• Fukushima : le témoignage inédit de l'homme qui a évité le pire

    De ce témoignage, il faut retenir au moins deux choses, intimement liées. La secte nucléocrate joue aux apprentis sorciers. Normal si c'est une secte.

    La technologie nucléaire, sous toutes ses formes est trop instable et dangereuse pour être exploitée,  Aucun physicien honnête et indépendant soutiendra le contraire.

    Au fait vous en connaissez beaucoup des physiciens indépendants qui peuvent librement s'exprimer ?

    Gaulois.

    http://www.liberation.fr/monde/2014/09/11/fukushima-un-temoignage-inedit-de-l-homme-qui-a-evite-le-pire_1098374

    11 septembre 2014

    RÉCIT
    Dans une audition qui ne fait surface qu'aujourd'hui, le directeur de la centrale en mars 2011 met en cause la gestion de la crise par le gouvernement et Tepco, l'opérateur.
    C’est un témoignage de première main qui a valeur de document historique. Il émane de celui qui a évité le pire à la centrale de Fukushima Daiichi après le séisme et le tsunami du 11 mars 2011. Masao Yoshida était aux manettes du site quand la catastrophe naturelle a viré à l’accident nucléaire planétaire. Trois ans et demi jour pour jour après le 11 mars, le gouvernement japonais a publié ce jeudi les auditions de 19 des protagonistes de la crise de l’accident, dont celle du directeur de la centrale, reprises par la presse japonaise.
    Décédé d’un cancer l’année dernière, Masao Yoshida avait passé près d’une trentaine d’heures entre juillet et novembre 2011 à raconter cette crise à un groupe d’enquêteurs gouvernementaux. Ces auditions ne devaient pas être publiées, mais deux journaux, dont l’Asahi Shimbun en août, avaient publié de larges extraits. Sous la pression des médias, le gouvernement japonais a finalement décidé de rendre public ce document unique sur la plus grave crise nucléaire depuis Tchernobyl en 1986. Quitte à contredire les dernières volontés du patron de Fukushima qui ne souhaitait pas que ses propos soient publiés.
    Au cours de ses longues interviews, Masao Yoshida revient longuement sur le début de la crise, les actions et les errements des techniciens, le travail dans l’extrême urgence et la peur, en plein «désespoir» et avec le pressentiment du «désastre» à venir. «Si la situation était devenue vraiment horrible et qu’il ait fallu fuir, j’aurais laissé le minimum de personnes indispensables. Moi, j’avais l’intention de rester», a-t-il raconté aux enquêteurs. Comme le rappelle le Japan Times, Yoshida a demandé aux ouvriers non indispensables des entreprises travaillant avec Tepco de «rentrer chez eux». Mais il dément tout projet d’abandon du site suspecté un temps par le Premier ministre Naoto Kan qui manquait d’informations en provenance de Tepco. «Le siège (de Tepco) et le bureau du Premier ministre ont eu des discussions absurdes (sur un retrait), mais (les travailleurs) ont-ils fui? Non.»
    Son témoignage détaille les opérations pour tenter de reprendre le contrôle du site ravagé par les vagues, les secousses, les explosions en série et menacé par trois cœurs de réacteurs en fusion. «Quand a explosé le bâtiment du réacteur 3, nous n’avions sur le coup plus de nouvelles de 40 personnes. A cet instant, je me suis dit que s’il leur était arrivé quelque chose, je me trancherais le ventre sur place. Heureusement, personne n’est mort: c’était une chance dans le malheur, sans doute grâce à Dieu.»
    Le site du Yomiuri Shimbun cite Yoshida évoquant les doutes sur l’action des générateurs diesel emportés par les flots, précisant les opérations pour ventiler les bâtiments, etc. Incohérences, retard, contre-ordres, il éclaire également le climat de tension et d’incompréhension entre le siège de Tepco qui gère la centrale, à Tokyo, et le bureau du Premier ministre, Naoto Kan: «Pourquoi est-ce que j’étais obligé de parler directement avec le gouvernement, qu’est-ce que faisait le siège (Tepco), et l’autorité ? J’ai toujours trouvé ça insensé.» Les médias japonais et l’AFP reviennent sur l’action décisive du patron de la centrale qui a continué de refroidir les réacteurs avec de l’eau de mer, désobéissant au Premier ministre et contredisant – heureusement — les ordres de Tepco. «J’ai indiqué au groupe de gestion de crise sur le site : "Je vais dire (au siège à Tokyo) que l’injection d’eau de mer sera suspendue, mais il ne faut en aucun cas l’arrêter." Puis, j’ai dit au siège que l’injection avait été stoppée.»
    Par ailleurs, Yoshida a alerté les autorités sur le problème de l’eau à Fukushima. «J’ai prévenu dès le mois de mars 2011 que si l’on ne s’occupait pas correctement du traitement urgent de l’eau, on aurait du mal à stabiliser la situation.» Trois ans et demi plus tard, le problème reste entier. Et la centrale reste dans un état très précaire.
    Arnaud VAULERIN Correspondant à Kyoto


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