• "Coupable d'être mère d'enfants autistes, ma femme n'a pas pu s'inscrire à Pôle emploi"

    Comment faut-il réagir face à de telles pratiques ? Dans l'immonde, la France nous a habitué au pire.
    Il est quasiment reproché à cette mère d'avoir des enfants autistes. Allez savoir, peut-être l'a-t-elle fait exprès. Quand au défenseur des droits, à quoi sert-il ? Quel est le rôle exact d'un procureur de la république ? Sauf si nous sommes sur une autre planète, il ne peut en aucun cas se substituer à la justice. Justice qui d'ailleurs passe selon son bon gré. Faut-il le rappeler, la justice est différente d'une juridiction à une autre ou si vous préférez, il y a autant de justices que de juridictions.
    Il reste que pour cette mère, selon pôle emploi, sa place est à la maison ! Il y a fort à parier que si elle n'avait pas fait de démarche auprès de cette si « Noble institution », elle serait accusée de manque de motivation, voir même d'abuser du système.
    Cette affaire reflète parfaitement l'ambiance technocratique qui règne en France. Le pouvoir, la justice et les institutions ne savent plus ce que social veut dire. Seule, la répression aveugle prévaut.
    Être handicapé en France équivaut à une condamnation à vie.
    Gaulois.   

    http://www.lexpress.fr/actualite/coupable-d-etre-mere-d-enfants-autistes-ma-femme-n-a-pas-pu-s-inscrire-a-pole-emploi_1647026.html


    09-02-15

    Une mère s'est vu refuser l'inscription à Pôle Emploi parce que ses enfants sont autistes. Son mari, notre contributeur Jean-Luc Duval, également président du Collectif Citoyen Handicap, reproche à la Justice de ne pas condamner ces pratiques. Il témoigne.

    Le Défenseur des droits avait condamné le Pôle Emploi concerné, mais le procureur a classé la plainte sans suite.

    REUTERS/Ali Jarekji
    La justice en France est souvent décriée, lourde, lente, coûteuse et opaque, déposer une plainte se révèle souvent être un parcours du combattant. Au point que beaucoup d'usagers se refusent aujourd'hui à passer par elle à cause de nos lois appliquées avec parcimonie et au compte-goutte.  
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    Cette plainte que vous déposez souvent par le biais des commissariats passe par le procureur de la République qui, en fonction des éléments du dossier, décide de son devenir: engager des poursuites ou simplement la classer. Ces procureurs sont tenus de faire appliquer les lois, c'est écrit dans le Code Civil, ils peuvent être poursuivis s'ils classent une plainte qui ne le devrait pas, ceux-ci ne sont pas juges et ne peuvent se substituer à la justice, cela représenterait un déni de justice.
    "Coupable d'être maman d'enfants atteints de handicap"
    Pourtant, cela n'est pas le cas. Dans certains domaines concernant par exemple des sujets sensibles comme le handicap, le classement sans suite de plaintes semble être un phénomène qui se répète dans le nord de la France, ou c'est devenu une tradition depuis quelques mois. Dans le cadre de mes fonctions du Collectif Citoyen Handicap, je reçois régulièrement des dossiers. Ceux-ci étant confidentiels, je vais donc vous raconter notre histoire.
    En avril 2012, Meryem Duval, maman de Yanis et Samy, jumeaux et autistes tous les deux, se rend dans son agence Pôle emploi afin de procéder à son inscription comme demandeuse d'emploi, celle-ci ayant dû quitter son travail, faute de n'avoir pu obtenir un temps partiel pour pouvoir concilier rendez-vous médicaux et vie professionnelle. Le directeur d'agence, estimant que sa place était à la maison, lui oppose un refus écrit avec pour simple motif discriminatoire "coupable d'être maman d'enfants atteints de handicap". Le médiateur de Pôle emploi, après interpellation par Meryem Duval, confirma le bien-fondé de la décision lui aussi.
    Précarité extrême
    À l'époque, notre situation était plus que délicate car le fait d'avoir des droits à l'Assedic ne nous permettait en aucun cas de percevoir autre chose. Nous étions alors sans aucun revenu, plongés malgré nous dans une descente vers une précarité extrême. Les factures, retards de loyers, échéances de nos crédits s'accumulaient et s'ajoutaient à notre défi quotidien qui consistait à nourrir notre famille...
    Nous avons alors décidé ensemble de nous battre en engageant une avocate pour lancer une procédure et en saisissant le Défenseur des droits, qui condamna l'organisme pour cette discrimination, comme le relatait 20 Minutes, tandis que l'avocate, sous la pression, décida de ne plus suivre l'affaire. Nous aurions pu nous arrêter là, mais tant de temps perdu dans la prise en charge des enfants, tant de conséquences financières, puis la question de s'interroger si cela pouvait arriver à d'autres, nous décida à engager Frank Berton, un avocat réputé qui déposa plainte en réparation.
    La décision semblait prise d'avance
    Le dossier est bien ficelé avec des preuves accablantes, des déclarations contradictoires de Pôle emploi, une fausse déclaration enregistrée dans les fichiers de l'établissement à l'insu de la maman et une vague d'émotion de l'opinion publique. Le procureur de la République de Lille, malgré l'ensemble de ces pièces, malgré un dossier qui ne laisse aucun doute sur le bien-fondé de cette plainte, décide, comme une quantité exceptionnelle de plaintes, un classement sans suite.
    La discrimination, l'enregistrement de fausses informations dans la base de données à l'insu de la maman, les déclarations contradictoires, la décision semblait prise d'avance. Par qui et pourquoi? À ce jour et malgré maintes relances de l'avocat auprès du bureau du procureur, aucune réponse, un silence qui laisse à penser que les raisons qui ont poussé ce procureur de la République à classer la plainte ne sont pas aussi évidentes que les preuves que nous avons apportées.
    Aujourd'hui, Yanis et Samy ont presque 6 ans, ils progressent chaque jour, quant à nous, nous avons créé le Collectif Citoyen Handicap qui vient en aide aux parents en difficultés, nous militons avec d'autres afin qu'enfin les droits des personnes atteintes de handicap soient respectés.







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