu de pareil. Le Général James Cartwright, un ancien Vice-président de l’état-major des chefs réunis a dit, « « La rendre plus petite (rend l’utilisation de cette arme nucléaire) plus pensable. »

    Dans les derniers 18 mois, la plus grande construction de forces militaires depuis la Seconde guerre mondiale – dirigée par les Etats-Unis – a lieu le long de la frontière occidentale de la Russie. Depuis l’invasion de l’Union soviétique par Hitler, des troupes étrangères n’ont présenté une telle menace démontrable pour la Russie.

    L’Ukraine – autrefois une partie de l’Union soviétique -  est devenue un parc à thèmes pour la CIA. Ayant orchestré un coup d’état à Kiev, Washington contrôle effectivement un régime qui est voisin de la Russie et lui est hostile : un régime pourri de Nazis, littéralement. Des personnages parlementaires importants en Ukraine sont des descendants politiques des fascistes fameux de l’OUN et de l’UPA. Ils ont ouvertement loué Hitler et ont appelé à la persécution et l’expulsion de la minorité parlant le russe.

    Ceci est rarement une information en Occident, ou est inversé pour supprimer la vérité.

    En Lettonie, en Lituanie et en Estonie -  à côté de la Russie – l’armée US déploie des troupes de combat, des tanks, des armes lourdes. Cette provocation extrême contre la seconde puissance nucléaire du monde est passée sous silence en Occident.

    Ce qui rend la perspective d’une guerre nucléaire même plus dangereuse est une campagne parallèle contre la Chine. Rarement un jour ne passe sans que la Chine ne soit élevée au statut de « menace ». D’après l’Amiral Harry Harris, le commandant US du Pacifique, la Chine est “en train de construire un grand mur de sable dans la Mer de Chine méridionale ». Il se réfère à la construction par la Chine de pistes d’atterrissage dans les îles Spratly, qui sont l’objet d’un différent avec les Philippins – une dispute sans priorité jusqu’à ce que Washington fasse pression et soudoie le gouvernement de Manille et que le Pentagone lance une campagne de propagande appelée « liberté de navigation ».

    Qu’est-ce que cela signifie vraiment ? Cela signifie la liberté pour des bateaux de guerre américains de patrouiller et de dominer les eaux côtières de la Chine. Essayez d’imaginer la réaction américaine si des bateaux de guerre chinois faisaient la même chose au large des côtes de la Californie.

    J’ai fait un film appelé The War You Don't See, (La guerre que vous ne voyez pas) dans lequel j’ai interviewé des journalistes distingués en Amérique et en Grande Bretagne : des journalistes comme Dan Rather de CBS, Rageh Omar de la BBC, David Rose de l’Observer.

    The War You Don't See de John Pilger sur Vimeo.

    Ils disent tous que si les journalistes et les personnalités de la radio et de la télévision avaient fait leur boulot et avaient interrogé la propagande que Saddam Hussein possédaient des armes de destruction massives; n’avaient pas amplifié les mensonges de George W. Bush et Tony Blair et que les journalistes n’y avaient pas fait écho, l’invasion de l’Irak en 2003 aurait pu ne pas se passer et des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants seraient en vie aujourd’hui.

    La propagande pour préparer le terrain d’une guerre contre la Russie et/ou la Chine n’est pas différente en principe. A ma connaissance, aucun journaliste dans la « dominance » occidentale – disons un équivalent de Dan Rather  – ne demande pourquoi la Chine construit des pistes d’atterrissage dans la Mer de Chine méridionale. La réponse devrait crever les yeux. Les Etats-Unis encerclent la Chine avec un réseau de bases, avec des missiles balistiques, des groupes de combat, des bombardiers armés de nucléaire. Cet arc mortel s’étend de l’Australie aux îles du Pacifique, les îles Marianne et les Marshall et Guam, jusqu’aux Philippines, la Thaïlande, Okinawa, la Corée et dans l’Eurasie jusqu’en l’Afghanistan et l’Inde. L’Amérique a pendu un nœud coulant autour du cou de la Chine. Ce n’est pas une nouvelle. Silence dans les médias ; la guerre par les médias.

    En  2015, dans le plus grand secret, les US et l’Australie ont organisé le plus grand exercice unique air-mer militaire dans l’histoire récente, connu comme le Sabre talisman. Il vise à répéter un Plan de bataille air-mer, bloquant des couloirs de navigation, comme le détroit de Malacca et le détroit de Lombok qui coupent l’accès de la Chine au pétrole, au gaz et à d’autres matériaux bruts vitaux du Moyen-Orient et d’Afrique.

    Dans le cirque connu comme la campagne présidentielle américaine, Donald Trump est présenté comme un lunatique, un fasciste. Il est certainement odieux ; mais il est aussi une figure de haine médiatique. Rien que cela devrait soulever notre scepticisme.

    Les visions de Trump sur la migration sont grotesques, mais pas plus grotesques que celles de David Cameron. Ce n’est pas Trump qui est le Grand Expulseur des Etats-Unis, mais le Prix Nobel pour la paix, Barack Obama. D’après un des commentateurs libéraux prodigieux, Trump « déchaîne les forces sombres de la violence » aux Etats-Unis. Les déchaînant ?

    Ceci est le pays où des tout-petits tirent sur leur mère et où la police mène une guerre meurtrière contre des Américains noirs. Ceci est le pays qui a attaqué et a cherché à renverser plus de 50 gouvernements, dont beaucoup des démocraties, et ont bombardé de l’Asie au Moyen-Orient, causant la mort et la dépossession de millions de gens.

    Aucun pays ne peut égaliser ce record systémique de violence  La plupart des guerres américaines (presque toutes contre des pays sans défense) ont été lancées, non pas par des Présidents républicains mais par des présidents libéraux Démocrates : Truman, Kennedy, Johnson, Carter, Clinton, Obama.

    En 1947, une série de directives du Conseil national de sécurité décrivait l’objectif premier de la politique étrangère américaine comme « un monde substantiellement transformé à la propre image (de l’Amérique) ». L’idéologie était de l’américanisme messianique. Nous étions tous Américains. Ou sinon. Des hérétiques pouvaient être convertis, subvertis, soudoyés, salis ou écrasés.

    Danald Trump en est un symbole, mais il est aussi un non-conformiste. Il dit que l’invasion de l’Irak était un crime ; il ne veut pas partir en guerre contre la Russie et la Chine. Le danger pour le reste d’entre nous n’est pas Trump, mais Hillary Clinton. Elle n’est pas indépendante. Elle intègre l’élasticité et la violence d’un système dont « l’exceptionnalisme » vanté est totalitaire avec occasionnellement un visage libéral.

    Alors que l’élection présidentielle se rapproche, Clinton sera saluée comme la première femme présidente, sans se soucier de ses crimes et de ses mensonges – comme Barack Obama a été loué comme le premier président noir et les libéraux ont avalé ses sottises sur  « l’espoir ». Et l’extase continue.

    Décrit par l’éditorialiste du Guardian, Owen Jones comme « drôle, charmant, avec un sang-froid qui exclut pratiquement tout autre politicien », Obama, l’autre jour, a envoyé des drones pour massacrer 150 personnes en Somalie. Il tue généralement des gens le mardi, d’après le New York Times, quand on lui soumet une liste de candidats pour la mort par drone. Si calme.

    Dans la campane présidentielle de 2008, Hillary Clinton avait menacé de « totalement effacer » l’Iran avec des armes nucléaires. Comme Secrétaire d’Etat sous Obama, elle a participé au renversement du gouvernement démocratique du Honduras. Sa contribution à la destruction de la Libye en 2011 était presque radieuse. Quand le dirigeant libyen, le Colonel Kadhafi  a été publiquement sodomisé avec un couteau – un meurtre rendu possible par la logistique américaine – Clinton jubilait au sujet de sa mort : « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort. »

    Une des alliées la plus proche de Clinton est Madeleine Albright, l’ancienne Secrétaire d’Etat, qui a attaqué une jeune femme pour ne pas soutenir « Hillary ». C’est la même Madeleine Albright qui a notoirement célébré à la TV la mort d’un demi million d’enfants irakiens comme « en ayant valu la peine ».

    Parmi les plus grands partisans de Clinton il y a le lobby d’Israël et les compagnies d’armes qui alimentent la violence au Moyen-Orient. Elle et son mari ont reçu une fortune de Wall Street. Et pourtant, elle est à peu près décrétée  la candidate des femmes, pour repousser le danger Trump, le démon officiel. Ses supporters incluent des féministes distinguées : des gens comme  Gloria Steinem aux US et Anne Summers en Australie.

    Il y a une génération, un culte post moderne connu maintenant comme « la politique d’identité » a stoppé beaucoup de gens intelligents de tendance libérale examinant les causes et les individus qu’ils soutenaient – comme le charlatanisme d’Obama et de Clinton ; comme des mouvements progressistes bidons comme Syriza en Grèce, qui a trahi le peuple de ce pays et s’est allié à ses ennemis. Une auto-absorption, une sorte de « moi-isme », est devenu le nouvel état d’esprit dans les sociétés privilégiées occidentales et indiquait la disparition de grands mouvements collectifs contre la guerre, l’injustice sociale, l’inégalité, le racisme et le sexisme.

    Aujourd’hui, le long sommeil peut être passé. Les jeunes remuent de nouveau. Graduellement. Les milliers en Grande Bretagne qui ont soutenu Jeremy Corbyn comme dirigeant du Labour font partie de ce réveil – comme ceux qui se sont ralliés au Sénateur Bernie Sanders.

    En Grande Bretagne, la semaine dernière, l’allié le plus proche de Jeremy Corbyn, son trésorier  dans l’ombre, John McDonnell, s’est engagé à ce qu’un gouvernement Labour paierait les dettes de banques pirates et, en effet, continue la dites austérité.

    Aux US, Bernie Sanders a promis de soutenir Clinton si où quand elle est nominée. Lui aussi  a voté pour l’usage de la violence de l’Amérique contre des pays quand il pensait que c’était « juste ». Il dit qu’Obama a réalisé un « bon travail ».

    En Australie, il y a une sorte de politique mortuaire, dans laquelle des jeux parlementaires fastidieux sont repris par les médias tandis que les réfugiés et les populations indigènes sont persécutés avec une inégalité qui grandit, en même temps que le danger de guerre. Le gouvernement de Malcolm Turnbull vient juste d’annoncer un prétendu budget de défense de $ 195 milliards qui est une conduite à la guerre. Il n’y a pas eu de débat. Le silence.

    Qu’est-il arrivé à la grande tradition populaire d’action directe, sans entraves des partis ? Où est le courage, l’imagination et l’engagement nécessaires pour commencer le long voyage pour un monde meilleur, juste et pacifique ? Où sont les dissidents en art, en films, en théâtre, en littérature ?

    Où sont ceux qui briserons le silence ? Où attendons-nous jusqu’à ce que le premier missile nucléaire soit tiré ?

    Ceci est une version éditée d’un discours par John Pilger à l’Université de Sydney, intitulé Une guerre mondiale a commencé.

    Suivez John Pilger su Twitter @johnpilger r

     

     


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